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L’attaque SSL Stripping est une menace qui oblige votre navigateur à visiter des connexions HTTP moins sécurisées en rétrogradant à partir de la connexion HTTPS cryptée.
La police nationale ukrainienne et la Gendarmerie Nationale ont déclaré avoir arrêté deux membres du gang de hackers Lockbit dans une ville à l’ouest de l’Ukraine. Ils étaient en charge, entre autres, du blanchiment d’argent.
De nouvelles informations émergent autour de « l’opération Cronos » qui a mis fin à Lockbit, le groupe de hackers le plus redouté. La Gendarmerie Nationale et les forces de police ukrainiennes ont arrêté un individu en Pologne et deux en Ukraine, selon des communiqués publiés le 21 février 2024. Les forces de l’ordre ukrainiennes indiquent que les deux membres de Lockbit étaient un père et son fils, qui résident dans la ville de Ternopil, à l’ouest du pays. « Ces criminels ont affecté des particuliers, des entreprises, des agences gouvernementales et des établissements de santé en France », peut-on lire dans le communiqué. Lockbit est en effet responsable des cyberattaques contre l’hôpital de Corbeil-Essonnes et contre le département du Loiret.
Les enquêteurs de la police nationale ont mené une série de perquisitions dans les résidences des pirates à Ternopil, au cours desquelles ils ont saisi des téléphones portables et du matériel informatique utilisés dans le cadre de l'activité illégale. En conséquence, plus de 200 comptes de crypto-monnaies liés à l'activité criminelle ont été bloqués et 34 serveurs aux Pays-Bas, en Allemagne, en Finlande, en France, en Suisse, en Australie, aux États-Unis et au Royaume-Uni ont été supprimés. Cela a permis de bloquer les activités de la principale plateforme de piratage et d'autres infrastructures critiques criminelles.
Ces actions d'investigation ont été menées à la demande d'entraide judiciaire internationale des autorités compétentes françaises dans le cadre du groupe de travail international "Opération Kronos", qui associe les services répressifs compétents de France, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Suède, d'Australie, du Canada, du Japon, du Royaume-Uni, des États-Unis, de Suisse, de Finlande, de Pologne et de Nouvelle-Zélande.
Publié le 21 février 2024
Grâce aux investigations menées depuis 2020 par les gendarmes de l'Unité nationale cyber (UNC) – C3N, une opération de grande ampleur menée par une task force composée de la France, du Royaume-Uni, des États-Unis, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de la Suisse, du Japon, de l'Australie, du Canada et de la Suède, a permis le démantèlement du groupe de cybercriminels Lockbit, considéré comme le plus nuisible au monde.
Le piratage de 150 000 caméras de sécurité installées dans des écoles, des hôpitaux et des entreprises fait l'objet d'une enquête de la part de l'entreprise qui les fabrique.
Des pirates informatiques affirment avoir pénétré dans Verkada, une société de sécurité qui fournit des caméras à des entreprises telles que Tesla.
Selon Bloomberg, des flux provenant de prisons, d'hôpitaux psychiatriques, de cliniques et des bureaux de Verkada ont été piratés.
Verkada a déclaré à la BBC qu'elle "enquêtait sur l'ampleur et la portée de ce problème".
La société a ajouté qu'elle avait prévenu les forces de l'ordre. Toutefois, elle n'a pas confirmé l'ampleur et la portée de l'attaque.
L'école : Bonjour, c'est l'école de votre fils. Nous avons des problèmes informatiques.
Maman : Oh, mon Dieu... Il a cassé quelque chose ?
L'école : D'une certaine manière. Avez-vous vraiment appelé votre fils: Robert') ; DROP TABLE Students;-- ?
Maman : Oh. Oui. nous l’appelons, le petit Bobby Tables.
L'école : Nous avons perdu les dossiers des élèves de cette année. J'espère que vous êtes contents.
Maman : Et j'espère que vous avez appris à vérifier les entrées de votre base de données.
Attaque de ransomware contre Concevis SA
Concevis SA a été victime d'une attaque de ransomware le week-end des 4 et 5 novembre. L'entreprise a immédiatement pris des mesures pour contrer et limiter l'attaque. Dans le cadre de cette attaque, des données ont été détournées et cryptées sur les serveurs de l'entreprise. L'ampleur exacte de la fuite de données fait partie des analyses en cours.
Concevis travaille avec une équipe d'experts en sécurité externes à une analyse approfondie des données médico-légales disponibles. Les attaquants ont utilisé de puissants mécanismes de cryptage pour effacer leurs traces et rendre le travail de la police scientifique plus difficile. C'est pourquoi il n'est pas possible à l'heure actuelle d'évaluer de manière définitive l'ampleur du vol de données. Sur la base des informations disponibles, il faut partir du principe qu'il y a eu une importante fuite de données. En raison de l'enquête pénale actuellement en cours et afin de protéger les clients et les données potentiellement concernées, Concevis ne peut pas s'exprimer davantage à ce sujet.
L'entreprise a informé ses clients et reste en contact étroit avec eux afin qu'ils puissent prendre de leur côté les mesures éventuellement nécessaires. La police cantonale de Bâle-Ville et le Centre national de cybersécurité NCSC sont impliqués. Le ministère public de Bâle-Ville a ouvert une procédure pénale.
Nous regrettons les désagréments causés à nos clients par l'attaque de ransomware.
