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L’OMS doit décider de prolonger ou d'abandonner les négociations sur un traité pandémique - Le Temps
Le Temps
Temps fort, mardi 28 mai 2024 955 mots, p. 3
A l'OMS, un traité pandémique sur le balan
DÉFIS SANITAIRES L'Assemblée mondiale de la santé, qui s'est ouverte hier à Genève en présence de nombreux ministres de la Santé, dont Elisabeth Baume-Schneider, aura son heure de vérité aujourd'hui. La capacité de la planète à riposter à une future pandémie est en jeu
FINANCEMENTS
Les contributions volontaires (et non obligatoires) à l'OMS:
- Etats-Unis: 1,019 milliard de dollars
- Fondation Bill & Melinda Gates: 829 millions
- Allemagne: 621 millions
- Alliance Gavi: 481 millions
- Union européenne: 367 millions. (LT)
@StephaneBussard
Il fallait voir l'effervescence du Palais des Nations hier à Genève à l'occasion de l'ouverture de la 77e Assemblée mondiale de la santé (AMS). Ministres de la Santé - dont la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider -, experts, ONG, tous affairés à résoudre les grands problèmes de la santé globale. Les enjeux sanitaires mondiaux ne manquent pas. Mais pour l'heure, le principal objet qui aurait dû être soumis à l'AMS pour approbation, un traité pandémique, n'a pas obtenu dans les temps le consensus nécessaire après de longues tractations menées dans le cadre de l'Organe intergouvernemental de négociations. Un tel instrument juridique contraignant changerait la manière dont la planète se prépare et anticipe la riposte à une future pandémie.
Points de désaccord
Mais, explique Michel Kazatchkine, membre du Groupe d'experts indépendant pour la préparation et la réponse aux pandémies, il y a encore trop de « points de désaccord ». Les 194 Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne s'entendent pas sur le Système d'accès aux pathogènes et de partage des bénéfices (P-ABS). Ce dispositif faciliterait l'échange d'échantillons d'agents pathogènes et de données de séquences génétiques et permettrait une riposte plus rapide en termes de fabrication de vaccins et de traitements. Les Etats du Nord et du Sud butent aussi sur les transferts de technologie et leur financement, les questions de propriété intellectuelle relatives aux brevets.
Directeur général de l'OMS, l'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus reste néanmoins optimiste. Lors de son allocution hier à la tribune de l'ONU, il s'est dit confiant dans la capacité de la communauté internationale à faire aboutir les négociations sur un traité pandémique. Aujourd'hui, ce sera le moment de vérité: les Etats membres décideront s'ils prolongent le temps de négociation ou non. « Là où il y a une volonté, il y a un chemin, a relevé celui que les diplomates appellent affectueusement le docteur Tedros. Personne ne dit que le multilatéralisme est facile, mais il n'y a pas d'autre option. »
Ancienne coprésidente du Groupe d'experts indépendant, l'ex-première ministre néo-zélandaise Helen Clark appelle à constituer un nouveau bureau plus restreint de l'Organe de négociation pour revoir les éléments du projet de traité au sujet desquels le monde est encore très divisé. « Les Etats membres doivent négocier et adopter un accord avant la fin de cette année », martèle Helen Clark. Michel Kazatchkine va plus loin. Au vu de la nature très politique et très large des discussions sur un traité, cet ancien directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pense qu'il pourrait être utile de négocier les derniers articles controversés à New York. « Là, le sujet n'est plus purement sanitaire. Il touche à la géopolitique et à l'économie. »
Séquençage génomique
Professeur émérite à l'Université Georgetown à Washington et spécialiste de la santé globale, Lawrence Gostin estime impératif que la planète se dote d'un traité pandémique. « Il rendra le monde plus sûr et plus juste. Le projet de traité actuel présente de nombreux défauts, notamment le manque de mise en oeuvre et de redevabilité. Mais il serait bénéfique pour les pays du Nord et du Sud. Les premiers souhaitent un échange d'informations scientifiques en temps réel. C'est capital pour procéder à des alertes précoces en cas d'épidémie et un partage rapide d'échantillons d'agents pathogènes et de leur séquençage génomique. C'est nécessaire pour prévenir la propagation d'une épidémie, mais aussi pour faciliter la recherche et le développement de vaccins et de traitements salvateurs. »
Le directeur général de l'OMS appelle à un sursaut de la communauté internationale en matière de financement de la santé. « Même avant la pandémie de Covid-19, le monde était en retard par rapport aux Objectifs de développement durable (ODD « Santé et Bien-Etre »). Maintenant, c'est encore pire. » Pour ce qui est de l'OMS elle-même, Tedros Adhanom Ghebreyesus a exhorté les Etats membres à « renforcer et à équiper » l'OMS comme il se doit: « L'OMS est une organisation avec un mandat unique, avec une empreinte et une légitimité globale. Or son financement est fragmenté et imprévisible. Seules 17% des contributions des Etats membres sont obligatoires. Le reste est volontaire et tributaire de quelques donateurs ». Au début de l'OMS, poursuit le docteur Tedros, la proportion était inverse. Les contributions obligatoires constituaient l'essentiel du budget.
Pour rappeler le rôle central que joue son organisation dans la lutte contre de nombreuses maladies infectieuses et non transmissibles, il a cité l'ex-premier ministre britannique Gordon Brown: « Si l'OMS n'existait pas, il faudrait l'inventer. » L'OMS doit présenter cette semaine son programme de travail pour la période 2025-2028. Elle a besoin de 11,1 milliards de dollars pour le financer. Pour ce faire, elle a l'intention de lancer un nouveau « cycle d'investissement » en faisant appel à une très large palette de donateurs, en particulier des fondations. L'espoir est de lever ainsi déjà 7 milliards de dollars.
