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récupération de l'or du Vatican.
"viens plutôt chez moi acheter de l'or" Apocalypse 3:18
https://saintebible.com/revelation/3-18.htm
"je te vomirai de ma bouche" Apocalypse 3:16
https://saintebible.com/revelation/3-16.htm
=> la démission du pape Benoit XVI selon Jovanovic et son livre 777
Rome, le 30 thermidor de l'an IV de la République 1796-08-17
Mais l'abbaye de San Salvator à Bologne a une grande bibliothèque que personne ne fréquente, et dont les moines eux-mêmes ne connaissent que la porte.[6] Nous y avons trouvé 120 volumes imprimés avant l'année l500, et environ 500 manuscrits antérieurs à l'époque de l'invention de l'imprimerie, et nous avons pris tout cela parce que cela sera utile à Paris, et que cela ne l'était plus depuis bien longtemps à Bologne.[7]
Nous avons trouvé aussi à Bologne trois donations faites en 490 et 491 à l'église de Ravenne, écrites sur papyrus ; nous les avons prises; et, depuis que nous sommes ici, nous avons reconnu que la fameuse Chambre des papyrus du Vatican ne renferme qu'une douzaine de semblables donations et rien d'autre. Ainsi les papyrus que nous avons eus de Bologne, le livre de Joseph que nous avons eu à Milan et quelques-unes des donations du Vatican que nous emporterons, rendront la bibliothèque de Paris plus riche en ce genre que l'on ne l'est à Rome, sans compter ce qu'elle avait déjà en ce genre et qui était très considérable.[8]
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Milan, le 3 thermidor an 5 de la République [Le 18 thermidor à Venise] (1797-07-21)
Je partirai demain de grand matin pour Venise où j'irai aider le pauvre Berthollet que la Bibliothèque de St Marc doit ennuyer autant que je l'ai été de celle du Vatican. Il est probable que notre travail ne durera pas plus d'un mois.[3] Et après cela que deviendrai-je ? Je te le demande. Il y aura-t-il sûreté à Paris pour les pauvres républicains, et surtout pour ceux qui, comme moi, sont un peu haut sur la liste. Ta réponse influera beaucoup sur notre détermination.[4] Adresse-moi la à Venise chez le ministre de France.[5]
Je crois que j'aurai fini ici dans douze ou quinze jours.[17] On commence aujourd'hui à travailler aux caisses de l'emballage des 500 manuscrits. Après cela il faudra courir à Venise d'où nous devons tirer 20 tableaux, 10 statues et 500 autres manuscrits. Berthollet y est déjà et nous appelle à son secours.[18] Je suppose qu'il aura avancé la besogne. Quoique le nombre des manuscrits soit le même, leur choix sera moins long, parce que la bibliothèque est moins nombreuse; mais je vois bien que notre première entrevue se fera à Nuits.
[Monge]
Rome, le 15 prairial de l'an V de la République
L'autre jour, après avoir mis à part dans la bibliothèque du Vatican quelques manuscrits anciens relatifs à l'histoire, et qui ne pouvaient avoir quelque mérite que dans le cas où ils n'auraient pas été imprimés, j'allai, avec l'abbé qui travaille avec moi, à la bibliothèque de la Minerve pour voir s'ils étaient publiés. Après avoir parcouru les catalogues,[4] il nous restait à vérifier quelque chose dans quelques ouvrages au nombre desquels se trouvaient les œuvres de Galilée, célèbre Florentin qui s'avisa de découvrir que la Terre tournait, qui eut la bonhomie de le dire, qui fut emprisonné pour cela, et qui fut obligé de se rétracter pour avoir la liberté, ce qui, comme il le dit lui-même, n'empêcherait pas la Terre de tourner.[5] Le bibliothécaire, Jacobin de religion, en nous apportant la charge de livres que nous avions demandés, et en nous montrant les volumes de Galilée, nous dit ceux-ci sont défendus. Mon abbé, homme d'esprit, très honnête et qui vraisemblablement n'était pas comme lui, dit "J'ai la permission de lire tous les livres, quant à Mr, en me montrant, il l'a par lui-même". Cette assertion donnée de preuve ne faisait pas grand effet sur le suppôt de l'inquisition qui prétendait qu'il fallait aller parler au supérieur; mais en tournant mon chapeau de manière à rendre visible ma cocarde, je levai toute difficulté ; et, après avoir jeté un coup d'œil expressif à mon pauvre abbé, nous fîmes notre opération. Pendant que nous nous en occupions, un jeune homme vint se placer à côté de nous, et un moment après on vint lui apporter les livres qu'il avait demandés. Je fus surpris de voir que c'était l'Astronomie de Lalande[6] 1° parce que les sciences positives ne font pas grande fortune à Rome ; 2° parce que l'on ne défend pas le livre de Lalande qu'on lit tous les jours et qui suppose d'un bout à l'autre que la Terre tourne, tandis qu'on défend encore les livres du pauvre Galilée que personne ne lit plus.[7] Mais dans le régime de l'erreur, il faut avoir bien de l'esprit pour être conséquent et pour faire tout cadrer; et depuis bien longtemps il n'y en a plus guère dans ce pays-ci ; et je crois, dieu me pardonne que, sans nos élégantes et nos incroyables, la farce finirait bientôt.[8]
[5] Galileo GALILEI (1564-1642). À la suite de la publication du Dialogue sur les deux grands systèmes du monde en 1632, Galilée doit comparaitre devant l’inquisition pour sa défense de l’héliocentrisme et du mouvement de la Terre. En 1633, il est condamné à l’emprisonnement puis à assignation à résidence à Acerti près de Florence jusqu’à sa mort. (Voir RICHARDT A. (2007), La vérité sur l’Affaire Galilée, Paris, F.X. De Guibert.) La légende veut que tout en abjurant, Galilée prononce « Eppur si mueve » (Et pourtant elle [la Terre] tourne).
