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Affaire Aberkane : la Charte de Munich, nouveau totem des complotistes contre les médias - L'Express
L'Express
Idées et Débats, jeudi 11 août 2022 1882 mots
Affaire Aberkane : la Charte de Munich, nouveau totem des complotistes contre les médias
Alain Soral, François Asselineau, France Soir... Ce texte qui énonce les droits et devoirs des journalistes est désormais utilisé contre la presse dite "mainstream".
"L'objectif [de cette interview] est d'étudier votre déontologie journalistique et vos pratiques. Donc cet enregistrement est conçu spécifiquement pour étudier dans quelle mesure vous allez être fidèles, par exemple, à la Charte de Munich." Le 18 juillet, alors que nous interviewions le médiatique conférencier Idriss Aberkane, contacté dans le cadre d'un article sur ses méthodes de développement personnel, ce dernier se livrait à une étonnante inversion des rôles. L'Express tenant celui de média manipulateur faisant fi de toute éthique. Lui, endossant le costume de garant de la déontologie journalistique, dont la "Déclaration des droits et devoirs des journalistes", popularisée sous le titre de "Charte de Munich", énonce les grands principes.
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Ce texte, signé le 24 novembre 1971 à Munich, a été rédigé avec le concours du journaliste Paul Parisot, président de l'ex-Syndicat des journalistes français (SJF) devenu Union syndicale des journalistes CFDT. Contrairement à d'autres professions comme celle d'avocat, qui dispose d'un Ordre chargé de contrôler voire de sanctionner d'éventuels manquements, la Charte de Munich n'est pas adossée à un pouvoir de coercition. Mais n'en reste pas moins une référence pour la presse internationale - elle a été adoptée par la Fédération européenne des journalistes. Cinq droits, et dix devoirs, dont celui de "respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité", ou encore "défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique".
Défiance historique
Mais depuis quelques années, et sous l'impulsion de la crise des gilets jaunes - marquée par une violente critique du traitement médiatique des événements - cette charte se retrouve brandie au sein de l'écosystème complotiste pour discréditer la presse dite "mainstream". La logique est la suivante : dénoncer une fake news ou les méthodes supposées fallacieuses d'un journaliste, pointer la non-conformité avec les principes édictés par la charte de Munich (le plus souvent en mentionnant l'article premier, qui impose le respect de la vérité) puis, par une déduction relevant plus de l'analogie que de la démonstration, en conclure que le journaliste ou l'organe de presse visé se soustrait à l'éthique journalistique.
Le site négationniste et complotiste de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, Egalité et Réconciliation, est habitué de ce procédé. Le 20 février 2017, par exemple, on y accusait le journal Le Monde d'avoir voulu "faire passer l'ex-président des Etats-Unis pour un menteur" lors d'un discours en Floride, en publiant un article intitulé "Donald Trump invente un acte terroriste en Suède". Le site d'Alain Soral expliquait qu'"à aucun moment, le président américain n'a[vait] parlé d'un "acte terroriste"". Malgré les multiples fact-checkings effectués sur le sujet, Egalité et Réconciliation s'était empressé de relayer cette "manipulation" du Monde , "totalement contraire au premier devoir des journalistes tel que stipulé dans la Charte de Munich".
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"L'idée que les médias 'mainstream' ne respecteraient pas la Charte de Munich est depuis des années une sorte de lieu commun dans la complosphère", explique Rudy Reichstadt, fondateur et directeur du site de référence Conspiracy Watch. De la même façon que, dans la complosphère, le Code de Nuremberg - un ensemble de principes éthiques en matière de santé tiré des procès des criminels nazis après la Seconde Guerre mondiale (1947) - est régulièrement instrumentalisé à l'égard, cette fois-ci, des médecins. "Il ne s'agit pas de dire que les journalistes n'ont jamais rien à se reprocher, tempère-t-il. Mais la presse fait aujourd'hui l'objet d'une défiance historique. Et lui reprocher de violer la Charte de Munich est une technique qui trahit une sorte de schizophrénie, un rapport de fascination-détestation à l'égard des grands médias."
De tels procédés gagnent même la sphère politicienne. Le président de l'Union populaire républicaine (UPR) François Asselineau, souverainiste très critique du système médiatique, en a fait sa marque de fabrique sur Twitter. Comme le 21 février 2022, où il s'était scandalisé que son nom n'apparaisse pas dans l'éditorial d'un journaliste de BFM TV à propos des candidats n'ayant pas encore obtenu les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle. Et publiait dans un thread : "RAPPEL. La Charte de l'éthique du journalisme, appelée "Charte de Munich", adoptée par un congrès de journalistes occidentaux le 24 novembre 1971, fixe comme DEVOIR à un journaliste de "ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents"".