Illustration(s) :
En ouvrant l'Assemblée mondiale de la santé hier à Genève, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a plaidé pour que les 194 membres de l'OMS continuent à négocier un accord anti-pandémies et a promis que Berne s'engagerait pour un « résultat significatif » . (27 MAI 2024/SALVATORE DI NOLFI/EPA)
Le Temps
International, lundi 27 mai 2024 996 mots, p. 6
Le préoccupant échec d'un traité pandémique
DIPLOMATIE Ce devait être le point fort de la 77e Assemblée mondiale de la santé qui s'ouvre aujourd'hui à Genève. Les 194 Etats membres de l'OMS devaient approuver un projet d'accord pour éviter que le monde ne revive le traumatisme du Covid-19. Ils n'ont pas réussi à s'entendre
page 6
@StephaneBussard
Elle aurait dû être l'apothéose d'un processus de négociations de deux ans qui avait été entamé à la suite du traumatisme causé par la pandémie de Covid-19. La 77e Assemblée mondiale de la santé (AMS) s'ouvre aujourd'hui à Genève sur un constat d'échec. Les 194 Etats membres de l'OMS n'ont pas réussi à s'entendre sur un accord/traité pandémique. Vendredi, l'Organe intergouvernemental de négociation (INB) a dû se rendre à l'évidence: il restait trop de points de désaccords pour aller de l'avant. Directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus ne perd toutefois pas espoir: « De grands progrès ont été faits durant ces négociations, mais il y a encore des défis à relever. Nous devons utiliser l'Assemblée mondiale de la santé pour nous redonner de l'énergie et finir le travail, à savoir présenter au monde un accord pandémique emblématique d'une génération. »
Lettre du président d'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa
Un diplomate occidental qui souhaite garder l'anonymat s'inquiétait cette semaine de l'attitude de certaines délégations qui « ont joué la montre pendant des mois en ne mettant absolument rien sur la table. Elles s'étonnent aujourd'hui que le temps de négociation soit trop court. »
Les diplomates et experts de la santé globale se posent désormais une question cruciale: l'AMS va-t-elle prolonger les délais pour négocier un tel instrument? « C'est vital, relève un diplomate occidental, sans quoi on risque de perdre la dynamique du moment. » A observer le climat qui a régné au cours de cette dernière semaine, l'échec (momentané) ne devrait pas surprendre. Mardi 20 mai, le président d'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, s'est fendu d'une lettre adressée aux principales institutions et aux décideurs africains qui révèle le fossé qui perdure entre le Nord et le Sud. Publiée par le site Geneva Health Files, la missive ne laisse planer aucun doute: le chef d'Etat sud-africain exhortait dans le document les Etats africains à rester unis derrière leurs revendications. A ses yeux, le projet d'accord ne répondait pas à la demande d'équité formulée par l'Union africaine. Sans cela, écrit Cyril Ramaphosa, « l'Afrique ne sera pas capable d'accéder aux vaccins, aux diagnostics et traitements nécessaires quand arrivera une nouvelle pandémie. Elle ne sera pas capable de financer, de soutenir techniquement et de tenir les obligations prévues dans le projet d'accord. »
La lettre de Ramaphosa est intervenue à un moment où le front uni africain était en train de se fissurer. Quelques pays dont l'Ethiopie, le Botswana, le Kenya et... l'Afrique du Sud ont eu des discussions en marge avec l'Union européenne et les Etats-Unis pour « négocier un compromis ». Cette démarche une fois révélée a fâché plusieurs délégations africaines. Cet épisode met en lumière les deux dossiers sur lesquels on n'arrive pas à s'entendre: le financement des dispositifs à mettre en place pour mieux préparer et riposter à une future pandémie ainsi que les détails des transferts de technologie. Pour l'heure, plusieurs fonds existent: Gavi (Alliance du vaccin), le Fonds mondial de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Fonds pandémique de la Banque mondiale, Unitaid. Ces prochains temps, ces fonds vont devoir être reconstitués. Ce serait l'occasion de mieux les coordonner. Mais certains pays du Sud préfèrent à ces différentes méthodes de financement un fonds spécifique pour les pandémies.
Un autre objet de négociation demeure très controversé: la volonté d'insérer dans un traité la notion d' « une seule santé » qui lie la santé humaine, animale et l'environnement. Là aussi, les divergences sont principalement entre le Nord et le Sud, l'Union européenne poussant à l'adoption du concept qui, selon elle, se justifie d'autant plus qu'avec le changement climatique et la déforestation, la proximité entre l'être humain et l'animal exacerbe le risque de transmission de virus. Enfin le partage de pathogènes (P-ABS), qui ferait sens pour mieux répondre à une pandémie en développant rapidement des vaccins ou des traitements, n'est pas une priorité pour tous les pays. Avec une telle obligation, certains Etats craignent une ingérence trop grande dans leur souveraineté sanitaire.
