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Alors que certaines régions de Suisse avaient vécu un véritable baby-boom en 2021, les naissances ont chuté de manière spectaculaire au premier trimestre. En Suisse, 5526 nouveau-nés de moins ont en effet été enregistrés entre janvier et mai par rapport à l’année dernière. Ce qui équivaut à un recul des naissances d’environ 15,1% selon l’OFS.
Des chiffres encore provisoires et qui devraient augmenter, selon l’expérience de l’Office fédéral de la statistique qui a confirmé ces chiffres auprès de 20 Minuten. Néanmoins cette baisse est similaire à ce que vivent d’autres pays en Europe, à l’image de l’Allemagne, l’Autriche, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.
Alors que se passe-t-il? Si l’on en croit un économiste et corona-sceptique lucernois, Konstantin Beck, cité notamment par la «Weltwoche» et les milieux antivax, cette baisse de fertilité serait à mettre sur le compte de la vaccination. Une thèse toutefois peu plausible, selon plusieurs études. Toutes ont démontré que le vaccin anti-Covid n’influait en rien sur la fertilité, qu’elle soit masculine ou féminine.
Juste un décalage
L’explication aurait quand même un lien avec la pandémie. «Durant l’hiver 2020/2021, les gens étaient souvent à la maison en raison des restrictions. Ce qui a poussé à procréer les couples qui désiraient un enfant, mais plus tard», explique Susanne Grylka, directrice adjointe de la recherche à l’Institut des sages-femmes de l’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW). Du coup, ces couples ont eu un ou des bébés courant 2021. Et ils n’ont pas procréé à nouveau depuis.
Taux de mortalité 'COVID-19' en Suisse
Selon les statistiques tirées du site www.covid19.admin.ch, parmi les cas, hospitalisations et décès confirmés en laboratoire, le taux de mortalité* par tranche d’âge est :
*du 20 février 2020 au 5 janvier 2021 : période pré-vaccination
0-9 ans = 0.042 %
10-19 ans = 0.000 %
20-29 ans = 0.004 %
30-39 ans = 0.01 %
40-49 ans = 0.03 %
50-59 ans = 0.16 %
60-69 ans = 1.03 %
70-79 ans = 5.21 %
80+ ans = 16.12 %
À noter que l’espérance de vie en Suisse est de 83 ans.
Pour le rachat des deux cent soixante-treize qui dépassent le nombre des Lévites, parmi les premiers-nés des enfants d'Israël, 47tu prendras cinq sicles par tête; tu les prendras selon le sicle du sanctuaire, qui est de vingt guéras.…
Une vente aux enchères aura lieu mercredi soir à CollecTodo sur le site de la maison de vente aux enchères Bidspirit, au cours de laquelle seront vendus des objets rares et fascinants datant de la période de l'Holocauste. Ces objets éclairent les événements de ces années sous différents angles : le parti nazi, le procès Kastner, les prières pour le sauvetage des Juifs, etc.
Entre autres, une médaille rare de 1934 intitulée "Nazi en Palestine" sera vendue : Une médaille frappée à l'occasion d'une série d'articles "Un nazi va en Palestine" publiés dans le journal nazi Der Angriff ("L'attaque"). La médaille est un souvenir de la coopération entre le parti nazi et l'association sioniste allemande, en faveur de l'objectif commun de faire venir les Juifs allemands en Palestine (le "transfert").
Le centre d'un côté porte une étoile de David entourée de la légende allemande "Un nazi allant en Palestine" (Ein Nazi fährt nach Palästina). Au centre de l'autre côté se trouve une croix gammée et la légende "et écrit à ce sujet dans Angriff" (Und erzählt davon in Angriff).
Au début de la période de domination nazie en Allemagne, le mouvement sioniste a eu tendance à coopérer avec la ligne adoptée par le régime nazi au début de son parcours - encourager l'immigration juive allemande en Palestine. Au printemps 1933, l'Union des sionistes allemands décide de contacter des éléments au sein du parti nazi qui pourraient soutenir la cause sioniste.
Kurt Tuchler, un juriste et juge juif allemand, membre de l'Association sioniste allemande, fait appel à Leopold von Mildenstein, chef du département juif du SD (Service de sécurité nazi et SS), et lui demande d'écrire sur la communauté juive en Palestine. En 1933, les deux hommes se rendent ensemble en Israël avec leurs épouses pendant un mois, afin de permettre à von Mildenstein d'être impressionné par l'entreprise sioniste florissante.
