Quelques pistes pour mettre en place concrètement une société décroissante
Après avoir assisté à quelques café décroissance, après avoir discuté de nombreuses fois avec de nombreuses personne de la décroissance, il y a de plus en plus un propos qui revient:
- Maintenant, je sais de quoi on parle, le système va mal, le monde va mal, mais que faire concrètement pour changer ça ? - Je crois que l'on a suffisamment fait de constats, il est temps de passer au concret, mais que proposez vous ?
Les attentes sont actuellement au concret. Que faire ? Quelle alternative proposez vous au système actuel ?
C'est une excellente question, à laquelle je n'ai pas de réponse toute faite. Mais j'ai quelques pistes. J'ai quelques projets concrets pour lesquels on peut se mobiliser pour mettre en place une société décroissante.
En bref
créer, amener, diffuser les idées de fond d'une nouvelle société
changer le système de création monétaire
offrir un revenu de base inconditionnel pour chaque personne
favoriser le partage, les biens communs, la gratuité
relocaliser notre production de nourriture
En développé
La décroissance est une philosophie
Certains pensent que militer pour la décroissance, c'est prendre les transports publics, recycler ses déchets, économiser l'eau, utiliser des ampoules économiques, devenir végétarien, porter des pull en laine pour ne pas avoir trop froid après avoir coupé le chauffage pour économiser de l'énergie, se fixer mille interdits pour raison écologique et culpabiliser dès que l'on transgresse un de ces interdits.....
La décroissance c'est ça pour certains. C'est en partie juste et en partie excessif. Un bout de chemin est fait. Mais j'ai l'impression que même si toute la population agissait de la sorte nous ne serions pas dans une société de la décroissance. J'ai l'impression que ce n'est qu'un moyen d'atténuer les effets, sans agir sur la cause.
Recycler ses déchets n'évite pas de créer des biens inutiles que l'on va jeter. Recycler ces déchets, c'est permettre au système de se prolonger de quelques années. Mais le système en change pas. Il faut agir plus au coeur des causes.
Dans ma compréhension, la décroissance, c'est finalement une philosophie. Une philosophie opposée à la philosophie dominante actuellement: la philosophie du capitalisme.
Selon ma définition personnelle, le capitalisme est la philosophie du profit, mais surtout du profit individuel. Le capitalisme segmente, divise, met en concurrence. Pour avoir le profit, il faut de la croissance.
L'idée d'une société de la décroissance, est l'idée d'un société qui n'est plus basée sur la croissance. C'est l'idée d'une société qui est consciente de ses limites.
Une société décroissante, est une société qui milite pour la qualité et non la quantité. Moins de biens, plus de liens. Une société décroissante, est une société qui rassemble plutôt que de diviser, qui collabore plutôt que de concurrencer, qui donne plutôt que de vendre.
Sur ce constat, la décroissance est une philosophie. Pour arriver à une société décroissante, il faut donc changer de philosophie.
Changer de philosophie, changer de mentalité n'est pas une choses aisée et concrète. Il faut lancer des idées, des débats, il faut faire murir ces idées, créer un climat propice à ces idées.
Il y a mille manières de faire et petit à petit, les idées sont là. Mais cela ne suffit pas pour changer toute une société.
Par exemple, le changement d'une société féodale à une société démocratique ne s'est pas faite d'un coup.
Il a fallu le siècle des lumières avec des penseurs, des philosophes, des encyclopédistes pour créé et imaginer une société nouvelle. Puis, ce sont des révolutions politiques, comme la création des USA et la révolution française qui on permit de mettre en place une société organisée autrement.
Pour mettre en place une société décroissante, (on pourrait dire une société adulte, un société qui a dépassé le stade de la croissance exponentielle), pour mettre en place une société nouvelle, il faut souvent des éléments déclencheurs.
Une révolution dans un bain de sang, n'est pas tellement souhaitable. Avec notre système démocratique il y a moyen de mettre en place des idées nouvelles en utilisant ce système. Il suffit juste de trouver l'élément déclencheur. Le projet qui va tout faire basculer.
Mon expérience en politique dans un législatif communal, m'a appris que finalement la politique, c'est surtout de l'administration. Actuellement, il y a très peu de choix et questions politiques qui occupent les politiciens.
Ce qui occupe les politiciens, c'est de créer un budget et de vérifier par des comptes que le budget a été tenu. Finalement les luttes politiques ne sont que des luttes pour répartir un montant d'argent dans des thèmes qui tiennent plus ou moins à coeur aux politiciens qui décident du budget.
D'année en année, le budget est toujours plus serré et finalement les politiciens de tous bord sont toujours d'accord sur les grandes lignes.
Finalement ce n'est pas la politique qui a le dernier mots. C'est le système monétaire. C'est la quantité d'argent à disposition.
