Pistes pour mettre en place concrètement une société décroissante

Quelques pistes pour mettre en place concrètement une société décroissante

Après avoir assisté à quelques café décroissance, après avoir discuté de nombreuses fois avec de nombreuses personne de la décroissance, il y a de plus en plus un propos qui revient:

- Maintenant, je sais de quoi on parle, le système va mal, le monde va mal, mais que faire concrètement pour changer ça ?
- Je crois que l'on a suffisamment fait de constats, il est temps de passer au concret, mais que proposez vous ?

Les attentes sont actuellement au concret. Que faire ? Quelle alternative proposez vous au système actuel ?

C'est une excellente question, à laquelle je n'ai pas de réponse toute faite. Mais j'ai quelques pistes. J'ai quelques projets concrets pour lesquels on peut se mobiliser pour mettre en place une société décroissante.

En bref

  • créer, amener, diffuser les idées de fond d'une nouvelle société
  • changer le système de création monétaire
  • offrir un revenu de base inconditionnel pour chaque personne
  • favoriser le partage, les biens communs, la gratuité
  • relocaliser notre production de nourriture

En développé

La décroissance est une philosophie

Certains pensent que militer pour la décroissance, c'est prendre les transports publics, recycler ses déchets, économiser l'eau, utiliser des ampoules économiques, devenir végétarien, porter des pull en laine pour ne pas avoir trop froid après avoir coupé le chauffage pour économiser de l'énergie, se fixer mille interdits pour raison écologique et culpabiliser dès que l'on transgresse un de ces interdits.....

La décroissance c'est ça pour certains. C'est en partie juste et en partie excessif. Un bout de chemin est fait. Mais j'ai l'impression que même si toute la population agissait de la sorte nous ne serions pas dans une société de la décroissance. J'ai l'impression que ce n'est qu'un moyen d'atténuer les effets, sans agir sur la cause.

Recycler ses déchets n'évite pas de créer des biens inutiles que l'on va jeter. Recycler ces déchets, c'est permettre au système de se prolonger de quelques années. Mais le système en change pas. Il faut agir plus au coeur des causes.

Dans ma compréhension, la décroissance, c'est finalement une philosophie. Une philosophie opposée à la philosophie dominante actuellement: la philosophie du capitalisme.

Selon ma définition personnelle, le capitalisme est la philosophie du profit, mais surtout du profit individuel. Le capitalisme segmente, divise, met en concurrence. Pour avoir le profit, il faut de la croissance.

L'idée d'une société de la décroissance, est l'idée d'un société qui n'est plus basée sur la croissance. C'est l'idée d'une société qui est consciente de ses limites.

Une société décroissante, est une société qui milite pour la qualité et non la quantité. Moins de biens, plus de liens. Une société décroissante, est une société qui rassemble plutôt que de diviser, qui collabore plutôt que de concurrencer, qui donne plutôt que de vendre.

Sur ce constat, la décroissance est une philosophie. Pour arriver à une société décroissante, il faut donc changer de philosophie.

Changer de philosophie, changer de mentalité n'est pas une choses aisée et concrète. Il faut lancer des idées, des débats, il faut faire murir ces idées, créer un climat propice à ces idées.

Il y a mille manières de faire et petit à petit, les idées sont là. Mais cela ne suffit pas pour changer toute une société.

Par exemple, le changement d'une société féodale à une société démocratique ne s'est pas faite d'un coup.

Il a fallu le siècle des lumières avec des penseurs, des philosophes, des encyclopédistes pour créé et imaginer une société nouvelle. Puis, ce sont des révolutions politiques, comme la création des USA et la révolution française qui on permit de mettre en place une société organisée autrement.

Pour mettre en place une société décroissante, (on pourrait dire une société adulte, un société qui a dépassé le stade de la croissance exponentielle), pour mettre en place une société nouvelle, il faut souvent des éléments déclencheurs.

Une révolution dans un bain de sang, n'est pas tellement souhaitable. Avec notre système démocratique il y a moyen de mettre en place des idées nouvelles en utilisant ce système. Il suffit juste de trouver l'élément déclencheur. Le projet qui va tout faire basculer.

Mon expérience en politique dans un législatif communal, m'a appris que finalement la politique, c'est surtout de l'administration. Actuellement, il y a très peu de choix et questions politiques qui occupent les politiciens.

Ce qui occupe les politiciens, c'est de créer un budget et de vérifier par des comptes que le budget a été tenu. Finalement les luttes politiques ne sont que des luttes pour répartir un montant d'argent dans des thèmes qui tiennent plus ou moins à coeur aux politiciens qui décident du budget.

D'année en année, le budget est toujours plus serré et finalement les politiciens de tous bord sont toujours d'accord sur les grandes lignes.

Finalement ce n'est pas la politique qui a le dernier mots. C'est le système monétaire. C'est la quantité d'argent à disposition.

Les questions politiques finissent toujours par se heurter à la question financière. Comment vas-ont fiancer ce projet ?

La tendance est donc trop souvent de ne faire passer que les idées qui en coûtent rien !

Quand on connait la manière dont est créé l'argent. On voit que finalement les banquiers ont plus d'influence que les politiciens sur les choix de sociétés.

Si l'on questionnait des personnes au hasard dans la rue.

- Qui sont les personnes qui décident de créer l'argent et de l'attribuer à un projet ou un autre ?

Je suis certain que bon nombre de personne répondront: les politiciens !