« Il n'y aura pas de seconde chance »
Sur la question des brevets, la revendication du Sud de les lever en cas de pandémie continue de ne pas passer chez les pays industrialisés dotés d'une forte industrie pharmaceutique. Ces derniers sont prêts à faciliter la création d'infrastructures locales pour pouvoir produire localement des vaccins ou traitements. Mais ils refusent de céder sur la levée des brevets. « Une telle mesure, relève un expert, serait inefficace sans les installations de développement de vaccins et sans personnel qualifié. »
Les tensions géopolitiques ont pesé sur les négociations. Aujourd'hui, l'AMS est face à un choix crucial: elle peut juger que poursuivre les négociations ne mènera nulle part au vu des fortes divergences qui persistent entre Etats. Ce serait un cuisant échec, car il ne fait aucun doute qu'un accord ou traité pandémique améliorerait la capacité de la planète à mieux préparer et à riposter à une nouvelle pandémie. Comme le soulignait dans nos colonnes Suerie Moon, codirectrice du Global Health Centre à l'Institut de hautes études internationales et du développement, il n'y aura pas de « deuxième chance ». Il faut négocier maintenant. Coprésident du bureau de l'Organe intergouvernemental de négociation, le Néerlandais Roland Driece garde espoir: selon lui, les 194 Etats membres de l'OMS restent convaincus qu'il faut continuer à négocier.
Au siège de l'OMS, on se console avec les adaptations qui ont été apportées au Règlement sanitaire international (RSI) qui seront soumises à l'approbation de la 77e Assemblée mondiale de la santé. Mais là aussi, une incertitude demeure: le RSI et le projet d'accord pandémique étant étroitement liés, un échec du second pourrait entraîner un échec du premier.
Les tensions géopolitiques ont pesé sur les négociations
Le Temps
International, samedi 11 mai 2024 2587 mots, p. 5
Un traité pandémique difficile à négocier
STÉPHANE BUSSARD
SANTÉ GLOBALE Les 194 Etats membres de l'OMS ont achevé vendredi un neuvième round de négociations pour doter la planète de mécanismes permettant de mieux anticiper une future pandémie. Mais le projet provisoire est très dilué et déçoit nombre de spécialistes
En Suisse, une vague de résistance à un accord international
CRAINTES Les organisations Pro Suisse, Mass-Voll et des élus de l'UDC estiment que le projet de convention négocié à l'OMS limiterait les droits fondamentaux de la Confédération. Au même titre que la loi sur les pandémies
Le traité pandémique qui est en train d'être négocié à l'OMS à Genève suscite une levée de boucliers en Suisse, notamment auprès des milieux qui ont fait de la souveraineté du pays leur cheval de bataille. Les organisations Mass-Voll, Pro Suisse et des élus de l'UDC s'érigent contre un instrument juridique qu'ils jugent incompatible avec l'indépendance de la Confédération en matière de politique sanitaire.
Elles l'ont déjà fait savoir lors d'une manifestation à Berne en avril. Membre de l'association Mass-Voll et docteur en droit zurichois, Markus Zollinger est le premier à ruer dans les brancards. Pour lui, le traité pandémique n'est pas le seul problème.
Il inclut aussi dans ses critiques le Règlement sanitaire international, la bible opérationnelle de l'OMS: « Le traité pandémique, le RSI et la révision de la loi (suisse) sur les épidémies vont tous dans la même direction. Ils visent à abaisser les limites du droit de nécessité et à permettre de le mettre en oeuvre beaucoup plus rapidement. »
A ses yeux, l'OMS « devrait se limiter à ce qu'elle était par le passé, à savoir une organisation qui fournit des informations aux Etats membres. Lors de la crise du Covid-19, les informations de Chine ou d'Italie ont finalement bien circulé. Cependant, elles ont été manipulées pour créer au sein de la population des peurs exagérées. » Et Markus Zollinger d'ajouter: « L'OMS ne doit aucunement émettre des recommandations qui deviennent rapidement des directives. Elle ne doit pas non plus devenir l'instance principale de gestion d'une pandémie. Il n'est pas non plus approprié de chercher à renforcer financièrement l'OMS. »
« Devenue très autocratique » Président et fondateur de Mass-Voll, Nicolas Rimoldi n'est pas moins véhément: « Avec son traité pandémique et le RSI, l'OMS veut déterminer la politique sanitaire à suivre. Elle veut nous imposer ses vérités. Ce n'est pas acceptable. Comme l'a lui-même souligné l'ex-conseiller fédéral Ueli Maurer lors d'une manifestation des Amis de la Constitution en Argovie, il n'y a de fait pas eu de pandémie. Je milite personnellement pour une abolition de l'organisation qui est devenue très autocratique. » L'OMS a pourtant des critères précis pour déterminer s'il y a pandémie ou non. Avec le Covid-19, il est vite devenu évident que le terme était bien choisi, le SARS-CoV-2 touchant une large part de la population mondiale sur plusieurs continents. Codirectrice du Global Health Centre à l'IHEID, Suerie Moon s'inscrit en faux contre cette vision de l'OMS: « Aucune équipe d'enquête ne pourra spontanément aller investiguer un pays touché par une nouvelle épidémie. Quant à la capacité de l'OMS à imposer des confinements, elle n'existe pas. » Nicolas Rimoldi, qui relève qu'il a failli perdre sa soeur et sa mère en raison de vaccins anti-covid, le souligne. « Nous sommes en contact avec des partis antimondialistes de Bulgarie, de Hongrie qui sont chacun la troisième force dans leur parlement national et des autres parties dans tout l'Europe. Notre mouvement ne cesse de s'agrandir. Nous organisons deux nouvelles manifestations, le 25 mai à Berne et le 1er juin sur la place des Nations à Genève. » S. B.
page 5
@StephaneBussard
C'est sans doute une photographie réaliste de l'état actuel du multilatéralisme. L'Organe intergouvernemental de négociation (INB) chargé d'élaborer un projet de traité (convention-cadre) sur la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies vient d'achever vendredi son neuvième cycle. Objectif: développer un instrument juridique en partie contraignant visant à mieux anticiper l'émergence et les conséquences d'une nouvelle épidémie d'importance.
