Dans l’avenir de la TV, le pouvoir est chez le distributeur

Comme souvent, en rentrant chez moi, à vélo, le soir, dans la nuit noire et profonde, j'écoute des podcasts d'émissions de radio.

Dernièrement, j'écoutais l'émission médialogues de la rsr, à propos d'un grand chamboulement: la téléconnectée.

television_cartoon.pngLa vision d'Eric Scherer, directeur de la prospective et de la stratégie à France télévision ne m'a pas convaincue! J'avais même plutôt l'impression qu'il n'a pas de vision du tout !

"Depuis 15 ans l'internet a chamboulé le monde de la presse, de la musique et maintenant, c'est au tour de la télévision. La TV connectée va être un grand chamboulement" ... "L'année 2011, fin 2011.. et puis surtout 2012... nous allons voir la convergence entre l'internet et la télévision..."

"C'est encore le tout début, c'est la terra incognita"

Bref, avec un tel discours, j'ai l'impression que le gars n'a pas de vision, qu'il ne sait pas où il va. C'est facile de dire que le net à tout changé. Tout le monde peut le dire !

J'ai l'impression qu'il répete souvent le même discours... "en 2011.... on verra..." .. et voilà que lors d'une interview en fin octobre 2011, il se dit "heu... c'est presque fini 2011.. et on a pas encore vu grand chose... ce sera surtout 2012...". Il faut qu'il mette à jour son discours !

Puis, hormis un avis dans lequel il annonce que le principal changement, c'est que le téléviseur va disparaitre, que l'on affichera la tv sur des miroirs, des tables et autres surfaces, il n'y a rien d'intéressant dans cet interview.

De plus, je ne crois pas à cet avenir où toutes les surfaces deviendront des écrans. Je l'ai déjà exprimé dans un autre article. L'avenir est plutôt à la réalité augmentée.

Bref, je crois que les télévisions françaises ne vont pas changer. Pour voir l'avenir de la TV, il vaut mieux aller regarder du côté de la Télévision suisse romande.

Le découplage entre créateur de contenu et distributeur de contenu

vieille-tv.pngPour comprendre l'avenir de la TV, il faut déjà comprendre ce qu'est un média.

L'étymologie du terme média, nous apprendre que ce mot signifie moyen. Un média est un support, est un moyen de communication.

Avec l'arrivée des "mass media", on a commencé à confondre le moyen de communication et le contenu, l'information.

Un journal, la radio, la télévision, sont des médias. Dans l'acceptation traditionnelle du terme média, le support et le contenu sont très liés. Pour lire le contenu d'un journal, on achète le papier. Pour écouter la radio, on se branche sur des ondes radio, puis sur une fréquence particulière pour écouter une fréquence de radio particulière.

La télévision, utilise le même principe que la radio, mais avec l'image en plus.

Ainsi, dans la vision traditionnelle de ces médias. La chaine de TV est autant le créateur du contenu que le distributeur.

Mais si l'on revient au début de ce texte, j'explique que j'écoute des "podcasts d'émissions de radio".

Cette phrase est étrange. Elle comporte des contradictions. J'écoute une "émission de radio", mais sans jamais avoir eu besoin d'émettre des ondes radios !

Le principe du podcast est tout autre. J'utilise un moyen de transmission différent de l'information. J'utilise un média différent. Ce n'est plus de la radio. Le podcast est un enregistrement de son qui est diffusé via le média internet.

Voilà ce qu'a changé internet: un nouveau média, un nouveau moyen est né.

vieille-radio.pngUne émission de radio, avait pour unique moyen de se diffuser d'être émise par des ondes radio.

Actuellement, ce que l'on appelle émission de radio n'en est plus une. On écoute juste le contenu. Il existe plusieurs moyens de diffuser ce contenu, les ondes radio, le câble, l'internet en direct sur un site web, le podcast lu en différé sur un lecteur mobile.

Ainsi, l'internet révolutionne le monde des médias, car il est lui même un média dans le vrai sens du terme, mais pas un créateur de contenu.

Internet révolutionne le monde des médias, car internet est un média bon marché, tout le monde peut devenir émetteur. Ce n'est pas le cas d'une télévision ou d'une radio pour lesquelles le matériel d'émission est très cher et où la place sur les ondes est limitée.

Avec l'arrivée de l'internet, on voit une explosion du nombre de créateurs de contenu qui viennent concurrencer directement les créateurs de contenus traditionnels, les journalistes.

Le nombre de créateurs est potentiellement plus grand. Mais les créateurs peinent toujours autant à distribuer leur création.

Ces créateurs ne sont pas des distributeurs. On remarque qu'il y a un découplage entre le créateur de contenu et le distributeur de contenu.

