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La police nationale ukrainienne et la Gendarmerie Nationale ont déclaré avoir arrêté deux membres du gang de hackers Lockbit dans une ville à l’ouest de l’Ukraine. Ils étaient en charge, entre autres, du blanchiment d’argent.
De nouvelles informations émergent autour de « l’opération Cronos » qui a mis fin à Lockbit, le groupe de hackers le plus redouté. La Gendarmerie Nationale et les forces de police ukrainiennes ont arrêté un individu en Pologne et deux en Ukraine, selon des communiqués publiés le 21 février 2024. Les forces de l’ordre ukrainiennes indiquent que les deux membres de Lockbit étaient un père et son fils, qui résident dans la ville de Ternopil, à l’ouest du pays. « Ces criminels ont affecté des particuliers, des entreprises, des agences gouvernementales et des établissements de santé en France », peut-on lire dans le communiqué. Lockbit est en effet responsable des cyberattaques contre l’hôpital de Corbeil-Essonnes et contre le département du Loiret.
Les enquêteurs de la police nationale ont mené une série de perquisitions dans les résidences des pirates à Ternopil, au cours desquelles ils ont saisi des téléphones portables et du matériel informatique utilisés dans le cadre de l'activité illégale. En conséquence, plus de 200 comptes de crypto-monnaies liés à l'activité criminelle ont été bloqués et 34 serveurs aux Pays-Bas, en Allemagne, en Finlande, en France, en Suisse, en Australie, aux États-Unis et au Royaume-Uni ont été supprimés. Cela a permis de bloquer les activités de la principale plateforme de piratage et d'autres infrastructures critiques criminelles.
Ces actions d'investigation ont été menées à la demande d'entraide judiciaire internationale des autorités compétentes françaises dans le cadre du groupe de travail international "Opération Kronos", qui associe les services répressifs compétents de France, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Suède, d'Australie, du Canada, du Japon, du Royaume-Uni, des États-Unis, de Suisse, de Finlande, de Pologne et de Nouvelle-Zélande.
Le Temps
Débats, mardi 28 mai 2024
La paix en Ukraine: que s'est-il passé à Istanbul?
FRANÇOIS NORDMANN
ANCIEN DIPLOMATE, CHRONIQUEUR
Si la guerre se prolonge en Ukraine, c'est la faute des puissances occidentales. Boris Johnson, premier ministre britannique, et les responsables américains auraient fait échouer un traité de paix que la Fédération de Russie et l'Ukraine étaient sur le point de conclure au printemps de 2022. Cette version propagée par la partie russe est sans fondement, comme le démontrent deux chercheurs américains, Samuel Charap et Sergey Radchenko dans un article publié le mois dernier dans la revue Foreign Affairs.
https://www.foreignaffairs.com/ukraine/talks-could-have-ended-war-ukraine
Ces deux spécialistes ont reconstitué en détail les pourparlers qui ont commencé en Biélorussie le 28 février, moins d'une semaine après l'invasion russe et la tentative de capturer Kiev, et se sont poursuivis à Istanbul jusqu'à la fin mai. Ils ont analysé le texte de projet d'accord. Ils ont parlé à des témoins, ont lu toutes les déclarations y relatives. Ils ont constaté que les positions des parties sont restées très éloignées l'une de l'autre. Le 29 mars, elles ont publié le « communiqué d'Istanbul », un document rédigé par la partie ukrainienne, qui a servi de base aux discussions et qui contenait les grandes lignes d'un traité intitulé « Propositions clés pour un traité sur des garanties de sécurité en faveur de l'Ukraine ». Mais il y avait loin de la coupe aux lèvres.
La partie russe exigeait d'abord que l'Ukraine retourne au statut de neutralité qu'elle pratiquait avant 2014. La partie ukrainienne s'y serait prêtée, tout en insistant pour un cessez-le-feu et la création de corridors humanitaires, puis elle s'est concentrée sur des garanties de sécurité. La Russie et les autres membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que l'Allemagne, l'Italie, Israël, la Turquie et la Pologne se seraient engagés à intervenir militairement si l'Ukraine devait être à nouveau attaquée. Pour la Russie, il s'agissait d'une démarche collective des pays garants; pour l'Ukraine, c'était un engagement individuel de chaque Etat partie, plus précis même que l'article V du traité instituant l'OTAN. Kiev n'a pas consulté au préalable les pays mentionnés.
C'était faire l'addition sans l'aubergiste: les pays occidentaux, qui ne voulaient pas de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, n'étaient pas non plus disposés à signer un traité qui aurait pu les entraîner dans un conflit armé avec la Russie.
Tel est le message que Boris Johnson est venu transmettre au président Zelensky à Kiev le 9 avril 2022: les pays occidentaux soutiendront l'Ukraine en lui envoyant des armes, mais ils excluent de lui fournir des troupes. Ils ne sont donc pas d'accord avec le projet de traité en train d'être discuté avec la Russie.
Entre-temps, le vent a tourné. L'armée ukrainienne a brisé l'encerclement de Kiev et repoussé l'envahisseur au nord-est du pays. Moscou présente comme un geste de bonne volonté, destiné à faciliter l'accord, ce qui est en fait la déroute de son armée. Le 4 avril Zelensky se rend à Boutcha où l'on a découvert les atrocités commises par les troupes d'occupation russes. Ces deux facteurs - le succès des armes et la barbarie de l'occupation - pèsent sur les décisions de Kiev, moins enclin au compromis et qui durcira ses demandes à la table de négociations, réclamant le retrait des forces russes du Donbass.
Le projet de traité de 2022 souffre d'un autre défaut majeur: il ne dit mot de la cessation des hostilités, des frontières et des territoires. C'est pourtant la préoccupation immédiate. Il renvoie le sort de la Crimée à des négociations entre les présidents russe et ukrainien, qui pourraient s'étendre sur les quinze prochaines années... On dresse les contours d'une paix future sans régler la fin de la guerre: on met carrément la charrue devant les boeufs.
On était donc loin d'un accord de paix en 2022. Quoi que prétende la propagande russe, les Occidentaux n'ont pas « tiré la prise » pour mettre fin aux négociations: c'est un peu plus compliqué.
La situation sur le terrain évoluait en faveur de la défense ukrainienne. Les Occidentaux ne se sont pas laissé forcer la main pour donner des garanties de sécurité à l'Ukraine. Ils ont exclu toute intervention militaire directe dans la guerre, ce qui rendait sans objet le traité de garantie proposé par l'Ukraine.
D'après les sources fournies, voici les principales propositions de l'Ukraine lors des négociations de paix avec la Russie en 2022 pour tenter de mettre fin à la guerre :
- Statut de neutralité pour l'Ukraine, avec une interdiction d'adhérer à l'OTAN ou d'accueillir des bases militaires étrangères sur son territoire.
- Garanties de sécurité pour l'Ukraine assurées par des pays tiers comme la Turquie, le Royaume-Uni et les États-Unis plutôt que par l'OTAN.
- Limites imposées aux forces armées ukrainiennes et interdiction des missiles nucléaires sur le territoire ukrainien.
- Reconnaissance du russe comme langue co-officielle en Ukraine et enseignée dans les écoles.
- Rejet catégorique de toute concession territoriale à la Russie, que ce soit pour la Crimée annexée en 2014 ou les régions séparatistes du Donbass.
- Retrait complet des troupes russes du territoire ukrainien et cessez-le-feu.
Selon le Financial Times, ces propositions faisaient partie d'un projet d'accord préliminaire en 15 points qui a été discuté lors des pourparlers de mars-avril 2022, notamment à Istanbul. Cependant, les négociations ont finalement échoué, faute d'accord sur le statut de la Crimée et du Donbass revendiqués par la Russie.
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et probablement suite à la relance de l'effort de guerre par Boris Johnson qui est venu à Kiev le 9 avril 2022.
https://twitter.com/BorisJohnson/status/1512818337415372802
Sans soutiens extérieur, l'Ukraine aurait probablement accepté l'accord. ... qui en fait vu depuis 2024 semble être le mieux qui puisse arriver, mais après des horribles massacres et destructions... pfff...
En mars 2022, des négociations de paix ont eu lieu en Turquie entre l'Ukraine et la Russie.
https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9gociations_de_paix_de_2022_entre_l%27Ukraine_et_la_f%C3%A9d%C3%A9ration_de_Russie
https://www.ft.com/content/7b341e46-d375-4817-be67-802b7fa77ef1
L'accord était sur des bonnes voies, mais n'a pas été finalisé. Notamment à cause des désaccords sur le status de la crimée et du donbass.
Mais aussi à cause de la relance de la guerre par le soutien de Boris Johnson venu à Kiev le 9 avril.
Le ministère des affaires étrangères russe dans un communiqué dénonce les « actions hostiles sans précédent » de Londres, en particulier les sanctions à l’égard de hauts responsables russes. « Le gouvernement britannique cherche délibérément à aggraver la situation autour de l’Ukraine, en fournissant des armes létales au régime de Kiev et en coordonnant des efforts similaires au nom de l’OTAN », ajoute le ministère.
