Plus il y a de culture moins il y a de nature ?

Je constate qu'on oppose souvent nature et culture comme des polarités.

On peut se dire qu'à l'origine, il y a la nature, puis la culture prend le dessus et il y a moins de nature.

La culture apparait en ville... là où il n'y a plus de nature...

panorama rome le vatican musee place st-pierre obelisque cadran solaire
Rome, centre de la culture européenne, centre de la civilisation romaine, centre de la religion catholique.

Définition de la culture

Selon l'UNESCO, la définition de la culture c'est:

«La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.»

En philosophie, le mot culture désigne ce qui est différent de la nature.

De mon côté, j'aime bien dire que le propre de l'humain, c'est de (se) raconter des histoires. Ainsi la culture c'est quand l'humain façonne son environnement selon ses croyances, selon les histoires auxquelles il croit.

Affichage culturel. En ville, la culture, c'est des spectacles et des concerts

Définition de la nature

La nature est un mot qui a de nombreux sens.

L'étymologie du mot "nature" vient du latin "natura" qui signifie "ce qui existe au moment de la naissance".

Le concept derrière le mot nature correspond à un idéal de l'état d'origine.

L'humain a tellement façonné le monde, qu'actuellement il veut aussi protéger la nature, créer des réserves naturelles, enfermer le sauvage pour le contrôler !

panorama parc naturel abruzzes

La nature s'oppose à la culture, tout comme le sauvage s'oppose à la civilisation.

La nature, des choses, c'est son essence, avant façonnage humain. Le droit naturel, c'est le droit qui est là avant le droit positif, avant que l'humain ne s'octroie des droits pour son bon plaisir, pour structurer la société selon sa vision du monde.

Le yogourt nature, c'est le yogourt dans son essence, avant qu'on lui ajoute des goûts artificiels.

La culture remplace la nature

Je suis souvent sidéré en visitant les quartiers de villa, comme la nature est sacrifiée.... c'est triste.

... et au nom de quelle culture ?? ou in-culture !

Un jardin de pierres... J'ose pas imaginer la chaleur de l'été

Il ne reste de la nature qu'un nom sur une plaque. Ça me fait penser à la pratique de l'arc de triomphe romain. Il ne subsiste de l'ennemi que le récit du vainqueur !

Ainsi les noms de rue marquent en général, les noms d'une nature qui n'existe plus.

La rue du Verger a été construite en rasant le verger !

Je n'ai vu aucun noyers à la rue des Noyers...

Le chemin de la prairie est devenu une route.

La route des blés est devenue une place de jeu.

J'ai pas vu de vigne sur le champ de la vigne...

J'ai vu aucun cerisiers à l'impasse des cerisiers...

Je n'ai même pas vu de rosiers au chemin des rosiers. Pourtant le rosier n'est pas vraiment une marque d'un site nature, mais plutôt d'un jardin bien travaillé.

Quand les haies diversifiées disparaissent, c'est aussi les oiseaux qui disparaissent. 🙁

D'une manière générale, je me méfie quand un nom est alambiqué pour lui associer ce qui lui manque en vraiment.

Voici quelques exemples:

  • le camembert "le rustique" est tout ce qu'il y a de plus industriel
  • la République Démocratique du Congo.... à méditer.
  • la France..., un mot qui signifie "libre".... à méditer aussi !

Jardin de pierre - culture du désert

J'observe de plus en plus de "jardin" fait de cailloux. Le but semble être un "jardin zen", mais en fait je soupçonne que le but caché est surtout de n'avoir aucun entretient à faire.

A quoi sert le tuyau d'arrosage ? à arroser les cailloux ?

Un talus de caillasse, c'est sûr que ça demande pas trop d'entretiens... quoique!

Un temps on laissait des plates-bandes herbeuses au bord des chemins. Maintenant on les caillasses pour être certain de ne pas avoir de boue !
(mais du coup, plus d'insecte non plus.... donc plus de pollinisation, donc plus de fruits et légumes....)

Au bout de ce tas de caillasse que vois-je, de l'herbe. Aaahh enfin... ah ben non, c'est de la fausse herbe !!

Un tapis vert posé entre deux plates-bandes de cailloux ! Mais heu !!

Ces dernières années. J'observe une mode pour l'emprisonnement de cailloux dans de la ferraille !!

C'est quoi le but ?
Comment créer un mur en pierre à moindre coût.

Je trouve ça vraiment moche. Je sais bien, des goûts et des couleurs... mais quand même comment on peut en arriver là ?

Je me disais que c'est une question de coût. La pierre de taille, c'est beaucoup plus cher. Mais quand je vois ce genre d'exemple, avec un grillage qui porte des boites aux lettres. J'ai comme l'impression qu'il y a une volonté esthétique là derrière !

On a vraiment pas tous la même vision du monde, la même culture !

Avec le même point de départ, je constate qu'il est possible d'avoir deux versions différentes. Personnellement je préfère cultiver des tomates que du gravier !

Ilots de chaleur - une nouvelle culture

Quand je vois les grands projets culturels de ces dernières années, c'est la même culture que celle des villas avec pseudo jardin zen: la culture de l'ilot de chaleur.

Voici Plateform10, le grand centre culturel de Lausanne. Ce lieu réuni les grands musées culturels de la ville.

Ce quartier des arts, c'est 20 000m2 de béton et goudron sur une surface de 25 000m2.

Lors de l'inauguration en juin 2022, les visiteurs on appelé l'esplanade "la plancha", tellement la chaleur ambiante était insupportable.

Alors que la ville de Lausanne aime se donner des airs de "ville écologique" ce genre de projet est totalement à l'opposé. Ainsi une motion a été déposée pour végétaliser le lieu.... mais est-ce que l'on peut raisonnablement faire vivre autre chose qu'un cactus sur un lieu si désertique ?

Comment les arbres vont-ils survivre avec une telle chaleur ?

