facebook et la politique

Comment facebook influence la politique

L'espace public évolue de tout temps, avec les réseaux sociaux on est passé à une étape plus loin.

L'effet de ces changements d'espace public c'est une transformation de la manière dont les discussions politiques se font.

Stéphane Aguiton a donné une conférence très intéressante à ce propos.

Cette conférence de Stéphane Aguiton peut ête écoutée sur le site immediat.tv.

paysage politique suisse.JPG

Pour ne pas devoir réécouter toute la conférence, voici un résumé des idées qui y sont présentées.

  • L'espace public est le lieux où l'on peut tous participer à des conversations
  • Les conversations publiques sont souvent des conversations politiques
  • Pendant très longtemps, pour s'adresser à un grand nombre de personne, il fallait être présent sur place
  • Les journaux sont apparu, et de rares personnes se sont mis à parler et avoir une grande tribune
  • les journaux parlent des grands problèmes, de la politique et des personnes connues de tous
  • puis est arrivée la photographie. Il a été possible pour la première fois de montrer à large échelle un visage.
  • En même temps c'est posé la question de la redéfinition de l'espace public.
  • La jurisprudence a déterminer que l'on a le droit à rester tranquille chez soi et de pas se faire tirer le portrait et publier dans une journal. A quelques excéption près.
  • Une exception est le fait de se trouver dans une scène d'intérêt public. Si vous vous trouvez sur la photo historique de l'assassinat d'une personne connue, vous ne pouvez pas demander à ne pas être publié !
  • En revanche, chez soi tranquille, on n'a pas le droit de vous publier le portrait.
  • Toute la caste de journalistes et photographes qui sont tous des professionnels, savent se qu'ils ont le droit de faire où non.
  • L'arrivée de l'internet va tout remettre en cause encore une fois. Il est possible pour tout le monde, à très faible coût de créer un média !
  • Tout le monde peut devenir journaliste et/ou photographe. L'espace d'exprssion public qui était limité à de rares personnes s'agrandit.
  • C'est l'idée du média alternatif. Mais on reste dans l'idée qu'une personne diffuse son point de vue à tout le monde. On reste dans l'idée que ce point de vue est un sujet public. Un sujet politique.
  • Avec l'arrivée des réseaux sociaux, on change encore la notion d'espace public.
  • Sur facebook, le quidam parle au quidam. La publication n'a jamais été aussi facile.
  • Il se crée alors plusieurs type de conversations. Des conversations privée.. même si elles sont dans un espace qui est public pour tous ces "amis", et des conversations ouvertes avec qui veut des conversations plus politique.
  • même si tout le monde voit une conversation privée, rares sont les gens qui vont s'insérer dedans. Il y a une sorte de pudeur, j'ai vu, mais j'ai pas regardé..
  • Stéphane Aguiton parle de petite et grande respiration pour différentier ces conversations. Sur facebook, c'est un doux mélange permanent.
  • Stéphane Aguiton prétend que facebook est un nouvel espace, mais pas un nouveau comportement. Il y a quelques décennies, les jeunes parlaient de la même manière, mais en général en allant discuter avec ses voisins, ou dans la rue.
  • actuellement, les jeunes se cantonnent à facebook aussi par ce que leur parents ont peur qu'ils sortent dans la rue... à cause de la circulation dangereuse, de l'insécurité ou du méchant pédophile qui traine dans le quartier...
  • Il y a 30 ans, quand on avait une idée politique, on allait dans un réunion politique pour en discuter, on rencontrait des gens. Puis on décidait d'agir, par une manifestation ou autres..
  • actuellement, on peut directement annoncer sur son statut facebook.... "fait chier le résultat des dernières votations.." Cette petite phrase à pour effet de lancer tout de suite une conversation. Et souvent on débouche sur une action... "bon alors, on va manifester demain pour montrer notre mécontentement de la votation sur les minarets..."
  • L'acte de manifester est là tout de suite et l'on a pas besoin de passer par la case, j'appartient à un groupement politique.
  • Il est possible d'agir avant de savoir quelle couleur politique on a, avant d'avoir une étiquette, trotskiste, maoiste, socialiste, libéral, radical, écolo..
  • Donc les générations plus anciennes ont de la peine à comprendre. Les jeunes, on les voit à une manif, et après plus...
  • Il y a donc un sentiment de désengagement de la politique pour un regarde d'une ancienne génération. Mais ce n'est pas le cas. On loupe juste l'étape "se trouver une étiquette" avant d'agir.
  • Il y a de nombreuses alliance de circonstances qui se font sur facebook, et de nombreux groupes. Rien n'est fixe. On n'est pas catégorisé à vie dans un groupe.
  • Voilà l'évolution de la politique actuellement...

