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Publiziert: 08.06.2025, 07:02
Le patron du syndicat
"Catastrophe écologique" - Maillard accuse les Verts d'entraver la transition énergétique
Le groupe parlementaire des Verts a décidé cette semaine de soutenir l'accord sur l'électricité avec l'UE. Pierre-Yves Maillard attaque frontalement le parti pour cela : L'accord sur l'électricité pourrait conduire à devoir recourir à nouveau davantage au gaz, au pétrole, voire au charbon.
En bref :
- Le président de l'Union syndicale suisse met en garde contre les conséquences écologiques de l'accord européen sur l'électricité pour la Suisse.
- Selon Maillard, une libéralisation complète du marché pourrait entraîner une pénurie structurelle d'électricité.
- La cheffe du groupe parlementaire des Verts, Aline Trede, réplique.
- L'ex-présentateur de "Kassensturz", Ueli Schmezer, s'est lui aussi mêlé à la dispute.
Pour Pierre-Yves Maillard, président de l'Union syndicale suisse, le cas est clair depuis longtemps : la Suisse ne doit en aucun cas signer l'accord sur l'électricité avec l'UE. Car à long terme, l'électricité deviendrait plus chère pour les ménages et le risque de black-out augmenterait.
Il avance maintenant un autre argument qui devrait faire couler beaucoup d'encre au sein du camp de gauche : "Un tel accord sur l'électricité serait également une catastrophe du point de vue écologique", déclare Maillard. C'est une attaque frontale contre les milieux écologistes. Car cette semaine, le groupe des Verts au Parlement fédéral a décidé de soutenir l'accord européen sur l'électricité. "J'espère que les Verts reconsidéreront la décision de leur groupe parlementaire", déclare Maillard.
La raison pour laquelle le leader syndical prend position si tôt et si clairement contre l'accord sur l'électricité : En signant, la Suisse s'engagerait à libéraliser complètement le marché de l'électricité. Cela signifierait que même les ménages privés pourraient alors choisir eux-mêmes s'ils veulent s'approvisionner en électricité auprès d'Axpo, d'un fournisseur zurichois ou bernois, voire d'un fournisseur étranger enregistré ici.
Maillard n'y voit que des inconvénients : "Si les producteurs d'électricité locaux ne savent plus à long terme à qui ils peuvent vendre leur électricité et à quel prix, ils n'investiront plus dans de nouvelles installations". Et pourtant, c'est justement maintenant qu'il est urgent de construire de nouvelles centrales hydroélectriques, des éoliennes et des installations solaires.
Aline Trede, cheffe du groupe parlementaire des Verts, parle des auditions des candidats au Conseil fédéral en marge de la session de printemps 2025 à Berne.
"Juste l'inverse" : Aline Trede, cheffe du groupe parlementaire des Verts, contredit le leader syndical Maillard.
Le scénario sombre du chef syndical : dans un marché entièrement libéralisé, une pénurie structurelle d'électricité menace. En effet, du point de vue des producteurs, il est rentable de ne fournir que la quantité d'électricité nécessaire pour que les prix restent élevés. C'est la logique du marché, explique Maillard. "On produit alors juste ce qu'il faut pour faire du profit - et non plus ce qu'il faut pour assurer l'approvisionnement", poursuit le patron du syndicat. En conséquence, trop peu d'investissements sont réalisés dans de nouvelles installations, notamment dans les énergies renouvelables. "Au final, en cas d'urgence, nous devons à nouveau recourir au gaz, au pétrole ou même au charbon", déclare Maillard. "Accepter la libéralisation totale de l'électricité, c'est faire obstacle à la lutte contre le changement climatique". Et à l'adresse des Verts, il déclare : "Il serait surprenant que les forces écologistes n'en tiennent pas compte".
Le chef du groupe parlementaire des Verts : "C'est justement l'inverse"
Les Verts ne laissent pas passer l'attaque du chef syndical : "C'est justement l'inverse", déclare la cheffe du groupe Aline Trede. "Nous avons besoin d'un accord sur l'électricité pour faire avancer le tournant énergétique". Selon lui, le marché de l'électricité est déjà dynamique aujourd'hui, et il le sera encore plus à l'avenir. "S'il arrive par exemple qu'il y ait peu de soleil en Suisse, nous devons pouvoir acheter rapidement de l'électricité éolienne au Danemark et inversement". C'est précisément pour de tels cas qu'un accord sur l'électricité serait important selon Trede. Les groupes électriques et l'inspectrice de l'électricité Elcom sont également de cet avis.