Les questions politiques finissent toujours par se heurter à la question financière. Comment vas-ont fiancer ce projet ?
La tendance est donc trop souvent de ne faire passer que les idées qui en coûtent rien !
Quand on connait la manière dont est créé l'argent. On voit que finalement les banquiers ont plus d'influence que les politiciens sur les choix de sociétés.
Si l'on questionnait des personnes au hasard dans la rue.
- Qui sont les personnes qui décident de créer l'argent et de l'attribuer à un projet ou un autre ?
Je suis certain que bon nombre de personne répondront: les politiciens !
Mais ce n'est pas vrai. Les politiciens n'ont pas le pouvoir de créer l'argent. Seul les banquiers ont ce pouvoir. L'Etat ne crée pas d'argent (ou très très peu). L'Etat emprunte.
Ce sont donc les banquiers qui sont les personnes qui décident de créer l'argent et de l'attribuer à un projet qu'ils jugent intéressant. Ce sont les banquiers qui créent l'argent par le crédit bancaire.
Quels sont les critères de choix pour un bon projet ? Uniquement ceux qui correspondent à des intérêts de profit financier de la banque.
Notre démocratie ne contrôle pas grand chose.
Réformer le système monétaire est donc une piste pour réaliser une société décroissante. Une société dans laquelle le profit personnel d'une banque n'est pas le seul critère pour financer des projets.
Combattre frontalement le système monétaire n'est pas forcément facile. Mais par des chemins détournés on peut créer une économie qui n'utilise pas le système monétaire dominant.
Il est possible de créer des monnaies locales. Des monnaies émise par les gens qui l'utilisent.
Quand on récupère la force de la création monétaire. On est tout de suite plus riche. Il y a moyen de faire beaucoup de chose, il y a notamment moyen d'assurer pour chacun, un revenu de base inconditionnel.
C'est l'entrée dans une société où le travail est un choix. Le travail n'est pas nécessaire. C'est la fin de l'idéologie du travail. Contrairement aux slogans de certains partis de gauche, les gens ne veulent pas un travail. Les gens veulent un revenu.
Avec un revenu assuré. La compétition cesse d'elle même, la coopération et la collaboration se facilitent. Plus besoins de rentabiliser son travail. Il est possible de le partager sans crainte.
Les biens communs deviennent la règle, ils se développent. Il faut développer l'organisation du partage de biens physiques. Pourquoi est ce que nous devrions tous avoir un four à raclette alors que chacun ne l'utilise que 2 fois par années. Il y a moyen de créer des liens entre nous pour mieux se partager nos richesses matérielles. Moins de bien, plus de liens.
Surtout dans une société de l'information comme la notre, il y a de nombreux biens communs d'information qui trouverons enfin une manière d'être financés.
C'est une société de l'abondance immatérielle.
La production matérielle la plus importante sera toujours celle liée à notre propre alimentation.
Relocaliser notre production agricole est important.
Localiser et auto-organiser sont des concepts de bases.
Ici, j'ai présenté toutes ces idées dans une suite logique de cause à effet. Mais en fait, tout peut se faire dans n'importe quel ordre.
Le revenu de base a déjà été proposé dans plusieurs parlements à plusieurs niveaux. C'est probablement la plus grande révolution politique et culturelle qui est en marche.
Voici donc des pistes sur les points qui me semblent concrètement permettre d'arriver à une société décroissante. C'est encore très flou, il faut créer tout le détail et la marche à suivre, puis résoudre une montagne de problèmes. Mais ces pistes me semblent intéressantes.
Pour toute sorte des besoins plus ou moins importants, nous avons besoin besoin d'un système d'échange
Ce système d'échange est un système monétaire.
En étudiant le système monétaire actuel, on remarque que c'est celui-ci qui nous pousse dans une économie de croissance exponentielle. Créer l'argent par le crédit bancaire est une très mauvaise idée.
Il existe d'autres systèmes monétaires, (SEL, monnaie fondante) d'autres systèmes économiques.
Un système économique intéressant, c'est le revenu de base. Un revenu
en relocalisant et en humanisant l'économie on résout beaucoup de problèmes.
remplacer concurrence par coopération.
pour la gratuité et les biens communs
Tout ceci laisse du temps pour profiter de la vie
D'où vient l'argent ?
Dans notre société, il y a une chose que tout le monde connait mais que personne ne comprend vraiment.
Il s'agit de l'argent, et plus précisément du système monétaire. Si l'on va dans la rue et que l'on pose la question: qui crée l'argent ? à un panel de personne au hasard. On a de grande chance de tomber soit sur des gens qui ne savent pas. Soit sur des gens qui pensent que l'on utilise la planche à billet.
Faire tourner la planche à billet est effectivement une des sources de l'argent. Mais elle est très minime.
La plus grande partie de l'argent provient du crédit bancaire !
