Penser global agir local, la consommation collaborative comme système économique

vieille-tv.pngDepuis que j'ai fait une petite visite à la déchetterie, (que l'on peut voir dans l'émission passerelles sur canal alpha...) j'ai vu la réalité de l'ampleur des dégâts de notre société de consommation.

Ce que j'ai appris dans cette déchetterie m'a beaucoup marqué. Par exemple, le fait que le nombre de télévisions amenées à la déchetterie en 2010 a triplé juste par ce que la publicité nous disait que la coupe du monde de foot était l'occasion rêvée pour change son téléviseur cathodique en téléviseur à écran plat !

On jette ainsi de nombreux appareils qui fonctionnent encore.

S'adapter à la société ou adapter la société à soi-même ?

J'ai beaucoup de peine à me convaincre que le but de mon existence doit être de consommer pour être heureux !

.. de transformer le plus vite possible des ressources naturelles utilisables en déchets inutilisables.

Etant conscient de cette réalité, j'ai plusieurs options:

  • Je peux me morfondre dans mon coin en me disant que je ne suis qu'un marginal inadapté à la société dans laquelle je vis.
  • Je peux me dire que c'est moche, mais que c'est le système qui veut ça. Que finalement je n'en suis pas totalement responsable. Je ferme les yeux et tout continue.
  • Je peux agir pour changer cette situation.

yves_guillou_brain.pngComme je tente parfois de me culturer un peu le cerveau. J'ai eu l'occasion d'entendre et de retenir quelque jolies phrases de grands penseurs.

Jiddu Krishnamurti disait: Ce n’est pas un gage de bonne santé que d’être bien intégré dans une société profondément malade.

J'en conclu, que même si je suis un marginal dans cette société. Ce n'est pas une mauvaise chose !

Un compatriote de Krishnamurti, un certain Gandhi disait:
Sois le changement que tu veux voir dans le monde.

Ainsi, j'ai décidé que le fonctionnement de notre société de consommation ne me convient pas, et qu'il faut que ça change !

recyclage.png

Donc que faire ?

Augmenter la durée de vie des objets est une solution qui me parait intéressante.

Le plus simple pour commencer, c'est de se dire qu'il ne faut pas que tout ces téléviseurs en bon état et autres objets ne finissent bêtement à la déchetterie par ce que l'on ne sais pas où les mettre ailleurs.

On doit bien trouver un moyen simple pour mettre en relation des gens qui veulent se séparer d'objets, avec des gens qui veulent en acquérir pour pas cher ?

idee.pngC'est là que tout s'éclaircit dans mon esprit !

(réplique  du film Oscar avec Louis de Funès)

Il existe déjà un moyen populaire d'augmenter la durée de vie des objets en leur offrant une nouvelle vie ailleurs. C'est ce que proposent les sites de vente aux enchères comme ricardo.ch !

Ricardo, tout comme e-bay sont de véritables cavernes d'Ali-baba où l'on trouve tout ce qui n'est plus dans le commerce. La distribution est totalement repensée par rapport à un circuit économique classique. On utilise une économie entre particuliers.

En creusant un peu plus, je découvre, ou redécouvre que cette idée d'un système économique direct entre particuliers est en fait une tendance déjà bien présente, et grandissante.

Pour continuer dans mon jeu de citation, je dirai que l'on entend bien le fracas de l'arbre qui tombe, mais pas le murmure de la forêt qui pousse !

On parle souvent de notre société de consommation et de tous les problèmes climatiques qu'elle provoque, mais rarement du système qui émergera sur les cendres de cette société.

Cooperation_by_Merlin2525.pngEn fouillant l'idée,  j'ai découvert toute une nouvelle forme de système économique qui émerge. Ce système économique change de valeurs fondamentales.

Il n'est plus strictement un système capitaliste basé sur les valeurs d'individualisme et de concurrence. Le système responsable de la société de consommation qui nous fait consommer, individuellement, plus et plus souvent que son voisin, juste pour le rendre jaloux !

Ce nouveau système économique remet au goût du jour des valeurs de partage, de collaboration et de coopération.

