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Débunkage Spiral
Épisode 3 :
Biais : La religion, c’est Bleu !!
MaJ : selon vous et votre avis spiralement éclairé, quelles formes et significations la religiosité prend-elle en :
- Beige ?
- Violet ?
- Rouge ?
- Bleu ?
- Orange ?
- Vert ?
- Jaune ?
- Turquoise ?
La "religion" c'est clairement du bleu pour moi.... la "religiosité"... là on voit que tu tentes d'ouvrir à d'autres niveaux.
Le concept de transcendance ? la spiritualité ? la quête de sens ?.. dur de mettre un mot qui fonctionne pour tous les niveaux. Mais je crois que j'ai compris la question.
Beige.. toujours difficile pour moi de décrire ce niveau. La survie c'est tout ce qui compte... donc religion "survivaliste" ? explorateur de son environnement ?
Violet: là c'est l'animisme, le chamanisme, l'esprit est en tout. La religion du vivant. Mais aussi le lien avec les ancêtres. Le but de la vie c'est devenir un bon ancêtre.
Rouge: le culte de la personnalité comme on le voit chez les romains. Le culte de l'empereur. Mon dieu il est plus puissant que le tiens, comme on peut le lire souvent dans les récits de l'ancien testament. Soumet toi et sacrifie à ton dieu pour avoir ses faveurs. Dieu est bon, mais son courroux est terrible.
Bleu: LA religion. Le fondamentalisme du LIVRE. C'est une religion codifiée, sociale, avec ses inquisiteurs qui vérifient le conformisme de l'individu aux préceptes du livre. LE livre peut être aussi le petit livre rouge.. le livre vert.. le LOI... le Tao.. le coran, la bible, le livre de mormon, la dianétique, les édits d'ashoka, le code d'hamourabi, Mein Kampf, Das Kapital, le Bardo Thödol etc..... Le présent est souffrance, mais c'est pour le bien d'une société meilleure après....
Orange. Un étape où le rationalisme s'oppose à la religion. (version bleue). C'est l'émancipation individuelle, donc plusieurs options. Le culte de l'hédonisme et du développement personnel (quand on veut on peut.. le mental peut tout..). Et pour les zététiciens, le scientisme avec ses dogmes: le matérialisme et le dieu hasard quand on ne peut pas expliquer qq chose. (par ex: une coïncidence). Les prix Nobel sont l'équivalent des saints catholiques. (en fait le scientisme est très bleu... mais il s'oppose à la religion... je me demande si parfois c'est pas plutôt bleu)
Vert: l'harmonie. (tiens comme la religion que chatGPT a inventé pour l'auteur du roman Silo) ... Tout est lié, l'harmonie dans la communauté est importante. Ce que tu fais au plus petit c'est à moi que tu le fais.. (matthieu 25:40)....Jésus avait des valeurs en vert ? On est tous égaux. Donc l'amour universel et inconditionnel est la seule solution pour l'harmonie globale. (et là tu va donc couper les têtes qui dépassent au nom de l'égalité et l'harmonie..... ) New age... tout le monde est gentil...
Jaune: grandir en conscience. Empathie. Prendre conscience de son corps par le ressenti, de sa psychologie en se mettant en position méta pour observer son ego, de sa place dans le monde en étant connecté à quelque chose de plus grand que soi: la nature.
C'est ici que je place l'éco-psychologie et le travail qui relie de Joanna Macy. Des pratiques avec un côté "millénariste", effondrement, collapsologie. Se relier aux autres et à la nature pour se préparer à cette fin du monde. La survie du beige adaptée au second tour de la spirale.
Intérêt pour les peuples premiers et leur spiritualité. (bien que parfois aussi en mode vert.)
Ça reste une spiritualité matérialiste dans la continuité d'orange, mais dans laquelle on a réintégré l'humain et la nature comme principe interpersonnel. D'où le fait que c'est plutôt une posture psychologique qu'une spiritualité.
Turquoise: le monde se réenchante. Tout est vivant (à l'image de l'animisme de violet qui est transposé ici en 2ème étape du second tour) La psychologie jaune laisse place à la spiritualité. On va au delà des paradoxes. Fusion de la tête et du ventre dans le coeur. L'égo se met au service de plus grand que soi, mais sans s'écraser. Il s'agit d'une holarchie, l'égo développe la meilleure version de lui même pour s'aligner sur la meilleur version de l'organisme entier. C'est ainsi qu'il trouve sa quête de sens.
Qui est "Je suis" ? qui parle ? la Conscience n'est plus (uniquement) le petit ego, mais la multitude de l'organisme qui transcende l'égo. Ainsi le petit ego est guidé par l'intuition, les rêves, les synchronicités, les guides, etc... pour s'aligner sur le chemin du grand organisme. L'univers ? Au service du vivant.. de LA vie...
Voilà donc ma proposition pour cet exercice.
J'aime bien faire ce genre d'essai. Merci pour la proposition..
La religion c'est des groupes de gens qui passent leur temps à se prouver entre-eux qu'ils ont raison, la science c'est le contraire, c'est des tas de gens qui essayent sans arrêt de se prouver les uns-les-autres qu'ils ont tort, ce qui les fait avancer.