"Respecter la vérité" à l'ère de la post-vérité
Plus surprenant encore, certains sites complotistes n'hésitent pas à adosser leur démarche à la Charte de Munich, pour se placer en défenseurs de l'intérêt général. France Soir, qui n'a eu de cesse de démontrer son virage conspirationniste, a récemment choisi de publier l'enregistrement de notre interview d'Idriss Aberkane - allant à l'encontre de ce qui avait été convenu au préalable et malgré une mise en demeure le rappelant à son engagement. La justification de cette décision de la part de France Soir était la suivante : "En vertu des principes contenus dans la Charte de Munich, permettre au grand public de se forger sa propre opinion sur la déontologie du journal L'Express et ainsi, plus largement, contribuer au débat d'intérêt général sur les pratiques du monde journalistique contemporain."
Selon Rudy Reichstadt, la Charte de Munich est un texte "suffisamment généraliste pour pouvoir prêter le flanc à ce genre d'utilisations fallacieuses". Sans compter que celle-ci a été rédigée il y a plus de cinquante ans, dans un contexte très différent de celui avec lequel les journalistes doivent désormais composer : l'avènement du numérique, des réseaux sociaux et de la désinformation de masse. A l'ère de la post-vérité, il devient donc aisé de dénoncer un manquement au premier devoir de "respect de la vérité", alors même que tout le monde ne s'accorde plus sur la notion même de "vérité".
Confusion des rôles
Si le phénomène semble enfler sur les réseaux sociaux et ce, alors que la confiance accordée par les Français aux médias est au plus bas - comme le prouve le baromètre des médias réalisé par La Croix en 2022 - "la détestation de la presse de la part de personnes convaincues de mieux incarner l'éthique journalistique que les journalistes eux-mêmes est très ancienne", explique Alexis Lévrier, historien de la presse et maître de conférences à l'université de Reims. Sous l'Ancien Régime, les "nouvellistes de bouche" se réunissaient déjà dans la grande allée des marronniers du Palais Royal, pour commenter des journaux et critiquer leur contenu, "avec la prétention de faire le même travail que les journalistes". Au vu de la profusion de fausses nouvelles qui s'y propageait, l'expression "raconter des craques" était née.
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A partir de la Belle Epoque (XIXe siècle), marquée par de nombreux progrès sociaux, économiques, technologiques et politiques, la profession se dote de garde-fous tels que la carte de presse, des textes de référence et des écoles de journalisme. Mais ces derniers ne suffiront pas à contenir le tournant engagé à l'ère des réseaux sociaux : au XXIe siècle, professionnels de l'information comme non-journalistes utilisent les mêmes outils de travail (chacun peut filmer une manifestation avec un smartphone) et d'expression (tout le monde peut publier un tweet). "Cette nouvelle donne a renforcé une confusion des rôles, et cette impression pour le non-journaliste de mieux savoir que le journaliste lui-même ce qu'est l'éthique journalistique", explique l'historien Alexis Lévrier.
Selon Anthony Mansuy, journaliste à Society et auteur d'un ouvrage sur le complotisme intitulé Les Dissidents. Une année dans la bulle conspirationniste (Robert Laffont, 2022), il est "sain et nécessaire de critiquer les médias lorsque l'on souhaite les améliorer, assurer leur indépendance, et la qualité de leur travail. Mais les influenceurs conspirationnistes, eux, veulent annihiler ces médias, et propulser leurs figures comme hérauts médiatiques". Avec une particularité : celle de greffer sur cette défiance, parfois légitime, la proposition d'incarner l'alternative, comme cela a pu être le cas lors de la pandémie de Covid-19, qui a vu émerger de nombreux blogs antivaccins se réclamant de la "ré-information" du public en dénonçant les "mensonges" des Big Pharma et du gouvernement. "Une alternative encore pire, selon le journaliste de Society , car elle accentue tous les défauts du journalisme moderne, en s'appuyant exclusivement sur l'opinion et le témoignage brut, et considère que la popularité d'une vidéo ou d'un article peut permettre de juger de sa véracité."