Une comparaison de température a été faites entre ce quartiers des arts au milieu de la gare et le parc de Milan à 300m de là. C'est pas moins de 10°C de différence qui ont été observé. C'est pas rien !!

A Neuchâtel, l'esplanade du stade de la Maladière n'a pas grand chose a envier au quartier des arts de Lausanne.

La photo exagère un peu la perspective, mais l'état d'esprit est là. La culture sportive, c'est du béton, et du gazon artificiel posée sur un hypermarché !

C'est bien le canton de Neuchâtel s'est doté un plan climat avec comme mesure d'adaptation "localiser et lutter contre les ilots de chaleurs"..... Je vais pouvoir dénoncer ce genre de construction ! (les utilisateurs les plus réguliers étant les pompiers qui utilisent en gros 1/4 de la surface pour étendre leur tuyaux à côté des camions pour les ranger.)

Ce type d'urbanisation n'est pas du tout anodin sur la chaleur ambiante. On observe une énorme différence entre la ville et la campagne. Notamment en cas de canicule.

Mesure de la température

Ceci me questionne toujours sur l'influence que peut avoir une telle urbanisation galopante. (la moitié de la population mondiale vie en ville) sur la mesure des température.

Comment comparer la mesure de température d'un seul thermomètre qui se trouve en zone herbeuse et hop, quelques décennies plus tard en pleine zone urbaine. Tu m'étonnes qu'on mesure un réchauffement du climat !

Est-ce le climat ou l'ilot de chaleur ?

Je ne sais pas dans quelle mesure cette idées est pertinente. Mais il est certain qu'il y a des cas qui existe vraiment de station météo dont la mesure est totalement faussée à cause de l'urbanisation. En voici un:

Station USHCN à Sandpoint, ID, montrant l'emplacement d'origine dans une zone herbeuse, à l'Agricultural Experiment Station, et ensuite, où le MMTS a été placé dans le parking de l'aéroport de Sandpoint. La station d'expérimentation agricole a été fermée et, pour assurer la continuité des relevés de température, le NWS a déplacé le MMTS dans les bureaux de Granite Aviation, qui fournit des relevés quotidiens. Le nouvel emplacement est situé à quelques mètres seulement des radiateurs d'automobiles et est entièrement entouré d'asphalte en raison du parking et du tarmac de l'aéroport. C'est un excellent exemple de la préférence du NWS pour la continuité de l'enregistrement plutôt que pour la qualité de l'enregistrement. Source : Google Earth et Jim Lynch.

Il faut préciser que le principal gaz à effet de serre, n'est pas du tout le CO2 dont on parle beaucoup, ni le méthane. Mais c'est tout simplement: la vapeur d'eau !!!

Or, la valeur d'eau n'est en général pas considérée dans les scénarios du GIEC pour l'étude du réchauffement climatique. Ceci car le CO2 reste 100 ans dans l'atmosphère et l'eau 10 jours.

Mais la question que je me pose. C'est quand on urbanise, on crée comme à Lausanne une "plantcha", une surface tellement chaude qu'on vaporise en permanence toute eau qui passe par là.

Donc il est faux de penser qu'une molécule d'eau ne reste que 10 jours dans l'atmosphère. Dès qu'elle redescend, elle est immédiatement renvoyée dans l'atmosphère !

Voici une publication qui montre que l'on a un toujours un biais d'urbanisation dans les mesures de température, bien que les organismes de mesures pensent avoir supprimé ce biais.

De plus, il semble que la corrélation avec le réchauffement est plus solide avec l'irradiance du soleil qu'avec le taux de CO2... à méditer... à creuser...

Eviter les inondations

Hormis les problèmes de chaleur. Il y a aussi les problèmes d'inondation. Quand la culture du contrôle veut tout canaliser. On envoie l'eau le plus vite possible le plus loin possible. C'est totalement aberrant. La nature utilise chaque goutte d'eau plusieurs fois.

Il n'y a pas qu'un cycle de l'eau, mais 7 !!!

Voici comment cultiver de l'eau !

Ainsi il est nécessaire de supprimer du goudron et de rendre des zones perméables pour stocker de l'eau localement. Voici un exemple de communes qui enlève du goudron.

Réconcilier culture et nature

Finalement je ne vois pas pourquoi il y a une telle opposition entre culture et nature. Personnellement j'ai une culture qui me pousse à me mettre au service de la VIE et dans la jouissance de celle-ci.

Au lieu de s'opposer, de voir l'humain opposé à la nature. Il est préférable de surfer sur la vague de la VIE. C'est le principe du Wuwei que l'on trouve dans le taoïsme.

Ainsi tout devient plus facile si l'on espère plus dompter la nature sauvage.

La permaculture est une philosophie qui va dans ce sens. En effet, c'est bien plus qu'un technique de jardinage.

"La Permaculture est une approche systémique qui permet de créer des écosystèmes viables en s'inspirant des lois de la nature".

La permaculture s'inspire des lois de la nature. La permaculture est donc une culture (comme son nom l'indique) inspirée de la nature !

La syntropie

Pour aller au delà de la permaculture, j'ai découvert dernièrement le concept de syntropie. C'est un mot qui a un sens tout à fait similaire au mot "néguentropie" qui me guide depuis longtemps.

La syntropie c'est imiter la nature. C'est aller dans le sens de l'ordre du vivant et non du nivellement par le chaos de l'entropie.

Après une catastrophe, la nature reprend toujours ces droits.

Peut importe la culture en place, si elle disparait c'est la nature qui revient au galop !

La force de la nature est énorme. Mieux vaut aller dans son sens que contre elle.

Malgré le bétonnage, le goudronnage, le vivant trouve toujours un chemin

Pour faire bref, le principe de la syntropie, c'est d'utiliser à fond la seule vraie richesse énergétique dont nous disposons: la photosynthèse. Tout ce qui est vert est un panneau solaire.