La décroissance

Qu'est ce que la décroissance ?

La décroissance est un nom dont on entend de plus en plus parler ces derniers temps... la décroissance c'est l'idée d'une nouvelle société post-capitaliste.

Les journalistes aiment bien dire que la décroissance ça effraye..  Comme le mouvement est encore très jeune et mouvant, il est difficile a définir. Je vais tenter ici de mettre en vrac toutes les idées auxquelles se rattachent les partisans de la décroissance.

En suisse romande, les partisans de la décroissance se regroupent en Réseaux d'Objecteurs de Croissance. Des ROCs. La vitrine de ces mouvements c'est le site www.decroissance.ch

Pour clarifier un peu ce qu'est et ce que veut le ROC, un manifeste du ROC-Suisse a été écrit.

Les ROCs organisent régulièrement des café décroissance. Ce sont des conférences sur des sujets autour de la décroissance.

Dans le domaine de la décroissance, il y a quelques conférencier/écrivains qui deviennent des références. La plupart des Objecteur de croissance ont lu les livres ou suivi les débat des ces nouveaux penseurs.

Dans ces penseurs connus, il y a par exemple:

Sur le site web de lachaine.ch il est possible d'obtenir les enregistrements audio et/ou vidéos de plusieurs conférences très intéressantes où l'on retrouve certains des penseurs cités ci-dessus:

Pour avoir un aperçu global allons voir la définition de la décroissance sur wikipedia.

Et sinon, voici une longue liste non exhaustive et en vrac de quelques idées que j'ai extraites de livres, conférences et réflexions autour de la notion de décroissance.

