L’idée est simple, avec le prélèvement d’une miette sur le trafic de paiement il est possible de collecter une somme plus grande que la totalité des impôts payés en Suisse, et donc de les remplacer.
Fini la corvée de la déclaration d’impôt, les niches fiscales et les effets de seuils.
Attention, ce n’est pas la fameuse taxe Tobin. Cette dernière ne veut taxer que les transactions financières. La microtaxe dont on parle taxe tous les paiements électroniques. Donc aussi vos courses au supermarché ou un repas au restaurant, et aussi les retraits au bancomat pour éviter de se soustraire à la microtaxe.
Pour l’économie réelle et l’énorme majorité de la population, c’est une charge en moins. Pour la finance, c’est moins bien. Mais la Suisse a tellement d’avantages dans ce domaine que toute cette branche économique ne disparaitra pas.
On va voir tout le détail ci dessous de ce projet de révolution de la fiscalité!
CHF 100 000 milliards d’échanges annuel entre les banques en Suisse, vraiment ?
Pour avoir un ordre de grandeur du potentiel d’une microtaxe, Felix Bölliger a été voir les statistiques de la Banque Nationale Suisse sur le trafic interbancaire.
Voici une vidéo qui explique le rôle du SIC, le réseau interbancaire qui connecte les banques entre-elles en Suisse pour assurer le trafic de paiement.
Les impôts cantonaux, communaux et fédéraux + les assurances maladie en 2011 avaient pour total CHF 170 milliards
Felix Bolliger conclu qu’un prélèvement de 2 pour mille suffit à remplacer les impôts. (soit 200 milliards pour remplacer 170 milliards)
La BNS modifie ses statistiques et supprime 60% du potentiel de la microtaxe !
« 2013-01 A compter de janvier 2013, le nombre de transactions ne comprend plus les virements excédentaires et ne peut donc plus être comparé aux chiffres publiés jusqu’alors. »
Heu ?? ça veut dire quoi ?
La meilleure explication que j’ai trouvé s’explique par le déplacement du compteur de transaction.
Les transactions entre le compte des banques à la BNS et le même compte chez SIX n’est plus comptabilisé. Ce qui est logique, car juridiquement c’est le même compte !! C’est juste un moyen technique pour que la BNS puisse faire ses stats.
La BNS en travaux… elle change ses pratiques…
Au delà du trafic interbancaire
Ci-dessus on ne parle que du trafic interbancaire. Mais pour tout ce qui reste dans la même banque, on n’en sais rien !! …. et c’est beaucoup plus gros !
Felix Bölliger s’est basé sur les stats de la BNS, car elles sont publiques. Mais beaucoup du trafic de paiement se fait à l’intérieur même des banques. Et là c’est opaque au possible.
Les banques commerciales ont le privilège de pouvoir créer de la monnaie, via le crédit bancaire. Elles publient leur bilan et leur comptabilité est contrôlée par un réviseur de compte. Mais en fait… beaucoup de choses restent très opaques dans la banque.
Qu’est-ce qu’il se passe entre deux bilans ? Le bilan n’est qu’une photo de la situation à un moment donné. Mais on peut imaginer qu’une banque se crée un matin CHF 1 milliards… joue avec en bourse, gagne quelques millions… et le soir rembourse le crédit. Ni vu ni connu ?
Il est sensé y avoir des mécanismes de contrôle interne aux banques. Mais on peut douter qu’un auto-contrôle fonctionne toujours…
L’expérience le montre avec l’affaire Kerviel. Il a réussi à frauder le contrôle interne de la banque en émettant de fausses informations. (bon, là paradoxalement, il créaient de fausses pertes pour masquer ses gains et passer sous le radar..)
Sinon, les banques sont aussi contrôlées par la FINMA, l’autorité de surveillance des banques. 🏦 .. oui mais…. Avec à sa tête un banquier anglais, ex cadre d’UBS…. c’est un peu au loup qu’on a donné la tâche de surveiller la bergerie !
On appelle ça une opération de portage.Moi j’appelle ça, « me créer pour moi même CHF 10 milliards ». Et là… personne n’était au courant, sauf la FINMA.. et la FINMA a donné son feu vert !
On estime que la somme au bilans des banques des substituts monétaireslibellés en francs suisses CHF est d’environ le double du bilan de la BNS. Soit CHF 1600 milliards. (l’estimation a été faite en 2015.. on est certainement plutôt à 2000… mais faut refaire ce long calcul)
On peut encore doubler tout ça pour avoir le montant libellé dans des devises autres que le francs Suisse.
Puis il y a tout ce qui est de la finance… les actions mais aussi, les contrats divers et variées sont aussi des formes de monnaies !
… et tout ça s’échange parfois plusieurs fois par années… voir par seconde ! Ce qui génère un montant de transaction totalement astronomique !
Ordre de grandeurs des actifs sous gestions dans les banques Suisses
Postfinance indique dans son rapport de gestion qu’elle traite un peu moins de 1 milliard de transactions par an. (avec CHF 113 milliards à son bilan réparti sur les 4.6 millions de comptes qu’elle gère)
Donc même si la BNS a changé ses statistiques et diminué de 60% le potentiel d’une microtaxe sur les paiements électroniques, ça ne change rien.
En fait si on applique aussi cette microtaxe sur les paiements entre les comptes d’une même banque, le potentiel est toujours là… et il est même beaucoup plus gros !
Quel est le potentiel d’une microtaxe sur les paiements électroniques ?
On voit qu’il y a en moyenne CHF 3 200 milliards / mois qui sont échangés. Ce qui nous donne un total annuel d’à peine moins de CHF 40 000 milliards par année.
A cela il faut ajouter tout le reste. Et là… on a très peu d’info. Mais tentons déjà de voir ce que l’on sait.
La bourse suisse est gérée par SIX. Ainsi on voit que pour ce qui concerne les transactions boursières on est dans l’ordre de grandeur de CHF 100 milliards par mois ( Soit un total de CHF 1361 milliards sur l’année 2018)
La taxe Tobin ne vise que les transactions financières, donc c’est juste ce potentiel là qu’elle aurait. La microtaxe sur les paiements électroniques vise plus large: tout paiement électronique.
Pour le trafic de transaction à l’interne des banques… aucune info supplémentaires pour le moment !!
C’est un point à creuser….
Financer un Revenu de Base Inconditionnel avec une microtaxe sur les paiements électroniques
En 2016, j’avais déjà fait une vidéo pour expliquer le financement du Revenu de Base Inconditionnel.
Dans cette vidéo j’avais déjà inclus l’idée d’une microtaxe de 0.05% sur les paiements électroniques qui permettait de récupérer CHF 50 milliards.
Avec ceci on peut clairement assurer un financement d’un revenu de base selon le modèle de financement mixte. (redistribution de la Valeur Ajoutée Nette des entreprises + microtaxe)
La microtaxe n’est qu’un emplâtre sur une jambe de bois
Il faut quand même émettre une critique sur cette microtaxe sur les paiements électroniques.
Vouloir changer la manière de faire la redistribution de la monnaie ne s’attaque pas au vrai problème qui est lié à la monnaie.
Une meilleure chose à faire c’est de vraiment reprendre le pouvoir de la création monétaire par le peuple pour le peuple. J’en parle déjà abondamment sur ce site 🙂
J’organise aussi régulièrement des parties du Jeu de la Monnaie, pour éveiller les gens à l’histoire de la monnaie, décoloniser leur imaginaire et proposer des alternatives.
Mais par les temps qui courent, peu de gens ont vraiment compris ce qu’est la monnaie et où est le problème.
Ainsi il est aussi intéressant de communiquer via cette idée de micro-taxe qui est beaucoup plus simple à comprendre.
Ce qui m’intéresse vraiment dans l’idée de remplacer les impôts par la micro-taxe sur les paiements électroniques, c’est que l’on va supprimer des impôts.
Là il y a encore moins de gens pour le comprendre, mais supprimer les impôts, c’est supprimer l’obligation d’utiliser une certaine forme de monnaie. Dès lors on peut commencer à librement utiliser des formes des monnaies alternatives plus vertueuses. (.. et du coup avoir beaucoup plus de moyens pour financer les infrastructures en commun et assurer la solidarité entre toutes et tous)
La seule monnaie qui appartient vraiment aux Suisse sont les pièces de monnaie
Conclusions
Il est possible de créer une microtaxe de 1 pour mille sur tous les paiements électroniques qui se font en Suisse, et ainsi être capable de remplacer TOUS les impôts. (TVA, impôts fédéraux, communaux, cantonaux, etc)
Une initiative populaire fédérale est en préparation pour mettre en place cette idées.
L’inconvénient pour moi de cette micro-taxe c’est de ne pas vraiment s’attaquer à la création monétaire. Mais en fait, avec son volet sur la suppression des impôts, elle le fait quand même !
Ceci, car le rôle des impôts est d’imposer l’utilisation d’une forme de monnaie. Avec la microtaxe sur les paiements électroniques, on se libère d’une bonne partie des impôts en place et ainsi on peut plus facilement utiliser des monnaies alternatives plus vertueuses.
Dernièrement partout autour de moi j’entend parler des créations d’épicerie coopératives participatives…
Mais qu’est-ce que c’est vraiment ? Pourquoi un tel engouement soudain ? Qu’est-ce que ça change vraiment par rapport aux 2 géants orange qui dominent le marché Suisse de la grande distribution ? Coop et Migros sont déjà des coopératives pourquoi réinventer la roue?
C’était très intéressant. Ça a été l’occasion de faire un forum ouvert afin de discuter et d’échanger autour des principales préoccupations et questions autour de la création d’une épicerie coopérative participative.
Nous allons voir ci-dessous les points les plus importants qui ont été soulevés, ça peut être intéressant si tu a envie de créer une épicerie coopérative participative.
Avec des bons yeux on devine les questions du forum ouvert…
Une épicerie coopérative participative c’est quoi ?
Une épicerie, c’est un petit magasin, quand il devient grand c’est un super marché ! 😜 .. mais le même modèle peut s’appliquer c’est pas là la différence.
Aperçu de l’épicerie Chez-Emmy
Une coopérative c’est une forme juridique d’organisation dans laquelle des personnes achètent une part, elles sont donc propriétaire de l’organisation, de l’entreprise, en l’occurence de l’épicerie.
La particularité de la coopérative par rapport à la société anonyme, c’est que dans une coopérative c’est toujours 1 personne = 1 voix. Ainsi ce n’est pas le plus riche qui dirige.
Dans une coopérative chaque personne a 1 seule voix même si elle détient plusieurs parts.
Participative ? C’est bien là pour moi la principale différence. En effet, en Suisse le marché de la grande distribution est déjà dominé par les deux grosses fédérations de coopératives que sont Migros (37%) et Coop (35%).
Dans une épicerie participative, les coopérateurs s’engagent à travailler 2h-3h par mois pour assurer le fonctionnement de l’épicerie. (La durée varie selon les coopératives, les tâches aussi. Pour le gros des gens c’est tenir l’épicerie pendant les heures d’ouverture, pour d’autres c’est participer aux tâches de soutiens et parfois à des événements spéciaux.)
C’est ce travail en nature qui permet de baisser nettement les prix, de l’ordre de 25% et/ou de consommer des produits bio et locaux pour un prix très raisonnable. (La marge prise par les épiceries coopérative participatives est de 20% à 30%, mais de combien est la marge d’un magasin « normal » ? Il semble que Migros a des marges brut de 40% , mais les marges dans le bio sont plus élevées ?, si c’est ça on est bien dans le 25% de rabais pour une épicerie coopérative participative.)
Le film Food Coopraconte l’histoire de cette coopérative.
Voici un petit documentaire sur la Park Slope Food Coop pour entrer dans le vif du sujet.
Les 7 points importants pour la création d’une épicerie coopérative participative
Maintenant que l’on sait ce qu’est une épicerie coopérative participative, entrons dans le vif du sujet des points importants auxquels les épiceries coopérative participatives sont confrontés:
Quelle est l’intention, la vision de le but d’une épicerie coopérative participative ?
Comment organiser la gouvernanced’une épicerie coopérative participative ?
Quel moyen de communication utiliser avec les coopérateurs, comment gérer les membres de l’épicerie participative ?
Quels moyens de paiement utiliser ? Est-ce que l’on a vraiment besoin d’une caisse dans une épicerie coopérative participative ?
Les producteurs qui vont alimenter les rayons de l’épicerie, comment les trouver ?Quelle marge financière pratiquer sur les produits ? (Comment ne pas concurrencer ses propres fournisseurs !?!)
Quel assortiment de produits avoir ? Comment gérer son stock ?
Comment financer la création de son épicerie coopérative participative ? Don, crowd-funding, subvention ?
1: Buts de la création d’une épicerie coopérative participatives
En discutant avec les gens, j’ai découvert que les intentions fondatrices des différentes épiceries coopératives participatives ne sont pas toutes les mêmes !
Une foule de labels…. reflets de pleins de valeurs.
Quelles valeurs sont prioritaires ? Local ou bio ?
Les priorités ne sont pas forcément les mêmes en ce qui concerne l’éthique de consommation, même si globalement ça se rejoint.
C’est quoi le plus important bio, local, bon marché, sans emballage ?
Est-ce que le fait d’avoir une charte de consommation est un frein à la bonne marche de l’épicerie ?
Est-ce qu’au contraire la charte est ce qui marque clairement la différence et considéré comme un plus ?
Les différentes expériences faites dans les coopératives les plus anciennes comme Park Slope à New York (plusieurs décennies d’expérience) montrent que la charte de valeur est plutôt un frein à la mixité sociale, à l’inclusivité de tous.
Ceci car les produits bio sont régulièrement plus chers. Si l’on a que du bio, on risque de se couper de gens qui iraient ailleurs juste pour des questions de prix.
De plus le fait d’avoir un assortiment restreint par rapport à une grande surface où l’on trouve tout peut être un frein au succès d’une épicerie coopérative participative.
Le sujet de l’assortiment sera traité en détail ci-dessous. De plus, il y a une section qui traite de l’Equilibre entre l’inclusivité et la « pureté » de l’offre dans les les annexes p41 du manuel des membres de la Louve… pdf
Il vaut donc la peine de bien clarifier les intentions de base des coopérateurs pour être sur la même longueur d’onde durant la durée du projet ! Ça peut éviter beaucoup de conflits et d’incompréhensions !
La technique du photolangage peut être utilisée pour expliciter les intentions des membres d’un groupe. Chaque personne prend une image qui lui plait et explique pourquoi elle a rejoint le groupe, qu’est ce qui la motive dans ce projet…
Clarifier et aligner les intentions du groupe.
Ouvert à tous clients ou juste aux coopérateurs ?
Il y a aussi des différences importantes dans le mode d’organisation communautaire. Il y a des épiceries participatives qui sont ouvertes à tous les clients et des épiceries participatives qui sont réservées aux coopérateurs.
Il y a aussi des épiceries qui fonctionnent uniquement avec des coopérateurs bénévoles et d’autres épiceries ou plutôt supermarchés (car la taille à son importance !) qui engagent des salariés.
Selon les choix ça change passablement l’organisation, la gouvernance, mais aussi les marges qui peuvent être pratiquées, et en conséquence les prix. (des marges qui s’échelonnent entre 30%, 25% et 20%suivant le statut des clients)
Juste consommer et payer… ou aussi participer à un projet ?
Personnellement, ma préférence va au système le plus simple. Soit un système avec un seul type de personne: des coopérateurs.
Et une épicerie réservée aux coopérateurs. Comme on le verra ci-dessous, ça simplifie la gouvernance, le système de gestion, le calcul des prix, ça permet des marges plus faibles et donc des prix plus bas.
De plus, comme je l’explique en fin de cet article, sur le long terme, je pense que c’est ce modèle simple, fermé et petit qui est le plus durable et révolutionnaire !
2: Quelle forme de gouvernance choisir pour une épicerie coopérative participative ?
La manière de s’organiser est très importante pour faire un projet durable. D’autant plus un projet en communauté dans lequel chacun est co-propriétaire de son magasin et de plus doit travailler dans celui-ci avec d’autres.
Vouloir faire de la mutualisation et du travail participatif bénévole, c’est vraiment rechercher la difficulté !
Ainsi, pour moi, une bonne gouvernance est nécessaire pour que le projet d’épicerie n’explose pas en vol !
Landsgemeinde de Glaris. Chaque personne a 1 voix… comme dans les coopératives. Est-ce que le vote est la meilleure méthode de décision ?
Le mode d’organisation est le reflet d’une vision du monde
Le sujet de la gouvernance est en pleine ébullition ces derniers temps. C’est aussi un de mes sujets favoris. Donc quand je vois qu’il est à l’ordre du jour dans une réunion à propos d’épicerie coopérative participative. Je suis très heureux.
Est-ce que tu veux organiser ton épicerie commeunetribu ? un gang ? une administration ? une entreprise ? une association ? un réseau ? une holarchie ?
En fait le terme même de « coopérative » montre une appartenance à la vision du monde « verte » de la spirale dynamique. La vision du monde égalitaire, soit 1 personne = 1 voix peut importe le nombre de part.
Cette vision du monde est suffisamment ancienne pour qu’elle soit formalisée de façon juridique. Cependant il existe des épiceries qui sur la base de coopérative, s’organisent avec des modes de fonctionnement rattachés à une vision du monde plus récente, comme par exemple l’holarchie. (Une holarchie est une hiérarchie de holon, le holon étant un tout en lui même, mais aussi une partie d’un tout plus grand. Le corps humain et ses organes fonctionnent ainsi !)
L’organisation la plus courante d’une épicerie coopérative participative
En listant quelques manuels d’utilisateur et statuts d’épiceries coopératives, j’ai observé une certaine similitude entre les modèles d’organisation.
La structure de base est la suivante:
une Assemblée Générale qui regroupe tous les coopérateurs
un comité ou conseil d’administration élu par l’AG
un organe de révision des comptes. C’est une obligation légale.
de multiples, commissions ou groupe de travail, secteurs, etc à qui on délègues des tâches particulières.
L’assemblée générale est souveraine. Elle détient des pouvoirs qu’on ne peut lui enlever. Les décision se prennent au vote. Chaque coopérateur a une voix.
Le comité ou conseil est l’organe de direction. Il dirige la bonne marche de l’organisation pour toute les tâches qui ne sont pas du ressort de l’AG.
Les différents groupes de travail, secteurs, etc… effectuent les tâches qu’on leur a confiées. (gestion des coopérateurs, des commandes et producteur, des finances, des animations, du lieu du magasin, etc…)
Le mode de décision est intéressant. C’est en général quand il faut décider que ça coince ! Souvent par défaut, c’est le vote. Avec des variantes, à majorité simple ou qualifiée.
Le vote est très connu. Mais personnellement, je le vois comme un mode de décision violent qui opprime les minorités. C’est l’évolution non sanglante d’une campagne militaire, on compte le nombre de soldat et l’armée qui a le plus de soldat a gagné. Sans combat. Les mots sont révélateurs. On parle aussi de campagne de votation !
Il existe d’autres modes de décision qui sont plus inclusifs, qui permettent de créer du « nous », d’améliorer une proposition pour prendre en compte les avis.
La gouvernance partagée et les décisions par « Consentement »
Chez Système B, on trouve une notion deConsensus (art 37) pour les décision du comité.. C’est un mode de décision dans lequel il y a fréquemment des blocages. Ainsi en cas de blocage la décision est transmise à l’AG qui décide à la majorité simple.
Ce qui est très intéressant, c’est que dans la coopérative Chez Emmy on sent que les statuts ont été très inspirés de ceux de Système B… mais avec une différence de taille: le mot Consensus a été remplacé par Consentement.
le consensus, c’est tout le monde dit OUI
le consentement, c’est personne ne dit NON
A première vue ça parait identique, mais c’est très différent.
Avec le consentement on a pas besoin d’être POUR une proposition pour qu’elle soit acceptée. On peut dire: « Je ne suis pas pour, c’est pas utile.. ça sert à rien, mais je peux vivre avec.. » C’est toute la différence qui débloque souvent des situations.
Des rôles sont créé pas Consentement. Chaque personne qui incarne un rôle décide seule dans ce qui concerne le rôle. (et/ou par sollicitation d’avis)
Le processus de Gestion Par Consentement fonctionne en plusieurs étapes :
Une proposition est faite. (et on ne traite qu’elle)
Un tour de compréhension est fait. (histoire de comprendre les mots)
Un tour de réaction est fait pour que chaque personne donne son avis
Le proposeur peut retirer ou modifier sa proposition selon ce qu’il a entendu comme avis.
Un tour d’objection est proposé. Si quelqu’un a une objection, elle est testée. Elle ne peut être valable que si c’est une objection concrète réelle, pas une préférence, pas une peur irrationnelle, pas une autre proposition…
La proposition est acceptée quand toutes les oppositions sont levées.
les Artisans du Liens (même si ils aiment parler de « gouvernance horizontale, alors que pour moi c’est pas horizontal si on fait une hiérarchie de holon !! »)
L’Université du Nous (avec qui j’ai eu la chance d’être formé lors d’un très rare passage en Suisse en 2015) Vu son succès, l’UdN en collaboration avec les colibris a déjà organisé 2 MOOCà propos de la gouvernance partagée, c’est une manière de former plus de gens, mais pour avoir suivi le deux… la version en chaire et en os était nettement mieux !! (des webinaires intéressants…)
… et du coté du mouvement citoyen de Morges et environs on fait aussi de la gouvernance partagée, quelques personnes qui veulent créer une épicerie participative ont été formée dans ce cadre là…. si besoin, me contacter 😉
3: Quels moyens de communication utiliser entre les membres de la coopérative ?
… Mais aussi comment gérer les membres ? Comment gérer le planning des horaires de travail des coopérateurs ?
Beaucoup de moyens de communiquer.. mais sans communiquer mieux !
Une des questions venue lors du forum ouvert organisé par AGRIDEA était liée à la communication interne entre les participants de l’épicerie participative.
Forcément quand il faut coopérer avec beaucoup de monde il est nécessaire de communiquer.
C’est pas forcément évident. A notre époque, à l’ère de l’information, nous sommes submergé par les moyens de communication, mais ça ne veut pas dire qu’on communique mieux !!