À son retour en Allemagne, von Mildenstein publia une série de douze articles accompagnés de photographies sur sa tournée en Palestine dans le journal nazi Der Angriff, l'organe du ministre de la propagande nazie Joseph Goebbels. Les articles portaient le titre "Un nazi va en Palestine". Goebbels a émis la médaille à l'occasion de cette série d'articles.
Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
Une nouvelle loi fondamentale de la physique a été récemment découverte. Il s’agit d’un théorème abstrait de mécanique statistique dont la démonstration a été publiée en janvier 2003, dans le plus grand journal européen de physique mathématique (J. of Physics A). Personne n’en a parlé dans les journaux. Peu de gens en ont encore vraiment saisi l’importance.
La démonstration est due à un chercheur d’origine écossaise Roderick Dewar, travaillant à Bordeaux à l’INRA. Pourquoi l’INRA? Parce que ce théorème a des implications fondamentales en biologie. Il s’applique en particulier à l’homme et à l’évolution des sociétés humaines.
Il implique que, depuis sa création, l’univers évolue en formant des structures matérielles de plus en plus complexes capables de dissiper de plus en plus efficacement l’énergie. Les étoiles, les planètes, les plantes, les animaux, et enfin l’homme forment une telle suite de structures.
En physique, la puissance dissipée s’exprime en watts. L’efficacité avec laquelle une structure matérielle dissipe l’énergie peut s’exprimer en watts par kilogramme de matière. L’astronome américain Eric Chaisson a tracé une courbe montrant l’efficacité avec laquelle les structures citées plus haut dissipent l’énergie en fonction de l’âge de l’univers. Cette courbe est reproduite à la fin de ce texte. La progression est foudroyante.
Pour un physicien, la vie est apparue sur Terre pour dissiper l’énergie solaire. Dès 1905, Ludwig Boltzmann, père de la mécanique statistique et grand admirateur de Darwin, écrivait: “la vie est une lutte pour l’énergie libre” (c’est-à-dire l’énergie qui peut être dissipée).
Dès 1922, le chercheur américain Alfred Lotka écrivait: “la sélection naturelle tend à maximiser le flux d’énergie à travers une structure organique”. Un peu plus tard, il ajoute: “le principe de sélection naturelle agit comme si c’était une troisième loi de la thermodynamique” (c’est-à-dire une nouvelle loi de la mécanique statistique).
Cette loi est maintenant démontrée. C’est la loi de Dewar. Comme l’évolution de l’univers, l’évolution des espèces est un processus de maximisation du taux de dissipation de l’énergie. L’évolution de l’humanité n’y échappe pas. La physique et la biologie nous montrent comment ce processus fonctionne.
C’est un chercheur belge, d’origine russe, Ilya Prigogine qui a étudié le premier ce processus en détail. Son travail lui a valu le prix Nobel en 1977. Les étoiles, les planètes, les plantes, les animaux, l’homme, les sociétés humaines sont des structures dissipatives au sens de Prigogine.
En mécanique statistique, la dissipation d’énergie porte le nom de “production d’entropie”. La loi de Dewar s’appelle “MEP” (en anglais: maximum entropy production). Une structure dissipative a la propriété de s’auto-organiser. Ce faisant, elle diminue son entropie interne en l’exportant à l’extérieur. Elle maximise le flux d’entropie vers l’extérieur.
Depuis les travaux du chercheur américain Claude Shannon (1948), on sait qu’entropie et information sont deux aspects opposés d’un même concept. En exportant de l’entropie, une structure dissipative importe de l’information venant de son environnement. Elle mémorise cette information.
Chez les plantes ou les animaux, l’information sur l’environnement est principalement mémorisée dans les gènes. Plantes et animaux sont adaptés à un environnement particulier. Cette adaptation se fait par sélection naturelle. Sont sélectionnés, les plantes où les animaux qui se reproduisent le plus vite, c’est-à-dire ceux qui accroissent le plus rapidement la dissipation d’énergie.
Affaire Aberkane : la Charte de Munich, nouveau totem des complotistes contre les médias - L'Express
L'Express
Idées et Débats, jeudi 11 août 2022 1882 mots
Affaire Aberkane : la Charte de Munich, nouveau totem des complotistes contre les médias
Alain Soral, François Asselineau, France Soir... Ce texte qui énonce les droits et devoirs des journalistes est désormais utilisé contre la presse dite "mainstream".