En syntropie on densifie. On capte au maximum la lumière solaire. On fait grandir tout ce qu'on peut au maximum. Mais ça ne veut pas dire qu'on garde tout.

Une partie des plantes est destinée à la perturbation. Quand on a une telle abondance de végétaux, on reproduit l'action naturelle que les animaux peuvent avoir, on coupe, on tranche, on broie, on sabre. C'est ainsi que naturellement on a de la biomasse qui tombe au sol et crée un composte, une couche d'humus qui boost encore plus la pousse des autre végétaux.

De plus, l'information circule entre les plantes que le prédateur est là et qu'il faut pousser, ne pas se reposer.

C'est le Suisse expatrié au Brésil Ernst Götsch qui a développé le principe de la syntropie.

En 1984 il a acquis un domaine quasi désertique. En 2015 il avait déjà une forêt luxuriante. Actuellement c'est son domaine qui modifie le climat de la région !

Comment a-t-il fait ? Il a investi l’espace en surplantant et en taillant. Son exploitation comprend 30% de travaux dédiés à la taille ! C’est comme cela qu’on devient un grand mammifère perturbateur.

Son but était d’accélérer les processus naturels de stratification de la végétation et de carbone dans le sol et il a réussi à diviser le temps par 10 !

Il y a un dicton en syntropie qui dit:

Si tu penses que tu plantes trop serré, alors plante deux fois plus serré !

J'ai appliqué ce principe sur une mini surface de jardin de moins de ~2m2

Dans cette mini jungle, j'ai:

  • 3 plants de courgettes
  • 5 tournesols
  • 3 maïs
  • 3 plants de patates
  • 12 plants de tomates
  • une salade
  • 2 plants de choux de bruxelles
  • des haricots à rames
  • des trèfles qui couvrent le sol et que je "broute" régulièrement

Jusqu'ici tout va bien, tout pousse à merveille. J'ai jamais eu autant de courgettes.

Le but est d'exploiter la hauteur. C'est du jardin en 3D. Il faut parfois jouer des coudes et sabrer pour favoriser une plante ou une autre pour avoir de la lumière.

Conclusion

Imagine un instant remplacer toutes ces bordures de caillasses par de la verdure ?

Il est temps de passe à une culture de la nature. Plus besoin d'opposer ces concepts. Appliquons le wuwei, surfons sur la vague du vivant.

Plantons des vignes, des pergolas au dessus du goudrons des cours d'écoles !

Plante des arbres !
Plante des arbres fruitiers !
Plante une forêt jardin, comme nous l'avons fait pour notre épicerie participative.

Le meilleur moment pour planter un arbre, c'était il y a 20 ans.
Le deuxième meilleur moment pour planter un arbre, c'est maintenant !

l’alimentation et l’agriculture

<- retour au sommaire: La décroissance, un nouveau projet de société
<- précédent : La simplicité volontaire

L'alimentation et l'agriculture

Résumé

  • un besoin de base, c'est manger
  • l'agriculture est issue d'un problème de complexité d'échelle de la cueillette
  • l'agriculture contractuelle de proximité tout le monde s'y retrouver et on ne gaspille plus
  • la viande consomme beaucoup trop de ressource et d'énergie et est responsable de 18% des émissions de CO2
  • un jour par semaine sans viande est uen bonne solution
  • utilisons du bois sous forme de BRF pour refaire de l'humus et fertiliser les champs
  • plus besoin de labourrer
  • les ogms sont une arnaque. ça ne fonctionne pas et ça rend dépendant économiquement.

Se nourrir est probablement un des besoins les plus important. Les premiers hommes vivaient de chasse (aux rennes) et de cueillette. Puis trouvant un climat favorable aux légumineuses (vers -12000), les humains se sont sédentarisés.

Comme manger du blé dur cru n'est pas très facile, on l'a écrasé et mélangé avec de l'eau. Puis cuit dans des feux en forme de trous. Le pain était né. (vers -9000)

En observant la terre cuite au bord des feux, la poterie est née. Puis d'autres outils.

L'amélioration de la nourriture dans ces villages a permis une explosion démographique. Revers de la médaille, il est devenu plus difficile de trouver de la nourriture dans les environs des villages. Il faut aller exponentiellement plus loin pour trouver à manger. Ce n'est plus rentable.

On se retrouve devant un problème de complexité due à l'échelle. Pour résoudre ce problème, les gens ont commencé à créer des jardins proche des villages.

L'agriculture est née. Le temps du jardin d'Eden est révolu. Il faut cultiver est s'occuper de son champ. Il ne suffit plus seulement de récolter.

Il est écrit dans le livre de la genèse: Le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie [...]. C'est à la sueur de ton front que tu mangeras ton pain.

Actuellement, on se retrouve à une échelle encore plus grande, où l'on use et abuse du transport de marchandise pour cultiver de la nourriture à des milliers de kilomètre de là où elle sera consommée.

Notre agriculture est doublement basée sur le pétrole. On mange le pétrole qui compose les engrais grâce aux plantes qui nous les transformes en produit comestibles pour nous. Et on utilise le pétrole pour transporter notre nourriture sur des distances énormes.

Les locavores

Il faut relocaliser notre consommation pour réduire la complexité du système.

Le système marchand qui est utilisé actuellement est un système qui est basé sur des producteurs qui vendent leur production à des distributeurs qui eux se chargent de distribuer la nourriture à tout le monde, en général dans des supermarché. (le modèle dominant actuel)

Ce système donne trop de poids aux distributeurs qui cassent les prix chez les producteurs tout en exigeant une qualité énorme.

Ainsi, le filtre de la qualité a pour résultat de jeter de grande quantité de nourriture qui est tout à fait consommable.

De plus en plus, les producteurs remarquent qu'ils ont tout à gagner à distribuer eux même. Un exemple, les oeufs en magasins sont placés dans des cartons d'oeufs. La taille d'un oeuf dans un emballage est standardisée. Il faut donc que les poules produisent des oeufs de taille identique. Mais ce n'est pas le cas naturellement. Il y a donc un tri qui est effectué.