Créé en décembre 2021, l'INB incarne tous les espoirs nourris par les spécialistes de la santé globale de doter la planète de mécanismes qui permettent d'éviter une catastrophe sanitaire et par là économique et sociale telle qu'on l'a vécue lors de la pandémie de Covid-19.
Vendredi, les mines étaient plutôt sombres à l'OMS. Les divergences entre Etats sont encore criantes. Certains d'entre eux se disent prêts à négocier encore lors du week-end de Pentecôte, d'autres à se contenter de ce qu'ils ont. Le projet de traité devrait se passer pour l'heure d'un article promouvant le partage de pathogènes (P-ABS) et du concept de « une seule santé » qui lierait la santé humaine, animale et végétale que les Européens souhaitaient à tout prix. Une source avertie proche des négociateurs le souligne: « C'est très décevant et inquiétant. Le langage qui figure dans le projet d'accord est très dilué. Si on patine, c'est aussi parce qu'il n'y a aucun leadership et aucune volonté politique. »
Ces efforts répondent pourtant à une évidence: il y aura certainement une nouvelle pandémie dans un futur plus ou moins proche. Les alertes récentes relatives à la propagation du virus H5N1 parmi les animaux et du Mers-Cov, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient qui vient d'émerger en Arabie saoudite, sont la preuve qu'il y a nécessité de doter le monde d'instruments plus robustes pour faire face à une crise sanitaire de ce type.
Les lacunes dans la préparation et la riposte au Covid-19 ont été béantes: manque de masques de protection, fermetures chaotiques des frontières, partage insuffisamment rapide des informations sur l'émergence d'une épidémie, accès très limités aux vaccins, diagnostics et traitements pour nombre de pays du Sud.
Financement confus
Quatre ans après le début de la pandémie, a-t-on tiré les leçons de cet épisode qui a tué, selon les chiffres de l'OMS, au moins 7 millions de personnes dans le monde, sans doute beaucoup plus? En 2005, après l'épidémie de SRAS, l'OMS et ses Etats membres avaient réagi à l'impréparation en renforçant le Règlement sanitaire international (RSI), la bible de la régulation de la santé globale. Aujourd'hui, va-t-on assister, du 27 mai au 1er juin à Genève, lors de l'Assemblée mondiale de la santé (AMS), à l'adoption d'un traité (ou d'une convention) pandémique marquant lui aussi d'une pierre blanche le chemin vers la mise en place d'un système sanitaire international plus efficace?
On ne semble pas en prendre le chemin, mais c'est l'espoir que nourrissent Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale de l'Université de Genève, et Michel Kazatchkine, ex-directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et ex-envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le sida/VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale. Tous deux espéraient encore il y a peu voir dans le texte du traité les éléments suivants: « Il faudrait octroyer la possibilité pour l'OMS d'envoyer des missions d'inspection indépendantes en cas d'alerte dans un ou plusieurs pays. Aujourd'hui, l'OMS doit demander l'autorisation à ses Etats membres avant de déployer de telles missions. L'organisation onusienne de la santé doit négocier avec le pays hôte la composition et les conditions de telles missions, perdant en cela du temps mais aussi de l'indépendance et de l'impartialité. » Et les deux professeurs d'ajouter: « Il existe d'autres traités internationaux, par exemple ceux concernant la non-prolifération des armes nucléaires ou chimiques, qui permettent aux agences chargées de leur mise en oeuvre et de leur suivi de mener des missions d'inspection en toute indépendance auprès des pays signataires. Nous ne comprenons pas pourquoi la menace pandémique ne serait pas traitée de façon analogue par la communauté internationale. »
Influence des multinationales
Pour Antoine Flahault et Michel Kazatchkine, sont aussi nécessaires des mécanismes permettant le transfert de technologies tant dans les domaines de la recherche, du développement et de la production de tests diagnostiques, des traitements et des vaccins en cas d'émergence infectieuse conduisant à une menace pandémique.
Suerie Moon, codirectrice du Global Health Centre à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), a suivi de près l'évolution du projet de traité. « Les engagements prévus en termes de transferts de technologies et de partage des pathogènes constituent un progrès. Mais au niveau du financement des mécanismes de préparation et de riposte, tout n'est pas clair. Nous avons aujourd'hui un nombre considérable d'institutions internationales qui s'occupent du financement: les banques régionales de développement, GAVI, la Banque mondiale, etc. On parle même de la création d'un fonds nouveau à l'OMS pour combler les failles qui existent encore. Il manque toutefois de la transparence, de la cohérence entre ces différentes sources de financement. »
Le texte de l'accord ou du traité sera-t-il suffisamment fort pour que le monde soit mieux armé face à une future pandémie? Suerie Moon met en garde: « Après le caractère traumatique du Covid-19, le soufflé est un peu retombé. Nombre d'Etats membres de l'OMS se sont retranchés dans leurs vieilles positions. Or pour moi, c'est clair: il y a encore un « momentum ». Mais après le 1er juin, la fenêtre va se fermer. Si la 77e AMS n'adopte pas un traité, même imparfait, je crains qu'il n'y ait pas d'autres occasions d'avoir un document qui renforce la préparation à une pandémie. Il n'y aura pas de seconde chance. »
Même si les Etats s'entendent sur un accord pandémique, tout n'est pas gagné pour autant. Suerie Moon le relève: « Actuellement, deux textes sont négociés: celui d'un accord pandémique et le Règlement sanitaire international. Tous deux répondent à des dynamiques différentes, mais ils sont très interconnectés. Certains Etats en développement le disent sans ambages: ayant des réserves sur des questions comme le partage d'informations sur les pathogènes ou sur la surveillance épidémique, ils ne voteront pas pour une adaptation du RSI s'il n'y a pas de traité pandémique. »