Mais ce n'est pas vrai. Les politiciens n'ont pas le pouvoir de créer l'argent. Seul les banquiers ont ce pouvoir. L'Etat ne crée pas d'argent (ou très très peu). L'Etat emprunte.

Ce sont donc les banquiers qui sont les personnes qui décident de créer l'argent et de l'attribuer à un projet qu'ils jugent intéressant. Ce sont les banquiers qui créent l'argent par le crédit bancaire.

Quels sont les critères de choix pour un bon projet ? Uniquement ceux qui correspondent à des intérêts de profit financier de la banque.

Notre démocratie ne contrôle pas grand chose.

Réformer le système monétaire est donc une piste pour réaliser une société décroissante. Une société dans laquelle le profit personnel d'une banque n'est pas le seul critère pour financer des projets.

Combattre frontalement le système monétaire n'est pas forcément facile. Mais par des chemins détournés on peut créer une économie qui n'utilise pas le système monétaire dominant.

Il est possible de créer des monnaies locales. Des monnaies émise par les gens qui l'utilisent.

Quand on récupère la force de la création monétaire. On est tout de suite plus riche. Il y a moyen de faire beaucoup de chose, il y a notamment moyen d'assurer pour chacun, un revenu de base inconditionnel.

C'est l'entrée dans une société où le travail est un choix. Le travail n'est pas nécessaire. C'est la fin de l'idéologie du travail. Contrairement aux slogans de certains partis de gauche, les gens ne veulent pas un travail. Les gens veulent un revenu.

Avec un revenu assuré. La compétition cesse d'elle même, la coopération et la collaboration se facilitent. Plus besoins de rentabiliser son travail. Il est possible de le partager sans crainte.

Les biens communs deviennent la règle, ils se développent. Il faut développer l'organisation du partage de biens physiques. Pourquoi est ce que nous devrions tous avoir un four à raclette alors que chacun ne l'utilise que 2 fois par années. Il y a moyen de créer des liens entre nous pour mieux se partager nos richesses matérielles. Moins de bien, plus de liens.

Surtout dans une société de l'information comme la notre, il y a de nombreux biens communs d'information qui trouverons enfin une manière d'être financés.

C'est une société de l'abondance immatérielle.

La production matérielle la plus importante sera toujours celle liée à notre propre alimentation.

Relocaliser notre production agricole est important.

Localiser et auto-organiser sont des concepts de bases.

Ici, j'ai présenté toutes ces idées dans une suite logique de cause à effet. Mais en fait, tout peut se faire dans n'importe quel ordre.

Le revenu de base a déjà été proposé dans plusieurs parlements à plusieurs niveaux. C'est probablement la plus grande révolution politique et culturelle qui est en marche.

 

Voici donc des pistes sur les points qui me semblent concrètement permettre d'arriver à une société décroissante. C'est encore très flou, il faut créer tout le détail et la marche à suivre, puis résoudre une montagne de problèmes. Mais ces pistes me semblent intéressantes.

Tu viens changer le monde avec nous ?

décroissance pour notre salut.jpgTu veux rester toute ta vie à subir le système ?

Si ce n'est pas le cas, viens avec nous changer le monde !

Tout prochainement, en collaboration avec Théo Buss (journaliste, théologien, formateur d'adulte), j'organise un cours à l'université populaire sur le thème de la décroissance.

La décroissance est un nom dont on entend de plus en plus parler ces derniers temps...

La décroissance ça t'effraye ? ..... C'est souvent la question que posent les journalistes quand on évoque la décroissance dans les médias......  mais la décroissance ce n'est pas effrayant du tout !

La décroissance c'est quoi ?

penser un autre monde.jpgSous le vocable de décroissance on trouve de nombreux sujets (économie, monnaie, agriculture, écologie, énergie, transports, réduction du temps de travail....). Mais pour faire bref, la décroissance c'est le  projet d'une nouvelle société post-capitaliste.

Les objecteurs de croissance sont des gens qui ne croient plus au dogme de la croissance économique infinie pour résoudre tous les problèmes.

Il existe d'autres manières de faire pour avoir une vie plus heureuse. En suisse, le objecteur de croissance ont précisé dans un manifeste du ROC-Suisse, ce que représente la décroissance pour eux.

Inscris toi au cours à l'université populaire

Une partie grandissante de la population est prête à faire quelque chose pour changer notre civilisation, mais elle ne sait pas comment s'y prendre. Alors que faire ?

Le but de ce cours est de trouver des pistes pour savoir concrètement que faire !

Dans un premier temps nous allons étudier certaines pistes existantes, des alternatives à notre système actuel. Puis, collaborativement, par un atelier exploratoire, nous tenterons de trouver des solutions à partir des connaissances et expériences de chacun: réseaux de solidarité, transports peu énergivores, réduction des nuisances...

Bienvenue à la décroissance sélective pour améliorer notre qualité de vie.

Le cours que nous proposons aura lieu à l'université populaire à:

Alors inscris toi !

Si la décroissance ça ne te parle toujours pas... voici en vrac quelques notes que j'ai écrites sur les sujets qu'aborde la décroissance. Tu y verras peut être un peu plus claire !

Alors à bientôt lors de notre cours !

La peur

Une société dans laquelle les gens ont peur est décadente. Les gens ne peuvent progresser avant d'avoir comblé leur besoin de sécurité.

Maslow avec sa pyramide a montré que pour progresser, il faut combler ses besoins de base, comme la faim ou avoir un abri sécurisant.

Pour progresser, il faut donc vaincre sa peur.

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