Il est donc possible de trouver dans une vente directe à la ferme, des oeufs qui sont plus gros, moins cher pour le client et qui rapportent plus au producteur !

La marge est plus petite et le producteur vend les oeufs que le distributeur ne veut pas prendre car ils sont trop gros !

Sur ce constat que tout le monde est gagnant (sauf le distributeur) L'agriculture contractuelle, de proximité se développe ces dernières années. Le principe est simple.

Un producteur dit qu'il lui faut une somme fixe par année pour être rentable. Il trouve des gens qui par contrat lui achète sa production à l'avance. Il faut trouver le bon nombre de personne pour arriver au montant global qui permet la rentabilité.

Puis les consommateurs viennent régulièrement pour venir chercher leur produit. Même si la qualité est variable tout est pris et consommé. Le producteur ne passe pas encore des heures à nettoyer des légumes pour les rendre les plus beaux possibles et espérer les vendre à un distributeur ou au marché.

Tout le monde semble y trouver son compte. En France on entend souvent le terme d'AMAP, qui signifie Association pour le Maintient d'une Agriculture de Proximité.

Certaines AMAP ont beaucoup de succès et finissent par refuser de prendre plus de monde. Certain ne comprennent pas pourquoi les agriculteurs ne veulent pas s'agrandir. La raison est pourtant logique. Nous ne sommes plus du tout dans une logique de croissance. Il faut trouver la taille optimale. En agrandissant au mauvais moment on change d'échelle, on augmente la complexité et on diminue l'efficacité.

L'idée est plutôt de créer d'autre association ailleurs. De les multiplier à la bonne taille plutôt que de les agrandir.

Végétarisme et rendement de la nourriture

Se nourrir, c'est alimenter notre corps en énergie.

Il y a des aliments qui sont plus où moins bon au niveau gustatif. ça tout le monde en en conscient. Il y a des aliments qui ont des rendements plus où moins bon au niveau rendement énergétique et là. C'est plus diffus.

La viande est un aliment qui est très gourmand en énergie à produire par rapport à ce qu'il peut apporter en qualité nutritionnelles.

D'après la FAO, 78% des terres agricoles mondiales sont utilisées pour faire pousser de la nourriture pour des animaux !

(Source: rapport CRIOC: viande un lourd tribut environnemental. D'après la FAO: http://faostat.fao.org)

Une fois nourris et surtout engraissé, ces animaux sont abattus pour en faire des steaks.

Suivant les animaux et leur ossatures, le rendement n'est pas autant bon. La viande de boeuf est celle qui a le plus mauvais rendement. Après avoir dépensé une énergie colossale et beaucoup d'eau pour nourrir des vaches. Finalement, il n'y a que 10% de l'animal que l'on mange. Le rendement de la viande de porc ou la volaille est nettement meilleur. Mais la palme revient à la viande d'insecte. En effet, 90% de l'insecte est comestible. Problème, ce n'est pas dans la culture occidentale de manger des insectes !

Cependant, c'est probablement une solution d'avenir. Pour la faire accepter, il suffirait de reconstituer des steak à l'allure normal mais fait avec de la viande d'insecte. La NASA étudie de près la nourriture à base d'insecte car c'est un des seul moyen d'avoir de la viande dans le cas d'un voyage vers mars.

Actuellement, la viande de est devenue une habitude de consommation, on ne réfléchit même plus à ce qu'a été la viande avant d'être un steak.

La consommation de viande est passé de 10kg en moyenne par personne par année en Europe dans les années 1960, pour être décuplée en moins de 50 ans. En effet, en 2002 Eurostat comptait une moyenne de 97kg de viande par personnes par années pour les habitants des 15 pays que comptait l'UE à cette époque.

La notion d'élevage pour la viande est une notion récente au cours de l'histoire. Ce n'est que depuis 1880 qu'il existe des animaux d'élevages uniquement pour la viande.

En 2010, on compte environ 1 milliard de porcs d'élevages dans le monde. Ainsi, il y a 2,7 millions de porc qui sont abattu chaque jour !

L'élevage de porc pose énormément d'autres problèmes. En France, la Bretagne est envahie de porc. Le lisier de porc pollue l'eau au point que ça se ressent dans l'eau du robinet.

Pour se dégouter des élevages industriel, il faut regarder le film food inc.

Les élevages consomment également beaucoup d'énergie. En Belgique, le rapport CRIOC estime que pour les poules pondeuses uniquement, on compte une consommation électrique de 3,5 kWh par poule et par an ce qui représente 15 millions de kWh par an.

Du point de vu des ressources, la viande est terriblement gourmande.  On estime que pour produire un petit steak de boeuf de 100g, il faut 2500l d'eau répartie entre ce que la vache a bue et surtout l'eau qui a arrosé les cultures qui ont servie de nourriture à la vache. Du point de vue de l'énergie utilisée, ce même steak de 100g représente 2,3 kg eq CO2.

Dans l'agriculture, les émissions de gaz à effet de serre sont surtout du métane. Le métane est un gaz qui a une effet de serre 20 fois plus grand que le CO2. Ainsi l'agriculture et l'élevage représente dans le monde 18% des émissions de gaz à effet de serre, soit plus que les transports !

On parle souvent de prendre des mesures pour réduire les gaz à effet de serre dans les transports. Mais on parle peu de manger moins de viande.

Toutefois, ces dernières années un mouvement de végétarien pour raison écologique commence à émerger. On les appelle des flexi-vegi. Sans aller à l'extrême et devenir totalement végétariens, les flexi-vegi diminuent leur consommation de viande.

Ce n'est pas qu'il n'aiment pas la viande. Mais il préfère manger  moins de viande mais de la viande locale et de qualité que de manger de la viande tous les jours juste pour manger de la viande. Manger de la chasse locale quand c'est la saison c'est bien meilleure que du boeuf industriel ! De plus, les protéines végétales sont tout autant capable de nourrir correctement une personne.