Pour bien montrer que c'est une phase de transition entre deux systèmes, pour prendre un peu des valeurs de l'ancien monde et un peu des valeurs du nouveau, c'est sous le terme de consommation collaborative que l'on découvre ce nouveau système économique.

La consommation collaborative est déjà partout

Rfc1394_Blue_Sofa.pngEntrons dans le vif du sujet par des exemples. Si j'ai prévu un petit voyage à l'autre bout du monde, il est toujours plus sympa de loger chez l'habitant que dans une chambre d'hôtel froide et impersonnelle.

Il est possible depuis longtemps de s'inviter pour une nuit sur le canapé de quelqu'un... C'est ce que l'on appelle le couchsurfing. De nombreuses personnes s'organisent ainsi grâce au site web couchsurfing.org pour trouver ou offrir un hébergement.

Pour les gens qui n'ont pas trop envie de dormir sur un lit de fortune, mais qui veulent un meilleur confort.. (et donc aussi risquer de payer), il y a le site airbnb.com qui permet de trouver des locations pas chères, à la nuit, aux 4 coins du monde.

Voilà, on a de quoi se loger. Maintenant, il faut trouver de quoi se nourrir.

casserole.pngVoici donc le concept du site super-marmite.com qui propose de partager des repas. Il y a des gens qui proposent un repas chez eux et d'autres qui viennent manger. Puis, on partage les frais et tout le monde est gagnant et content.

Pour préparer à manger, il est utile d'avoir à disposition des ingrédients! La distribution de nourriture s'organise aussi de manière collaborative.

aubergine.pnglaruchequiditoui.fr est un concept qui propose de grouper des consommateurs et des producteurs de nourriture (bref des agriculteurs), d'une même région pour organiser une nouvelle forme, plus directe de distribution alimentaire. On est dans ce que l'on appelle, l'agriculture contractuelle de proximité.

Toujours dans la nourriture, on a le site lepotiron.fr (malheureusement disponible uniquement en France), qui propose aux particuliers de redistribuer les surplus de leur propre jardin.

En Suisse, il y a jarditroc.ch, une association genevoise qui a pour but de faire un troc de plantes de son jardin. Le troc aura lieu cette année le 16 avril 2011.

wedding-shoes.pngPour en revenir à la manière de donner une seconde vie à nos objets, j'observe, de plus en plus souvent, sur Facebook des amies qui revendent leur habits à leur amies. Une simple photo du vêtement concerné est envoyée, puis c'est tout un marchandage digne des souks de Fès, qui s'établit dans les commentaires en dessous.

wedding-suit.pngParfois l'idée prend de l'ampleur et il y a carrément des comptes Facebook qui sont dédiés au vide dressing.
(Neuchâtel, Yverdon, Lausanne)

La force de cette idée réside dans le fait que c'est dans son réseau d'ami que l'on revend ses objets. Ainsi la confiance est maximale et comme les amis sont des gens que l'on voit régulièrement en chair et en os, il est facile de faire l'échange. Pas besoin de local de stockage.

En dehors des habits, pour les objets en général, le site goodscommons.org permet de donner une seconde vie à ses objets. A mon avis, il y a encore trop peu de solutions pour les objets. J'ai quelques idées à ce propos que j'aimerai bien creuser.

voiture_verte.pngPour se déplacer, il existe aussi de nombreux systèmes basés sur la consommation collaborative. Il y a le système bien connu en suisse qu'est mobility.ch

Mobility est une coopérative possédant tous ses véhicules, ses coopérateurs et usagers empruntent le véhicule qu'ils ont besoin au moment où il en ont besoin.

Rfc1394_Vehicles_-_Silhouette.pngIl existe d'autres manières de partager des véhicules, par exemple, le site français livop.fr permet de partager des véhicules entre particuliers déjà propriétaires de voiture. Ainsi il peuvent partager leur véhicule pendant qu'il ne l'utilise pas. (en moyenne 90% du temps ! ... il y a du potentiel !)