"L'objectif [de cette interview] est d'étudier votre déontologie journalistique et vos pratiques. Donc cet enregistrement est conçu spécifiquement pour étudier dans quelle mesure vous allez être fidèles, par exemple, à la Charte de Munich." Le 18 juillet, alors que nous interviewions le médiatique conférencier Idriss Aberkane, contacté dans le cadre d'un article sur ses méthodes de développement personnel, ce dernier se livrait à une étonnante inversion des rôles. L'Express tenant celui de média manipulateur faisant fi de toute éthique. Lui, endossant le costume de garant de la déontologie journalistique, dont la "Déclaration des droits et devoirs des journalistes", popularisée sous le titre de "Charte de Munich", énonce les grands principes.
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Ce texte, signé le 24 novembre 1971 à Munich, a été rédigé avec le concours du journaliste Paul Parisot, président de l'ex-Syndicat des journalistes français (SJF) devenu Union syndicale des journalistes CFDT. Contrairement à d'autres professions comme celle d'avocat, qui dispose d'un Ordre chargé de contrôler voire de sanctionner d'éventuels manquements, la Charte de Munich n'est pas adossée à un pouvoir de coercition. Mais n'en reste pas moins une référence pour la presse internationale - elle a été adoptée par la Fédération européenne des journalistes. Cinq droits, et dix devoirs, dont celui de "respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité", ou encore "défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique".
Défiance historique
Mais depuis quelques années, et sous l'impulsion de la crise des gilets jaunes - marquée par une violente critique du traitement médiatique des événements - cette charte se retrouve brandie au sein de l'écosystème complotiste pour discréditer la presse dite "mainstream". La logique est la suivante : dénoncer une fake news ou les méthodes supposées fallacieuses d'un journaliste, pointer la non-conformité avec les principes édictés par la charte de Munich (le plus souvent en mentionnant l'article premier, qui impose le respect de la vérité) puis, par une déduction relevant plus de l'analogie que de la démonstration, en conclure que le journaliste ou l'organe de presse visé se soustrait à l'éthique journalistique.
Le site négationniste et complotiste de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, Egalité et Réconciliation, est habitué de ce procédé. Le 20 février 2017, par exemple, on y accusait le journal Le Monde d'avoir voulu "faire passer l'ex-président des Etats-Unis pour un menteur" lors d'un discours en Floride, en publiant un article intitulé "Donald Trump invente un acte terroriste en Suède". Le site d'Alain Soral expliquait qu'"à aucun moment, le président américain n'a[vait] parlé d'un "acte terroriste"". Malgré les multiples fact-checkings effectués sur le sujet, Egalité et Réconciliation s'était empressé de relayer cette "manipulation" du Monde , "totalement contraire au premier devoir des journalistes tel que stipulé dans la Charte de Munich".
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"L'idée que les médias 'mainstream' ne respecteraient pas la Charte de Munich est depuis des années une sorte de lieu commun dans la complosphère", explique Rudy Reichstadt, fondateur et directeur du site de référence Conspiracy Watch. De la même façon que, dans la complosphère, le Code de Nuremberg - un ensemble de principes éthiques en matière de santé tiré des procès des criminels nazis après la Seconde Guerre mondiale (1947) - est régulièrement instrumentalisé à l'égard, cette fois-ci, des médecins. "Il ne s'agit pas de dire que les journalistes n'ont jamais rien à se reprocher, tempère-t-il. Mais la presse fait aujourd'hui l'objet d'une défiance historique. Et lui reprocher de violer la Charte de Munich est une technique qui trahit une sorte de schizophrénie, un rapport de fascination-détestation à l'égard des grands médias."
De tels procédés gagnent même la sphère politicienne. Le président de l'Union populaire républicaine (UPR) François Asselineau, souverainiste très critique du système médiatique, en a fait sa marque de fabrique sur Twitter. Comme le 21 février 2022, où il s'était scandalisé que son nom n'apparaisse pas dans l'éditorial d'un journaliste de BFM TV à propos des candidats n'ayant pas encore obtenu les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle. Et publiait dans un thread : "RAPPEL. La Charte de l'éthique du journalisme, appelée "Charte de Munich", adoptée par un congrès de journalistes occidentaux le 24 novembre 1971, fixe comme DEVOIR à un journaliste de "ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents"".