Lire aussi : Guerre en Ukraine en direct : la Russie appelle les soldats ukrainiens de Marioupol à déposer les armes
Aide militaire et financière massive à l’Ukraine
M. Johnson s’était rendu à Kiev le 9 avril pour rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et « montrer [le] soutien indéfectible [du Royaume-Uni] au peuple ukrainien », avait tweeté le chef du gouvernement britannique après sa rencontre avec M. Zelensky. Saluant « le plus grand fait d’armes du XXIe siècle », le premier ministre avait annoncé une aide militaire comprenant 120 véhicules blindés et des nouveaux systèmes de missiles antinavires.
Cette aide s’ajoutait à celle annoncée la veille par le Royaume-Uni, comprenant des missiles antiaériens Starstreak et 800 missiles antichars, ainsi que des drones destinés à des « frappes de précision » contre l’armée russe. Alors même que plus de 10 milliards de dollars d’aide pour l’Ukraine ont été réunis lors d’une collecte internationale, M. Johnson a également promis une aide financière supplémentaire de 500 millions de dollars à travers la Banque mondiale.
« J’ai dit clairement aujourd’hui que le Royaume-Uni se tient résolument à leurs côtés dans ce combat qui continue, et que nous le resterons à long terme », avait aussi déclaré M. Johnson. Un soutien réaffirmé samedi par le porte-parole du gouvernement britannique, en réponse à la décision de Moscou :
« Le Royaume-Uni et nos partenaires internationaux sont unis pour condamner les actions répréhensibles du gouvernement russe en Ukraine et appeler le Kremlin à cesser la guerre. Nous restons résolus dans notre soutien à l’Ukraine. »
https://twitter.com/BorisJohnson/status/1512818337415372802
5:42 PM · 9 avr. 2022
Boris Johnson
@BorisJohnson
Today I met my friend President @ZelenskyyUa
in Kyiv as a show of our unwavering support for the people of Ukraine.
We're setting out a new package of financial & military aid which is a testament of our commitment to his country's struggle against Russia’s barbaric campaign.
Aujourd'hui, j'ai rencontré mon ami le Président @ZelenskyyUa
à Kiev pour témoigner de notre soutien indéfectible au peuple ukrainien.
Nous présentons un nouveau programme d'aide financière et militaire qui témoigne de notre engagement dans la lutte de son pays contre la campagne barbare de la Russie.
5:42 PM · 9 avr. 2022
avant la fondation des premières villes mésopotamiennes, dont l’Uruk de l’Épopée de Gilgamesh est l’archétype scolaire. On doit la découverte et l’étude des « mégasites » urbains ukrainiens de la culture Cucuteni-Trypillia à des chercheurs du bloc de l’Est durant la guerre froide, ce qui explique le peu de retentissement que leurs travaux ont eu jusqu’à nos jours.
La remarquable fertilité du sol, avec ces paysages steppiques typiques de l’Holocène formant à perte de vue un damier de prairies ouvertes et de forêts, dans ce qui allait devenir bien plus tard la Moldavie et l’Ukraine, entre les Carpates et l’Oural, y a attiré des peuples néolithiques originaires du Danube inférieur. Ils ont pratiqué là entre 4100 et 3300 avant J.-C., pendant près de huit siècles, à proximité immédiate de leurs sites d’implantation, une forme d’agriculture « dilettante »[4], et néanmoins complexe, alliant harmonieusement jardinage, élevage, entretien de vergers, chasse et cueillette, sans aucune trace d’épuisement des ressources, malgré des densités urbaines impressionnantes (plus de 10 000 habitants sur certains mégasites). Autre trait singulier : durant ces huit siècles de présence, cette culture n’a connu quasiment aucun conflit guerrier ni vu l’émergence d’une quelconque aristocratie à visée impériale. La décoration des ustensiles du quotidien laisse même entrevoir la place prééminente qu’y tenaient les femmes.
Mais c’est la structure même des villes, uniforme d’un site à l’autre, chaque site étant distant de son voisin de 10 à 15 kilomètres, qui révèle une organisation sociale déjouant les représentations ordinaires que nous nous faisons de l’aube civilisationnelle, avec ses héros fondateurs et ses prêtres-rois mythiques plus ou moins mégalomaniaques. Les mégasites ukrainiens, dont le plus grand connu, Taljanky, occupe une superficie de plus de 300 hectares, ont une forme circulaire, avec une concentration des habitations sur leur pourtour, dégageant un grand vide en leur centre, là où nous attendrions un ensemble administratif, une acropole-sanctuaire ou palatiale. Nous ignorons la ou les fonctions de cet espace immense pouvant contenir l’équivalent de deux grandes villes néolithiques anatoliennes : forum, place cérémonielle et/ou enclos à bétail ? En revanche, l’organisation de la partie habitée en quartiers aux limites mouvantes, marquées par des fossés ou des tranchées, chacun d’eux possédant une « maison commune » (dédiée peut-être aux activités politiques et judiciaires, et/ou aux festivités saisonnières), plus imposante que les autres, matérialise clairement un grand dynamisme des interactions sociales et familiales, au-delà du nombre de Dunbar[5], dans un cadre conceptuel partagé égalitaire, que l’ethnomathématique rapproche de celui des implantations traditionnelles basques des piémonts pyrénéens. Un tel schéma d’aménagement, très sophistiqué, et pas encore tout à fait déchiffré pour ce qui est de l’exemple ukrainien, où chaque maisonnée doit faire avec des voisins à sa droite comme à sa gauche, sans que personne ne puisse se croire le premier ou le dernier, favorise l’entraide et le roulement des tâches communautaires, de même qu’une exploitation raisonnée du biotope.
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Reconstitution du mégasite ukrainien de Taljanky © Wikipédia CC
L’un des principaux apports du livre de Graeber et Wengrow réside dans cette révélation, qu’il nous est difficile d’admettre, nous, Occidentaux, que d’autres formes de démocratie ont été expérimentées avant et après le moment athénien, très contraint par l’esclavage, la xénophobie et le sexisme régnant alors dans le monde grec, sur tous les continents et à de vastes échelles organisationnelles. Il se peut fort bien, une fois admis que nous ne détenons aucun monopole en la matière, que nous découvrions un jour des attestations plus anciennes encore que l’exemple ukrainien. On remarquera au passage que la découverte de ces cités ukrainiennes démocratiques du Néolithique est due à des savants travaillant pour un régime autoritaire qui, tout soviétique qu’il se prétendait, avait écrasé la démocratie des soviets, et qu’à l’inverse, nos très jeunes républiques démocratiques, si promptes à donner des leçons de libéralisme politique au monde entier, continuent largement d’ignorer des formes anciennes et non occidentales de démocratie, tout en cultivant une fascination mortifère pour les grands chefs à plumes et les pompes princières, dont on peut lire les effets dans l’organisation spatiale de nos métropoles et l’architecture du pouvoir. Souvenons-nous que les Lumières s’étaient choisi Sparte, et non Athènes, pour modèle. C’est en partie la raison pour laquelle la Révolution française envoya des « missionnaires armés », pour reprendre l’expression critique de Robespierre, répandre par le monde son évangile de liberté, d’égalité et de fraternité, préparant le terrain à l’Empire et à la restauration de l’ordre ancien sous un vernis bourgeois.
L’Ukraine et la Russie étaient-elles vraiment à bout touchant d’un accord aussitôt après le début de la guerre? Nous le mentionnions dans un précédent article. Depuis lors, Poutine a évoqué cet épisode devant les chefs d’Etat africains qui lui rendaient visite après un passage à Kiev. Cet épisode historique ne doit pas rester balayé. Même si aujourd’hui, la donne s’est encore tragiquement assombrie, même s’il n’est pas question de pourparlers. Pour le moment.
Lire aussi: Les dégâts que fait la guerre dans nos têtes
Aussitôt après le début de l’invasion russe commencée le 24 février 2022, les deux belligérants mesurèrent l’abîme qui s’ouvrait devant eux. Les Ukrainiens entrevoyaient le désastre et les Russes mesuraient leur erreur: contrairement à leur attente le pays agressé se dressait face à eux avec une vigueur inattendue. Les uns et les autres cherchèrent à arrêter la machine de guerre avant qu’elle ne s’emballe.
Une première rencontre officielle se tint entre leurs représentants en Biélorussie. Puis le président turc Erdoğan les invita à Istanbul. Pour la petite histoire… La délégation ukrainienne chercha à consulter un ami de Poutine pour évaluer les chances de cette rencontre: Gerhard Schröder. Ils entrèrent en contact avec lui par l’intermédiaire de Marc Walder, CEO de Ringier, à Zurich! L’ex-chancelier allemand nous a raconté, l’été passé, les discussions qu’il eut alors avec les négociateurs des deux camps. Il se rendit aussi en Turquie. Les pourparlers se tinrent les 10 et 29 mars à Istanbul et Antalya. Plusieurs points d’accord furent trouvés. Les Russes devaient se retirer, l’Ukraine devenir un Etat neutre, avec une armée – dont les effectifs devaient encore être définis –, les provinces séparatistes de l’est devaient accéder à un statut d’autonomie comparable à celui de la Catalogne ou de l’Ecosse. La Crimée? Les Ukrainiens proposèrent d’y tenir un référendum sur son appartenance… dans un délai de quinze ans! Cet accord sur «la neutralité et la sécurité de l’Ukraine» devait être supervisé et garanti par plusieurs puissances européennes. Et la Russie. Ce qui passait mal, il est vrai. Un premier papier fut signé par les deux parties. Celui que Poutine vient de brandir devant les caméras et ses hôtes africains, en signe de bonne volonté pour tout autre palabre de paix. Face au suspense de Istanbul, le quotidien allemand à grand tirage Bild, connu pour ses informations privilégiées en provenance de Kiev, titrait: «Accord entre l’Ukraine et la Russie "dans les prochains jours" possible. Enfin la paix en vue?»