Si l'on ne veut pas partager toute sa voiture, il y a moyen de juste partager une place dans voiture, pour un trajet, c'est ce que l'on fait avec le covoiturage qui s'organise autour du site: e-covoiturage.ch

Comme je l'ai déjà exprimé dernièrement sur ce blog, à mon avis, l'avenir de la mobilité va passer par des abonnements à des pack mobilité dans lesquels chaque abonné peut utiliser le moyen de transport le plus adapté du moment:

De la possibilité d'utiliser les transports publics, et/ou différentes sortes de véhicules, du vélo au véhicule utilitaire en passant par la petite voiture électrique et la grosse voiture familiale.

Ensuite, si l'on a envie de partager, mais que l'on ne sait pas trop quoi partager, sur le site easyswap.org il y a possibilité d'échanger des services ou des objets entre personnes de suisse romande et France voisine.

Le petit dernier arrivé dans le domaine des locations entre praticulier est tryngo.com/fr

Penser global, agir local

penser global agir local.jpgLe point commun de tous ces services est de concrétiser le slogan: penser global, agir local. On conçoit un site web qui est globalement accessible et qui permet de s'organiser de manière locale. Plusieurs communauté peuvent utiliser le même outils en parallèle.

C'est souvent une manière d'optimiser et de partager des ressources que tout le monde a, mais qu'il est difficile de partager sans infrastructure complexe pour le faire. Le web apporte cette infrastructure. Mais, c'est souvent le local qui a de la peine à se mettre en place.

Les clubs de partage d'objets ( par exemple, le club ichtus qui partage du matériel nautique)  et les bibliothèques ne sont pas nouveaux. Ce qui est nouveau, c'est vraiment ces outils web globaux qui permettent de mettre en lien des gens et de gérer son organisation locale.

La consommation collaborative, c'est le retour du concept de bien commun. Anne-Catherine Menétrey dans un article paru dernièrement dans Le Temps, disait que l'on va vers une économie de fonctionnalité ou de contribution.

Vers une économie où l'on échange non plus des objets, mais des droits d'usage de ces objets.

Est-ce que ça va vraiment marcher ?

Est-ce que cette tendance n'est qu'une affabulation de ma part vu que de toute façon les événements majeurs de l'avenir ne sont pas prédictibles ?

iphone.pngÀ mon avis la tendance au partage et à la collaboration n'est pas qu'une simple mode passagère. La consommation collaborative est la convergence d'habitudes déjà existantes et d'une technologie qui devient mure pour gérer une nouvelle manière de s'organiser. C'est ce mariage qui est nouveau, pas les deux parties.

Je pense que ça va marcher, car le concept est basé sur des valeurs humaines et pas seulement sur la technologie.

La technologie est un amplificateur d'habitudes latentes. La technologie n'invente jamais directement de nouveaux comportements, elle amplifie ce qui existe déjà.

Depuis la nuit des temps, les ados, dans les salles de classe bavardent pendant les cours. Mais tout au plus, avant l'ère du téléphone mobile, c'était des messages sur des bouts de papier qui faisaient le tour de la classe. Maintenant les messages sur Facebook font le tour du monde !

Un système économique est un système collaboratif

organize.pngCroyant encore que l'humain est un animal social qui aime collaborer et partager avec ses semblables. Je pense que la consommation collaborative a de l'avenir.

Cet idéal de partage et de collaboration n'est pas qu'un idéal, mais également la stratégie la plus efficace pour survivre dans un système économique.

Il ne faut pas oublier qu'un système économique est un système collaboratif. C'est un système qui est sensé combler les besoins de chacun. (ce que l'on oublie parfois et qui a pour conséquence que l'économie tourne en circuit fermé en détruisant des humains!)

Dans un système capitaliste, les règles de bases sont la concurrence et le profit individuel. Ce sont des règles égoistes. Adam Smith a expliqué que c'est grâce à cet égoïsme que le système capitaliste fonctionne. C'est ce qui permet d'obliger les gens à se spécialiser dans ce qu'ils savent le mieux faire et à collaborer.

Depuis le 18ème siècle de nombreuses études ont été faites dans le domaine de la théorie des jeux et des systèmes collaboratifs.

En 2003, Robert Axelrod et Ross A. Hammond ont montré que dans un système collaboratif la meilleure stratégie est l'ethnocentrisme.