Contrairement à Maillard, les Verts ne s'inquiètent pas non plus du fait qu'avec un marché entièrement libéralisé, les groupes électriques n'investissent pas assez dans l'eau et les éoliennes. Trede déclare : "Premièrement, nous avons un objectif global net zéro, c'est une obligation contractuelle". Au plus tard lorsque les coûts externes seront pris en compte dans le prix de l'électricité, un investissement dans les énergies renouvelables sera encore plus rapidement rentable. Deuxièmement, la plupart des grands producteurs d'électricité sont majoritairement détenus par les cantons et les communes. "Ceux-ci peuvent obliger les groupes électriques à investir dans des centrales éoliennes, solaires et hydrauliques et l'encourager", explique Trede.
L'ex-présentateur de "Kassensturz" Schmezer se bat aux côtés de Maillard
Les critiques de Maillard à l'égard de l'accord sur l'électricité devraient également susciter des discussions au sein de son propre parti. Certes, le groupe parlementaire du PS - contrairement aux Verts - n'a pas encore pris officiellement position. Certains indices laissent penser que jusqu'à présent, une majorité de camarades pourrait soutenir l'accord.
Entre-temps, il est clair que Maillard n'est de loin pas le seul à critiquer l'accord sur l'électricité au sein du parti. L'ex-présentateur de "Kassensturz" et conseiller national néo-PS Ueli Schmezer se montre lui aussi sceptique : "Je trouve l'accord sur l'électricité problématique", dit-il. La libéralisation est certes une bonne chose, mais elle comporte des risques pour les ménages. "En période de crise, elle peut conduire à des factures d'électricité inabordables". Schmezer doute que le libre marché apporte de réels avantages aux consommateurs.
Ueli Schmezer se tient devant le Palais fédéral à Berne avec le sol enneigé en arrière-plan.
Le néo-conseiller national Ueli Schmezer trouve l'accord sur l'électricité problématique.
Photo : Dres Hubacher
Le conseiller national PS et syndicaliste David Roth se tient également aux côtés de Maillard. Comme Maillard, il met en garde contre le fait que la libéralisation met en danger le développement des énergies renouvelables, car les subventions seraient menacées. Benoît Gaillard, qui siège désormais au Conseil national en remplacement de l'ancien chef de groupe Roger Nordmann, tient des propos similaires.
La conseillère nationale neuchâteloise Martine Docourt a un poids particulier dans le camp Maillard, car elle est également membre de la commission de l'énergie du Conseil national. Elle aussi s'oppose à une libéralisation plus poussée du marché de l'électricité et reste sceptique quant à l'accord sur l'électricité.
La majorité des politiciens de l'énergie du PS devraient toutefois être favorables à l'accord sur l'électricité. Jusqu'à présent, le fervent pro-européen Eric Nussbaumer et le vice-président Jon Pult, entre autres, se sont distingués comme partisans de l'accord au sein du PS.
Maillard constate : "Les Verts et le PS étaient tous, jusqu'à récemment, respectivement opposés à la libéralisation du marché de l'électricité - mais le mot UE suffit souvent à faire changer certaines positions".
Jusqu'à présent, Maillard semble avoir comme valeur sûre en matière d'accord sur l'électricité - paradoxalement la seule - l'UDC de son côté.
Mise à jour du 28/04
On ignore encore les causes de la panne géante qui a affecté la quasi totalité de la péninsule ibérique le lendemain même de la publication de cet article et il serait prématuré d'évoquer la responsabilité d'une stabilité dynamique insuffisante du réseau dont le risque lié à l'augmentation de la part d'EnR a été dénoncé par l'Entsoe. Quoi qu'il en soit, les prix négatifs annoncés le matin et les conditions d'ensoleillement plaident en faveur d'une forte part d'EnR dans un réseau dont les liaisons en courant continu avec la France ne permettent pas de bénéficier de l'inertie de ses réacteurs nucléaires.
https://demanda.ree.es/visiona/peninsula/demandaau/total/2025-04-28
Les données de Red Electrica le confirment, juste avant la panne, qui montrent l'Espagne saturer ses connexion vers la France et le Portugal pour se débarrasser d'excédents d'un mix comportant 48,3% d'éolien/photovoltaïque dépourvus d'inertie, réduisant par là même la marge des GRT pour réagir au moindre écart. Son site permet de suivre la chronologie de la balance électrique.
Ces 48,3%, qui représentent la moyenne de la journée, battent ainsi le record britannique de 47,8% annoncé fièrement le 9 août 2019 par le gestionnaire de réseau britannique ESO .... dans la minute même où un blackout de grande ampleur frappait le Royaume uni et dans lequel le manque d'inertie était identifié parmi les causes par l'Entsoe
https://lemontchampot.blogspot.com/2024/03/its-wind-oclock.html
En tout état de cause, l'exception ibérique coche toutes les cases pour tester la résilience des EnR confrontées à un risque de blackout.
Une capture d'écran publiée sur X à l'heure précise de l'incident fait état d'un % bien supérieur encore
Mon installation solaire photovoltaïque produira-t-elle de l'électricité en cas de panne du réseau public (blackout) ?