Cyberattaque contre l’entreprise Concevis: l’administration fédérale est également concernée
Berne, 14.11.2023 - L’entreprise de logiciels Concevis a été victime d’une attaque par rançongiciel, qui a entraîné le chiffrement de l’ensemble des serveurs de l’entreprise. Selon les informations disponibles, les données dérobées contiennent probablement d’anciennes données opérationnelles de l’administration fédérale. Des analyses approfondies sont encore en cours.
Spécialisée dans la fourniture de solutions logicielles destinées aux administrations publiques (Confédération, cantons et communes), au secteur financier ainsi qu’aux entreprises industrielles et logistiques, l’entreprise suisse Concevis a été victime d’une attaque par rançongiciel. Après avoir dérobé des données, les cybercriminels ont chiffré l’ensemble des serveurs de l’entreprise. Concevis ayant refusé de céder au chantage, les cybercriminels menacent de publier les données sur le darknet.
L’entreprise Concevis a signalé à ses clients avoir été victime d’une cyberattaque. Elle a également déposé une plainte pénale auprès du ministère public du canton de Bâle-Ville et fait appel à un fournisseur de services de sécurité externe pour la gestion de l’incident.
La clientèle de Concevis comprend plusieurs unités de l’administration fédérale. Selon les informations disponibles, ces unités sont l’Administration fédérale des contributions, le commandement de l’Instruction, l’Office fédéral de l’aviation civile, l’Office fédéral du développement territorial, l’Office fédéral de la protection de la population et l’Office fédéral de la statistique. Des analyses sont actuellement menées pour identifier les services et les données directement touchés. Les applications développées par Concevis sont exploitées par les fournisseurs de prestations de la Confédération. Il est à l’heure actuelle peu probable que des systèmes de la Confédération aient subi une compromission, les dernières analyses effectuées n’ayant révélé aucun élément allant dans ce sens.
Le NCSC coordonne les analyses et les mesures à prendre au sein de l’administration fédérale. En contact permanent avec l’entreprise Concevis, les autorités de poursuite pénale et les unités administratives concernées, il donnera de nouvelles informations au public en temps voulu.
L'arrêt "Logistep" du Tribunal fédéral suisse et les préoccupations du représentant américain au commerce
Selon l'arrêt du Tribunal fédéral suisse du 8 septembre 2010 (ATF 136 II 508 ss [524], consid. 6.3.3, "Logistep"), la documentation des adresses IP par les ayants droit était jusqu'à récemment incompatible avec la loi sur la protection des données (LPD), et donc illégale. Les informations obtenues sur la base de ce traitement illicite des données n'étaient par conséquent pas utilisables dans le cadre d'une procédure pénale. Dans l'arrêt susmentionné, le Tribunal fédéral avait déclaré qu'une "protection du droit d'auteur adaptée aux nouvelles technologies" devait être mise en place par la voie législative (et non par la jurisprudence).
Avec l'article 77i de la loi sur le droit d'auteur (LDA), le législateur suisse a créé une base légale explicite pour le traitement de données mentionné.
Avec les mesures mises en œuvre pour lutter contre le piratage, le législateur suisse répond également aux préoccupations du représentant américain au commerce, exprimées dans le rapport Special 301 de 2016. Ce rapport annuel sur la protection des droits de propriété intellectuelle dans le monde contient entre autres une "Watch List" dans laquelle figurent les Etats qui, selon les Etats-Unis, présentent des déficits en matière de protection des droits de propriété intellectuelle. A la demande de l'industrie américaine des droits d'auteur, la Suisse (citée dans le domaine du piratage en ligne au même titre que la Chine, la Russie, l'Ukraine, l'Inde, le Brésil et le Canada) a été inscrite pour la première fois en 2016 sur la liste des pays de référence.
Le grand piratage : comment la Chine a utilisé une puce minuscule pour infiltrer les entreprises américaines
L'attaque des espions chinois a atteint près de 30 entreprises américaines, dont Amazon et Apple, en compromettant la chaîne d'approvisionnement technologique des États-Unis, selon des entretiens approfondis avec des sources gouvernementales et d'entreprise.
Par
Jordan Robertson et Michael Riley
4 octobre 2018
Via l'entreprise supermicro "made in silicon valley" mais créée par des chinois d'origine en 1993.. Charles Liang, Wally Liaw et Sara Liu.
.. mais ce sont les sous-traitants chinois qui ont été forcés à intégré des backdoor dans les puces fournies à Supermicro.
Publié le 18 juin 2023 19:43. Modifié le 19 juin 2023 16:47.
Attention, danger. Alors que les yeux étaient rivés ces derniers jours sur le piratage de dizaines de sites web en Suisse, une autre attaque, aux conséquences autrement plus dangereuses, avait eu lieu. Une attaque totalement séparée de celle menée par le groupe de hackers pro-russes baptisé NoName. On parle ici du piratage de la société alémanique Xplain, un fournisseur de solutions informatiques et technologiques à de très nombreux services de la Confédération. Les pirates qui ont ciblé Xplain ont mis leur menace à exécution, mettant en ligne un volume gigantesque de données de 907 gigaoctets. Et parmi ces données, des informations très sensibles liées à plusieurs services de l’Etat.