Lorsque vous allez à la banque pour demander un crédit. Le banquier vous crédite sur votre compte la somme demandée. Il crée cette somme d'argent rien que pour vous.
En fait, cet argent il ne vous le prête que si vous allez le ramener. Le banquier nous vous crée une somme d'argent que si vous avez un projet qui fera tourner l'économie. Ainsi le montant d'argent est sensé être équivalent au travail que vous allez fournir avec votre projet.
Le hic là dedans, c'est qu'en plus de devoir ramener l'argent que le banquier vous a créé, il y a un intéret sur ce prêt. Vous devez ramener plus d'argent que ce qui a été créé !
Souvent, c'est quelques pour-cent ça parait peu. Mais si l'on calcul bien, un intérêt à 3% double la somme en 24 ans. La plupart des maisons sont achetées par des prêts spéciaux que l'appelle des hypothèques. Les hypothèques ont des durées qui sont dans cet ordre de grandeur de plusieurs décennies pour les rembourser. Il n'est donc pas rare de voir des gens payer plusieurs fois leur maison !
Si l'on généralise ce système. Si l'on prend en considération que tout l'argent créé provient de crédits bancaires. Si l'on se dit que tout le monde doit ramener plus d'argent que ce qui a été créé. Alors on découvre que forcément ça n'est pas possible. Qu'il n'y a pas moyen de ramner plus d'argent que ce qui a été créé !!!
Le système de création monétaire ne fonctionne pas !
En connaissant ce principe, tout s'éclaircit dans mon esprit. Il est logique que toutes les collectivités publiques soit endettées. Vu que l'on à l'habitude de privatiser les bénéfices et collectiviser les dettes, c'est dans l'ordre des choses.
Quand on sait comment l'on crée la monnaie, on comprend aussi pourquoi une crise économique arrive quand on déclare des actifs toxiques. Lorsque l'on décrêt que de l'argent n'en est pas vraiment. On le supprime. Tout de suite, il vient à manquer de l'argent pour assurer les échanges économiques qui était monnaie courrante encore le jour d'avant.
La solution pour résoudre une telle crise est de créer de l'argent. Mais le système de création est tellement mal foutu que l'on ne maitrise que peu de chose.
Il faut réformer notre système bancaire. Notre système de création monétaire.
Pourquoi un Etat devrait-il emprunter de la monnaie à une banque privée ? Pourquoi ne pourrait-il pas créer sa propre monnaie ?
Pourquoi laisser les seuls banquiers décider de quels sont les projets qui mérites d'être financés ?
Les banquiers financent systématiquement ce qui va leur rapporter. Mais sans aucune considération écologique. Si vous voulez financer un objet intuile et qu'il rapportera de l'argent. C'est bon, vous avez le financement. Grâce à celui-ci vous aller tranformer des ressources naturelles en déchêt. Cette opération va rapporter de l'argent. Tout le monde est content. Mais on aura perdu un capital en ressource naturel qui semble compter pour beurre !
En instaurant un vote démocratique sur les projets que la communauté est prête à financer, il y a certainement moyen de faire mieux que le seul avis du banquier !
Vraie monnaie, fausse monnaie
Nous avons vu ci-dessus que la crise est surtout une crise de confiance. La crise est survenue au moment où des gens ont commencé à se dire qu'il y a de la vraie monnaie qui représente une valeur, et il y a de la fausse monnaie qui repose sur des crédits pourris et donc ne vaut rien. Ainsi cette fausse monnaie est sommée de disparaitre !
Pour ceux qui pense qu'il y a une différence entre une vraie et une fausse monnaie, je vais raconter une petite histoire:
Une voyageuse fait une réservation dans un hôtel. L'hôtelier lui demande une caution de 100.- elle lui donne. L'hôtelier se dit: - Chouette, je vais pouvoir payer le boulanger de ce matin. Le boulanger une fois payé se dit: - Chouette, je vais pouvoir payer le garagiste, le garagiste se dit: - Chouette, je vais pouvoir payer le fleuriste... et on fait le tour du village ainsi jusqu'au moment où le dentiste ayant reçu le billet de 100.- se dit: - Je vais aller payer ma dette chez l'hôtelier.
L'hôtelier reçoit dont en retour le même billet de 100.- qu'il avait donné au boulanger en début de matinée.
Et revoilà la voyageuse, qui annonce à l'hôtelier que finalement elle n'a pas besoin de la chambre, elle continue son chemin. Donc elle exige que l'hôtelier lui rende sa caution. Ce qu'il fait. C'est alors que la voyageuse sort un briquet et brûle le billet de 100.- ! L'hôtelier s'exclame, mais la voyageuse lui dit que ce n'est pas grave: - C'était un faux !!!