En cas de panne ou d'interruption du réseau électrique public (blackout), une installation solaire photovoltaïque reliée au réseau est conçue pour se déconnecter automatiquement: elle n'injecte plus d'électricité, ni sur le réseau public, ni dans le bâtiment (installation avec autoconsommation). Il n'y a donc plus d'électricité disponible pour le ménage, ni pour charger les véhicules électriques. Le but de cette déconnexion automatique est d'éviter que les panneaux solaires n'injectent de l'électricité sur le réseau, alors que des personnes y travaillent pour gérer la panne (risque d'électrocution). La déconnexion automatique protège aussi le circuit électrique du bâtiment contre un risque d'incendie.
Pour qu'une installation solaire photovoltaïque puisse continuer à fournir de l'électricité au bâtiment en cas de panne du réseau public, elle doit disposer de batteries de stockage et être dotée d'une fonction "blackout", qui permet de la transformer momentanément en une installation autonome découplée du réseau (off-grid).
En cas de panne ou d’interruption du réseau électrique (black-out), une installation photovoltaïque est conçue pour se déconnecter instantanément du réseau public mais pire encore de sa propre installation privée. L’autoconsommation n’est pas garantie! Il n’y a plus du tout d’électricité disponible. Ni pour les ménages, ni pour les entreprises! Telle est la réalité, comme l'écrit le site commun des cantons romands sur ce thème.
Résumé par perplexity
Les blackouts électriques : une épée de Damoclès sur nos sociétés modernes
Imaginez une coupure soudaine d’électricité généralisée. Plus de lumière, d’ascenseurs, de transports, ni même de réseaux mobiles. Cette expérience de pensée, présentée par Grégoire Chambaz, capitaine dans l’armée suisse, illustre notre vulnérabilité face aux blackouts[1]. Ces interruptions massives d’alimentation électrique représentent l’un des risques systémiques les plus sous-estimés pour nos sociétés.
Le réseau électrique : un pilier fragile
Un blackout se définit comme une rupture durable de l’approvisionnement en électricité sur un territoire étendu. Sa particularité réside dans les effets en cascade :
- 97 % des secteurs critiques (santé, communications, alimentation) dépendent directement de l’électricité[1]
- Les systèmes de secours (batteries, générateurs) ne fonctionnent généralement que quelques heures
- Les paiements électroniques, l’approvisionnement en carburant et même l’accès à l’eau potable sont compromis
Le cas du Venezuela (où des blackouts récurrents ont paralysé hôpitaux et réseaux de distribution) montre comment cette crise peut devenir humanitaire[1].
Trois causes majeures de collapse
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Déséquilibre production/consommation
Le réseau électrique mondial repose sur un équilibre instantané entre offre et demande. Un écart de 1 % suffit à provoquer des surcharges destructrices pour les transformateurs[1]. -
Phénomènes naturels extrêmes
- Tempêtes solaires : les éruptions géomagnétiques (comme l’événement de Carrington en 1859) induisent des courants parasites capables de griller les transformateurs[1]
- Vagues de chaleur : augmentation de 30 % de la demande de climatisation + surchauffe des lignes
- Tempêtes hivernales : la glace accumulée sur les câbles équivaut à doubler leur poids
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Interconnexion des réseaux
Bien que permettant une meilleure répartition des charges, elle accélère la propagation des défaillances. L’Europe compte ainsi 40 « maillons critiques » dont la défaillance pourrait entraîner un effondrement régional[1].
Tempêtes solaires : un risque astronomique
Les éruptions solaires de classe X projettent des particules énergétiques atteignant la Terre en 15 à 72 heures. Leur impact sur les réseaux électriques dépend de deux facteurs :
- L’intensité du champ magnétique terrestre lors de l’impact
- La conductivité géologique du sol (les roches sédimentaires amplifient les courants induits)
Un événement similaire à la tempête de 1989 (qui a privé le Québec d’électricité pendant 9 heures) coûterait aujourd’hui 42 milliards de dollars à l’économie américaine selon la NASA.
Anticiper l’inimaginable
La prévention passe par :
- Des exercices de stress-réseau intégrant des scénarios extrêmes
- Le durcissement des infrastructures critiques (blindage électromagnétique, transformateurs de réserve)
- Une éducation citoyenne aux gestes de survie (stockage d’eau, monnaie physique, sources de chaleur alternatives)
Comme le souligne Grégoire Chambaz, « nos sociétés ont bâti leur résilience sur la certitude d’une énergie permanente ». Les blackouts nous rappellent cruellement que cette certitude n’est qu’une illusion temporaire[1]. La prochaine tempête solaire majeure pourrait survenir dans 2 ans comme dans 50 ans – mais son occurrence est statistiquement inéluctable.
Citations:
[1] https://ppl-ai-file-upload.s3.amazonaws.com/web/direct-files/attachments/4014915/1b9d473d-0f7b-4e54-92f8-177cb255ff62/paste.txt