Le pouvoir est aux mains des distributeurs et non des créateurs

L'avantage des médias traditionnels, c'est qu'ils ont un réseau de distribution. Ainsi, les médias traditionnels ont une longueur d'avance. Mais faut-il encore s'en rendre compte.

Il est un principe de base qui s'applique dans tous les domaines. C'est toujours le distributeur qui contrôle un système dans lequel des producteurs alimentent des consommateurs.

iphone.pngC'est vrai pour la distribution de nourriture et c'est vrai pour les médias.

C'est ainsi que google est devenu l'entreprise qui contrôle le web. Google ne produit pas de contenu. Google propose un service de recherche qui permet à des consommateurs de contenu d'entrer en contact avec des producteurs de contenu.

L'entreprise Apple était en quasi faillite en 1997 et est devenue en 2011 la plus grosse capitalisation boursière de l'histoire. Comment est-ce possible ?

Apple, est devenu distributeur de musique avec iTunes et son réseau d'iPod. Puis, Apple est devenu un distributeur d'applications pour son réseau d'iPhone et d'iPad.

Apple a simplifié la distribution et s'est octroyé le droit de prélever le tiers du prix de chaque transaction. Voilà le secret de la richesse.

Pour connaitre l'avenir, il faut se placer du côté de celui qui a le pouvoir d'imposer l'avenir

pelicule de film.pngDans le cas de la télévision, il faut se placer du côté du plus gros distributeur de contenu vidéo. C'est lui qui va donner les tendances pour l'avenir.

Qui est-ce ?

Vous l'avez deviné... on retourne chez google. Le plus grand distributeur de vidéo. C'est youtube !

Google ne produit pas de vidéos, il propose un service d'hébergement de vidéos. Quand on connait le coût du stockage et de la diffusion de vidéos, on se rend compte qu'il n'y a que google qui est assez riche pour offrir ce service !

... Mais il n'est pas offert sans contrepratie. En échange, google dispose d'un énorme réseau publicitaire qu'il monnaye très bien !

Ainsi, l'avenir de la télévision existe déjà !

C'est youtube ! Ou du moins les princpes que l'on retrouve sur youtube.

C'est un contenu provenant de sources diverses. C'est un contenu accessible en tout temps, sur divers supports, de la grande TV de 2 mètres de diagonales au petit écran de l'iPhone.

De plus, c'est du contenu qu'il est possible d'inclure dans la mise en page d'un autre site web comme celui-ci, ou comme facebook !

Un contenu interactif, un contenu au centre des discussions

conversation.pngFacebook est également un grand distributeur de contenu ! C'est le concurrent direct de google.

Dans le principe google, c'est vous qui devez indiquer le contenu que vous chercher.

Dans le principe facebook, même pas besoin de savoir ce que l'on veut voir. C'est le contenu que vos amis publient ou relayent qui vous est proposé.

Il y a moyen de commenter directement le contenu, d'engager une conversation autour du contenu.

L'avenir de la télévision c'est ça aussi. C'est l'interactivité. La diffusion unidirectionnelle c'est le passé. Maintenant, on commente le contenu.

Le contenu devient interactif, ainsi, dans les vidéos youtube, il est possible de placer des liens hypertextes, et même de placer des jeux !

C'est ce que j'ai découvert dans la vidéos de Cyprien à propos des vieux téléphones mobiles sur lesquel on jouait au jeu du serpent. Maintenant on peu jouer au jeu du serpent sur les vidéos !

Une autre innovation technique que l'on trouve sur youtube est la possibilité de voir des vidéos en 3D.

Comme ça, il est possible de retrouver Cyprien et son pote Norman en 3D...

En découvrant ces évolutions technologiques, vous avez découvert, au passage, les nouvelles célébrités de la TV francophone, que sont Cyprien et Norman.

Chacune de leur vidéos est un succès populaire. En moyenne chaque vidéo est vue environ 2,5 millons de fois !

Cette audience grimpe parfois à 4 voir 6 millions de vues pour certaines vidéos. Ce qui dépasse parfois l'audience du journal de 20h de TF1 !

A titre de comparaison, les 10 meilleures audiences des TV françaises en 2011 naviguent entre 9 millions de téléspectateurs pour des séries comme "The Mentalist" ou "Dr House" à un record de 15 millions de téléspectateurs pour la coupe du monde de Rugby !

En suisse romande, où l'on trouve 60 fois moins d'habitants, la télévision suisse romande se défend bien avec une audience de près de 400 000 personnes pour le journal et la météo.

Et du côté des célérbités romandes sur youtube, Anasteak débute bien, mais n'est pas encore au niveau de ces concurrents français !

La télévision de demain est déjà celle d'aujourd'hui

Si j'observe mes habitudes de consommation de télévision. Je remarque que je ne regarde plus la télévision !

L'écran qui trône dans le salon est un objet que je n'utilise plus. Les chaines de télévision traditionnelles ne m'intéressent plus.