[6] Joseph-Jérôme LEFRANÇOIS DE LALANDE (1732-1807), astronome. Il publie en 1764 un Traité d’astronomie qui est réédité en 1771 et revisité en 1792. En 1800 il constitue encore la base des études des futurs astronomes et présente un tableau des connaissances astronomiques. Le développement consacré aux méthodes de calculs pour l’astronomie, dégagé de considérations théoriques en mathématiques, ainsi que les commentaires sur les instruments astronomiques procuraient à cet ouvrage un avantage sur les manuels rivaux. (N. et J. DHOMBRES (1989), p. 263.)
[7] En 1744, le pape Benoît XIV autorise la publication des Dialogues : le mouvement de la Terre doit encore se réduire à une hypothèse et le pape ne revient pas sur l’interdiction de l’héliocentrisme. Le décret d’interdiction n’est annulé qu’en 1822.
[8] Monge souligne l’incohérence des jugements de l’église mais surtout l’inefficacité de sa censure contre les théories scientifiques. En effet, la censure de l’église n’atteint qu’un seul ouvrage, alors que la science conserve, perfectionne et ne cesse d’actualiser ses principes et ses théories en les réorganisant, en les réduisant afin de les transmettre. Ainsi, une fois encore, la valeur déterminante des traités élémentaires apparaît. Catherine juge que ce récit pourrait faire l’objet d’une publication dans le Journal des campagnes et que cela pourrait permettre à Eschassériaux de séduire Louise. Elle écrit de Paris le 10 messidor an V [28 juin 1797] : « Si je voulais faire grandement ma cour à L[oui]se, je ferais mettre dans Le journal des campagnes ton petit article sur la bibliothèque de la Minerve, mais il est trop aristocrate. Je ne lui donnerai pas le plaisir de voir une fois de plus son nom dans un journal, il le fait mettre assez souvent lui-même. » Sur l’anticléricalisme de Monge voir la lettre n°3, 22 ?
lettre de Monge a Talleyrand
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Venise, 26 thermidor, an V
Pour chaque manuscrit susceptible d'un genre quelconque d'intérêt, nous avons constamment consulté le catalogue imprimé de la Bibliothèque nationale, et quand le manuscrit n'y était pas compris, ce qui était assez rare, ou quand il n'y était pas d'une date aussi ancienne, ou enfin quand il n'y était qu'une seule fois, nous l'inscrivions sur la liste.
Par exemple, le livre d'apologues indiens, qui fut traduit en persan sous le nom de Calilale et Dimna par Perzoe, médecin de Cosroé roi de Perse,[9] puis de persan en arabe, et enfin de l'arabe en grec par Simon Séthi sous le titre de Stéphanites et Ichenelates,[10] se trouve deux fois en langue persane dans la Bibliothèque nationale ; mais il n'y est qu'une seule fois en arabe et une seule fois en grec. Nous avons trouvé trois fragments considérables de cet ouvrage dans les manuscrits 704, 863 et 949 des grecs de la Vaticane. N'ayant pas sous les yeux le livre imprimé, nous n'avons pas pu nous assurer si cette traduction était celle de Simon Séthi, ni reconnaître quelles lacunes ces fragments laissaient dans l'ouvrage entier ; néanmoins, nous les avons pris tous trois. De plus, le numéro 367 des manuscrits arabes contient un livre d'apologues indiens, traduit d'abord en persan par Barzvejus, médecin de Cosroé[11] ; et ensuite en arabe par Ebaul Mocaffat[12]. Quoique nous ayons tout lieu de croire que cet ouvrage soit le même que celui qui est connu sous le nom de "Calilale et Dimna", comme nous n'en avons qu'un seul exemplaire, quoiqu'il y ait eu plusieurs traductions arabes de cet ouvrage, et comme celui du Vatican fait d'ailleurs connaître le nom du traducteur arabe, nous l'avons compris dans notre convoi.[13]
Mais ce qui a attiré particulièrement notre attention, ce sont les classiques grecs et latins et tout ce qui peut avoir rapport à l'histoire. Nous vous envoyons dans ces deux genres une collection très précieuse de manuscrits d'une date très ancienne et d'une conservation très rare.