  • Pour savoir ce qu'est la décroissance il faut savoir ce qu'est la croissance.
  • les différentes sortes de croissances (linéaire, géométrique, exponentielle) wikipedia: croissance ou décroissance exponentielle.
  • Une croissance exponentielle infinie n'est pas possible: aucun phénomène ne peut croître indéfiniment car sa croissance est limitée par le milieu dans lequel se trouve la population. Le premier à avoir soulevé un tel problème fut le pasteur Thomas Malthus (1766 - 1834), bien que ses prévisions sur la croissance de la population humaine ne se soient pas réalisées.
  • les catastrophes favorisent le PIB. L'enseignement le plombe.
  • Tous les facteurs humains sont présentés comme des charges dans notre société.
  • Notre système économique a pour but de transformer des ressources naturelles en déchets.
  • ajouter la composante spirituelle. Il faut se changer soi même pour changer le monde.
  • Le terme de décroissance a une connotation négative. Mais c'est justement pour éviter que comme ça c'est passé pour le développement durable, le terme soit repris et instrumentalisé par le capitalisme. Quand le but du capitalisme est d'augmenter la croisssance... il ne peut pas être décroissant !
  • La publicité est le moteur du consumérisme et donc du capitalisme. Nous sommes habitués à rendre les termes sexy selon les canons de la publicité. Mais comme la décroissance s'accompagne de la fin de la culture publicitaire, pas besoin de suivre les règles de la pub !
  • La fin du dollar http://www.clubic.com/actualite-261308-franck-biancheri-leap-e2020-effondrement-dollar-actualite.html
  • suivre les chiffres des statistiques de http://www.worldometers.info/fr/
  • L'agriculture, le nerf de la guerre. L'agriculture contractuelle de proximité comme solution. Voir le film solutions locales pour une désordre global.
  • La décroissance est liée à une notion économique mais il ne faut pas oublier la notion sociale. La fin de l'esclavage du travail pour le productivisme.
  • On vit mieux en ayant plus de temps, pas en produisant plus !
  • Utiliser un rasoir électrique pour se raser plus vite, et être plus vite au boulot pour fabriquer des rasoirs encore plus rapides.
  • Je travaille pour payer la voiture qui me permet d'aller travailler.
  • La publicité est le moteur de la consommation. Les médias vivent de la pub, ils sont donc souvent pris au piège.
  • Que peut on faire de mieux pour l'afrique ? - Arrêter de piller ses ressources naturelles. Donc arrêter également le commerce de ressources naturelle. C'est une forme de pillage. (café décroissance Latouche Püttgen, relaté le lendemain avec Jaques Grinwald)
  • Pourquoi y a-t-il un prix nobel d'économie ? pourquoi pas d'écologie ? => c'est la banque national de suède qui a créé ce prix. ça renforce faussement que l'économie est une science.. mais c'est plutôt de la sorcellerie.
  • Il y a 2 manières de présenter la décroissance: d'après son nom.. un PROBLEME économique de ressources, ou par un projet d'une nouvelle société humaine où l'on a du temps.
  • Il faut être capable de s'émerveiller du monde que l'on a. Nous n'avons pas besoin d'en créer un autre par dessus, de refaire une couche.
  • Le discours écologiste, est un discours moralisateur. Il culpabilise et mets mal à l'aise.
  • La pub utilise un message très simple, elle parle comme aux enfants de 2 ans... et elle agit sur les mêmes mécanisme comme le montre le sondage qui demande de qualifier des marque: est une marque qui m'aide à me sentir gai et heureux de vivre. => C'est donc bien ce que recherche ces marques... mais la décroissance et l'écologie semble avoir une discours d'emmerdeur, de moralisateur. Il faut présenter le côté joie de vivre de la décroissance.
  • La décroissance ne propose pas de vivre «moins» mais «mieux», avec «moins de biens et plus de liens». selon: http://www.ladecroissance.net/?chemin=charte
  • Paul Ariès: La société de consommation est très forte. On baigne dedans depuis des décenies et on en veux encore. Les sociétés qui n'ont jamais connu ce mode de vie ne veulent que ça ! => donc il faut trouver quelque chose d'au moins aussi fort et enviable pour remplacer la consommation. Et c'est la gratuité. Les espaces publics, les services publics. Les liens associatifs et amicaux. => être pour l'idée du revenu de vie. Et le payer en monnaie locale ou en droit de tirage sur des bien publics. (eau, électricité)
  • Paul Ariès: On ne changera pas le monde en culpabilisant les gens. On changera le monde en leur donnant le désir de changer.
  • Je mange pour être en forme sans avoir les formes (slogan de l'insutrie du bio dans le sens de l'aliment qui purifie selon Paul Ariès)
  • Il faut distinguer l'usage du mésusage. (l'eau pour boire et l'eau de piscine) Toujours Ariès. La décroissance est pour la gratuité du bon usage et la cherté du mésusage.
  • Avec l'arrivée de l'homme aux limites de la biosphère, la gauche est devenue aphone ! ... elle ne sait plus comment conscilier ses valeurs qui passent par le productivisme avec la notion d'environnement. En revanche, la droite n'a aucune problème. Le développement durable est là ! On continue le productivisme, mais il est vert ! (encore Ariès)