Les Russes se retirèrent alors de Kiev. Parce que leur colonne de chars, à l’entrée de la ville, se trouvait sous le feu, dit-on à l’ouest. Pour faciliter les négociations, selon Moscou. Mais les troupes laissèrent derrière elles les victimes des tueries de Boutcha. Les corps disposés sur la chaussée étaient offerts au spectacle médiatique. La colère monta de plusieurs degrés en Occident. Le Premier ministre israélien alors en poste, Naftali Bennett, qui avait fermement soutenu les efforts de paix, déclara alors: «C’est fini.» De fait l’espoir était enterré. Début avril, Gerhard Schröder rencontra Poutine et confia qu’il l’avait trouvé très pessimiste sur les chances d’aboutir à un accord, voyant l’Occident déterminé, selon lui, à faire plier la Russie et à la marginaliser durablement. Et pourtant… Même après le 17 mai, la chute de Marioupol, la rupture officielle des pourparlers, les contacts n'ont pas été complètement rompus. Les belligérants ont continué à parler de questions humanitaires, notamment de l'échange de prisonniers et des corps de soldats tués. Ce canal de discussion existe encore aujourd'hui. Sous la médiation du président turc Erdoğan et du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, un fil dynamique de négociations s'est en outre développé sur l'ouverture des ports ukrainiens de la mer Noire bloqués pour l'embarquement de céréales ukrainiennes.
Il a été dit que Boris Johnson, Premier ministre de Grande-Bretagne, aurait fait savoir à Zelensky, début avril, qu’il ne fallait en aucun cas conclure cet accord, qu’il fallait poursuivre la guerre, avec l’appui déterminé des Occidentaux. Il n’a jamais démenti. Il faut se souvenir que BoJo, plus belliqueux que jamais, hostile à tout arrangement, s'était précipité à Kiev le 10 avril déjà, dix jours après que les belligérants, en Turquie, avaient signé un premier engagement «pour la neutralité et la sécurité de l’Ukraine», selon la désignation officielle, se promettant de se revoir. Les connaisseurs de la politique américaine estiment que le gouvernement Biden préférait lui aussi la poursuite du conflit qu’il prévoyait et préparait depuis des années. Autant pour affaiblir la Russie que pour protéger l’Ukraine. Les Occidentaux ont donc sifflé la fin de l’exercice négociatoire.
Il faut par ailleurs considérer les fortes tensions, avant, pendant et après cet épisode, au sein même du pouvoir de Kiev. Il n’est pas étonnant que Zelensky ait, dans un premier temps, cherché à arrêter la guerre. Russophone, juif, élu à une forte majorité en 2019 notamment grâce aux voix de l’est ukrainien, beaucoup l’oppose à la mouvance ultra-nationaliste de l’ouest du pays, très influente dans l’administration et l’armée. Celle-ci a tout fait pour saborder la négociation. Depuis lors, elle a contribué à conduire le Président vers son rôle de va-t’en-guerre acharné. Aujourd’hui encore celui-ci est sous la pression, sous les menaces diffuses de l’aile des plus durs. La presse ukrainienne, bien que très limitée dans sa liberté d’expression, n’en fait pas mystère. Certains chuchotent que si la situation sur le champ de bataille ne s’améliore pas, cela pourrait mal, très mal tourner pour la coqueluche des médias occidentaux. Une hypothèse – vraisemblable – veut que les attaques sur le sol russe soient initiées par les ultra-nationalistes. En tout cas, le gouvernement de Zelensky n’assume pas cette responsabilité.
Sans considérer la diversité des sensibilités et des comportements de ce vaste pays, on ne comprend rien à son passé, à son présent et rien non plus aux perspectives de son avenir.
Quelque lueur à l’horizon? Ce n’est pas exclu. La stagnation des fronts, la lassitude croissante de la population ukrainienne, l’inquiétude du Kremlin face à la surenchère de ses propres ultra-nationalistes, la campagne électorale de Biden qui se passerait bien de la valse des milliards due à la guerre… Tout cela pourrait converger et amener enfin à des négociations de paix. Mais tant d’accidents spectaculaires, plus ou moins volontaires, peuvent encore se produire qui relanceraient le théâtre belliqueux. Au-delà même du champ de bataille actuel.
By Devan Cole, CNN
Updated 12:43 PM EDT, Sun March 20, 2022
Washington CNN -
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche qu'il était "prêt pour des négociations" avec le président russe Vladimir Poutine, mais il a averti que si elles échouaient, "cela signifierait qu'il s'agit d'une troisième guerre mondiale".
"Je suis prêt à négocier avec lui. J'étais prêt ces deux dernières années. Et je pense que sans négociations, nous ne pourrons pas mettre fin à cette guerre", a-t-il déclaré à Fareed Zakaria sur CNN.
"Je pense que nous devons utiliser n'importe quel format, n'importe quelle chance pour avoir la possibilité de négocier, la possibilité de parler à Poutine. Mais si ces tentatives échouent, cela signifierait qu'il s'agit d'une troisième guerre mondiale", a-t-il ajouté.
Ces derniers jours, M. Zelensky a appelé à davantage de négociations, alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie est sur le point d'entrer dans sa quatrième semaine. Dans un message vidéo posté samedi, il a appelé à des négociations "sans délai", avertissant qu'autrement, les pertes de la Russie seraient "énormes".
"Nous avons toujours insisté sur les négociations. Nous avons toujours proposé un dialogue, des solutions pour la paix", a-t-il déclaré. "Et je veux que tout le monde m'entende maintenant, en particulier à Moscou. Il est temps de se rencontrer. Il est temps de parler. Il est temps de restaurer l'intégrité territoriale et la justice pour l'Ukraine".
M. Zelensky a déjà déclaré que ses priorités dans les pourparlers étaient claires : "La fin de la guerre, les garanties de sécurité, la souveraineté, la restauration de l'intégrité territoriale, de véritables garanties pour notre pays, une véritable protection pour notre pays".
M. Zelensky a également déclaré à M. Zakaria que si l'Ukraine "était membre de l'OTAN, la guerre n'aurait pas commencé".
"J'aimerais recevoir des garanties de sécurité pour mon pays, pour mon peuple. Si les membres de l'OTAN sont prêts à nous voir dans l'alliance, qu'ils le fassent immédiatement. Car des gens meurent tous les jours", a-t-il déclaré, tout en ajoutant qu'il était reconnaissant à l'OTAN pour l'aide qu'elle lui avait apportée depuis le début de l'invasion.
Pourtant, la semaine dernière, M. Zelensky a laissé entendre, de la manière la plus claire qui soit, qu'il ne s'attendait pas à ce que son pays rejoigne l'OTAN de sitôt, ce qui était pourtant l'un des objectifs de l'Ukraine.
L'OTAN, une alliance de sécurité composée actuellement de 30 pays d'Amérique du Nord et d'Europe, a été créée en 1949 en réponse au début de la guerre froide. Son objectif initial était de protéger l'Occident de la menace posée par l'Union soviétique.
Depuis la fin de la guerre froide, de nombreux anciens États satellites de l'Union soviétique et trois anciennes républiques soviétiques ont rejoint l'OTAN, ce qui signifie que la Russie partage désormais une frontière terrestre avec la plus grande alliance militaire du monde.
Nous essayons de défendre notre souveraineté
Interrogé sur sa résistance au milieu de la guerre, M. Zelensky a déclaré à CNN qu'il faisait "tout ce que tout le monde fait en Ukraine".
"Nous avons formé notre équipe pour défendre notre pays, il me semble donc que la personne n'a pas besoin de se transformer en quelqu'un d'autre. C'est important de pouvoir être soi-même", a-t-il déclaré. "Je tiens donc assez bien le coup", a-t-il ajouté.
M. Zelensky a également admis qu'à l'heure actuelle, son point faible est de perdre des personnes et des enfants en "grand nombre".
"Je m'endors avec ces informations sur les enfants qui ont été tués et nous continuons à prier pour éviter de nouvelles pertes humaines, mais jusqu'à présent nous n'avons pas atteint ces résultats", a-t-il déclaré, ajoutant que "nous essayons de défendre notre souveraineté, de défendre notre pays".
Le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a déclaré dimanche que, depuis le début de la guerre, 11 filles et 25 garçons ont été tués.
Interrogé sur les affirmations de M. Poutine selon lesquelles le gouvernement ukrainien est rempli de néonazis, M. Zelensky a déclaré à M. Zakaria que cela montrait que le président russe "pouvait être capable de mesures très horribles".