Nous ne devons pas terminer, citoyen ministre, sans vous parler de la confection de la liste ci-jointe.
-------- note
On comprend ainsi pourquoi Monge, le géomètre, ne fait pas mention du beau manuscrit grec saisi au Vatican. Le manuscrit Vaticanus gr.190 est déterminant pour l’étude et l’édition des Éléments d’Euclide. Il s’agit du plus ancien manuscrit grec complet conservé des Éléments. Selon B. Vitrac, « [ce] célèbre manuscrit joue depuis son identification au début du XIXe par Peyrard un rôle primordial dans l’édition et l’histoire du texte grec des Éléments. » Cette copie a été réalisée entre 830 et 850, lors des premières translittérations marquant l’abandon de l’écriture onciale au profit de la minuscule. ROMMEVAUX S., DJEBBAR A. et VITRAC B. (2001) « Remarques sur l’Histoire du Texte des Éléments d’Euclide », Arch. Hist. Exact Sci., 55, pp. 221-295, Springer, p. 229. Lorsqu’en 1808, F. Peyrard entreprend de vérifier le texte grec pour sa nouvelle traduction française basée sur l’édition d’Oxford de 1703, il découvre ce manuscrit qui ne comporte aucune mention de « l’édition de Théon » (εκ της Θέωνος έκδοσεως), ni la partie ajoutée VI.33 et qui diffère considérablement des vingt-deux autres manuscrits dont il avait connaissance jusque là. La comparaison l’amène à dater le texte grec d’une période antérieure à l’édition de Théon et à en conclure qu’il est plus proche du texte d’Euclide. Il décide donc d’élaborer une nouvelle édition du texte grec. B. VITRAC (2012), « The Euclidean Ideal of Proof in The Elements and Philological Uncertainties of Heiberg’s Edition of the Text », dans History and historiography of mathematical proof in ancient tradition. K. Chemla (ed). Vol. I : The 19th historiography of mathematical Proof. Cambridge University Press, p. 80.
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Rome, le 20 messidor de l'an V
Le choix des cinq cents manuscrits est enfin terminé ; ils sont déjà encaissés et scellés. On les emballera le 22[6] et nous les expédierons sur le champ par deux rouliers pour Livourne. Nous vous enverrons la liste par le prochain courrier, en vous donnant avis du départ.
Giuseppe Simone Assemani, Bibliotheca Orientalis Clementino-Vaticana in qua Manuscriptos Codices Arabicos, Persicos, Turcicos, Hebraicos, Samaritanos, Armenicos, etc. Rome, 1719-1728, 4 Volumes.
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Rome, le 6 fructidor de l'an IV de la République
Nous sommes toujours occupés à former notre liste de manuscrits. Rien ne presse à cet égard, parce que quand un convoi sera prêt à partir, nous donnerons cette liste et en trois jours les ballots seront faits pour être chargés sur les voitures. Si le catalogue de la Bibliothèque du Vatican existait, il suffirait de le compulser. Mais il n'existe que celui des livres hébreux et celui des livres syriaques.[11] Ces jours derniers, nous avons visité tous les livres arabes et nous avons eu soin de ne marquer que ceux qui ne sont pas dans la Bibliothèque de Paris.
Il s'en faut de beaucoup que nous connaissions la Bibliothèque du Vatican, mais à en juger par ce qui nous est déjà passé par les mains, je t'assure que sa célébrité tomberait considérablement si le catalogue en était fait. Elle ne renferme que des manuscrits et lorsque nous l'aurons écrémée en envoyant à Paris tous les objets célèbres et connus de réputation, je t'assure qu'il sera encore plus nécessaire que jamais de tenir ce catalogue secret.
