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La solution la plus économique serait de retranscrire simplement YHWH ou Yahvé, mais c'est prendre le risque de choquer les Juifs dans leur sensibilité. Remplacer Yahvé par Adonaï – ou Seigneur – comme le font bien des versions françaises récentes, c'est d'une certaine façon appauvrir le texte, et cela pose problème dans les expressions jumelées Adonaï Yahvé (ex. Deutéronome 9:26). Il peut être intéressant de noter que dans le Nouveau Testament, lorsque des versets de l'Ancien Testament portant le tétragramme sont cités, YHWH est certes remplacé par kurios qui signifie Seigneur, mais la citation renvoie souvent à Jésus-Christ.
Pierre-Robert Olivétan (1506-1538) fut le premier à traduire la Bible française sur la base des textes originaux hébreu et grec (1535). Elève de Lefèvre d'Etaples, c'est lui qui amena à la foi son cousin Jean Calvin. Voici comment Olivétan explique son choix dans sa préface de la Bible:
"Désirant montrer la vraie propriété et signification de ce mot YHWH (...) je l'ai exprimé selon son origine, au plus près qu'il m'a été possible par le mot Éternel. Car YHVH vient de HWH qui veut dire «est». Or, il n'y a que lui qui soit vraiment et qui fasse être toute chose (...) De le nommer comme les Juifs Adonaï c'est-à-dire Seigneur, ce n'est pas remplir et satisfaire à la signification et majesté du mot. Car Adonaï en l'Ecriture est communicable, étant aux hommes comme à Dieu. Mais Yahvé est incommunicable, ne se pouvant approprier et attribuer, sinon qu'à Dieu seul selon son essence."
Eternel est donc une tentative de rendre un sens probable du tétragramme. Même si la solution n'est pas parfaite, elle est bien plus satisfaisante. Elle vaut en tous les cas mieux que Jéhovah, d'autant que le nom Eternel est passé dans la langue courante en français. Qui n'a jamais dit d'un ami, d'un parent, qu'il était «un grand voyageur devant l'Eternel»?
Pour les diverses raisons évoquées ci-dessus, les lecteurs de la Segond NRG (Nouvelle révision de Genève) retrouveront par conséquent dans leur nouvelle Bible l'Éternel qu'ils avaient l'habitude de rencontrer dans la NEG (Nouvelle édition de Genève).
La "trouvaille" d'Olivétan
C'est ainsi que les commentateurs des générations passées qualifiaient le terme Eternel choisi par Pierre-Robert Olivétan pour sa traduction française de la Bible. Alors que les langues européennes rendent le tétragramme YHWH par des mots communs ne reflétant pas le sens originel (Herrn, Lord, Signor, etc.) la langue française a ainsi bénéficié d'une traduction dynamique de premier ordre, reflétant au mieux le sens profond d'un terme hébreu que plusieurs textes de l'Ancien Testament interprètent (ex. Exode 3:14; 6:3; 34:6, etc.). Rappelons aussi que dans la perspective de faire ressortir la divinité de Christ, Jean, dans son Evangile, rapporte qu'à plusieurs reprises le Seigneur s'est affirmé comme étant le "Je suis" si proche du tétragramme YHWH (Jean 6:35, 48, 51; 8: l2; 9:5; 10:7, 9, 11, l4; 11:25; 14:6; 18:5-6, litt.)
Le gène de Dieu est une hypothèse de prédisposition des humains aux expériences spirituelles ou mystiques qui aurait pour origine le gène spécifique VMAT2, ainsi que l'a postulé le généticien Dean Hamer, auteur du livre The God Gene: How Faith is Hardwired into our Genes (2005).
L'hypothèse du gène de Dieu est basée sur des études de génétique comportementale, de neurobiologie et de psychologie. Ses arguments principaux sont :
- La spiritualité peut être quantifiée par des mesures psychométriques ;
- La tendance sous-jacente à la spiritualité est en partie héritable ;
- Une partie de cette héritabilité peut être attribuée au gène VMAT2 ;
- Ce gène agit en affectant les niveaux de monoamine ;
- Les individus spirituels sont favorisés par la sélection naturelle car cela leur procure un sens inné de l'optimisme, ce qui produit des effets positifs soit au niveau physique soit au niveau psychologique.
VMAT2 (Vesicular monoamine transporter 2, Transporteur vésiculaire des monoamines 2) est une protéine qui, chez les humains, est encodée par le gène SLC18A2 situé sur le chromosome 10. C'est une protéine membranaire intégrale qui transporte des monoamines -et plus particulièrement des neurotransmetteurs comme la dopamine, la noradrénaline, la sérotonine et l'histamine- depuis le cytosol cellulaire jusqu'aux vésicules synaptiques.