Pour le prouver, ils ont conçu une simulation comportant des individus de plusieurs couleurs qui ont des caractères choisis aléatoirement:netlogo-ethnocentrisme.png

  • altruiste, qui coopère avec tout le monde
  • égoïste, qui ne coopère avec personne
  • ethnocentriste, qui ne coopère qu'avec ceux de la même couleur
  • extraverti, qui ne coopère qu'avec ceux de couleurs différentes

Les simulations montrent qu'à tous les coups, ce sont les ethnocentristes qui gagnent.

La conclusion que j'en tire, c'est que pour gagner dans un système collaboratif, et donc aussi dans un système économique, il ne faut ni être totalement altruiste (les idéalistes), ni totalement égoïste (les valeurs capitalistes pures).

La meilleures stratégie est de partager avec ses semblables, avec ceux qui partagent aussi avec nous. Il faut créer un bien commun qui n'est accessible qu'en y contribuant.

ivak_Bear_Trap.pngDans un domaine un peu différent, c'est cette stratégie virale qui est appliqué par la licence GPL très utilisée dans les logiciels libres. Tu as accès à tout le code qui est déjà écrit pour autant que tu donne aussi le tiens !

Le piège de tout système collaboratif est de trouver le juste équilibre qui fait que personne ne soit perçu comme un profiteur du système.

Les systèmes de consommation collaborative qui vont être mis en place doivent faire attention à ce piège, mais sinon, je suis confiant, la tendance va se renforcer.

collaboration.pngOn va de plus en plus vers des systèmes de gestion et de distribution entre pairs, (p2p) entre particuliers sans plus passer par des intermédiaires. Ceci souvent à l'intérieur de communautés de confiance.

Les commerçants et distributeurs traditionnels devront certainement se remettre en question si tout un commerce entre particuliers se développe.

Pour conclure, je dirais que la consommation collaborative me plait, car j'ai l'impression qu'elle s'inscrit bien dans une économie décroissante: une économie qui ne repose pas sur le dogme de la croissance économique.

La consommation collaborative permet de concrétiser le slogan: Moins de bien, plus de liens...

grey_orange_men_cloud.png

Avenir de la mobilité

bagnole et boulot, le paradoxe.jpgEn cette période de salon de l'auto à Genève, le sujet de l'automobile, de la voiture, de la bagnole est sur toutes les lèvres.

Comme j'entends tout et n'importe quoi. Je me suis décidé à aussi donner mon avis sur la mobilité.

Je me suis déjà exprimé longuement sur la trottinette, ou sur le vélo comme moyen de transport idéal.

Ainsi que sur la place de la voiture dans notre société, dont notamment son énorme influence sur l'urbanisme.

Parlons aujourd'hui de mon impression sur les tendances qui se profilent dans le domaine de la mobilité.

L'abonnement mobilité

Plus j'y réfléchi, plus je pense que l'avenir de la mobilité passe certainement par des "abonnements mobilité".

Un pack qui comprend la possibilité d'utiliser les transports publics, et/ou différentes sortes de véhicules, du vélo au véhicule utilitaire en passant par la petite voiture électrique et la grosse voiture familiale.

Ainsi, en tout temps il est possible d'utiliser le véhicule qui correspond à ses besoins.

C'est déjà ce que propose la coopérative d'autopartage Mobility.

Pourquoi avoir toute l'année un véhicule qui n'est adapté que 2 semaines par année ?

Dans le modèle actuel, les gens achètent une grosse voiture familiale qui a une autonomie de 1000km juste pour être certain d'avoir le véhicule qu'il faut pour les 2 semaines annuelles de vacances à l'étranger en famille.

Alors que finalement la petite voiture électrique 2 places avec une autonomie de 200 km correspond aux besoins quotidiens des 5km à faire pour aller au travail ou au centre commercial du coin !

Selon les statistiques de l'OFS, 12 % des automobilistes circulent moins d'1 km, 34 % ne dépassent pas les 3 km et 50 % pas les 5 km !

Le pack de mobilité, une chance pour les véhicules électriques

voiture électrique.jpg

C'est certainement par des packs mobilité que l'on va voir les voitures électriques arriver dans le parc automobile courant.

