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Cette grandeur naturelle est d'abord le temps. La Royal Society envisage, dès 1660, la longueur d'un pendule battant la seconde selon une proposition de Christian Huygens et Ole Christensen Rømer qui suivent une idée déjà formulée en 1644 par Marin Mersenne. C'est là le début du mètre avec son ordre de grandeur actuel. En effet, l'idée de baser une unité de longueur universelle sur une grandeur tirée de la nature a été proposée bien avant qu'elle n'obtienne un succès définitif avec l'adoption de la figure de la Terre et de la méridienne de Delambre et Méchain en 1799. La longueur du pendule à seconde, un pendule qui oscille avec un battement d'une seconde, soit une période de deux secondes, est de loin la proposition qui a obtenu le plus de suffrages. Toutefois, Christian Huygens démontre, en 1673, l'effet de la force centrifuge qui explique l'augmentation de la longueur du pendule avec la latitude
Reprenant l'idée de Christopher Wren, Wilkins, Mouton et Picard envisagent la longueur d'un pendule simple (un pendule de demi-période égale à une seconde) comme moyen de dématérialiser l'étalon de longueur : de tels pendules, décrits peu auparavant par Christiaan Huygens, ont une longueur proche du mètre moderne (ainsi que d'autres mesures d'usage à l'époque comme le yard)
(en) John Wilkins, An Essay Towards a Real Character, And a Philosophical Language, Londres, Gillibrand, 1668 (lire en ligne [archive]), p. 190-192
http://www.metricationmatters.com/docs/WilkinsTranslationLong.pdf
Le séjour de Wren à Gresham fut marqué par son appartenance à un autre club philosophique expérimental. Une fois encore, John Wilkins, William Petty, Robert Boyle et Sir Paul Neile y participaient ; une fois encore, le groupe était composé d'un mélange de parlementaires et de royalistes qui évitaient scrupuleusement de discuter de questions religieuses ou politiques entre eux. C'est ce groupe qui allait former le noyau de la Royal Society en 1661, après la restauration de la monarchie. Entre-temps, l'Angleterre était aux prises avec Oliver Cromwell et sa cabale d'officiers militaires radicaux.
1668 publication.. mais 6 ans de boulot et l'incendie de 1666 l'a obligé à tour réécrire...
"An Essay towards a Real Character and a Philosophical Language"
Ses goûts pour les sciences le conduisent à diriger la fondation de la Royal Society et à devenir son premier secrétaire. La Ballad of Gresham College (1663), ode à cette société, décrit ses efforts pour créer un « langage philosophique » universel5:
A Doctor counted very able
Designes that all Mankynd converse shall,
Spite o' th' confusion made att Babell,
By Character call'd Universall.
How long this character will be learning,
That truly passeth my discerning.
Frontispice d’An Essay towards a Real Character and a Philosophical Language
Il imagine ainsi un système d’écriture fondé non sur un alphabet mais sur un système idéographique compréhensible internationalement. Il travaille six ans à ce projet qu’il présente dans An Essay towards a Real Character and a Philosophical Language. Dans cet ouvrage, Wilkins propose également l'adoption d'une mesure universelle (universal measure), d'unités décimales, basée sur le principe d'un pendule battant une seconde, et dont la longueur fondamentale est de 38 pouces prusses (1 prussian inch = 26,15 mm), soit de 993,7 mm.
Le savant Italien Tito Livio Burattini redéfinira quelques années plus tard cette unité et la renommera le mètre (metro cattolico). En septembre 1666, le Grand incendie de Londres détruit sa maison, sa bibliothèque et tous les exemplaires imprimés de son livre. Wilkins ne se décourage pas et parvient, grâce à un manuscrit qu’il réussit à sauver, à écrire une nouvelle version. Celle-ci, de 470 pages, paraît sous les auspices de la Royal Society en mai 1668.
Pour voir la page exacte du livre p223 (p191 imprimé on voit mesure universelle)
https://archive.org/details/AnEssayTowardsARealCharacterAndAPhilosophicalLanguage/page/n223/mode/2up