Le 2 juin, Le Temps révélait l’ampleur du piratage de la société Xplain. Six fichiers compressés contenant au total des milliers de documents d’un total de près de trois gigaoctets avaient été mis en ligne par les pirates. On y voyait des informations de nombreux projets informatiques menés avec Fedpol et plusieurs polices cantonales: contrats, spécifications techniques, identifiants pour accéder à certains services…
14.06.2023 - Depuis la révélation de l'attaque par rançongiciel qui a visé l'entreprise Xplain, des examens approfondis sont en cours à l'administration fédérale. Les analyses effectuées jusqu'à présent montrent que les données dérobées comprennent aussi des données opérationnelles de diverses autorités et organisations. Le but est maintenant de comprendre comment ces données se sont retrouvées sur l'infrastructure de l'entreprise Xplain.
C’est une nouvelle étape franchie dans les cyberattaques qui ravagent la Suisse depuis des mois. Il y eut des données personnelles sur les habitants de Rolle et des employés de la commune en août 2021. Il y eut ensuite des déclarations d’impôts mises en ligne en novembre 2021 après le piratage d’une fiduciaire en Suisse alémanique. Aujourd’hui, ce sont des données encore plus sensibles qui ont été mises en ligne sur le darknet: des informations médicales personnelles.
20.10.2022
Le Réseau pédagogique neuchâtelois (RPN), victime d'un nouveau piratage informatique, a pu stopper l'attaque avant l'installation d'un logiciel de rançon. Une enquête est en cours en collaboration avec la police cantonale.
L'attaque est intervenue via le serveur de messagerie RPN, a déclaré jeudi Hugo Sobrino, responsable de la sécurité des systèmes d'information (RSSI) du canton. Au total, 25'000 à 30'000 utilisateurs, soit des enseignants, des élèves de l'école obligatoire et des étudiants du secondaire 2, sont concernés.
Les adresses courriels ont été bloquées. Les mots de passe doivent être réactualisés à l'interne. « Les accès externes sont encore bloqués », a expliqué Daniel Crevoisier, chef du Service informatique de l'Etat de Neuchâtel (SIEN).
Les services de l'enseignement obligatoire et post-obligatoire ont été informés mercredi dans la soirée de l'attaque, afin que les enseignants aient l'information à leur arrivée jeudi matin. « Ils ont assez de ressources pour faire des leçons un ou deux jours sans se connecter », a déclaré Crystel Graf, conseillère d'Etat en charge de la formation et de la numérisation.
Surveillance active
Le SIEN était en alerte depuis le début de la semaine car un logiciel malveillant avait été détecté. Des premières mesures de nettoyage et des analyses ont été effectuées. Une surveillance active a été opérée.
Un plan d'action a été élaboré pour une coupure coordonnée sans alerter l'attaquant. Des sauvegardes ont été effectuées. Comme les tentatives d'attaque se sont intensifiées mercredi, le service a décidé de passer à l'action.
Les pirates, qui étaient en phase de reconnaissance, n'ont pas été alertés par les manoeuvres et n'ont donc pas pu déposer un logiciel de demande de rançon, a expliqué Hugo Sobrino. Depuis mercredi soir, il n'y a pas eu de nouvelles attaques. « La situation est en train de revenir à la normale ».
Le responsable de la sécurité n'a pas voulu s'exprimer sur la provenance des pirates. « On limite l'accès à nos serveurs à certains pays, mais cela peut quand même être contourné », a-t-il ajouté. Apparemment il n'y a pas eu de fuite de données.
Interrogée sur la multiplication des cyberattaques dans le canton depuis le début de l'année (Université, Haute Ecole Arc, cabinets médicaux et RPN déjà en mars), Crystel Graf a expliqué que quand des pirates découvrent des failles, ils essaient d'autres cibles potentielles dans la même zone. Ils réutilisent aussi parfois des données (mails par exemple), obtenues lors d'une précédente attaque en usurpant l'identité.
Le canton est en train de mettre en place de nouvelles procédures, avec la double authentification notamment, pour augmenter la sécurité. Il est en train d'établir une politique de données pour maîtriser leur typologie, leur niveau de confidentialité et leurs flux, a déclaré Martine Margairaz, déléguée à la numérisation. La sensibilisation auprès des utilisateurs va être aussi renforcée.
/ATS
MARC GUÉNIAT; DUC-QUANG NGUYEN; SANDRA PERNET , ET (HEIDI.NEWS) @duc_qn
MILCH-LAIT-LATTE FILES Des données inédites révèlent que les deux géants orange engrangent une marge considérable sur une gamme de produits laitiers. Ces marges sont bien supérieures aux niveaux en vigueur à l'étranger
Les Laiteries Réunies de Genève, c'est quoi?COMMERCE La coopérative est le numéro 7 des transformateurs au niveau suisseOn ne saura sans doute jamais pourquoi des pirates ont décidé de cibler les Laiteries Réunies de Genève (LRG) pour leur dérober un volume de données considérable. Des données sensibles qui concernent à la fois ses 300 collaborateurs et ses activités commerciales et industrielles. Le directeur général, Dominique Monney, n'a pas répondu à nos questions écrites, expliquant par téléphone que les LRG ont souffert du hacking et ne souhaitent plus s'exprimer sur le sujet. Il entend se concentrer sur le travail des 100 producteurs et des 600 sociétaires de la coopérative.Neuf filialesFondées en 1911 à Plan-les-Ouates, les LRG sont actives dans les produits laitiers et carnés, le négoce et la logistique. Le groupe compte neuf filiales comme Del Maître, Val d'Arve ou Maître Boucher, surtout à Genève, mais aussi en Valais et à Berne, et des participations minoritaires auprès de fromagers. A l'exception du jambon Del Maître, de la tomme Jean-Louis ou des flans TamTam, que les LRG produisent elles-mêmes, ses marques phares sont achetées sous licence pour la Suisse auprès de groupes étrangers, comme Sojasun, Galbani et Perle de Lait.