Il reste que tous les experts de santé globale ne sont pas convaincus par l'état du projet de traité. C'est le cas de Nicoletta Dentico, responsable du programme Santé globale auprès de la Society for International Development. « Vouloir tout négocier en deux ans est irréaliste. Il a fallu plus de cinq ans à l'OMS pour aboutir à la Convention-cadre pour la lutte antitabac. Les mécanismes de négociations sont par ailleurs très approximatifs et confus. On négocie de façon très fragmentée, on défend tel ou tel article, mais on n'a pas une vision holistique de ce qu'on aimerait atteindre. On sent enfin la pression de finir les travaux avant que Donald Trump ne revienne éventuellement à la Maison-Blanche. » Coprésidente du Geneva Global Health Hub (G2H2), l'Italienne regrette que le texte de l'accord pandémique ne soit pas suffisamment contraignant. « Je vois par ailleurs une grande faiblesse du futur traité: il n'y a aucune clause de sauvegarde de l'intérêt de la santé publique par rapport aux intérêts industriels des entreprises pharmaceutiques, de la technologie et de l'alimentaire. On camoufle dans ce texte l'emprise d'un secteur privé dérégulé. »
Nicoletta Dentico se dit aussi déçue par le fait que la levée d'éventuels brevets relatifs aux vaccins et traitements ne sera possible que sur une base volontaire. Economiste et membre du Conseil mondial de suivi de la préparation à une pandémie, un organisme co-créé par l'OMS et la Banque mondiale, l'Indienne Jayati Ghosh le déclarait dans nos colonnes: « L'accord pandémique actuellement négocié ne mènera nulle part. [...] Cet accord ne créera pas les conditions permettant d'éviter une prochaine pandémie. » Et Jayati Gosh d'ajouter: « Les multinationales ont une nouvelle fois réussi à influencer la teneur du document. »
Pour ce qui est du concept de « une seule santé », Antoine Flahault et Michel Kazatchkine s'étonnent de voir qu'il pourrait passer à la trappe. Cette approche « n'est ni une idéologie d'inspiration néocolonialiste, ni une nouvelle mode occidentale. Elle s'appuie sur des bases scientifiques. Dans son principe, cette approche vise à créer des ponts entre la santé humaine, la santé animale et l'environnement. Ces ponts sont nécessaires pour construire dans le domaine des émergences infectieuses, car plus de 70% d'entre elles sont d'origine animale et le dérèglement climatique joue un rôle clé tant dans l'émergence que dans la propagation des agents infectieux. »
« On camoufle dans ce texte l'emprise d'un secteur privé dérégulé »
NICOLETTA DENTICO, SOCIETY FOR INTERNATIONAL DEVELOPMENT
En Suisse, une vague de résistance à un accord internationalCRAINTES Les organisations Pro Suisse, Mass-Voll et des élus de l'UDC estiment que le projet de convention négocié à l'OMS limiterait les droits fondamentaux de la Confédération. Au même titre que la loi sur les pandémiesLe traité pandémique qui est en train d'être négocié à l'OMS à Genève suscite une levée de boucliers en Suisse, notamment auprès des milieux qui ont fait de la souveraineté du pays leur cheval de bataille. Les organisations Mass-Voll, Pro Suisse et des élus de l'UDC s'érigent contre un instrument juridique qu'ils jugent incompatible avec l'indépendance de la Confédération en matière de politique sanitaire. Elles l'ont déjà fait savoir lors d'une manifestation à Berne en avril. Membre de l'association Mass-Voll et docteur en droit zurichois, Markus Zollinger est le premier à ruer dans les brancards. Pour lui, le traité pandémique n'est pas le seul problème. Il inclut aussi dans ses critiques le Règlement sanitaire international, la bible opérationnelle de l'OMS: « Le traité pandémique, le RSI et la révision de la loi (suisse) sur les épidémies vont tous dans la même direction. Ils visent à abaisser les limites du droit de nécessité et à permettre de le mettre en oeuvre beaucoup plus rapidement. » A ses yeux, l'OMS « devrait se limiter à ce qu'elle était par le passé, à savoir une organisation qui fournit des informations aux Etats membres. Lors de la crise du Covid-19, les informations de Chine ou d'Italie ont finalement bien circulé. Cependant, elles ont été manipulées pour créer au sein de la population des peurs exagérées. » Et Markus Zollinger d'ajouter: « L'OMS ne doit aucunement émettre des recommandations qui deviennent rapidement des directives. Elle ne doit pas non plus devenir l'instance principale de gestion d'une pandémie. Il n'est pas non plus approprié de chercher à renforcer financièrement l'OMS. » « Devenue très autocratique » Président et fondateur de Mass-Voll, Nicolas Rimoldi n'est pas moins véhément: « Avec son traité pandémique et le RSI, l'OMS veut déterminer la politique sanitaire à suivre. Elle veut nous imposer ses vérités. Ce n'est pas acceptable. Comme l'a lui-même souligné l'ex-conseiller fédéral Ueli Maurer lors d'une manifestation des Amis de la Constitution en Argovie, il n'y a de fait pas eu de pandémie. Je milite personnellement pour une abolition de l'organisation qui est devenue très autocratique. » L'OMS a pourtant des critères précis pour déterminer s'il y a pandémie ou non. Avec le Covid-19, il est vite devenu évident que le terme était bien choisi, le SARS-CoV-2 touchant une large part de la population mondiale sur plusieurs continents. Codirectrice du Global Health Centre à l'IHEID, Suerie Moon s'inscrit en faux contre cette vision de l'OMS: « Aucune équipe d'enquête ne pourra spontanément aller investiguer un pays touché par une nouvelle épidémie. Quant à la capacité de l'OMS à imposer des confinements, elle n'existe pas. » Nicolas Rimoldi, qui relève qu'il a failli perdre sa soeur et sa mère en raison de vaccins anti-covid, le souligne. « Nous sommes en contact avec des partis antimondialistes de Bulgarie, de Hongrie qui sont chacun la troisième force dans leur parlement national et des autres parties dans tout l'Europe. Notre mouvement ne cesse de s'agrandir. Nous organisons deux nouvelles manifestations, le 25 mai à Berne et le 1er juin sur la place des Nations à Genève. » S. B.