"Respecter la vérité" à l'ère de la post-vérité
Plus surprenant encore, certains sites complotistes n'hésitent pas à adosser leur démarche à la Charte de Munich, pour se placer en défenseurs de l'intérêt général. France Soir, qui n'a eu de cesse de démontrer son virage conspirationniste, a récemment choisi de publier l'enregistrement de notre interview d'Idriss Aberkane - allant à l'encontre de ce qui avait été convenu au préalable et malgré une mise en demeure le rappelant à son engagement. La justification de cette décision de la part de France Soir était la suivante : "En vertu des principes contenus dans la Charte de Munich, permettre au grand public de se forger sa propre opinion sur la déontologie du journal L'Express et ainsi, plus largement, contribuer au débat d'intérêt général sur les pratiques du monde journalistique contemporain."
Selon Rudy Reichstadt, la Charte de Munich est un texte "suffisamment généraliste pour pouvoir prêter le flanc à ce genre d'utilisations fallacieuses". Sans compter que celle-ci a été rédigée il y a plus de cinquante ans, dans un contexte très différent de celui avec lequel les journalistes doivent désormais composer : l'avènement du numérique, des réseaux sociaux et de la désinformation de masse. A l'ère de la post-vérité, il devient donc aisé de dénoncer un manquement au premier devoir de "respect de la vérité", alors même que tout le monde ne s'accorde plus sur la notion même de "vérité".
Confusion des rôles
Si le phénomène semble enfler sur les réseaux sociaux et ce, alors que la confiance accordée par les Français aux médias est au plus bas - comme le prouve le baromètre des médias réalisé par La Croix en 2022 - "la détestation de la presse de la part de personnes convaincues de mieux incarner l'éthique journalistique que les journalistes eux-mêmes est très ancienne", explique Alexis Lévrier, historien de la presse et maître de conférences à l'université de Reims. Sous l'Ancien Régime, les "nouvellistes de bouche" se réunissaient déjà dans la grande allée des marronniers du Palais Royal, pour commenter des journaux et critiquer leur contenu, "avec la prétention de faire le même travail que les journalistes". Au vu de la profusion de fausses nouvelles qui s'y propageait, l'expression "raconter des craques" était née.
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A partir de la Belle Epoque (XIXe siècle), marquée par de nombreux progrès sociaux, économiques, technologiques et politiques, la profession se dote de garde-fous tels que la carte de presse, des textes de référence et des écoles de journalisme. Mais ces derniers ne suffiront pas à contenir le tournant engagé à l'ère des réseaux sociaux : au XXIe siècle, professionnels de l'information comme non-journalistes utilisent les mêmes outils de travail (chacun peut filmer une manifestation avec un smartphone) et d'expression (tout le monde peut publier un tweet). "Cette nouvelle donne a renforcé une confusion des rôles, et cette impression pour le non-journaliste de mieux savoir que le journaliste lui-même ce qu'est l'éthique journalistique", explique l'historien Alexis Lévrier.
Selon Anthony Mansuy, journaliste à Society et auteur d'un ouvrage sur le complotisme intitulé Les Dissidents. Une année dans la bulle conspirationniste (Robert Laffont, 2022), il est "sain et nécessaire de critiquer les médias lorsque l'on souhaite les améliorer, assurer leur indépendance, et la qualité de leur travail. Mais les influenceurs conspirationnistes, eux, veulent annihiler ces médias, et propulser leurs figures comme hérauts médiatiques". Avec une particularité : celle de greffer sur cette défiance, parfois légitime, la proposition d'incarner l'alternative, comme cela a pu être le cas lors de la pandémie de Covid-19, qui a vu émerger de nombreux blogs antivaccins se réclamant de la "ré-information" du public en dénonçant les "mensonges" des Big Pharma et du gouvernement. "Une alternative encore pire, selon le journaliste de Society , car elle accentue tous les défauts du journalisme moderne, en s'appuyant exclusivement sur l'opinion et le témoignage brut, et considère que la popularité d'une vidéo ou d'un article peut permettre de juger de sa véracité."
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Le mythe d'une impunité journalistique
Tout en reconnaissant n'avoir jamais entendu parler de la Charte de Munich avant de travailler sur le conspirationnisme - et il n'est pas le seul -, Anthony Mansuy explique que "le métier et la déontologie journalistique s'apprennent un peu à l'école, mais surtout sur le terrain et en rédaction. Imaginer qu'il y a une sorte de serment d'Hippocrate du journalisme montre à quel point la réalité des rédactions est inconnue du grand public." Nombreux sont ceux - même en dehors des bulles complotistes - à dénoncer une impunité journalistique, avec son lot de fantasmes, faute de véritables mécanismes de contrôle. Ainsi du leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon qui, après son passage en décembre 2017 sur le plateau de L'Emission politique sur France 2 (qu'il avait qualifié sur son blog de "traquenard") avait proposé un "tribunal professionnel qui puisse être saisi et qui ait le pouvoir de sanction symbolique contre les menteurs, les tricheurs, les enfumeurs". Mais selon Yann Guégan, journaliste pour le média Contexte, et vice-président du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (qui ne prononce pas de sanctions pénales, financières ou autres, mais publie des avis), donner un pouvoir de sanction aux garants de la déontologie journalistique serait "une menace pour la liberté d'expression".