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Rome, le 26 prairial de l'an V de la République française une et indivisible
Enfin, ma chère amie, le travail du choix des manuscrits du Vatican est terminé ; on travaille actuellement à faire le catalogue détaillé des objets que chacun d'eux renferme ; et quand ce catalogue qui exigera bien une vingtaine de jours sera fini, il n'y aura plus qu'à juger quelques contestations qui pourront survenir par rapport à certains manuscrits qui devront, ou ne devront pas, être comptés pour plusieurs,[1] faire ensuite les encaissements, expédier par Livourne et enfin partir de cette ville. Je profiterai du temps qu'on emploie à faire le catalogue pour aller à Naples ; je crois que ce voyage me tiendra environ 10 jours[2] ;
[1] Monge développe et précise ce point dans sa lettre au ministre des relations extérieures du 26 thermidor an V [13 août 1797]. Voir la lettre n°120. Sur le choix des manuscrits et la rédaction de la liste voir les lettres n°23, 25, 26, 27, 70, 76, 79, 99, 100, 104, 110, 111, 113 et 140.
[2] Monge quitte Rome pour Naples 16 juin 1797 et est de retour le 28 juin. Voir les lettres n°107 et 108.
[3] À Rome ne restent de la commission que Monge, Jean-Simon BERTHÉLÉMY (1743-1811)
En mai 1796, Gaspard Monge est nommé par les Directeurs, vraisemblablement sous l’influence de Carnot qui fut son élève à Mézières, membre d'une commission chargée de récupérer en Italie, à la demande expresse de Bonaparte au Directoire, à la suite de l’armistice avec de duché de Plaisance « les monuments d'art et de science que les traités de paix accordent aux armées françaises victorieuses ». Il accepte immédiatement, certainement par l’intérêt de cette nouvelle aventure, mais aussi pour s’éloigner de Paris, où il avait suivi la menace de la réaction post-thermidorienne. Il s’acquitte de cette tâche avec sérieux et méthode, bien qu’étant incompétent personnellement sur le plan artistique. Il se concentre surtout sur les prélèvements de livres précieux dans toutes les bibliothèques. Il sillonne toute l’Italie du Nord et du Centre. Après la signature de l’armistice avec le Pape Pie VI le 23 juin à Bologne, il est chargé par Bonaparte d’en vérifier l’exécution à Rome. Celui-ci fait ample moisson de manuscrits à la bibliothèque vaticane mais devant la franche hostilité des romains, la commission juge plus prudent de se replier vers Bologne le 4 octobre, puis à Modène du 8 au 18 octobre.
Sous l'influence des idées révolutionnaires, il voit cette guerre comme une lutte pour la liberté et contre la tyrannie, ce qui justifie, lui semble-t-il, la spoliation des chefs-d'œuvre italiens. En juin 1796, il fait la connaissance du général Bonaparte en Italie et, à partir de cette rencontre, un courant de sympathie mutuelle s'établit entre les deux hommes. Celles-ci se tissent lors du séjour à Milan du 11 novembre 1796 au 7 janvier 1797, au cours duquel les contacts sont quasiment quotidiens22. Monge voit en Bonaparte un homme capable d'étendre au-dehors les conquêtes révolutionnaires les plus essentielles. Mais il témoigne aussi sa déception à la suite du constat de la faible adhésion des italiens aux idéaux révolutionnaires et leur attachement à une forme très baroque du catholicisme.
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Gaspard Monge a fait partie des scientifiques français qui ont poussé à l'instauration d'un système de poids et mesures fondé sur le système décimal.
La numération décimale avait été introduite en Francie par Gerbert d'Aurillac, devenu pape vers l'An mil sous le nom de Sylvestre II, mais elle ne s'était pas encore généralisée aux poids et mesures.
Par le décret du 8 mai 1790 obtenu par Talleyrand, l'Académie des sciences reçoit la mission de mettre au point un système d'unification des poids et mesures. Gaspard Monge fait partie de la Commission centrale des poids et mesures qui doit mettre en œuvre cette décision, avec Condorcet, Laplace, Lagrange, et Borda.
Après avoir reçu des départements les étalons des anciennes mesures, la commission cherche l'unité appropriée. Dans son rapport du 19 mars 1791, la commission propose d'adopter la longueur du quart du méridien terrestre pour base de mesure, et sa dix millionième partie pour unité usuelle. Ce sont les bases théoriques du système métrique, ainsi que du Système international d'unités (SI) des poids et mesures tel qu'il existe de nos jours.
Gaspard Monge est aussi parmi les personnalités qui proposent d'instaurer un calendrier avec des semaines de dix jours. Le calendrier républicain ne dure pas au-delà de 1806, en raison de diverses difficultés.
Le 15 février 2013, alors qu'il a déjà annoncé sa démission, Benoît XVI nomme à la tête de l'IOR le banquier allemand Ernst von Freyberg. Ce dernier geste du pontificat, imposé à un Joseph Ratzinger déclinant, est une tentative de la Curie de placer un de ses hommes avant l'arrivée d'un nouveau pape.