Futur de l’informatique épisode 6 – Remise en cause de la métaphore interface homme machine du bureau

Remise en cause de la métaphore interface homme-machine traditionnelle

Cela fait une vingtaine d'années que l'on utilise les mêmes métaphores pour faire l'interface entre l'homme et la machine, mais existe-il d'autres pistes ?

Interface homme-machine

Ce que l'on entend par interface homme-machine c'est le moyen que l'on utilise pour que l'humain puisse communiquer avec un outil comme un ordinateur.

L'humain est un des rares animaux à utiliser des outils. Jusqu'à l'arrivée des humains, l'évolution a plutôt adapté les espèces pour qu'elles soient dotées des fonctions dont elles ont besoin. Avec l'humain, c'est une rupture dans ce modèle: l'humain utilise des outils et il fait évoluer ses outils plutôt que lui même. Ce qui est beaucoup plus rapide.

Utiliser un marteau ou un couteau est une révolution en terme de l'évolution, mais c'est facile pour une humain actuel. Utiliser un fer à repasser est déjà plus, complexe, il faut une planche, il faut de l'eau, de l'électricité et il y a un savoir faire pour ne pas endommager les habits. Utiliser un ordinateur, c'est complexe, il y a une infinité de possibilités. Un humain seul ne peut pas connaître le fonctionnement exact et complet d'un ordinateur. On va donc créer une couche d'abstraction qui permet à cet humain de se servir de l'outil ordinateur.

Beaucoup de moyens ont existés pour communiquer avec des ordinateurs. A une époque le standard était la carte perforée en entrée et l'imprimante en sortie. Puis on a eu le terminal avec des lignes de commande, et ensuite l'interface graphique.

L'arrivée de l'interface graphique a été une révolution. Elle a permis de démocratiser l'utilisation d'un ordinateur en proposant une métaphore simple pour utiliser un outil complexe.

L'environnement KDE 4 avec le nouveau navigateur Dolphin et de nombreux nouveaux widgets

Pour ce faire, on a adapté l'ordinateur aux habitudes des gens et non le contraire. Ainsi on limite la formation des gens pour utiliser l'outil.

C'est alors que l'on a choisi la métaphore du bureau. Votre ordinateur est comme votre bureau. Votre disque dur est comme un tiroir dans lequel on range des dossiers. Dans les dossiers on place des fichiers.

Pour utiliser un fichier, on l'ouvre avec une application. Tout ces concepts sont représentés graphiquement à l'aide de fenêtres (munie d'ascenseur) et d'icônes.

Au fil des années, tout un vocabulaire été détourné pour devenir un terme informatique. Avez vous déjà vu un ascenseur horizontal sur une fenêtre ailleurs que sur un ordinateur ?

La métaphore utilisée à la base pour simplifier la manipulation de données en donnant des noms connus à des concepts informatiques est en train de se compliquer. On va plus loin que la métaphore avec les termes informatiques et finalement le terme ne veut plus rien dire dans le monde réel.

Mais les utilisateurs d'ordinateur se sont habitués, ils ne s'étonnent pas que depuis que les souris communiquent avec des dents bleues ont doivent leur changer les piles. (souris sans fil bluetooth)

Les utilisateurs d'ordinateur ne doivent pas voir beaucoup dehors à force de toujours coller plein de fichiers sur leurs fenêtres!

La métaphore a ses limites. A l'origine elle était une aide en faisant un lien avec le monde réel plus connu des utilisateurs. Mais actuellement c'est l'inverse, les jeunes apprennent qu'une icône est une peinture religieuse après avoir associé ce nom avec les pictogrammes qui sont partout sur leurs écrans.

Actuellement, pour les jeunes, fichier et dossier sont essentiellement des termes d'informatique avant d'être des bouts de papier ou de carton. Signe du temps, les beaux bureaux en bois comportent de moins en moins de tiroirs, il se limitent même bien souvent à une simple planche sur laquelle on va poser son ordinateur !

Le monde réel s'est adapté, la métaphore du bureau a transformé les habitudes de travail au point de se rendre elle même incohérente.

Si dans le monde réel on n'utilise plus de fichier et de dossier, pourquoi est ce qu'on le fait toujours sur nos ordinateurs ?

 

Futur de l’informatique épisode 5 – Convergence web et informatique

Convergence web et informatique

La reprise de l'innovation dans le monde du web à conduit à dépasser le modèle originel du web: le web des documents, pour l'étendre au web des applications, ce que l'on appelle souvent le web 2.0.

Ainsi, avec le web 2.0, le web devient donc une nouvelle plateforme applicative. Les applications de bureau traditionnelles sont de plus en plus migrées vers le web.

Le navigateur web prend de plus en plus d'importance, il devient l'unique application nécessaire sur le système d'exploitation d'un ordinateur.

Le web est donc en train de conquérir le domaine des applications de bureau. (Est ce pour protéger windows et son écosystème que microsoft à tout fait pour torpiller le web?)