Cette histoire montre que l'argent n'est qu'un vecteur d'échange économique. En soi, il n'y a pas de différence entre du vrai ou du faux argent. Il a fait le même boulot. Il a contribué à promouvoir un système d'échange. La seule chose qui compte c'est d'avoir une quantité d'argent suffisante pour assurer les échanges économiques dont on a besoin.
Si l'on veut pouvoir ajuster la quantité de monnaie en circulation avec le volume d'échange il faut pouvoir contrôler le moyen de créer de l'argent. Avec le crédit bancaire, ce n'est pas le cas !
Cette monnaie est appelée fondante, car elle perd de sa valeur périodiquement (p. ex: 1% par mois)
La capitalisation d'argent crée une raréfaction de la masse monétaire. L'idée de la monnaie fondante est de taxer la capitalisation. Si la monnaie circule l'économie se porte bien.
Le système utilisé à Wörgl en Autriche en 1932-33 proposait des billets avec des timbres à coller dessus. Un timbre par mois. Pour utiliser un billet, il faut qu'il ait le timbre. Pour ne pas payer les timbres les gens sont incités à utiliser leur billets le plus vite possible.
Ce système a très bien fonctionné suscitant l'intérêt de nombreuse autres communautés autrichiennes. Cependant la banque nationale y a vu une atteinte à son monopole régalien. L'expérience a donc été stoppée par le gouvernement malgré le succès flagrant de l'expérience!
Pour compenser la perte de valeur périodique de la monnaie. L'Etat crée la monnaie manquante. (vend des timbres à coller sur les billets) Ce qui lui permet de financer les infrastructures publiques.
Donc finalement l'Etat n'a plus besoin de prélever d'impôt!
La naissance du dollar US
Lors de la naissance des USA, des monnaies complémentaires ont été utilisées à plusieurs reprises.
En 1750 Benjamin Franklin raconte que la Nouvelle-Angleterre a résolu ses problèmes économique en abandonnant la monnaie anglaise et en créant une nouvelle monnaie sans intérêt appelée Colonial scrip.
Cette monnaie a été supprimée par le parlement anglais en 1763 provoquant la colère des colons. C'est une des causes de la révolution de 1776.
En 1862, Abraham Lincoln, alors président des Etats du Nord en plein guerre de sésession avait besoin de beaucoup d'argent pour financer l'armement. Les banquiers lui proposaient des taux usuriers. Lincoln a donc créé ce qui est devenu le dollar. (On surnommait cette monnaie les greenback à cause de leur dos vert.)
Cette liberté de création monétaire a beaucoup irrité les banquiers. Les banquiers ont repris leurs droit après l'assassinat de Lincoln en 1865.
En 1913, le congrès des USA créa la réserve fédérale, une banque privée, et lui confia son pouvoir de création monétaire. C'est le système qui est toujours en vigueur actuellement.
Cependent Lietaer milite également pour une multiplication des monnaies complémentaires locales.
Le but est de créer des monnaies qui soit liée à une communauté locale pour son propre bénéfice. C'est souvent ce principe que l'on applique dans les SEL. Les systèmes d'échange locaux.
Dans l'égypte antique, on utilisait une monnaie basée sur le grain. Une monaie quie se dévaluait dans le temps comme le grain stocké trop longtemps pourrissait. Ainsi les gens n'ont pas investi dans la monnaie, mais dans ce qui est durable. Dans les infrastructures.
C'est lors de la colonisation de l'égypte par l'empire romain et sa monnaie avec intéret que le système de du grain égyptien a été supprimé. C'est depuis là que l'égypte a perdu sa grandeur.
On retrouve le même principe au moyen âge, entre le 10ème et le 13ème siècles. Il y a de nombreux seigneurs et de nombreuses monnaies qui se dévaluent par des rappels périodiques et réémissions. Les gens ont donc investi dans ce qui est durable. Dans les cathédrales !
D'une manière générale le but d'une monnaie est d'assurer un échange. On doit limiter la capitalisation. Une monnaie doit être abondante et circuler.
Le fait d'avoir un grand nombre de monnaie permet d'utiliser en alternative une monnaie abondante quand une monnaie se raréfie.
Il faut que ce soit la communauté concernée par une monnaie qui décide de ce pour quoi elle va augmenter sa masse monétaire. De ce qu'elle a envie de financer en créant un peu plus de monnaie.
Voici de quoi aller plus loin dans les monnaies complémentaires:
Notre société est basée sur la valeur du travail. Si vous ne travaillez pas vous êtes rien! Tous les parti de gauche se battent pour plus d'emplois, il nous faut des emplois !
Or, tout le travail qui a été fait ces 100 dernières années, c'est remplacer les travailleurs humains par des machines.
Il faudrait savoir ce que l'on veut ?
Il n'y a maintenant plus assez de travail pour tout le monde. Pourquoi ne pas militer pour le chômage pour tous ?
