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Une méthode très souple pour créer les bases d'une organisation
J'appelle ceci une méthode de création d'un écosystème, mais on peut le voir aussi comme une méthode de création et d'organisation de n'importe quelle organisation.
La méthode peut être utilisée si l'on est seul ou en groupe.
La méthode est adaptable et souple.
Je l'utilise autant pour créer des sites web, que pour clarifier l'organisation d'un groupe, ou le design d'un lieu de permaculture !
Deux aspects
La création du cadre
le cycle d'action
L'idée ici est de clarifier beaucoup de choses avant de se lancer dans la planification et la réalisation d'un écosystème. On défini un cadre précis. Puis on se lance dans un cycle d'action dans ce cadre.
Donc ci-dessous, je vais d'abord décrire la base de clarification du cadre. Puis on verra le cycle d'action, et l'on explicitera certains processus.
Aspect 1: Clarification de l'intention et du cadre
En très gros, on commence par se poser les questions:
Pourquoi ? Vers quelle vision lointaine ce que l'on va créer va nous mener ?
Comment ? dans quel esprit, avec quelles valeurs ?
Avec qui ?
Quoi ? quelle est la raison d'être de ce que l'on va créer ?
A un niveau de détail en dessous, il y a plusieurs phases qui se décomposent:
Idée première, vision, tension..... → Le déclencheur qui fait qu'on veut se bouger dans une direction...
Expliciter les valeurs et principes avec lesquels on a envie d'avancer.
Former une équipe autour de cette idée encore floue. (pour la version travail en groupe !)
Aider les membresde l'équipe à découvrir leur propre raison d'être
Faire émerger une raison d'être globale du projet.
Une fois le processus fait, il est recommandé de le refaire régulièrement. Par exemple, une fois par année on peut prendre du temps pour se demander si la vision lointaine est toujours notre but, si les valeurs qui nous accompagnent sont toujours les mêmes? Un état des lieux de la situation des membres de l'équipe et de tout le projet ne sont pas un luxe. Et prendre le temps d'avoir de nouveaux rêves est juste nécessaire !
En détail avec description plus longue:
Idée première
C'est le déclencheur qui fait que l'on veut bouger dans une direction. C'est une vision de vers quoi on veut aller. L'ecosystème, l'organisation que l'on va créer sera l'outil qui va dans cette direction, cette vision lointaine.
Plus tard on clarifiera concrètement la raison d'être, la mission concrète d'un écosystème qui nous mènera à la vision qui nous inspire.
Je remarque que souvent ces deux aspects de vision lointaine et de raison d'être sont confondus. Mais je remarque de plus en plus que ça vaut la peine de différentier les deux. Ça donne une vision large dans laquelle un projet peut s'inscrire.
Voici un exemple pour que ce soit clair:
Déclencheur, vision lointaine: On mange trop de pesticide, je trouve ça nul. J'aimerai un mon dans lequel la majorité de l'alimentation disponible partout soit du bio.
Raison d'être de mon ecosystème: Je vais cultiver et distribuer de la nourriture bio.
Expliciter les valeurs et principes avec lesquels on veut avancer
Pour faire des choix, il y a plusieurs méthodes. Certains font des choix en copiant leurs amis ou en faisant le contraire de leurs ennemis. Certains favorisent toujours leur patron et d'autres leur famille. Certains agissent pour leur profit personnel et d'autres en accord avec des valeurs écologiques.
Il est très intéressant d'expliciter les valeurs avec lesquels on veut avancer et sur lesquelles on veut baser ses choix.
Une personne qui ne sait pas quelles sont ses valeurs va souvent se baser sur des principes qui ne sont pas les siens. Ceux de ses amis voir de ses ennemis ! Si l'on base sa vie sur des principes qui ne sont pas définis par nous même, un simple changement de situation familiale, d'emploi ou autre environnement externe peut faire s'effondrer tout un système de valeur et une raison d'être !
Dans toute organisation il y a de nombreuses valeurs qui sont implicites. Ainsi en les explicitant on se rend compte parfois de fonctionnement que l'on ne soupçonnait pas.
Le fait de devoir pointer ses heures, de devoir demander l'accès à des locaux fermés à clé, mais qu'on utilise souvent démontrent que cette organisation est basée sur le principe que l'on ne peut pas faire confiance aux gens. Sur une valeur de contrôle.