Les grecs de l’antiquité avaient déjà tout dit… Ethos, Pathos, Logos.
L’essentiel de la communication passe par la posture de l’orateur, par les gestes non verbaux. 🙅♂️ 😎
Puis, c’est l’émotion qu’on sens dans le ton de la voix qui fait une bonne partie de la communication, et enfin c’est les mots, le contenu logique.
Ainsi, utiliser un média écrit c’est couper la majorité de la communication. Plus de posture, plus de retour non verbal en direct, plus d’interaction. Il ne reste que la logique froide, des mots qui ont des connotations différentes pour chaque personne.
Heureusement, grâce aux smiley 😜😋😪🤔🤩😤😅🤣😇 on peut faire passer quelques émotions, un peu d’ironie, du second degré…. mais ça reste faible.
Conclusion: rien ne remplacer l’expérience humaine de se rencontrer physiquement.
Apéro quotidien des employés du parlement européen à Bruxelles…
Mais il faut quand même avouer que d’autres moyens de communication sont pratiques, mais il est nécessaire de les utiliser en toute connaissance de cause et ce pour quoi ils sont fait.
Le e-mail reste encore et toujours le moyen le plus courant et fiable pour communiquer mais…
☎️Le téléphone, la voix c’est quand même bien. Son évolution la plus récente avec la visio conférence est pratique. Mais l’image n’est pas souvent nécessaire. C’est plus souvent une source d’ennuis technique qu’autre choses.
Il suffit de choisir une adresse (url) et de l’envoyer aux autre participants ou d’utiliser régulièrement la même. Une fois mise dans la barre d’adresse de son navigateur web. C’est parti on est en conférence !
Le e-mail 📩c’est pratique pour la diffusion pour les notifications qui ne demandent pas d’interactivité.
Pour une lettre de nouvelles c’est l’idéal. Le e-mail est toujours et encore l’outil moderne le plus courant, le plus ouvert pour communiquer massivement une information.
Les messageries instantanées sont en plein boom. Whastapp, messenger, telegram, signal, et… Chacun de mes amis me dit que je devrai aller sur une autre…. et je me retrouve avec au moins 4 messageries différentes !!
📩👩🏼💻📷🔋📞🥐👨🏻💻🎥📱☕️
La loi de Metcalfe, dit que la valeur d’un réseau, son utilité dépend du carré de nombre d’utilisateurs. En effet, plus j’ai d’amis sur une messagerie, plus je vais choisir celle là, et plus ça va renforcer le fait que ce choix devient incontournable. Même si en soi c’est pas le meilleur outil !
Ces messageries instantanées c’est pratique, justement par ce que c’est instantané, qu‘il y a de l’interaction. C’est simple à utiliser. On peut y faire des groupes et avoir toujours ses amis dans la poches. Mais quand le nombre de personnes augmente, ça devient vite la galère. Les notifications arrivent en masse. Ça demande quelques règles de base dans les conversations pour ne pas polluer la discussion.
Il faut des canaux/groupes réservés aux informations importantes nécessaires et d’autres pour les gens qui veulent discuter. Si on mélange, les infos importantes seront noyées dans la masse…
👮🏻♂️👩🏻👧🏼🧓🏻🧔🏻👱🏻♀️🧑🏻👨🏼👮🏻♀️
De mon expérience de personnes pas trop accro aux smartphones, je vois qu’il y a des messageries qui obligent à disposer du dernier smartphone à la mode… Whatsapp et Signal par exemple. Ainsi c’est rédhibitoire pour les amis « low tech ». C’est un excellent moyen d’exclusion que d’utiliser ces messageries ! (whatsapp, c’est facebook, tout comme Messenger.. c’est fournir toutes ces conversations à ces gens… Signal, c’est hyper sécurisé, mais d’expérience pas très pratique par ce qu’en groupe, on ne voit que le numéro de la personne et du coup on est toujours ennuyé de savoir à qui on parle !! …. même pas une image ou un petit pseudo affiché par défaut. On est obligé d’avoir ajouté la personne à son carnet d’adresse et d’avoir communiqué en direct avec elle… pas top pour la communication de groupe)
Telegram, j’aime bien. C’est simple, ergonomique. On peut l’avoir sur un ordinateur de bureau sans avoir un smartphone en parallèle !! (ce qui me semble basique !! … je comprends pas pourquoi whatsapp arrive pas à faire ça !)
Il est possible d’utiliser Telegram avec un pseudo sans montrer son numéro de téléphone. Telegram a été créé par le fondateur du réseau social russe VK.
J’entends souvent « Whatsapp c’est les américains, et Telegram les russes« … si le fondateur de Telegram est russe, il n’a rien à voir avec le gouvernement russe, justement il a créé Telegram car Vk est tombé aux mains du gouvernement russe…. et Telegram a été interdit en Russie car ses concepteurs ont refusés de donner la clé de décryptage au services secret russes ! Telegram est basé à Berlin.
Donc Telegram est pas trop mal pour respecter tes données privées, mais pas parfait. Le code client est openSource, mais pas le code serveur ! De plus le cryptage de bout en bout ne fonctionne pas dans les groupes !
Cependant c‘est la solution de messagerie que je préfère. Il est possible aussi de faire des liens web pour rejoindre un groupe Telegram, ce qui est pratique pour les invitations.
Les outils de discussions pour organisations
Les messageries instantanées ont vite leur limite pour gérer plusieurs canaux avec plusieurs organisations. De plus pour retrouver une information dite par le passé et pointer une discussion en particulier c’est un peu la galère.
Il existe des outils, comme Slack qui permet d’aller un peu plus loin. Mais ce que je recommande c’est l’alternative OpenSource: Mattermost.
Personnellement j’utilise Mattermost dans 2 organisations et c’est très pratique. On peut faire des canaux de discussions différents pour des sous-groupes de l’organisation. On peut faire des recherches sur le contenu pour retrouver de vieilles discussions.
Dans le cas d’une épicerie coopérative participative, Mattermost c’est l’outil que je recommande pour les discussions entre les groupes de travail, les comités, conseils qui gèrent l’épicerie. (bien que je n’ai pas d’expérience directe de ce soft dans ce domaine… maismes bonnes expériences dans d’autres domaines sont transposable.)
Résumé des outils recommandés pour communiquer en interne dans une épicerie coopérative participative
Pour diffuser des informations en masse en interne, mais aussi à l’externe (sympathisants..) La lettre de nouvelles par e-mail est le meilleurs outil.
Pour s‘organiser en général avec des outils en ligne, par exemple pour trouver une date de réunion (alternative doodle), écrire un pv collaboratif sur un pad, organiser un vote ou écrire une documentation sur un wiki, les outils libres des colibris ou les app collaboratives de framasoft. sont parfaits!
Pour juste discuter en ligne de façon informelle et/ou pour communiquer des informations importantes et urgentes (ex: j’arrive en retard à la séance de ce soir…), les messageries instantanées sont pratiques.
Là je recommande l’utilisation de Telegramqui fonctionne partout qu’on ait un smartphone ou pas. L’ergonomie pour groupe est bien. Il est possible de rejoindre un groupe via un lien web.
Mais il ne faut pas oublier que rien ne remplace une réunion physique en chair et en os ! (avec un apéro… 🍻🥂 un repas.. 🥐🍮🥗🍨)
Pour garder un certain esprit de communauté et crée du lien, il est intéressant d’organiser des grandes rencontres avec tout le monde régulièrement. (2 à 4 fois par an ?)
L’idées de proposer des activités en commun pour faire connaissance, mais aussi del’informel pour juste le plaisir de se voir.
Bon, naturellement, le fait de venir faire ses courses au magasin va créer des rencontres!
Gestion des horaires de travail des coopérateurs dans leur épicerie participative
Le principe d’un épicerie participative, c’est justement de participer. Chaque coopérateur s’engage à travailler entre 2h et 3h (selon les épiceries) par mois, pour faire tourner le magasin.
La plage de travail des coopérateurs est appelée « vacation« , « shift » ou « créneau horaire » selon les différentes coopératives.
Les horaires d’ouvertures sont très variables. Pour une épicerie, j’ai vu que c’est en général 2h par jours sauf le dimanche. Pour les supermarchés participatifs, j’ai vu des horaires de 6h à 22h, avec un peu moins les samedi et dimanche.
Ces horaires d’ouvertures sont décomposés en créneaux horaires qui sont occupés par les coopérateurs.
3 manières d’effectuer son service dans l’épicerie coopérative participative
Généralement il existe 3 manières d’effectuer son service dans une épicerie coopérative participative:
tenir le magasin pendant les horaires d’ouverture, pendant un créneau horaires régulier, chaque moi le même
faire partie d’une équipe volante, qui effectue des tâches ponctuelles et des remplacements.
faire partie de groupes de travail, comités, etc.. qui assurent le bon fonctionnement de l’épicerie sans forcément être sur place. (gestion des commandes, informatique, gestion des membres, formation, communication, animation, etc…)
La plupart des coopérateurs effectuent leur service en tenant l’épicerie pendant les heures d’ouverture.
Le planning est généralement réparti en 4 types de semaines: les semaines ABCD. Chaque semaine il y a une équipe différente qui gère le magasin.
Chaque coopérateur, lors de son arrivée dans la coopérative choisi un créneau horaire et l’occupe de la même manière toutes les 4 semaines, avec les mêmes personnes. (Avec des tâches différentes selon les heures, ex: accueil livraison, épicerie, nettoyage, etc..)
Ainsi l’équipe est stable. Elle est autonome et les gens se connaissent bien.
Si une personne a un empêchement, elle doit trouver un remplaçant pour le créneau horaire concerné. Si elle n’est pas présente elle est redevable de deux créneaux horaires !
Il y a de nombreuses, autres règles suivant les situations, jours fériés, congés parentaux, congé de plusieurs mois, etc…
Ce qui change par contre c’est les outils utilisés qui ne sont pas pareils quand on gère 200 coopérateurs ou 8000 coopérateurs !
Une coopératrice de supermarché participatif qui fait ses 3h de service… 😉
Outils informatiques de gestion de membres
Au point 4 on verra plus en détail des outils informatiques de gestion de l’entier des tâches de l’épicerie coopérative participative.
Ici on va juste voir brièvement les solutions de gestions des membres et du planning.
J’observe que dans les petites structures, c’est souvent google drive qui est utilisé. Un bon tableur et voilà, c’est fait, la structure de roulement des semaines ABCD de toute l’année sont faites à coup de copier coller.
Une colonne indique les horaires des créneaux, une autre le type de travail à effectuer, puis on ajoute autant de colonnes qu’il faut de personnes pour gérer l’épicerie, une ou 10 ? Une colonne sert également à indiquer qui remplace qui. Mais on ne change pas le noms du coopérateur de base. Ainsi la structure par semaine reste la même.
Exemple de gestion des créneaux horaires dans un tableur.
Les coopérateurs sont indiqués à l’aide de leur numéro de coopérateur et de leur nom. Car suivant la définition du coopérateur ça peut être une personne, un couple, une famille… donc c’est pas forcément la même personne physique.
Cette solution du tableau a le mérite d’être très simple et facile à prendre en main pour beaucoup. Si l’on ne veut pas livrer ses données à google, il est possible de privilégier des outils libres comme le tableur FramaCalc.org
Mes observations me montrent que plus on veut un outil spécialisé bien fait, plus il est contraignant et plus il est compliqué d’y ajouter des exceptions.
Que faire pour ajouter un jour férié qui est régional ? Dans mon tableau c’est juste la ligne qui disparait. Dans les logiciels spécialisés, il faut toute une interface de gestion des jours fériés car les créneaux horaires sont générés automatiquement.
Dans un tableur, les créneaux ne sont pas générés automatiquement, mais à coup de copier coller, c’est pas très long à faire.
La gestion des droits d’accès devient très complexe aussi. Dans les exemples ci-dessus avec des applications dédiées on voit que le communs des mortels peut juste savoir si un créneau et rempli ou non, mais pas par qui.
Alors que pour le tableur tout le monde a accès à tout. On voit là des politiques très différentes.
Personnellement, ma préférence va à ce qui est le plus simple. Vive le low-tech. (Finalement: un tableau dans l’épicerie suffit aussi ! même si c’est commode de l’avoir en ligne)
4: Quels moyens de paiement utiliser dans une épicerie coopérative participative ?
…. ou dit autrement: est-ce que l’on a vraiment besoin d’une caisse ? 💰
C’était ainsi que c’était présenté lors du forum ouvert à la réunion organisée par AGRIDEA.
A modèle de clientèles différentes, modèles de payement différents
C’est lors de cette réunion que j’ai réalisé à quel point les épiceries coopératives participatives sont différentes les unes des autres !! … et leur structures fait qu’elles seront très différentes pour les modes de paiements. 💰💳
Ainsi les épiceries qui sont ouvertes à n’importe quel public sont comme n’importe quel magasins, elles ont besoin de caisse, de moyens de paiements usuels qu’on retrouve partout, des terminaux de payement. (TPE) Il en existe des alternatives simples et pas cher, sans abonnements, pour faire des paiements avec des cartes de crédits usuelles et quelques cartes de débit… (MyPOS et SumUP)
Un tel modèle d’épicerie mixte de clients doit aussi gérer des prix qui sont différents selon les gens, coopérateur ou non. C’est toute une logistique non négligeable.
Puis il y a le modèle radical d’épicerie coopérative participative. Dans ce modèle il est nécessaire d’être coopérateur pour être client, pour y faire ses achats.
Dans ce cas là, la question se pose: est-il nécessaire d’avoir une caisse ? → Non, il n’est pas nécessaire d’avoir de caisse ni de terminal de paiement.
C’est par exemple ce qui se fait Chez-Emmy. Les coopérateurs ont un compte qui est débité en fin d’achat. Ils ont un compte à pré-paiement qui est réapprovisionné par des virements. (ou des paiements en ligne par carte de crédit) On parlera ci-dessous plus en détail du logiciel de gestion de l’épicerie chez-emmy.
Ouf… 😅 mon compte est encore en positif…
Des guerres de religion dans le choix des outils informatiques de gestion d’épicerie coopérative participative
Evidemment il y a un moment où il faut choisir son modèle de clientèle, puis ses outils informatiques et là comme souvent entre geek, c’est la guerre de religion. On le voit très bien sur le forum du réseau de épiceries interCoops.
Il y a des gens qui veulent tout mutualiser et diffuser le même outil partout. Et ceux qui veulent développer leur solution adaptée à leur cas, à l’image de l’idée d’avoir une épicerie adaptée à leur vision du monde.
Pour résumer les grosses tendances, en gros il y a le module OdooFoodCoops basé sur l’ERP odoo qui est utilisé par la Louve à Paris, Bees à Bruxelles, la Fève du côté de Genève, Lille, Montpellier, Toulouse, etc…
C’est le gros outil standard qui fait tout, mais qui formate à un fonctionnement précis, qui est très complexe. Mais capable de gérer des grosses épiceries coopératives avec des millions d’écritures et des milliers de coopérateurs. (8000 coopérateurs dont la moitié d’actifs en décembre 2018 selon le post du dev sur le forum.)
En conséquence cet outil foodCoops est cher en infrastructure informatique. Mais il se rentabilise si on a des milliers de coopérateurs. (Sur le forum je lis 1100€/mois )
A contrario il y a les petits outils, souvent bricolés ou à base d’un mixe d’outils disponibles dans google drive ou dans les ecosystèmes libres et non prédateurs de données personnelles que sont les outils libres des colibris ou les app collaboratives de framasoft.
Jusqu’à un chiffre d’affaire de CHF 5 millions cette méthode passe. La TVA doit toujours être collectée, mais sur les produits alimentaires qui sont en majorité dans un épicerie c’est faible. C’est en général le taux de 2.5% qui est pratiqué.
Une épicerie vend des….. épices !
Revenons à nos logiciels…..
Donc au lieu d’un gros logiciel qui fait tout ils préfèrent externaliser le logiciel de caisses propriétaire et certifié et faire le reste eux-mêmes.
Ainsi c’est surtout la taille de la coopérative qui va déterminer le choix des outils informatiques.
En Allemagne et aux Pays-Bas, c’est le logiciel FoodCoops de FoodSoft qui est pas mal utilisé pour gérer une épicerie Coopérative participative.
En Suisse, les épiceries actuelles sont des micro coopératives en comparaison !
En général, elles démarrent vers une centaine de coopérateurs afin d’avoir la main d’oeuvre suffisante pour tourner, mais ensuite plus il y a de monde, plus les problèmes de gestion arrivent et plus il faut des outils pour les gérer…. small is beautiful !!
🍅🥝🍍🍒🍈🍓🍇🍌🍊🍐
Exemple de logiciel de gestion d’épicerie coopérative participative fait par ecodev
Le cas que je connais le mieux, c’est celui de chez Emmy. Un de mes collègues fait partie des fondateurs. C’est ainsi que notre entreprise (ecodev) s’est retrouvée avec le mandat de faire un logiciel maison pour gérer une épicerie coopérative participative.
Ce logiciel est adapté à une épicerie où seuls les coopérateurs peuvent être clients. C’est le modèle le plus simple. Ce qui est complexe en revanche, c’est qu’un coopérateur est en fait une famille ! Il y a plusieurs personnes sur le même compte financier.
Le principe de base est que chaque coopérateur a un compte dans l’épicerie. Il peut l’approvisionner par des virements ou des paiements par carte de crédit via l’interface online.
Oups… je suis fauché… faudra que je réapprovisionne mon compte
Ce compte lui permet de payer dans l’épicerie. Son compte est débité du montant des achats.
Chaque produits est étiqueté avec un QRcode. Ainsi lorsqu’il fait ses achats le coopérateur va scanner le QRcode avec son smartphone et l’ajouter à son panier d’achat. Si il n’a pas de smarphone, il peut le faire via un ordinateur en tapant le code de affiché à côté du QRcode.
Le panier une fois validé permet de connaitre le montant à débiter du compte du coopérateur. Puis permet également de mettre à jour les stocks disponibles dans l’épicerie.
L’essentiel est fait.
L’interface d’administration permet aux coopérateurs qui gèrent les stocks de bien gérer les commandes. Ainsi que d’avoir une gestion financière et de créer les QRcodes à associés aux produits.
Une telle infrastructure simplifie nettement la gestion des paiements et des stocks. Elle ne nécessite aucun moyen de paiement dans l’épicerie.
Le compte de chaque coopérateur peut être légèrement en déficit. La coopérative Chez-Emmy permet un solde négatif de CHF 50.-
La vérification du réapprovisionnement du compte et la mise à jour des soldes des coopérateurs se fait automatiquement en important les paiements reçus sur le compte bancaire à l’aide d’unfichier XML au format CAMT 0.54 (norme ISO 20022)
Par contre cette solution de gestion d’une épicerie participative nécessite un wifi performant dans le magasin. Les bornes wifi de base sont souvent conçues pour une dizaine de personnes en même temps.
La première semaine Chez-Emmy, avec l’engouement de la nouveauté les 40 personnes en même temps sur le même réseau l’on saturé. Il a fallu adapter le wifi en conséquence.
Les Monnaies Locales Complémentaires dans les épiceries participatives
Dans des petites vidéos à propos d’épiceries coopératives participatives, j’ai vu à deux reprises des paiements en MLC, des Monnaies Locales Complémentaires. Normal, un des fondateurs de l’épicerie le Nid est aussi un des principaux artisans de la monnaie locale du Léman.
La monnaie est un de mes sujets favoris ! Je suis devenu un spécialiste de l‘histoire de la monnaie. Je connais aussi très bien les Monnaies Locales Complémentaires et ça ne m’étonne pas du tout d’en voir dans les projets d’épicerie coopératives participatives. C’est un peu le même genre de valeurs qui sont véhiculées. Notamment la relocalisation de l’économie.
Mais je reste très sceptique sur le réel impact des MLC. Je pense que souvent c’est juste changer la couleur des billets et rien de plus. Le système en place s’est arrangé pour que tous les avantages des monnaies locales soient bridés (notamment le fait de doubler la masse monétaire). Ainsi les projets de MLC sont toujours en tractation avec la FINMA en Suisse pour savoir quel est vraiment leur statuts.
Je pense que l’épicerie coopérative participative est un outil nettement plus efficace pour relocaliser une économie qu’une monnaie locale nantie sur la monnaie officielle.
Mon modèle préféré de système de paiement dans une épicerie passe par un compte dans l’épicerie, ainsi ça complique un peu le paiement en monnaie locale. Notamment comme il n’y a pas de caisse, on ne peut pas accepter les billets. Il faut trouver un autre moyen pour créditer les soldes en monnaie locale.
Mais tout de même il y a une idée à creuser sur le sujet notamment sous forme d’un crédit mutuel entre fournisseurs et la coopérative. Si les fournisseurs sont aussi coopérateur c’est facile, on peut créditer directement leur compte interne pour les payer. On s’approche ainsi du principe de coopérative intégrale.
Le Lémanex est un crédit mutuel entre entreprise. Là c’est nettement plus intéressant comme principe de monnaie locale.
A garder en tête pour voir comment tout ça pourrait s’articuler. Mais pour le moment il faut faire simple.
C’est facile de créer de la monnaie… avec un crédit mutuel on fait tout nous même.
5: Comment trouver des producteurs, des fournisseurs pour une épicerie coopérative participative ?
…. et aussi quelle marges pratiquer, comment éviter de faire concurrence à ses propres fournisseurs ?
Effectivement si on veut vendre des produits.. il faut bien les produire. Il faut des producteurs qui nous les vendent.
Trouver des fournisseurs de produits, bio et locaux de préférence
Dans toutes les régions il existe des producteurs locaux. (Comme un de mes amis…) Ils ne sont pas forcément bien référencé dans un grand registre. Mais souvent les associations paysannes comme AGRIDEA peuvent te renseigner.
C’est justement par ce qu’ils ont reçu beaucoup de demandes qu’ils ont organisé une réunion pour créer du lien entre les acteurs des épiceries coopératives participative.
Le site fermebourgeon.ch est un annuaire avec une carte pour trouver des bio dans sa région, mais aussi des restaurants et marchés bio.