Ce que veulent les gens, ce n'est pas un travail. C'est un revenu !
Dans notre société actuelle, on est obligé d'avoir une revenu pour vivre. Donc tout le monde a un revenu. Mais il n'est pas toujours de même nature.
Une étude a été faite en Allemagne sur la provenance des revenus. Sur 10 personnes représentatives de la population:
4 travaillent pour avoir un revenu.
3, surtout les jeunes, ont un revenu par leur famille.
2 vivent de leur retraite ou de leurs rentes.
1 bénéficie d'un revenu de l'assurance chomage ou de l'aide sociale.
Ainsi, seul 41% de la population allemande travaille pour avoir un revenu ! (source faz.net)
Donc c'est une idée fausse de ce dire que c'est le travail qui fourni un revenu !
Sur ce constat, l'idée du revenu de base fait son chemin. Cette idée est aussi connue sous le nom d'allocation universelle, ou de revenu de vie.
L'idée est de proposer un revenu de base inconditionnel pour chaque personne. Ainsi la personne peut réellement choisir de travailler ou pas. Ce système permet de financer de nombreuses activités bénévoles ou sociales comme l'éducation des enfants.
Entre autres, ça résout le problème de financement d'activités comme le développement de logiciels libres ou de contribution à du contenu d'information comme écrire des pages wikipedia. Ce système permet de financer tout ce qui est des biens communs. Vu qu'il n'y a plus besoin de rentabiliser son travail, le fruit de son travail peut être offert à la communauté.
Pour bien comprendre cette idée, je recommande de regarde le film Le revenu de base fait par le bâlois Daniel Häni et le cinéaste allemand Enno Schmidt.
Le mérite du film de Daniel Häni et Enno Schmidt, est de proposer une manière de financer ce revenu en remplaçant l'impôt sur le revenu par une taxe sur la consommation. Ça à l'air de tenir debout.
En tout cas c'est une révolution sociale. Le fait de pouvoir choisir dans quoi l'on veut réellement s'engager et ne pas être obligé a accepter tout et n'importe quoi comme travail pour des prétextes alimentaires change radicalement la façon d'organiser la société et ce pour quoi une société toute entière milite.
La fin d'un système économique basé sur le travail
La première version de ce texte a été écrite en octobre 2010. Une année, plus tard, je remarque que le système économique capitaliste basé sur la croissance et le travail est vraiment en bout de course. Il ne fonctionne plus.
On peut résumer l'année 2011 par ces événements:
le printemps arabe
l'été européen
l'automne New-Yorkais
... et l'hiver n'a pas encore commencé au moment où j'écris ces mots.
Le printemps arabe est vu comme la chute de plusieurs dictateurs dans des pays arabes. De nombreuses causes sont avancées pour expliquer l'origine de ces printemps.
Une cause dont on parle trop peu à mon avis, est le fait que les gens qui se sont révolté, ce sont surtout des jeunes qui n'arrivent pas s'insérer dans le système économique. Vu qu'ils ne sont pas intégrés, ils n'ont rien à perdre. Il peuvent prendre le risque d'une révolution.
Pourquoi, il ne sont pas intégrés ? Car il n'ont pas de travail. Ce sont souvent des gens qui sont bien formés. Mais qui finissent par devoir survivre en arnaquant des touristes où en vivant de vente de fruits dans la rue.
Quand la proportion de gens mis en marge du système économique devient la majorité de la population (dans les tranches d'âge jeunes), il suffit d'un incident pour mettre le feux aux poudres.
Après les printemps arabe, c'est pour les mêmes raisons, que les indignés ont créé des campements à Madrid, puis dans plusieurs villes europénnes.
En europe aussi, est surtout en europe du sud, les jeunes en grande partie au chômage et n'ont que peu de perspective de pouvoir être intégré à la société par le travail.
Puis, en septembre, on voit le même type de campement d'indignés se reproduire avec le mouvement Occupy Wall Street.
Et oui, finalement, il y a les mêmes problèmes dans les pays de l'afrique du nord qu'en plein coeur de New York.
Un récent reportage sur arte, montrait qu'il y a 20% des habitants de New-York qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, et le tiers de ces gens ont moins de 18 ans !
Un quart des jeunes universitaires ne trouvent pas d'emploi à la fin de leur étude. Même avec d'excellent diplôme. Ainsi, certain ne se lancent même pas dans des études qu'ils risqueraient de ne jamais pouvoir rembourser !
On voit ainsi que le système économique basé sur le travail n'est pas capable d'intégrer une partie grandissante de la population. Ainsi, il n'est pas étonnant de voir des mouvements révolutionnaire un peu partout.
Le problème souvent évoqué, est que ces indignés n'ont pas de souhait, de programme, d'alternative à proposer au système actuel.
