Visualisation du graphe de mes amis facebook

Depuis longtemps déjà, je suis fasciné par l'étude de mon réseau d'amis. Qui connait qui..., comment, combien j'ai d'amis ?, etc...
En 2006, j'avais tenté de définir ce qu'est un "ami", une connaissance, un contact...

Puis, en 2007, je suis arrivé sur facebook. Là mon réseau social est devenu beaucoup plus visuel. J'ai eu la possiblité de voir les amis en commun que j'ai avec d'autres personnes.

Dernièrement j'ai encore franchi une étape supplémentaire dans la visualisation et la compréhension de mon réseau d'amis.

Voici le graphe de mon réseau d'amis facebook.

Déjà, je remarque qu'il est assez homogène. Il y a quelques électrons libres autour de la masse de mes amis. Mais sinon il y a une continuité.

Il faut que j'explique un peu ce que représente ce graphe. Tout d'abord, ce qui est assez évident, c'est que chaque cercle représente une personne. Puis chaque personne a des liens avec les gens avec qui elle est amie.

Plus le cercle est grand, plus la personne a de connexions, donc d'amis. Je vois ainsi que les personnes qui ont des grands cercles sont les personnes avec qui j'ai le plus d'amis en commun.

Chaque réseau est souvent composé de sous réseaux qui sont des communautés. Ici, j'ai voulu voir comment mon réseau d'amis se catégorise en grandes communautés d'amis.

Je dois dire que le résultat saute aux yeux !

En rouge, c'est la communauté de mes amis d'enfance et locaux, des gens avec qui j'étais à l'école primaire et des gens de la commune dans laquelle j'ai habité pendant plus de 30 ans: Boudry. C'est potentiellement les gens avec qui je fais la fête à la Boudrysia. La fête villageoise pendant laquelle je retrouve tout ces gens que je ne croise pas forcément à d'autres moments.

En bleu, c'est la communauté de mes amis scouts !

En vert, c'est la communauté de mes amis avec qui je refais le monde: mes amis politicien(ne)s

En violet, en haut, c'est la communauté de mes amis d'études. Plus j'ai avancé dans mes études, plus je me suis éloigné de mon lieu d'enfance et ainsi on voit que dans mes amis d'étude il y a ceux qui sont en lien avec les "rouges" mes amis d'enfance. Ils viennent de la même région. Mais il y a aussi un groupe totalement déconnecté, seul nos études forment un lien entre nous.

Il y a encore une communauté très discrète, par ce que peu nombreuse. Elle se situe en bas de la communauté verte. Il y a quelques points rouge. Il s'agit de la communauté de mes amis d'armée.

amis facebook Martouf grandes communautés.png

Voilà. Vous croyez avoir tout compris à mes amis ?

... et bien accrochez-vous, c'est beaucoup plus compliqué que ça !

Voici le même graphe, mais découpé en plus petites communautés:

amis facebook martouf micro communautés.png

Aaarg... c'est tout différent !

Non, il y a quand même des invariants. Il y a toujours les mêmes électrons libres et les communautés qui sont très homogènes et déconnectées des autres. Ainsi, rien n'a changé pour mes amis d'étude ou mes amis d'armée.

En revanche les communautés de mes amis scouts et de mes amis boudrysans ne sont plus si claires. En fait il se trouve que ces communautés sont complètement entremêlées.

Dans mes amis d'enfances, j'ai beaucoup de scouts ! ... et dans mes amis Boudrysans, j'ai également beaucoup de gens avec qui j'ai fait de la politique locale !

Puis dans mes amis scouts, il y a étonnament plusieurs groupes d'âges qui se connaissent bien entre eux, et moi je fais souvent le lien entre ces tranches d'âge. Mais aussi entre différentes régions géographiques.

Il y a aussi des cours de formation différents (voilà), qui créent des liens plus fort entre certains groupes. (assez lié aux tranches d'âge)
Ainsi, j'observe que le maillage du réseau de la communauté scoute est plus fort que celui des autres communautés. Chaque personne a, en moyenne, plus de connexion avec d'autres personnes que dans d'autres communautés.

Tous les scouts se connaissent bien entre-eux et de diverses manières. Voilà enfin un moyen clair et scientifique d'expliquer cette impression que tous les scouts ont, de faire partie d'une communauté plus soudée que dans d'autres millieux.

Puis j'observe une communauté assez inattendue pour moi. En vert clair, entre ma communauté géographique d'origine et les politiciens. C'est une communauté que j'appelle de personnalités locales.

Ce sont des gens qui sont des petites star locales. Des gens qui ont beaucoup d'amis (en tout cas sur facebook), j'y retrouve des artistes, musiciens et auteurs locaux, des tenanciers de bars bien connus, des organisateurs de festivals et de fêtes populaires, des journalistes... (quand ils ne se cachent pas dans la communauté des politiciens !)

J'observe que la communauté des politicien(ne)s neuchâteloi(e)s (en violet) est très homogène. Peu importe les partis !

J'ai des gens de tout l'échiquier politique dans mes amis facebook, et ils sont quand même tous reliés entre eux. Les frontières entre les partis ne sont pas si claires. Donc ça confirme bien l'existence d'une classe politique !

De même que les journalistes sont souvent bien mélangés à la classe politique. Il existe d'ailleurs une blague de politicien qui dit que les journalistes sont des politiciens refoulés !

Je vois ici des journalistes qui sont clairement bien mélangés dans la communauté politicienne, de la même couleur. Alors que d'autres journalistes sont dans la couleur verte des "star locales", mais également perdus au milieu de la classe politique ! (en tout cas on les repères bien !)