  • Selon Paul Ariès, il est important d'avoir des limites. Dans le capitalisme on nous fait croire qu'il n'y aucune limite à rien. Il n'y a pas de limite de salaire, mais on parle de salaire minimum, on ne cherche pas à mieux partager le gâteau, on cherche à le faire grossir ! Il faut que l'on apprenne à retrouver ses limites. La loi est souvent la première limite à laquelle on se confronte dans sa vie quotidienne.
  • Les aborigènes suivent les chants de leurs ancêtres, ce sont des cartes du monde. Ils accumulent l'information et non les biens.
  • Frydman, Carola, Saks, Raven E. ont fait une étude entre 1936 et 2005 pour faire un indice de comparaison entre les salaires les plus élevés et le salaire moyen. http://en.scientificcommons.org/55967194 On observe que dans les années 1940-70 la différence est de 35x et dans les années 1980 un décrochement se fait pour atteindre les 130x dans les années 2000. Hervé Kempf parle de cette étude.
  • Nicholas Georgescu-Roegen, est à la base de l'idée de décroissance. C'était un économiste mathématicien qui a étudié l'influence de l'entropie dans le système économique. Il a remarqué que ses collègues ne faisait qu'observer le système économique. La roue qui tourne. Il a montré que le moteur de l'économie est en fait très concrètement un moteur thermique. Donc l'économie dépend des lois de la thermique. Il dresse un constat alarmant. Il faut intégrer l'environnement dans le calcul du fonctionnement de l'économie. Il ne faut pas gaspiller nos ressources. L'entropie est ce qui fait qu'un glaçon qui fond dans un verre ne pourra jamais redevenir un glaçon.
  • Latouche parle des relation nord sud. Du colonialisme du développement. Il faut apporter l'électricité aux sauvages qui vient au fin fond de l'afrique où il n'y a rien ! Alors que finalement, tous les grands penseurs du siècles des lumières qui sont la base des valeurs de notre civilisation n'avaient pas l'électricité ! Quand on demande à Serge Latouche qu'est ce qu'il veut que l'on fasse en afrique, il répond: qu'on arrête de piller l'afrique.
  • Hervé Kempf parle surtout de la manière dont le capitalisme a transformé le monde. Le capitalisme n'est pas un système économique. C'est une philosophie individualiste. Ce qui compte dans le capitalisme, c'est son propre profit. Tout ce qui en découle, c'est la compétition personnelle, écraser les autres, la hiérarchie à son propre profit, la marchandisation à outrance (la pornographie, le trafic d'organe, la prostitution, le quasi esclavage...) Une société capitaliste est une société qui n'existe pas, c'est une somme d'indidividu. (C'est Margret Thatcher qui disait ça !) Le capitalisme transforme la société pour la faire disparaitre, pour libéraliser tous les services publics, pour faire l'apologisme du chacun sa maison, chacun sa voiture, chacun son iPhone, chacun ça TV écran plat, chacun chez soi. On ne veut plus de groupes, les cafés se meurent, les associations se vident, les familles éclatent.... l'individu est tout !
  • Pour sauver la planète, sortez du capitalisme. L'idée est de montrer que cette philosophie capitaliste n'a pas d'avenir. Qu'elle est sur le déclin. Elle a eu du succès ces 20 dernières années car c'est le seul modèle qui restait après l'effondrement du communisme. Cependant, depuis, on a remarqué que la capitalisme n'apporte pas le bonheur et qu'il pose de nombreux problèmes autant écologiques que financiers.
  • L'idée pour contrer cette philosphie individualiste capitaliste, c'est de créer des projets de collaboration. Il faut créer des réseaux, des coopératives, il faut arrêter d'abrutir les gens tout seul devant leur TV en retournant dans les bistrots discuter, parler politique. Des projets comme wikiepdia, montrent qu'il est possible à large échelle de faire des projets de collaboration.
  • Le modèle d'avenir c'est collaborer plutôt que de se concurrencer.
  • Il y a des comportements à changer. Prendre l'avion comme le bus c'est une mauvaise idée. Le quart des émissions de CO2 du canton de Genève sont dues au carburant des avions ! .... depuis 2000, c'est une augmentation de 50% du traffic aérien qui a été constatée ! De plus les autorités genevoises ne peuvent rien faire. Elles doivent suivre les directives du plan de la confédération qui dit que la gestion de l'aéroport doit s'adapter à la demande du traffic aérien !
  • Les anglais testent une idée de carte de rationnement qui autoriserait un voyage en avion tous les 5 ans. Ces cartes pourraient se vendre. Ainsi les personnes qui ne prennent pas l'avion pourraient les vendres aux riches qui veulent voyager beaucoup en avion !
  • L'association utopimages crée des films pour la décroissance. Il est possible de les commander en DVD ou de les voir sur le web.
  • Ma liste de bookmarks delicious à propos de la décroissance.
  • La décroissance est un mot obus selon Paul Ariès
  • La décroissance c'est un beau projet d'avenir. Un projet de recentrage sur des valeurs humaines, une sortie du capitalisme pour un monde meilleur. Une manière de retrouver un sens à la vie qui souvent n'existe plus ! (petite phrase que j'ai écrite dans un mail et que j'ai retrouvée quelques temps plus tard sur un statut facebook avec plein de like.. faut croire que ça plait !)