Pour ces produits, les LRG agissent comme négociant ou comme producteur.L'ensemble des activités du groupe a généré un chiffre d'affaires de 146 millions de francs l'an dernier pour un profit de 61 000 francs. Cependant, certaines filiales réalisent des bénéfices supérieurs, certains pans du groupe étant plus rentables que d'autres.Un ancien cadre des LRG, demeuré dans le secteur laitier et souhaitant rester anonyme, explique que la coopérative a changé de stratégie à la fin des années 2000, à la suite de la rupture de son contrat avec Danone. Même si elles ont récupéré Yoplait, « les LRG se sont repliées sur le marché local, explique-t-il. Le groupe vend de très beaux produits, mais ne peut affronter la concurrence sur le plan des volumes » .De fait, celle-ci est vive sur le marché du lait. En 2018, les LRG ont commercialisé 16 millions de kilos de lait, ce qui les classe au 14e rang national, bien loin de géants comme le courtier Mooh ou Aaremilch et Cremo.
La coopérative genevoise se hisse au 7e rang des transformateurs, étant là aussi nettement distancée par Emmi, Cremo ou le groupe Elsa-Mifroma, qui appartient à Migros. M. GTCOOP ET MIGROS DÉGAGENT LES PLUS GRANDES MARGESCOÛTS DE PRODUCTION DE PLUS D'UN FRANC PAR LITREMIGROS ET COOP EMPOCHENT LES PLUS GRANDES MARGES GRÂCE À DES COÛTS D'ACHAT PLUS BASPrix du lait: marges grasses et vaches maigresCHIFFRES Le prix payé aux producteurs pour un litre de lait ne permet pas de couvrir les coûts de production. Plongée dans les méandres du calcul du prix du lait avec les premiers concernésSabine Bourgeois Bach se tient au centre de l'étable et regarde avec tendresse son troupeau de 160 vaches laitières. Ici, entre le Jorat et la Broye, dans le canton de Vaud, on produit du lait pour le gruyère AOP. Surnommée « Sabine a dit » dans la région en raison de ses compétences, elle parle innovation, efficience, calcul des coûts et prix du lait. « Notre métier est l'un des seuls qui ne rédigent pas de facture. On sait combien on est payé après avoir vendu notre production. C'est une habitude qui remonte vraisemblablement à l'époque du servage. » L'éleveuse-entrepreneuse de 54 ans n'hésite pas à comparer la situation des producteurs de lait à celle des serfs face à leur seigneur. Le servage n'a disparu dans la région qu'au cours du XVIIe siècle. Les serfs appartenaient au seigneur par leur travail et les impôts dont ils devaient s'acquitter. « Aujourd'hui encore, on attend qu'on nous donne ce que l'on veut bien nous donner, poursuit Sabine Bourgeois Bach. C'est une erreur fondamentale. » La question du prix du lait et de la complexité de son calcul est une question de survie pour les fermes laitières, qui continuent à disparaître chaque année. De fait, le prix du lait est fixé non pas en fonction des coûts de production, mais de l'usage qui en est fait, décision sur laquelle l'éleveur n'a aucune prise.L'agricultrice pousse un tas de foin vers l'une de ses bêtes, qui s'empresse de le dévorer. De grands ventilateurs apportent un peu d'air à l'intérieur alors que les champs autour de la ferme sont écrasés par le soleil de l'après-midi. « Elles devraient être dans les pâturages, mais on doit les garder au frais. Chaque année, c'est pire. Il faudra une climatisation. » Un investissement de plus à prévoir.Sabine Bourgeois Bach fait partie d'European Dairy Farmers (EDF), un club international qui favorise l'échange d'expériences et de connaissances entre les producteurs laitiers. A ce titre, elle sait précisément quels sont ses coûts de production. En 2021, un litre de lait à la ferme du Naz coûtait 106,5 centimes à produire.Or le prix payé au producteur pour un litre de lait destiné à la production de gruyère AOP s'élevait en avril à 84,05 centimes, ce qui inflige à notre agricultrice un déficit de 21%. Et encore, il s'agit du lait le mieux payé en Suisse, beaucoup de producteurs ne touchent pas plus de 65 centimes. « Ces chiffres paraissent aberrants, dénonce l'agricultrice. Et pourtant, nous avons des coûts bas, car nous avons optimisé notre structure. La plupart de nos collègues de la Gruyère sont à 120 centimes le litre. » Berthe Darras, spécialiste du lait chez Uniterre, a publié, en 2020, un rapport détaillé sur le marché laitier. Comment les paysans parviennent-ils à s'en sortir? « La différence entre les coûts de production et le prix du lait est comblée par les paiements directs [subventions, ndlr], les activités annexes, le travail de la famille, les semaines de 80 heures et les emplois annexes du ou de la conjointe. » Selon le rapport, les paiements directs, qui sont des subventions fédérales, représentent en moyenne 23 à 44% du revenu des fermes laitières.Jean-Bernard Chevalley, producteur et élu UDC à Puidoux, vend son lait de vache à Mooh, le plus important acheteur de lait. Il touche 70 centimes par litre. S'il s'en sort, c'est grâce aux paiements directs et surtout en transformant lui-même son lait de