Pourtant il existe bien des choses que l'on peut faire. La première chose qui me vient à l'esprit est l'instauration d'un revenu de base inconditionnel. Ainsi, le travail n'est plus nécessaire à l'intégration dans une société.
Le travail n'as pas toujours été une valeur telle qu'on la connait actuellement:
La gratuité et les bien communs
Mettre en place un revenu de base permet de favoriser une culture de gratuité et de bien commun. Ces valeurs sont en voies de disparition dans un système capitaliste qui favorise le profit personnel.
Les biens communs sont profitables à tous. Il y a là derrière l'idée de coopération, de collaboration. C'est une culture opposée à l'individualisme du capitalisme.
L'humain est un animal social. Il aime les liens avec les autres et la gratuité. Le capitalisme force les gens à mettre des barrières. Avec ma famille, c'est gratuit, avec les autres je fais payer.
Une société décroissante a pour but d'économiser les ressources, elle va donc favoriser le partage. La gratuité et les biens communs sont donc mis en avant dans une société décroissante.
On peut imaginer un système qui rende gratuit les usages et fasse payer cher les mésusages.
Ainsi, on peut fournir gratuitement la quantité d'eau nécessaire à une personne pour vivre (en suisse une personne consomme 160l d'eau par jour), et faire payer progressivement toujours plus cher ce qui semble devenir un luxe.
Ainsi une personne qui utilise de l'eau pour boire, pourra couvrir ses besoins gratuitement. Mais une personne qui veut remplir sa piscine payera cher son eau.
Le choix de la limite entre usage et mésusage se discute et se vote démocratiquement. C'est une forme de démocratie directe qui peu motivier les gens que la politique rebute à venir donner leur avis.
Système économique alternatifs
Il est temps d'ouvrir les esprits. De démolire la pensée TINA, (There Is No Alternative), ce mode de pensée qui nous fait croire qu'il n'y a pas d'autre système économique que celui que l'on utilise. Les plans d'austérités dont on parles dans les médias ne sont pas des solutions. Ce n'est qu'une bombe sociales que l'on est en train d'amorcer.... et qui va exploser si l'on continue ainsi.
Il existe plein d'autres systèmes économiques ! Il suffit d'ouvrir les yeux et d'avoir un peu d'imagination.
En bref, la consommation collaborative est basée sur le slogan: moins de bien, plus de liens !
L'idée est de ne plus échanger des objets, mais des droits d'usage sur des objets ou des services.
Ainsi, on réduit l'empreinte écologique en n'ayant plus un système économique basée sur la transformation de ressources naturelles utilisables en déchets inutilisables. Et ceci en favorisant l'individualisme au travers de la pub, afin de de faire consommer le plus possible.
L'idée de la consommation collaborative, c'est le partage, et donc la création de liens sociaux forts.
Ce site fourni un outil pour partager les objets que l'on utilise rarement. Ceci aidé par une monnaie locale pour faciliter les transaction entre des gens qui ne se connaiteraient pas bien.
Pour concrétiser un changement de société. Il faut déjà se rendre compte que nous pouvons favoriser les bonnes initiatives qui sont déjà là et ne plus rentrer dans le jeu du système qui nous déplait.
Un moyen d'agir sur les banques:
Changer votre banque ou changer de banque.
La banque est le coeur du système économique. Ce sont les banquiers, par les prêts qu'il font, qui décident quels sont les projets qui méritent d'être financé ou non.
Pour démocratiser ce système, un moyen efficace est de faire pression sur ça banque pour mettre des critères étiques et non seulement financiers au choix des projets à financer.
De plus, pour gérer la circulation de toutes ces voitures, c'est littéralement une forêt de panneaux de signalisation qui sont venus envahir les rues. C'est là aussi que l'on voit une grande différence par rapport aux photos d'il y a 100 ans.
Place occupée par 60 personnes suivant le moyen de transport. Selon le concours de Aza Raskin
Quelle est le meilleur moyen de transport urbain ?
Beaucoup de gens se plaignent des embouteillages et aimeraient que l'on multiplie le nombre de voies de circulation pour mettre plus de voitures.
C'est un point de vue. Mais il existe une autre manière de faire: augmenter la densité.
Une voiture c'est énorme et c'est bien trop souvent utilisé que par une seule personne à la fois.
Le poster ci-à-côté montre la même rue occupée par le même nombre de personne (60) mais avec des moyens de transports différents. La voiture, le bus et le vélo.
Il me semble que l'image parle d'elle même. Comment faire pour limiter les embouteillages ?
Pour les plus grandes distances, en cas de mauvais temps (de la neige), ou si le vélo ou la trottinette n'est pas possible. Il faut utiliser les transports publics.
Les transports publics
D'ailleurs, en matière de transports publics, je pense qu'il y a de quoi faire pour les améliorer. Notamment rendre les transports publics gratuits.