"Je n'ai peur de rien, sauf des gens, mais le fait est que s'il est sérieux dans sa déclaration, il pourrait être capable de mesures très horribles, car cela signifierait que ce n'est pas un jeu pour lui", a déclaré M. Zelensky.
Ukraine : bombardements sur le centre-ville de Donetsk
De violentes explosions et des rafales ont résonné dans la grande ville ukrainienne tenue par les séparatistes prorusses. Kiev nie toute implication.
Le Monde avec AFP et Reuters
Publié le 21 juillet 2014 à 10h24, modifié le 21 juillet 2014 à 22h54
De violentes explosions ont résonné, lundi 21 juillet, à Donetsk, la grande ville de l'est de l'Ukaine tenue par les séparatistes prorusses. Quatre personnes ont été tuées dans des affrontements près de la gare et à proximité de l'aéroport, selon les services de santé locaux.
Accusé par les rebelles, Kiev a démenti avoir envoyé dans le centre l'armée régulière, qui entoure la ville depuis plusieurs semaines. Kiev déclare que des petits groupes pro-ukrainiens « auto-organisés » y affrontent les prorusses. Ce terme désigne des bataillons de volontaires intégrés à l'armée régulière mais qui évoluent de façon partiellement autonome, comme le bataillon « Donbass », formé d'hommes originaires de l'est ukrainien et dont le chef a indiqué que certains de ses hommes étaient entrés dans Donetsk.
Réunion selon la formule Arria du Conseil de sécurité de l'ONU organisée par la Fédération de Russie sur le thème "Menaces contre la paix et la sécurité internationales émanant d'activités militaires biologiques dans les régions du monde", 6 avril 2022
©UN Web TV
Principales destinations des réfugiés en Europe
Depuis février 2022, plus de huit millions de résidents ukrainiens ont trouvé refuge à l’extérieur du pays, principalement en Europe.
Pays Réfugiés Ukrainiens
🇷🇺 Russsie 2,852,395
🇵🇱 Pologne 1,564,711
🇩🇪 Allemagne 1,055,323
🇨🇿 République tchèque 497,217
🇮🇹 Italie 171,739
🇪🇸 Espagne 168,654
🇬🇧 Royaume-Uni 164,500
🇫🇷 France 118,994
🇸🇰 Slovaquie 111,173
1:02:30 "Suisse choisi ton camp !" En tant que suisse, je suis choqué par vos propos de va-t-en guerre. La suisse est neutre et a une neutralité perpétuelle depuis le traité de Vienne en 1815. C'est déjà assez difficile à faire respecter cette neutralité même avec notre propre gouvernement qui subit des pressions de malade. Vous l'avez déjà d'ailleurs bien expliqué à propos du choix de F-35. Un choix absurde totalement vassalisé aux USA, alors qu'on a même pas l'argument de balancer des bombes nucléaires.
C'est pas en armant les parties dans un conflit que l'on fait cesser une guerre. Même si pour vous il s'agit d'une arme de "défense" qui sauve de vie. C'est pas toujours le cas, il faut vous rappeler les ratées des anti-missiles ukrainiens ??
On peut faire un métaphore: si vous voyez deux personnes qui se battent dans la rue, moi je cherche à les séparer. Vous, de ce que je comprends, vous choisissez un camp et vous donnez un couteau à une des parties.. puis vous renchérissez en donnant un flingue.. et en appelant à une escalade de la bagarre pour éradique le camp que vous aimez pas.. Je ne trouve pas cette façon de faire très sage et en faveur de la paix.
"Choisi ton camp, il y a le camp du bien et ceux qui torturent et attaquent des civils ".... Je suis choqué ! ... c'est du même niveau que Bush avec son axe du mal. Non le monde n'est pas binaire. Tout n'est pas noir ou blanc. On a le droit de ne pas vouloir choisir un camp ! On a le droit d'avoir une vision systémique complexe.
Et désigner uniquement les russes comme "camp qui attaquent des civiles" c'est petit. Est-ce qu'il faut vraiment vous rappeler que l'Ukraine est en guerre civile depuis bientôt une décennie ?
La situation n'est pas si claire. Le gouvernement ukrainien bombardait le Donbass avant le gouvernement russe !
J'ai l'impression que l'Ukraine est la victime d'une guerre par proxy entre les USA et la Russie, entre Biden et Poutine qui se connaissent bien et ont déjà eu des propos surréalistes de cours de jardin d'enfant, "t'es un tueur... non c'est celui qui le dit qui l'est.."
Je ne pense pas que créer une escalade de guerre va sauver des vies. Avec une position méta, les USA ont tout bénéfice à "se battre jusqu'au dernier ukrainien" pour provoquer un effondrement de la Russie et maintenir leur leadership mondial à un moment où les BRICS font de l'ombre à l'empire. La récente visite de Xi-Jinping à Moscou montre que la Russie n'est pas isolée. J'ai pas envie de voir l'émergence d'une guerre euro-asiatique.
Personnellement j'invoque l'esprit de Nicolas de Flüe, le saint patron de la Suisse, un pacifiste qui a évité de nombreuses escalades de conflit. C'est en se mettant autour d'une table pour négocier la paix qu'on va dans le "camp du bien" pas en mettant de l'huile sur le feu.
A méditer.
Xavier Tytelman:
Non, il ne s'agit pas de deux personnes qui se battent mais d'un gros balaise qui s'en prend à un petit gamin qui passait par là. Oui dans pareil cas on agit, et se réfugier derrière "c'est pas mes affaires" n'est évidemment pas valable. Permettre à l'Ukraine de se défendre, avec des systèmes de défense aérienne par exemple, n'a rien d'une rupture de neutralité : il s'agit d'empêcher des centrales électriques ukrainiennes et des installations civiles d'être touchées par des missiles. Les casques bleus peuvent faire ces missions tout en restant parfaitement neutres.
Mais oui, il y a bien un agresseur et un agressé, tout comme les USA étaient l'agresseur contre l'Irak en 2003, et la justice voulait que l'on dénonce l'agression américaine comme on dénonce l'agression russe aujourd'hui. Si les USA avaient entrepris une grande campagne de ciblage spécifique des civils irakiens, je n'aurais pas été contre la mise en place d'un système de protection. L'Ukraine est victime de l'impérialisme russe assumé par Poutine (il affirme désormais vouloir récupérer les terres "historiquement russes"), de nombreux pays soutiennent l'Ukraine et tant mieux.
En quoi un pays qui se défend crée une escalade ? C'est l'abandon de l'Ukraine qui ouvrira la porte à d'autres offensives et à tous les impérialismes.
Concrètement, la Chine fait quoi pour la Russie ? Ils les ont abandonné à l'ONU, ils appliquent de plus en plus de sanctions (le lendemain de la visite de Xi, la plus grande entreprise de logistique chinoise a annoncé son abandon du marché russe), ils ne fournissent pas la moindre arme, et ils se content de plumer la Russie en achetant le carburant avec des rabais toujours plus élevés. C'est malheureusement par les armes et la défaite de la Russie que l'on obtiendra la paix.
@Xavier Tytelman Merci pour votre réponse. Même si ça ne me fait pas changer d'avis que d'envoyer des armes ne crée pas la paix.
Je suis tout à fait contre les impérialismes. Je vous rejoins sur le fait que les USA ont agressé l'Irak en 2003 hors du droit international, tout comme la Russie a agressé l'Ukraine en 2022 hors du droit international.
J'ai bien cru avec la sidération du début de cette guerre que tout aurait pu se terminer rapidement. Notamment le 27 février avec les négociation entre Zelensky et Poutine. A ce moment là, avec une simple déclaration de neutralité dans la constitution ukrainienne, le refus de mettre des bases militaires étrangères sur sol ukrainien et une garantie de ne pas abriter d'arme nucléaire, ainsi que la suppression de l'interdiction de l'usage de la langue russe dans les écoles et l'administration, l'occupation russe aurait pu s'arrêter d'un coup. Le point de discorde étant le statut de la Crimée et du Donbass, respectivement une revendication russe et une autonomie (au sein de l'ukraine) pour le Donbass. Donc là c'est l'objet des accords de Minsk, jamais mis en oeuvre.
Au lieu de profiter de l'occasion de forcer les parties à mettre en place ces accords pour éviter la guerre massive, ici l'UE débloque 500 millions pour envoyer des armes et du carburant à l'Ukraine. Boris Johnson agit dans le même sens pour les anglais et les USA annoncent aussi débloquer 50 millions pour soutenir l'Ukraine.
Pour moi c'est là qu'il y a un dérapage total. C'est là un point clé de l'escalade. Ce n'est pas agir pour la paix, mais pour la guerre. D'après le Financial Times du 16 mars 2022, un accord de paix aurait pu être accepté par Zelensky et Poutine tout arrêter. Mais l'envoi d'armes (au début vraiment avec le discours de défense) n'a fait que mettre de l'huile sur le feu. Là on est passé un point de non retour.