"Les détracteurs de la presse oublient que même si la charte de Munich n'est pas punitive, la loi ainsi que de nombreux instruments de régulation internes aux rédactions existent pour pallier d'éventuels manquements", rappelle Alexis Lévrier, citant la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse - par ailleurs durcie en 1970 par Georges Pompidou après l'affaire Markovic, pour les questions liées à la vie privée. Ceci n'excluant pas, comme l'explique Yann Guégan que les principes édictés par la Charte de Munich doivent être pris au sérieux "afin d'éclairer les situations précises auxquelles les journalistes sont confrontés". C'est d'ailleurs le voeu du Conseil de déontologie, qui, lorsqu'il est saisi sur des cas précis, se réfère à ce texte fondateur comme à deux autres textes de référence, que sont la Charte d'éthique professionnelle des journalistes du SNJ de 1918, remaniée en 1938 et 2011, et la Charte d'éthique mondiale des journalistes de la FIJ, adoptée en 2019 à Tunis. Mais à l'heure d'une montée sans précédent du complotisme, Rudy Reichstadt va même plus loin, en envisageant de "compléter les devoirs et droits des journalistes qu'énonce la Charte de Munich pour y intégrer les préoccupations nouvelles auxquelles est confrontée la profession".
Note(s) :
Mise à jour : 2022-08-11 18:13
L'Express, no. 3708
En couverture, jeudi 28 juillet 2022 1495 mots, p. 18
En couverture Les dérives du développement personnel Gros plan
Raccourcis, « effet gourou » : la science du cerveau à la sauce Aberkane
ALIX L'HOSPITAL; VICTOR GARCIA
« L'hyperdoctor » vend des formations de développement personnel qu'il dit basées sur les neurosciences. Ce qu'infirment les spécialistes.
page 18
Qu'ont en commun des routes commerciales, une épée viking baptisée « la Lamborghini du Moyen Age », les cinq continents et notre lobe temporal? A priori rien, si ce n'est contribuer à l'élaboration d'une métaphore du fonctionnement de notre cerveau signée Idriss Aberkane, autoproclamé « hyperdoctor » et « spécialiste en neurosciences de renommée mondiale ». Et il ne s'agit que de l'introduction de sa formation baptisée « Libérer votre plein potentiel », que L'Express a suivie. La suite des 19 vidéos - 4 h 20 -, accessibles sur la plateforme MentorShow moyennant 197 euros, est à l'avenant et constitue une illustration des techniques utilisées par Idriss Aberkane dans ses nombreux autres domaines de prédilection : débit de parole véloce, anecdotes et néologismes par dizaines, name dropping à foison. Tout y est pour impressionner le spectateur.
La crédibilité de sa méthode - outre sa démonstration d'éloquence - repose surtout sur des justifications scientifiques. « La logique est claire, les travaux cités sont impressionnants et provoquent un effet "wow", analyse Bastien Blain, chercheur associé à l'University College London en neurosciences, qui a regardé cette master class pour L'Express. Mais le lien entre les expériences scientifiques citées et le développement personnel n'a rien d'évident et n'est établi que par des analogies qui relèvent souvent du grand écart (surinterprétation, mésinterprétation, surgénéralisation). L'emballage neuroscientifique est utilisé comme de la poudre de perlimpinpin. » L'hyperdoctor convoque par exemple la neuroergonomie, une discipline améliorant selon lui les performances cognitives (mémoire, concentration) et le bien-être général. Ce champ d'étude quasi secret serait même « trop sérieux pour être laissé aux militaires », glisse-t-il. La réalité est tout autre. « La neuro ergonomie est un véritable champ scientifique, contrairement à la neurosagesse, qu'il a inventée. Mais il s'agit d'un domaine confidentiel, avec un niveau d'applicabilité très bas; seuls quelques chercheurs - dont Idriss Aberkane ne fait pas partie - publient des études sur le sujet, et les résultats se révèlent globalement décevants », explique Sébastien Dieguez, neuroscientifique à l'université de Fribourg (Suisse).