À l'opposé, si l'on a pour valeur la confiance, alors on peut avoir pour principes qui en découlent, le fait d'avoir accès en libre les ressources nécessaires au travail de l'organisation. De ne pas remettre en cause la parole d'une personne.
Les valeurs sous-jacentes bien explicitées par exemple en les affichant sur un panneau sont capables de complètement transformer un environnement de travail.
Donc, le but est d'expliciter un certain nombre de valeurs (étymologiquement de la force de vie) et des principes plus précis qui en découlent.
Comme toujours, il est possible de refaire ses choix régulièrement. Ces valeurs ne sont pas figées dans le marbre.
Un sondage dans la rue a déterminé les valeurs suivantes comme étant importantes au quotidien:
La politesse 62%
La sincérité 50%
L’écoute 48%
Le sens des responsabilités 44%
La gentillesse 41%
L’humour 39%
La patience 32%
Le sens de l’effort 28%
L’humilité 20%
L’enthousiasme 18%
L’ambition 18%
La débrouillardise 17%
La curiosité 17%
L’esprit critique 15%
L’audace 8%
Dans le cadre de la création d'écosystèmes, les 12 principes de la permaculture sont tout à faire pertinents comme principe de construction. (je trouve d'ailleurs qu'ils s'adaptent bien au delà du domaine de l'agriculture)
On voit ici qu'il y a des valeurs, et il y a des principes qui en découlent. J'aime bien avoir les deux qui sont mis en avant. C'est souvent plus clair.
Voici quelques exemples de ce que j'aime voir dans une charte des valeurs et principes:
La confiance : à priori, tout individu est fondamentalement bon.
La fiabilité : toute personne tient sa parole et ses engagements.
L'autonomie : il y a plusieurs bonnes manières pour arriver au même résultat.
Bienveillance : chaque personne traite les autres comme elle voudrait qu'on la traite.
Pour que les valeurs et les principes qui en découlent soient respectés, il vaut mieux que ces valeurs émergent du groupe plutôt qu'elles soient imposées de l'extérieur.
Par exemple lors des camps scouts, la première activité est souvent "la charte de camp". C'est le moment où tous ensemble on choisi les règles qu'ils nous sembles pertinente de suivre pour vivre ensemble durant le camp. On formule ces principes de manière positive (donc pas "interdit de faire du bruit après 22h"... mais "respecter le sommeil des autres") sur une une grande affiche signée de tous.
Dans le cadre d'une organisation, on peut aussi utilise le principe de la gestion par consentement (personne ne dit non) pour définir des valeurs communes au groupe.
Par la suite, lorsqu'une personne ne respecte pas les valeurs explicitées on peut toujours avoir une base pour lui rappeler le cadre. Et si ça ne suffit pas, il y a le processus de gestion de conflit, voir ci-dessous pour le détail.
Équipe
Former une équipe pour accompagner le projet. Ceci est facultatif. Mais il faut se souvenir que seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin.
Le fait d'avoir explicité les valeurs avec lesquelles on a envie d'avancer permet de déjà attirer les personnes compatibles pour avancer ensemble.
Raison d'être des membres de l'équipe
Pour que chaque personne trouve sa place. Il faut l'aider à se connaitre elle même. Ainsi si chaque personne connait sa raison d'être personnelle, sa mission personnelle, ce qui l'aide à se lever le matin, alors, sa force de vie, sa motivation, son enthousiasme et sa joie de vivre sera sans limites. Ce qui ne peut être que bénéfique au projet.
On peut se demander si cette étape ne devrait pas être préalable à tout ? Chaque personne devrait avoir fait un tel travail sur soi. Mais dans notre société peu de gens savent quelle est leur raison d'être. Donc c'est bien aussi de le placer dans cette méthode.
Pour apprendre à ce connaitre soi-même, je conseilles ces tests:
C'est ici que l'on va expliciter la raison d'être du projet, d'un écosystème qui va nous mener dans la direction de l'idée première. Qu'est-ce qui disparaitrait si ce projet n'était pas là ?
Cette raison d'être doit s'inscrire dans la vision commune du futur enviable qui a fait se rassembler les gens autour d'une première idée.