Il existe aussi une bourse, plein de petites annonces pour trouver tout ce qu’il faut sur le marché bio en Suisse… mais c’est plutôt pour des animaux et du fourrage ! 🐄 🐐
Attention de ne pas concurrencer ses propres fournisseurs… ou pas..
Une question a été soulevée, à propos de fournisseurs qui vendent leurs produits à un prix de grossiste. Puis ce même producteur impose à ses revendeurs de vendre à un prix donné…. Que faire suivre ou pas suivre cette « recommandation » ?
Le cas d’école, c’était celui d’un vigneron 🍷qui impose une marge de 70% à ses revendeurs, alors que la coopérative pratique habituellement une marge de l’ordre de 25%. Ça fait quand même une grande différence. En fait le vigneron impose son prix sur le marché afin de ne pas se faire concurrencer lui-même, dans son propre magasin !
La conclusion a été que le but de l’épicerie participative, c’est justement de participer par son travail. C’est une forme de paiement en nature. Il est donc normal que la marge soit plus faible. L’idée c’est d’expliquer ceci gentiment au producteur. Si il ne veut pas.. ça ne sert à rien de continuer avec lui.
Dans un modèle d’épicerie fermé aux seuls coopérateurs ceci se défend bien. Par contre dans un modèle ouvert ou des gens qui ne travaillent pas dans l’épicerie peuvent accéder à un produit moins cher que le prix du marché, là ça ne va plus. Voilà la limite.
Qui est enchainé ? le producteur ou le distributeur ?
Mutualisation des livraisons entre les différentes épiceries ?
Quand une région commence a avoir plusieurs épiceries coopératives participatives, souvent ce sont les mêmes producteurs qui livrent aux épiceries ! 🚴
La question se pose donc de voir si il est possible de mutualiser les livraisons ?
La question n’a pas clairement été tranchée. C’est compliqué. Ça dépend des produits, des stocks, de qui livre, le producteur ou l’épicerie ? Est-ce qu’il y a un grossiste ?
La conclusion a été de dire que la meilleure solution de mutualisation serait peut être un service de livraison indépendant mais qui appartient aux épiceries.… à revoir quand le besoin se fera vraiment sentir. Ça n’avait pas l’air d’être le cas, malgré que la question a été soulevée.
Comment gérer les relations avec les autres magasins, notamment les épiceries bio et en vrac.
Quand une épicerie coopérative participative ouvre, les épiceries concurrentes peuvent mal le prendre !
Il y a tout en engouement parallèle de création de petites épiceries bio et/ou locale, et d’épiceries en vrac. Ce sont surtout celle là qui risque d’avoir peur de l’arrivée d’une coopérative qui n’a pas besoin de dégager de salaire !
Il y a aussi des coopératives de paysans qui vendent leur propres produits qui peuvent avoir peur.
La conclusion c’est de bien communiquer, d’expliquer le projet. Peut être de trouver des synergies, une coopérative de paysan va peut être servir de fournisseurs et tout le monde sera content.
Il y a moyen d‘être complémentaire sur des produits. Ne pas proposer exactement la même gamme de produit de soins corporels par exemple. Et il ne faut pas oublier qu’il y a aussi des gens qui ne sont pas intéressés par le côté participatif et vont continuer à aller dans des magasins plus standard.
Dans le mot coopérative, il y a coopérer. Donc ça reste la meilleure chose à faire, avec un dialogue entre les gens.
Silo pour les aliments en vrac
6: Quels assortiments de produits avoir dans une épicerie coopérative participative ?
Quand on a une épicerie, il faut bien y vendre des produits ! Mais quoi ? quelle quantité ?
Large palette de produits ou produits spécifiques ?
Est-ce que je dois me concentrer sur une gamme de produits précis ou est-ce que je dois avoir une grande gamme de produits afin d’attirer les gens ?
L’idée de la place de marché est très vieille. C’est avoir dans un même lieu toute l’offre du moment.
Le supermarché à repris ce principe, mais avec une seule caisse.
Dans la vie trépidante des gens de notre temps, il y a peu de gens qui vont prendre le temps d’aller à plusieurs endroits, chez plusieurs commerçants pour faire leurs courses.
L’idée d’avoir une large palette de produits est donc celle a privilégier. Il n’est pas nécessaire d’avoir tout l’assortiment possible. Mais juste l’essentiel.
Comme exemple, l’assortiments de produits disponibles dans l’épicerie chez Emmy est de l’ordre des 400 à 500 produits différents selon la saison.
Pour comparaison avec l’assortiment d’une coop pronto qui est le magasin de plus petite taille de Coop dispose d’environ 10 000 produits!
Le Top Ten des produits les plus vendus à la Coop
Evidemment, en vendant en vrac, on a pas besoin de faire des déclinaisons de taille et d’emballages différents. Ça fait du coup, moins de produits différents !
Voici une liste non exhaustive de types de produits possibles à vendre dans une épicerie coopérative participative:
Pain 🥐🥖🍞
Fruits, légumes 🍅🥝🍍🍒🍈🍓🍇🍌🍊🍐
Produits laitiers 🥛🐄
Fruits secs, noix, graines 🌰🥜🐿
Produits soja, tofu, lait de soja 🥛
Pâtes 🍝
Farines 🥞
Sucres, miel, confitures 🍯
Riz, céréales, légumineuses 🍚 🌾
Viandes, 🐟 🍖 🥩 🍣
Vinaigres, huiles, sauces, moutardes, oeufs 🥚🍳
Épices 🌶
Café, thé, chocolat 🍫☕️🍵
Boissons alcoolisées 🍺🍾🍷🥃
Boissons non alcoolisées 🥤🍹🚰
Produits cosmétiques et ménagers 🧖🏻♀️
Contenants 🛢⚗️
Evidemment chaque cas est différent. Par exemple le Local à Nyon est une épicerie qui veut mettre en avant les produits locaux. Elle ne va donc pas chercher à vendre ce qui vient de plus loin que son district !
Le local est située juste à côté des grandes surfaces. Donc c’est assez proches pour que les gens fassent le détour !
Ainsi dans ce cas, il n’est pas forcément nécessaire d’avoir une large palette de produits. Même si la tendance globale montre le contraire !
L’astuce pour faire venir des clients
L’épicerie de la Brouette à Lausanne a remarqué à ses débuts que les jours où il y a de la vente de pain, l’affluence était plus importante que les jours où il n’y en avait pas !
Ainsi le pain est un aliment qui à lui tout seul fait venir les gens. Il est donc nécessaire d’en avoir (dans ce cas !… ailleurs c’est peut être différent !)
En informatique on appelle ça uneKiller app. C’est une application tellement bien qu’a elle seule elle justifie l’utilisation de toute une plateforme. T’achète un iPhone 📱 car ton app préférée n’est que sur iOS..
Le pain est donc la killer app de l’épicerie !
La Brouette s’est donc arrangée pour avoir du pain tous les jours, et ceci en collaboration avec 3 boulangers. C’est aussi pratique pour créer du lien avec les fournisseurs et producteurs de ne pas les mettre en concurrence exclusive mais de proposer leurs produits à tour de rôle.
Ainsi il faut avoir une large game de produits, mais également quelques produits spécifiques qui justifient le fait de venir là plutôt qu’ailleurs.
Il est a préciser que l’épicerie de la Brouette est ouverte à tous, même hors coopérateur. Ainsi ça facilite les gens qui passent là par hasard. Il faut donc des astuces de fidélisation.
Une autre astuce est de fermer 30 min plus tard que les supermarchés alentours ce qui fait venir les gens qui passent à l’improviste.
7: Comment financer la création de son épicerie coopérative participative ?
Pour démarrer, il faut bien avoir quelques fonds. Comment les trouver ?
C’est là qu’on voit en général tout une belle créativité pour présenter son projet dans une vidéo courte, histoire de convaincre des personnes qui voudraient soutenir le projet.
Voici un exemple avec la vidéo du crowdfunding du Local, un épicerie coopérative participative à Nyon.
Le financement participatifs
Plusieurs projets ont été financés par des financements participatifs voici quelques exemples:
Il y a différentes plateformes qui ont été utilisées. Mais il y en a une qui se profile pour être plus spécifique au monde agricole et paysan et donc aussi aux épiceries coopératives participatives. Son concepteur était là lors de la séance organisée par Agridea. Il s’agit de la plateforme de crowdfunding:
Cette plateforme présente comme avantage le fait d’avoir un haut taux de réussite, car il y a un bon coaching de la part du fondateur. Et personnellement je trouve que les montants sont assez importants en moyenne ! (mais c’est à vérifier)
Dans tous les cas, une campagne de crowdfunding, c’est très long, et c’est juste la formalisation de l’engagement d’un réseau pour un projet. C’est pas là qu’il faut créer son réseau !!
Personnellement, je me demande toujours pourquoi passer par une plateforme pour avoir des dons ? Il ne faut pas oublier que la commission de la plateforme est de l’ordre de 10% !!
Si on a déjà un réseau et quelques compétence en informatique autant faire soi même ! La commission sur un virement est moins chère que de passer par des cartes de crédit en ligne et une plateforme !!
Avec le financement participatif, on a plus besoin des banques et leur crédits
Les dons, les mècènes, les subventions
Quelques épiceries ont reçu des dons, en monnaie ou en nature. Parfois même des mécènes anonymes.
Il y a de tout, chaque cas est différent. Maia ça vaut la peine d’avoir en tête que les projets d’épiceries participatives sont souvent bien vu pour des subventions, vu qu’ils sont un tout en un, s’occupant d’alimentation de qualité, de social, d’environnemental, de dynamisation économique locale…
Les parts sociales de la coopérative
Il est quand même fondamental de rappeler que dans toutes coopérative, il y a un achat de part sociale ! C’est normalement la source de financement principale d’une coopérative !
C’est ainsi que la coopérative obtient les liquidités suffisante à son démarrage et ensuite son roulement devrait être assuré par la vente des produits et une marge qui oscille entre 20% et 33% selon les coopératives. (Celles qui sont totalement fermées, et sans salarié me semblent être celles qui ont la marge la plus faible, et donc les produits les moins chers.)
Dans mon étude, j’ai vu des parts sociales s’échelonnant de CHF 50.- à CHF 400.- Le plus courant est de CHF 200.-
En général c’est par ménage, après il y a toute une cuisine pour savoir ce qu’est un ménage, une famille, un couple, des colocataires…
Donc si on compte qu’il faut une centaine de coopérateurs pour démarrer, que chacun paie ~ CHF 200.- C’est donc un montant de CHF 20 000.- qui permet de démarrer.
On voit là le pouvoir de la mutualisations de ressources qui permet d’avoir des liquidités pour installer une grande infrastructures. Dans les cas ci-dessus, acheter des panneaux solaires et des voitures ! (Il y aussi des projets participatifs pour poser des panneaux solaires comme Autovoltaic par exemple, ce qui réduit des coûts d’installation de 20% à 50%.)
La mutualisation des ressources, le financement participatif, la participation bénévole dans sa propre structure sont des modèles économiques avec un grand potentiel. Ce sont des modèles que Marx ne connaissait pas et donc qui remettent en cause ses théories qui ont organisé la lutte des classes pendant des siècles…
Le Radis à Bex (au début voulait s’appeler « court-circuit », mais le nom avait un connotation trop négatives pour certains…)
(et encore 2 projets dans la région Lausannoise…)
…. La tienne n’est pas dans la liste ? C’est probable… c’est en plein boom.. dur de suivre toutes les épiceries participatives qui ouvrent !
Il suffit d’ajouter son nom dans les commentaires en bas de page et de temps en temps je fais une mise à jour et je l’ajouterai.
Liste d’épiceries ou de supermarchés coopératifs participatifs un peu partout…
Au fil de mes recherches sur le sujet, j’ai découvert pas mal de projets intéressants. Ça peut toujours servir d‘exemples inspirants.
J’habite en Suisse romande, je veux bien tenir une liste pour cette région. (à voir ci-dessus), mais je ne vais pas faire de liste exhaustive pour le monde entier !!
Encore une fois, je vois que les sujets les plus commentés sont l’informatique... normalsur un outil informatique il n’y a que les geeks.. mais pour les autres il y a aussi les rencontres en chair et en os...
Encore un peu de documentation à propos des épiceries et supermarchés coopératifs participatifs
C’est toujours intéressant de voir les quelques vidéos qui ont été faites sur certaines épiceries ou supermarchés coopératifs participatifs.
On peut voir comment les gens s’organisent, on peut voir le soins apporté aux locaux, aux étagères. Je vois qu’il y a les éternelles cagettes vertes pliables (ou pas) partout pour les légumes. C’est le standard pour les grandes et petites surface participative ou non !
Dans les nouvelles épiceries je vois de plus en plus souvent des silos à vrac, dans les anciennes un peu plus d’emballage plastique.
J’observe aussi que les étagères sont faites de plus en plus en bois !
J’ai été très impressionné de savoir que dans le petit local de Chez-Emmy, les étagères ont été fabriquées avec 1.7km de latte à tuiles !!!
Le résultat est très beau et astucieux. On a des étagères modulable est esthétique. C’est autre chose que les étagères métalliques avec des crans partout pour être modulable.
étagère en bois de chez-emmy
J’ai l’impression que si l’on prend bien soin de l’ambiance du magasin le sentiment d’appartenance et de communauté va être plus grand. Les gens se sentirons encore plus à la maison et le projet sera d’autant plus réussi !
Il y a d’ailleurs souvent des activités annexes organisées dans les épiceries coopératives participatives. C’est vraiment un moyen de faire du lien social.
Qu’est-ce que ça change vraiment une épicerie coopérative participative ?
J’aimerai ici faire une sorte de conclusion, une synthèse comme j’aime bien les faire. Qu’est-ce que ça change vraiment ce nouveau type d’épiceries voir même de supermarchés coopératifs participatifs ?
Je vois qu’il y a plusieurs types d’intentions derrière cette nouvelle sorte de commerce.
Il y a des gens qui font ça pour faire du bio et ou du local, d’autres pour avoir des produits moins chers, d’autres pour réduire les déchets, pour favoriser le commerce équitable, d’autres encore pour tout ça en même temps !
… et en fait globalement ce genre de commerce va vraiment vers tout ça à la fois !
C’est à dire manger de qualité, et avec une conscience écologique, pour un coût abordable.
Certains sont plus à cheval que d’autres sur la charte des valeurs, plus ou moins « inclusif » ou « pur ». Mais tous tendent vers cet idéal.
J’observe donc un vrai changement dans les consciences qui s’exprime par la création active d’alternatives et pas juste faire signer des pétitions et faire voter des lois. Ce qui prend énormément de temps et n’est pas toujours efficace !
Est-ce que ce modèle est durable ? Est-ce qu’il peut être dévoyé ?
Comme je le mentionne au début de cet article, si l’on veut du local, bio, inclusif, fourni par une coopérative… en Suisse c’est déjà le cas, le marché est dominé par les deux géants orange que son Coop et Migros
Alors qu’est-ce que ça change les supermarché participatifs ? Pourquoi vouloir réinventer la roue ?
L’histoire de la coopérative Migros est instructive
Migros a justement été totalement révolutionnairelors de création à son époque. Le fait que les deux géants de la distribution Suisse soient des coopérative montre que le modèle a quelques chose de viral qui est durable.
Mon hypothèse est lié au fait que le modèle coopératif impose que les bénéfices soient réinvesti dans les magasins eux-mêmes. Ainsi il n’y a pas d’actionnaire qui se sert au passage. Il peut donc y avoir directement des prix moins cher pour la même qualité.
J’explique ceci en partie à cause du fait d’avoir rendu totalement anodin le fait d’être coopérateur.
Je suis un des 151 000 coopérateurs de Migros Vaud… mais j’ai pas l’impression d’aller dans MON magasin quand j’y vais. J’ai juste reçu une plaque de chocolat quand j’ai mis mon bulletin de vote dans l’urne de mon magasin pour accepter les comptes. … et j’ai du bien chercher sur un site web pour voir les comptes. Pas d’AG en commun.
Il n’y a plus de sentiment d’appartenance, on ne peut pas faire communauté avec 150 000 autres personnes !! (et encore ce n’est que Migros Vaud.. il y a les autres coopératives soeurs…)
Ce sentiment d’appartenance à une communauté et même d’être propriétaire de Migros a tellement disparu que Migros a du faire une campagne de publicité massive pour expliquer que c’est vrai… Migros appartient à « tout le monde » !
Ainsi j’en retiens que si l’on veux un modèle durable, un commerce qui garde le même modèle avec le temps, il est nécessaire de conserver un sentiment d’appartenance à une communauté.
En cela le modèle participatif est révolutionnaire ! C’est à mon avis la clé de ce qui fait une épicerie coopérative participative.
Mais comment cultiver cette différence ?
Le modèle participatif est la grande nouveauté qui va changer le commerce de détail
Ce qui change vraiment par rapport aux magasins existants, c‘est le modèle participatif. Le fait que des propriétaires travaillent dans leur magasin. La tâche est collectivisée et c’est toujours en 2 et 3 heures par coopérateur qui suffit à faire tourner la boutique !
Ci-dessus on a parlé de l’arrivée de la coopérative Migros, du fait que cette forme juridique a court-circuité le coût de l’actionnaire. Ainsi les géants orange, malgré leur valeurs à priori plus cher, ne sont pas plus cher.
Quel circuit on peut encore raccourcir de nos jours ? On peut cour-circuiter les salariés !
Les grandes surface tentent de le faire en remplaçant les caissières par des self-chekout. Les clients font le boulot. C’est la mauvaise manière de faire.
Le modèle participatif va plus loin, on supprime carrément tous les salariés. Chacun est obligé de travailler dans son magasin. Là on recrée le sentiment d’appartenance, le sentiment de communauté qui a disparu chez Coop et Migros.
Et on peut proposer des produits encore moins cher pour la même qualité !
Les grandes surfaces ne peuvent pas rivaliser ! C’est là la clé de la durabilité du modèle.
Conclusion: comment démarrer son épicerie coopérative participative ?
On a vu énormément de chose dans ce dossier très complet !! Comment résumer tout ça pour en faire une conclusion ?
Je crois que l’idée participative est mûre et qu’elle va prendre de l’ampleur.
Ainsi il y a des épiceries coopératives participatives qui sont lancées avec l’aide financière d’un financement participatif !
Ce sont des valeurs éthiques qui poussent des gens à s’associer, à créer une communauté avec les mêmes valeurs et créer une coopérative participative.
Les buts d’une épicerie coopérative participative sont variés. Suivant les projets les priorités ne sont pas les mêmes et l’on trouve donc des principes éthiques un peu différents.
Mais globalement toutes les épiceries participatives coopératives tendent vers une nourriture de qualités, à prix abordables, soit en détail des produits:
bio
locaux
moins chers que dans les grandes surfaces
avec moins d’emballage (en vrac)
Même avec ces ambitions éthique, comme vu plus haut, c’est une mauvaise idée de vouloir jouer au plus pur des purs... Il vaut mieux faire mieux que les autres sans être sectaire et ainsi laisser la liberté aux gens de faire leur compromis eux-mêmes, avec leur propre priorité.
Le modèle participatif est déjà tellement révolutionnaire qu’à lui seul il va changer les choses dans les autres domaines. Ceci surtout pour une question de porte-monnaie.
Je vois qu’il y a des pratiques diverses et variées dans l’ouverture ou non aux clients extérieurs à la coopérative.
Il y a des épiceries réservées aux coopérateurs, comme chez Emmy.
Mon avis personnel, me pousse à préféré le modèle le plus simple. Avoir 3 types de clients c’est contraignant, c’est 3 types de prix différents, avec 3 types de comptabilité… et c’est aussi avoir une caisse. Ce qui n’est pas nécessaire dans la version réservée aux coopérateurs.
Avec une version fermée, on crée une véritable communauté. Cette communauté est nécessaire à tenir sur le long terme avec les mêmes valeurs.
De plus, il est plus facile de se faire confiance et c’est ainsi un bon point pour faire une gouvernance partagée.Décentraliser les tâches, faire confiance, ne pas avoir besoin d’un coordinateur salarié qui est submergé et a de-facto plus de pouvoir que les autres.
C’est la communauté qui se gère elle-même. Les gens prennent des décisions au consentement et en cas de blocage on peut voter en dernier recours. C’est une méthode souple, et efficace.
Pour la communication, il est important de ne pas oublier que le contact humain est le meilleur! Même si on a plein d’outil de communication à distance qui sont très pratiques.
Ce sont des outils, simples et efficace. Quand un outil informatique devient une grosse usine à gaz qui formate la manière de faire ça devient dangereux. L’outil doit être au service des gens et pas le contraire. (à méditer, pour moi qui ai une entreprise qui a créé un outil informatique de gestion d’épicerie coopérative participative !!)
Centraliser, c’est créer des points de surcharge dur à gérer
Si l’outil devient trop gros, c’est souvent que la communauté devient trop grosse. Là il faut se poser la question de savoir si il ne serait pas plus simple de faire un fork comme on dit dans le jargon informatique. En biologie on parlerai de division cellulaire. Small is beautiful
C’est souvent la taille qui demande à créer des outils de gestion, là où un peu de travail manuel suffit dans une petite structure décentralisée.
Penser global et agir local !
Les idées peuvent être à taille universelle, mais les actions locales, adaptées à leur environnement sont meilleures. C’est ainsi que la nature fonctionne.
Voilà donc comment je vois les grandes options pour bien démarrer son épicerie coopérative participative.
J’espère que ça peut être utile à toute personne voulant lancer une épicerie coopérative participative…
Epilogue: vision d’avenir… un monde coopératif participatif ?
Faisons un peu jouer notre image-in-air.... … et si l’épicerie s’occupait aussi de la production ? C’est ce que Migros fait…. non ? …
Et en mode participatif ça donne quoi ? C’est un peu comme certaines AMAP. Les consommateurs participent parfois aux travaux dans les cultures.
Il me semble qu‘il y a là un modèle global, on peut imaginer plein de structures de production participatives (surtout pour les produits de base, donc principalement l’alimentation).
Imagine une fabrique de biscuit 🍪 participative ? … On se mets tous ensemble 1 journée par mois pour fabriquer des biscuits ensemble !
