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Des limites strictes et des stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont définies à différents niveaux pour la stabilisation de la température à long terme. Étant donné la relation quasi linéaire entre le réchauffement et les émissions nettes cumulées, une approche fondée sur un budget carbone est nécessaire pour limiter le réchauffement de la planète, comme l'indique le GIEC.
Dans ce contexte, l'environnement bâti, en tant que domaine d'activité transsectoriel et transnational, joue un rôle crucial dans les émissions de carbone actuelles et les potentiels de réduction futurs. Des recherches antérieures ont montré la nécessité d'établir des objectifs carbone efficaces et harmonisés pour soutenir et guider tous les acteurs du secteur de la construction vers ces objectifs mondiaux ambitieux.
Dans ce contexte, des recherches antérieures ont comparé les budgets carbone dérivés de haut en bas pour l'environnement bâti suisse avec une estimation préliminaire des futures émissions cumulées du secteur. Les résultats ont montré le décalage entre les meilleures pratiques actuelles et l'ampleur des efforts qui seraient nécessaires pour se conformer à ces objectifs. Néanmoins, des limites sont apparues dans le travail préliminaire, comme le manque de dynamicité des paramètres inclus dans le modèle, ce qui limite la représentativité de ses résultats.
Le présent article approfondit ces travaux antérieurs en intégrant l'évolution dynamique de l'approvisionnement en énergie, de la production de matériaux et du taux de rénovation. Les résultats sont ensuite présentés au moyen d'un graphique interactif à coordonnées parallèles. Ce composant interactif permet l'exploration paramétrique du respect de budgets globaux limités en faisant varier les paramètres d'entrée.
De cette façon, l'influence des stratégies macroéconomiques de décarbonisation du parc immobilier suisse peut facilement être visualisée en référence aux budgets carbone du GIEC. En définitive, l'outil interactif disponible pourrait aider les décideurs politiques dans les décisions prises au niveau du parc immobilier.
Points forts
- Ce document démêle les effets durables des améliorations techniques de l'efficacité énergétique dans les bâtiments résidentiels du Royaume-Uni.
- L'article analyse un large panel de données au niveau des ménages britanniques en utilisant une méthode quasi-expérimentale de différences dans les différences.
- L'installation de mesures d'efficacité énergétique est associée à des réductions à court terme de la consommation de gaz résidentielle.
- Les économies d'énergie disparaissent entre deux et quatre ans après l'installation de mesures d'isolation des combles et des murs creux, respectivement.
- L'installation de mesures d'efficacité n'est pas associée à des économies d'énergie dans les ménages des zones défavorisées.
Résumé
L'amélioration de l'efficacité énergétique (EE) est essentielle pour garantir un système énergétique durable, abordable et sûr. Le secteur résidentiel représente, en moyenne, 18,6 % de la consommation finale totale d'énergie dans les pays de l'OCDE en 2018, atteignant 29,5 % au Royaume-Uni (AIE, 2020a).
En utilisant une approche de différences en différences échelonnées avec des effets de traitement dynamiques, nous analysons les changements dans la consommation de gaz résidentielle cinq ans avant et après l'adoption de mesures d'efficacité énergétique. L'analyse inclut les interventions d'efficacité énergétique impliquant l'installation de nouveaux équipements d'isolation liés au chauffage - c'est-à-dire l'isolation des combles et des murs creux, soutenus par des programmes d'efficacité énergétique en Angleterre et au Pays de Galles entre 2005 et 2017 - en utilisant un panel de 55 154 ménages issus du National Energy Efficiency Data-Framework (NEED).
Nous contrôlons, entre autres facteurs, les prix de l'énergie et la mesure dans laquelle les changements de consommation de gaz dépendent des caractéristiques des ménages et des variations des conditions météorologiques.
Nos résultats indiquent que l'adoption de mesures d'EE est associée à des réductions significatives de la consommation de gaz résidentiel des ménages un an après leur mise en œuvre. Toutefois, cet effet ne dure pas à long terme et les économies d'énergie disparaissent quatre ans après la mise en œuvre de mesures d'isolation des murs creux et deux ans après l'installation d'une isolation des combles.
La disparition des économies d'énergie à long terme pourrait s'expliquer par l'écart de performance énergétique, l'effet de rebond et/ou par des projets de construction et de rénovation résidentielle concomitants associés à une augmentation de la consommation d'énergie. Notamment, pour les ménages des zones défavorisées, l'installation de ces mesures d'efficacité ne permet pas de réaliser des économies d'énergie.
Ces résultats confirment l'existence d'effets qui réduisent les économies d'énergie résultant de l'adoption de ces technologies d'efficacité au fil du temps et indiquent que, pour certains groupes, ces économies nettes ne semblent pas se matérialiser.