Ainsi, on minimise les 2 principaux inconvénients qui relèguent, depuis 20 ans, la voiture électrique au rang de modèle d'essai pour passionnés:

- c'est à dire, le prix et l'autonomie en km.

C'est bien ces faiblesses que montrait l'émission A bon entendeur sur la TSR le 1 mars dernier.

Des initiatives allant dans le sens d'un pack de mobilité commence à voir le jour.

C'est exactement dans cette idée de pack de mobilité que Migros c'est lancé fin 2010 avec son offre M-Way.

Ne plus échanger des biens matériels, mais des droits d'usage

L'idée d'avenir n'est plus d'échanger des biens matériels, mais des droits d'usage. C'est ce que disait Anne-Catherine Menétray-Savary dans un article à propos de la décroissance, dans le journal Le Temps, le 22 février 2011.

Cette idée n'est pas réservée au seul domaine des transports. C'est une tendance de fond qui commence à émerger dans tous les domaines de l'économie.

Ceci s'explique par un retour (via l'habitude des nouveaux outils de collaboration sur internet) des valeurs de partage, de collaboration de coopération, de biens communs. Ces valeurs se présentent comme des alternatives à l'individualisme prôné par le capitalisme.

Cela correspond tout à fait au slogan des objecteurs de croissance: Moins de biens plus de liens.

Actuellement, on voit dans tous les domaines de l'économie se créer des nouveaux services favorisant la  consommation collaborative. Grâce à internet, les gens partagent des canapés pour une nuit, des repas, des objets, des véhicules, des places dans des véhicules, etc...

Pour ne pas trop dévier du domaine des transports je vais revenir pus tard sur le concept de consommation collaborative, mais pour ceux qui veulent déjà approfondir le sujet, je propos de suivre le site web consocollaborative.com qui tente de référencer toutes les actions qui existent déjà dans ce sens.

L'avenir est à la collaboration et au partage !

Les transports

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Les transports

Résumé

  • Un besoin, c'est se déplacer. Nous sommes dans la société de la mobilité..
  • Nous vivons dans la société de la voitures.
  • Pourtant la voiture n'as pas toute les qualité. Elle prendre beaucoup de place.
  • A l'avenir on verra de plus en plus des abonnement mobilité combinant plusieurs moyen de transports.
  • La voiture a modelé l'urbanisme et l'organisation de la société. (proximité des magasins et hopitaux)
  • La voiture isole. C'est un espace de liberté individuelle qui rend les gens agressif dès qu'on y touche.
  • La sédentarité, la nouvelle maladie de notre société.
  • La voiture est plus lente que la marche à pied.
  • Le vélo, véhicule de l'avenir.

La société de la voiture

Nous sommes dans la civilisation de la voiture. La voiture, l'auto, la bagnole prend beaucoup de place dans notre société.

La voiture prend de la place lorsqu'on l'utilise sur la route, et elle prend de la place sur les parkings lorsqu'on ne l'utilise pas (92% du temps!).

Ces dernières années, le problème empire, car le nombre de voiture augmente. Dans un ménage, il faut une voiture pour chacun! Et par dessus le marché, la taille et surtout le poids des voitures a aussi augmenté entre 10% et 38% selon les modèles depuis une vingtaine d'années. Ce qui bien évidemment augmente aussi la consommation et l'émission de gaz a effet de serre.

De plus, pour gérer la circulation de toutes ces voitures, c'est littéralement une forêt de panneaux de signalisation qui sont venus envahir les rues. C'est là aussi que l'on voit une grande différence par rapport aux photos d'il y a 100 ans.

Cars, Bus, Bikes: The Space Taken by 60 People by azaraskin.

Place occupée par 60 personnes suivant le moyen de transport.
Selon le concours de Aza Raskin

Quelle est le meilleur moyen de transport urbain ?

Beaucoup de gens se plaignent des embouteillages et aimeraient que l'on multiplie le nombre de voies de circulation pour mettre plus de voitures.

C'est un point de vue. Mais il existe une autre manière de faire: augmenter la densité.

Une voiture c'est énorme et c'est bien trop souvent utilisé que par une seule personne à la fois.

Le poster ci-à-côté montre la même rue occupée par le même nombre de personne (60) mais avec des moyens de transports différents. La voiture, le bus et le vélo.