Une nouvelle idées est apparue il y a quelques temps, c'est de faire une journée par semaine sans viande dans les cantines. Certains crient au scandale à la restriction de liberté. Mais il est indéniable que l'idée a un effet sur l'environnement.

Elle peut même avoir un effet sur le prote-monnaie. En effet, toujours selon le rapport CRIOC, il semble que la viande compte pour 30% du budget nourriture des foyers belges !

Donc pour mangeons moins de viande pour économiser de l'argent, améliorer sa santé et réduire son empreinte environnementale.

Remettre la forêt au centre de l'agriculture

Dans la période de crise dans laquelle nous vivons. Il suffit de prêter attention aux médias pour avoir l'impression que la fin du monde est proche ! Plus que jamais on nous bassine avec un catastrophisme ambiant et des problèmes partout...

Mais où sont les solutions ?

Beaucoup aiment critiquer, dénoncer, lancer le débat (ce qui est déjà mieux), mais peu de gens apportent des solutions.

Dernièrement, j'ai enfin trouvé quelqu'un qui apportait des solutions.

Je suis allé au cinéma voir le dernier film de Coline Serreau: Solutions globales pour un désordre global.

Le titre annonce déjà que l'on va nous donner des solutions. Et c'est vrai !

L'agriculture est la base des civilisations humaines

Et oui, le sujet du film, c'est l'agriculture. L'agriculture est la base de toutes nos civilisations humaines. L'agriculture est ce qui permet à tout à chacun de se nourrir, l'agriculture est fondamentale pour l'humanité.... mais pour jouer le jeu des catastrophistes... l'agriculture va mal, l'agriculture doit être réformée. Et ce film donne des solutions simples.

champ de blé.jpg

Histoire de l'agriculture

trouée dans la forêtPour commencer, petit rappel historique. L'agriculture ce n'est pas nouveau. Les humains ont commencé à cultiver des plantes il y a 10 000 ans, pendant ce que l'on a appelé la Révolution néolithique.

J'ai retrouvé des épisodes de l'émission de la RSR Histoire vivante à propos de l'histoire de l'agriculture. Pour ceux qui voudraient avoir un bon aperçu voici le résumé que j'ai fait des 3h qu'ont duré cette conférence.

Voici les enregistrements audio:

Pour résumer très brièvement la longue et complexe histoire de l'agriculture retrouvons nous au néolithique.

Au tout début, on cultivait les plantes dans la forêt. Puis on a commencé à bruler les arbres pour faire un peu de place et surtout pour récupérer les cendres et les utiliser comme engrais.

Quand ça ne marchait plus on partait ailleurs. Puis après quelques dizaines d'années le premier sol était à nouveau utilisable quelques années.

Une fois que toutes les forêts utilisables ont été brûlées, il a commencé à manquer de place. On s'est donc mis à rester sur les mêmes terrains et l'on a inventé la jachère.

J'ai relu mon livre d'histoire d'école secondaire et ce qu'on y dit à propos de la jachère. Comme dans la plupart des livres d'histoire, ce n'est pas exact !

La jachère n'est pas le repos de la terre ! ... c'est au contraire le moment où l'on travaille le plus la terre ! C'est vrai on y cultive plus, mais on tente par tous les moyens de lui redonner de la biomasse ! C'est pourquoi on va y faire paître les animaux pour récupérer leur déjections. On va labourer le champ pour mélanger ces déjections avec la terre.

Tout le moyen âge va être chamboulé par cette technique. La faux, la charrue et la charette sont le premier pas vers une agriculture technologique. Une technologie qui va mobiliser tellement de ressources que l'impôt sera inventé !

L'agriculture du néolithique à l'aide de la forêt était beaucoup plus rentable, les technologies du moyen-âge ne sont là que pour compenser la perte de la forêt.

Cette situation va durer jusqu'au début du 20ème siècle.

Agriculture de destruction massive

masque obligatoire_plus_clair.pngLe début du 20ème siècle est marqué par deux guerres mondiales. Lors de la première, c'est là que l'on a envoyé au front tous les paysans d'europe se faire massacrer et qu'on a envoyé leur femmes dans les usines.

La première guerre mondiale à vu la création du gaz moutarde pour tuer les ennemi. c'est aussi à cette époque que l'industrie a réussi à synthétiser l'amoniac.

A la fin de la guerre, il y avait des millions de paysans en moins et une industrie chimique qui tournait pour rien !

On a changé d'ennemi. Au lieu de se battre entre humains. On se bat contre le sol. On lui déverse dessus tous les pesticides créé pendant la guerre sous prétexte de tuer les insectes nuisibles ! Le reste de l'industrie chimique fabrique des engrais. Et l'industrie des chars fabrique des tracteurs.

Une nouvelle révolution agricole est en route. On commence la guerre chimique contre les sols.

Agriculture à base de pétrole

nain de jardin arrosoirIl ne faut pas oublier que toute notre agriculture actuelle est une grosse industrie à transformer du pétrole en plante comestible. (on l'espère que c'est commestible !)

En effet, dans ce type d'agriculture, on balance des pesticides pour tuer le sol (surtout les micro-organismes qui le compose), et comme le sol n'est plus capable de nourrir les plantes, on leur donne directement des engrais.

Engrais, qui sont à base de pétrole. Pourquoi est ce que les fruits et légumes sont beaux et gros ? Par ce qu'on les gaves de pétrole ! Tout le monde sait que les réserves de pétrole vont en diminuant, mais tout le monde trouve normal de baser notre alimentation sur le pétrole ! Ce n'est pas très durable tout ça !

.. et ce n'est pas très bon non plus. On fait tout pour avoir des plantes énormes. Mais elles sont malades. Ce n'est pas en faisant des cultures hors sol, où l'on nourrit les plantes avec uniquement 3 des 28 composants dont les plantes ont besoin pour se développer, que l'on va faire une alimentation saine !