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Le mythe d'une impunité journalistique
Tout en reconnaissant n'avoir jamais entendu parler de la Charte de Munich avant de travailler sur le conspirationnisme - et il n'est pas le seul -, Anthony Mansuy explique que "le métier et la déontologie journalistique s'apprennent un peu à l'école, mais surtout sur le terrain et en rédaction. Imaginer qu'il y a une sorte de serment d'Hippocrate du journalisme montre à quel point la réalité des rédactions est inconnue du grand public." Nombreux sont ceux - même en dehors des bulles complotistes - à dénoncer une impunité journalistique, avec son lot de fantasmes, faute de véritables mécanismes de contrôle. Ainsi du leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon qui, après son passage en décembre 2017 sur le plateau de L'Emission politique sur France 2 (qu'il avait qualifié sur son blog de "traquenard") avait proposé un "tribunal professionnel qui puisse être saisi et qui ait le pouvoir de sanction symbolique contre les menteurs, les tricheurs, les enfumeurs". Mais selon Yann Guégan, journaliste pour le média Contexte, et vice-président du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (qui ne prononce pas de sanctions pénales, financières ou autres, mais publie des avis), donner un pouvoir de sanction aux garants de la déontologie journalistique serait "une menace pour la liberté d'expression".
"Les détracteurs de la presse oublient que même si la charte de Munich n'est pas punitive, la loi ainsi que de nombreux instruments de régulation internes aux rédactions existent pour pallier d'éventuels manquements", rappelle Alexis Lévrier, citant la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse - par ailleurs durcie en 1970 par Georges Pompidou après l'affaire Markovic, pour les questions liées à la vie privée. Ceci n'excluant pas, comme l'explique Yann Guégan que les principes édictés par la Charte de Munich doivent être pris au sérieux "afin d'éclairer les situations précises auxquelles les journalistes sont confrontés". C'est d'ailleurs le voeu du Conseil de déontologie, qui, lorsqu'il est saisi sur des cas précis, se réfère à ce texte fondateur comme à deux autres textes de référence, que sont la Charte d'éthique professionnelle des journalistes du SNJ de 1918, remaniée en 1938 et 2011, et la Charte d'éthique mondiale des journalistes de la FIJ, adoptée en 2019 à Tunis. Mais à l'heure d'une montée sans précédent du complotisme, Rudy Reichstadt va même plus loin, en envisageant de "compléter les devoirs et droits des journalistes qu'énonce la Charte de Munich pour y intégrer les préoccupations nouvelles auxquelles est confrontée la profession".
Note(s) :
Mise à jour : 2022-08-11 18:13
L'Express, no. 3708
En couverture, jeudi 28 juillet 2022 1495 mots, p. 18
En couverture Les dérives du développement personnel Gros plan
Raccourcis, « effet gourou » : la science du cerveau à la sauce Aberkane
ALIX L'HOSPITAL; VICTOR GARCIA
« L'hyperdoctor » vend des formations de développement personnel qu'il dit basées sur les neurosciences. Ce qu'infirment les spécialistes.
page 18
Qu'ont en commun des routes commerciales, une épée viking baptisée « la Lamborghini du Moyen Age », les cinq continents et notre lobe temporal? A priori rien, si ce n'est contribuer à l'élaboration d'une métaphore du fonctionnement de notre cerveau signée Idriss Aberkane, autoproclamé « hyperdoctor » et « spécialiste en neurosciences de renommée mondiale ». Et il ne s'agit que de l'introduction de sa formation baptisée « Libérer votre plein potentiel », que L'Express a suivie. La suite des 19 vidéos - 4 h 20 -, accessibles sur la plateforme MentorShow moyennant 197 euros, est à l'avenant et constitue une illustration des techniques utilisées par Idriss Aberkane dans ses nombreux autres domaines de prédilection : débit de parole véloce, anecdotes et néologismes par dizaines, name dropping à foison. Tout y est pour impressionner le spectateur.