Remettre la forêt au milieu de l’agriculture

Nous vivons dans une période de crise. Il suffit de prêter attention aux médias pour avoir l'impression que la fin du monde est proche ! Plus que jamais on nous bassine avec un catastrophisme ambiant et des problèmes partout...

Mais où sont les solutions ?

Beaucoup aiment critiquer, dénoncer, lancer le débat (ce qui est déjà mieux), mais peu de gens apportent des solutions.

Dernièrement, j'ai enfin trouvé quelqu'un qui apportait des solutions.

Je suis allé au cinéma voir le dernier film de Coline Serreau: Solutions globales pour un désordre global.

Le titre annonce déjà que l'on va nous donner des solutions. Et c'est vrai !

L'agriculture est la base des civilisations humaines

Et oui, le sujet du film, c'est l'agriculture. L'agriculture est la base de toutes nos civilisations humaines. L'agriculture est ce qui permet à tout à chacun de se nourrir, l'agriculture est fondamentale pour l'humanité.... mais pour jouer le jeu des catastrophistes... l'agriculture va mal, l'agriculture doit être réformée. Et ce film donne des solutions simples.

champ de blé.jpg

Histoire de l'agriculture

trouée dans la forêt.jpgPour commencer, petit rappel historique. L'agriculture ce n'est pas nouveau. Les humains ont commencé à cultiver des plantes il y a 10 000 ans, pendant ce que l'on a appelé la Révolution néolithique.

J'ai retrouvé des épisodes de l'émission de la RSR Histoire vivante à propos de l'histoire de l'agriculture. Pour ceux qui voudraient avoir un bon aperçu voici le résumé que j'ai fait des 3h qu'ont duré cette conférence.

Voici les enregistrements audio:

Pour résumer très brièvement la longue et complexe histoire de l'agriculture retrouvons nous au néolithique.

Au tout début, on cultivait les plantes dans la forêt. Puis on a commencé à bruler les arbres pour faire un peu de place et surtout pour récupérer les cendres et les utiliser comme engrais.

Quand ça ne marchait plus on partait ailleurs. Puis après quelques dizaines d'années le premier sol était à nouveau utilisable quelques années.

Une fois que toutes les forêts utilisables ont été brûlées, il a commencé à manquer de place. On s'est donc mis à rester sur les mêmes terrains et l'on a inventé la jachère.

J'ai relu mon livre d'histoire d'école secondaire et ce qu'on y dit à propos de la jachère. Comme dans la plupart des livres d'histoire, ce n'est pas exact !

La jachère n'est pas le repos de la terre ! ... c'est au contraire le moment où l'on travaille le plus la terre ! C'est vrai on y cultive plus, mais on tente par tous les moyens de lui redonner de la biomasse ! C'est pourquoi on va y faire paître les animaux pour récupérer leur déjections. On va labourer le champ pour mélanger ces déjections avec la terre.

Tout le moyen âge va être chamboulé par cette technique. La faux, la charrue et la charette sont le premier pas vers une agriculture technologique. Une technologie qui va mobiliser tellement de ressources que l'impôt sera inventé !

L'agriculture du néolithique à l'aide de la forêt était beaucoup plus rentable, les technologies du moyen-âge ne sont là que pour compenser la perte de la forêt.

Cette situation va durer jusqu'au début du 20ème siècle.

Agriculture de destruction massive

masque obligatoire_plus_clair.pngLe début du 20ème siècle est marqué par deux guerres mondiales. Lors de la première, c'est là que l'on a envoyé au front tous les paysans d'europe se faire massacrer et qu'on a envoyé leur femmes dans les usines.

La première guerre mondiale à vu la création du gaz moutarde pour tuer les ennemi. c'est aussi à cette époque que l'industrie a réussi à synthétiser l'amoniac.

A la fin de la guerre, il y avait des millions de paysans en moins et une industrie chimique qui tournait pour rien !

On a changé d'ennemi. Au lieu de se battre entre humains. On se bat contre le sol. On lui déverse dessus tous les pesticides créé pendant la guerre sous prétexte de tuer les insectes nuisibles ! Le reste de l'industrie chimique fabrique des engrais. Et l'industrie des chars fabrique des tracteurs.

Une nouvelle révolution agricole est en route. On commence la guerre chimique contre les sols.

Agriculture à base de pétrole

nain de jardin arrosoir.jpgIl ne faut pas oublier que toute notre agriculture actuelle est une grosse industrie à transformer du pétrole en plante comestible. (on l'espère que c'est commestible !)

En effet, dans ce type d'agriculture, on balance des pesticides pour tuer le sol (surtout les micro-organismes qui le compose), et comme le sol n'est plus capable de nourrir les plantes, on leur donne directement des engrais.

Engrais, qui sont à base de pétrole. Pourquoi est ce que les fruits et légumes sont beaux et gros ? Par ce qu'on les gaves de pétrole ! Tout le monde sait que les réserves de pétrole vont en diminuant, mais tout le monde trouve normal de baser notre alimentation sur le pétrole ! Ce n'est pas très durable tout ça !

.. et ce n'est pas très bon non plus. On fait tout pour avoir des plantes énormes. Mais elles sont malades. Ce n'est pas en faisant des cultures hors sol, où l'on nourrit les plantes avec uniquement 3 des 28 composants dont les plantes ont besoin pour se développer, que l'on va faire une alimentation saine !

L'agriculture actuelle vit sur les mêmes règles que la mode: Seule l'apparence compte !