brebis en fromage, yogourts et glaces. « C'est un scandale que les agriculteurs qui travaillent sans relâche soient aussi peu payés, s'insurge Mark Froelicher, directeur d'eXMAR, une société qui aide les PME à commercialiser leurs produits et spécialiste du milieu laitier. Sans les subventions, beaucoup de producteurs disparaîtraient et la production suisse ne suffirait plus. » A 6 km de la ferme du Naz, en terres fribourgeoises, se trouve un pionnier du lait équitable. Claude Demierre, 62 ans, affiche à l'entrée de sa ferme un panneau pour le lait à un franc. Il termine le travail de la matinée dans son étable. Ses 46 vaches sont bien installées à l'ombre. « Je me lève à 4h45 tous les jours depuis 1978. Je travaille en moyenne 70 à 80 heures par semaine, avec des pics à 100 heures. Si on comptait nos heures de travail, les coûts doubleraient. » Seule 10% de sa production est vendue comme lait équitable. Si bien qu'au mois d'avril 2022 il a touché en moyenne 60 centimes par litre. « Ce n'est pas la durée du travail qui est importante, ajoute-t-il, mais la rémunération qui est insuffisante. Ce qui est donné pour des prestations accessoires sert en vérité à faire survivre l'exploitation principale. Ce système est un cercle vicieux qui mène l'agriculteur à sa perte. » Les paiements directs lui apportent un complément, qu'il juge insatisfaisant. Car les subventions fédérales, issues des impôts payés par les contribuables suisses, rémunèrent des services d'intérêt général fournis par les agriculteurs (entretien du paysage, protection de l'environnement, etc.); elles ne sont pas liées à la production. « Nous sommes les jardiniers du pays à 5 francs de l'heure et en plus, aucune reconnaissance pour les efforts que nous faisons pour l'environnement et la protection des animaux. » Les agriculteurs interrogés se rejoignent sur ce point. Ils refusent de dépendre de l'argent public pour faire tourner leur exploitation et veulent recevoir un prix qui couvre leurs frais de production. Pour eux, le noeud du problème, ce sont les distributeurs. « Ce n'est jamais la grande distribution qui rogne ses marges, explique Jean-Bernard Chevalley. Le coût est reporté sur les autres acteurs de la chaîne: consommateur, producteur et transformateur. » Une augmentation pour du beurreCette année 2022 a été marquée par une hausse exceptionnelle du prix d'achat en raison de l'inflation. Pour le lait de centrale (dit aussi lait industriel), les producteurs reçoivent 5 centimes de plus par litre depuis mi-avril, alors que les augmentations des années précédentes ne dépassaient pas 2 centimes. En contrepartie, les prix sont bloqués jusqu'à la fin de l'année.Dans le même temps, les coûts du diesel, des engrais ou du fourrage ont explosé. Résultat: les producteurs toucheront moins que l'an passé. Sabine Bourgeois Bach, à Carrouges, est écoeurée: « Cette augmentation ne couvre pas la hausse des coûts, qui va s'accélérer d'ici à la fin de l'année. » Les perspectives ne sont pas réjouissantes. Les coûts de production vont continuer d'augmenter et les producteurs qui jettent l'éponge sont de plus en plus nombreux. De fait, la production n'a pas augmenté proportionnellement à la population. Pour Claude Demierre, des pénuries de produits laitiers, comme celle de beurre l'an passé, ne sont plus inenvisageables. « Tant que les gens peuvent remplir leur caddie, ils ne se posent pas de questions. Mais ça pourrait ne pas durer. » M. GT, D.-Q. N. ET S. PE.
« Aujourd'hui encore, on attend qu'on nous donne ce que l'on veut bien nous donner »
SABINE BOURGEOIS BACH, AGRICULTRICE
ÉCARTS Plus ou moins 20 centimes Le lait de centrale, celui qui est transformé par l'industrie, est acheté à trois prix différents: A, B et C, qui en avril étaient respectivement à 75,5, 67,7 et 52,7 centimes. Ce sont exactement les mêmes laits, la seule chose qui les différencie, c'est ce que l'on en fait: des produits à haute ou basse valeur ajoutée, pour le marché suisse ou pour l'exportation. Le paysan n'a aucune influence sur ce choix.De ce fait, le lait d'un même producteur sera divisé entre les catégories A et B, selon les besoins de l'industrie. Cette répartition varie d'un mois à l'autre et l'agriculteur ne découvre son revenu qu'à la réception du paiement, le mois suivant.
Il existe un point commun entre la tomme vaudoise du crémier, la célèbre mozzarella di latte di bufala Galbani et le yaourt végétal Sojasun à la myrtille. Ces trois gourmandises sont produites ou commercialisées par les Laiteries Réunies de Genève (LRG), une coopérative active sur le marché national (lire ci-dessous). S'il est facile de connaître leur prix de vente et de le comparer de magasin en magasin, la chaîne de valeur n'est jamais communiquée. Combien engrangent Migros et Coop en revendant cette tomme? Que perçoit le producteur de lait? Comment est rémunérée la transformation de la matière première? Le silence est d'or autour de ces questions.
