236 liens privés
les savants de toutes les nations civilisées ont, depuis des siècles, rompu des lances pour trouver un méridien origine des longitudes. Après avoir longtemps hésité, notre choix s’est fixé sur celui de Paris où s’effectuèrent pour la première fois les mesures d’un arc de un degré ; l’Angleterre^ toujours jalouse, nous en a dépouillé au profit du méridien de Greenwich et voilà que maintenant nous nous apercevons, trop tard hélas ! qu’en fait, le méridien idéal est celui de la Grande Pyramide.
Pourquoi ce privilège ? Parce que tout d’abord il est celui qui traverse le plus de continents et le moins de mers. Il est d’ailleurs exclusivement océanique à partir du détroit do Behring et, circonstance plus extraordinaire encore, si l’on calcule exactement l’étendue des terres que l’homme peut habiter, il se trouve que ce fameux méridien les partage en deux portions rigoureusement égales.
J’avais donc raison de le qualifier d’idéal, puisque c’est le seul qui soit fondé sur la nature des choses, le seul par conséquent qui ait une véritable raison d’être.
, 9 mois de Xandiros, jour4,c e qui correspond en égyptien au deuxième mois de la saison de l’hiver, jour 18, de Pharaon, l’enfant qui est apparu comme pharaon à la place de son père, maitre des uraeus, dont la force est grande, qui a affermi l’Egypte et qui a fait qu’elle fût parfaite, dont le cœur est bénéfique envers les dieux, qui terrasse son ennemi, qui fait que la vie des hommes soit bonne, maitre des années de jubilé comme Ptah-Tenen, pharaon comme Rê, pharaon des gestions supérieures et des régions inférieures, le fils des Dieux-qui-aiment- leur-père, celui qu’a choisi Ptah, celui à qui Rê a donné la victoire, l’image vivante d’Amon, le fils de Rê, Ptolémée vivant éternellement, aimé de Ptah, le dieu apparaissant, dont la bonté est éclatante, fils de Ptolémée et d’Arsinoé, les Dieux-qui-aiment-leur-père ;
-Aétos fils est le prêtre d’Alexandre, des Dieux-sauveurs, des Dieux-frères, des Dieux efficients, des Dieux-qui aiment-leur-père et du pharaon Ptolémée, le Dieu-apparaissant dont la bonté est éclatante ;
- Pyrrha fille Philinos est la prêtresse »porteuse-du-prix-de-la-victoire » de Bérénice l’efficiente ;
-Aéia fille de Diogènès est al prêtresse « porteuse-de-la-corbeille-d’or » d’Arsinoé, Celle-qui-aime-son-père ;
Eîrènè fille de Ptolémée est la prêtresse d’Arsinoé, Celle-qui-aime-son-père.
En ce jour, les chefs des prêtres, les serviteurs du dieu, les prêtres qui ont accès à ce qui est pur pour procéder à l’habillage des dieux, les scribes du livre sacré et les scribes de la maison –de-vie ainsi que les autres prêtres venus depuis les temples d’Egypte jusqu’à Menphis pour la fête de l’accession à la fonction suprême du Pharaon Ptolémée à la suite de son père se rassemblèrent dans le temple de Memphis et ordonnèrent :
« Attendu que le Pharaon Ptolémée fils du pharaon Ptolémée et la personne Arsinoé, les Dieux-qui-aiment-leurs-père, accomplit de nombreux bienfaits pour les temples d’Egypte et pour tous ceux qui sont sous son autorité de pharaon : il est, en effet, un dieu fils de dieu et de déesse, à l’égal d’Horus fils d’Isis et d’Osiris, protégeant son père Osiris quelqu’un dont le cœur est bénéfique envers les dieux, quelqu’un qui a déjà donné force argent et beaucoup de grain aux temples d’Egypte ainsi que toutes sortes de bonnes choses pour faire qu’advînt la paix en Egypte et que fussent bien fondés les temples, quelqu’un qui a aussi donné des récompenses à l’armée entière qui est sous sa haute autorité.