La solution: remettre la forêt au coeur de l'agriculture

Forêt verte.jpgIl est temps de s'arrêter et de réfléchir à ce que l'on fait. Il est temps que tout le monde se renseigne sur ce qui est dans son assiette. L'agriculture actuelle court à sa perte !

Oui, c'est du catastrophisme. Mais la solution est là et facile à mettre en oeuvre.

La source de la fertilité c'est la forêt !

La forêt fait pousser des arbres de plusieurs dizaines de mètres de haut. Personne n'y met de l'engrais !

La forêt pousse toute seul, personne n'y met de pesticides pour lutter contre son sol !

La forêt est toujours fraiche et humide et personne ne l'arrose !

Le secret de la forêt, c'est son sol. C'est son humus toujours en formation à l'aide de nombreux champignons, bactéries, et insectes qui décomposent le bois qui tombe des arbres. La biomasse est toujours entièrement recyclée.

Il est donc temps pour l'agriculture de renouer avec la forêt, de réutiliser le bois comme fertilisant !

Le BRF: Bois Raméal Fragmenté

Il faut donc que les agriculteurs abandonnent tous les mythes de ces derniers millénaires:

insecte.jpg

  • Cultiver c'est facile. Nous ne sommes pas en guerre contre le sol. C'est notre principal allié !
  • Il faut arrêter de labourer. Retourner le sol détruit sa composition, tue les animaux qui l'aérent naturellement sans rien demander. Pourquoi se crever à labourer c'est si dure et si inutile !
  • Il faut arrêter de balancer des pesticides. ça tue les animaux qui rendent le sol vivant et font tout pour aider les plantes à pousser.
  • Les insectes ne s'attaquent qu'à des plantes malades comme tous les charognards. Il faut donc produire des plantes saines et non des plantes malades !
  • ça fait 6000 ans que l'homme se bat contre les mauvaises herbes par ce qu'il veut un sol à nu. ça fait 6000 ans que la nature tente d'expliquer qu'il ne faut jamais avoir un sol nu. Sinon il s'érode ! Il faut donc faire des cultures intercalaires, des cultures de plantes que l'on ne va pas forcément récolter, mais qui vont créer de la biomasse et qui seront des "mauvaises herbes" que l'on aura choisie ! Ainsi le sol ne sera jamais nu. Et tondre, c'est plus facile que labourer !
  • Pour remettre la forêt au milieu de l'agriculture on utilise le BRF, le Bois Raméal Fragmenté. Ce sont des copeaux de jeune bois dont on va recouvrir les champs pour permettre au sol de se reconstituer. Il faut que des champignons se forment sur ce bois pour le décomposer.
  • Les champignons sont les seuls être vivants à pouvoir faire de la rétention d'eau dans toutes leurs cellules. Ce sont donc les champions de la régulation d'eau. Avec une culture qui utilise du BRF et ses champignons, l'arrosage est grandement diminué !
  • Il faut replanter des haies, ça permet de cultiver directement sur place tout le bois dont on a besoin pour faire du BRF.

La solution est simple, économique, elle demande moins de travail, elle permet de diminuer sa dépendance à l'extérieur et elle fonctionne !

champ orge.jpg

Pour aller plus loin

Dans le film on voit Lydia et Claude Bourguignon qui se battent pour expliquer aux agriculteurs qu'ils ont tout intérêt à réformer leur techniques d'agriculture. Ils ont créé le LAMS, un laboratoire d'analyse des sols.

Solutions locales pour un désordre global n'est pas le premier film dans lequels ils apparaissent.

Voici un extrait du film Alerte à Babylone dans lequel on y voit Claude Bourguigon:

Voici deux vidéos d'une conférence très intéressantes de Claude Bourguignon:

Pour aller plus loin encore sur le sujet, des profs de l'université de Neuchâtel vienent de rééditer un livre à propos de la microbiologie des sols: Le sol vivant.

Couverturefenouil sauvage.jpg

Mettre en pratique

Après toutes ces bonnes paroles, pour une fois que des solutions sont proposées à tous les maux de la planète, il faut en profiter et les mettre en pratique.

C'est ce que je vais faire tout prochainement dans mon propre jardin. Après les récoltes de cet été, il faudra mettre une culture intercalaire. (de la luzerne par exemple) Comme c'est le début, il faudra mettre une culture qui apporte beaucoup d'azote pour pouvoir nourrir les champignons qui viendront décomposer le bois. Au bout de 2-3 ans l'humus sera à nouveau présent en masse et tout ira mieux.

On en reparles dans quelques temps...

jardin.jpg

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