La crédibilité de sa méthode - outre sa démonstration d'éloquence - repose surtout sur des justifications scientifiques. « La logique est claire, les travaux cités sont impressionnants et provoquent un effet "wow", analyse Bastien Blain, chercheur associé à l'University College London en neurosciences, qui a regardé cette master class pour L'Express. Mais le lien entre les expériences scientifiques citées et le développement personnel n'a rien d'évident et n'est établi que par des analogies qui relèvent souvent du grand écart (surinterprétation, mésinterprétation, surgénéralisation). L'emballage neuroscientifique est utilisé comme de la poudre de perlimpinpin. » L'hyperdoctor convoque par exemple la neuroergonomie, une discipline améliorant selon lui les performances cognitives (mémoire, concentration) et le bien-être général. Ce champ d'étude quasi secret serait même « trop sérieux pour être laissé aux militaires », glisse-t-il. La réalité est tout autre. « La neuro ergonomie est un véritable champ scientifique, contrairement à la neurosagesse, qu'il a inventée. Mais il s'agit d'un domaine confidentiel, avec un niveau d'applicabilité très bas; seuls quelques chercheurs - dont Idriss Aberkane ne fait pas partie - publient des études sur le sujet, et les résultats se révèlent globalement décevants », explique Sébastien Dieguez, neuroscientifique à l'université de Fribourg (Suisse).
Un avis partagé par Bastien Blain. « Ce cours relève du développement personnel, pas de la neuroergonomie, qui est une science appliquée et peu conceptuelle, contrairement à l'étude qu'il en fait, analyse-t-il. Quand on fait de la neuroergonomie, on teste des interfaces cerveaumachine. On se limite plutôt à un travail d'ingénieur. » Le spécialiste remarque un passage emblématique de l'approche d'Idriss Aberkane, quand il présente une expérience de stimulations électriques de la langue qui redonnerait une forme de vision à des patients aveugles. « L'exemple semble spectaculaire, mais les limites ne sont pas vraiment pointées : l'expérience ne vise pas à recouvrer la vue, note le neuroscientifique. Il enrobe le tout par une métaphore suggérant que le cerveau est si plastique que l'on pourrait le changer complètement et le "libérer". Mais le rapport avec les données des études citées est très lâche, la généralisation et la conclusion relèvent de la contorsion. » Des critiques qu'Idriss Aberkane balaie, estimant qu'il ne s'agit que d'opinions sans valeur, d'embrouilles rhétoriques et d'arguments fallacieux. La neuroergonomie serait bien, selon lui, un domaine de pointe peu connu et inaccessible au commun des mortels car majoritairement utilisé dans le milieu industriel - pour lequel il assure avoir travaillé, sans pouvoir en dire davantage - et le secteur militaire. Pratique.
Si l'on se fie à la dizaine de commentaires sous ces vidéos, de nombreux spectateurs sont pourtant séduits. Ironie du sort relevé par les deux neuroscientifiques, il existe des études expliquant ce succès. L'une d'elles, publiée en 2008 dans Trends in Cognitive Sciences, démontre que les personnes non expertes en sciences comportementales accordent une plus grande importance aux explications contenant des détails neuroscientifiques, même si celles-ci n'apportent aucune valeur explicative. « D'autres travaux soulignent qu'il suffit de parler du cerveau ou d'en montrer une image pour rendre une explication plus convaincante, ajoute Sébastien Dieguez. Les formules scientifiques, les acronymes, les astuces mnémotechniques et les néologismes permettent aussi de susciter un intérêt, même pour des choses banales. »
L'hyperdoctor n'ignore pas ces différentes techniques. Il évoque d'ailleurs, dès sa deuxième vidéo, le cas d'un arnaqueur parvenant à payer des commerçants avec des feuilles blanches au lieu de billets en les noyant sous un flot de paroles. Il utilise aussi le néologisme « psycatrice » pour décrire les souffrances psychologiques, et propose l'outil mnémotechnique « si-con-méchant » (sidération, confirmation, mémorisation, échantillonnage) afin d'éviter le biais de sidération selon lequel les mauvaises nouvelles sont mieux mémorisées. A partir du 11e cours, il présente l'acronyme SAINELP (subjectivité, application, impuissance, néophilie, exploration, lieux, pairs), une méthode exclusive permettant de se rapprocher du niveau de son idole Richard Francis Burton, « qui parlait 29 langues ». Il suggère ainsi d'inscrire ses peurs sur un objet - s urtout pas sur une feuille blanche! - pour les matérialiser puis les « désinstaller » de son cerveau, de s'accorder des microvictoires dans ses activités, « comme les étoiles du jeu vidéo Sonic », de découvrir de nouveaux domaines, ou d'améliorer sa mémoire avec la méthode du palais. « Il invente la prise de notes, plaisante Sébastien Dieguez. C'est typique du coaching : énoncer des trivialités et faire croire qu'elles vont changer votre vie. Si un individu lambda racontait cela, personne ne le prendrait au sérieux. »
Mais Idriss Aberkane n'est pas un individu lambda. En témoigne son CV... qu'il a par ailleurs largement dopé, comme L'Express l'a notamment montré. Il n'est ni chercheur à Centrale Supélec, ni docteur de l'Ecole polytechnique, ni normalien, ni chercheur à Stanford ou à Cambridge. « Il vulgarise bien la science et raconte des histoires en ouvrant de nombreux tiroirs, reconnaît volontiers Thomas Durand, vidéaste auteur de la chaîne La Tronche en biais, qui a été l'un des premiers à dénoncer ses dérives. Et comme il met en avant "trois doctorats obtenus à 30 ans" - deux, en réalité -, il séduit les curieux qui cherchent un sens caché dans ses banalités. C'est illustration de l'effet gourou, un mécanisme qui amène des individus à admirer et à juger profonds des énoncés qu'ils ne comprennent pas. » La recette fonctionne. Idriss Aberkane cumule 31 millions de vues sur sa chaîne YouTube et a vendu plus de 265 000 exemplaires de son livre Libérez votre cerveau (Robert Laffont et Pocket). Un business lucratif auquel il faut ajouter ses formations. Outre MentorShow, la plateforme BeBooda propose, pour 126 euros, une « master class en neuroergonomie » au contenu quasi identique. Et Scanderia facture 80 euros un cours sur « le trading et l'investissement comme une opportunité de développement personnel ».
Son aura s'explique aussi par le fort relais médiatique dont il a bénéficié. Ex-chroniqueur au Point, qui lui a consacré sa Une en 2016, il a fait le tour des plateaux de télévision et profitait encore d'interviews dithyrambiques jusqu'en 2021.
« Aujourd'hui, il est "grillé" et se tourne vers la sphère complotiste », analyse Thomas Durand. Il a ainsi défendu le controversé Pr Didier Raoult, voyant dans sa déchéance la main des grands laboratoires. « Sa vidéo est malhonnête, mal sourcée : une mise en abyme de l'imposture », résume le vidéaste. Idriss Aberkane se tourne également vers des sujets plus porteurs. Il prodigue ses analyses sur les bitcoins - il y consacre un canal dédié sur l'application Telegram -, sur la guerre en Ukraine, ou encore la politique, en collaboration notamment avec Nicolas Dupont-Aignan. Avec, chaque fois, les mêmes techniques que pour le développement personnel. Et un véritable talent pour se faire passer pour un génie.
Encadré(s) :
Note de la rédaction
Note de la rédaction Dans le cadre d'une enquête sur les formations en développement personnel d'Idriss Aberkane, L'Express a interrogé l'intéressé, conformément à la pratique et à la déontologie journalistiques. L'entretien a eu lieu par visioconférence. Il a été consenti, au préalable, à ce que M. Aberkane puisse enregistrer l'échange afin de le rassurer sur le fait que les éventuelles citations choisies par nos journalistes ne seraient pas distordues, comme il semblait le redouter. Jamais, en revanche, il n'a été consenti à ce qu'il diffuse cet entretien, pour un usage commercial ou non, sur les réseaux sociaux ou ailleurs. Cette opposition lui a été signifiée en début d'interview et rappelée à la fin, alors que M. Aberkane s'était autorisé des propos paranoïaques et méprisants qui, s'ils ne tromperont pas les auditeurs avertis, peuvent alimenter la haine des journalistes dans les réseaux complotistes. Idriss Aberkane a alors déclaré qu'il entendait tout de même diffuser sa captation. L'Express lui a donc envoyé une mise en demeure pour le rappeler à son engagement, ce dont il s'est servi pour se victimiser et crier à la tentative de censure. Sans surprise, nos journalistes ont été immédiatement pris pour cible sur les réseaux sociaux et ont reçu des dizaines de messages méprisants et insultants. De telles pratiques d'exposition des journalistes à la vindicte de milliers de « followers » afin de les intimider sont évidemment inacceptables. Elles rendent difficile l'exercice de notre métier. Mais nous n'y renonçons pas.
https://twitter.com/idrissaberkane/status/1550543979166384129
https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/Idriss-Aberkane-Express-Gate
La vigne Venus est une variété de raisin de table d'origine américaine, très intéressante par sa bonne résistance aux maladies habituelles de la vigne. De vigueur moyenne, elle peut grimper à 3 m en étant palissée sur un treillage. Dès août, elle produit des baies noires assez grosses, sans pépin, et très sucrées, délicieuse à consommer fraîches ou en jus de fruit. Bien résistante au froid, Venus poussera dans toute terre ordinaire, bien drainée, neutre à modérément calcaire, en exposition bien ensoleillée.