Un avis partagé par Bastien Blain. « Ce cours relève du développement personnel, pas de la neuroergonomie, qui est une science appliquée et peu conceptuelle, contrairement à l'étude qu'il en fait, analyse-t-il. Quand on fait de la neuroergonomie, on teste des interfaces cerveaumachine. On se limite plutôt à un travail d'ingénieur. » Le spécialiste remarque un passage emblématique de l'approche d'Idriss Aberkane, quand il présente une expérience de stimulations électriques de la langue qui redonnerait une forme de vision à des patients aveugles. « L'exemple semble spectaculaire, mais les limites ne sont pas vraiment pointées : l'expérience ne vise pas à recouvrer la vue, note le neuroscientifique. Il enrobe le tout par une métaphore suggérant que le cerveau est si plastique que l'on pourrait le changer complètement et le "libérer". Mais le rapport avec les données des études citées est très lâche, la généralisation et la conclusion relèvent de la contorsion. » Des critiques qu'Idriss Aberkane balaie, estimant qu'il ne s'agit que d'opinions sans valeur, d'embrouilles rhétoriques et d'arguments fallacieux. La neuroergonomie serait bien, selon lui, un domaine de pointe peu connu et inaccessible au commun des mortels car majoritairement utilisé dans le milieu industriel - pour lequel il assure avoir travaillé, sans pouvoir en dire davantage - et le secteur militaire. Pratique.
Si l'on se fie à la dizaine de commentaires sous ces vidéos, de nombreux spectateurs sont pourtant séduits. Ironie du sort relevé par les deux neuroscientifiques, il existe des études expliquant ce succès. L'une d'elles, publiée en 2008 dans Trends in Cognitive Sciences, démontre que les personnes non expertes en sciences comportementales accordent une plus grande importance aux explications contenant des détails neuroscientifiques, même si celles-ci n'apportent aucune valeur explicative. « D'autres travaux soulignent qu'il suffit de parler du cerveau ou d'en montrer une image pour rendre une explication plus convaincante, ajoute Sébastien Dieguez. Les formules scientifiques, les acronymes, les astuces mnémotechniques et les néologismes permettent aussi de susciter un intérêt, même pour des choses banales. »
L'hyperdoctor n'ignore pas ces différentes techniques. Il évoque d'ailleurs, dès sa deuxième vidéo, le cas d'un arnaqueur parvenant à payer des commerçants avec des feuilles blanches au lieu de billets en les noyant sous un flot de paroles. Il utilise aussi le néologisme « psycatrice » pour décrire les souffrances psychologiques, et propose l'outil mnémotechnique « si-con-méchant » (sidération, confirmation, mémorisation, échantillonnage) afin d'éviter le biais de sidération selon lequel les mauvaises nouvelles sont mieux mémorisées. A partir du 11e cours, il présente l'acronyme SAINELP (subjectivité, application, impuissance, néophilie, exploration, lieux, pairs), une méthode exclusive permettant de se rapprocher du niveau de son idole Richard Francis Burton, « qui parlait 29 langues ». Il suggère ainsi d'inscrire ses peurs sur un objet - s urtout pas sur une feuille blanche! - pour les matérialiser puis les « désinstaller » de son cerveau, de s'accorder des microvictoires dans ses activités, « comme les étoiles du jeu vidéo Sonic », de découvrir de nouveaux domaines, ou d'améliorer sa mémoire avec la méthode du palais. « Il invente la prise de notes, plaisante Sébastien Dieguez. C'est typique du coaching : énoncer des trivialités et faire croire qu'elles vont changer votre vie. Si un individu lambda racontait cela, personne ne le prendrait au sérieux. »
Mais Idriss Aberkane n'est pas un individu lambda. En témoigne son CV... qu'il a par ailleurs largement dopé, comme L'Express l'a notamment montré. Il n'est ni chercheur à Centrale Supélec, ni docteur de l'Ecole polytechnique, ni normalien, ni chercheur à Stanford ou à Cambridge. « Il vulgarise bien la science et raconte des histoires en ouvrant de nombreux tiroirs, reconnaît volontiers Thomas Durand, vidéaste auteur de la chaîne La Tronche en biais, qui a été l'un des premiers à dénoncer ses dérives. Et comme il met en avant "trois doctorats obtenus à 30 ans" - deux, en réalité -, il séduit les curieux qui cherchent un sens caché dans ses banalités. C'est illustration de l'effet gourou, un mécanisme qui amène des individus à admirer et à juger profonds des énoncés qu'ils ne comprennent pas. » La recette fonctionne. Idriss Aberkane cumule 31 millions de vues sur sa chaîne YouTube et a vendu plus de 265 000 exemplaires de son livre Libérez votre cerveau (Robert Laffont et Pocket). Un business lucratif auquel il faut ajouter ses formations. Outre MentorShow, la plateforme BeBooda propose, pour 126 euros, une « master class en neuroergonomie » au contenu quasi identique. Et Scanderia facture 80 euros un cours sur « le trading et l'investissement comme une opportunité de développement personnel ».