L’atelier de fabrication de cosmétique, celui de ramassage et pressage de jus de pommes 🍏 🍎 …
Est-ce qu’il faut que ce soit la même coopérative intégrale qui gère tout ? Non… pas forcément.
Selon le principe de la gouvernance partagée, on fait tous partie d’une grande entité avec une raison d’être globale, mais ensuite, il y a de nombreux cercles et sous cercles qui s’organisent de façon organique.
Chaque cercle est un holon, un tout est une partie, comme les organes d’un corps. Chaque cercle a une raison d’être alignée sur la raison d’être de l’entité qui le dépasse, qui le transcende. On agit tous ensemble dans la même direction, même sans se coordonner particulièrement.
Est-ce qu’il y a besoin de monnaie ? Seulement dans les zones limites de la membrane de l’épicerie. Plus elle est autonome, moins il y a besoin de monnaie. Pour autant que la confiance règne, donc il est nécessaire de garder de petites communautés. (agissant en parallèle)
Dans le cas actuel, d’une épicerie coopérative participative, il y a besoin de monnaie extérieure pour payer les fournisseurs. Mais si les fournisseurs sont internes… ? Il y a probablement une phase/zone de transition dans laquelle on peut utiliser une « monnaie » de type crédit mutuel, soit une simple comptabilité compensatoire entre les personnes pour tout ce qui dépasse les 3h de service normal.
Exemple de crédit mutuel entre 3 personnes. La somme des soldes fait toujours 0
En payant un fournisseur avec un potentiel de consommation supplémentaire dans l’épicerie, si il trouve tout ce dont il a besoin il sera intéressé.
On peut même pousser beaucoup plus loin. Est-ce que l’on peut imaginer que l’on produit tellement en abondance, que l’on va donner à chaque coopérateur-trice chaque mois un potentiel de consommation de base.
Si ce potentiel, atteint « ce qui est nécessaire pour vivre« . Voilà, on a créé un Revenu d’existence. Presque un Revenu de Base Inconditionnel… à la seule condition de faire partie de l’organisation, de cette coopérative et de ses règles de fonctionnement, comme travailler 3h par mois.
Cette façon de construire un Revenu de Base permet peut être de rassurer les gens qui pense que ça favorise la paresse… Là il y a des règles….
…. Les règles de la maison. En grec on pourrait dire: οἶκος, oîkos, eco → « maison » νόμος, nómos, nomie → « règles »
Ce qui nous donne le mot « économie » pour désigner les règles de la maison.
Voilà, c’était le petit épilogue pour décoloniser ton imaginaire et repenser de nouvelles règles de la maison, une nouvelle économie.
Bon voilà… on a résolu un des plus grands mystères de tout les temps !!
Ouais… c’est vrai, après un sacré gros titre accrocheur … et une telle affirmation.. ça fait un peu trop pour être pris au sérieux.
Mais je pense sincèrement que l’on a là une piste très intéressante… qui potentiellement résout le mystère du transport des blocs de beaucoup de constructions mégalithiques en Egypte, mais aussi en Amérique du sud.
De plus, on résout par la même le mystère de la taille de pierres super dures impossible à travailler avec des outils d’il y a quelques millénaires. (Dans le genre.. tailler de l’andésite avec un burin de cuivre..)
Alors voilà…. L’explication c’est que les pierres n’ont pas été taillées, mais moulées !
Donc si la pierre est créée sur place. On a pas besoin de la transporter !
Donc si la pierre est moulée, on a pas besoin de la tailler… même si la roche est très dure. C’est juste le moule qui doit être travaillé. (ce qui en fait est un nouveau mystère à résoudre…. )
Comment mouler des pierres ?
Alors il y a depuis longtemps plein de gens qui en voyant un mur Inca ou en voyant certains blocs mégalithiques se disent « on dirait qu’il a été moulé ! » C’est notamment la présence de bosses en bas des blocs et aussi le fait que les jointures (en 3D) sont très très bien faites qui fait penser que la façon la plus simple de bâtir de tels murs, c’est le moulage.
Granite du temple de la vallée de Kephren, GizehMais là .. ça coince.. comment on fait ? Une pierre, c’est pas comme un métal qu’on fait fondre (ou comme du chocolat qu’on moule en lapin de pâques)…. il ne suffit pas de chauffer une pierre pour la rendre liquide et elle va se reconstituer toute belle…. non… les processus de création de pierre ne permettent pas vraiment ça….
bon.. et bien voilà.. c’est une piste chauffer la pierre pour la faire fondre…. mais en fait c’est pas du tout de ça don je veux parler !!!
Ouais, si on cherche depuis longtemps et si la majorité des géologues sont persuadés que c’est pas possible de mouler des pierres, et bien c’est par ce qu’on ne pense pas tout de suite à la méthode d’agrégation des pierres sous forme de géopolymères !
Les géopolymères
Géo-polymères, géo comme la Terre et polymère comme les longues chaines de molécules qui composent nos matières plastiques… bien que là il n’y a pas du tout de carbone.
C’est en fait le prof français Joseph Davidovits, un chimiste qui a été amené dans les années 1970 à travailler sur les ciments anciens. De là il a découvert passablement de choses sur la création de pierres agglomérées.
Donc c’est beaucoup de calcaire friable (95%) qui est mélangé avec un liant (5%)... et hop on a un bloc solide.
Si on moule des pierres. On a plus besoin de transporter des blocs énormes. Juste des petits tas de pâtes de géopolymère.
Voici l’explication plausible de la construction des pyramides de Gizeh avec des blocs géopolymères, ré-agglomérées, moulés, ceci en vidéo:
On commence à faire le ciment en mélangeant le carbonate de soude, (le natron égyptien) et la chaux dans 500l d’eau.
On ajoute ensuite le kaolin, étape nécessaire ici, mais pas en égypte, vu que le kaolin est déjà inclus dans le calcaire de Gizeh.
On mélange avec un outil en bois.
On plonge 1 tonne de gravats de calcaire dans le bassin !
..et on le mélange avec le ciment
Quelques jours plus tard, l’eau s’est évaporée du bassin. (il reste ~20% du poids en eau quand même)
Il faut sortir le calcaire désagrégé pour faire les blocs.
Examinons le mélange:
95% d’agrégat calcaire
5% de colle géologique
entre 12 et 17% d’eau lui donne la consistance de sable humide.
on presse le mélange dans la main et il garde sa forme.
→ le mélange pourra durcir.
Verser le mélange dans le moule.
Bien tasser.
Avec une météo chaude ça va bien.
4h plus tard démoulage.
3 mois plus tard les pierres seront totalement sèches.
Les gros blocs bien humides ont donné un fini lisse. Les petits blocs (quand même 1 tonne !) un fini plus rugueux.
Bon… et bien moi ça me donne envie de tester.... peut être pas (encore) pour une grande pyramide.. mais une mini de quelques centimètres et aux mêmes proportions que la grande pyramide de Gizeh, ça me dirait bien !
Les textes hiéroglyphes parlent des pierres moulées et ré-agglomérées
Au delà de recherches techniques et d’expérimentations et d’utilisation très concrète de géopolymères dans le génie civil de nos jours. Le prof Davidovits a aussi voulu partager sa théorie avec des égyptologues. Il a participé à ses premiers congrès d’égyptologie vers 1981-82 … ça n’a pas très bien passé….
Il a compris que les égyptologues aiment bien quand il y a un texte qui prouve les essais techniques. Le travail d’ingénieur n’est pour eux pas convainquant.
Il s’est donc attelé à prouver ses théories par les textes hiéroglyphiques.
« Je sais faire des pigments, des produits qui fondent sans que le feu les brûle, et en outre insolubles à l’eau. Personne n’en aura connaissance, excepté moi seul et mon fils aîné, le dieu ayant ordonné qu’il pratique en initié, car j’ai remarqué sa compétence en tant que chef des travaux dans toutes les matières précieuses, depuis l’argent et l’or jusqu’à l’ivoire et l’ébène. »
C’est le soucis de traduire des textes que l’on ne comprends pas forcément. Comme je le remarque souvent « On ne voit que ce que l’on croit« , donc un traducteur est influencé par ses croyances quand il traduit.
Comme la plupart des traducteurs de hiéroglyphes sont plutôt des « littéraires » que des techniciens, les textes techniques sont certainement plus durs à traduire. C’est pour cette raison de Davidovits a refait sa propre traduction de la stèle d’Irtysen.
La stèle de la famine
La stèle de la famine sur l’ile de Séhèl prés d’Assouan parle aussi d’une pierre « ari-kat » qui semble être le mot pour cette pierre ré-agglomérée.
En effet, il est important de préciser que ce n’est pas parce que je met en avant ici les pierres moulées de type géopolymère qu’il n’y a pas eu de pierre de taille !
Il semble que cette carrière a été très utilisée pendant les périodes du moyen et nouvel empire, mais très peu durant l’ancien empire, soit la période faste de construction des pyramides. (Alors que le site est connu depuis la préhistoire.)
Personnellement, j’ai eu l’impression de voir au moins 3 civilisations différentes lors de ma visite de l’égypte.
Il y a les temples du sud de l’Egypte en calcaire couverts de hiéroglyphes, les mégalithes de Gizeh avec les pyramides et le temple de la vallée en granite sans aucun hiéroglyphe, et un mélange de tout ça à Saqqarah…. sans compter les magnifiques couleur des tombes des différentes vallées des rois, reines, artisans..)
Donc ça ne m’étonnerait pas que les géopolymères n’ait été utilisés que dans les temps anciens.
Revenons du côté d’Assouan et ses carrières de granite dans lesquelles ont trouve la stèle de la famine.
…et c’est là qu’on voit qu’il y a très très peu de monde qui sait lire les hiéroglyphes et quand on pense avoir trouvé un sens… pourquoi en chercher un autre ? Le boulot est fait ! Pour résumer cette idée, j’aime bien la citation « L’impression de savoir est le pire obstacle à la connaissance« .
Le téléphone arabe d’Hérodote… c’est pas tes oignions !
Cette histoire d’oignons, d’ail et de radis est intéressante.
On a gravé sur la pyramide, en caractères égyptiens, combien on a dépensé pour les ouvriers en raiforts, en oignons et en aulx.
Ce texte a souvent fait sourire (plus que la partie où il dit que Cheops a prostitué sa fille pour payer sa pyramide !!). Quand on voit ces grandes et mystérieuses pyramides, on aimerait bien savoir d’autres choses que le nombre d’oignons mangés… surtout qu’on a même pas retrouvé l’inscription !
Joseph Davidovits a une théorie à ce propos suite à l’interprétation du texte de la stèle de la famine qui contient est une liste de minéraux.
Il se trouve que certains métaux et minéraux ont des fortes odeurs. C’est un des moyens utilisés pour les reconnaitre facilement. Par exemple les arsenates ont une odeur d’ail !
(La prochaine fois qu’on tente de t’empoisonner à l’arsenic, tu peux tester si s’en est bien en le mettant sur des charbons ardents, si ça sent l’ail.. c’est bien de l’arsenic)
Je me souviens que lors de mon apprentissage d’électronicien on jouait avec la soudure à l’étain-plomb… Quand on pliait l’étain ça avait une petite odeur d’ail…
Ainsi les termes d’oignons, ail et radis n’ont rien à voir avec les légumes, mais plutôt avec des minéraux employés à la construction de la pyramide.
Donc pour moi cette hypothèse me parait plausible. Hérodote a juste mal compris son guide/traducteur qui lui parlait de la « pierre ail », la « pierre radis » et la « pierre oignon »…
C’est vrai qu’il n’est pas toujours simple de se comprendre dans des termes techniques d’une langue à l’autre quand on est touriste. Donc quand le guide donne un nom de pierre en égyptien, Hérodote ne comprend pas le mot, il fait quoi ? … Il lui dit: « C’est la pierre qui sent l’ail…. »… Plausible.
Il est aussi possible que les égyptiens eux mêmes appelaient ces pierres directement « pierre oignons », « pierre ail », etc….
Lors de la première traduction de ce texte, le terme de « comme la fabrication du pain » a semblé hors sujet au traducteur qui l’a interprété autrement (solide comme le ciel !!!). Encore un effet d’une pratique de l’humain qui a l’habitude de « ne voir que ce qu’il croit.. ».
Le fait que ces statues soient moulées résout l’épineux problème de leur transport… Car oui, ce sont des monoblocs de ~20 mètres de haut à la base et ~1300 tonnes !
De nombreux indices indiquent qu’en Egypte les pierres moulées sont courantes
Donc pour résumer, en Egypte, il semble bien que le calcaire ré-aggloméré ait été utilisé:
l’expérience montre que ça marche et c’est devenu un processus industriel utilisé de nos jours.
les textes hiérogylphiques parlent de pierre ré-agglomérées.
finalement il semble normal dans un peuple habitué à faire des briques de terre crue moulées, de continuer à mouler d’autres sortes de pierre. Le dieu Khnoum, le dieu potier est le créateur du monde selon un des mythes créateurs éygptien.
Détail de la statue de Kephren en diorite
Les pierres moulées d’Amérique du Sud
En ce qui concerne l’Amérique du sud. Davidovits s’y est intéressé aussi.
A Tiahuanaco, il y a des dalles mégalithiques rouge estimées à 130 et 180 tonnes. C’est une sorte de pierre sédimentaire rouge.
The modern Peruvians are very fond of speculating as to the method which the Incas employed to make their stone fit so perfectly. One of the favorite stories is the Incas knew of a plant whose juices rendered the surface of a block so soft the marvellous fitting was accomplished by rubbing the stones together for a few moments with this magical plant juice!
Discussion and speculation will undoubtedly continue indefinitely, yet one can come to at least two conclusions: the Incas had an unlimited amount of labor at their disposal, and the time was no object.
Bref, Hiram bingham n’est pas convaincu par ce que les péruviens modernes lui racontent. Il conclu que les Incas avaient beaucoup de temps et de main d’oeuvre. Que c’est nettement plus plausible.
Par contre chacun peut faire l’expérience de mettre du jus de citron sur de la craie, elle se dissout !
Donc oui, une plante peut attaquer une pierre…
Donc peut être que les pierres ne sont pas toutes moulées, mais certaines subissent quand mêmes des traitements de surface chimique ? Piste intéressante à affiner.
Il parait qu’il y a aussi le Colonnel. P.H. Fawcett qui raconte une histoire de pierre qui se dissout dans son livre: Exploration Fawcett, London: Century, 1988 (1953), pp. 75-7. Ainsi qu’une histoire avec un oiseaux capable de faire des trous en utilisant de la sève qui liquéfie la roche. Il y a aussi l’histoire du Prêtre catholique Jorge A. Lira qui a prétendu en 1983 après 14 ans d’essai, d’avoir retrouvé la plante des Incas qui fait ramollir la roche. Cette plante s’est la « jotcha ». Mais le prêtre considère qu’il a échoué, car si il a rendu liquide une pierre, il n’a pas réussi à la rendre à nouveau solide…
Donc en effet, il se pourrait bien qu’il y ai une manière de faire un acide à base de plante, mais on ne sait pas comment le bloc se durcit ensuite ?!
De manière plus sérieuse, le prof. Davidovits s’est associé avec une université péruvienne pour étudier la fabrication de ciment et géopolymère à partir de plantes. Un papier est en cours de relecture par les pairs… On verra ce que ça donne.
L’acide comme base d’un type de géopolymère en roche volcanique
En fait d’un autre point de vue, la production d’acide est importante. Car c’est là une explication pour un second type de géopolymère. Pour le calcaire on a vu qu’il existe des géopolymères dont le liant et fait à base de matière alcaline. Pour les roches volcaniques comme l’andésite, il y a une méthode basée sur un liant à base d’acide.
Un exemple de bloc d’andésite de Puma Punku, avec des trous petits et gros.
Les blocs en forme de H de Puma Punku
Juste à côté de Tiahuanaco il y a Puma Punku avec ces fameux blocs en forme de H avec de trous qui semblent impossibles à tailler.
Dans le papier d’octobre 2018, il y est fait mention de matière organique qui se trouve dans l’andésite. Ce qui semble impossible pour une roche volcanique naturelle. Donc là on est quasi certain que les fameux blocs en H de Puma Punku sont moulés !
On a donc des indices écrits, des expériences réalisées et des analyses de pierres qui montrent qu’il y a des géopolymères de roches calcaires et volcaniques.
Par contre pour le granite, j’ai rien trouvé. Davidovits dit que pour le granite des pyramides il pourrait très bien avoir été taillé, car relativement au reste du bâtiment il y en a peu.
(bon, c’est tout le parement de la pyramide de Mykerinos qui est en granite et les différents temples de la vallée de chaque pyramide… pour moi c’est pas si peu.. et ils sont énorme, ce que ma photo ne montre pas bien !!)
Voici une vidéo qui nous montre la pyramide de Mykerinos avec son parement de granite. Il y a quelques réflexions intéressantes, des avis pour ou contre les géoplymères en granite… la question reste ouverte…
C’est vrai que l’obélisque inachevé à Assouan est taillé dans une carrière et pas moulé ! Ça semble clair quand on le voit.
Par contre les colosses de Memnon, comme dit plus haut, d’après le texte qui parle d’une boite et de pétrissage comme le pain, sont probablement moulés.
Les colosses de Memnon sont fait en quartzite. On est pas loin du granite. Ce plaide en faveur d’une possibilité de mouler le granite !?
Cette maladie du granite a fait fondre les statues, et chose étonnante, Kervran mentionne que la composition de la roche a changée par des transmutations d’atomes en d’autres atomes !
Comme à mon habitude je garde l’esprit ouvert. Mais il faudra que j’évalue si tout ça est plausible. Ça voudrait dire que l’on peut, grâce à des bactéries, (ou des plantes comme dans la légende sud américaine) changer la roche dure en roche tendre et la mouler. Puis par un processus similaire changer à nouveau la nature de la roche pour la rendre solide!
Revenons sur cette idée de la pierre ramollie par une plante
Cette publication est très intéressante. Elle reprend les légendes racontées ci-dessus à propos de la plante qui faire ramollir, mais aussi d’un « mortier en or »…
On verra que tout ça a du sens.
En quechua, la langue locale, on parle de « llàncac allpa » pour désigner une boue rougâtre qui serait une boue acide très puissante au point de ronger la roche, même très dure.
(llàncac signifie « collant, pas agréable à toucher » si c’est acide on comprend ! … et allpa c’est la terre (mère))
L’auteur de cette publication montre qu’il est tout à fait plausible que les Incas utilisaient de l’acide sulfurique pour ronger la roche.
L’acide ainsi généré a un PH de 0.5. Ce qui est 10 0000 fois plus acide que l’acide humique qu’on trouve dans l’humus et dont il est avéré, qu’à la longue, cet acide est capable de transformer les roches silicieuses en argile kaolin, ceci via un état de gel de silicevisqueux. (Le granite est une roche à base de silice)
On retrouve ici les observations de Kervran sur la dégradation du granite de l’église de Sizun dont j’ai parlé ci-dessus. Mais ici on parle plutôt de processus chimique et pas de transmutation atomique.
Ainsi on voit qu’il est possible de ramollir des pierres dures comme le granite. Et on peut encore augmenter l’efficacité du processus en y ajoutant de l’acide oxalique qu’on trouve dans les plantes. D’où la légende qui parle de plante qui ramolli les pierres.
De plus, l’effet de la pression d’un bloc sur l’autre change les conditions naturelles de le réaction chimique. On est sous haute pression ce qui améliore encore l’efficacité. La pyrite en poudre fine est également connue pour s’auto-enflammer, c’est d’ailleurs l’origine du nom « pyrite », pierre à feu, car elle fait vite des étincelles quand elle subit un choc. Donc sous la pression des blocs, elle peut chauffer le mélange à des températures entre 90°C et 300°C.
On renforce encore un milieu tout à fait étonnant, chaleur, haute pression et milieux acide qui a tendance à favoriser la création de gel de silice. On obtient ainsi une sorte de vitrification. Ce qui est observé sur les murs Incas.
Habituellement on imagine toujours devoir utiliser des hautes températures pour réaliser une vitrification. Mais là on voit que la température est relativement basse. Ce qui brouille les pistes. Mais il existe de nombreux murs vitrifiés un peu partout. Peut être qu’on en saura plus en changeant notre vision des choses.
L’auteur conclu qu’il y a un champ énorme de recherche à faire autour de toute la science de la silice. Notamment autour des diatomées, ces algues unicellulaires présentes dans tous les milieux aquatiques et qui ont un squelette en silice fait à température ambiante et dans un milieu très sale, alors que les processeurs de nos ordinateurs, aussi en silice, sont faits en salle blanche !
Quand on entre de nos jours dans une boutique de tailleur de pierre, on nous propose surtout des vases en albâtre, c’est la pierre la plus facile à travailler: 2 sur l’échelle de Mohs. A partir d’un bloc d’albâtre (que l’on voit sur le tapis), il faut 6 semaines de boulot pour arriver à faire un vase. La technique est la même que sur les « petits dessins des égyptologues » sauf que les outils sont en métal.
J’ai demandé si ils font des statues en granite ? Ils m’ont répondu que non. C’est trop dur. Ça coûterait trop cher. Il ne font que du simili-granité moulé !!! Ils font des statues en granite reconstitué à partir de gravier de granite qui est lié par une résine !
Donc c’est marrant, l’idée de mouler les statues perdure. Mais faudrait juste retrouver comment faire un géopolymère avec du granite pour que ce soit parfait !
L’avis du tailleur de pierre et bâtisseur de cathédrale Jean-Louis Boistel
Dans le film BAM-Les bâtisseurs de l’ancien monde, on voit Jean-Louis Boistel s’exprimer. C’est un tailleur de pierre, à l’ancienne. Il a fait des études de « bâtisseur de cathédrale ».. si si, ça existe encore ! Il dit que ça prend 10 ans !
Dans les bonus de BAM, il y a quasi 1h30 d’interview de Jean-Louis Boistel.
Dans cet interview on lui pose des questions sur les techniques de construction de divers murs un peu partout dans le monde. C’est souvent sur la base de photos qu’on lui apporte.
Voici un bref résumé de ce qu’il dit à propos des murs cyclopéen en granite.