ONU - propose de prendre le contrôle du système financier mondial. Avec l'aide de Bill Gates.
L'ONU a parrainé le "Panel de haut niveau sur la coopération numérique", avec la Fondation Gates & Jack Ma, créateur du système chinois de crédit social.
Proposition d'un "organe faîtier" pour prendre en charge l'ensemble du système financier afin de "renforcer sa cohérence et d'aligner ses priorités sur son agenda 2030".
Réunion selon la formule Arria du Conseil de sécurité de l'ONU organisée par la Fédération de Russie sur le thème "Menaces contre la paix et la sécurité internationales émanant d'activités militaires biologiques dans les régions du monde", 6 avril 2022
©UN Web TV
« Aujourd'hui, 54% de la population mondiale vit dans les zones urbaines, une proportion qui devrait passer à 66% en 2050 », a indiqué le service des populations du Département des affaires économiques et sociales de l'ONU dans l'édition 2014 du rapport sur les perspectives de l'urbanisation.
6 avril 2022
Déclaration du premier représentant permanent adjoint, Dmitry Polyanskiy, à la réunion Arria-formula des membres du CSNU "Menaces pour la paix et la sécurité internationales émanant des activités biologiques militaires dans les régions du monde".
Chers collègues,
Merci de participer à l'événement que nous accueillons aujourd'hui.
Cette réunion Arria-formula du Conseil de sécurité est la prochaine d'une série de discussions sur les activités biologiques militaires sur le territoire de l'Ukraine que nous avons eues récemment au Conseil.
Comme vous le savez tous, depuis que nous avons déclaré qu'à de nombreuses reprises, au cours de l'opération militaire spéciale en Ukraine, le ministère russe de la Défense a découvert des preuves que les autorités ukrainiennes, soutenues et directement parrainées par le ministère américain de la Défense, mettaient en œuvre des projets et des expériences dangereuses dans le cadre d'un programme biologique militaire. Ces activités ont été menées sur le territoire ukrainien, au milieu de l'Europe de l'Est et à proximité des frontières russes pendant de nombreuses années, ce qui constitue une menace directe pour la sécurité biologique de notre pays et de la région.
Ces conclusions sont très alarmantes. Elles montrent clairement que le risque pour la paix et la sécurité internationales émanant de ces activités en violation de la Convention sur les armes biologiques est réel. Aucun pays, ni en Europe, ni en Asie, ni en Afrique, ni en Amérique latine, n'est à l'abri, car les menaces biologiques résultant de l'utilisation d'armes biologiques ne respectent aucune frontière. C'est pourquoi les armes biologiques sont considérées comme l'une des méthodes de guerre les plus horribles et les plus inhumaines.
L'utilisation de méthodes bactériologiques de guerre a déjà été interdite en 1925, avec l'adoption du Protocole de Genève concernant la prohibition d'emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques. En 1975 est entrée en vigueur la Convention sur les armes biologiques (CIAB), qui interdit la mise au point, la production et le stockage d'armes bactériologiques (biologiques) et toxiques.
Les États-Unis mènent des activités biologiques militaires en dehors du territoire national dans de nombreux pays et régions du monde. L'Ukraine n'est qu'un exemple parmi d'autres. Ces activités manquent de transparence puisque les États-Unis refusent de fournir toute information à leur sujet : en particulier, quelles sont les intentions réelles de la partie américaine dans ces projets et la relation de ces activités avec le ministère américain de la défense, et pourquoi le Pentagone est si profondément impliqué.
Parallèlement, les États-Unis, bien qu'étant l'un des gouvernements dépositaires de la Convention sur les armes biologiques, ont rejeté en 2001 et, depuis lors, s'opposent exclusivement à l'élaboration d'un protocole juridiquement contraignant à la Convention sur les armes biologiques, doté d'un mécanisme de vérification efficace.
Nous sommes très inquiets à ce sujet et nous pensons que la communauté internationale doit rester vigilante. Les pays en développement sont particulièrement vulnérables et doivent être protégés contre la menace de devenir un territoire pour des expériences biologiques dangereuses.
J'ai le plaisir de vous présenter aujourd'hui nos informateurs qui possèdent une expertise exceptionnelle sur les questions liées à la "biologie" militaire, sont largement connus du grand public et déploient des efforts incessants pour informer la communauté internationale sur la situation réelle des laboratoires biologiques dans le monde.
Notre premier intervenant n'a pas besoin d'être présenté. Nous avons l'honneur d'accueillir le général Igor Kirillov, commandant en chef de la défense radiologique, chimique et biologique des forces armées russes. Je suis sûr que son visage vous est très familier et que vous avez entendu son nom lors des briefings sur la situation en Ukraine. Le général Kirillov n'a pas son pareil pour connaître l'évolution réelle de la situation sur le terrain. L'équipe qu'il dirige a préparé une présentation détaillée et factuelle. C'est une occasion rare d'apprendre tout cela d'une manière aussi systématique et de première main. Comme son emploi du temps est extrêmement chargé, il nous a envoyé une vidéo préenregistrée avec sa présentation.