La vigne à vin (Vitis vinifera) poussait à l’état sauvage il y a plus de 5000 ans en Amérique du Nord et centrale, Europe et Asie centrale et orientale. La sous-espèce sylvestris existe toujours, il s'agit d'une liane grimpante, poussant en lisière de forêt et capable de s'élever à de grandes hauteurs dans les arbres. Son introduction en France, pour la culture, s’est faite par les Phocéens en Provence, vers -600 avant JC. Les variétés actuelles, dénommées cépages dans le cas de la vigne, sont rattachées à la sous-espèce vinifera (bien qu'il existe d'autres espèces cultivées, mais très minoritaires). Économiquement, la vigne à vin prédomine largement sur celle à raisin de table, on en compte plus de 200 cépages autorisés en France, fruit d'un long travail de sélection au fil des siècles.
"Venus" est une vigne de table, d'origine américaine. C'est un hybride interspécifique, porteur de gènes de Vitis vinifera, le raisin "classique" et de Vitis labrusca, une espèce botanique américaine, dite Vigne-framboisier, aux raisins d'un goût "foxé" (de fox, le renard, du fait de son arôme musqué). Ce croisement (Alden x New York 46000) a été obtenu par Jim N. Moore dans le cadre d'un programme d'hybridation de la vigne de l'université de l'Arkansas, à Fayetteville, dans le milieu des années 60. De façon étonnante, ce programme a donné plusieurs variétés portant des noms de planètes (Mars, Jupiter, Neptune...).
La résultante de ce croisement est une variété pleine d'atouts. Le premier est sa bonne résistance aux maladies habituelles de la vigne, ce qui permet de limiter les traitements à effectuer. Le second est l'absence de pépin dans les baies, même si certaines années, notamment en cas de stress, quelques-uns peuvent se former, mais ils restent souples et peuvent être mangés. Enfin, et surtout, elle fournit un raisin délicieux !
De vigueur moyenne, cette vigne peut monter à 3 m de haut sur un support tel qu'un treillage ou une tonnelle. En juin, la floraison vert-jaune de cette variété auto-fertile, comme la plupart des autres vignes, évolue ensuite en longues grappes de raisins noirs (violet foncé), assez gros, surtout pour une variété sans pépin, à la peau parfois épaisse. Variété précoce, la maturité débute dès le mois d'août. Ces baies charnues sont très sucrées, avec un goût muscaté et foxé. Elles sont excellentes à déguster crues ou à boire en jus.
Le raisin Venus est facile à cultiver, d'autant plus qu'il est bien résistant aux différentes maladies de la vigne, que sont le mildiou, l'oïdium et le Botrytis. D'une façon générale, le raisin est riche en vitamines B, c'est une source de fibres et de manganèse et il est bien pourvu en anti-oxydants. Il jouerait aussi un rôle dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, et surtout, c'est un dessert sain, naturel et savoureux. Pour profiter de saveurs différentes, plantez à ses côtés une variété à raisins blancs comme Perlette, au goût muscaté et elle aussi quasiment sans pépin. Et pourquoi pas un framboisier, remontant de préférence, comme Marastar, pour préparer des salades de fruits délicieuses en été.
Depuis les ravages du phylloxéra à la fin du XIXᵉ siècle, la vigne est obligatoirement greffée sur différents porte-greffes résistants à cette maladie et adaptés à différents types de sol. Ces porte-greffes sont issus de variétés américaines naturellement armées contre ce redoutable parasite lui-même d'origine américaine.
Plantez la vigne Venus en automne, dans un sol profond, bien drainé, même caillouteux, argileux et calcaire, sachant que la vigne est peu exigeante quant à la nature chimique du sol. Elle est capable de s'ajuster en sol modérément acide (jusqu'à pH 6 environ, car plus bas il y a des blocages d'assimilation de certains oligo-éléments), neutre et calcaire jusqu'à pH 8,5 environ (sachant que dans ce cas, c'est en réalité l'excès de calcaire actif qui est préjudiciable).
Installez-la à une exposition bien ensoleillée, abritée des vents forts, froids et secs. Cette variété supporte les gelées en hiver, elle est rustique jusqu'à -20°/-25 °C. Incorporez à la terre de plantation 3 ou 4 poignées d'engrais pour arbres fruitiers et 2 kg de fumier composté pour chaque cep. Attention, les racines ne doivent pas être en contact avec le fumier. Après la plantation, taillez au-dessus de 2 gros yeux (bourgeons) afin d'obtenir le départ de deux rameaux. Conservez le plus vigoureux et attachez-le à un tuteur. Suivra la taille de formation.
