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"Le problème pour l'Europe est toujours le même : comment infliger une douleur à la Russie sans nous blesser nous-mêmes", interroge Nicolas Mazzucchi, chercheur et spécialiste de l'énergie à la Fondation pour la recherche stratégique à Paris. "Si vous frappez le cœur stratégique du partenariat économique de l'Europe avec la Russie, il y a inévitablement un effet boomerang."
Lorsqu'il s'agit de mettre un terme aux importations russes, les États baltes ont à la fois un avantage et une longueur d'avance sur le reste de l'Europe, ajoute Nicolas Mazzucchi.
"Les États baltes, ainsi que la Pologne, s'efforcent depuis de nombreuses années de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Russie, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en gaz", a-t-il déclaré. "Les trois États baltes sont également plus petits et moins peuplés que de nombreux autres membres de l'UE, avec des structures de consommation très différentes. Nous parlons d'une consommation de gaz relativement faible par rapport à des pays comme la France ou l'Allemagne."
En mars dernier, les dirigeants de l'UE ont défini une stratégie qui pourrait réduire de deux tiers la dépendance à l'égard de cette source de carburant d'ici un an. Mais même cet objectif sera extrêmement difficile à atteindre, affirme Nicolas Mazzucchi.
"Pour approvisionner les États baltes, il faut trouver environ 10 à 12 millions de mètres cubes par an, c'est difficile mais faisable", précise-t-il. "En revanche, lorsque l'UE déclare vouloir réduire de deux tiers ses importations de gaz russe, cela représente 100 milliards de mètres cubes. C'est une tout autre échelle et un tout autre problème économique et géopolitique. Nous n'avons pas 100 milliards de mètres cubes qui sont facilement disponibles", poursuit le chercheur.
UKRAINE-CRISE-RUSSIE-RESERVES:Environ $300 milliards de réserves de changes gelés, dit la Russie
(Reuters) - Environ 300 milliards de dollars sur les 640 milliards dont disposait la Russie en réserves d'or et de changes ont été gelés en raison des sanctions occidentales à son encontre, a déclaré dimanche le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, dans une interview à la télévision russe.
Anton Silouanov a ajouté que les pays occidentaux exerçaient des pressions sur la Chine pour qu'elle limite ses relations commerciales avec la Russie et l'accès de cette dernière à ses réserves en yuans.
"Mais je pense que notre partenariat avec la Chine nous permettra de conserver le niveau de coopération que nous avons atteint et pas seulement de le conserver mais aussi de l'augmenter dans un environnement où les marchés occidentaux sont fermés", a-t-il dit.
Anton Silouanov a assuré que la Russie honorerait les remboursements de sa dette et qu'elle paierait ses créanciers en roubles jusqu'à ce qu'elle ait de nouveau accès à ses réserves de changes, selon l'agence de presse RIA.
(Rédaction de Reuters, version française Bertrand Boucey)
Il aégalement laissé entendreque d'autres exportations russes seraient concernées, les Occidentaux ayant gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes détenues à l'étranger, mesure que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a qualifié de "vol" mercredi.
"Il est clair que livrer nos marchandises à l'UE, aux États-Unis, et recevoir des dollars, des euros, d'autres devises, ne fait plus aucun sens pour nous", a dit Vladimir Poutine. Pour le moment, les hydrocarbures russes ont été largement épargnés des lourdes sanctions occidentales contre la Russie.
Au moment où j’écris ce papier, le rouble a déjà énormément chuté et se négocie à 112 roubles pour un dollar. Encore la semaine dernière, 1 dollar valait 75 roubles, ce qui était déjà beaucoup.
De toute évidence, tant que durera la guerre, Apple ne vendra plus à la Russie. IKEA ferme ses hyper-marchés. Les cartes VISA, MasterCard et autres cartes américaines ne fonctionnent plus. Facebook est coupé à moins d’utiliser un VPN. Twitter suit apparemment la même voix.
Et…
Après tout, c’est peut-être une bonne chose.
Russie : des sanctions aussi sur les cryptomonnaies
C.L. avec Reuters Publié le 03/03/2022 à 08h12
Les autorités européennes se sont dites conscientes du risque que des cryptoactifs constituent "une voie de contournement possible" des sanctions mises en place contre Moscou.
Binance refuse fermement de bloquer les investisseurs russes sur demande de l'Ukraine. En miroir de nombreuses plateformes, l'exchange de Changpeng Zhao est opposé à la mesure. Pour contraindre les plateformes à geler les comptes russes, le gouvernement ukrainien a annoncé la mise en place de mesures légales.