Taxe et impôt qui avait cours en Egypte, il les a diminués ou supprimés pour faire que l’armée et tous les autres hommes fussent heureux en son temps de pharaon, qui pesait sur les gens d’Egypte et sur tous ceux qui sont sous son autorité de pharaon, il les annula. Les gens qui étaient emprisonnés et ceux contre qui il y avait une vieille accusation, il les relaxa.
Il ordonna que les revenus fonciers des dieux, les sommes d’argent et les quantités de grain que l’on doit verser comme taxe aux temples chaque année et les parts qui reviennent aux dieux pour les vignes, les arbres fruitiers et els autres choses qui leur avaient été attribuées par son père fussent confirmés ; il ordonna également que les prêtres n’acquittassent plus la taxe de prêtrise d’un montant supérieur à ce qui avait été en l’an 1 par devant son père ; il exempta les gens qui sont en fonction dans les temples du voyage par bateau, vers Alexandrie, qu’ils devaient faire chaque année ;
Il ordonna de n’enrôler personne de force comme marin ;
Il renonça à la taxe des deux tiers sur le lin royal que les temples devaient livrer à la maison de pharaon ; Il ramena à juste mesure toutes choses qui avaient changé depuis longtemps ;
Il prit toutes dispositions pour qu’on fît ce qu’il est fondé de faire pour les dieux de manière appropriée et, de la même manière, pour qu’on appliquât la loi aux gens conformément à ce que fait Thot le deux fois grand ;
Il ordonna encore qu’on permît aux rebelles et aux autres personnes entraînées sur le mauvais chemin, celui de la révolte, de rentrer chez eux et de retrouver leurs biens ;
Il prit toutes dispositions pour envoyer l’infanterie, la cavalerie et les navires contre ceux qui viendraient par le littoral et la mer pour attaquer l’Egypte. Il fit de grandes dépenses d’argent et de grain à cet effet pour qu’advînt ainsi la paix dans les temples et chez les gens d’Egypte. Puis il gagna le fort de Chekan qui avait été fortifié par les rebelles avec toutes sortes d’ouvrages et qui contenait de nombreuses armes et toutes sortes d’équipement. Il encercla le fort en question au moyen d’un mur entouré d’un remblai à cause des rebelles qui étaient à l’intérieur, les quels avaient causé de grands dommages à l’Egypte, ayant délaissé le chemin du commandement de Pharaon et celui du commandement des dieux. Il fit obturer les canaux qui amenaient l’eau à ce fort ; les pharaons précédents n’avaient pu faire pareil (il dépensa beaucoup d’argent à cet effet). Il posta l’infanterie et la cavalerie à l’entrée des canaux en question pour les garder et pour qu’ils restassent en bon état, car els flots de l’inondation avaient été forts en l’an 8 – ces canaux conduisent l’eau vers de nombreux terrains et sont très profonds.