La vigne ne nécessite pas un apport régulier en engrais, pour un bon rendement, au contraire. En sol trop riche, la végétation (feuilles) se développera au détriment de la fructification. Enrichissez le sol avec des scories potassiques, de la corne broyée ou du chélate de fer, uniquement tous les 2-3 ans.
Cette vigne est bien résistante aux maladies.
Aussi:
https://www.bakker-suisse.com/products/vigne-vitis-venus-bleu-bio
Comment allons-nous concilier les idéaux collectifs ( collectivistes) et les idéaux individualistes dans une société post-croissance et post-capitaliste? Ça va être un magnifique exercice de style et toujours dans la paix et l'amour svp 🙂 ❤ ❤ ❤ ❤ ❤ ❤ ❤
Là tu décris des valeurs qui sont ancrées dans une étape lointaine de la spirale dynamique..... donc faut que les masses passent par toutes les étapes, les vivent pleinement et on pourra progresser gentiment vers ton idéal... mais c'est pas gagné.
La société européenne sort à peine de l'étape bleu du conformisme... il y a des restes avec les lois, l'administration, etc....
L'étape suivante c'est l'étape orange. Celle de l'entreprise, du futur comme opportunité.
"contrôler les risques, saisir les opportunités... Axa"
Là... on est en plein dans la vision majoritaire en suisse.
Mais depuis qq années on voit une forte progression vers l'étape verte, les casseurs de hiérarchie.
Après la hiérarchie des ancêtres, du clan... puis la hiérarchie de force, la hiérarchie de noblesse s'est imposée.... et ensuite la hiérarchie de compétence est devenue la norme actuel. C'est l'expert qui décide... qui d'autre pourrait ? ... 😉
Mais les casseurs de hiérarchie n'en veulent plus... donc on prône l'égalité partout... plus de classe sociales, égalité des sexes.. égalité avec les animaux... Je peux me marier avec un pamplemousse si je veux !! on est tous égaux.. toustes porteur-eusesx- d'ADN...
J'ai même rencontré un gars qui au nom de l'égalité supporte pas d'écrire les lettres majuscules.....
Bon.. voilà.. ce n'est qu'une étape !!!
Vient ensuite l'étape jaune, l'étape systémique. Là tu retombe sur le réel. "J'ai le droit !!" => non ! tu n'as aucun droit.. le droit c'est un concept hors sol... une histoire que se racontent les humains.
Etudie les écosystèmes.. ce qui marche ou pas dans le réel. Il n'y a que ça qui compte.
On retombe sur l'étape beige de la spirale, mais au niveau collectif... c'est plus la survie de l'individu, mais la survie du vivant sur la planète... On boucle. c'est pour ça qu'on parle de modèle évolutif en spirale et pas en ligne....
Là... franchement, y'a pas grand monde qui a des valeurs à cette étape. Pleinement à cette étape jaune. Là tu milite plus... tu construits à côté. Tu cherches pas à changer l'autre tu change toi même... et l'autre devra s'adapter.
Puis enfin, on arrive à l'étape turquoise... l'étape holistique. Là on retrouve des gens qui s'alignent sur une raison d'être qui les dépasse. Donc le collectif. Mais qui ne s'écrasent pas devant cette vision collective.
A l'étape turquoise l'individu est pleinement individualiste. Il bosse pour lui, il devient la meilleure version de soi-même. Mais la grande différence avec toutes les visions du monde précédentes, c'est que l'individu égoiste est pleinement aligné sur la raison d'être plus grande que lui.
Donc voilà, c'est tout simple... il suffit de booster les gens d'étape en étape.. et naturellement ce parcours (alchimique ?) va faire basculer une grande masse de gens dans l'étape turquoise... et du coup la société entière...
Là on va au delà du paradoxe individu - collectif.
Le holon, c'est déjà ce qui se fait depuis toujours... l'atome, la molécule, l'acide aminée, l'ADN, l'organe, le corps, le groupe, la société.... tous individus, mais tous aligné dans la même direction, la même raison d'être.... mais quelle est-elle ??