Les USA se frottent les mains de pouvoir affaiblir les russes à moindre coût. L'industrie de l'armement du monde entier se réjoui d'envoyer son matos. Des "dons" qui sont en fait un opportunité de test grandeur nature de nouvelles armes. L'ukraine en prend plein la gueule et une partie de la jeunesse russe sacrifiée également. C'est dramatique. Ceci juste pour garantir des frontières qui ont été de toute façon mouvantes au fil des siècles (et même plutôt de qq décennies dans cas), le prix à payer pour marquer une frontière, c'est des centaines de milliers de morts.
Perso je ne défend pas l'industrie de la morte juste pour ce motif. Ce sont des humains qui veulent juste vivre en paix. De chaque côté de la frontière. Peu importe le nom du pays. L'histoire a déjà suffisamment montrée l'horrible absurdité de ce type de situations. En 100 ans l'humanité ne semble rien avoir compris. On retrouve une guerre de tranchée.
https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9gociations_de_paix_de_2022_entre_l%27Ukraine_et_la_f%C3%A9d%C3%A9ration_de_Russie
A propos de la Chine. Pour moi il faut se rendre compte que si l'occident joue aux échecs, l'orient joue au jeu de Go. Jamais d'affrontement direct. Seulement un encerclement. Xi Jinping observe, il place ses pions. Si la Russie s'effondre il veut être le premier à récupérer le pays et surtout ses ressources. Vouloir écraser la Russie me semble juste être le meilleur moyen de l'offrir aux chinois. Mais peut être que ce n'est pas une mauvaise chose ?
p3.
https://archive.ph/4vZYl#selection-1585.0-1621.283
ZEIT: Man kann aber doch plausibel finden, wie man in früheren Umständen gehandelt hat, und es angesichts der Ergebnisse trotzdem heute für falsch halten.
Merkel: Das setzt aber voraus, auch zu sagen, was genau die Alternativen damals waren. Die 2008 diskutierte Einleitung eines Nato-Beitritts der Ukraine und Georgiens hielt ich für falsch. Weder brachten die Länder die nötigen Voraussetzungen dafür mit, noch war zu Ende gedacht, welche Folgen ein solcher Beschluss gehabt hätte, sowohl mit Blick auf Russlands Handeln gegen Georgien und die Ukraine als auch auf die Nato und ihre Beistandsregeln. Und das Minsker Abkommen 2014 war der Versuch, der Ukraine Zeit zu geben.
Anm. d. Red.: Unter dem Minsker Abkommen versteht man eine Reihe von Vereinbarungen für die selbst ernannten Republiken Donezk und Luhansk, die sich unter russischem Einfluss von der Ukraine losgesagt hatten. Ziel war, über einen Waffenstillstand Zeit zu gewinnen, um später zu einem Frieden zwischen Russland und der Ukraine zu kommen.
Sie hat diese Zeit hat auch genutzt, um stärker zu werden, wie man heute sieht. Die Ukraine von 2014/15 ist nicht die Ukraine von heute. Wie man am Kampf um Debalzewe (Eisenbahnerstadt im Donbass, Oblast Donezk, d. Red.) Anfang 2015 gesehen hat, hätte Putin sie damals leicht überrennen können. Und ich bezweifle sehr, dass die Nato-Staaten damals so viel hätten tun können wie heute, um der Ukraine zu helfen.
ZEIT: Beim ersten öffentlichen Auftritt nach dem Ende Ihrer Kanzlerschaft haben Sie erklärt, Sie hätten schon 2007 erkannt, wie Putin über Europa denkt, und dass die einzige Sprache, die er versteht, Härte sei. Wenn diese Erkenntnis so früh da war, warum haben Sie eine Energiepolitik betrieben, die uns von Russland so abhängig gemacht hat?
Merkel: Es war uns allen klar, dass das ein eingefrorener Konflikt war, dass das Problem nicht gelöst war, aber genau das hat der Ukraine wertvolle Zeit gegeben. Natürlich kann man jetzt die Frage stellen: Warum hat man in einer solchen Situation noch dem Bau von Nord Stream 2 zugestimmt?
ZEIT: Ja, warum? Zumal es schon damals sehr heftige Kritik am Bau der Pipeline gab, zum Beispiel von Polen und den USA.
Merkel: Ja, man konnte da zu einer unterschiedlichen Meinung kommen. Worum ging es? Zum einen legte die Ukraine sehr viel Wert darauf, auch weiter Transitland für russisches Gas zu bleiben. Sie wollte Gas durch ihr Gebiet und nicht durch die Ostsee leiten. Heute wird ja manchmal so getan, als ob jedes russische Gas-Molekül des Teufels war. So war das nicht, das Gas war umkämpft. Zum anderen war es auch nicht so, dass die Bundesregierung die Genehmigung von Nord Stream 2 beantragt hatte, das haben die Firmen getan. Für die Bundesregierung und für mich ging es also im Ergebnis darum, zu entscheiden, ob wir als politischen Akt ein neues Gesetz machen, um die Genehmigung von Nord Stream 2 ausdrücklich zu versagen.
ZEIT: Was hat Sie daran gehindert?
Merkel: Zum einen hätte eine solche Versagung in Kombination mit dem Minsker Abkommen aus meiner Sicht das Klima mit Russland gefährlich verschlechtert. Zum anderen ist die energiepolitische Abhängigkeit entstanden, weil es weniger Gas aus den Niederlanden, aus Großbritannien und begrenzte Fördermengen in Norwegen gab.
ZEIT: Und es gab den vorgezogenen Ausstieg aus der Kernenergie. Auch von Ihnen initiiert.
Merkel: Richtig, und dazu parteiübergreifend die Entscheidung, auch in Deutschland weniger Gas zu fördern. Man hätte sich entscheiden müssen, teureres LNG aus Katar oder Saudi-Arabien zu kaufen, die USA standen erst später als Exportnation zur Verfügung. Das hätte unsere Wettbewerbsfähigkeit deutlich verschlechtert. Heute wird unter dem Druck des Krieges so gehandelt, was ich unterstütze, aber damals wäre das eine viel massivere politische Entscheidung gewesen.
ZEIT: Hätten Sie diese Entscheidung dennoch treffen sollen?
Merkel: Nein, zumal es dafür überhaupt keine Akzeptanz gegeben hätte. Wenn Sie mich um Selbstkritik bitten, gebe ich Ihnen ein anderes Beispiel.
ZEIT : Mais on peut trouver plausible la manière dont on a agi dans des circonstances antérieures et considérer malgré tout que c'est faux aujourd'hui au vu des résultats.
Merkel : Mais cela suppose aussi de dire quelles étaient exactement les alternatives à l'époque. J'ai considéré que la discussion de 2008 sur l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN était une erreur. Ces pays n'avaient pas les conditions nécessaires pour cela, et les conséquences d'une telle décision n'avaient pas été pensées jusqu'au bout, aussi bien en ce qui concerne les actions de la Russie contre la Géorgie et l'Ukraine que pour l'OTAN et ses règles d'assistance.
Et l'accord de Minsk de 2014 était une tentative de donner du temps à l'Ukraine.
NDLR : les accords de Minsk sont une série d'accords pour les républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, qui se sont détachées de l'Ukraine sous l'influence de la Russie. L'objectif était de gagner du temps via un cessez-le-feu afin de parvenir ultérieurement à une paix entre la Russie et l'Ukraine.
Cette dernière a également profité de ce temps pour devenir plus forte, comme on le voit aujourd'hui. L'Ukraine de 2014/15 n'est pas l'Ukraine d'aujourd'hui. Comme on l'a vu avec la bataille pour Debaltseve (ville de cheminots dans le Donbass, oblast de Donetsk, ndlr) début 2015, Poutine aurait pu facilement la déborder à l'époque. Et je doute fort que les pays de l'OTAN auraient alors pu faire autant qu'aujourd'hui pour aider l'Ukraine.
ZEIT : Lors de votre première apparition publique après la fin de votre mandat de chancelier, vous avez déclaré que vous aviez compris dès 2007 comment Poutine pensait de l'Europe et que le seul langage qu'il comprenait était la dureté. Si cette prise de conscience a eu lieu si tôt, pourquoi avez-vous mené une politique énergétique qui nous a rendus si dépendants de la Russie ?
Merkel : Nous savions tous qu'il s'agissait d'un conflit gelé, que le problème n'était pas résolu, mais c'est précisément ce qui a donné à l'Ukraine un temps précieux. Bien sûr, on peut maintenant se poser la question : Pourquoi a-t-on encore approuvé la construction de Nord Stream 2 dans une telle situation ?
ZEIT : Oui, pourquoi ? D'autant plus qu'il y avait déjà à l'époque de très vives critiques sur la construction du gazoduc, par exemple de la part de la Pologne et des Etats-Unis.
Merkel : Oui, on pouvait avoir des avis différents sur la question. De quoi s'agissait-il ? D'une part, l'Ukraine tenait beaucoup à rester un pays de transit pour le gaz russe. Elle voulait faire passer le gaz par son territoire et non par la mer Baltique. Aujourd'hui, on fait parfois comme si chaque molécule de gaz russe était le diable. Ce n'était pas le cas, le gaz était disputé. D'autre part, ce n'est pas le gouvernement fédéral qui a demandé l'autorisation du Nord Stream 2, ce sont les entreprises qui l'ont fait. Pour le gouvernement fédéral et pour moi, il s'agissait donc en fin de compte de décider si nous allions faire une nouvelle loi comme acte politique pour refuser explicitement l'autorisation de Nord Stream 2.