Dans le commerce de détail, les marges des grandes enseignes sont un secret bien gardé. S'y ajoute, dans le domaine alimentaire, une concentration unique en Europe: les deux géants orange se partagent 76,8% de la consommation suisse, pour 22,9 milliards de francs en 2020, selon l'Office fédéral de l'agriculture. Les discounters, comme Lidl et Aldi, ou les épiceries se répartissent le solde. A lui seul, Migros écoule 20% de la production agricole du pays.
Des données d'intérêt public
Début avril, les serveurs des LRG ont été piratés et certaines données ont été diffusées sur le darknet. Heidi.news et Le Temps ont choisi d'en révéler une infime partie, en raison de l'intérêt public que ces données revêtent; elles lèvent une partie du voile sur les marges des grands distributeurs, comme Migros et Coop. Et mettent en évidence le déséquilibre entre ces marges, les plus élevées d'Europe, et la situation précaire des producteurs de lait, qui produisent à perte et ne survivent que grâce aux subventions - c'est-à-dire nos impôts. Car tel que fixé, le prix du lait ne couvre pas les coûts de production. Chaque année depuis vingt ans, le nombre d'exploitations diminue.
D'après Stefan Meierhans, le Monsieur Prix de la Confédération, « s'intéresser aux marges réalisées dans le secteur alimentaire revêt un intérêt public prépondérant. Car si les Suisses y consacrent une part modeste de leur budget [6,4%, ndlr], la nourriture reste un poste important pour les moins fortunés. » Ses services mènent une enquête sur les prix et les marges du secteur en lien avec la vente de produits bios. Une transparence d'autant plus justifiée en période d'inflation, estime Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la Fédération romande des consommateurs.
Des marges « très disproportionnées »
C'est ce que pense aussi Anastasia Li, directrice de Promarca, une association qui regroupe 104 marques clientes de la grande distribution, dont un tiers touchent aux produits laitiers, comme le fromager Emmi: « A ma connaissance, de telles informations n'ont jamais été publiées officiellement. Il est important que les médias évoquent les marges de la distribution. » Sondés chaque année, ses membres estiment à une nette majorité que les marges de Migros et Coop sont « disproportionnées », voire « très disproportionnées » .
A partir des données des LRG, nous avons analysé 77 produits vendus sur les étals des grandes enseignes. Résultat: les marges brutes atteignent en moyenne 57% chez Coop, 46% chez Migros, 35% chez Aligro et 34% chez Manor. Pour parvenir à ces pourcentages, nous avons comparé le prix auquel les distributeurs achètent les produits aux LRG aux prix de vente dans leurs magasins. Cette démarche a été possible parce que les données concernent les prix actuels, tels que négociés entre mars et avril notamment. Les détaillants commercialisant moins de dix produits, comme Denner ou Volg, ont été exclus de l'échantillon. La comparaison des marges est limitée par le fait que le panier de produits n'est pas identique entre les détaillants. Il s'agit de marges brutes, qui mesurent la différence entre le prix d'achat et le prix de vente sans tenir compte des coûts. Selon les experts consultés, ce critère reste le plus pertinent pour comparer les distributeurs.
En fonction des stratégies commerciales, un même produit peut être vendu à un prix bien différent. Grâce à un contrat de licence conclu avec le groupe français Triballat Noyal, les LRG achètent le paquet de quatre Sojasun à la myrtille pour 1,21 franc. Il est aussitôt revendu 1,70 franc à Coop, qui le facture 3,35 francs au consommateur, empochant au passage une marge de 92%. A l'inverse, Aligro réalise une marge inférieure de moitié, proposant à sa clientèle une meilleure offre sur un produit acquis plus cher. Manor achète encore plus cher mais propose aussi un prix inférieur à celui de Coop.
Dans la même veine, Migros obtient ses flans TamTam au chocolat suisse meilleur marché que Coop, mais les revend plus cher, pour une marge de 58%, contre 39% chez son grand concurrent. Revenons à l'emblématique tomme vaudoise du crémier, produite par les LRG et qu'il est difficile de rater dans les rayons des deux géants suisses de la distribution. Sur ce produit, Migros et Coop s'octroient une marge similaire, de plus de 66% - une performance commerciale à faire pâlir d'envie les marchés financiers. Cette tomme, et ses 45% de matières grasses, est en vente 25 centimes meilleur marché chez Migros, mais ce dernier parvient à l'acquérir à moindre prix auprès des Laiteries Réunies. Un signe de sa puissance sur le marché?