En effet, je pense que c'est tout à fait possible et même que pour les transports publics neuchâtelois nous sommes à la limite que ça coûte plus cher de faire des transports publics payants que de les faire gratuits !
Enfin, parfois, en effet, la voiture est un moyen de transport qui peut se justifier. (pour aller dans un endroits perdu loins des transports publics, pour transporter de lourdes ou volumineuses charges, pour voyager à des heures indues...)
Si le besoin d'une voiture se fait sentir, le mieux est de recourir au car sharing. En suisse, nous avons la chance d'avoir la société mobility. Qui permet de faire du car sharing très facilement et efficacement avec 2250 voitures réparties sur 1150 emplacements.
L'avenir est certainement aux abonnements de mobilité. L'ère de la voiture individuelle touche à sa fin. On achètera un abonnement mobilité qui inclu plusieurs moyens de transports selon les besoins du moment.
La voiture a modelé l'urbanisme
Lorsque l'on veut se passer de l'utilisation d'une voiture, bien souvent ce n'est pas facile. Une grande part de l'urbanisme de ces dernières décennies a été modelées sur le fait que les gens se déplacent en voiture. Les petits commerces de villages ont été remplacés par des grands centres commerciaux dans les zones industrielles en périphérie des villes, souvent loins des transports publics.
Los Angeles vue des hauteurs. On peut remarquer plusieurs quartiers d'affaires symbolisés par la présence d'immeubles et de gratte-ciel, en plus du véritable centre historique, ce qui caractérise bien l'absence de véritable centre-ville à Los Angeles.
En europe, où les villes et villages sont très anciens, bien avant l'ère de la voiture, les localités ont un centre. Le développement des localités s'est fait en plusieurs siècles depuis un centre historique jusque vers l'extérieur.
Dans un pays comme les USA, où les localités sont plus récentes qu'en europe et où la culture de la voiture est plus présente, on remarque une autre forme d'urbanisme. Bien souvent les villes n'ont pas de centre.
Pour aller plus loin dans la compréhension de ce que change la voiture dans l'urbanisme, je ne peux que conseiller de lire cette petite brochure très intéressante:
Les travaux de Ivan Illitch montre également que la voiture la construction de route dans des endroits reculé les a rendu accessible, mais surtout les a vidé. Dans les vallées montagneuses, il n'y a plus rien, plus un magasin, plus un médecin, plus une école. L'argument est toujours, avec la route, plus besoin de tout avoir sur place !
La voiture isole
La voiture est toujours une extension du domicile de son ou sa propriétaire. Le propriétaire d'une voiture a toujours l'impression qu'on va entrer dans son intimité dès qu'on s'approche trop de son véhicule!
La voiture est le seul endroit où l'on peut écouter la musique que l'on veut à fond sans déranger les voisins. La voiture est bientôt le dernier refuge de liberté pour les fumeurs invétérés !
Tous ces facteurs ont pour conséquence que la route devient une longue chaine de gens enfermés dans leur bulle-domicile-dernier-refuge-de-liberté-où-faut-pas-me-faire-chier. Au moindre petit incident, à la moindre petit contrariété il n'est pas rare de voir les conducteurs de voiture s'énerver.
- tut-tut.. vas-y avance... conducteur du dimanche... - rraaaaaaa... encore une femme au volant... - chi** l'autre abrutis qui n'avance pas avec son tracteur... - bam... la vieille qui traverse... plus vite mémé... Pourquoi ces retraités qui ont toute la journée de libre se baladent toujours aux heures de pointes !!!
Bref... voilà quelques exemples qui montrent que l'usage de la voiture peut vite rendre agressif !
La sédentarité
Dans notre belle société automatisée où tous nos esclaves machines font tout à notre place, notre corps ne sert bientôt plus à rien. Notre corps est un vestige du temps où il fallait courir quelques heures derrière son steak avant de pouvoir le manger.
De nos jours, l'effort physique est de plus en plus rare. Surtout pour les gens qui ont un métier autant difficile que le mien, où l'effort physique du métier consiste à déplacer les doigts de quelques centimètres pour pianoter sur un clavier d'ordinateur.
Ceci, c'est quand après un quart d'heure de cogitation, les méandres de mon cerveau ont trouvé un superbe algorithme de 2 ligne à écrire !
On appelle cette nouvelle maladie des temps modernes, la sédentarité.
Oui, en effet, c'est de plus en plus considéré comme une maladie. Il semble que notre corps interprète ce refus de bouger comme une envie de se laisser mourir !
La sédentarité, c'est donc mourir à petit feu !
Pour remédier à cette maladie. Il suffit de faire fonctionner son corps. D'après les savants calculs de certains grands penseurs, il suffit de faire 30 minutes par jour de léger effort (juste de quoi transpirer légèrement) pour se prémunir contre cette terrifiante maladie qui va décimer les humains du 21ème siècle.