ZEIT : Qu'est-ce qui vous a empêché de le faire ?
Merkel : D'une part, un tel refus, combiné aux accords de Minsk, aurait selon moi dangereusement détérioré le climat avec la Russie. D'autre part, la dépendance énergétique est apparue parce qu'il y avait moins de gaz en provenance des Pays-Bas, de la Grande-Bretagne et des quantités limitées de production en Norvège.
ZEIT : Et il y a eu l'abandon anticipé de l'énergie nucléaire. Vous l'avez également initié.
Merkel : C'est vrai, et en plus la décision, prise par tous les partis, de produire moins de gaz en Allemagne également. Il aurait fallu se décider à acheter du GNL plus cher au Qatar ou en Arabie saoudite, les Etats-Unis n'étant disponibles que plus tard comme pays exportateur. Cela aurait considérablement dégradé notre compétitivité. Aujourd'hui, sous la pression de la guerre, on agit ainsi, ce que je soutiens, mais à l'époque, cela aurait été une décision politique beaucoup plus massive.
ZEIT : Auriez-vous quand même dû prendre cette décision ?
Merkel : Non, d'autant plus que cela n'aurait pas du tout été accepté. Si vous me demandez de faire mon autocritique, je vais vous donner un autre exemple.
...
Une ex-chancelière ne devrait pas dire ça… Dans une interview au journal « Die Zeit », l’ancienne dirigeante allemande explique que les accords de Minsk n’étaient qu’un moyen pour l’Ukraine de se renforcer militairement afin de se préparer à un conflit inévitable.
Top 10 Ukraine’s Largest Agricultural Landholders 2018
28 May 2018 - Top 10 Ukrainian agroholdings altogether operate about 2.856 Mio ha of land and employ over 100 thousand people. Their total revenue exceeds $ 4.2 billion. We provide more information about these companies based on the data of latifundist.com, bloomberg.com, landlord.ua as well as the companies’ corporate reports.
№ Name Ultimate beneficial owner Registered office Land area, thousand ha Revenue in FY 2017, $ million Net profit (loss) in FY 2017, $ million Number of employees
1 Kernel Andriy Verevskyi Luxembourg City (Luxembourg) 570,500 2,169.000 176.000 16.103
Main activity: production and export of sunflower oil, production and export of grain
2 UkrLandFarming Oleg Bakhmatyuk Nicosia (Cyprus) 570,000 658.000 100.020 (FY 2016) 22.007
Main activity: crops and seeds production, dairy farming, egg production and processing, sugar production, livestock farming, storage services, and beef and leather production
3 Agroprosperis (New Century Holding) George Rohr, Maurice Tabasinik New York (NY, USA) 430,000 411.000 127.000 7.000
Main activity: production and export of cereals (wheat, corn) and oilseeds (sunflower, rape, soybean)
4 MHP (Myronivsky Hliboprodukt) Yuriy Kosiuk Nicosia (Cyprus) 370,000 1,287.800 202.900 40.000
Main activity: production and processing of poultry meat, grain and fodder production, as well as biogas production
5 Astarta Viktor Ivanchyk Amsterdam (Netherlands) 250,000 537.397 72.589 13.000
Main activity: production of sugar and related products, cereals and oilseeds, milk and meat, as well as biogas
6 Mriya Ivan Guta, Klaudia Guta Nicosia (Cyprus) 165,000 67.888 (FY 2016) -252.509 (FY 2016) 2.000
Main activity: production of wheat, rapeseed, corn, sugar beets, potatoes, buckwheat, barley, peas and soy, offers storage, processing, and seed treatment services
7 IMC Alexander Petrov Luxembourg City (Luxembourg) 137,000 126.761 17.790 2.412
Main activity: crop production (maize, wheat, sunflower, soy, potatoes), dairy cattle breeding, crop storage and processing
8 Agroton Iurii Zhuravlov Nicosia (Cyprus) 122,000 51.785 8.322 2.021
Main activity: cultivation, processing, storage and sale of sunflower and wheat, as well as livestock and food production
9 Ukrprominvest-Agro Petro Poroshenko Kyiv (Ukraine) 122,000 185.300 (FY 2015) not reported 4.600
Main activity: crop production (sugar beet, wheat, soybean, corn, sunflower), as well as livestock and flour production
10 AgroGeneration Charles Beigbeder Paris (France) 120,000 54.195 13.177 1.487
Main activity: crop production (winter wheat, rapeseed, brewing barley, corn, soybean, sunflower, peas)
Friday, August 6, 2021
By: Ben Reicher and Frederic Mousseau
Bien que l'Ukraine possède de vastes étendues de terres agricoles parmi les plus fertiles du monde, la richesse de son secteur agricole est longtemps restée largement hors de portée des agriculteurs du pays. Dans le pays connu comme le "grenier de l'Europe", l'agriculture a été dominée par des oligarques et des sociétés multinationales depuis la privatisation des terres publiques qui a suivi l'effondrement de l'Union soviétique en 1991. Au cours des trente dernières années, aucun gouvernement n'a été en mesure de remettre en cause de manière significative ce statu quo.
Cela va-t-il changer, maintenant qu'une loi controversée visant à créer un marché foncier est entrée en vigueur le 1er juillet 2021 ?
"...de nombreux Ukrainiens pensent que l'agriculture en Ukraine ne fera que devenir plus corrompue et contrôlée par des intérêts puissants à la suite de la nouvelle loi de réforme foncière."
Alors que les partisans affirment(lien est externe) qu'un marché foncier est nécessaire pour attirer les investissements étrangers dont l'agriculture ukrainienne a besoin pour atteindre son plein potentiel économique, de nombreux(lien est externe) Ukrainiens(lien est externe) pensent(lien est externe) que l'agriculture en Ukraine ne fera que devenir plus corrompue et contrôlée par de puissants intérêts à la suite de la nouvelle loi sur la réforme foncière(lien est externe).
La loi, "Sur les amendements à certaines lois de l'Ukraine sur les conditions de transfert des terres agricoles" (loi 552-IX), est un élément crucial du programme de libéralisation défendu par le président Volodymyr Zelensky et les institutions internationales occidentales qui soutiennent son gouvernement. Elle a été adoptée par la Verkhovna Rada, l'assemblée législative unicamérale de l'Ukraine, en mars 2020, comme condition pour que le gouvernement, en difficulté financière, puisse recevoir un prêt de 5 milliards de dollars US du Fonds monétaire international (FMI).
L'histoire troublée de la propriété foncière en Ukraine
Lorsque l'Ukraine faisait partie de l'Union soviétique, toutes les terres étaient la propriété de l'État, les agriculteurs travaillant dans des fermes d'État et collectives. Dans les années 1990, guidé et soutenu par le FMI et d'autres institutions internationales, le gouvernement a privatisé (lien externe) une grande partie des terres agricoles de l'Ukraine et a distribué des certificats que les travailleurs individuels pouvaient utiliser pour obtenir la propriété d'une parcelle de terre distincte. Cependant, dans un contexte d'effondrement économique national, beaucoup ont revendu leurs certificats, amorçant un processus qui a abouti à la concentration croissante des terres entre les mains d'une nouvelle classe oligarchique.
"...la base de données Land Matrix répertorie des transactions foncières à grande échelle totalisant 3,4 millions d'hectares par des sociétés ukrainiennes et étrangères ; d'autres estimations chiffrent à plus de six millions d'hectares la superficie des terres louées par les plus grandes sociétés opérant en Ukraine."
Afin d'arrêter ce processus, le gouvernement a institué(link is external) un moratoire en 2001, qui a mis un terme à toute nouvelle privatisation de terres publiques et empêché presque tous les transferts de terres privées, à quelques exceptions près, comme les héritages. Bien que le moratoire ait été censé être temporaire, il a été prolongé à plusieurs reprises en raison de l'incapacité de la Verkhovna Rada et de plusieurs administrations présidentielles à adopter et à mettre en œuvre des réformes juridiques qui auraient permis la création d'un système foncier plus équitable.
41 millions d'hectares, soit environ 96 % (lien externe) des terres agricoles ukrainiennes, étaient soumis au moratoire. Environ 68 % (lien externe), soit 28 millions d'hectares, de ces terres sont des propriétés privées (bien que toutes ne soient pas délimitées en parcelles spécifiques), avec environ sept millions (lien externe) de petits propriétaires fonciers dans le pays.
Bien que le moratoire ait empêché tout nouvel achat de terres, les terres agricoles pouvaient toujours être louées (lien externe), et de nombreux petits propriétaires ont loué leurs terres à des sociétés nationales et étrangères. L'État a également mis aux enchères (lien externe) des baux pour de grandes quantités de terres qu'il possède. Le gouvernement du président Zelensky a affirmé (lien externe) qu'au moins cinq millions des plus de dix millions d'hectares de terres appartenant à l'État ont été illégalement privatisés sous les administrations précédentes.