Selon lui, on peut tailler du granite sans trop de soucis. Mais pas avec du matos de castorama… avec des bons outils qui proviennent d’un excellent forgeron. (il dit même qu’il a connu un forgerons magicien qui lui a fait des outils qui n’ont pas eu besoin d’être reforgé en 30 ans d’utilisation !)
Il privilégie donc les outils forgés à la main. En fer… et pas au tungstène…. !!
Très intéressant qu’il dise que c’est possible. Car souvent on nous le présente comme « impossible ».
Par contre il trouve que c’est impossible de faire ce que l’on voit en égypte sur du granite avec des cailloux comme outils ! (la réponse standard des égyptologues quand à la taille des obélisques.)
Jean-Louis Boistel pense que les sculptures en granite Egyptiennes sont certainement faites avec des outils en fer forgé. Il en discute avec des amis égyptologues tailleurs de pierre qui semblent d’accord avec lui.
Si il y avait des outils en fer, alors pourquoi est-ce que l’on ne retrouve pas ces burins ?
Il évoque le fait que les métaux sont rares et systématiquement reforgés, ou transformés en clou… donc plus c’est ancien.. moins on retrouvera de trace d’outil.
Jean-Louis Boistel évoque aussi quelques techniques de bâtisseurs de cathédrales pour déplacer des gros blocs. Il dit que ces techniques sont en voie de disparition tellement on abuse de l’utilisation des machines. Il suppose que peut être dans le passé il y avait encore d’autres techniques qui ont disparues ?
A propos d’un des coffres du Serapeum de Saqqarah: Il faut beaucoup beaucoup beaucoup de temps, les bons outils sont nécessaire, mais ça ne suffit pas. « En voyant ça on pense machine…« .
« Ce qui est quand même un peu curieux, c’est qu’on voit un négatif d’autres éléments qui viennent s’emboiter dedans ou qui sont derrière….. Un peu comme si tout ça s’était de l’agglomérat coulé sur une structure porteuse en autre pierre….. Voyez les joints, les espèces de traces que l’on a qui correspondent peut être à chaque carré. Un peu comme ce que l’on obtient quand on fait des découpes machine sur des blocs de pierre…. aujourd’hui. »
… et bien je crois que l’hypothèse des géopolymères pour le site de Tiahunaco se confirme.
Par contre pour le granite, il semble bien que ça se taille, mais avec au moins du fer forgé. Intéressant.
Vases et objets en pierre moulée géopolymères
En ce qui concerne la vaisselle, Davidovits a aussi beaucoup parlé des vases qui ont été retrouvés à Saqqarah. Ils sont souvent en gneiss et en diorite des roches pas spécialement facile à tailler.
(7 ou 8 pour la diorite sur l’échelle de Mohs, sachant que le plus dur c’est le diamant avec 10. Le fer est à 4 ou 5, le calcaire à 3 et le gneiss vers 6 ou 7)
Le dessin montre des espèces de vessies qui sont utilisées pour verser un liquide sur les poteries en fabrication. Ça expliquerait qu’il y a des produits chimiques utilisés pour le façonnage des poteries.
Il existe aussi des objets étonnants comme ce « plat » pré-dynastique, donc tout ce qu’il y a de plus vieux !
Il est fait en grauwacke (5 à 6 sur l’échelle de Mohs). Mais on dirait qu’il a été plié comme de l’argile….
Voici une étude statistiques des différents matériaux, des différents types de pierres utilisées pour réaliser des vases tout au long de l’histoire égyptienne.
On observe ici que c’est vers -3000 à -2700, lors de la période pré-dynastique et des toutes premières dynasties que la diversités des types de pierres utilisées est la plus grande.
Dans ce tableau on observe clairement que plus le temps avance, moins il y a de diversité dans les choix de pierre. On peut se dire que c’est un choix esthétique, mais on peut aussi se dire que c’est à cause de capacité technique. Je me dis que là il existait à une époque une capacité à utiliser tout type de roche pour faire des vases. Puis ensuite cette connaissance s’est perdue et l’on a été capable de n’utiliser plus que les roches facile à travailler. (et de nos jours les magasins de pierres vendent surtout des vases en albâtre. Donc le plus tendre.)
Il faut que je prenne une fois du temps pour mettre l’échelle de dureté de Mohs en parallèle avec les types de pierres de ce tableau, histoire de voir si il y a une corrélation… et si quelqu’un veut le faire.. c’est bienvenu 🙂
Il me semble que les géopolymères expliquent beaucoup de choses. Il me semble qu’en utilisant le principe du rasoir d’ockham, en privilégiant la méthode la plus simple, on devrait se rendre compte que les pierres moulées, les pierres molles sont la méthode la plus simple pour réaliser les nombreux vases et objets qui ont été découverts notamment à Saqqarah. (J’en ai vu plein au musée de Saqqarah)
Les murs cyclopéens de Sacsayhuaman sont-ils moulés ?
En extrapolant l’utilisation des géopolymères en Egypte, je m’interroge aussi sur leur utilisation dans les constructions du Pérou.
A Sacsayhuaman, il y a des énormes murs cyclopéens. Il sont en fait en calcaire. Même si la couleur est étonnante, et même si la page wikipedia parlait d’andésite jusqu’à ce que je corrige l’info!!
(bon c’est pas encore très clair, car il y a plein de références à un bouquin de 1980 qui dit que les fondations sont en calcaire et les murs en andésite, mais là pas de données techniques. Est-ce juste. CarLa page 75 de cette étude récente nous montre bien que la roche est composée de 70% de CaO… la base du calcaire. Pour de l’andésite on aurait eu moins de 10% de CaO)
(Et au Machu Picchu, les blocs sont pour la plupart en granite ! mais avec le même style!)
La jointure des blocs est parfaite. Même en 3d !
Les blocs sont parfois énormes. Il me semble pour moi logique que le moulage est probablement la solution la plus simple.
Comme on voit qu’en Egypte et en Bolivie il y a des pierres calcaire moulées. C’est peut être aussi le cas au Pérou ?
On remarque souvent sur le bas des blocs des bosses, des protubérances. Il semble aberrant de tailler des blocs avec de telles bosses au vue du boulot supplémentaire que ça demande ?
L‘hypothèse courante, c’est que ces bossent servent à porter les blocs. Beaucoup rétorquent que c’est pas très pratique d’avoir la bosse en bas, elle devrait être plus haute que le centre de gravité pour avoir une véritable efficacité. De plus il y a des bosses sur des énormes blocs, ce qui semble logique pour aider à les porter, mais aussi sur des tout petits blocs pour lesquels l’utilité est moindre par rapport au boulot de taille !
Je me dis que c’est aussi peut être un point d’appui pour un levier. Là ça a du sens d’être en bas ?
Si on prend l’hypothèse du moulage. On peut imaginer que les bosses soient en fait l’équivalent de la petite tige d’arrivée de la matière qui reste sur les moulages en plastique par injection ? Mais là ça n’est pas très logique d’avoir la bosse en bas !
Peut être qu’il s’agit d’une ouverture de sous-tirage de la pierre molle, liquide, ce qui permet de s’assurer que tout le moule soit bien rempli ?
Chose étonnante, on retrouve aussi ce genre de bosses sur les blocs en granite de la pyramide de Mykerinos !
Le géopolymère granite existe quand même ??
Revenons au Pérou.
Il y a 2 ans le gouvernement péruvien a demandé une étude des cavités souterraines de Sacsayhuaman à des géologues russes.
Au passage ils ont étudié la composition des pierres et ont découvert que la composition est identique dans les murs et les carrières avoisinantes, hormis un détail: les murs semblent débarrassés des fossiles et résidus organiques que l’on observe pourtant dans la carrière !
Ce détail semble plaider pour une ré-aglomération des pierres. Sinon par quel moyen la pierre aurait-elle été débarrassée de ses impuretés ? En taillant la pierre ça me semble impossible.
Voici le compte rendu de cette étude en vidéo en anglais:
Ce rapport conclus que la « pâte de chaux » est probablement la méthode la plus plausible de construction des murs cyclopéens de Sacsayhuaman. Pour en savoir plus, la conclusion est discutée sur ce forum en anglais….
Avant de conclure.. petite question….
« Comment on fait cette inclusion de pierre dans une pierre avec l’hypothèse de pierre taillée ? »
C’est un détail d’un mur à Raqch’i au Pérou. La pierre semble être de l’andésite selon des sources indiquées sur wikipedia.
Alors c’est peut être pas une inclusion. C’est peut être juste un défaut naturel ? L’andésite est une roche volcanique. Peut être que c’est une bulle déjà présente avant la taille du bloc ?
Je ne sais pas. Mais je trouvais intéressant de partager cette image pour faire réfléchir… On me la partagée sur facebook, il y a d’autres photos du même lieu. (Bon, je précise que je n’adhère pas forcément à cette source.. J’avais juste envie de photos de ce lieu… après, je crois que la conversation autour c’est de prouver qu’il y a eu un cataclysme qui a détruit ce lieu… J’en sais rien.. c’est pas mon propos ici…)
On voit aussi des espèces des patch, d’enduit par dessus ou directement de la pierre entre les blocs ?
Ce mur mérite d’être observé d’un peu plus près… Je verrai si je trouve d’autres infos.
Si c’est moulé, pourquoi faire des blocs tous différents ?
Je rajoute ce paragraphe après quelques réactions que j’ai eu suite à la lecture de cet article.
J’ai plusieurs personnes qui m’on dit que c’est pas logique de mouler des pierres à chaque fois dans un moule différent !
C’est vrai que vu comme ça, ça parait pas très logique. Mais en fait il y a plusieurs réponses à ça.
Déjà les cas sont tous très différents. On va déjà aller voir du côté de l’Egypte, puis nous irons en Amérique du sud.
Dans les constructions de la seconde dynastie, on trouve des murs en brique de terre crue moulées, comme dans le temple funéraire de Khâsekhemoui. Les briques ne sont pas toutes de la même taille. On trouve là 5 tailles différentes. Donc croire que forcément si on utilise des la pierres moulée, les blocs sont de la même taille est faux.
D’après Davidovits, c’est Imothep qui aurait inventé la pierre calcaire ré-agglomérée. Au début, avec la « pyramide » à degré de Djoser, les blocs ont été moulés à priori, puis placés sur la pyramide. Cette technique impose d’avoir des blocs transportables. Donc il ne sont pas grands. Il font en moyenne 60kg pour pouvoir être porté à 2 personnes.
Puis la technique à changée. Le moulage s’est fait directement sur place. Comme on le voit dans la vidéo d’animation ci-dessus. Il est plus simple de couler directement la pierre sur place. Les joints sont ainsi parfait ! (C’est bien le grand mystère !)
Pour une pyramide, comme on le voit dans l’animation , il y a plein de moule en parallèle, puis c’est l’espace entre les blocs moulés qui est rempli. Plus besoin de faire un moule en bois. Ceci va nous aider à comprendre mon hypothèse pour les murs de Sacsayhuaman.
En Amérique du sud.
A Sacsayhuaman, les blocs sont de taille différents. Il y a des gros, très gros et des petits. De plus ils sont bombé. Je me dis que probablement quelques gros blocs sont moulés avec un moule fait d’une manière ou d’une autre. (argile maintenue par des feuilles, des planches, des tissus, des cordes, etc...)
Puis ces gros blocs servent de base pour les suivants qui sont juste posés les uns contre les autres. Je pense que la pâte doit être humide, mais pas trop. Ainsi elle tient en place, elle est contrainte par les blocs déjà en place. Mais il est possible de la lisse, de lui donner une forme comme de la glaise. Puis elle va durcir.
Le fait que les blocs soient bombés s’expliquent, pour moi, par le fait que la viscosité de la pâte permet que le bloc se bombe, mais bouge plus au centre du bloc que sur les jointures où les frottements sont plus important.
Bref, c’est comme quand tu poses des boules de pâte à pain l’une à côté de l’autre. C’est d’ailleurs bien l’analogie boulangère qui est utilisée pour les colosses de Memnon !
Ainsi avec une telle construction, il n’y a pas à proprement parler de moule. Donc il est logique d’avoir plusieurs taille différentes.
Une technique anti-sismique
De plus, le fait d’utiliser des blocs de plusieurs tailles différentes est une bonne méthode anti-sismique. Est-ce que c’est fait par hasard ou en toute connaissance de cause ? C’est encore une autre question!
Dans les murs du temples de la vallée à Gizeh et au Machu Picchu, il y a des motifs répété dans les pierres. Il semble donc bien que ce soit voulu.
Mes conclusions sur l’hypothèse des pierres moulées pour les pyramides de Gizeh et les murs Incas
Voici donc l’état actuel de mon enquête sur le sujet.
Ainsi pas besoin d’extra-terrestre et de lévitation pour déplacer des pierres gigantesques. Mais peut être tout simplement une techniques low-tech, naturelle, écologique qui permet facilement de créer ce qui nous parait impossible de nos jours, par ce que notre civilisation est passé longtemps à côté de cette technique.
Mais en fait, quand on y pense. Si on devait refaire ce genre de monument de nos jours, on ne les feraient pas non plus en pierre de taille, mais en béton moulé !
…. ou plutôt, on peut espérer, en géopolymère. Car ainsi on évite beaucoup de défaut du béton et on utilise beaucoup moins d’énergie à sa fabrication !
Pour moi il est clair que l’hypothèse des géopolymères de types alcalin pour construire des blocs de calcaire, des blocs de roches sédimentaires comme la roche rouge de Tiahuanaco et Puma Punku, est une très bonne hypothèse. C’est même certainement le plus plausible. Même si sur un même site il y a plusieurs techniques de construction différentes ce qui brouille les pistes.
Comme le prof. Davidovits le montre il y a aussi d’autres sortes de géopolymères, comme le type à catalyseur acide qui permet de fabriquer des géopolymères à base de roche volcanique. Je pense que là on est dans quelques chose qui vient de passer du plausible au certain. Au vue de la publication faites en octobre 2018.
En ce qui concerne le granite. Il ne semble pas exister de recette de géopolymères. Par contre on observe autant en Egypte qu’au Macchu Picchu, il y a un style qui ressemble beaucoup à ce qui est fait dans d’autres roches réalisées par des techniques de géopolymère. Donc il me semble intéressant de creuser cette piste.
En complément il y aussi cette histoire d’acide sulfurique issu de l’oxydation de pyrite par des bactéries, le tout permettant de faire un traitement de surface des blocs qui se transforment superficiellement en gel de silice visqueux. Tout à fait plausible pour ajuster les blocs de granite taillés.
Garde l’esprit ouvert !
Et on termine cet article avec une magnifique statue en Grauwacke du Pharaon Mykerinos avec les déesses Hathor et Bat….. moulé ou taillé ? Je te laisse méditer là dessus …. 😛
Le labyrinthe de la cathédrale de Chartres est très connus. C’est même l’emblème de cette cathédrale.
Le labyrinthe de la cathédrale de Chartres fait 888 pieds romains de long… soit ~261m.
Il a été dit tout et n’importe quoi sur le labyrinthe et sur la cathédrale de Chartres. La version que je trouve la plus sérieuse, c’est celle de Stéphane Cardinaux.
Pour savoir ce qu’il dit à propos de la cathédrale de Chartres et de son labyrinthe, c’est à la p122 pour la cathédrale et plus précisément à la p133 pour le labyrinthe de son livre génial « Géométrie sacrée tome 2« . (Le pdf ici ~50Mo … mais oublie pas d’acheter la version papier !)
Le labyrinthe de la cathédrale de Chartres est un parcours de charge du biochamp humain
Le labyrinthe comporte une cheminée cosmo-tellurique en son centre, elle a des bras positifs. Il y a également un croisement majeur du réseau tellurique fer qui passe au centre du labyrinthe.
La conjonction des deux fait passer les gens sur une alternance de points positifs et négatifs pour le biochamp humain. Le parcours du labyrinthe a pour effet de faire un parcours de charge, un parcours qui fait grandir le bio-champ humain.
C’est très bien conçu. Les retournements de sens sont en général placé sur des points positifs. Ainsi le pellerin va passer plus de temps sur les points positifs et ainsi faire un vrai parcours de charge et pas de décharge !
Le labyrinthe de la cathédrale de Chartres (mais aussi et surtout tout le reste de la cathédrale, voir à ce propos les parcours proposé dans le livre ) peut servir de parcours de charge du biochamp. Ce qui permet de renforcer sa santé.
Les 7 cercles du centre sont en fait 7 cercles liés au 7 chakras principaux. Ils permettent des ré-équilibrer les chakras.
Comment bien parcourir le labyrinthe de la cathédrale de Chartres
Sur place à Chartres, j’ai vu beaucoup de gens s’intéresser surtout au centre du labyrinthe, mais pas aux différents cercles autour !! dommage !
Le centre du cercle est certes intéressant, il y a une cheminée, mais l’intérêt c’est surtout le parcours.
Tout comme j’ai vu plein de gens faire le tour du labyrinthe dans l’autre sens…. bon ça c’est pas grave. Mais logiquement, on commence par l’entrée !!! … soit l’ouverture du côté de la porte. Puis on sort du labyrinthe en face en ligne droite en allant en direction du choeur de la cathédrale qui continue le parcours de charges, avec notamment le vortex qui se trouve dans le saint des saints…. là où il est interdit de marcher. (là où il y a la grosse étoile)
Information pratique qui a son importance, le labyrinthe est dégagé des chaises seulement le vendredi ! Donc si tu veux le parcourir, il faut t’y rendre le vendredi.
L’article wikipedia sur le Nombre d’Or étant déjà jugé comme un bon article, pour éviter de réinventer la roue, il est déjà possible de se référer à cet article , mais j’avais envie de présenter ce nombre à ma manière. De mettre en avant ce qui m’intéresse moi dans ce nombre. C’est à dire surtout une structure fractale du monde qui me questionne. Et surtout, ce qui ne passe pas sur wikipedia, l’utilisation du nombre d’or comme système de mesure universel, très ancien, et même liée au mètre !
Cet article est une base amenée à évoluer, tellement le sujet a du potentiel à se développer. J’ai également écrit un article à propos de la Géométrie sacrée pour expliquer le mode de pensée des anciens bâtisseurs.
Le nombre d’or est fréquemment représenté par la lettre grecque Phi, Φ, φ, (Suivant la fonte utilisée on voit 2 caractères différents ici)
Définition du nombre d’or
Le nombre d’or est une proportion, définie initialement en géométrie comme l’unique rapport a/b entre deux longueurs a et b telles que le rapport de la somme a + b des deux longueurs sur la plus grande (a) soit égal à celui de la plus grande (a) sur la plus petite (b).
C’est à dire lorsque (a+b)/a = a/b
Voici la même définition avec d’autres mots: Trois points alignés, déterminant deux segments forment une section dorée (un rapport égal à Phi), s’il y a de la petite partie à la grande, le même rapport que de la grande au tout.
Le nombre d’or est le seul rapport qui met en résonance la partie avec le tout. On peut donc le voir comme étant une résonance (fractale) entre la créature et son créateur.
C’est pour cette raison que ce rapport est souvent appelé: La divine proportion.
On peut construire ce rapport dans un rectangle d’or. (le format carte de crédit !)
La construction s’effectue en construisant un carré. Puis en piquant un point au milieu du côté du carré. Là on place son compas. On l’ouvre sur la distance au coin et on obtient ainsi une longueur de côté qui permet de faire un rectangle d’or.
Valeur du nombre d’Or
Les anciens, et les visuels, préfèrent faire des mathématiques à travers la géométrie. Il est possible de faire de nombreuses choses acec juste une équerre et un compas. Mais le monde actuel préfère rendre les mathématiques abstraites en usant et abusant d’algèbre. Qui est capable de se représenter ce qu’est une racine carrée ? Et bien c’est tout simplement la longueur de la diagonale d’un carré !
Donc observons le nombre d’or dans une vision algébrique des mathématiques.
Le nombre d’or φ est irrationnel. Il est l’unique solution positive de l’équation x² = x + 1. Il vaut exactement (1+√5)/2
Soit environ 1.6180339887…
Un nombre irrationnel est un nombre qu’il n’est pas possible de réduire en ratio, soit en fraction. Contrairement à π, φ n’est pas un nombre transcendant (un nombre transcendant n’est racine d’aucune équation polynomiale)
φ est un rapport naturellement présent dans de nombreuses constructions géométriques.
Le pentagone, et l’étoile à 5 branches est une source sûre pour trouver le nombre d’or.
Observe, on y voit un grand triangle isocèle qui point p2 depuis p5 et p3. On voit également le même triangle à une échelle différente. C’est la définition d’une fractale, l’auto-similarité. C’est le petit triangle isocèle qui point p2 et fait avec la ligne p4 – p1 qui coupe le grand triangle isocèle. En bref, une des branche de l’étoile.
Chaque branche de l’étoile est en fait un triangle d’or. Si l’on divise la longueur du grand côté par le petit on obtient le nombre d’or φ.
On a donc ici un rapport φ dans la construction des triangles d’or. Mais il y a 2 niveaux de triangle. Et si l’on compare les longueurs des côtés de ces triangles d’une échelle à l’autre, c’est aussi φ qui ressort !
Équations remarquables
On peut déduire plusieurs particularités de l’équation x² = x + 1 dont la solution et φ et vaut (1+√5)/2:
C’est marrant, on peut mélanger les multiplications et les additions !! … un peu comme le but des logarithme qui nous permet avec des additions de gérer des multiplications. (le principe de la règle à calcul)
Progression géométrique et arithmétique
Grâce aux équations remarquables ci-dessus, le nombre d’or est certainement le seul nombre pour lequel on peut faire coïncider une progression géométrique et une progression arithmétique.
x-3
x-2
x-1
x0
x1
x²
x3
1/φ3
1/φ²
1/φ
1
φ
φ²
φ3
0.235
0.382
0.618
1
1.618
2.618
4.236
La progression géométrique s’obtient en augmentant la puissance (comme sur l’exemple théorique de la première ligne. La deuxième ligne montrant concrètement ce que ça donne dans le cas de Phi) Le résultat approché est indiqué en notation à virgule sur la troisième ligne.
La progression arithmétique s’obtient en additionnant deux nombres successifs de la suite pour trouver le suivant.
Par exemple: 0.618 + 1 = 1.618 → 1.618 + 1 = 2.618 … etc.