BigRedSmile_A_new_Computer.pngLa télévision traditionnelle est en voie de disparition. Mais pas le contenu vidéo. De loin pas. Youtube est tout de même le 3ème site web le plus visité au monde, juste après google et facebook... qui bien souvent servent à rabattre les utilisateurs vers des vidéos.

Pour le contenu de divertissement, je regarde souvent du contenu provenant de chaines hébergées par youtube.

Pour les documentaires, j'apprécie beaucoup la télévision suisse romande, qui met à disposition toutes ses émissions et ses archives sur le web, et souvent en podcast.

Pour l'information, je préfère la télévision locale, canal-alpha, qui propose également des podcasts de son journal, mais aussi des vidéos en lien avec les articles de la presse locale sur un site web commun: arcinfo.ch.

Conclusion... où est le grand chambardement annoncé de la télévision connectée ?

Je ne vois rien de révolutionnaire pour 2012. La télévision connectée ça fait déjà quelques années que je l'utilise quotidiennement via mon ordinateur.

Ce qui peut changer, c'est que l'on remplace le meuble du salon appelé télévision par un ordinateur !

(mais c'est déjà le cas pour quelques personnes que je connais !)

La suisse multilingue se déglingue

La suisse multilingue se déglingue, c'est le titre d'un livre de José Ribeaud.

Ce livre dénonce la dérive des continents linguistiques suisses. José Ribeaud explique ceci:

röstigraben.jpgLe romanche va bien. Il y a seulement 30 000 locuteurs, ils sont tous bilingues, mais au moins ils savent le romanche. L'italien disparait gentiment, il y a des communes italophones des grisons qui sont quasiment obligées de parler l'allemand.

Les suisses romands apprennent l'allemand, puis sont les sujets de moqueries des suisses-allemands qui ne parlent pas l'allemand, mais un des 100 dialectes suisse-allemands !

Les suisses allemands détestent l'allemand !

L'allemand n'est pas du tout apprécié par les suisses allemands. C'est une langue étrangère. Pire, c'est la langue des "envahisseurs allemands".

Il semble qu'en tant que romand, on ne se représente pas bien le ressentiment grandissant des suisses allemands envers les allemands et donc envers l'allemand.

Lindsay_German_monster.jpegBeaucoup de postes de travail qui demandent des compétences pointues sont donnés aux meilleurs, et parfois, ces meilleurs, sur un large bassin de population, sont des allemands.

Souvent on trouve des cadres allemands dans les entreprises, ou dans les hôpitaux. Ainsi, les ordres viennent en allemand, en hoch deutsch et pas en dialecte.

L'allemand est devenue la langue des ordres, de la hiérarchie. Ce qui accentue le ressentiment contre cette langue.

Paradoxalement, il y a actuellement environ 250 000 allemands en suisse contre près de 5 millions de suisse allemands. C' est moins que les italiens ou les serbes.

Proportionnellement, il y a plus de français en suisse romande que d'allemands en suisse allemande, et le ressentiment est moindre en suisse romande.

Peut être que les relations franco-suisse-romande se passent mieux car la langue est plus proche?

Ce qui distingue des français en suisse romande, c'est surtout leur manière de prononcer certains nombres.

Soixante-seize au lieu de septante-six pour le nombre: 76.

Mais ça énerve déjà pas mal de monde.

Ainsi on peut mieux comprendre (peut-être) la réaction des suisse-allemands à défendre leurs dialectes.

röstigraben

Voici ma recette pour réaliser ces röstigraben....

Que faire pour cimenter la suisse multilingue ?

  • Faut-il que les suisses romands apprennent le Schwyzerdütsch plutôt que l'allemand ? Mais lequel des 100 dialectes ?
  • Faut-il que les suisses allemands soient obligés de mieux apprendre et de parler l'allemand plus souvent ?
    Vu comment HarmoS est combattu en suisse alémanique. Ce n'est pas gagné !
  • Faut-il que l'on trouve une cinquème langue nationale pour réconscilier tous les suisses ? L'anglais ou plutôt le swiss english est la solution qui prend du terrain !

Il faut se rendre compte que les deux langues les plus parlées de Suisse sont le Schwyzerdütsch et le swiss english !

Swiss english

Pour bien comprendre que le swiss english est bien présent dans notre quotidien, allons faire un tour du côté d'un symbole de la suisse, dans le temple de la consommation: la Migros !