Dans l'homogénéité, j'observe quand même que les individus des partis d'extrême gauche sont à la limite d'être intégré dans la classe politique, ils se séparent parfois entre la communauté politique en violet et la communauté alternative en orange. (anarchistes, squatteurs, gratiferia, etc..)

Puis, à gauche de la classe politique neuchâteloise, il y a une communauté bleue. Ce sont des gens de la communauté politique suisse romande. Puis de la même couleur, il y a mes amis militants pour un Revenu de Base Inconditionnel qui sont souvent (pas toujours) intégrés dans la communauté des politiques de Suisse romande.

Voilà, on a fait le tour des principales communautés de gens avec lequelles je suis en contact.

Limitation de cette visualisation

Une limitation que j'observe, c'est que ce graphe montre les communautés. Mais ne montre pas les communautés avec lesquelles je suis le plus actifs. Le graphe ne montre qu'un lien, même s'il est mort. J'ai des amis d'enfance avec qui je ne discute jamais, des politiciens qui sont amis avec tout le monde juste par ce qu'ils en avaient besoin pour une élection, mais qui ont maintenant un compte à l'abandon !

D'après Olivier Glassey, sociologue spécialiste des médias sociaux avec qui j'avais participé à un café scientifique à l'Uni de Neuchâtel en 2012, la plupart des gens ne communiquent pas avec plus de 5 à 15 personnes sur les réseaux sociaux.

Ainsi, ça explique le succès d'application comme WhatsApp qui permettent de créer des groupes de discussions, sans avoir à créer tout le reste du décorum de facebook qui doit montrer que l'on est l'élite de la nation. (facebook provient quand même de l'uni de Harvard...)

La discussion en groupe est l'outil communautaire qui monte. Désolé.. facebook c'est has been...

Donc pour plus tard, il serait intéressant que je refasse un graphe qui met en évidence l'interaction que j'ai avec mes amis facebook. Ce qui permettrait de montrer avec qui j'ai le plus d'échanges. Qui sont mes meilleurs amis !

... mais en fait, je crois que tout ça je le sais déjà ! 😛

Comment réaliser un tel graphe de ses amis facebook ?

Si vous avez aussi envie de vous lancer dans l'exercice, ce n'est pas très compliqué.

C'est ici qu'il faut que je remercie Martin Grandjean de m'avoir fait connaitre l'outil Gephi et son utilisation dans un beau tutoriel.

Pour réaliser un graphe semblable à celui que je présente ci-dessus, il sufit de réaliser le tutoriel de Martin Grandjean avec les données de ses propres amis facebook que l'on peut récupérer grâce à l'application facebook: Netvizz.

Amusez-vous bien et dites m'en des nouvelles. Que l'on compare la structure de nos réseaux d'amis.

Futur de l’informatique épisode 7 – Organisation des données

Organisation des données

Un ordinateur n'est qu'un outil de gestion d'information. L'information est quelque chose de peu palpable, de flou, de mouvant, de polymorphe. Pour la traiter de manière unique et identique sous toutes ses formes on a tenté de la formatter, de l'organiser. On a créer le fichier.

Ce paquet d'information n'est tout d'abord représenté que par un nom dans les interface-homme machine à ligne de commande. Puis au nom, on a ajouté une petite image (une icône) que l'on peut glisser et déposer sur un bureau d'une interface homme-machine graphique.

Devant la croissance du nombre de fichier on a tenté de les organiser. Des barbus dans les années 1960 ont imaginé un système de fichier à arborescence.

Il est devenu possible de créer des fichiers avec le même nom tant qu'ils ne sont pas dans le même niveau de l'arbre de fichier. Avec une arborescence de fichiers et de dossiers on a inventé le chemin d'accès. Ce même chemin d'accès qui avec l'arrivée du web est devenu un complément de l'URL, de l'adresse unique permettant de désigner une ressource.

Exemple d'un arbre, ayant 1 comme racine, {2,4,5,7} comme nœuds internes et {3,6,8,9,10,11,12} comme feuilles.

Tous les systèmes d'exploitation courants utilisent des systèmes de fichiers arborescents pour classer des fichiers. C'est le moyen le plus courant que l'on trouve pour organiser et classer des données. Mais est ce le meilleur ?

Non, ce n'est pas le meilleur. Une arborescence a des limites. Un fichier ne peut pas être à plusieurs endroits de l'arbre en même temps. Par exemple, si je veux faire un dossier de photos contenant toutes les photos du petit dernier de la famille, et en même temps un dossier des photos du dernier Noël en famille. Que faire des photos du petit dernier de la famille lors de la fête de Noël ?

Je trie selon un critère ou selon l'autre ? Je duplique le fichier ?

Cette question est souvent résolue par les informaticiens en proposant une nouvelle application qui est un gestionnaire de photos. (iPhoto, picasa, etc..) Ce gestionnaire est capable de créer des albums à partir de sa photothèque de base. On crée des vues différentes des mêmes données.

C'est un emplâtre sur une solution boiteuse. On préfère fournir une nouvelle application avec de nouvelles règles d'utilisation plutôt que de remettre en cause les habitudes.

Pourtant la solution existe, elle est simple et efficace, c'est la généralisation du principe de l'arbre, en informatique on dit que c'est un graphe et sur le web on présente des tags et concrètement ce sont des groupes. Vous avez déjà certainement vu des nuages de tags!

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