Attention, sur la 3ème ligne se sont des valeurs approchées, l’exemple d’addition marche bien, car c’est le moment de la suite où le chiffre 1 intervient et qu’il est donc facile de l’additionner. Pour les autres il faut utiliser la valeur exacte.
Suite de Fibonacci
La suite de Fibonacci a été découverte par Léonardo Fibonacci en étudiant la croissance des générations de lapins.
La suite de Fibonacci est une suite d’entiers dans laquelle chaque terme est la somme des deux termes qui le précèdent. Elle commence généralement par les termes 0 et 1 (parfois 1 et 1) et ses premiers termes sont: 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, etc.
Les quotients de deux termes consécutifs de la suite de Fibonacci sont les meilleures approximations du nombre d’or.
0
1
1
2
3
5
8
13
21
34
55
89
144
233
377
610
987
1597
2584
4181
6765
10946
17711
…
C’est à partir du quotient de 144/89 que l’approximation atteint la précision qui est couramment utilisée du nombre d’or.
144/89 = 1.617977
Ainsi, dans la nature, un monde fini et concret et pas un monde mathématique parfait, c’est une approximation du nombre d’or qui est utilisée très souvent. La meilleure approximation est la suite de Fibonacci. (En d’autre mot, par exemple un écran d’ordinateur un a nombre fini de pixel, ainsi un design doit avoir un nombre entier de pixels, il n’est pas possible de faire des fractions de pixels. Donc pour afficher un idéal mathématique, on fait une approximation Dans la nature c’est pareil.)
La spirale de Fibonacci
En construisant une structure faite uniquement de lignes droites(Très masculines), il est possible de construire une superbe spirale avec une belle courbe (très féminine). Il s’agit à la base d’un rectangle d’or qui est découpé en un carré et ….. un autre rectangle d’or ! (On reconnait ici le côté fractal du nombre d’or !)
Il suffit de faire un cercle au compas dans chaque carré. (de la longueur du côté du carré)… et voilà, il y a une superbe spirale qui est ainsi construite.
Ça se semble toujours incroyable qu’on puisse faire des cercles qui correspondent chacun à leur échelle et que pouf… à la jonction ça passe si harmonieusement !! C’est la magie des fractales…
Il faut se souvenir que le nombre d’or φ est un rapport. Donc au lieu de faire des rapports entre des longueurs des droites comme on l’a fait jusqu’à présent. On va ici faire un rapport sur des bouts de circonférence de cercle.
Donc la circonférence c = a + b
a/b = c/a = φ
(Donc le rapport entre la grande portion de la circonférence et la petite portion de la circonférence qui reste est égale au rapport entre la circonférence complète et la grande partie de la circonférence .. et la seule valeur de rapport possible, c’est φ)
Sur cette pomme de pin, on observe qu’il y a un nombre de spirales qui tournent dans un sens (rouge) et un nombre dans l’autre (bleu). Le nombre de spirale dans un sens et dans l’autre est tombe toujours sur une suite de 2 nombres consécutifs de la suite de Fibonacci.
Le nombre d’or semble aussi utilisé dans l’agencement des planètes !
En effet, c’est étonnant. Si l’on divise le nombre de jours (terrestres) que la Terre met pour faire sa révolution (sidérale) autour du soleil, par le nombre de jours (terrestres) que Vénus met pour faire sa révolution (sidérale), on obtient comme résultat: le nombre d’or φ (à 99.53%).
Si t’as pas compris la phrase ci-dessus, je fais en bref: le temps que met la terre pour faire un tour autour du soleil / le temps que met vénus pour faire un tour autour du soleil = φ.
J’ai tenté de faire le même calcul avec les autres planètes… mais ça marche pas ! (Mais c’est quand même intéressant. On a une valeur qui est dans une fourchette assez précise. Il semble y avoir une progression régulière. Il y a pourtant un bug, un grand saut dans cette progression entre mars et jupiter. Comme il y a là une ceinture d’astéroïde, je me dis qu’il y avait peut être là une ancienne planète détruite et que si on l’incluait on resterai dans la fourchette que j’ai découverte là…. à creuser… mais pas maintenant)
De plus le transit de Vénus , événement plus rare, mais également en lien avec la terre, le soleil et vénus, montre aussi un forme d’étoile à 5 branches et inclus donc lui aussi un lien avec le nombre d’or.
Je suis persuadé que l’on trouve encore le nombre d’or dans beaucoup d’endroits en astronomie. Ne serait que les galaxies en spirale ? .. C’est une spirale d’or ? Il y a tout un débat là dessus… je te laisser chercher si ça t’intéresse…
Au début des années 1990, il entend parler du début du séquençage complet du génome humain. Ce chercheur en informatique chez IBM se dit qu’il va donc faire une recherche pour trouver de l’ordre dans le chaos de la masse de données fournie:
« Si je recherchais dans les longues séquences d’ADN déjà disponibles des proportions de nucléotides TCAG qui suivent ces proportions : par exemple, sur 89 bases TCAG contigües, trouve-t ‘on 34 bases T et 55 bases C, A ou G ? 34 55 et 89 sont 3 nombres de Fibonacci dont le rapport approche Phi le Nombre d’or … ».
Bingo ! Ça marche. Comme en phyllotaxie, les bases ADN suivent une logique basées sur les nombres de la suite de Fibonacci !
Selon une démarche similaire de traitement du signal et de traitement de l’information, le physicien Nouredine Yahya Bey a découvert que Jésus utilise le nombre d’or en relation avec ses miracles, particulièrement dans les récits de résurrection. (Ex: Il faut 3 personnes et attendre 4 jours pour que lazare reviennent à la vie..)
Il semble y avoir une logique liée à une équation issue du nombre d’or pour pratiquer des miracles. On retrouve les nombres de la suite de Fibonacci dans toutes les actions.
C’est à partir de ce constat, que Nouredine Yahya Bey a utilisé ce principe pour faire du traitement du signal dans l’imagerie médicale, notamment en échographie et il a réussi à ainsi reconstituer des parties normalement invisibles aux appareils de mesures !
La précision atteinte va au delà de limites physiques qui étaient établies jusque là, comme le principe d’incertitude d’Heinsenberg. Principe quantique qui interdit de savoir plusieurs information en même temps sur une particule. Ou encore au delà de la limite statistique de Cramér Rao.
Quand le nombre d’or relie des éléments il existe une information supplémentaire qui permet contre toute attente de reconstituer de l’information inaccessible autrement. Carrément dans ce contexte on peut dire de réssusciter de l’information !
Les rapports entre les nombres de ces gradins des deux niveaux encadrent le nombre d’or (34/21 = 55/34 = 1,61..)
On ne le dit pas assez, et on verra que c’est fondamental pour la suite de cet article à propos d’une ancienne unité de mesure basée sur le nombre d’or, la grande pyramide de Gizeh, la pyramide dite de Chéops encode le nombre d’or dans ses proportions.
Il y a tellement de liens possible que tout ça mérite un article entier. Mais voici déjà l’essentiel.
La hauteur de la pyramide vaut √φ fois la demi base. (1/2 longueur d’un côté)
L’apothème de la pyramide vaut le nombre d’or φ. (La distance du sommet au centre de la base.)
La chambre haute, dite du Roi, de la pyramide contient une géométrie incroyable faite de nombreuses résonances entre le nombre d’or, et son carré. Ceci tout simplement, car le la coudée royale égyptienne qui est utilisée pour la construction de la pyramide, (mais aussi des cathédrales comme on le verra si dessous) est égale à φ^2 / 5, soit le nombre d’or au carré divisé par 5. (c’est une des manière de déterminer la coudée royale égyptienne.)
Plus récemment, l’architecte Le Corbusier a également créer le Modulor. C’est un outil basé sur le nombre d’or qui fourni les proportions d’un humain standardisé. Cet outil peut être utilisé en architecture pour la création de bâtiments et de mobilier qui est en harmonie avec l’humain.
Le billet de CHF 10.- de la série en train de se faire remplacer a été conçu en l’hommage du Corbusier. On voit son Modulor sur le billet.
Plus haut on a déjà vu la construction du rectangle d’or.
Voici des petits tuto de construction géométrique pour utiliser le nombre d’or φ. Le pentagone contient naturellement en lui tout ce qu’il faut pour avoir le nombre d’or inscrit plusieurs fois sous plusieurs forme.
La mandorle est aussi une figure fréquente dans la géométrie sacrée. On peut la construire en la calibrant sur le nombre d’or.
Unité de mesures basées sur le nombre d’or
Il existe plusieurs manières de faire des systèmes de mesures dit « universels ».
Le mètre
De nos jours, on utilise majoritairement le système métrique et le système international d’unité qui en découle. On est habitué aux rapports en base 10 entre les différents « niveau » des unités. On a même donnée des noms aux préfixe des unités qui sont des puissance multiple de 3… (ça parait hyper compliqué dit comme ça… mais c’est simple)
Ce sont les fameux: kilo, Méga, Giga…. utilisé pour 1000, million, milliard…. et en symétrie pour ce qui est petit: milli, micro, nano, femto, ato.. mille fois plus petit que 1, un million de fois plus petit… etc.. (donc la nano technologie, c’est ce qui est 1 milliard de fois plus petit que l’unité métrique)
Les rapports sont donc simples, car notre système de numération est en base 10. (et celui de ordinateur en base 2..)
Bon une fois qu’on sait diviser un mètre en millimètre…. ou le multiplier en kilomètre… Il ne reste plus qu’à savoir quelle est la longueur d’un mètre.
Alors on défini le mètre comme étant la 10 millionièmes part du quart du méridien terrestre. (Donc du quart de la circonférence de la terre qui passe par les pôles. Car dans l’autre sens c’est pas pareil et en fait la définition du méridien a changée depuis !)
La légende dit que c’est lors de la révolution française que l’on a voulu se débarrasser des unités de mesures anciennes basées sur la longueurs des pieds et des coudes des rois et adopté un étalons de mesure universel donc basé sur la taille de la Terre ce qui ainsi met sur un pied d’égalité tous les habitants de la planète.
Je dis que c’est une légende, car plus je creuse l’histoire, plus je découvre qu’en fait c’est pas tout à fait exact ! En effet, c’est bien lors de la révolution française qu’on a adopté massivement cette unité de mesure et que Napoléon s’est chargé de la diffuser par la force dans toute l’Europe.
Mais plus je me document, je vérifie et je mesure des lieux anciens, plus j’observe que le mètre était déjà largement connu avant la révolution française !
De plus, la mesure de la planète Terre, donc en racine grecque La « géo-métrie » semble se faire depuis des temps très anciens. On se souvient d’Eratosthène qui a mesuré la terre il y a plus de 2000 ans, avec une erreur de 1%.
Et il semble que l’idée d’utiliser la mesure de la Terre comme unité de mesure est très ancienne aussi.
« Je prouve que les Anciens avoient un étalon naturel de mesure, pris dans la grandeur d’un degré du méridien, & que dès les temps ses plus reculés, à remonter même avant la fondation de Ninive, de Babylone & des Pyramides d’Egypte, la circonférence de la Terre avoit été mesurée aussi exactement qu’elle l’a été dans ce siécle ; démontre que cet étalon immatriculé dans la nature & de la valeur de la quatre-cent-millieme partie d’un degré du méridien , étoit universel & commun à l’Asie, à l’Afrique & à l’Europe, à quelques exceptions près ; qu’il étoit celui des Perses, des Arabes, des Juifs, des Egyptiens, des Espagnols qui l’ont conservé jusqu’à ce jour presque dans son intégrité, des Gaulois , des Bretons & des Germains ou Allemands, chez qui on le retrouve encore aujourd’hui dans la plupart des Villes les plus considérables ; compare , d’après les rapports donnés par les Ecrivains, cette Mesure universelle aux nôtres & aux autres Mesures particulières de l’Antiquité, qui font les Mesures Romaines, les Mesures Grecques Olympiques, les Mesures Grecques Pythiques & Maríeilloises qui sont encore en uíàge aujourd’hui en plusieurs Villes de la côte de France qui confine à la Méditerranée, & nommément à Marseille, à Gênes & à Montpellier, & enfin les Mesures des Tongres ou des Bataves, qu’on retrouve également dans le Brabant, la Hollande & ailleurs. »
A méditer sur l’histoire officielle…
Je recommande pour ça la lecture des livres d’Edmée Jomard qui raconte la campagne en Egypte de Napoléon.:
Il semble bien que les savants français qui accompagnaient Napoléon étaient très très intéressés par les unités de mesures égyptiennes et une légende qui dit qu’il faut chercher vers l’orient « un système métrique fondé sur les bases naturelles« .
Ils ont pour ce faire désensablé la grande pyramide de Gizeh pour en prendre les mesures.
On peut donc se poser la question de savoir si le mètre actuel, n’est pas la mise au goût du jour d’une ancienne unité de mesure qui existait déjà auparavant ?
… et si ça t’intrigue, fait comme moi, va voir la pierre angulaire qui est dans le sol de la Cathédrale de Fribourg... elle fait bien 1m de diagonale !
… Et bien plus loins dans le passé on trouve le disque de Nebra qui fait 1m de circonférence et Stonehenge qui fait 100m de circonférence….
Bon.. ici n’est pas l’objet de mon article, donc on va revenir au nombre d’or, et je ferai un prochain article sur l’histoire du mètre.
Donc si l’on est habitué au système décimal pour réalisé une division des échelles de l’unité de mesure. On peut aussi faire autrement.
La canne des bâtisseurs de cathédrale
Les bâtisseurs de cathédrale utilisaient un système basé sur le nombre d’or pour définir les unités de longueurs de base:
La paume → 34 lignes
La palme → 55 lignes
L’empan → 89 lignes
Le pied → 144 lignes
La coudée → 233 lignes
Voici une canne des bâtisseurs pour mémoriser la longueur de ces unités de longueurs.
Ces différent noms correspondent aux rapports de longueur entre différentes partie d’une étoile à 5 branches inscrite dans un pentagone.
Comme on l’a vu plus haut, cette géométrie contient intrinsèquement le nombre d’or à de multiples endroits. On peut aisément observe aussi le changement d’échelle fractal qui est possible avec l’étoile à l’intérieur de l’étoile…. (mais inversée…)
Une bonne approximation pour réaliser une canne des bâtisseurs, est d’utiliser la suite de Fibonacci. Ainsi à chacune des unités de mesure correspond un nombre de la suite de Fibonnacci. Ce nombre peut représenter des lignes.
Ainsi on arrive à faire correspondre des rapports idéaux basées sur le nombre d’or, et les réaliser concrètement grâce à une addition d’une unité des base qui est la ligne. Mais il faut se rendre compte que la suite de Fibonacci est une approximation. On trouve beaucoup d’incompréhension chez les gens qui cherchent à calculer ces unités de la façon moderne sans avoir compris l’idée des rapports du nombre d’or. (Ils cherchent à arriver aux rapport en faisant des additions de lignes basées sur le grain d’orge sensé faire 4 lignes)
Pourquoi est-ce que ces rapports de longueur portent des noms de partie du corps ?
Il est vrai que c’est pratique dans la vie de tous les jours de mesurer un pied ou une coudée. On l’a toujours sur soi. Ça évite d’être coincé car on a oublié son double mètre !
Personnellement, je m’étonne de voir que, hormis le pieds qui est sur une autre partie du corps, le système de longueurs colle passablement bien avec les rapports de proportion.
Quand on voit ci-dessus que le nombre d’or est présent partout dans la nature. Est-ce que finalement le corps humain ne serait-il pas lui même basée sur le nombre d’or ?
C’est aussi l’avis exprimé par Léonard de Vinci avec l’homme de Vitruve, qui exprime l’hommme aux proportions parfaite qui s’inscrit parfaitement dans les mesures de l’univers. (inscrit dans un carré et un cercle, souvent symbole de la terre et de l’univers.)
C’est aussi ce que l’architecte Le Corbusier avait exprimé avec son Modulor.(Qui est indiqué en hommage sur les ancien billet de 10 francs Suisse)
Il y a tout un débat sur ce sujet.
Je pense qu’il est temps de se questionner sur la légende de la création du mètre pour remplacer des unités de mesures « arbitraire » basées sur les mesures du roi ?
Est-ce que finalement l’origine de ce système ne serait pas beaucoup plus élégant et pas juste calqué sur taille du pied ou du coude du roi ?
Peut être que c’est une dérive à la longue d’individus assoiffé de pouvoir qui ont imposé leur membres comme référence, sans avoir compris le système mathématique et à la mesure de l’Homme en général qui sous-tend ce système ? On parle de la mesure du corps humain de façon statistique.
Je me questionne passablement là dessus ces temps, sans avoir réussi à vraiment prendre le temps de faire des recherches plus poussées. Il y a plein d’études statistiques qu’il serait bon de faire.
J’ai notamment aussi entendu parler de la taille moyenne d’un enfant à la naissance qui est « par hasard » très proche de la taille de la Coudée Royale égyptienne, soit 52,36 cm ! (Il y a un lien entre la coudée royales égyptienne, le mètre et le nombre d’or… j’y reviendrai !)
Et le poids de l’enfant à la naissance qui approche le nombre π en kg ! Soit environ 3.14 kg.
Bon, alors maintenant on a une manière de subdiviser une unité de mesure, mais ça ne nous donne toujours pas l’échelle utilisée.
Que vaut une coudée ?
Il y a une manière simple de faire. C’est de prendre le Roi, de mesurer la longueur de son coude et de calibrer ainsi tout le système sur cette longueur. On peut ainsi se souvenir qu’une Coudée fait 233 lignes et ainsi redéfinir toute les unités de mesure intermédiaire avec leurs correspondance en lignes selon l’approximation de la suite de Fibonacci.
Mais on peut aussi baser l’échelle sur un lien entre le corps humain et la taille de la planète !
L’empan
La première fois que j’ai entendu parler de l’empan, c’était quand j’étais ado. Mon grand père m’avait offert les oeuvres de Rablais. J’y ai vu un livre avec un langage aux tournures de phrase très anciennes et aux innombrables notes de bas de page pour expliquer tout le contexte.
Il y avait l’empan comme unité de mesure. J’y ai appris en note de bas de page qu’un empan vaut 20 cm. J’ai trouvé ça très pratique. Depuis j’utilise régulièrement l’empan comme unité de mesure quand je n’ai pas sur moi mon double mètre !
Et là j’ai rapidement remarqué que 5 empan = 1 mètre.
Donc pour calibrer mon système de coudées, etc… pourquoi ne pas dire qu’un empan, soit 89 lignes = 1/5 de mètre ? Le mètre étant le 10 millionième du quart du méridien terrestre (circonférence)
Et voilà !
=> Là j’entend tout de suite ceux qui me disent…. « C’est pas possible… car le mètre a été inventé à la révolution française ! »
Voilà voilà…. c’est pour ça que j’aimerai creuser cette légende…. Car il y a un faisceaux de faits qui montrent que cette fable ne colle pas. qu’il y avait une connaissance plus ancienne du mètre. Ou du mois, d’une unité de mesure qui a un lien avec la circonférence de la terre et qui fait que « par hasard » on retombe sur la même chose !
Alexis-Jean-Pierre Paucton nous dit bien en 1780 qu’il existe une unité de mesure qui vaut « la valeur de la quatre-cent-millieme partie d’un degré du méridien« . (Il ne dit pas le nom de cette unité !!)
A la page 110, de son Traité de Métrologie, il dit qu’il utilise la grande pyramide de Gizeh comme élément de comparaison pour retrouver les valeurs des unités historique. (Il n’y a pas beaucoup de monument mesurés précisément tout au fil de l’histoire de l’humanité qui existe encore !)
Paucton nous dit que selon Héron d’Alexandrie (Je crois bien que c’est celui-là de Héron !), 1° du méridien terrestrevaut: « 16 2/3 Schenes, 66 2/3 milliaires Egyptiens & Phéniciens, 500 stades, 200000 coudées, 300000 pies philétériens, 360000 pieds Romains, 400000 pieds géométriques, & 533245 1/3 spithames. »
Je m’étonne de voir autant de valeurs rondes. (même les 2/3 sont « ronds »: ex: 16 2/3 => c’est 50/3)
C’est pour « arrondir » et donc montre une imprécision, ou alors justement ça montre bien que le ° de méridien est une unité fondamentale sur laquelle on a construit d’autres unités de mesure ?
Puis il nous dit que « le côté de la base de la grande pyramide d’Egypte pris cinq cents fois (…) » « (…) chacun en particulier est précisément la même mesure d’un degré« .
« D’où je conclus que le côté de la base de la grande pyramide étoit d’un stade juste tel qu’il est défini par Marin de Tyr, par Ptolémée & par Héron. »
Donc pour résumer:
Un degré de méridien vaut 500 stades, soit 500 fois le côté de la base de la grande pyramide de Gizeh.
→ le côté de la base de la grande pyramide vaut 1 stade
→ un degré de méridien vaut 500 fois le côté de la grande pyramide.
(On aurait donc construit la grande pyramide sur la base de ce coté qui vaut 1/500 de 1° de méridien ?)
Si on reprend ce qu’il disait au début du livre, alors il doit exister une unité de mesure ancienne qui vaut la 1/400 000 d’un degré de méridien.
→1/400 000 de 500 fois le côté de la grande pyramide. (440 Coudée Royales Egyptienne soit ~230m)
Donc d’après les ~230m, je trouve que cette fameuse unité ancienne vaut 28.75 cm.
→ C’est dans l’ordre de grandeur de ce qui correspond à un pied. (mais c’est pas le pieds des bâtisseurs qui vaut plutôt ~32.3 cm)
Donc sachant qu’un pied, c’est 144 lignes. Je peux calibrer le reste de mon système de mesure.
Ceci à partir d’un écrit de ~2000 ans repris dans un écrit d’il y a ~200 ans….
A creuser…..
Les travaux sont en cours…. Je découvre mille choses… Paucton n’est pas allé en égypte, mais Jomard y est allé, et il a mesuré la pyramide.
Il dit dans son Mémoire sur le système métrique des anciens égyptiens… :
« Mais le périmètre de la grande pyramide de Memphis avoit 30 secondes du degré propre à l’Egypte, autrement cinq stades compris chacun 600 fois dans ce même degré: l’apothème avoit un stade; le côté, 500« .