Pharaon prit le fort de manière violente en peu de temps ; il s’empara des rebelles qui étaient à l’intérieur et les fit abattre conformément à ce qu’ont fait Rê et Horus fils d’Isis à ceux qui s’étaient révoltés contre eux dans les mêmes lieux auparavant. Les chefs rebelles qui avaient rassemblé une armée pour semer le désordre dans les provinces, qui avaient fait du tord aux temples, qui avaient abandonné les chemins de Pharaon et de son père, les dieux permirent que Pharaon d’emparât d’eux à Memphis lors de la fête de l’accession à la fonction suprême obtenue de la main de son père ; il les tua par le bâton ;
Pharaon renonça aux arriérés dus à lui par les temples jusqu’à l’an 9 : beaucoup d’argent et de grain, également le prix des lins royaux qui sont en possession des temples et qui sont destinés à la maison de Pharaon ainsi que le lin restant propriété de ceux qui le tissent jusqu’à aujourd’hui ;
Il arrêta encore une décision à propos de la mesure de blé, l’artabe, par surface aroure qu’il percevait sur le domaine du temple et, aussi, à propos de la quantité de vin surface aroure de vignobles appartenant aux domaines des temples : il y renonça ;
Il accomplit de nombreux bienfaits pour Apis, Mnéavis et les autres animaux d’Egypte en plus de ce qui avait été fait par ses prédécesseurs pour eux, son cœur étant à leurs ordres à tout instant ; il donna tout ce dont on avait besoin pour leur enterrement, grandement et abondamment, et il rassembla ce qu’on produisait pour leurs temples quand on organise les fêtes et qu’on fait des holocaustes devant eux, ainsi que les autres choses qu’on fabrique ;
Les cérémonies qui se déroulent dans les temples et les autres qui ont lieu en Egypte, il les a établies dans leur forme conformément à la loi. Il donna or, argent et grains en grande quantité, ainsi que toutes sortes de biens au sanctuaire du taureau Apis ; l fit achever le nouvel ouvrage de fort belle façon. Il fit achever les temples, sanctuaires et autels nouveaux pour les dieux. Il s’enquit des cérémonies se déroulant dans les temples pour les faire renouveler en son temps de pharaon de la manière qui convient.
Les dieux lui donnèrent en échange de cela force, victoire, vaillance, prospérité, santé et tous autres bienfaits, tandis que sa fonction de pharaon ainsi que la bonne fortune étaient établies pour lui et ses enfants pour l’éternité. Cela pénétra le cœur des prêtres des temples de toute l’Egypte.
Les honneurs qui sont dus au pharaon Ptolémée, vivant éternellement, le Dieu-apparaissant, dont la bonté est éclatante, sont maintenant plus grands dans les temples, ainsi que ceux dus aux Dieux –qui-aiment-leur-père l’ayant engendré, ceux dus aux Dieux-efficients ayant engendré ceux qui ‘l’ont engendré, ceux dus aux Dieux-frères ayant engendré ceux qui ont engendrés ceux-ci et ceux dus aux Dieux-qui-sauvent, les pères de ses pères.
On fit ériger une statue du pharaon Ptolémée, vivant éternellement, le Dieu-apparaissant, dont la bonté est éclatante, et on l’appela Ptolémée protecteur de l’Egypte, ce qui signifie Ptolémée défendant l’Egypte ; elle fait face à une statue du dieu local en train de lui donner le cimeterre de victoire dans chaque temple, à un endroit visible de tous, selon le style égyptien. Les prêtres serviront les statues de chaque temple trois fois par jour, ils déposeront le nécessaire devant elles et ils feront également pour elles tout ce qu’ile st de règle de faire pour les dieux lors des jours de fête et de procession ; on exposera l’image du dieu et du pharaon Ptolémée, le Dieu-apparaissant, dont la bonté est éclatante, fils de Ptolémée et la pharaonne Arsinoé, et les Dieux-aui-aiment-leur-père.
Quant au naos d’or, dans chaque temple, on le placera dans le sanctuaire avec les autres naos d’or. Quand les grandes fêtes durant lesquelles on expose les dieux auront lieu, on exposera le naos du Dieu-apparaissant avec-eux, pour que l’on connaisse ainsi ce naos, depuis ce jour et pour tout le reste du temps à venir. Qu’on place dix couronnes d’or de Pharaon avec chacune un uraeus, conformément à ce qu’il est accoutumé de faire pour les couronnes d’or, au front du naos, à la place habituelle des uraeus au front des autres naos. Que la double couronne doit placée au milieu des couronnes, car c’est avec elle que Pharaon est apparu dans le temple de Memphis tandis qu’on faisait pour lui ce qu’ile st de règle de faire lors de l’accession à la fonction suprême. Qu’on dépose dans l’espace supérieur de la partie carrée qui est à l’extérieur des couronnes, au milieu de la couronne d’or décrite ci-dessus, une laiche et un papyrus. Qu’on place les uraeus sur une corbeille surmontant une laîche, sur le coin droit au front du naos d’or, et qu’on place un uraeus surmontant une corbeille, elle-même posée sur un papyrus, à gauche, ce qui signifie Pharaon illuminant la Haute et la Basse Egypte.