Bien qu'il soit difficile de trouver des données fiables sur les personnes qui louent les terres agricoles ukrainiennes (de nombreux baux ne sont pas enregistrés), la base de données Land Matrix répertorie des transactions foncières à grande échelle totalisant 3,4 millions d'hectares par des sociétés ukrainiennes et étrangères ; d'autres estimations (lien externe) évaluent à plus de six millions d'hectares la superficie des terres louées par les plus grandes sociétés opérant en Ukraine. Le plus grand détenteur de terres agricoles (lien externe) est Kernel, détenu par un citoyen ukrainien mais enregistré au Luxembourg, avec environ 570 500 hectares, suivi par UkrLandFarming (570 000 hectares), la société de capital-investissement américaine NCH Capital (430 000 hectares), MHP (370 000 hectares) et Astarta (250 000 hectares). Parmi les autres acteurs importants, citons le conglomérat saoudien Continental Farmers Group(lien externe) avec 195 000 hectares (l'actionnaire majoritaire(lien externe) est la Saudi Agricultural and Livestock Investment Company, détenue par le fonds souverain d'Arabie saoudite), et la société agricole française AgroGeneration(lien externe) avec 120 000 hectares.
Ouverture du marché foncier
La loi 552-IX(link is external) a mis fin au moratoire et a permis aux particuliers d'acheter jusqu'à 100 hectares de terres à partir du 1er juillet 2021. Les personnes physiques et morales (c'est-à-dire les entreprises) pourront acheter jusqu'à 10 000 hectares à partir du 1er janvier 2024. Les banques pourront saisir des terres en cas de non-paiement d'un prêt, mais devront les vendre aux enchères pour une utilisation agricole dans un délai de deux ans. Les personnes ou entités qui louent actuellement un terrain sont censées bénéficier d'une priorité ("droits de préemption") lorsque le terrain est à acheter. L'interdiction de longue date faite aux particuliers et aux entreprises étrangers d'acheter des terres en Ukraine sera maintenue, bien qu'ils conservent la possibilité de les louer.
"La Banque mondiale... s'attend à ce que la loi sur la réforme foncière pousse les petits exploitants les plus pauvres à quitter l'agriculture et favorise la croissance des grandes propriétés foncières."
Le gouvernement et les institutions internationales ont promu(lien est externe) la réforme foncière(lien est externe) comme un moyen de "débloquer" tout le potentiel des terres agricoles ukrainiennes en rendant le secteur agricole plus attractif pour les investisseurs internationaux. Pour Arup Banerji(lien est externe), directeur de la Banque mondiale pour l'Europe de l'Est, la réforme(lien est externe) "permettra à l'Ukraine de capitaliser sur son potentiel économique et d'améliorer la vie des Ukrainiens." Mais cette rhétorique se heurte à une large opposition de la population ukrainienne, avec plus de 64%(lien est externe) de la population opposée à la création d'un marché foncier, selon un sondage d'avril 2021.
La méfiance des Ukrainiens n'est pas sans fondement. L'argument clé avancé par les promoteurs de la réforme foncière a été l'effet attendu sur la croissance économique. Selon la Société financière internationale(link is external) (SFI), la branche de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, la levée du moratoire sur les ventes de terres ajouterait environ 1 à 2 % au taux de croissance annuel du PIB de l'Ukraine pendant cinq ans. Toutefois, cette augmentation devrait principalement provenir "de la sortie des producteurs à faible valeur ajoutée et de l'expansion des producteurs à plus forte valeur ajoutée, à mesure que le prix des terres augmente." La Banque mondiale s'attend donc explicitement à ce que la loi sur la réforme foncière pousse les petits exploitants les plus pauvres à quitter l'agriculture et favorise la croissance des grandes propriétés foncières.
La loi sur la réforme agraire compromet l'accès des agriculteurs à la terre
De nombreux petits agriculteurs ne seront pas en mesure d'acheter beaucoup de terres avant 2024, car(link is external) les terres sont vendues à des prix élevés, et de nombreux petits agriculteurs ont déjà(link is external) des difficultés financières et sont endettés. Alors que les agriculteurs pourraient espérer bénéficier des droits de préemption que la nouvelle loi accorde aux preneurs actuels, cette clause peut en fait favoriser la consolidation de la propriété foncière, puisque de nombreux preneurs sont de grandes entreprises agroalimentaires. Même lorsque les preneurs à bail sont des agriculteurs de petite ou moyenne taille, la loi leur permet de transférer leurs droits de préemption à d'autres parties - recréant essentiellement(link is external) la dynamique des années 1990 où les propriétaires fonciers revendaient les certificats distribués lors de la vague initiale de privatisation à une clique naissante d'oligarques, qui ont ainsi acquis le contrôle de grandes quantités de terres.
"Pour de nombreux citoyens, la préoccupation la plus sérieuse concernant cette loi est la possibilité pour des intérêts étrangers d'acquérir illégalement la propriété de terres"
En outre, selon(lien est externe) le Réseau ukrainien de développement rural(lien est externe), une organisation de la société civile et du monde universitaire basée à Kiev, "la plupart des terres agricoles privées resteront sous contrat de location avec de grandes exploitations commerciales dans les années à venir", de sorte que les terres pourraient même ne pas être disponibles à l'achat pour les agriculteurs individuels avant 2024, lorsqu'ils commenceront à faire face à la concurrence des grandes entreprises qui seront toujours en mesure de surenchérir.
La crainte est largement répandue qu'en raison de la corruption rampante (lien externe) et de la faiblesse de l'État de droit (lien externe) en Ukraine, les petits agriculteurs aient peu de moyens de faire valoir leurs droits face à la concurrence croissante de l'agrobusiness. Pour de nombreux citoyens, la préoccupation la plus sérieuse concernant cette loi est la possibilité(link is external) pour des intérêts étrangers de devenir illégalement propriétaires de terres, par exemple en détenant de manière opaque une société ukrainienne, en exploitant les systèmes judiciaires et réglementaires impuissants du pays. Certaines des plus grandes transactions foncières réalisées en Ukraine ces dernières années l'ont été par des sociétés étrangères qui pourraient tenter de contourner la nouvelle loi et d'obtenir le titre de propriété des terrains.
En outre, selon une interprétation juridique(link is external) de la nouvelle loi, l'interdiction faite aux étrangers de posséder des terres ne s'applique pas aux créanciers qui acquièrent des terres par le biais d'une saisie hypothécaire - une banque étrangère pourrait donc, potentiellement, saisir les terres d'un petit agriculteur et les vendre aux enchères, où les grandes entreprises auraient invariablement un avantage.
Soutien à l'agrobusiness, pas aux petits agriculteurs
La Banque mondiale a justifié la création du marché foncier comme le moyen pour les agriculteurs d'accéder au financement. Toutefois, l'institution s'attend à ce que cela se fasse par le biais des agriculteurs qui utilisent leurs terres comme garantie(link is external) pour les prêts bancaires plutôt que par la mise en place de mécanismes financiers et institutionnels qui pourraient financer efficacement les agriculteurs. Le gouvernement ukrainien propose effectivement des prêts et d'autres aides aux petits et moyens agriculteurs, dont certaines avec le soutien financier de la Banque mondiale (notamment(link is external) un prêt de 150 millions de dollars US à une grande banque publique en 2017, à distribuer aux petites et moyennes entreprises). Cependant, selon l'ONG Association agraire ukrainienne, le soutien(link is external) du gouvernement a été très insuffisant. Seul un cinquième environ de l'aide gouvernementale affectée a effectivement été distribué en 2018, pour un montant total de 203 millions de hryvnia, soit environ 7,4 millions de dollars américains.
En revanche, les plus grandes entreprises agroalimentaires ukrainiennes ont chacune reçu beaucoup plus de la part d'institutions de prêt internationales comme la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque européenne d'investissement (BEI), en plus du soutien régulier(link is external) du gouvernement ukrainien par le biais d'allégements fiscaux et de subventions. Ces dernières années, les bénéficiaires de ces prêts ont été Kernel, MHP et Astarta, qui figurent tous parmi les cinq plus grandes entreprises agroalimentaires (lien externe) d'Ukraine en termes de superficie totale des terres. Par exemple, Kernel a reçu 248 millions de dollars US (lien est externe) en plusieurs prêts de la BERD depuis 2018, MHP a reçu environ 235 millions de dollars US (lien est externe) de la BERD depuis 2010 et environ 100 millions de dollars US (lien est externe) de la BEI en 2014, et Astarta a reçu 95 millions de dollars US (lien est externe) de la BERD depuis 2008 et environ 60 millions de dollars US (lien est externe) de la BEI en 2014. Les institutions financières étrangères comme la BERD et la BEI ne financent pas seulement les agro-industries et les propriétaires fonciers les plus puissants d'Ukraine, mais aussi des entreprises appartenant à certains des individus les plus riches(link is external) du pays - le fondateur de MHP, Yuri Kosyuk, a été classé 11e personne la plus riche d'Ukraine en 2019, tandis que le fondateur de Kernel, Andriy Verevskiy, a été classé 19e.
La réforme foncière en passe d'atteindre les objectifs de ses instigateurs
Trente ans après la désastreuse privatisation des terres qui a eu lieu avec leur soutien dans les années 1990, les institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque mondiale ont réussi à lever le moratoire qui avait été établi pour empêcher la prise de contrôle des terres ukrainiennes par une minorité d'intérêts privés.