Il me semble que l'image parle d'elle même. Comment faire pour limiter les embouteillages ?

Tous à vélo ! ... ou tous en trottinette !

Et oui, la trottinette c'est le meilleur moyen de transport urbain comme je l'ai déjà expliqué sur ce site.

Pour les plus grandes distances, en cas de mauvais temps (de la neige), ou si le vélo ou la trottinette n'est pas possible. Il faut utiliser les transports publics.

Les transports publics

D'ailleurs, en matière de transports publics, je pense qu'il y a de quoi faire pour les améliorer. Notamment rendre les transports publics gratuits.

En effet, je pense que c'est tout à fait possible et même que pour les transports publics neuchâtelois nous sommes à la limite que ça coûte plus cher de faire des transports publics payants que de les faire gratuits !

J'avais déjà exliqué sur ce site comment rendre les transports publics neuchâtelois gratuits.

Le car sharing

Enfin, parfois, en effet, la voiture est un moyen de transport qui peut se justifier. (pour aller dans un endroits perdu loins des transports publics, pour transporter de lourdes ou volumineuses charges, pour voyager à des heures indues...)

Si le besoin d'une voiture se fait sentir, le mieux est de recourir au car sharing. En suisse, nous avons la chance d'avoir la société mobility. Qui permet de faire du car sharing très facilement et efficacement avec 2250 voitures réparties sur 1150 emplacements.

Mobility calcule que pour une personne faisant moins de 10'000 km par année, le car sharing est plus avantageux financièrement que d'avoir une voiture privée. Beaucoup de monde gagnerait à faire du car sharing !

L'avenir est certainement aux abonnements de mobilité. L'ère de la voiture individuelle touche à sa fin. On achètera un abonnement mobilité qui inclu plusieurs moyens de transports selon les besoins du moment.

La voiture a modelé l'urbanisme

Lorsque l'on veut se passer de l'utilisation d'une voiture, bien souvent ce n'est pas facile. Une grande part de l'urbanisme de ces dernières décennies a été modelées sur le fait que les gens se déplacent en voiture. Les petits commerces de villages ont été remplacés par des grands centres commerciaux dans les zones industrielles en périphérie des villes, souvent loins des transports publics.

Los Angeles vue des hauteurs.
On peut remarquer plusieurs quartiers d'affaires symbolisés par la présence d'immeubles et de gratte-ciel, en plus du véritable centre historique, ce qui caractérise bien l'absence de véritable centre-ville à Los Angeles.

En europe, où les villes et villages sont très anciens, bien avant l'ère de la voiture, les localités ont un centre. Le développement des localités s'est fait en plusieurs siècles depuis un centre historique jusque vers l'extérieur.

Dans un pays comme les USA, où les localités sont plus récentes qu'en europe et où la culture de la voiture est plus présente, on remarque une autre forme d'urbanisme. Bien souvent les villes n'ont pas de centre.

C'est le cas typique de Los Angeles, qui est considéré par les urbanistes comme le modèle du développement des métropoles américaines.

Los Angeles est actuellement une ville-aglomération qui s'étend en tache d'huile sur 100km !

Ce développement étalé pose de multiples problèmes d'efficacité des transports, d'accès à des zones de verdure et de centre affaire efficace. La municipalité tente donc gentiment depuis les années 1970 de créer quelques centres et avenues pour recentrer quelques fonctions de la ville.

Pour aller plus loin dans la compréhension de ce que change la voiture dans l'urbanisme, je ne peux que conseiller de lire cette petite brochure très intéressante:

L'idéologie sociale de la bagnole.pdf

Les travaux de Ivan Illitch montre également que la voiture la construction de route dans des endroits reculé les a rendu accessible, mais surtout les a vidé. Dans les vallées montagneuses, il n'y a plus rien, plus un magasin, plus un médecin, plus une école. L'argument est toujours, avec la route, plus besoin de tout avoir sur place !

La voiture isole

La voiture est toujours une extension du domicile de son ou sa propriétaire. Le propriétaire d'une voiture a toujours l'impression qu'on va entrer dans son intimité dès qu'on s'approche trop  de son véhicule!

