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Un certain Fehmi Krasniqi, spécialiste en images de synthèse, a publié le 4 décembre 2019 une vidéo sur YouTube qui prétend dévoiler les secrets de la fabrication de la Grande Pyramide de Khéops. Comme elle dure 3 heures et 35 minutes, je ne l’ai pas regardée. J’ai cependant vu qu’il était question dans les commentaires de la fonte du granite et j’ai cherché ce passage. Je démontre ici pourquoi cette théorie est absurde. Je ne m’attaquerai pas aux arguments archéologiques car je n’ai aucune compétence en la matière. La géologie, plus exactement la pétrologie (l’étude des roches), est en revanche mon domaine.
Cet article décrit les résultats préliminaires de notre analyse des données de numérisation de l'artefact en granit, publiées le 19 février 2023 par l'équipe de unchartedx.com. Pour une présentation de l'objet lui-même, et un peu plus de contexte sur la façon dont il a été numérisé, veuillez consulter les premiers paragraphes de mon analyse initiale.
« Je trouve opportun de souligner à quel point c'est complètement ridicule. Nous avons affaire à un vase en pierre d'origine supposée ancienne, et nous proposons maintenant, qu'un modèle CAO purement mathématique, devrait en quelque sorte correspondre à l'objet réel avec une tolérance de moins de 75 millièmes de millimètres. »
Et le second :
« Sur la base de la meilleure compréhension que nous avons actuellement de l'objet, et de la connaissance des limites fondamentales normales de la physique et des lois de la nature, nous devons conclure :
- que cet objet a été fabriqué à l'aide d'un système de fabrication soustractive hautement sophistiqué, à partir d'un solide morceau de granit.
- que le système de fabrication nécessite, au minimum, une technologie mécanique sophistiquée et des composants de haute précision.
- que le système de fabrication aurait nécessairement été guidé par un système de contrôle automatisé, capable de lire le dessin en entrée et de produire les mouvements requis en sortie.
- qu'une « machine de Turing » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Machine_de_Turing) d'une sophistication considérable, aurait très probablement été employée pour créer et opérer sur le dessin, et pour finalement le transférer au système de fabrication.
Il est impossible d'attribuer la production de cet artefact à quelqu'un qui ne possède pas, au minimum, le niveau de sophistication technologique et les capacités mentionnées ci-dessus. Cela soulève des questions très intéressantes concernant l'origine de l'objet, que nous espérons pouvoir explorer dans des travaux futurs. »
C'est une image tirée d'une publication de "Aston 1994, Lilyquist 1995, Nicholson & Shaw 2000".
On observe ici que c'est vers -3000 à -2700, lors de la période pré-dynastique et des toutes premières dynasties que la diversités des types de pierres utilisées est la plus grande.
Après plus le temps passe... plus la diversité se réduit... et plus on va vers des pierres qui sont faciles à travailler.... avec l'albâtre, un ongle raie un vase.....
Actuellement si vous allez chez un tailleur de pierre en égypte, on ne vous propose plus que des statues en albâtre... (ou des moulage en résine epoxy et poudre de granit !!!)
On dirait bien là que durant la période pré-dynastique on avait des techniques pour travailler facilement des roches comme de la diorite, ou du gneiss.. chose qui actuellement sont très difficiles... mais les musées égyptiens regorgent d'objets dans ces matérieux. J'en ai vu à louxor, au caire et surtout dans le musées de saqqarah avec ses fameux vases. Personnellement je trouve la piste de la pierre moulée très intéressante pour expliquer cet utilisations massive de pierre très dure en des temps anciens et plus de nos jours... la technique a du être perdue.
Voici le détail des sources.
Aston, B.G. (1994) Ancient Egyptian stone vessels: materials and forms. Heidelberger Orientverlag, Heidelberg, 196 p.
Lilyquist, C. (1995) Egyptian stone vessels: Khian-Tuthmosis IV. Metropolitan Museum of Art, New York, 128 p.
Nicholson, P.T. & Shaw, I. (2000) Ancient Egyptian materials and techniques. Cambridge University Press, New York, 702 p.
Du granit coulé
Un des procédés les plus facile à fabriquer du granite est le procédé utilisé à la fin du XIXème par la ''Victoria Stone Company'' à Londres...Procédé patenté...
Le granit naturel (4 volumes) est broyé et mélangé avec du ciment hydraulique (portland)(1 volume). Le tout est humidifié avec un peu d'eau.
Après 4 jours de repos, on arrose la masse avec une solution de métasilicate de sodium en concentration 25% durant 48h.
Moins d'une semaine pour travailler/retravailler le granit comme bon vous semble!
P.S. La manipulation est risquée (surtout la manipulation du métasilicate de sodium qui porte le nom de water glass en anglais...).
Du granit coulé (second procédé)
Deux mélanges sont à préparer :
1er mélange :
Mélanger du sable fin, de la pyrite ou une autre masse contenant du silex avec de la chaux fraîchement brûlée (obtenant de la chaux vive) et concassée dans la proportion suivante :
- 10 volumes de sable/pyrite pour un volume de chaux vive.
La chaux est éteinte par la teneur en humidité du sable, corrode le silex et forme une fine couche autour de chaque grain de sable de silice.
Lors du refroidissement, le mélange peut être adouci avec de l'eau.
2nd mélange : - Ensuite, prenez 10 volumes de granit broyé et un volume de chaux et pétrissez le tout.
Par la suite, les deux mélanges sont placés dans un moule métallique de sorte que le mélange de sable et de chaux forme le milieu/le cœur de l'objet, et le mélange de granit et de chaux forme une coque/couche extérieure de 6 à 12 mm (selon l'épaisseur de l'objet préparé).
Enfin, la masse est pressée et durcie par séchage à l'air.
Pour la couleur plus ou moins rouge/orangée, l'agent colorant à utiliser peut-être le minerai de fer directement ou l'oxyde de fer, qui sont mélangés à chaud avec le granit granulaire. S'il l’on veut conférer une dureté particulière aux objets formés à partir de la composition ci-dessus, il faut les placés dans du silicate de potassium (water glass) pendant une heure et soumettre à une chaleur de 150 ° C.
Procédé à privilégier pour les grandes masses comme les colonnes étant donné que le mélange pour l'intérieur (non visible) est de moindre cout et n'a nul besoin de granit en soi.
Plein de vocabulaire technique pas souvent interprété juste
Transmutations naturelles non radioactives.
Complet
à lire complet intrégral