Là, ça marche très bien. La longueur du degré du méridien propre à l’égypte (30° de latitude) mesure 110852.4248 m. Si on divise cette longueur par 120 on obtient 923.8m pour le périmètre de la pyramide, soit 230.942 m pour un côté. Ce qui à une coudée près correspond aux 440 coudées officiellement admises. (mais avec de grandes variations suivants les auteurs !) La différence s’explique probablement à savoir si l’on prend en compte le socle de la pyramide où non !
… affaire à suivre quand j’aurai fini mes recherches…. (Il y a vraiment de la matière… et c’est juste incroyable ! … faut relire les premiers égyptologues, J’ai l’impression qu’ils en savaient plus que ceux de maintenant !)
La Coudée Royale Egyptienne
Vu qu’on parlais de coudée, voici un des plus célèbre. Ça nous permettra aussi d’en savoir un peu plus sur le calcul fait ci-dessus en utilisant une taille de pyramide en coudées.
Les unités de mesure ne sont pas pour moi quelques chose totalement dénué de sens, qui sortent de nulle part. Elles sont souvent très réfléchie. Il y a un sens derrière une unité. C’est un symbole. Ici, c’est une explication mathématique qui a nous permettre de retrouver la définition de la Coudée Royale Egyptienne.
Comme dit plus haut, j’aime bien voir les maths de manière géométrique.
Nous allons ici construire une joli hexagone bien régulier. Depuis que je suis gosse j’aime bien faire ça. C’est surtout depuis que j’ai découvert que c’est tout simple, avec juste un compas.
Il suffit de faire un cercle. De garder le même écartement. (donc le rayon du cercle) et de dessiner des portions d’arc avec le même écartement.
Là on remarque une particularité mathématique, ça me donne exactement 6 parts égales si je coupe ma circonférence avec des tranches de la taille du rayon !
Tout simple de faire un hexagone. Mais quelle lien avec la coudée Royale Egyptienne ?
Et bien le lien est simple. Le fameux écartement de compas que j’ai utilisé pour faire mon hexagone me donne 2 choses:
L’écartement lui-même, soit une droite entre 2 points. C’est la longueur d’un côté de l’hexagone. (en plus d’être le rayon du cercle)
Une portion de circonférence du cercle. Soit 1/6 du cercle.
Et voilà…. la Coudée Royale Egyptienne, c’est cette portion d’arc. Ce sixième de la circonférence d’un cercle.
Comment on calcule la circonférence d’un cercle ?
C = 2 π * le rayon = le diamètre du cercle * π
Donc la Coudée Royale Egyptienne, c’est π/6 fois le diamètre. C’est la partie représentée ici en vert.
Ok, bon… En math géométrique abstraite, on voit bien ce que c’est. Mais pour les gens qui aiment les math avec des chiffres… ça fait quoi π/6 ?=> 0.52359877559….
Ok, mais, 0.523 quoi ?
C’est o.523 fois le diamètre du cercle !! On a un juste un rapport. C’est vrai que c’est pas simple de mesurer quelque chose comme ça. Il faut un lien avec la réalité.
Et si je prenais 1 mètre comme diamètre ? ça me donne donc tout de suite une valeur pour la Coudée Royales Egyptienne en mètre.
Donc la Coudée Royale Egyptienne vaut 0.52359877…. mètre !
→ On est bien dans les mesures des bâtons retrouvé qui font entre 52 et 54 cm !
Voilà, c’est très bien. On a retrouvé la valeur théorique de la Coudée Royales égyptienne.
…. mais comme plus haut, j’entends déjà les cris…… mais c’est pas possible… t’as pas le droit de faire ça…. T’es en train de me dire que tu calibres la coudées royale égyptienne sur le mètre !! … donc un truc qui a été utilisées il y a des milliers d’années par une unité inventée il y a 200 ans lors de la révolution française. C’est pas possible !
Ouais, en effet, ça pose un soucis ! C’est pour ça que cette explication n’est pas officiellement admise par l’archéologie, que la page wikipedia n’en parle pas. (Mais il y a un débat sur la page de discussion)
Mais alors pourquoi ça marche ? Certains vous dirons que c’est Dieu…. et d’autres le hasard… (ce qui est assez proche… évoquer le hasard pour tout ce que l’on comprend pas ça ressemble à une religion… alors qu’il est si simple de dire: « Je ne sais pas ». )
Comme dit plus haut. Je ferai bientôt un article là dessus, car il commence à y avoir beaucoup de coïncidences. Le hasard fait vraiment bien les choses, il place le mètre dans bon nombre d’objets, surtout dans des cathédrales et observatoire astronomique anciens.
Selon le même principe, le pied druidique c’est 1/10 de la circonférence d’un cercle de 1m de diamètre. → soit π/10 en mètre….. Donc il y a plein d’unités liées au mètre.
One more thing…
Ce n’est pas tout… On est bien ici en train de parler d’unité de mesure basée sur le nombre d’or ! Et bien il se trouve que la Coudée Royale Egyptienne a aussi un lien avec le fameux nombre φ.
On a vu plus haut que la Coudée Royale c’est le bout vert du cercle, soit π/6. Le reste du cercle, le bout en rouge, vaut donc 5 * π/6.
En nombre ça donne:
5 π/6 ≈ 2.61799387799
Ça te rappelle pas quelques chose écrit tout en haut ?
φ² = φ + 1 ≈ 2.6180339887
En effet, à un cheveu près, c’est pas « exact » ce qui génère de grand débat, la partie rouge du cercle vaut φ².
Si c’est la précision mathématique que l’on cherche, c’est pas parfait. Mais si c’est pour une construction. La différence est minime, quand je dis à un cheveu près…. c’est déjà très gros un cheveu. Là on est à un centième de mm d’écart si l’on se base sur le cercle de 1m !
Liens mathématiques entre le nombre d’or et des nombres « spéciaux »
Cette petite in-exactitude me questionne beaucoup et elle fait aussi couler beaucoup d’encre (ou de pixels) chez les sceptiques.
Il faut quand même dire que l’on mélange là des nombres très spéciaux. Les nombre φ et π sont irrationnels. Il ne se mélangent pas facilement à d’autres. Pire, π est transcendant. Donc réussir à faire quelques chose qui mélange ces deux nombres, c’est peut être juste pas possible ?
Sur un plan philosophique le nombre d’or est souvent vu comme la perfection a atteindre, et les constructions qui en découlent sont généralement réalisées avec une approximation à l’aide de la suite de Fibonacci, car c’est le moyen accessible dans l’imperfection du monde.
Ainsi la coudée royale égyptienne est peut être la meilleure approximation possible du lien enter le π et φ ?
Le problème de la quadrature du cercle est un problème de mathématique qui a occupé les mathématiciens pendant des millénaire. Il s’agit de construire avec les outils du géomètre, un carré de même air, qu’un cercle donné. Pour faire un carré, on a besoin de sa diagonale, et il se trouve que cette diagonale comme je l’ai mentionné plus haut, c’est la racine carrée. Et là il faut trouver la racine carré de π.
Comme π est un nombre transcendantal, et bien il est impossible de réaliser cette opération par une construction géométrique, juste avec un compas et une équerre.
Donc effectivement, la Coudée Royale Egyptienne semble vraiment la meilleure approximation de ce lien entre π et φ .
Conclusions
J’ai ouvert beaucoup de portes dans cet article. Le nombre d’or fascine depuis des millénaires, et je crois que ce n’est pas fini.
Je pense qu’il y encore beaucoup à redécouvrir à propos de la compréhension des anciens à propos de ce nombre, de ce rapport que l’on trouve partout dans la nature, et qui semble une référence universelle. Donc c’est bien compréhensible qu’on ai voulu l’utiliser comme base d’unités de mesure.
J’ai l’intuition, qu’il y a encore quelque chose à découvrir autour du mètre. Est-ce que cette unité est naturelle ? Elle est calibrée par rapport à la planète, mais est-ce qu’il y a quelques chose de plus ? Tout comme on a vu qu’il y a un lien fractal entre les triangles dans une étoile à 5 branches. Il y a peut être un lien fractal entre la dimension de la terre et la dimension humaine et de là découlent des unités de mesure naturelle à échelle humaine, comme à échelle planétaire, voir universelles…. ?
Là je faisais un bilan en disant que les voitures volantes… on en voit toujours très peu…. mais par contre ce que l’on avait pas trop imaginé c’est une nouvelle révolution dans le domaine de l’information. Et à chaque fois ça a été de grands changements.
L’invention de l’écriture a figé le droit, et créé la notion d’Etat..
J’y écrivais:
« La dernière révolution dans le domaine des technologies de l’information c’était il y a 500 ans. C’était l’invention de l’imprimerie. La diffusion massive de bible a entrainé la réforme. La fin de la main mise toute puissante de l’église catholique.
Que va changer l’utilisation massive du web ? »
Et bien en 2010, j’étais incapable de répondre à cette question. En 2018, je commence à voir une direction. C’est la fin de nombreuses autorités établies. Le pouvoir ne peut plus se baser sur l’information.
L’information circule librement et il y a un gros boom de l’information alternative. (même si seulement une minorité de gens ne s’informent que par ce biais… ça change)
Il y a des communautés entières qui se créent autour de sujets qui étaient marginaux et qui ainsi trouvent la force d’exister.
Disparition de L’Hebdo, licenciements au Temps, menace de disparition de la version papier du Matin, fusion des rédactions de 24 heures, Tribune de Genève et du Matin Dimanche, fusion des rédactions du Matin et de 20 minutes, ou encore fusion annoncée des agences ATS et KEYSTONE: «à terme, il est à craindre qu’il ne reste plus grand chose de la presse écrite, mettant en danger la diversité des informations et de ce fait, la démocratie»
Voici un historique intéressant de Tamedia qui domine la presse suisse. Le groupe s’est diversifié dans les outils web tout en monopolisant la presse suisse (en suisse romande surtout depuis 2009) ce qui lui permet de faire des économies d’échelle en fusionnant les rédactions. Ainsi la diversité journalistique n’est qu’une vitrine.
Voici un aperçu des médias français. On voit qu’une poignée de milliardaires détiennent le gros des médias.
Puis, il y a des initiatives digne de l’inquisition qui émergent comme l’outil Decodex du journal le monde. Un outil pour mettre à l’index de façon arbitraire et unilatéral les concurrents avec qui ont est pas sur la même ligne politique !!
Voici quelques articles qui montrent les dérives du Decodex. Il est illusoire de penser qu’on peut bannir une source par qu’une fois elle a fait une erreur. L’information est à analyser au cas par cas. Ainsi le journal le Monde lui même devrait avoir une mauvaise note car il a aussi par le passé relayé des infos par forcément exacte.
.. il est quand même à rappeler que l’origine de la presse se trouve justement dans la politique. Histoire d’expliquer sont point de vue sur l’actualité. Un journal n’a jamais vraiment été neutre et objectif comme on tente de nous le faire croire.
Après il y a quand même des « vrais » complotistes qui voient une machination partout et ne croient vraiment en plus rien… ça peut devenir maladif, même si à la base c’est sain de douter.
Il y a des outils comme captainfact.io qui commence a émerger pour aider les gens à faire un travail de journaliste et recouper des infos. Vérifier des affirmations.
Le journaliste comme personne d’autorité dans la société, c’est en déclin.
Trump a gagné grâce au système de grand électeur, mais en terme de population il n’est pas soutenu. L’anamorphose ci-dessous permet de le voir un peu mieux.
L’école change, le bourrage de crâne ne sert à rien quand on a le web dans sa poche….. Il faut apprendre à trier l’information et que chaque personne fasse un travail de journaliste.
L’école utilise une forme d’apprentissage qui est très ancienne et date de l’époque de la révolution industrielle.
Avec toutes les tensions que j’entend de la part d’enseignants et de parents… je pense que ça va péter prochainement… mais c’est encore bien en place.
Effondrement du système monétaire
Le système monétaire est également sur le point d’imploser… Ces 10 dernières année depuis la crise financière ce qui était une non information devient une information. Il y a de plus en plus de gens qui savent comment fonctionne le système monétaire et que ce n’est pas à son avantage.
De nombreux pionniers ont créé d’autres systèmes. Il y a deux courants. Les cryptomonnaies et les monnaie locales complémentaires.
Le système en place résiste, devient agressif. Il tente de conserver ses privilèges. (bail-in, réduction du cash) Mais quand on voit qu’en suisse une initiative arrive pour proposer une modification du système monétaire… (initiative monnaie pleine) il y a un raz de marrée de changement qui arrive. D’une manière où d’une autre les gens réagissent !
Et tout ça c’est du à l’information qui circule… via des groupes qui n’existent que sur le web.. via des vidéos sur youtube… via d’innombrables blog.. et relayé par des réseaux sociaux.
Ainsi c’est là le je pense le changement qui nous arrive avec cette révolution dans le domaine de l’information.
Voici les 12 principes de la Permaculture et comment je les ai compris, mais avant petit rappel de ce qu’est la Permaculture.
Définition de la Permaculture
« La Permaculture est une approche systémique qui permet de créer des écosystèmes viables en s’inspirant des lois de la nature ».
La permaculture est ainsi bien plus qu’un technique de jardinage c’est quasi une philosophie de vie.
C’est pour cette raison qu’il y a des grands principes de la permaculture, mais que les techniques peuvent être très diverses. Elles s’adaptent aux situations locales.
Les 12 principes de la permaculture
Observer et créer des interactions (Chaque élément a plusieurs fonctions et chaque fonction est assurée par plusieurs éléments)
Capter et stocker l’énergie. (Notamment placer les éléments utilisés fréquemment dans les zones visitées fréquemment)
Obtenir une production, créer de la richesse. (l’étymologie de richesse étant « Puissance créatrice »…)
Appliquer l’auto-régulation et accepter les réactions.
Utiliser les ressources et services durables.
Ne pas produire de déchets.
Concevoir le design d’ensemble avant d’en venir aux détails.
Intégrer plutôt que séparer.
Adopter des solutions à une échelle gérable. (donc souvent à échelle humaine, à petite échelle, et s’armer de patience)
Favoriser la biodiversité.
Valoriser les effets de bordure. (1+1 = 3, comme dans un couple ! Il y a chaque partie et ce qui émerge de là.)
Voici ce que donne l’application de ces principes de permaculture dans le concret. Ça fait envie non ?
(Il s’agit de la video de teaser du MOOC des colibris sur la permaculture..)
… et pas seulement dans le bitcoin, mais dans toutes les blockchains.
J’ai fais mon enquête… et je vois que finalement la blockchain ne résout de loin pas tout et repose de manière forte la question éternelle… Qui décide ?
Contexte: le bitcoin et la blockchain en bref, c’est quoi ?
Pour rappel, une blockchain, c’est pas très compliqué. Ce n’est finalement qu’un tableau d’affichage public géant sur lequel ont peut y déposer des post-it. Mais plus jamais les supprimer.
Quand on crée une monnaie comme le bitcoin, ce tableau d’affichage sert à y mettre toutes les transactions qui sont faites. Ainsi il est possible de vérifier que personne ne triche et ne dépense plusieurs fois ces bitcoins.
Mais un tableau d’affichage, ça sert à plein de choses. C’est là que certains imaginent appliquer le principe partout. Comme par exemple pour les actes notariés, les testaments, etc.… Tout ce qui a besoin d’une base de donnée qu’il est impossible de falsifier.
Finalement on retombe très vite dans le problème éternel: qui décide !
Qui décide de quoi afficher sur le panneau ? qui vérifie que personne ne triche ?
C’est toute la question de l’autorité qui remise en question ici.
Dans le bitcoin, c’est la loi du plus fort qui décide
Pour bien comprendre ceci, j’ai eu envie de me plonger à fond dans les détails pour vraiment comprendre comment fonctionnent les blockchains.
J’avais déjà joué avec le bitcoin en 2011… quand la blockchain faisait 20Mo… (elle fait maintenant 120Go) c’était facile… mais j’ai pas laisser tourner mon soft assez longtemps…. avec ce que l’on me promettait à l’époque en bitcoin je serai millionnaire si j’avais continué !!!
Au delà de bitcoin j’observe aussi le développement deEthereum qui me semble avoir là le potentiel de la fameuse révolution blockchain dont on nous parle tant…
Donc, question ressources, c’est plutôt bon signe. Car la révolution blockchain, à mon avis, ne peut pas se faire avec un tel gaspillage de ressources comme on le voit avec le principe de la preuve par le travail qui demande le gaspillage d’une énergie colossale !
On a plus besoin de sécuriser des jetons. C’est surtout l’identité des gens qui doit être connue. La fondation Mozilla s’intéresse beaucoup à Holochain, ceci pour son volet hébergement dans un cloud décentralisé dans chaque ordinateur utilisant holochain. C’est un peu à l’image du réseau bittorent. Un très grand potentiel. Et les personnes qui mettent à disposition de l’hébergement sont récompensée. Ainsi on va récompenser les gens qui économise de l’énergie… et pas ceux qui en grillent un max pour rien !! … comme c’est le cas avec le bitcoin…
Voici à quoi ressemble une ferme de bitcoin en Islande… pays intéressant car il y fait froid (donc moins besoin de refroidir les ordinateurs) et l’électricité n’est pas chère à cause de sa production en géothermie…
Comment fonctionne la Preuve par le travail (proof of work) ?
La blockchain est centralisée, mais répartie. Chaque noeud a une copie. (il y a actuellement ~ 8000 noeuds https://bitnodes.21.co/ ça grimpe un peu.. ça avait chuté drastiquement jusqu’à ~5000)
Comment faire pour décider de qui a le droit d’ajouter des blocs à la blockchain ? En cas de conflit de version de branche qui décide quelle est la vraie chaine, la juste ?
On suppose que les gentils vont mettre plus de ressources à disposition pour protéger la blockchain. C’est le principe de la preuve par le travail.
Ainsi on fait travailler les gens qui utilisent le système. Et ceux qui travaillent plus que les autres ont le droit de choisir les blocs qu’ils ajoutent à la blockchain.
Concrètement, le travail qui est fait c’est de résoudre des hash sha-256
Le hash est une fonction à sens unique qui est très utilisée en informatique. On utilise, md5, sha1 ou sha256… mais pour comprendre un simple sinus suffit.
Le sinus de 30° = 1/2 … mais 1/2 .. c’est le sinus de quel angle ? ….. ça peut être 30°.. mais ça peut aussi être 150° !! et on peut envisager avoir un angle qui fait plusieurs tours du cercle… donc impossible de savoir quel était la valeur entrée dans la fonction quand on connait seulement le résultat.
C’est ce principe qui est utilisé pour les systèmes de mot de passe. Le système qui vérifie le mot de passe ne connait pas le mot de passe. Il ne connait que le résultat du mot de passe passé à travers une telle fonction.
Ainsi, si la base de données d’un serveur qui vérifie des mots de passe est piratée, ça ne donne toujours pas accès au mot de passe.
Cependant, il y a des gens qui ont fait des dictionnaires de tous les mots et leur correspondance avec le résultat de fonction comme md5… histoire de faire des attaques dictionnaire !
Donc pour revenir aux blockchains. Plus particulièrement au bitcoin qui utilise la fonction de hash sha 256. Le but c’est de trouver un hash qui a un résultat qui commence par un certain nombre de 0
Ex: 0000423efa46afc7…
Comme on ne connait pas comment arriver à un résultat voulu. Il faut faire des essais. Il faut arriver à un hash qui correspond à la condition donnée en utilisant les données du bloc et en faisant varier quelques caractères aléatoirement jusqu’à y arriver.
La difficulté s’adapte à la puissance de calcul… (le nombre de 0 qui débutent le hash)
Donc quand il y a une course à la puissance des gens qui gèrent le réseau et reçoivent des bitcoins en échange, et bien on arrive vite aux limites physiques de ce qu’il est possible de faire. Ainsi ce ne sont plus des ordinateurs standards qui sont utilisés pour gérer le bitcoin, comme je le faisait en 2011… mais ce sont des circuits intégrés (ASIC) spécialisés dans le hashage !
Il faut de nos jours en moyenne 200 milliards d’essais pour tomber sur un hash qui correspond au critère qui lui permet d’être accepté.
Ça prend du temps ! et ça consomme beaucoup d’électricité... pour …. rien faire d’utile… sauf montrer que l’on est prêt à gaspiller plus d’énergie que les autres pour assurer que le bitcoin fonctionne correctement.
Voici à quoi ressemble une ferme de minage de bitcoin en chine… moi ça me fait peur !
Si un méchant forge un bloc qui lui permet de dépenser plusieurs fois le même bitcoin, il doit être très très rapide. Comme les blocs sont chainés, il doit recalculer tous les blocs depuis sa transaction et les imposer tous de manière plus rapide que le reste du réseau de noeuds. Ainsi il doit mettre exponentiellement plus de ressource que les autres qui suivent l’algorithme gentil.
Comme on est aux limites de ce qu’il est possible de faire en calcul. Avoir exponentiellement plus de ressource est impossible. Tout la fiabilité de la preuve du travail repose là dessus.
Mais si il est impossible par ce moyen de tricher…. ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres moyens…
Que se passe-t-il si un méchant contrôle la majorité de la puissance de calcul des noeuds ?
Si la majorité des gens qui ont la puissance de calcul sont gentils ça marche. Mais si un jour un méchant détient au moins 51% des ressources en calcul des noeuds. Alors là… il peut potentiellement faire ce qu’il veut.
C’est pour cette raison que la mutualisation des ressources de différents noeuds dans des fermes de serveur est souvent observée de près. Il y a la crainte que si beaucoup de gens s’associent, ils risquent d’avoir 51% de la puissance de calcul !
Donc quand je vois le gaspillage de ressources qui est fait. Je me dis que le système de preuve par le travail n’est pas viable à long terme. (proof of work) Ethereum va passer à la preuve par l’enjeu. (proof of stake) Mais quel enjeu choisir ? qui a le droit de décider de valider les blocs ?
Bref, on retombe dans le classique problème de savoir qui dirige. La preuve par le travail, c’est la loi du plus fort. Et celui qui a le plus de monnaie, c’est le vote censitaire de l’époque.