La voiture est le seul endroit où l'on peut écouter la musique que l'on veut à fond sans déranger les voisins. La voiture est bientôt le dernier refuge de liberté pour les fumeurs invétérés !

Tous ces facteurs ont pour conséquence que la route devient une longue chaine de gens enfermés dans leur bulle-domicile-dernier-refuge-de-liberté-où-faut-pas-me-faire-chier. Au moindre petit incident, à la moindre petit contrariété il n'est pas rare de voir les conducteurs de voiture s'énerver.

- tut-tut.. vas-y avance... conducteur du dimanche...
- rraaaaaaa... encore une femme au volant...
- chi** l'autre abrutis qui n'avance pas avec son tracteur...
- bam... la vieille qui traverse... plus vite mémé... Pourquoi ces retraités qui ont toute la journée de libre se baladent toujours aux heures de pointes !!!

Bref... voilà quelques exemples qui montrent que l'usage de la voiture peut vite rendre agressif !

La sédentarité

Dans notre belle société automatisée où tous nos esclaves machines font tout à notre place, notre corps ne sert bientôt plus à rien. Notre corps est un vestige du temps où il fallait courir quelques heures derrière son steak avant de pouvoir le manger.

macbook de martouf au soleil.jpgDe nos jours, l'effort physique est de plus en plus rare. Surtout pour les gens qui ont un métier autant difficile que le mien, où l'effort physique du métier consiste à déplacer les doigts de quelques centimètres pour pianoter sur un clavier d'ordinateur.

Ceci, c'est quand après un quart d'heure de cogitation, les méandres de mon cerveau ont trouvé un superbe algorithme de 2 ligne à écrire !

On appelle cette nouvelle maladie des temps modernes, la sédentarité.

Oui, en effet, c'est de plus en plus considéré comme une maladie. Il semble que notre corps interprète ce refus de bouger comme une envie de se laisser mourir !

La sédentarité, c'est donc mourir à petit feu !

Pour remédier à cette maladie. Il suffit de faire fonctionner son corps. D'après les savants calculs de certains grands penseurs, il suffit de faire 30 minutes par jour de léger effort (juste de quoi transpirer légèrement) pour se prémunir contre cette terrifiante maladie qui va décimer les humains du 21ème siècle.

Ce remède miracle parait facile. Mais statistiquement, il semble que peu de gens mettent en pratique ce principe.

  • un tiers de la population ne fait jamais d'effort physique
  • un tiers de la population fait un peu d'effort physique, mais moins que 30 minutes.
  • un tiers de la population bouge suffisamment pour ne pas être frappé de sédentarité

Pour ceux qui veulent plus de détails je recommande d'écouter l'avis du médecin Pietro Majno dans une conférence dans le cadre de l'Autre Salon.

La voiture est plus lente que la marche à pied

Cette affirmation peut surprendre. Elle est difficilement quantifiable, mais elle doit s'approcher de la vérité !

En effet, dans son livre Energie et Equité, Ivan Illitch nous fait remarquer qu'une voiture ça coûte cher, que d'entretenir une voiture ça coûte cher aussi.

Comment gagner tout cet argent pour payer sa voiture ? Il faut travailler. Travailler ça prend du temps.

Si l'on compare le temps de faire un trajet à pied avec le temps qu'il faut pour faire le même trajet en voiture plus le temps qu'il faut travailler pour payer la voiture, dans bien des cas, se déplacer à pied est plus rapide !

Dans ces calculs Ivan Illitch arrive à une vitesse en voiture qui est de l'ordre de 6km/h !

esclave de la voiture.png

"L’Américain type consacre plus de mille cinq cents heures par an (soit trente heures par semaine, ou encore quatre heures par jour, dimanche compris) à sa voiture : cela comprend les heures qu’il passe derrière le volant, en marche ou à l’arrêt ; les heures de travail nécessaires pour la payer et pour payer l’essence, les pneus, les péages, l’assurance, les contraventions et impôts... A cet Américain, il faut donc mille cinq cents heures pour faire (dans l’année) 10 000 km. Six km lui prennent une heure. Dans les pays privés d’industrie des transports, les gens se déplacent à exactement cette même vitesse en allant à pied, avec l’avantage supplémentaire qu’ils peuvent aller n’importe où et pas seulement le long des routes asphaltées.”