« A ma connaissance, de telles informations n'ont jamais été publiées officiellement »
ANASTASIA LI, DIRECTRICE DE PROMARCA
« Une marge d'environ 25% devrait suffire pour les produits laitiers »
MARK FROELICHER, COFONDATEUR D'EXMAR
Les Laiteries Réunies de Genève, c'est quoi?COMMERCE La coopérative est le numéro 7 des transformateurs au niveau suisseOn ne saura sans doute jamais pourquoi des pirates ont décidé de cibler les Laiteries Réunies de Genève (LRG) pour leur dérober un volume de données considérable. Des données sensibles qui concernent à la fois ses 300 collaborateurs et ses activités commerciales et industrielles. Le directeur général, Dominique Monney, n'a pas répondu à nos questions écrites, expliquant par téléphone que les LRG ont souffert du hacking et ne souhaitent plus s'exprimer sur le sujet. Il entend se concentrer sur le travail des 100 producteurs et des 600 sociétaires de la coopérative.Neuf filialesFondées en 1911 à Plan-les-Ouates, les LRG sont actives dans les produits laitiers et carnés, le négoce et la logistique. Le groupe compte neuf filiales comme Del Maître, Val d'Arve ou Maître Boucher, surtout à Genève, mais aussi en Valais et à Berne, et des participations minoritaires auprès de fromagers. A l'exception du jambon Del Maître, de la tomme Jean-Louis ou des flans TamTam, que les LRG produisent elles-mêmes, ses marques phares sont achetées sous licence pour la Suisse auprès de groupes étrangers, comme Sojasun, Galbani et Perle de Lait. Pour ces produits, les LRG agissent comme négociant ou comme producteur.L'ensemble des activités du groupe a généré un chiffre d'affaires de 146 millions de francs l'an dernier pour un profit de 61 000 francs. Cependant, certaines filiales réalisent des bénéfices supérieurs, certains pans du groupe étant plus rentables que d'autres.Un ancien cadre des LRG, demeuré dans le secteur laitier et souhaitant rester anonyme, explique que la coopérative a changé de stratégie à la fin des années 2000, à la suite de la rupture de son contrat avec Danone. Même si elles ont récupéré Yoplait, « les LRG se sont repliées sur le marché local, explique-t-il. Le groupe vend de très beaux produits, mais ne peut affronter la concurrence sur le plan des volumes » .De fait, celle-ci est vive sur le marché du lait. En 2018, les LRG ont commercialisé 16 millions de kilos de lait, ce qui les classe au 14e rang national, bien loin de géants comme le courtier Mooh ou Aaremilch et Cremo. La coopérative genevoise se hisse au 7e rang des transformateurs, étant là aussi nettement distancée par Emmi, Cremo ou le groupe Elsa-Mifroma, qui appartient à Migros. M. GTCOOP ET MIGROS DÉGAGENT LES PLUS GRANDES MARGESCOÛTS DE PRODUCTION DE PLUS D'UN FRANC PAR LITREMIGROS ET COOP EMPOCHENT LES PLUS GRANDES MARGES GRÂCE À DES COÛTS D'ACHAT PLUS BASPrix du lait: marges grasses et vaches maigresCHIFFRES Le prix payé aux producteurs pour un litre de lait ne permet pas de couvrir les coûts de production. Plongée dans les méandres du calcul du prix du lait avec les premiers concernésSabine Bourgeois Bach se tient au centre de l'étable et regarde avec tendresse son troupeau de 160 vaches laitières. Ici, entre le Jorat et la Broye, dans le canton de Vaud, on produit du lait pour le gruyère AOP. Surnommée « Sabine a dit » dans la région en raison de ses compétences, elle parle innovation, efficience, calcul des coûts et prix du lait. « Notre métier est l'un des seuls qui ne rédigent pas de facture. On sait combien on est payé après avoir vendu notre production. C'est une habitude qui remonte vraisemblablement à l'époque du servage. » L'éleveuse-entrepreneuse de 54 ans n'hésite pas à comparer la situation des producteurs de lait à celle des serfs face à leur seigneur. Le servage n'a disparu dans la région qu'au cours du XVIIe siècle. Les serfs appartenaient au seigneur par leur travail et les impôts dont ils devaient s'acquitter. « Aujourd'hui encore, on attend qu'on nous donne ce que l'on veut bien nous donner, poursuit Sabine Bourgeois Bach. C'est une erreur fondamentale. » La question du prix du lait et de la complexité de son calcul est une question de survie pour les fermes laitières, qui continuent à disparaître chaque année. De fait, le prix du lait est fixé non pas en fonction des coûts de production, mais de l'usage qui en est fait, décision sur laquelle l'éleveur n'a aucune prise.L'agricultrice pousse un tas de foin vers l'une de ses bêtes, qui s'empresse de le dévorer. De grands ventilateurs apportent un peu d'air à l'intérieur alors que les champs autour de la ferme sont écrasés par le soleil de l'après-midi. « Elles devraient être dans les pâturages, mais on doit les garder au frais. Chaque année, c'est pire. Il faudra une climatisation. » Un investissement de plus à prévoir.Sabine Bourgeois Bach fait partie d'European Dairy Farmers (EDF), un club international qui favorise l'échange d'expériences et de connaissances entre les producteurs laitiers. A ce titre, elle sait précisément quels sont ses coûts de production. En 2021, un litre de lait à la ferme du Naz coûtait 106,5 centimes à produire.Or le prix payé au producteur pour un litre de lait destiné à la production de gruyère AOP s'élevait en avril à 84,05 centimes, ce qui inflige à notre agricultrice un déficit de 21%. Et encore, il s'agit du lait le mieux payé en Suisse, beaucoup de producteurs ne touchent pas plus de 65 centimes. « Ces chiffres paraissent aberrants, dénonce l'agricultrice. Et pourtant, nous avons des coûts bas, car nous avons optimisé