L'analyse ci-dessus montre clairement qu'imposer la création d'un marché foncier en Ukraine concentrera davantage le contrôle des terres entre les mains des oligarques et des grandes entreprises agroalimentaires, tout en favorisant les intérêts des investisseurs et des banques étrangères. C'est malheureusement la grande majorité des agriculteurs et des citoyens ukrainiens qui devront en payer le prix.
Tout se passe comme prévu.
Je ne connais pas meilleur prophète que le rapport Meadows au club de Rome. Sorti il y a exactement 50 ans. Le 1er octobre 1972.
=> Et c'est pas une bonne nouvelle ! (enfin peut être si on survit!)
Le modèle world3 simule le monde et conclu à la fin de la croissance économique en 2020. (courbe orange)
Puis un effondrement de la population depuis 2030. (courbe bleue)
En noire on voit un effondrement de la production de nourriture.
C'est une des causes de l'effondrement prévue de la population.
L'énergie c'est la monnaie de l'univers. Donc tant que t'en as... tout va bien. Si l'accès à l'énergie se raréfie tout s'effondre.
Ceci fait écho au sabotage tout récent des gazoduc NordStream 1 et 2.
Donc c'est définitif. Le gaz russe ne viendra plus en Europe. (40% du gaz consommé en europe)
Le prix de l'électricité sur le marché européen est indexé au prix du gaz !!
L'agriculture conventionnelle c'est principalement de la conversion d'hydrocarbure (pétrole et gaz) en engrais NPK pour nourrir les plantes. (mais pas le sol).
"La Russie fourni 25% de l'approvisionnement européen en azote, potasse et phosphate, alertait le 1er mars Svein Tore Holsether, patron du Norvégien Yara, le premier producteur mondial d'engrais azotés minéraux."
=> donc c'est fini au vu des sanctions contre la Russie.
Ça tombe bien pour les Pays Bas...
Les agriculteurs des Pays-Bas bloquent les autoroutes depuis ce printemps pour manifester contre une décision du gouvernement de réduire les engrais azotés de l'ordre de 40% à 70% suivant les régions. C'est une mesure pour lutter contre la pollution. (courbe violette de world3)
Donc ça signifie que sans engrais l'agriculture conventionnelle va produire ~30% de nourriture en moins !
Donc après les greniers que sont l'UKraine et la Russie, c'est les Pays Bas (3ème exportateur au monde agricole après les USA et la France selon la FAO ) qui voient leur production diminuer ou être inaccessible pour les européens...
ça va grogner encore plus....
Les manifestations ça crée des troubles.
La police néerlandaises tire à balles réelles sur les tracteurs.... si si !
Côté pétrole, l'Arabie Saoudite achète le pétrole Russe pour sa consommation perso et revend son pétrole aux pays qui ne veulent plus acheter de pétrole Russe !!
=> donc la production ne peut pas augmenter.
Depuis ce printemps, l'Arabie Saoudite décide de vendre aussi en Yuan, la monnaie chinoise. Ceci en rompant l'accord du pétro-dollars avec les USA datant de 1974. (dans la continuité de la main mise du pétrole arabe par les USA depuis sa découverte dans les années 1930.)
Donc ce pétrole va probablement aller plus massivement en Chine !
Mais tout n'est pas rose en chine. Après de multiples confinement covid qui durent encore...
.. La Chine est aussi en effondrement économique. Suite à la faillite de la société immobilière Evergrande. La croissance économique chinoise était dopée par l'immobilier. C'est fini. On dynamite des immeubles neufs en chine ! C'est moins cher que l'entretien !
Bref, le monde va bien.
C'est le moment de changer un système foireux pour passer à un autre.
C'est le moment de passer aux énergies renouvelables locales.
C'est le moment de créer collectivement des systèmes de production de nourriture locale et bio. (en permaculture et forêt jardin)
=> Cuba est passé par là dans les années 1990 suite à la fin des livraisons de pétrole de l'URSS...
La population a survécu et a même une espérance de vie plus grande que son voisin ennemi les USA !
On peut le faire. Mais collectivement et pas mode survivaliste, c'est mieux.
Si tu veux vérifier la chose, le modèle world3 est disponible ici pour jouer avec et trouver un scénario moins catastrophique.
https://insightmaker.com/insight/2pCL5ePy8wWgr4SN8BQ4DD/The-World3-Model-Classic-World-Simulation
Les agriculteurs hollandais grognent...
https://www.lalibre.be/international/europe/2022/07/05/aux-pays-bas-la-colere-du-monde-agricole-gronde-les-fermiers-ne-sont-que-des-pions-pour-affoler-la-societe-Q4D6ESJ3ORCPRCEMZWX2QMBEV4/
Le parc nucléaire français à moitié arrêté...
Le prix de l'électricité indexé sur celui du gaz...
Une fausse concurrence sur le marché....
Les courbes sous un autre angle.
https://i.redd.it/p45f0l7fy2k41.png
Le dépendance aux engrais Russe...
https://www.bfmtv.com/economie/international/la-dependance-aux-engrais-russes-l-autre-casse-tete-des-europeens_AD-202203150052.html
Dennis Meadows qui dit que l'effondrement est inéluctable...
https://www.youtube.com/watch?v=E4mbPYpNo2o
Les engrais c'est quoi ?
NKP
https://blog.wika.fr/applications/principaux-types-d-engrais-apercu-de-leurs-process-chimiques/
La potasse c'est pas mieux que l'azote ..
https://atlasocio.com/classements/economie/ressources-naturelles/classement-etats-par-production-potasse-monde.php
on est bientôt au bout du rouleau....
Hakle en faillite... le PQ est trop cher à fabriquer avec l'augmentation du prix de l'énergie... et du prix du bois !
35% d'augmentation du prix du PQ à la Migros depuis le début de l'année...
On va encore voir des ruées sur le PQ comment en mars 2020 ??
L'Arabie saoudite qui "blanchi" l'or noire...... achat en Russie pour revente dans le reste du monde...
https://www.reuters.com/business/energy/exclusive-saudi-arabia-doubles-q2-russian-fuel-oil-imports-power-generation-2022-07-14/
Le modèle Cubain de transition vers une agriculture urbaine, locale et bio... ceci pour survivre...
https://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=2044
Quand tu vires les pesticides.... hop... les abeilles n'ont plus de soucis.... Le constat à Cuba... c'est réjouissant !
https://positivr.fr/abeilles-cuba-pesticides-miel/
Les usines s'adaptent.... mais le vocabulaire est guerrier !!
https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/agro-alimentaire-les-usines-passent-en-economie-de-guerre-1852270
Post fb transformé en article..
https://martouf.ch/2022/10/tout-se-passe-comme-prevu-leffondrement-est-en-route/
9 nov. 2022
Plus de 5 000 femmes servent dans l'armée ukrainienne dans le cadre de l'invasion et de l'occupation de leur pays par la Russie. Qu'il s'agisse d'uniformes spéciaux pour les soldates enceintes ou de trousses de toilette pour femmes, la Fondation Zemlyachky fabrique des équipements militaires sur mesure pour les Ukrainiennes en guerre.
https://www.rferl.org/a/pregnant-female-soldier-ukraine-russia-war/32123003.html
Stratfor: comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Extraits du discours de George Friedman, directeur de la société de renseignement et d’analyse Stratfor, dite la « CIA de l'ombre », au Council on Foreign Relations de Chicago.
Dans son discours au Council il explique comment Washington peut conserver sa domination sur la planète. Il identifie également les ennemis potentiels des USA.
Friedman voudrait que le monde actuel soit exclusivement sous le contrôle direct ou indirect des USA
Le président de Stratfor déclare que les USA n'ont pas de relations avec l'Europe. « Nous avons des relations avec la Roumanie, la France et ainsi de suite. Il n'y a pas d'Europe avec laquelle les USA ont des relations quelconques". Cela rappelle forcément la conversation de la sous-secrétaire d'Etat Victoria Nuland avec l'ambassadeur des USA à Kiev en 2014. Nuland avait alors expliqué à son interlocuteur en des termes très crus ce qu'elle pensait de l'Europe unie et de ses dirigeants: https://www.youtube.com/watch?v=2-kbw... 33] Plus tard, elle a présenté ses excuses pour la forme de ses propos, mais pas sur le fond. Il faut savoir que Mme Nuland est une lectrice des notes analytiques de Stratfor.
« Les USA contrôlent tous les océans de la terre. Personne n'avait encore réussi à le faire. Par conséquent, nous pouvons nous ingérer partout sur la planète, mais personne ne peut nous attaquer. Le contrôle des océans et de l'espace est la base de notre pouvoir", a déclaré Friedman à Chicago,
Selon lui, "la priorité des USA est d'empêcher que le capital allemand et les technologies allemandes s'unissent avec les ressources naturelles et la main d'œuvre russes pour former une combinaison invincible".Créer un "cordon sanitaire" autour de la Russie permettra à terme aux USA de tenir en laisse l'Allemagne et toute l'Union européenne