239 liens privés
https://doi.org/10.1017/aaq.2020.100
Les fouilles menées sur trois sites esquimaux de la préhistoire tardive en Alaska arctique ont révélé la présence de perles de commerce en verre vénitien dans des contextes datés au radiocarbone, antérieurs à la découverte de l'hémisphère occidental par Christophe Colomb. La variété de perles, communément appelée "Early Blue" et "Ichtucknee Plain", a été confirmée par l'examen d'experts et l'analyse comparative par activation neutronique (INAA). Ces perles sont présentes sur des sites des Caraïbes, de la côte est de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Nord, et de la région des Grands Lacs, où elles se trouvent généralement sur des sites datant d'environ 1550 à 1750 après J.-C., bien que leur présence diminue jusqu'au début des années 1800. Les perles de cette variété n'ont pas été signalées auparavant en Alaska. Attribuées à la production vénitienne en raison de leur âge précolombien, ces perles remettent en question la chronologie actuellement acceptée pour le développement de leur méthodologie de production, leur disponibilité et leur présence sur le continent américain. En l'absence de communication transatlantique, la voie la plus probable par laquelle ces perles ont voyagé de l'Europe vers le nord-ouest de l'Alaska est celle de l'Eurasie et du détroit de Béring. Il s'agit du premier exemple documenté de la présence de matériaux européens indubitables dans des sites préhistoriques de l'hémisphère occidental à la suite d'un transport terrestre à travers le continent eurasien.
Selon l’hypothèse surprenante de deux archéologues américains, des perles en verre retrouvées en Alaska auraient fait le voyage jusqu’en Amérique depuis l’Europe, et ce avant la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb. Une théorie qui ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique.