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A qui se fier pour comprendre la crise financière et économique ? Deux semaines après sa première émission consacrée à la crise, @si revient sur la question. La télévision, les journaux et la radio sont-ils simplificateurs ? Mais peut-on se fier à ce qu'on trouve sur internet, et notamment les vidéos qui "buzzent" ?
Pour tenter de répondre à ces questions, Nicolas Cori, journaliste économique à Libération et auteur du blog "Les cordons de la bourse", Alexandre Delaigue, professeur d'économie à Saint Cyr et animateur du blog "Econoclaste", et André Gunthert, chercheur en histoire visuelle, sont sur le plateau d'@si. Avec eux, notre chroniqueuse Judith Bernard et notre journaliste Justine Brabant.
Attention, cette fois-ci, le retour sur l'actualité de la semaine n'est pas inclus dans l'émission intégrale. Pour voir notre revue de l'actualité hebdo, reportez vous directement à l'acte 1.
à 41:41 "quand ils ont commencé je pense que les banquiers ne se rendaient pas compte de ce qu'ils faisaient"
Alexandre Delaigue: "Le fait que la monnaie soit créée par le crédit c'est quelques chose qui a été identifiée de façon extrêmement tardive, mais les banquiers ne se rendaient absolument pas compte qu'ils prêtaient de la monnaie qu'il n'ont pas."
Daniel Schneiderman rit nerveusement: "comment peut ont prête de l'argent qu'on a pas sans s'en rendre compte ?... je... "
Judith Bernard: "il faut parler ici de la notion de secret, c'est pas secret, mais c'est l'inconscience, de l'ignorance. Mais j'avais pas pensé à l'inconscience de ce côté-ci, du côté du banquier !?"
Daniel Schneiderman: "j'ai beaucoup de mal à penser un banquier inconscient..."
Judith Bernard: "J'avoue que moi aussi, mais j'ai sans doute quelques biais idéologiques"
(...)
Daniel Schneiderman: "Je conçois que le client soit inconscient de la chose économique, mais le banquier ??!"
Nicolas Cori: "Je vais dans le même sens, le banquier ne sait pas forcément ce qu'il fait. Il y a des économiste qui ont fait des études en posant des questions aux banquiers. C'est peut être pas le président de la banque, mais l'employé à son niveau ne connait pas tout ce qu'il se passe".
=> Perso, j'ai aussi fait ce genre d'Expérience avec les AAA+ ... et bien c'est plus souvent le contraire. Le patron de la banque ne sais pas comment fonctionne la création monétaire par la dette. Mais l'employé oui !!! (certainement une question de génération)
Nicolas Cori: "D'ailleurs dans l'affaire Kerviel, quand la direction de la société générale a du communiquer sur les pertes d'un de ses tradeurs, on s'est rendu compte que la direction n'avait rien compris au métier de banquier. La seule chose qui les intéresse, c'est que la salle des marchés fasse 2 milliards par année..."
Rapport de la Commission d'enquête spéciale (SIC)
La Commission d'enquête spéciale (SIC) a remis son rapport à Althingi le 12 avril 2010. La Commission a été créée par la loi n° 142/2008 par Althingi, le Parlement islandais, en décembre 2008, afin d'enquêter et d'analyser les processus ayant conduit à l'effondrement des trois principales banques en Islande. Les membres de la Commission sont M. Páll Hreinsson, juge de la Cour suprême, M. Tryggvi Gunnarsson, médiateur parlementaire de l'Islande, et Mme Sigríður Benediktsdóttir Ph.D., maître de conférences et chaire associée à l'Université de Yale, aux États-Unis.
KynningEnsku.pdf
Effet de levier des propriétaires des banques
La Commission d'enquête spéciale est d'avis que les propriétaires des trois grandes banques ont eu un accès anormalement facile aux prêts dans ces banques, apparemment en leur qualité de propriétaires.
Les plus grands débiteurs de Glitnir, Kaupthing Bank et Landsbanki étaient les principaux propriétaires des banques.
- Cela soulève la question de savoir si les prêts sont accordés en toute indépendance.
- À bien des égards, les opérations des banques ont été caractérisées par la maximisation du bénéfice des actionnaires majoritaires, qui tenaient les rênes des banques, plutôt que par la gestion de banques fiables en tenant compte des intérêts de tous les actionnaires et en faisant preuve de responsabilité envers les créanciers.
- Fin 2007 et en 2008, les banques ont commencé à connaître des problèmes de financement. Il semble que les frontières entre les intérêts des banques et ceux des actionnaires étaient souvent floues et que les banques ont mis l'accent sur le soutien de leurs propriétaires plus que ce qui peut être considéré comme acceptable.
- L'examen des investissements réalisés par les fonds du marché monétaire gérés par les sociétés de gestion des trois banques révèle que leurs principaux investissements comprenaient des titres et des dépôts liés aux plus grands propriétaires de la banque. Ces décisions d'investissement ne peuvent pas avoir été déterminées par la seule coïncidence.
RNAvefKafli2Enska.pdf
Chap 2.
Lorsque Landsbanki s'est effondrée, Björgólfur Thor Björgólfsson et les sociétés qui lui sont affiliées étaient les principaux débiteurs de la banque.
Björgólfur Guðmundsson était le troisième plus grand débiteur de la banque. Au total, leurs obligations envers la banque s'élevaient à bien plus de 200 milliards ISK. Ce montant était supérieur aux fonds propres du groupe Landsbanki.
M. Thor Björgólfsson était également le principal actionnaire de Straumur- Burðarás et le président du conseil d'administration de cette banque.
M. Björgólfur Thor Björgólfsson et M. Björgólfur Guðmundsson figuraient tous deux, avec des parties affiliées, parmi les principaux débiteurs de la banque et constituaient ensemble le principal groupe d'emprunteurs de la banque.