Son aura s'explique aussi par le fort relais médiatique dont il a bénéficié. Ex-chroniqueur au Point, qui lui a consacré sa Une en 2016, il a fait le tour des plateaux de télévision et profitait encore d'interviews dithyrambiques jusqu'en 2021.
« Aujourd'hui, il est "grillé" et se tourne vers la sphère complotiste », analyse Thomas Durand. Il a ainsi défendu le controversé Pr Didier Raoult, voyant dans sa déchéance la main des grands laboratoires. « Sa vidéo est malhonnête, mal sourcée : une mise en abyme de l'imposture », résume le vidéaste. Idriss Aberkane se tourne également vers des sujets plus porteurs. Il prodigue ses analyses sur les bitcoins - il y consacre un canal dédié sur l'application Telegram -, sur la guerre en Ukraine, ou encore la politique, en collaboration notamment avec Nicolas Dupont-Aignan. Avec, chaque fois, les mêmes techniques que pour le développement personnel. Et un véritable talent pour se faire passer pour un génie.
Encadré(s) :
Note de la rédaction
Note de la rédaction Dans le cadre d'une enquête sur les formations en développement personnel d'Idriss Aberkane, L'Express a interrogé l'intéressé, conformément à la pratique et à la déontologie journalistiques. L'entretien a eu lieu par visioconférence. Il a été consenti, au préalable, à ce que M. Aberkane puisse enregistrer l'échange afin de le rassurer sur le fait que les éventuelles citations choisies par nos journalistes ne seraient pas distordues, comme il semblait le redouter. Jamais, en revanche, il n'a été consenti à ce qu'il diffuse cet entretien, pour un usage commercial ou non, sur les réseaux sociaux ou ailleurs. Cette opposition lui a été signifiée en début d'interview et rappelée à la fin, alors que M. Aberkane s'était autorisé des propos paranoïaques et méprisants qui, s'ils ne tromperont pas les auditeurs avertis, peuvent alimenter la haine des journalistes dans les réseaux complotistes. Idriss Aberkane a alors déclaré qu'il entendait tout de même diffuser sa captation. L'Express lui a donc envoyé une mise en demeure pour le rappeler à son engagement, ce dont il s'est servi pour se victimiser et crier à la tentative de censure. Sans surprise, nos journalistes ont été immédiatement pris pour cible sur les réseaux sociaux et ont reçu des dizaines de messages méprisants et insultants. De telles pratiques d'exposition des journalistes à la vindicte de milliers de « followers » afin de les intimider sont évidemment inacceptables. Elles rendent difficile l'exercice de notre métier. Mais nous n'y renonçons pas.
https://twitter.com/idrissaberkane/status/1550543979166384129
https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/Idriss-Aberkane-Express-Gate
La vigne Venus est une variété de raisin de table d'origine américaine, très intéressante par sa bonne résistance aux maladies habituelles de la vigne. De vigueur moyenne, elle peut grimper à 3 m en étant palissée sur un treillage. Dès août, elle produit des baies noires assez grosses, sans pépin, et très sucrées, délicieuse à consommer fraîches ou en jus de fruit. Bien résistante au froid, Venus poussera dans toute terre ordinaire, bien drainée, neutre à modérément calcaire, en exposition bien ensoleillée.
La vigne à vin (Vitis vinifera) poussait à l’état sauvage il y a plus de 5000 ans en Amérique du Nord et centrale, Europe et Asie centrale et orientale. La sous-espèce sylvestris existe toujours, il s'agit d'une liane grimpante, poussant en lisière de forêt et capable de s'élever à de grandes hauteurs dans les arbres. Son introduction en France, pour la culture, s’est faite par les Phocéens en Provence, vers -600 avant JC. Les variétés actuelles, dénommées cépages dans le cas de la vigne, sont rattachées à la sous-espèce vinifera (bien qu'il existe d'autres espèces cultivées, mais très minoritaires). Économiquement, la vigne à vin prédomine largement sur celle à raisin de table, on en compte plus de 200 cépages autorisés en France, fruit d'un long travail de sélection au fil des siècles.