L'agriculture actuelle vit sur les mêmes règles que la mode: Seule l'apparence compte !

La solution: remettre la forêt au coeur de l'agriculture

Forêt verte.jpgIl est temps de s'arrêter et de réfléchir à ce que l'on fait. Il est temps que tout le monde se renseigne sur ce qui est dans son assiette. L'agriculture actuelle court à sa perte !

Oui, c'est du catastrophisme. Mais la solution est là et facile à mettre en oeuvre.

La source de la fertilité c'est la forêt !

La forêt fait pousser des arbres de plusieurs dizaines de mètres de haut. Personne n'y met de l'engrais !

La forêt pousse toute seul, personne n'y met de pesticides pour lutter contre son sol !

La forêt est toujours fraiche et humide et personne ne l'arrose !

Le secret de la forêt, c'est son sol. C'est son humus toujours en formation à l'aide de nombreux champignons, bactéries, et insectes qui décomposent le bois qui tombe des arbres. La biomasse est toujours entièrement recyclée.

Il est donc temps pour l'agriculture de renouer avec la forêt, de réutiliser le bois comme fertilisant !

Le BRF: Bois Raméal Fragmenté

Il faut donc que les agriculteurs abandonnent tous les mythes de ces derniers millénaires:

insecte.jpg

  • Cultiver c'est facile. Nous ne sommes pas en guerre contre le sol. C'est notre principal allié !
  • Il faut arrêter de labourer. Retourner le sol détruit sa composition, tue les animaux qui l'aérent naturellement sans rien demander. Pourquoi se crever à labourer c'est si dure et si inutile !
  • Il faut arrêter de balancer des pesticides. ça tue les animaux qui rendent le sol vivant et font tout pour aider les plantes à pousser.
  • Les insectes ne s'attaquent qu'à des plantes malades comme tous les charognards. Il faut donc produire des plantes saines et non des plantes malades !
  • ça fait 6000 ans que l'homme se bat contre les mauvaises herbes par ce qu'il veut un sol à nu. ça fait 6000 ans que la nature tente d'expliquer qu'il ne faut jamais avoir un sol nu. Sinon il s'érode ! Il faut donc faire des cultures intercalaires, des cultures de plantes que l'on ne va pas forcément récolter, mais qui vont créer de la biomasse et qui seront des "mauvaises herbes" que l'on aura choisie ! Ainsi le sol ne sera jamais nu. Et tondre, c'est plus facile que labourer !
  • Pour remettre la forêt au milieu de l'agriculture on utilise le BRF, le Bois Raméal Fragmenté. Ce sont des copeaux de jeune bois dont on va recouvrir les champs pour permettre au sol de se reconstituer. Il faut que des champignons se forment sur ce bois pour le décomposer.
  • Les champignons sont les seuls être vivants à pouvoir faire de la rétention d'eau dans toutes leurs cellules. Ce sont donc les champions de la régulation d'eau. Avec une culture qui utilise du BRF et ses champignons, l'arrosage est grandement diminué !
  • Il faut replanter des haies, ça permet de cultiver directement sur place tout le bois dont on a besoin pour faire du BRF.

La solution est simple, économique, elle demande moins de travail, elle permet de diminuer sa dépendance à l'extérieur et elle fonctionne !

champ orge.jpg

Pour aller plus loin

Dans le film on voit Lydia et Claude Bourguignon qui se battent pour expliquer aux agriculteurs qu'ils ont tout intérêt à réformer leur techniques d'agriculture. Ils ont créé le LAMS, un laboratoire d'analyse des sols.

Solutions locales pour un désordre global n'est pas le premier film dans lequels ils apparaissent.

Voici un extrait du film Alerte à Babylone dans lequel on y voit Claude Bourguigon:

Voici deux vidéos d'une conférence très intéressantes de Claude Bourguignon:

Pour aller plus loin encore sur le sujet, des profs de l'université de Neuchâtel vienent de rééditer un livre à propos de la microbiologie des sols: Le sol vivant.

Couverture

Les OGM.

Aux Etats-Unis, 58% du coton, 66% du maïs et 93% du soja sont Roundup Ready. La majorité des OGM cultivés dans le monde également, et le glyphosate, contenu dans le Roundup, est la molécule herbicide la plus utilisée sur terre.

Cependant depuis 2010, l'Amarante de palmer résiste au gylphosate, et donc au round up de Monsanto !

Voilà il a suffit de 15 ans d'utilisation d'OGM en Arkansas pour que l'amarante de palmer résiste au glyphosate et ruine le modèle économique de Monsanto !

Bravo à cette plante ! Elle est plus efficace que toutes les manifestations anti-ogm qui ont eu lieu jusqu'à présent.
Pourquoi acheter des semences 3 fois plus chères pour mettre autant de pesticide et quand même devoir arracher les mauvaises herbes à la main !
Désherber 66 millions d'hectares de champs à la main c'est long !!!

Voir article dans le Temps.

Voir le film, le monde selon Monsanto.

Pas d'OGM

A ce propos, j'invite tout le monde à se mobiliser contre les industries spécialisées dans les manipulations génétiques qui ont la fâcheuse tendance à rendre stérile leurs plantes afin de s'assurer que les agriculteurs (et autres amateurs comme moi) ne puisse pas éviter de passer à la caisse chaque année pour avoir des semences.

Le bienfait des OGM est un leurre. L'industrie fait de la promotion des OGM car elle aime le modèle économique qui va avec.  Le leader de l'industrie des OGM: Monsanto, est à la base une entreprise qui fabrique des produits chimiques et non une entreprise qui se soucie de l'agriculture et de la santé des gens.