Les applications web sont donc en train de remettre en cause tout un modèle d'habitudes de fonctionnement de l'informatique.


Google pousse l'idée encore plus loin avec Chrome OS: un système d'exploitation complet qui est basé sur des application web. Est ce que l'idée va prendre ?

Chrome OS screenshot sdres 0001 App-Menu.png

Une application sur Chrome OS n'est qu'un site web encapsulé dans un navigateur web qui n'affiche qu'une seule page.

Le concept n'est pas nouveau. C'est aussi ce que propose la fondation Mozilla avec Prisme qui n'est qu'une version allégée de firefox pour encapsuler un site web dans quelque chose qui ressemble aux applications natives actuelles.

De son côté, Apple propose ce concept dans les widgets dashboard. Des mini applications pour Mac OS X.

Avec l'arrivée de la nouvelle norme du format web, HTML5. Il existe des mécanismes de stockage et de synchronisation qui directement dans les navigateurs web leur permettent de faire fonctionner une application web, même si aucune connexion réseau n'est disponible.

Ainsi on voit clairement que l'avenir sera encore plus aux applications web.

Il reste juste une inconnue: l'énorme succès des applications natives pour iPhone. (et bientôt pour iPad) Bien souvent il aurait été possible de faire une application web à la place, mais qu'est ce qui pousse les gens à développer plutôt une application native ?

Parfois c'est uniquement pour avoir le droit d'accéder à l'accéléromètre de l'iPhone. Ce que ne font pas les applications web. Ou plutôt ne faisaient pas. Car depuis le 21 janvier 2010. Firefox 3.6 est sorti avec le support de l'accès à l'accéléromètre !  ..... mais pas pour iPhone... vu que la license de ces bestioles n'autorise pas les applications pouvant interpréter du code, et donc un navigateur web interprétant du javascript.... donc pas de firefox sur iPhone ! Dommage !

Futur de l’informatique épisode 4 – Le web, croissance, amélioration et stagnation

Le web, croissance, amélioration et stagnation

WorldWideWeb, le premier navigateur

Le web conçu pour des besoins assez précis d'affichage d'article de physique est maintenant utilisé à toutes les sauces. Au fil des années on a amélioré le format HTML pour lui faire comprendre, les tableaux, les images, etc.. De plus on a séparé ce qui est purement de l'information du type des données (paragraphe, titre, etc...), de ce qui est de l'information purement affichage des données (bordure noire, texte bleu, etc..).

Ainsi, actuellement, on utilise le format xhtml pour indiquer la structure des données, (x indique que l'html est maintenant de la famille des formats XML. Ce qui le rend plus strict et cohérent.) et le format css pour décrire l'affichage de ces données.

Avec toutes ces améliorations dans les formats, il faut des programmes toujours plus complexes pour interpréter ces formats toujours plus complexes. Ce programme est un navigateur web.

Le navigateur web est un élément indispensable de toute l'architecture web. Le navigateur a été l'objet, vers la fin des années 1990 de ce que l'on a appelé la guerre des navigateurs.

Microsoft très en retard sur la nouvelle vague du surf sur le web a tenté de rattraper son retard en imposant son navigateur en utilisant de sa position de monopole.

Bilan: en 2001, c'est gagné pour Microsoft, Internet explorer a tué son principal rival Netscape; Internet Explorer a le monopole et microsoft dissout l'équipe de développement d'Internet Explorer !

Le phoenix renaît de ses cendres

Dès le moment où Internet Explorer devient le seul navigateur du marché et qu'en plus le développement de celui-ci est abandonné. Le web n'évolue plus. De nombreuses fonctionnalités décrites dans les spécifications des versions de xhtml et css ne sont jamais mises en places.

Heureusement pour le web, au moment de mourir, terrassé par l'adversaire, Netscape ouvre et distribue le code source de son navigateur web. En quelques années, tout se réorganise en un projet open source géré par la Fondation Mozilla auquel contribuent tous les gens intéressés.

Un jour arrive le bien nommé Phoenix, enfin un navigateur qui tente de reprendre l'innovation du web là où on l'avait laissée. Après quelques temps, Phoenix change de nom et devient Firebird, et puis ensuite Firefox, nom qui est actuellement beaucoup plus connu.

En quelques années, la fondation Mozilla a réussi à recréer un navigateur capable de rivaliser avec celui en place, et même de le dépasser largement. Mais pas seulement, la fondation a aussi relancé l'innovation dans le web en incitant d'autres grands acteurs  (Apple et Google) à créer leur navigateurs web respectueux des standards. La diversité est là tout en assurant un fonctionnement correct et identique sur tous les navigateurs web.

C'est ainsi que le web est à nouveau en plein développement. L'initiative de Mozilla a eu pour effet que microsoft à reformé son équipe de développement d'internet explorer pour ne pas rester à la traîne.

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