J'ai observé les noms des articles. De plus en plus, il y a des articles qui ont un nom principal en anglais, puis il est écrit le détail, en 2 ou 3 langues nationales, en dessous.

lait sojaline.jpg

Parfois, ce n'est pas vraiment la description du produit, mais c'est la marque qui est en anglais. "anas'best", "truc line..." (bioline, naturaline, sojaline), "actilife"... etc..

red and hot chips.jpg

Le rayon des "chips" est vraiment un bon exemple d'évolution vers le swiss english. On part avec du bon français... "chips provençales" pour arriver à "oinion rings", et "paprik shells" en passant par "wave"...  via des termes un peu internationaux comme "curry mix"...  Le terme paprika est concurrencé par "red & hot" !

oinion chips.jpgwave chips.jpg


Au rayon produits laitiers, on trouve ce qui est le symbole de cette suisse multilingue. Les briques de lait arborant l'inscription "milch, lait, latte".

milch lait latte.jpg

Actuellement, on trouve ces fameux emballages à côté de ceux où il est juste marqué "Milk" !  (Calcium ou vita)

Une sorte spéciale de lait est de type "Drink"... et oui, le lait ça peut se boire !

lait milk.jpglait ice koffe choco drink.jpg


Parfois on peut ajouter un peu de véritable "swiss chocolate" et l'on obtient un bon "choco drink".

hot chocolate.jpg

Au rayon riz, on trouve du "wild rice mix" et du "quick rice" comme grand titre, avec le détail en 3 langues en dessous.

wild rice.jpgquick rice.jpg


Si l'on se balade au rayon cosmétique, on trouvera de nombreuses "Body lotions" et certaines sont même "2 in 1: body and hair". Ceci sans parler du traditionnel  "shampooing" qui est prononcé à la manière française depuis des siècles.

Le rayon cosmétique partage certains slogans comme "Fresh and cool" avec le rayon des bonbons et autres "chewing gum".

Au rayon boissons, en face du "Red Bull" et autres "Energy drink M-Budget" (budget => français ou anglais ?), le rayon "Ice Tea" est assez parlant. Rien n'est écrit dans d'autres langues !

ice tea migros.jpg

On y trouve de nombreuses variantes. Il y a le Ice Tea "lemon", "peach", "classic", "light", "mint-lime", "strawberry-kiwi" (mit vitamin C !!)

... et une partie de ceci est disponible au "Migros take away".

migros take away.jpg

fair trade banane.jpgIci, j'ai pris l'exemple Migros, mais les autres enseignes sont semblables. Si l'on va à la "coop city", on peut trouver de nombreux articles "fine food", ou "fair trade".

A la saison des soldes, on trouve de plus en plus de magasins qui sont "SALES". Pas très joli dans la suisse proprette !

J'avais déjà écrit un article à ce propos pour ceux qui veulent voir à quoi ressemble une ville sale.

dosenbach magasin sale.jpg

Ceci n'est pas près de s'arrêter... les jeunes sont encouragés à jouer avec le jeu "Mountain mania" proposé par Migros...

Le swiss english est en route....  Let's go party....

party.jpg

Tu viens changer le monde avec nous ?

décroissance pour notre salut.jpgViens changer le monde avec nous !

Tout prochainement, en collaboration avec Théo Buss (journaliste, théologien, formateur d'adulte), j'organise un cours à l'université populaire sur le thème de la décroissance.

La décroissance est un mot dont on entend de plus en plus parler ces derniers temps...

C'est un nouveau projet de société qui propose de changer de système économique, de sortir d'un système basé sur la croissance économique.

Une croissance infinie dans un monde fini n'est pas possible !

La décroissance touche à tous les sujets

penser un autre monde.jpgSous le vocable de décroissance on trouve de nombreux sujets (économie, monnaie, agriculture, écologie, énergie, transports, réduction du temps de travail....).

Les objecteurs de croissance sont des gens qui ne croient plus au dogme de la croissance économique infinie pour résoudre tous les problèmes. Ils se regroupe dans des ROCs, des Réseaux d'Objecteur de Croissance.

Ils ont précisé dans un manifeste du ROC-Suisse, ce que représente la décroissance pour eux.

Inscris toi au cours à l'université populaire

Une partie grandissante de la population est prête à faire quelque chose pour changer notre civilisation, mais elle ne sait pas comment s'y prendre. Alors que faire ?

Le but de ce cours est de trouver des pistes pour savoir concrètement que faire !

Dans un premier temps nous allons étudier certaines pistes existantes, des alternatives à notre système actuel. Puis, nous tenterons de trouver des solutions à partir des connaissances et expériences de chacun: réseaux de solidarité, transports peu énergivores, réduction des nuisances, système économiques alernatifs, etc...

Bienvenue à la décroissance pour améliorer notre qualité de vie.

Le cours que nous proposons aura lieu à l'université populaire à:

Cours de 2012:

Cours passés en 2011:

Alors inscris toi !

Si la décroissance ça ne te parle toujours pas... voici mon livre web à propos de la décroissance. Tu y verras peut être un peu plus claire !

Alors à bientôt lors de notre cours !

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