Notre deuxième intervenant est une journaliste indépendante de Bulgarie, Dilyana Gaytandzhieva. Elle est également correspondante au Moyen-Orient et fondatrice de Arms Watch. Ces dernières années, elle a publié une série de rapports révélateurs sur les livraisons d'armes aux terroristes en Syrie, en Irak et au Yémen. Son travail actuel se concentre sur la documentation des crimes de guerre et des exportations illicites d'armes vers les zones de guerre du monde entier.
C'est une dame courageuse, qui a été la première journaliste européenne à soulever la question des biolaboratoires financés par le Pentagone dès 2018 et à diffuser un documentaire sur l'un de ces biolaboratoires en Géorgie. Je tiens à souligner qu'elle a étudié cette question bien avant que la discussion de l'ONU sur ce sujet ne commence.
Nous sommes également très heureux d'accueillir aujourd'hui M. Arkadiy Mamontov, un journaliste et animateur de télévision russe renommé. Il a été très modeste lors de la présentation de sa biographie, où il a simplement déclaré qu'il était "engagé dans le journalisme d'investigation". Mais je peux vous dire qu'en Russie, Arkadiy Mamontov est un nom connu de tous. Il produit depuis des décennies des documentaires qui ouvrent les yeux, sur un large éventail de sujets sérieux et urgents. Il est l'un des patriarches du journalisme d'investigation en Russie. Et nous sommes très heureux de l'avoir avec nous aujourd'hui.
Nous espérons que nos exposés nous aideront tous à améliorer et à élargir l'optique des discussions sur cette question au sein des Nations unies.
Posté le 21 avril, 2022 par M. K. BHADRAKUMAR
Les oiseaux migrateurs de la destruction massive
L'albatros, célèbre oiseau migrateur, est aussi un oiseau amoureux. Il est connu pour être monogame, formant un lien à long terme avec un partenaire qui est rarement rompu. Les couples accouplés ne se séparent jamais avant la mort de l'un des deux oiseaux.
Le 6 avril, le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu un événement extraordinaire sous la rubrique "Réunion selon la formule Arria sur la sécurité biologique" concernant les activités biologiques dans des pays comme l'Ukraine. Comme on pouvait s'y attendre, les représentants des États-Unis et du Royaume-Uni ne se sont pas présentés à l'événement et les médias occidentaux ont également occulté les débats. Mais cela n'enlève rien à la signification profonde de ce qui s'est passé.
Le point culminant des débats du Conseil de sécurité, qui ont duré plus de deux heures, a été la révélation par le général Igor Kirillov, chef des forces de défense contre les radiations, les produits chimiques et biologiques des forces armées russes, que Washington est en train de créer des laboratoires biologiques dans différents pays et de les relier à un système unifié.
Il a déclaré que les États-Unis ont dépensé plus de 5 milliards de dollars dans des programmes biologiques militaires depuis 2005 et a précisé que dans les seuls territoires limitrophes de la Russie et de la Chine, une soixantaine d'installations ont été modernisées au cours de cette période. Le réseau ukrainien de laboratoires, conçu pour mener des recherches et surveiller la situation biologique, comprend 30 installations réparties sur 14 sites peuplés.
Des matériaux hautement sensibles provenant des laboratoires biologiques ukrainiens ont été exportés vers les États-Unis début février, juste avant le début de l'opération spéciale russe, et le reste a reçu l'ordre d'être détruit de peur de tomber entre les mains des Russes. Mais la dissimulation n'a été que partiellement réussie. En effet, la Russie est en possession de preuves hautement incriminantes.
Auparavant également, la Russie avait publié un certain nombre de documents relatifs aux activités militaires biologiques du Pentagone, qui pointaient vers un projet mondial visant à installer des laboratoires biologiques dans des pays rivaux dans le but de développer des armes virales ciblées contre ces pays.
Les actes de la conférence du Conseil de sécurité du 6 avril sont dans le domaine public et sont accessibles. Voir la vidéo ci-dessous :
https://www.youtube.com/watch?v=Gu6fUrbjHeU
https://russiaun.ru/en/news/arria_060422
La Russie a formulé des allégations spécifiques, pointant du doigt :
- Le financement par le Pentagone des bio-laboratoires en Ukraine ;
- L'emplacement de ces laboratoires biologiques (pas seulement en Ukraine mais dans 36 pays du monde) ;
- Les maladies et épidémies sur lesquelles des travaux de recherche sont en cours, en se concentrant sur les moyens de leur diffusion, les pays où ils sont testés (même à l'insu des gouvernements de ces pays) ; et, bien sûr,
- les expériences relatives au coronavirus (et aux chauves-souris utilisées pour transmettre ce virus).
Cependant, les États-Unis ont jusqu'à présent refusé catégoriquement d'accepter toute supervision et vérification de ces preuves à charge et ont fait obstruction à la demande d'un mécanisme de vérification. Il est peu probable que les États-Unis autorisent un processus de vérification international susceptible de les exposer comme se livrant à des crimes contre l'humanité - bien qu'il existe des cadres appropriés, notamment la Convention sur les armes biologiques (CIAB) et l'ONU, pour entendre les éclaircissements du pays concerné de manière équitable et impartiale.
Une "découverte" stupéfiante sur laquelle les forces russes en Ukraine sont tombées est l'utilisation d'oiseaux numérotés par les laboratoires financés par le Pentagone. Cela sort presque de la science-fiction et Sir Alfred Hitchcock aurait pu en faire un film épique où la tromperie se mêle à l'innocence et où la cruauté de l'homme envers la nature devient insupportablement grotesque. Le projet fonctionne comme suit :
Pour commencer, le Pentagone accède aux données scientifiques disponibles auprès de spécialistes de l'environnement et de zoologistes après avoir étudié la migration des oiseaux et les avoir observés au fil des saisons, en rapport avec le chemin que ces oiseaux empruntent chaque année dans leur voyage saisonnier d'un pays à l'autre et même d'un continent à l'autre.