Ce remède miracle parait facile. Mais statistiquement, il semble que peu de gens mettent en pratique ce principe.
un tiers de la population ne fait jamais d'effort physique
un tiers de la population fait un peu d'effort physique, mais moins que 30 minutes.
un tiers de la population bouge suffisamment pour ne pas être frappé de sédentarité
Cette affirmation peut surprendre. Elle est difficilement quantifiable, mais elle doit s'approcher de la vérité !
En effet, dans son livre Energie et Equité, Ivan Illitch nous fait remarquer qu'une voiture ça coûte cher, que d'entretenir une voiture ça coûte cher aussi.
Comment gagner tout cet argent pour payer sa voiture ? Il faut travailler. Travailler ça prend du temps.
Si l'on compare le temps de faire un trajet à pied avec le temps qu'il faut pour faire le même trajet en voiture plus le temps qu'il faut travailler pour payer la voiture, dans bien des cas, se déplacer à pied est plus rapide !
Dans ces calculs Ivan Illitch arrive à une vitesse en voiture qui est de l'ordre de 6km/h !
"L’Américain type consacre plus de mille cinq cents heures par an (soit trente heures par semaine, ou encore quatre heures par jour, dimanche compris) à sa voiture : cela comprend les heures qu’il passe derrière le volant, en marche ou à l’arrêt ; les heures de travail nécessaires pour la payer et pour payer l’essence, les pneus, les péages, l’assurance, les contraventions et impôts... A cet Américain, il faut donc mille cinq cents heures pour faire (dans l’année) 10 000 km. Six km lui prennent une heure. Dans les pays privés d’industrie des transports, les gens se déplacent à exactement cette même vitesse en allant à pied, avec l’avantage supplémentaire qu’ils peuvent aller n’importe où et pas seulement le long des routes asphaltées.”
Selon les calculs de mobility, rouler 10'000km / année coûte CHF 9'820.- (y compris les assurances, frais de place de parc etc..) Ceci sans compter le prix de l'acquisition de la voiture et le coût des infrastructures routières qui sont financées par l'impôt.
Le problème de la voiture, est celui déjà évoqué ci-dessus:
En ayant remodelé complètement l'urbanisme et la société, il n'est que difficilement possible de se passer d'un moyen de transport qui est instantanément très rapide, même si il faut pour cela travailler quelques mois dans l'année pour se le payer.
On en arrive au paradoxe qu'il faut travailler pour avoir une voiture, il faut avoir une voiture pour aller travailler !
Le système s'auto-entretient ! Notre société est esclave de la voiture !
Pour faire marche arrière, il faut tenter de garder des structures qui sont accessibles tout de même dans un temps raisonnable pour s'adapter aux exigences actuelle, tout en n'utilisant que la force musculaire humaine.
Le vélo est le moyen de transport tout désigné !
Le vélo, le moyen de transport de l'avenir
Le vélo est une invention très efficace. Avec une technologie simple, on arrive multiplier par 3 la vitesse de déplacement d'un humain tout en utilisant uniquement sa force musculaire.
Le vélo est la machine qui a le meilleur rendement dans les "machine" qui transforment l'énergie issue de la nourriture en énergie mécanique. Ceci juste devant le martinet et le saumon !
Avec un vélo couché, il est encore possible d'améliorer le rendement du véhicule.
Ces dernières années, il y a de plus en plus de types de vélos qui sont apparus. Il y a des vélos adaptés à toute les situations. Du vélo droit normal, au vélo couché en passant par le vélo poussette, le vélo pliable et le vélo électrique.
Il commence à apparaitre également quelques véhicules carrosé qui sont conçu sur une base de vélo et destiné à être une nouveau genre de véhicule.
Il y a notamment la Magic Turtle, sorte de triporteur propulsé par la force musculaire assistée d'un moteur électrique dont les accus sont rechargé au solaire.
Le même principe est appliqué à la Twike, qui est un véhicule hybride force musculaire, moteur électrique.
Le principe du vélo assisté électriquement est un excellent moyen de faire venir les gens au vélo. C'est une sorte de cheval de Troie. Cependant, les accus sont fait principalement de lithium et le lithium, bien qu'était un composant qui n'est pas trop rare sur cette planète, il est tout de même difficile à extraire de manière industrielle.
Avec la tendance au tout électrique, ces prochaines années, c'est le salar de uyuni en Bolivie qui va être totalement saccagé pour extraire le lithium nécessaire à la fabrication des accus de nos, ordinateurs, de nos vélos électrique et de nos voitures électriques!
Ceci sans compter, que qu'il faudra bien charger les accus. Très bien si on arrive à le faire via des panneaux solaires. Mais vraissemblablement les sources d'énergies les plus courante ces prochaines années seront le nucléaire et si l'on interdit le nucléaire, le charbon!