Je crois qu'il est bien de rappeler que Monsanto est à la base d'à peu près tous les produits chimiques qui ont provoqué de graves problèmes et crises sanitaires: l'agent orange de la guerre du Viêt-nam, les PCB utilisés comme retardateur de flamme dont Monsanto niait les effets cancerigènes, les veaux dopés à l'hormone de croissance bovine, les publicités mensongères sur la biodégradabilité de l'herbicide Roundup...

Ce que Monsanto aime avec les OGM, c'est qu'on peut modifier des céréales pour les rendre plus résistantes à son désherbant, le Round Up. Puis en rendant stérile ces plantes, on s'assure que les agriculteurs passent chaque années acheter un nouveau stock de semences chez Monsanto.

Mais qui s'inquiète de savoir qu'avec cette technique ont peut balancer encore plus de pesticides dans les champs... et par la même occasion dans nos assiettes ??

Pourquoi est ce que l'on s'étonne en argentine de voir un plus grand nombre de cancers et de leucémies en bordure des champs d'OGM ?

Voilà, donc je suis pour la souveraineté alimentaire, nous n'avons pas besoin d'OGM si c'est juste pour favoriser un monopole commercial.

D'autant plus, qu'actuellement l'agriculture n'a aucun problème de productivité. On a pas besoin de produire plus de céréales, la famine dans certains endroits c'est juste une mauvaise répartition des ressources:

Pourquoi réserver 78% de la surface agricole mondiale pour nourrir des animaux destiné à la boucherie. C'est un très mauvais rendement. Environ 10% pour la viande de boeuf! En mangeant moins de viande, on nourrit plus de monde, on économise de l'eau et on réduit le cheptel de vaches qui pète du méthane, un gaz a effet de serre 20 fois plus efficace que le CO2 ! Qui me trouve mieux comme solution aux problèmes environnementaux du moment ?

nain enchainé.jpg

 

suite => Les besoins en énergie

Remettre la forêt au milieu de l’agriculture

Nous vivons dans une période de crise. Il suffit de prêter attention aux médias pour avoir l'impression que la fin du monde est proche ! Plus que jamais on nous bassine avec un catastrophisme ambiant et des problèmes partout...

Mais où sont les solutions ?

Beaucoup aiment critiquer, dénoncer, lancer le débat (ce qui est déjà mieux), mais peu de gens apportent des solutions.

Dernièrement, j'ai enfin trouvé quelqu'un qui apportait des solutions.

Je suis allé au cinéma voir le dernier film de Coline Serreau: Solutions globales pour un désordre global.

Le titre annonce déjà que l'on va nous donner des solutions. Et c'est vrai !

L'agriculture est la base des civilisations humaines

Et oui, le sujet du film, c'est l'agriculture. L'agriculture est la base de toutes nos civilisations humaines. L'agriculture est ce qui permet à tout à chacun de se nourrir, l'agriculture est fondamentale pour l'humanité.... mais pour jouer le jeu des catastrophistes... l'agriculture va mal, l'agriculture doit être réformée. Et ce film donne des solutions simples.

champ de blé.jpg

Histoire de l'agriculture

trouée dans la forêt.jpgPour commencer, petit rappel historique. L'agriculture ce n'est pas nouveau. Les humains ont commencé à cultiver des plantes il y a 10 000 ans, pendant ce que l'on a appelé la Révolution néolithique.

J'ai retrouvé des épisodes de l'émission de la RSR Histoire vivante à propos de l'histoire de l'agriculture. Pour ceux qui voudraient avoir un bon aperçu voici le résumé que j'ai fait des 3h qu'ont duré cette conférence.

Voici les enregistrements audio:

Pour résumer très brièvement la longue et complexe histoire de l'agriculture retrouvons nous au néolithique.

Au tout début, on cultivait les plantes dans la forêt. Puis on a commencé à bruler les arbres pour faire un peu de place et surtout pour récupérer les cendres et les utiliser comme engrais.

Quand ça ne marchait plus on partait ailleurs. Puis après quelques dizaines d'années le premier sol était à nouveau utilisable quelques années.

Une fois que toutes les forêts utilisables ont été brûlées, il a commencé à manquer de place. On s'est donc mis à rester sur les mêmes terrains et l'on a inventé la jachère.

J'ai relu mon livre d'histoire d'école secondaire et ce qu'on y dit à propos de la jachère. Comme dans la plupart des livres d'histoire, ce n'est pas exact !

La jachère n'est pas le repos de la terre ! ... c'est au contraire le moment où l'on travaille le plus la terre ! C'est vrai on y cultive plus, mais on tente par tous les moyens de lui redonner de la biomasse ! C'est pourquoi on va y faire paître les animaux pour récupérer leur déjections. On va labourer le champ pour mélanger ces déjections avec la terre.

Tout le moyen âge va être chamboulé par cette technique. La faux, la charrue et la charette sont le premier pas vers une agriculture technologique. Une technologie qui va mobiliser tellement de ressources que l'impôt sera inventé !

L'agriculture du néolithique à l'aide de la forêt était beaucoup plus rentable, les technologies du moyen-âge ne sont là que pour compenser la perte de la forêt.

Cette situation va durer jusqu'au début du 20ème siècle.

Agriculture de destruction massive

masque obligatoire_plus_clair.pngLe début du 20ème siècle est marqué par deux guerres mondiales. Lors de la première, c'est là que l'on a envoyé au front tous les paysans d'europe se faire massacrer et qu'on a envoyé leur femmes dans les usines.

La première guerre mondiale à vu la création du gaz moutarde pour tuer les ennemi. c'est aussi à cette époque que l'industrie a réussi à synthétiser l'amoniac.

A la fin de la guerre, il y avait des millions de paysans en moins et une industrie chimique qui tournait pour rien !

On a changé d'ennemi. Au lieu de se battre entre humains. On se bat contre le sol. On lui déverse dessus tous les pesticides créé pendant la guerre sous prétexte de tuer les insectes nuisibles ! Le reste de l'industrie chimique fabrique des engrais. Et l'industrie des chars fabrique des tracteurs.