On peut la remplacer par la noblesse. Donc par des autorités désignées par ce qu’elle est sont désignés autorité avant les autres. C’est le cas avec les certificats SSL, avec les Etats... et c’est justement ce que veulent éviter les blockchains.
Dans le cas du FairCoin, qui veut faire la promotion de la coopération, en juillet 2017 le système vient de passer à la ProofOfCooperation… les noeuds qui décident sont ceux qui coopèrent le plus ! … mais ça ressemble beaucoup à une aristocratie entre pairs qui se certifient entre eux selon des règles consensuelles… donc pas simple. Mais ça existe.
La solution est probablement un mélange de tout ça et à adapter à la blockchain en particulier à son utilisation comme monnaie uniquement ou comme plateforme de développement d’application.
Personnellement c’est surtout ce frein qui me fait douter de l’avenir de la révolution Blockchain.
La centralisation des transactions dans une seule blockchain me pose aussi des questions. Je ne suis pas trop pour tout centraliser. Est-ce que c’est vraiment utile ?
La base du web est décentralisée, l’idée c’est que chaque personne qui veut publier quelque chose le peut.Sans demander l’avis à personne. Avec une blockchain. Il y a une autorité qui décide de qui va pouvoir publier quoi.
On voit que le qui décide n’est pas clair. Il y a la preuve par le travail et la preuve d’enjeu.
Avec les blockchain privées. C’est juste une base de données privées. Tout à fait classique. Ou alors j’ai mal compris ce que c’est !? le mot désignait autre chose ?
Il me semble que justement ce qui a fait le succès du bitcoin et par là de la blockchain, c’est qu’il n’y a pas d’autorité centrale. Le bitcoin est une monnaie sans banque centrale.
A quoi ça sert d’avoir une base de données dont le contrôle peut se répartir si on veut centraliser le pouvoir ?
Je vois bien arriver les puissants de ce monde qui décident de remplacer le web où toute personnes peut publier quelques chose par une blockchain qui demande une validation. Il seront certainement là pour y mettre un mécanisme qui détermine qu’ils ont leur mot à dire sur le contenu.
On retombe dans les travers, d’avoir un système du même genre qu’un facebook qui sert de principale interface de publication à beaucoup de gens.
Le web, le email, et l’Internet de base sont conçus pour être décentralisés. (et qui se centralisent un peu trop à mon goûts)
Donc on verra de quoi l’avenir sera fait. Si la révolution blockchain aura vraiment lieu ou pas…
Personnellement, je trouve très intéressant les blockchains, mais pas encore franchement abouti, et absolument pas nécessaire dans tous les domaines.
En 1948, le transistor est inventé. C’est le composant à la base de la révolution électronique et informatique.
En 1953, l’ADN est découverte. C’est le code source de la vie. La génétique révolutionne la façon de voir les êtres vivants.
Ces deux découvertes / inventions majeures du 20ème siècle vont s’entraider pour évoluer très rapidement l’une et l’autre. C’est le début d’une nouvelle vision du monde et d’une nouvelle ère: l’ère de l’information.
L’informatique est la science de la gestion de l’information. La génétique permet de voir les êtres vivants comme des machines qui exécutent le code source programmé dans leur ADN.
De cette vision du monde découle des nombreuses questions existentielles. Est-ce que le destin de chaque être vivant est programmé dans ses gènes ?
Les auteurs de fiction se sont largement inspirés de ce thème.
Le film Bienvenue à Gattaca montre un univers dans lequel les naissances sont contrôlées par la génétique. La place sociale des individus dépend de leur patrimoine génétique.
Le peuple Suisse a accepté cette modification, surtout car il permet de détecter des maladies génétiques avant la naissance. C’est un pas dans le sens de l’eugénisme du film Bienvenue à Gattaca: vouloir ne faire naitre que des personnes dans la norme de santé acceptée.
Le médecin, chirurgien, Laurent Alexandre fait de très belles conférences où il explique les tendances actuelles de la technique et vers quoi va le monde.
Il décrit très bien la main mise des GAFA (Google Amazon Facebook Apple) sur le monde de l’information et de son traitement. Etant dans le domaine médical, il fait très bien le lien entre l’informatique et le domaine médical. Les gens dans le domaine technique ne font pas souvent le lien avec le domaine médical, ils ne parlent que des géants de l’informatique en ce qui concerne l’informatique et les télécom.
Laurent Alexandre est le co-fondateur du site web médical très connu: Doctissimo. Il est donc très au fait de ce que les techniques de l’information peuvent apporter comme révolution dans le domaine médical.
Ainsi il met en garde contre les GAFA qui détiennent la majorité des alogorithmes et des données qui vont permettre tout bientôt de faire des percées dans le domaine médical. Par exemple, en recoupant des énormes bases de données, il est possible de faire des diagnostiques de manières plus rapide et plus fiable que ce qu’un médecin est capable de faire.
IBM a déjà développé le robot Watson qui montre que cette idée est plus avancée qu’un concept.
Avec Google Flu trends, google propose des statistiques sur l’avancée de la grippe saisonnière qui sont plus rapide que les réseaux officiles basé sur les médecins. En effet, à l’heure de l’information, c’est sur google que vous allez rechercher les symptômes de la grippe, avant de prendre un rendez-vous chez votre médecin.
Si l’on combine tout ça avec la génétique, on va encore mille fois plus loin.
Laurent Alexandre est l’auteur d’un livre qui s’appelle: La mort de la mort.
Il est persuadé que l’homme qui vivra mille ans est déjà né. Que nous sommes à l’aube d’une révolution médicale qui vient du couplage de l’informatique et de la médecine. C’est aussi la vision du transhumaniste du monde qui est en vogue dans la silicon valley.
Laurent Alexandre parle du séquençage de l’ADN humain qui a beaucoup évolué, qui ne demande plus d’énormes ressources et des années de calcul. Il nous promet que bientôt, nous auront des séquenceurs ADN qui nous fournions le résultat en quelques secondes, à l’image de ce que l’on voit dans le film Bienvenue à Gattaca.
Du coup, comment peut évoluer un monde dans lequel le séquençage ADN est si rapide ?
Comment vous se comporter les assureurs ?
Est-ce que l’on va vers l’eugénisme et la tyrannie du destin génétique des individus ?
Laurent Alexandre dit dans toutes ses conférences qu’il aimerait bien un débat de société sur le sujet. Mais il ne précise jamais que cette vision du destin complétement verrouillé par les gènes n’est pas exacte !
…. Mais c’est vrai, ce n’est pas forcément dans son intérêt..
Les gènes sont des ressources que l’organisme utilise pour se construire. Mais il n’est pas obligé d’utiliser tous les gènes.
En effet, tous les gènes de notre ADN ne sont pas activés.
Voici une brève explication bien faite de Joël de Rosnay qui explique ce qu’est l’épigénétique et comment fonctionne le mal nommé « Junk DNA », l’ADN poubelle…
Ainsi le bon peuple Suisse qui vote oui à l’extension du diagnostique préimplantatoire pour aller tranquer les maladies génétiques et éléminer les porteurs de gènes incriminés avant leur naissance n’a pas tout compris…..
Le fait qu’un gène soit présent dans l’ADN, ne veut pas dire qu’il va être activé.
En effet, il y a le code génétique, mais il y aussi le lecteur du code. Le lecteur peut choisir s’il veut activer où non les gènes.
L’imaginaire collectif n’a pas encore intégré toutes ces nouvelles découvertes scientifiques. Joël de Rosnay semble dire que c’est autour de 2010 que l’on a précisé ces mécanismes de lecture de gènes.
Pour bien faire comprendre le principe, il prend l’exemple des abeilles.
Toutes les abeilles ont le même code génétique. Or, suivant avec quoi la larve est nourrie, elle va évoluer sous une forme où une autre. Ainsi une larve d’abeille nourrie à la gelée royale devient une reine sexuée, alors qu’une autre devient une ouvrière assexuée !
Ainsi au lieu de supprimer des foeutus potentiellement porteur de gènes non désirés… on ferait mieux de se demander comment les gènes des maladies génétiques sont activés ?
Est-ce que ce ne serait pas à cause du stress de notre société, de la malbouffe généralisée ?
Sachant que c’est notre environnement et nos réactions à celui-ci qui activent où non les gènes, l’humain garde son libre arbitre ! Non le destin n’est pas dans les gènes.
Il y a 20 ans, en 1995 j’ai vu pour la première fois un « Natel D » un téléphone numérique GSM. C’était une révolution, nous l’avions en camp scout. C’était la première fois qu’étant perdus au milieu d’une forêt, nous avions un lien direct avec le reste du monde.
Le Natel D est le premier téléphone numérique en GSM qui était disponible en Suisse. Il est sorti en 1993, mais il a fallu attendre au moins 1995 pour que la couverture du territoire soit suffisante pour que ce soit utilisable. Voici un reportage de la RTS au moment de la sortie du Natel D.
C’était ma première expérience avec cette technique disruptive qui a changé notre société.
Des régions entières qui n’avaient même pas le téléphone ont été couvertes par la téléphonie mobile: le monde s’est rétréci.
Cette nouvelle technique est dite disruptive, car elle produit une véritable rupture avec le monde d’avant.
Il y a des effets partout, dans tous les domaines.
Un exemple simple que j’ai observé chez les jeunes générations: le rendez-vous clair et précis pour passer une soirée entre amis ne se fait plus.
Il y a des plans changeants… toute une discussion en « temps réel » avec plusieurs groupes et du papillonnage pour aller voir un moment un groupe, un moment un autre. Les lieux ne sont pas prévus à l’avance.
« – Je t’appelle tout à l’heure pour préciser où l’on sera.. »
À l’autre bout de mon monde, chez les bergers d’Afrique de l’Ouest, plus besoin de faire des heures de marches avec son troupeau pour aller vendre quelques têtes au marché. Les transactions se font directement par SMS et seule la livraison se fait. Par ce même principe, des banques pratiquant par SMS se sont mises en place.
Puis l’arrivée des smartphones a confirmé le fait que le monde est vraiment petit. Il est possible à tout moment d’avoir toute sa tribu dans sa poche.
Ainsi une technique disruptive est une même technique qui s’applique en masse partout dans le monde et qui induit partout des ruptures avec la manière de vivre d’avant.
Quelle est la prochaine technique disruptive ?
Selon moi… d’ici 5, 10 ans… la voiture autonome sans chauffeur va révolutionner notre société. Voici pourquoi…
Les Google cars
Après quelques vagues tâtonnements et prototypes isolés, c’est en 2010 que l’histoire de la voiture autonome s’est accélérée lorsque Google a annoncé avoir développé un équipement qui permet de rendre une voiture autonome et que leur flotte avait déjà roulé ainsi plus de 800 000km !
Cette annonce relance l’imaginaire, bien que le système de l’époque n’est pas totalement autonome, le parcours nécessite d’être préalablement fait une fois. Ensuite, la voiture est capable de le refaire en tenant compte de la signalisation.
Seul « bug » majeur, la voiture reconnait toutes les signalisations sauf celle d’un policier qui gesticule au milieu de la rue. Donc on espère que les feux ne tombent pas en panne !
Au fil du temps le seul frein qui retient les google cars de se balader sur les routes n’est plus un problème technique, mais un problème légal.
Un problème légal plutôt que technique
Du coup, s’enclenche un processus de légalisation de la conduite pour les robots.
Séduits par l’opportunité des retombées économiques et de la baisse annoncée du nombre d’accidents, de nombreux États adaptent leur législation.
Aux USA, en mai 2012, l’État du Nevada est le premier État des USA à avoir adapté sa législation routière aux véhicules autonomes et à avoir homologué un véhicule: une Toyota Prius modifiée pour Google. (Avec 150 000$ d’équipement supplémentaire, dont la moitié pour uniquement le radar laser.)
Cependant, cette législation n’est pas totale, elle requiert qu’un conducteur humain soit prêt à reprendre le volant à tout moment.
Dans la foulée, la Floride, le Michigan et la Californie ont également autorisé les essais de voitures autonomes sur leurs routes. Une dizaine d’autres états des USA sont en train de légiférer sur le sujet et dans 9 autres l’autorisation a été refusée.
La stratégie du constructeur français est d’assurer la sureté et donc de progresser pas à pas vers un véhicule de plus en plus autonome, mais pas directement du 100% autonome.
Ainsi l’automatisation a déjà commencé avec l’automatisation du parcage.
Cette stratégie me fait penser que c’est peut-être une formulation pour ne pas avouer qu’ils sont largués techniquement !? … Google et les constructeurs allemands ont des voitures autonomes qui roulent vraiment !
Mais cette automatisation progressive n’est pas stupide.
Dans cette vision on peut imaginer que des véhicules autonomes soient autorisés en premier sur les autoroutes. C’est un environnement qui ne présente pas trop de surprise et qui est largement maitrisé par les véhicules autonomes. De plus, on sait que la monotonie des autoroutes est justement le danger pour les conducteurs humains. Il semble qu’un tiers des accidents mortels en France soit dû à la fatigue sur les autoroutes.
Les concepteurs de l’application controversée de covoiturage / taxi, Uber se sont aussi lancés dans la course des voitures autonomes, et on comprend la stratégie. La source de leur ennui est justement la concurrence déloyale entre les chauffeurs de taxi professionnels et les chauffeurs amateurs.
Si la flotte de taxi Uber n’a plus de chauffeur, fini les ennuis …. ou pas !
Nous reviendrons ci-dessous sur les conséquences sociales de la voiture autonome.
« One more thing… » La rumeur dit qu’Apple prépare en secret une iCar… (ou iMove..)
On avait déjà eu ce genre de rumeurs fantaisistes qui annonçaient la sortie d’un iPhone…. ça a été démenti par Apple… mais quelques années plus tard l’iPhone a fait un raz de marée…
Google reprend la tête de la course
Face à cette concurrence internationale, Google reprend la tête de la course en poussant le concept de la voiture autonome encore plus loin: la bulle.
Google ne fait pas un prolongement de ce qu’est une voiture en l’automatisant, mais réfléchi à ce que va devenir la mobilité du futur avec ce genre de techniques, et donc le mieux était de concevoir depuis le début une véritable auto-mobile (une voiture qui roule toute seule dans le vrai sens de « auto »)
Voici un vidéo des essais de Google cars.. (mai 2014)
En poussant le concept encore plus loin, Google se heurte à nouveau à une limite légale. Toutes les législations nécessitent qu’un humain puisse reprendre le contrôle du véhicule à tout moment.
Les enjeux des véhicules autonomes dépassent largement le domaine des transports. Comme ça l’a été avec les appareils photo au moment du passage au numérique, ce ne sont pas forcément les entreprises traditionnelles du domaine qui sont les plus à même de définir ce que sera la mobilité du futur.
Pourquoi Swisscom, une entreprise de télécommunication s’intéresse à la voiture autonome ?
Swisscom a envie de développer un internet mobile des objets. Un internet dans lequel les objets eux-mêmes envoient des informations. Par exemple, on peut imaginer que les places de parc indiquent si elles sont libres où non. Ainsi une voiture autonome qui arrive sur un parking peut directement réserver son emplacement et se parquer sans perdre du temps à tourner en rond dans le parking.
Swisscom se projette comme gestionnaire de ce genre de ressources. Ainsi on peut imaginer un partage beaucoup plus souple et à grande échelle des places de stationnement dans une ville entière. La voiture étant autonome, elle peut vous laisser juste devant la porte et aller se parquer à quelques centaines de mètres plus loin dans une place qu’elle aura négociée suivant les critères que vous lui aurez donnés. (Temps de stationnement, fourchette de prix, distance pour économise le carburant, etc..)
Que vont devenir les agents de police ?
Ça me fait penser aux gags de Gaston Lagaffe qui trouve toujours un moyen, une invention, pour piéger l’agent Longtarin qui s’apprête à lui mettre une contravention pour dépassement du temps de stationnement.
Et oui, d’ici 5 ans votre voiture ira peut-être elle même changer de place de parc toutes les heures pour éviter une contravention !
Une telle gestion d’information n’est pas le métier de base des constructeurs automobile. Ainsi on comprend pourquoi des opérateurs de télécom se pressent aux créneaux.
Swisscom se projette dans le futur et tente de savoir quel rôle pourra avoir un véhicule s’il n’est plus nécessaire de le conduire ?
Est-ce que la voiture deviendra un espace de travail ? Un cinéma ?
Du coup, il faut concevoir la technique qui permettra de fournir des films à haut débit sur toutes les routes !
On retrouve ici un concept qui est déjà en vigueur depuis quelques années dans les cars postaux suisses qui sont tous équipés de wifi gratuit pour les passagers.
De plus l’enjeu de la voiture autonome est aussi très lié à la cartographie. Swisscom annonce qu’ils font de la cartographie des positions anonymisées des téléphones mobiles afin d’améliorer leur couverture.
La guerre de la cartographie bat son plein pour être maître de la mobilité du futur !
Les données sont continuellement mises à jour par des camping-cars bourrés de caméras qui scannent les panneaux de signalisation.
Pourquoi un camping-car ? .. et bien par ce que le chauffeur doit bien dormir à un moment donné !
Si le véhicule pour se déplacer tout seul, plus besoin d’humain, plus besoin de camping-car…
Google a collecté déjà beaucoup de données avec son projet streetview. On peut imaginer que ça peut intéresser le géant de l’information de s’étendre dans le domaine de la cartographie, de se libérer de ses fournisseurs et d’avoir une flotte entière de google cars qui cartographient automatiquement le monde entier !
Et à l’avenir Uber se voit bien remplacer la Poste, Fedex et DHL par un service de livraison automatique. Qui gagnera les drones d’Amazon ou la voiture autonome ? (ou encore.. le coursier à vélo 😛 )
La guerre des véhicules autonomes est lancée.
Conséquences sur les emplois
Les conséquences sur le remaniement du monde des transports va surtout se faire sentir pour les emplois qui sont liés aux transports… et il y en a pas mal.
Au niveau mondial il semble que près de 30% des emplois sont dans le secteur des transports !!
Dans ce tas, on peut compter les camions, les autocars, les livreurs en tous genres (La poste), les taxis, mais aussi les véhicules des magasiniers dans les gros entrepôts, et aussi les énormes camions utilisés dans les mines à ciel ouvert. Le secteur des transports est très vaste.
Les ingénieurs spécialisés en robotique sont très recherchés.. mais pour 1 emploi d’ingénieur créé, ce sera 300 chauffeurs de taxi qui vont perdre leur emploi !
Que va-t-on faire des 80% de gens qui se font piquer leurs emplois par des robots, mais qui n’ont pas les compétences nécessaires pour retrouver un emploi ?
Moi, j’ai une proposition…. J’y viendrai un peu plus bas…
Les taxis ne sont de loin pas le seul domaine concerné. Les chauffeurs poids lourds ont de gros soucis à se faire.
Les chauffeurs font des milliers de km au volant, souvent sur l’autoroute. Il ne font rien de très compliqué 99% du temps. C’est au chargement et au déchargement qu’il faut de la main-d’oeuvre. Le pilotage de camion ne pose aucun souci technique.
Depuis mai 2015, le premier camion autonome roule sur les routes du Nevada !
Actuellement, comme pour les voitures, un chauffeur est requis pour reprendre la main en cas de besoin. Mais d’ici 10 ans, c’est quasi certains que les chauffeurs ne seront plus nécessaires !
Autre effet collatéral… s’il n’est plus nécessaire de savoir conduire une voiture pour l’utiliser. Alors qui aura encore besoin de permis de conduire ? Qui va apprendre à conduire ?
Le secteur des transports est peut-être la « Goutte d’eau qui va mettre le feu aux poudres » 😛 qui va massivement mettre des gens au chômage et faire plonger tout le système.
Il est grand temps de modifier la manière dont on intègre tout le monde dans notre société. Actuellement l’emploi est autant une source de revenu pour vivre qu’une place sociale. Dans notre société, sans emploi, on est rien.
Ces temps je m’intéresse de plus en plus au Revenu de Base Inconditionnel qui est une manière élégante de garantir tout le monde d’avoir un revenu qui permet de vivre et ainsi d’aller sereinement dans un monde où l’emploi est rare.
Ainsi on éviterait peut-être des tensions comme celle des chauffeurs de taxi qui manifestent contre Uber dans de nombreuses villes.
Si l’on donne à chacun(e), via un Revenu de Base Inconditionnel, les moyens en temps et en argent de se créer son propre emploi, il est possible de dynamiser le tissu économique pour aller vers l’avenir, pour traverser cette crise de l’automatisation.
Un des gros objectifs de la voiture sans chauffeur, c’est de supprimer les risques d’accident. En 40 ans, le nombre de morts sur les routes a beaucoup diminué. La sécurité des véhicules s’est bien améliorée. Mais il reste un seuil incompressible.
Ils vont certainement trouver de nouveaux risques à assurer… Là aussi il y a du chamboulement en vue.
Le véhicule autonome, un pas vers l’économie de fonctionnalité ?
Un des objectifs de Uber est d’être meilleur marché que le fait de posséder son propre véhicule.
Ainsi on arrive directement dans l’économie de fonctionnalité. Une économie basée sur le fait de vendre un service, une solution, plutôt qu’un objet.
Au passage, l’économie de fonctionnalité permet de supprimer l’obsolescence programmée. Une entreprise qui fournit un service à tout intérêt à avoir du matériel fiable et efficace sur le long terme et qui se répare.
Le SwissPass vient de sortir en été 2015… c’est un abonnement CFF pour tous les transports publics en Suisse… et il est possible de charger sur la même carte un abonnement à la coopérative mobility qui donne accès a divers types de véhicules partout en Suisse.
On peut se demander comment la coopérative mobility va tirer son épingle du jeu avec l’arrivée des voitures autonomes ?
Le mieux pour elle, c’est d’acquérir aussi une flotte de véhicules… mais est-ce qu’elle arrivera à faire concurrence à Uber, Google et autres qui sont aussi les concepteurs des algorithmes et les propriétaires des données des cartes qui guident les véhicules ??
Alors… en 2020 le boum des voitures autonomes ?
On verra…
Dans tous les cas vous retrouverez cet article dans ma rubrique « archéologie du futur », avec mes autres essais de prospective.