Attendu que le dernier jour du quatrième mois de la saison d’été est celui durant lequel a eu lieu la naissance de Pharaon, il avait établi précédemment fête et procession dans les temples ; de la même manière, le dix-septième jour du deuxième mois de la saison de l’inondation est celui durant lequel on a fait pour lui les cérémonies d’accession à la fonction suprême, c'est-à-dire le commencement des bienfaits pour chaque homme. Les dates de naissances et d’accession à la fonction suprême de Pharaon, le jour 17et le dernier jour du mois furent déclarées fêtes chaque mois dans tous les temples d’Egypte. Il ordonna qu’on fît holocauste, offrande et toutes autres actions qu’il est de règle de faire lors des autres fêtes pour ces deux nouvelles fêtes ; ces offrandes seront ensuite partagées entre les hommes qui servent le temple. On fera encore fête et procession dans les temples et dans toute l’Egypte pour le pharaon Ptolémée, vivant éternellement, le Dieu-apparaissant, dont la bonté est éclatante, chaque année, le premier mois de la saison de l’inondation, le premier jour, durant cinq jours ; les prêtres porteront une couronne, feront l’holocauste, l’offrande et toutes les autres actions qu’il convient de faire. Ces prêtres, qui sont dans chaque temple d’Egypte, on les appellera les prêtres du Dieu-apparaissant dont la bonté est éclatante, en plus de leurs autres titres de prêtre ; on écrira leur nom sur chaque document ; on mentionnera la fonction de prêtre du Dieu-apparaissant dont la conté est éclatante sur les sceaux et on la gravera sur leurs revers.
Il sera possible à tous ceux qui désireraient faire fabriquer la réplique du naos d’or du Dieu-apparaissant décrit ci-dessus, de la faire fabriquer pour chez eux et de faire les fêtes et processions décrites ci-dessus chaque année ; elle permettra ainsi à ceux qui sont en Egypte de rendre hommage au Dieu-apparaissant dont la bonté est éclatante, conformément à ce qu’il est de règle de faire.
Qu’on inscrive ce décret sur une stèle de pierre dur en écriture sacrée, en écriture documentaire et en écriture grecque et qu’on la fasse dresser dans les temples de premier ordre, les temples de deuxième ordre et les temples de troisième ordre, à proximité de la statue de Pharaon vivant éternellement.
(...) Mais le papyrus le plus important, celui dont je regretterai toujours la mutilation complète, et qui était un véritable trésor pour l'histoire, c'est un tableau chronologique, un vrai "Canon Rroyal" en écriture hiératique, contenant quatre fois plus de dynasties que n'en portait la Table d'Abydos, dans son intégrité première. J'ai recueilli au milieu de la poussière une vingtaine de fragments de ce précieux manuscrit, mais des morceaux d'un pouce ou deux, au plus, et contenant toutefois les prénoms plus ou moins mutilés de 77 pharaons. Ce qu'il y a de plus remarquable dans tout cela, c'est qu'aucun de ces 77 prénoms ne ressemble en rien à ceux que porte la Table d'Abydos (3), et je suis convaincu qu'ils appartenaient tous aux Dynasties antérieures. Il me paraît également certain que ce Canon historique est du même temps que tous les manuscrits au milieu desquels j'en ai recueilli les débris, c'est-à-dire qu'il n'est point postérieur à la XIXème Dynastie.
(3) Le tableau chronologique mentionné par Champollion constitue la première des deux listes retrouvées à Abydos : celle-ci par J.-W. Bankes, en 1817-18, sur le mur d'une chambre du temple de Ramsès II; la seconde par Auguste Mariette, dans le temple de Séthi Ier, en 1864, soit plus de trente ans après le décès du déchiffreur. Toutes deux contiennent des cartouches de souverains; celle à laquelle il est fait ici allusion présentant sur 26 colonnes la liste des rois antérieurs à Ramsès II.