Comme leur nom l'indique, les truites de lac vivent dans le lac. Ici, en l'occurence, il s'agit du lac de Neuchâtel.
Vers l'âge de 4 ans ces truites atteingent l'âge adulte et s'en vont retrouver leur eaux ancestrales en amont des rivières pour aller se reproduire. Ainsi, chaque année, entre novembre et janvier, il est possible d'observer les truites remonter l'Areuse.
C'est ce que j'ai fait cet après-midi. Je suis allé prendre des photos des truites de lac qui remonte l'Areuse.
Remonter une rivière n'est pas chose facile. Il y a de nombreux obstacles. C'est ainsi qu'à peine après avoir remonté 700m de l'Areuse depuis son embouchure dans le lac, les truites se retrouvent face à une chute !
Pour franchir cet obstacle, les truites n'hésitent pas à sauter par dessus la chute. Il est donc possible d'observer tout un balais de truites volantes qui sautent dans tous les sens.
Ces truites sont bien valeureuses de vouloir franchir tous les obstacles que les hommes lui ont mis sur son chemin. Mais parfois ce courage n'est pas suffisant. Il y a trop d'obstacles pour que les truites arrivent à remonter bien loin.
De plus, à force d'avoir fait des cours d'eau qui sont toujours plus rectilignes, les crues sont plus soudaines et violentes que dans une cours d'eau totalement naturel. Ainsi les oeufs déposés au fond du lit de la rivière ont peut de chance de rester assez longtemps pour assurer la reproduction des truites de lac. Cette espèce de truite est donc fortement menacée.
C'est pour cette raison que vers 1900 l'homme s'est chargé d'organiser la reproduction des truites de lac.
C'est à cette période que la pêcherie de Cortaillod a été construite juste à côté de la chute en photo ci-dessus. Quand une truite est fatiguée d'avoir loupé de nombreux sauts par dessus la chute, elle va se reposer un peu plus bas.
C'est là que souvent elle découvre le petit canal sur la rive droite qui mène directement à la pêcherie.
C'est dans cette pêcherie que les gardes faunes vont endormir les truites (en les électrocutants mais pas en les tuants !), puis presser doucement les truites pour extraire les ovules. Les truites sont ensuite relâchées dans l'Areuse.
Ensuite, la fécondation des ovules se fait dans des bacs à l'aide d'un outil de haute technologie... la plume de cygne ! Et oui, c'est ce que l'on a trouvé de mieux pour être doux.
Ensuite, le petits alvins vont grandir à l'abri de la pissiculture de Colombier et être relâchés dans quelques rivières du canton une fois devenus assez grands pour survivre.
C'est ainsi que l'on retrouve toute une population de truites dans l'Areuse, même au Val-de-Travers.
Ces truites vont gentiment redescendre toute l'Areuse pour retourner dans le lac où elle trouverons une nourriture plus abondante et ainsi grandir beaucoup. Une truite de lac atteint facilement les 80-90cm.
Puis le cycle recommence, pour se reproduire, elle retournerons chaque année retrouver les eaux de leurs ancêtres en sautant d'une vague à l'autre par dessus les chutes....