L'un est un dogme, l'autre son exact contraire pour résumer.
La réflexion de Calvin
Calvin, avant d’être théologien, est humaniste et juriste de formation. Il est donc particulièrement bien préparé pour repenser cette question délicate.
C’est dans une lettre datée de novembre 1545, adressée à Claude de Sachins, seigneur d’Asnières, que Calvin justifie pour la première fois le prêt à intérêt29. Cette paternité a parfois été discutée entre Jean Calvin et le jurisconsulte Charles Dumoulin30. Mais c’est bien dans la lettre de Calvin à de Sachins, appelée plus tard Concilium de Usuris, que de nombreux historiens, à la suite de l’anglais Wiliam Ashley, voient le turning point de l’évolution économique européenne31. La proposition du réformateur est publiée à Genève, deux ans plus tard, en 1547, dans les Ordonnances ecclésiastiques, fixant le taux de l’intérêt à 5%32.
Il y a quatre ressorts essentiels dans sa pensée:
a. Calvin, tout d’abord, sur le plan herméneutique, remet en question l’interprétation traditionnelle de la législation vétérotestamentaire, en interprétant le précepte mosaïque comme une mesure d’ordre politique, provisoire et circonstancielle, destinée à rappeler aux Juifs leurs devoirs de charité au sein de la communauté, une mesure qui n’est pas exclusive d’autres formes de prêts, ceux qui n’ont rien à voir avec le devoir de charité33.
b. La plus grande originalité de Calvin, c’est d’oser pour la première fois distinguer deux types de prêts: le «prêt d’assistance» et le «prêt de production».
– Le «prêt d’assistance». Calvin ne conteste pas que, selon la loi biblique, celui qui peut venir en aide à son prochain dans la difficulté par prêt d’argent doive le faire de façon gratuite, sans prélever d’intérêts, dans le prolongement de la gratuité des relations que Dieu a établies avec lui: «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement», dira Jésus (Mt 10.8). C’est la conviction commune à Israël et à toute l’Église: au sein de la communauté, dans la relation aux frères en difficulté, la loi d’argent doit s’effacer et le devoir de solidarité primer. En d’autres termes, ne pas donner à son prochain ce que la charité commande, ce serait commettre une injustice. Garder pour soi ce que Dieu a destiné au prochain, ce serait commettre un larcin34. Sur ce point, Calvin reprend à son actif toute la critique traditionnelle de l’usure.
Du reste, le droit de propriété, pour Calvin, et tout le christianisme avec lui, n’est pas absolu, mais relatif. Dans l’absolu, il n’y a qu’un seul propriétaire de toutes choses, c’est Dieu lui-même, Dieu qui, tout au plus, nous les prête, pour un temps, en nous plaçant dans la position du gestionnaire ou de l’intendant, pour une fin extérieure à notre profit immédiat: l’avancement de son règne35. Le prêt gratuit, c’est la juste réplique de l’homme au don gratuit que Dieu lui a précédemment fait36.
Sur la propriété, Calvin n’a pas non plus de pensée égalitariste, fondée sur «l’envie, cette sotte jalousie d’être égal»37. Toutefois, il rappelle que la solidarité du genre humain doit aussi s’exprimer par le partage des biens matériels, en vertu d’une idée de justice sociale dans laquelle est juste non seulement ce qui est conforme au droit positif, mais aussi ce qui découle de la charité.
– Le «prêt de production». Calvin constate que, si la Bible condamne l’usure là où devrait se manifester la charité, elle ne parle pas d’une autre pratique, qu’il appelle le «prêt de production»: le type de prêt qu’exige l’élargissement d’un marché, et qui n’entre pas dans le cadre du devoir de charité. Le prêt de production est le capital nécessaire à la mise en œuvre d’une nouvelle entreprise rémunératrice. Calvin considère qu’il est licite et juste que le débiteur alloue une part de son bénéfice à celui qui lui a permis, par son prêt, la réalisation de cette entreprise.
c. Calvin est le premier qui ose mettre en question la sacro-sainte doctrine thomiste (et aristotélicienne) de la stérilité de l’argent38.
d. Calvin, avec la sensibilité du juriste, veut prendre la mesure des conséquences négatives de l’interdiction complète du prêt à intérêt: favoriser l’hypocrisie des institutions (ecclésiales et politiques) et, surtout, favoriser l’usure clandestine, non contrôlée et redoutable dans ses effets, dont les taux ont pu culminer, aux périodes les plus critiques du Moyen Age, jusqu’à 53%39. Ce qui a fait dire à Auguste Lecerf qu’en légalisant le prêt à intérêt «Calvin a purifié l’atmosphère commerciale des ruses, des faux contrats et des restrictions mentales qui la déshonorent pendant le Moyen Age, parce que l’Église l’interdisait, tout en y ayant recours pour les besoins de la cause pontificale»40.
Utilisé pour former un nom correspondant à une doctrine, un dogme, une idéologie ou une théorie, une maladie qu'elle soit religieuse, politique ou scientifique.