Une nouvelle révolution agricole est en route. On commence la guerre chimique contre les sols.

Agriculture à base de pétrole

nain de jardin arrosoir.jpgIl ne faut pas oublier que toute notre agriculture actuelle est une grosse industrie à transformer du pétrole en plante comestible. (on l'espère que c'est commestible !)

En effet, dans ce type d'agriculture, on balance des pesticides pour tuer le sol (surtout les micro-organismes qui le compose), et comme le sol n'est plus capable de nourrir les plantes, on leur donne directement des engrais.

Engrais, qui sont à base de pétrole. Pourquoi est ce que les fruits et légumes sont beaux et gros ? Par ce qu'on les gaves de pétrole ! Tout le monde sait que les réserves de pétrole vont en diminuant, mais tout le monde trouve normal de baser notre alimentation sur le pétrole ! Ce n'est pas très durable tout ça !

.. et ce n'est pas très bon non plus. On fait tout pour avoir des plantes énormes. Mais elles sont malades. Ce n'est pas en faisant des cultures hors sol, où l'on nourrit les plantes avec uniquement 3 des 28 composants dont les plantes ont besoin pour se développer, que l'on va faire une alimentation saine !

L'agriculture actuelle vit sur les mêmes règles que la mode: Seule l'apparence compte !

La solution: remettre la forêt au coeur de l'agriculture

Forêt verte.jpgIl est temps de s'arrêter et de réfléchir à ce que l'on fait. Il est temps que tout le monde se renseigne sur ce qui est dans son assiette. L'agriculture actuelle court à sa perte !

Oui, c'est du catastrophisme. Mais la solution est là et facile à mettre en oeuvre.

La source de la fertilité c'est la forêt !

La forêt fait pousser des arbres de plusieurs dizaines de mètres de haut. Personne n'y met de l'engrais !

La forêt pousse toute seul, personne n'y met de pesticides pour lutter contre son sol !

La forêt est toujours fraiche et humide et personne ne l'arrose !

Le secret de la forêt, c'est son sol. C'est son humus toujours en formation à l'aide de nombreux champignons, bactéries, et insectes qui décomposent le bois qui tombe des arbres. La biomasse est toujours entièrement recyclée.

Il est donc temps pour l'agriculture de renouer avec la forêt, de réutiliser le bois comme fertilisant !

Le BRF: Bois Raméal Fragmenté

Il faut donc que les agriculteurs abandonnent tous les mythes de ces derniers millénaires:

insecte.jpg

  • Cultiver c'est facile. Nous ne sommes pas en guerre contre le sol. C'est notre principal allié !
  • Il faut arrêter de labourer. Retourner le sol détruit sa composition, tue les animaux qui l'aérent naturellement sans rien demander. Pourquoi se crever à labourer c'est si dure et si inutile !
  • Il faut arrêter de balancer des pesticides. ça tue les animaux qui rendent le sol vivant et font tout pour aider les plantes à pousser.
  • Les insectes ne s'attaquent qu'à des plantes malades comme tous les charognards. Il faut donc produire des plantes saines et non des plantes malades !
  • ça fait 6000 ans que l'homme se bat contre les mauvaises herbes par ce qu'il veut un sol à nu. ça fait 6000 ans que la nature tente d'expliquer qu'il ne faut jamais avoir un sol nu. Sinon il s'érode ! Il faut donc faire des cultures intercalaires, des cultures de plantes que l'on ne va pas forcément récolter, mais qui vont créer de la biomasse et qui seront des "mauvaises herbes" que l'on aura choisie ! Ainsi le sol ne sera jamais nu. Et tondre, c'est plus facile que labourer !
  • Pour remettre la forêt au milieu de l'agriculture on utilise le BRF, le Bois Raméal Fragmenté. Ce sont des copeaux de jeune bois dont on va recouvrir les champs pour permettre au sol de se reconstituer. Il faut que des champignons se forment sur ce bois pour le décomposer.
  • Les champignons sont les seuls être vivants à pouvoir faire de la rétention d'eau dans toutes leurs cellules. Ce sont donc les champions de la régulation d'eau. Avec une culture qui utilise du BRF et ses champignons, l'arrosage est grandement diminué !
  • Il faut replanter des haies, ça permet de cultiver directement sur place tout le bois dont on a besoin pour faire du BRF.

La solution est simple, économique, elle demande moins de travail, elle permet de diminuer sa dépendance à l'extérieur et elle fonctionne !

champ orge.jpg

Pour aller plus loin

Dans le film on voit Lydia et Claude Bourguignon qui se battent pour expliquer aux agriculteurs qu'ils ont tout intérêt à réformer leur techniques d'agriculture. Ils ont créé le LAMS, un laboratoire d'analyse des sols.

Solutions locales pour un désordre global n'est pas le premier film dans lequels ils apparaissent.

Voici un extrait du film Alerte à Babylone dans lequel on y voit Claude Bourguigon:

Voici deux vidéos d'une conférence très intéressantes de Claude Bourguignon:

Pour aller plus loin encore sur le sujet, des profs de l'université de Neuchâtel vienent de rééditer un livre à propos de la microbiologie des sols: Le sol vivant.

Couverturefenouil sauvage.jpg

Mettre en pratique

Après toutes ces bonnes paroles, pour une fois que des solutions sont proposées à tous les maux de la planète, il faut en profiter et les mettre en pratique.

C'est ce que je vais faire tout prochainement dans mon propre jardin. Après les récoltes de cet été, il faudra mettre une culture intercalaire. (de la luzerne par exemple) Comme c'est le début, il faudra mettre une culture qui apporte beaucoup d'azote pour pouvoir nourrir les champignons qui viendront décomposer le bois. Au bout de 2-3 ans l'humus sera à nouveau présent en masse et tout ira mieux.

On en reparles dans quelques temps...

jardin.jpg

Navigation au sein des articles

1 2
Remonter