L'allumage est nécessaire pour faire de l'énergie de fusion une source d'énergie alternative viable, mais il n'a pas encore été réalisé1. Une étape clé sur la voie de l'allumage consiste à faire en sorte que l'énergie générée par les réactions de fusion dans un plasma de fusion confiné par l'inertie dépasse la quantité d'énergie déposée dans le combustible de fusion deutérium-tritium et dans le point chaud pendant le processus d'implosion, ce qui se traduit par un gain de combustible supérieur à l'unité. Nous rapportons ici l'obtention de gains de combustible de fusion supérieurs à l'unité sur l'installation nationale d'allumage des États-Unis en utilisant une méthode d'implosion " à pied haut "2,3, qui consiste à manipuler la forme de l'impulsion laser de manière à réduire l'instabilité de l'implosion. Ces expériences montrent une amélioration d'un ordre de grandeur du rendement par rapport aux expériences d'implosion deutérium-tritium précédentes. Nous constatons également une contribution significative au rendement de l'auto-échauffement des particules α et des preuves de l'amorçage nécessaire pour accélérer la combustion de fusion du deutérium et du tritium afin qu'elle finisse par s'emballer et s'enflammer.
O. A. Hurricane, D. A. Callahan, D. T. Casey, P. M. Celliers, C. Cerjan, E. L. Dewald, T. R. Dittrich, T. Döppner, D. E. Hinkel, L. F. Berzak Hopkins, J. L. Kline, S. Le Pape, T. Ma, A. G. MacPhee, J. L. Milovich, A. Pak, H.-S. Park, P. K. Patel, B. A. Remington, J. D. Salmonson, P. T. Springer & R. Tommasini
Published: 12 February 2014
Pour la première fois, des chercheurs américains sont parvenus à produire plus d'énergie que leur combustible n'en a absorbé.
Par Sciences et Avenir avec AFP le 13.02.2014 à 11h01, mis à jour le 13.02.2014 à 11h01
C'est cent fois moins que ce qu'il faut pour produire de l'énergie rentable, mais les physiciens américains qui cherchent à déclencher une fusion nucléaire contrôlée, alternative à la fission d'aujourd'hui, ont réussi à produire plus d'énergie que leur combustible n'en a absorbé.
EXPLOIT. Certes, il a duré moins d'un milliardième de seconde et n'a produit au finish qu'une énergie correspondant à celle stockée dans deux piles AA (17.000 joules au maximum). Pourtant, c'est un exploit inégalé qu'à réalisé à deux reprises le laboratoire gouvernemental du National Ignition Facility (NIF), en Californie, grâce à la chaleur produite par 192 lasers occupant la surface d'un terrain de football.
Des réactions nucléaires entre protons et noyaux de bore-11 (fusion p-B), utilisées pour produire des particules α énergétiques, ont été initiées dans un plasma généré par l'interaction entre un laser de classe PW fonctionnant à des intensités relativistes (~3 × 1019 W/cm2) et une cible de nitrure de bore (BN) de 0,2 mm d'épaisseur. Un taux élevé de réaction de fusion p-B et donc un flux important de particules α ont été générés et mesurés, grâce à un flux de protons accélérés à la surface avant de la cible. Il s'agit de la première expérience de preuve de principe démontrant la génération efficace de particules α (~1010/sr) par des réactions de fusion p-B à l'aide d'un laser de classe PW dans la géométrie " in-target ".
Mots clés : fusion proton-bore ; accélération laser-plasma ; faisceau de particules α.