"Venus" est une vigne de table, d'origine américaine. C'est un hybride interspécifique, porteur de gènes de Vitis vinifera, le raisin "classique" et de Vitis labrusca, une espèce botanique américaine, dite Vigne-framboisier, aux raisins d'un goût "foxé" (de fox, le renard, du fait de son arôme musqué). Ce croisement (Alden x New York 46000) a été obtenu par Jim N. Moore dans le cadre d'un programme d'hybridation de la vigne de l'université de l'Arkansas, à Fayetteville, dans le milieu des années 60. De façon étonnante, ce programme a donné plusieurs variétés portant des noms de planètes (Mars, Jupiter, Neptune...).
La résultante de ce croisement est une variété pleine d'atouts. Le premier est sa bonne résistance aux maladies habituelles de la vigne, ce qui permet de limiter les traitements à effectuer. Le second est l'absence de pépin dans les baies, même si certaines années, notamment en cas de stress, quelques-uns peuvent se former, mais ils restent souples et peuvent être mangés. Enfin, et surtout, elle fournit un raisin délicieux !
De vigueur moyenne, cette vigne peut monter à 3 m de haut sur un support tel qu'un treillage ou une tonnelle. En juin, la floraison vert-jaune de cette variété auto-fertile, comme la plupart des autres vignes, évolue ensuite en longues grappes de raisins noirs (violet foncé), assez gros, surtout pour une variété sans pépin, à la peau parfois épaisse. Variété précoce, la maturité débute dès le mois d'août. Ces baies charnues sont très sucrées, avec un goût muscaté et foxé. Elles sont excellentes à déguster crues ou à boire en jus.
Le raisin Venus est facile à cultiver, d'autant plus qu'il est bien résistant aux différentes maladies de la vigne, que sont le mildiou, l'oïdium et le Botrytis. D'une façon générale, le raisin est riche en vitamines B, c'est une source de fibres et de manganèse et il est bien pourvu en anti-oxydants. Il jouerait aussi un rôle dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, et surtout, c'est un dessert sain, naturel et savoureux. Pour profiter de saveurs différentes, plantez à ses côtés une variété à raisins blancs comme Perlette, au goût muscaté et elle aussi quasiment sans pépin. Et pourquoi pas un framboisier, remontant de préférence, comme Marastar, pour préparer des salades de fruits délicieuses en été.
Depuis les ravages du phylloxéra à la fin du XIXᵉ siècle, la vigne est obligatoirement greffée sur différents porte-greffes résistants à cette maladie et adaptés à différents types de sol. Ces porte-greffes sont issus de variétés américaines naturellement armées contre ce redoutable parasite lui-même d'origine américaine.
Plantez la vigne Venus en automne, dans un sol profond, bien drainé, même caillouteux, argileux et calcaire, sachant que la vigne est peu exigeante quant à la nature chimique du sol. Elle est capable de s'ajuster en sol modérément acide (jusqu'à pH 6 environ, car plus bas il y a des blocages d'assimilation de certains oligo-éléments), neutre et calcaire jusqu'à pH 8,5 environ (sachant que dans ce cas, c'est en réalité l'excès de calcaire actif qui est préjudiciable).
Installez-la à une exposition bien ensoleillée, abritée des vents forts, froids et secs. Cette variété supporte les gelées en hiver, elle est rustique jusqu'à -20°/-25 °C. Incorporez à la terre de plantation 3 ou 4 poignées d'engrais pour arbres fruitiers et 2 kg de fumier composté pour chaque cep. Attention, les racines ne doivent pas être en contact avec le fumier. Après la plantation, taillez au-dessus de 2 gros yeux (bourgeons) afin d'obtenir le départ de deux rameaux. Conservez le plus vigoureux et attachez-le à un tuteur. Suivra la taille de formation.
La vigne ne nécessite pas un apport régulier en engrais, pour un bon rendement, au contraire. En sol trop riche, la végétation (feuilles) se développera au détriment de la fructification. Enrichissez le sol avec des scories potassiques, de la corne broyée ou du chélate de fer, uniquement tous les 2-3 ans.
Cette vigne est bien résistante aux maladies.
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