Sur la base de ces données, des groupes d'oiseaux migrateurs sont capturés, numérisés et on leur attache des capsules de germes qui portent une puce à contrôler par ordinateur. Ces oiseaux sont ensuite relâchés dans les troupeaux d'oiseaux migrateurs des pays cibles envers lesquels les services secrets américains ont des intentions malveillantes.
Bien entendu, ces oiseaux migrateurs parcourent de grandes distances. L'albatros errant, par exemple, est connu pour migrer sur au moins 8500 km vers l'est à travers le Pacifique Sud jusqu'à la côte de l'Amérique du Sud, et de nombreux albatros timides migrent vers l'ouest à travers l'océan Indien jusqu'à la côte de l'Afrique du Sud.
Pendant le long vol des oiseaux qui ont été numérisés dans les laboratoires biologiques du Pentagone, leur mouvement est suivi pas à pas au moyen de satellites et leur localisation exacte est déterminée. L'idée est que si l'administration Biden (ou la CIA) a besoin d'infliger des dommages, disons à la Russie ou à la Chine (ou à l'Inde, d'ailleurs), la puce est détruite lorsque l'oiseau se trouve dans leur ciel.
En clair, il faut tuer l'oiseau porteur de l'épidémie. Malheureusement, je repense au roman de l'auteur américain Harper Lee To Kill a Mocking Bird, l'histoire obsédante de l'innocence détruite par le mal.
https://www.bookishelf.com/book-review-to-kill-a-mockingbird-by-harper-lee/
Pour revenir à la réalité, une fois que l'oiseau "numérisé" est tué et que la capsule de germes qu'il transporte est libérée, la maladie se propage dans le pays "X" ou "Y". Cela devient une méthode très rentable pour nuire à un pays ennemi sans qu'il soit nécessaire de recourir à la guerre, au coup d'État ou à la révolution de couleur.
Les Russes ont fait la déclaration choquante qu'ils sont en fait en possession de ces oiseaux migrateurs numérisés dans les laboratoires biologiques du Pentagone.
Le droit international interdit expressément de numéroter les oiseaux migrateurs parce qu'ils sillonnent librement le ciel bleu et l'air d'autres pays. En leur fournissant des germes, ces oiseaux deviennent des armes de destruction massive. Quelle ingéniosité humaine ! Mais les Etats-Unis bénéficient d'une immunité totale vis-à-vis du droit international.
En fin de compte, seuls les services secrets américains - et le président Biden, peut-être, s'il s'en souvient - sauraient où tous les humains ont été infectés jusqu'à présent au cours de ce siècle par les oiseaux de destruction massive. Le virus Ebola qui a dévasté l'Afrique était-il un test et un précurseur des choses à venir ?
Qu'en est-il du Covid-19, dont on sait qu'il provient de laboratoires financés et administrés par les États-Unis ? Il est très probable que les États-Unis aient pu utiliser des oiseaux migrateurs pour tuer des citoyens chinois. Il est clair que les États-Unis, dans leur désespoir d'inverser leur déclin mondial, mettent tout en œuvre pour restaurer leur hégémonie dans un ordre mondial qui se dirige inexorablement vers la multipolarité.
Autres traductions:
https://entredeuxguerres.fr/2022/04/21/oiseaux-migrateurs-de-destruction-massive/
https://arretsurinfo.ch/des-oiseaux-migrateurs-de-destruction-massive/
https://www.profession-gendarme.com/ukraine-les-oiseaux-de-destruction-massive/
"Violations importantes"
Selon le quotidien dominical, le rapporteur spécial de l'ONU craint que "l'application de cette loi ne conduise à des violations importantes des droits humains et des droits fondamentaux". Dans leur forme actuelle, les mesures antiterroristes envisagées ne sont ni compatibles avec la Convention européenne des droits de l'homme, ni avec la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant.
Selon la porte-parole du DFJP, le Conseil fédéral n'a pourtant pas proposé l'un des points controversés, l'instauration d'un placement sécurisé pour les terroristes potentiels (GUG). Une telle mesure, introduite par le Parlement, ne pourrait pas être mise en œuvre. Il ressort en effet d'une expertise commandée par les cantons que, contrairement à l'assignation à une propriété, le placement sécurisé ne serait pas conforme à la Convention européenne des droits de l'homme.
Terroriste potentiel, une notion vague
À la mi-mai, la commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe avait déjà critiqué le projet de loi dans une lettre adressée à la commission parlementaire de la politique de sécurité du Conseil national. Dunja Mijatovic estimait que plusieurs dispositions étaient problématiques au regard des droits humains. Pour elle, les mesures administratives prévues en dehors de la procédure pénale à l'encontre d'un "terroriste potentiel" n'offrent pas assez de garanties juridiques.
L'assignation d'une personne à un périmètre déterminé revient à une privation de liberté au sens de la convention européenne des droits de l'homme, rappelait-elle. Elle s'inquiétait en outre de la notion vague de "terroriste potentiel" qui "risque de stigmatiser une personne alors même qu'elle pourrait n'avoir jamais été soupçonnée d'avoir enfreint la loi, ni avoir été reconnue coupable d'infraction". L'application de ces mesures de police à des enfants âgés d'au moins 12 ans, enfin, la préoccupait tout particulièrement.