Selon les calculs de mobility, rouler 10'000km / année coûte CHF 9'820.- (y compris les assurances, frais de place de parc etc..) Ceci sans compter le prix de l'acquisition de la voiture et le coût des infrastructures routières qui sont financées par l'impôt.

Le problème de la voiture, est celui déjà évoqué ci-dessus:

En ayant remodelé complètement l'urbanisme et la société, il n'est que difficilement possible de se passer d'un moyen de transport qui est instantanément très rapide, même si il faut pour cela travailler quelques mois dans l'année pour se le payer.

On en arrive au paradoxe qu'il faut travailler pour avoir une voiture, il faut avoir une voiture pour aller travailler !

Le système s'auto-entretient ! Notre société est esclave de la voiture !

Pour faire marche arrière, il faut tenter de garder des structures qui sont accessibles tout de même dans un temps raisonnable pour s'adapter aux exigences actuelle, tout en n'utilisant que la force musculaire humaine.

Le vélo est le moyen de transport tout désigné !

Le vélo, le moyen de transport de l'avenir

Le vélo est une invention très efficace. Avec une technologie simple, on arrive multiplier par 3 la vitesse de déplacement d'un humain tout en utilisant uniquement sa force musculaire.

Le vélo est la machine qui a le meilleur rendement dans les "machine" qui transforment l'énergie issue de la nourriture en énergie mécanique. Ceci juste devant le martinet et le saumon !

Avec un vélo couché, il est encore possible d'améliorer le rendement du véhicule.

Depuis juin 2010, je me suis mis à utiliser le vélo comme moyen de transport princial. Je m'en sort très bien. C'est très agréable. Pour plus de détails, voici le récit de mes aventures à vélo que je publie sur mon blog.

Ces dernières années, il y a de plus en plus de types de vélos qui sont apparus. Il y a des vélos adaptés à toute les situations. Du vélo droit normal, au vélo couché en passant par le vélo poussette, le vélo pliable et le vélo électrique.

Il commence à apparaitre également quelques véhicules carrosé qui sont conçu sur une base de vélo et destiné à être une nouveau genre de véhicule.

Il y a notamment la Magic Turtle, sorte de triporteur propulsé par la force musculaire assistée d'un moteur électrique  dont les accus sont rechargé au solaire.

Le même principe est appliqué à la Twike, qui est un véhicule hybride force musculaire, moteur électrique.

Le principe du vélo assisté électriquement est un excellent moyen de faire venir les gens au vélo. C'est une sorte de cheval de Troie. Cependant, les accus sont fait principalement de lithium et le lithium, bien qu'était un composant qui n'est pas trop rare sur cette planète, il est tout de même difficile à extraire de manière industrielle.

Avec la tendance au tout électrique, ces prochaines années, c'est le salar de uyuni en Bolivie qui va être totalement saccagé pour extraire le lithium nécessaire à la fabrication des accus de nos, ordinateurs, de nos vélos électrique et de nos voitures électriques!

Depuis juin 2010, la nouvelle a été rendue publique, l'Afghanistan possède d'énormes réserves de lithium, de l'ordre de grandeur de celle de la Bolivie. Est ce que cette information était connue par le gouvernement des USA au moment d'envahir l'Afghanistan ? On peut le supposer, vu que les Russes avaient déjà évaluer les ressources dans les années 1980.

La guerre des ressources continue !

Ceci sans compter, que qu'il faudra bien charger les accus. Très bien si on arrive à le faire via des panneaux solaires. Mais vraissemblablement les sources d'énergies les plus courante ces prochaines années seront le nucléaire et si l'on interdit le nucléaire, le charbon!

Bienvenue aux voitures électrique à charbon !

Le débat sur les voitures électriques est encore très partagé. C'est en tout cas ce que nous montre le journal de la coopérative de carsharing mobility dans le dernier numéro de son journal. Deux spécialistes n'ont pas du tout le même avis.

Pour moi le véhicule d'avenir reste le vélo propulsé uniquement à la force musculaire humaine !

Quelques référencs de plus pour approfondir la question:

 

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