notre structure. La plupart de nos collègues de la Gruyère sont à 120 centimes le litre. » Berthe Darras, spécialiste du lait chez Uniterre, a publié, en 2020, un rapport détaillé sur le marché laitier. Comment les paysans parviennent-ils à s'en sortir? « La différence entre les coûts de production et le prix du lait est comblée par les paiements directs [subventions, ndlr], les activités annexes, le travail de la famille, les semaines de 80 heures et les emplois annexes du ou de la conjointe. » Selon le rapport, les paiements directs, qui sont des subventions fédérales, représentent en moyenne 23 à 44% du revenu des fermes laitières.Jean-Bernard Chevalley, producteur et élu UDC à Puidoux, vend son lait de vache à Mooh, le plus important acheteur de lait. Il touche 70 centimes par litre. S'il s'en sort, c'est grâce aux paiements directs et surtout en transformant lui-même son lait de brebis en fromage, yogourts et glaces. « C'est un scandale que les agriculteurs qui travaillent sans relâche soient aussi peu payés, s'insurge Mark Froelicher, directeur d'eXMAR, une société qui aide les PME à commercialiser leurs produits et spécialiste du milieu laitier. Sans les subventions, beaucoup de producteurs disparaîtraient et la production suisse ne suffirait plus. » A 6 km de la ferme du Naz, en terres fribourgeoises, se trouve un pionnier du lait équitable. Claude Demierre, 62 ans, affiche à l'entrée de sa ferme un panneau pour le lait à un franc. Il termine le travail de la matinée dans son étable. Ses 46 vaches sont bien installées à l'ombre. « Je me lève à 4h45 tous les jours depuis 1978. Je travaille en moyenne 70 à 80 heures par semaine, avec des pics à 100 heures. Si on comptait nos heures de travail, les coûts doubleraient. » Seule 10% de sa production est vendue comme lait équitable. Si bien qu'au mois d'avril 2022 il a touché en moyenne 60 centimes par litre. « Ce n'est pas la durée du travail qui est importante, ajoute-t-il, mais la rémunération qui est insuffisante. Ce qui est donné pour des prestations accessoires sert en vérité à faire survivre l'exploitation principale. Ce système est un cercle vicieux qui mène l'agriculteur à sa perte. » Les paiements directs lui apportent un complément, qu'il juge insatisfaisant. Car les subventions fédérales, issues des impôts payés par les contribuables suisses, rémunèrent des services d'intérêt général fournis par les agriculteurs (entretien du paysage, protection de l'environnement, etc.); elles ne sont pas liées à la production. « Nous sommes les jardiniers du pays à 5 francs de l'heure et en plus, aucune reconnaissance pour les efforts que nous faisons pour l'environnement et la protection des animaux. » Les agriculteurs interrogés se rejoignent sur ce point. Ils refusent de dépendre de l'argent public pour faire tourner leur exploitation et veulent recevoir un prix qui couvre leurs frais de production. Pour eux, le noeud du problème, ce sont les distributeurs. « Ce n'est jamais la grande distribution qui rogne ses marges, explique Jean-Bernard Chevalley. Le coût est reporté sur les autres acteurs de la chaîne: consommateur, producteur et transformateur. » Une augmentation pour du beurreCette année 2022 a été marquée par une hausse exceptionnelle du prix d'achat en raison de l'inflation. Pour le lait de centrale (dit aussi lait industriel), les producteurs reçoivent 5 centimes de plus par litre depuis mi-avril, alors que les augmentations des années précédentes ne dépassaient pas 2 centimes. En contrepartie, les prix sont bloqués jusqu'à la fin de l'année.Dans le même temps, les coûts du diesel, des engrais ou du fourrage ont explosé. Résultat: les producteurs toucheront moins que l'an passé. Sabine Bourgeois Bach, à Carrouges, est écoeurée: « Cette augmentation ne couvre pas la hausse des coûts, qui va s'accélérer d'ici à la fin de l'année. » Les perspectives ne sont pas réjouissantes. Les coûts de production vont continuer d'augmenter et les producteurs qui jettent l'éponge sont de plus en plus nombreux. De fait, la production n'a pas augmenté proportionnellement à la population. Pour Claude Demierre, des pénuries de produits laitiers, comme celle de beurre l'an passé, ne sont plus inenvisageables. « Tant que les gens peuvent remplir leur caddie, ils ne se posent pas de questions. Mais ça pourrait ne pas durer. » M. GT, D.-Q. N. ET S. PE. « Aujourd'hui encore, on attend qu'on nous donne ce que l'on veut bien nous donner » SABINE BOURGEOIS BACH, AGRICULTRICEÉCARTSPlus ou moins 20 centimesLe lait de centrale, celui qui est transformé par l'industrie, est acheté à trois prix différents: A, B et C, qui en avril étaient respectivement à 75,5, 67,7 et 52,7 centimes. Ce sont exactement les mêmes laits, la seule chose qui les différencie, c'est ce que l'on en fait: des produits à haute ou basse valeur ajoutée, pour le marché suisse ou pour l'exportation. Le paysan n'a aucune influence sur ce choix.De ce fait, le lait d'un même producteur sera divisé entre les catégories A et B, selon les besoins de l'industrie. Cette répartition varie d'un mois à l'autre et l'agriculteur ne découvre son revenu qu'à la réception du paiement, le mois suivant.
Illustration(s) :
Claude Demierre, agriculteur à Ecublens (FR): « Si on comptait nos heures de travail, les coûts doubleraient. »
Sabine Bourgeois Bach, agricultrice à Carrouge (VD): « Notre métier est l'un des seuls qui ne rédigent pas de facture. » A droite: ses vaches. (PHOTOS: EDDY MOTTAZ/LE TEMPS)
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