Dans son ouvrage Governing The Commons, publié en 1990, Elinor Ostrom met en évidence un ensemble de principes à respecter par la communauté pour y parvenir. La liste de ces 8 critères est aujourd’hui aussi célèbre que l’avait été l’article de Hardin. Ils définissent les conditions de mise en place d’une gouvernance ouverte :
— des groupes aux frontières définies ;
— des règles régissant l’usage des biens collectifs qui répondent aux spécificités et besoins locaux ;
— la capacité des individus concernés à les modifier ;
— le respect de ces règles par les autorités extérieures ;
— le contrôle du respect des règles par la communauté qui dispose d’un système de sanctions graduées ;
— l’accès à des mécanismes de résolution des conflits peu coûteux ;
— la résolution des conflits et activités de gouvernance organisées en strates différentes et imbriquées.
À l’opposé des théories abstraites et uniformes sur le comportement d’homo œconomicus, les 8 principes d’Elinor Ostrom mettent en valeur la créativité et la résilience des groupes humains pour se doter de systèmes de gouvernance de leurs biens communs. Une bonne nouvelle pour la planète et ses ressources que l’on découvre limitées, et déjà fortement surexploitées, à la même période.
L'augmentation de la vapeur d'eau contribue également à pousser les
températures à la hausse.
La quantité moyenne de vapeur d'eau à la surface de la Terre augmente à cause de l'activité humaine, contribuant à l'effet de serre et influe sur l'intensité et la répartition des pluies, selon une étude publiée mercredi dans Nature.
De 1976 à 2004, pendant que la température moyenne à la surface
de la Terre s'accroissait de 0,49 degré celsius, la quantité de
vapeur d'eau présente dans l'atmosphère augmentait de 2,2%, ont
calculé les chercheurs britanniques auteurs de l'étude. Et d'ici à
2100, cette quantité pourrait encore augmenter de 10%, a précisé à
l'AFP l'un de ces chercheurs, Nathan Gillett, de l'université
d'East Anglia.
Sciences-Tech.
Publié le 23 octobre 2007 à 15:15 - Modifié le 28 juin 2010 à 14:14
Climat: le réchauffement augmente l'humidité
Cette tendance à la hausse de la vapeur d'eau a été observée "sur
la plupart des régions de la planète, l'Australie et l'océan
Antarctique étant les principales exceptions", selon l'étude.
L'Executive Order 11110 a été émis par le président américain John F. Kennedy le 4 juin 1963.
Ce décret modifiait le décret 10289 (daté du 17 septembre 1951) en déléguant au secrétaire au Trésor le pouvoir du président d'émettre des certificats d'argent en vertu de l'amendement Thomas de l'Agricultural Adjustment Act, tel que modifié par l'Gold Reserve Act. L'ordonnance permettait au secrétaire d'émettre des certificats d'argent, si nécessaire, pendant la période de transition prévue par le plan du président Kennedy visant à éliminer les certificats d'argent et à utiliser les billets de la Réserve fédérale.
35e président des États-Unis : 1961 - 1963
Executive Order 11110-Amendement de l'Executive Order n° 10289 tel qu'amendé, relatif à l'exécution de certaines fonctions affectant le département du Trésor
04 juin 1963
En vertu de l'autorité qui m'est conférée par la section 301 du titre 3 du Code des États-Unis, il est ordonné ce qui suit :
SECTION 1. l'Ordre exécutif n° 10289 du 19 septembre 1951, tel qu'amendé, est par la présente amendé --
(a) En ajoutant à la fin de son paragraphe 1 le sous-paragraphe (j) suivant :
"(j) L'autorité conférée au Président par le paragraphe (b) de la section 43 de la loi du 12 mai 1933, telle qu'amendée (31 U.S.C. 821 (b)), d'émettre des certificats d'argent contre tout lingot d'argent, argent ou dollars d'argent standard du Trésor qui ne sont pas encore détenus pour le rachat de tout certificat d'argent en circulation, de prescrire les dénominations de ces certificats d'argent et de frapper des dollars d'argent standard et une monnaie d'argent subsidiaire pour leur rachat," et
(b) En révoquant les alinéas (b) et (c) de son paragraphe 2.
SEC. 2. L'amendement fait par cet ordre n'affectera pas tout acte fait, ou tout droit accumulé ou acquis, ou toute poursuite ou procédure engagée ou commencée dans toute cause civile ou criminelle avant la date de cet ordre, mais toutes ces obligations continueront et pourront être exécutées comme si lesdits amendements n'avaient pas été faits.
JOHN F. KENNEDY
LA MAISON BLANCHE
4 juin 1963
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