On peut utiliser la prise de décision par consentement (personne ne dit non) pour être certain que la raison d'être globale soit claire et commune.
Le principe est d'aligner la raison d'être globale sur la raison d'être de chaque personne. Sinon ça ne va pas aller !
Il y a peut-être des personnes qui vont ainsi quitter le projet, car elles ne trouvent pas leur place dans la raison d'être globale ?
Pour la réussite d'un projet, il vaut mieux avoir des porteurs de projets motivés et alignés sur la raison d'être globale.
À cette étape, réfléchir aussi à la niche du projet. Peut-être que la raison d'être est excellente, mais qu'elle existe déjà ailleurs. Alors, pourquoi réinventer la roue ? Il y a peut-être une raison particulière ou locale ou alors, peut être qu'il vaut mieux se mettre au service d'un projet déjà existant ? À méditer.
Aspect 2: cycle d'action
Une fois le cadre défini, il est temps de se mettre en action. Le but est de répondre à la question:
Par quels moyens ? Quel va être le concret de tous les jours ?
On utilise les grands principes défini dans la méthode du rêve du dragon. Il y a 4 phases d'un cycle que l'on répète:
Rêve
Planification
Action
Célébration
Avant de commencer, j'aime bien faire de temps en temps une petite évaluation de la situation. On peut la faire à peu près n'importe où, mais je la place ici. Ainsi après avoir défini le cadre de l'intention, on peut aussi évaluer le cadre des ressources et des motivations.
Le cycles d'action, Rêve, Planification, Action, Célébration se répète avec un cycle qui est propre au projet. Par exemple pour organiser un événement annuel, ou de l'agriculture. Le cycle annuel est adapté. Par contre pour avancer dans une organisation un peu plus floue, le cycle peut être adapté.
Il est également important de comprendre que ce cycle est fractal ! C'est à dire que dans chaque phase, on peut y placer toutes les phases ! A méditer ! (et surtout ne pas oublier de célébrer chaque petite action)
Donc voici quelques étapes de l'action vues à un niveau plus détaillé:
Évaluer la situation. (avec la méthode des 6 chapeaux)
Rêve. (Dans 6 mois, nous aurons...objectif SMART)
Planification. (en mode pilotage dynamique... donc création de rôles et les laisser agir souverainement)
Action
Célébration → remercier, réaliser comment le projet nous a fait grandir. En tirer les enseignements.
Évaluer la situation
C'est là qu'il faut faire un état des lieux, des ressources, des besoins, des envies, des points positifs et négatifs. On va ainsi utiliser la méthode des 6 chapeaux.
Tous les membres de l'équipe se mettent dans les différents modes de pensées proposés et donnent leur avis. On récolte ainsi de nombreuses informations sur le projet.
Rouge → Intuition, envie, émotions.
Blanc → les faits, les chiffres concrets.
Jaune → les points positifs. Les ressources déjà acquises.
Noir → les points négatifs. L'avocat du diable. Les facteurs limitants.
Bleu → la synthèse de tout ça. Pour préparer la raison d'être globale.
Rêve
Corresponds à la première étape de la méthode du rêve du dragon, mais aussi au chapeau vert. C'est la créativité, l'imagination créatrice.
On tourne ainsi de personne en personne tant qu'il y a des idées. Si une personne à un blanc momentané, elle passe, et on continue.
Une personne capte toutes les idées et fait la synthèse globale sous forme d'une longue phrase. (Histoire de supprimer des redondances éventuelles)
Ainsi, on obtient déjà une liste d'objectifs globaux, de réalisations concrètes que les gens ont envie de faire. Ce sont les différentes "machines" que l'on veut mettre dans notre écosystème.
Planification
La planification est certainement le plus gros du boulot !
Nous allons ainsi la décomposer en plus petites étapes:
Philosophie du pilotage dynamique
Schémas fonctionnels à partir des objectifs qui ont émergé
Implémentation et design
Stratégie et plan d'action dans le temps
Création et attribution des rôles
Choix d'indicateur d'avancement des tâches
Vérification avant le grand saut
Pilotage dynamique
Le mot planification n'est peut-être pas le plus juste. Mais je n'en trouve pas d'autre qui est bien connu.
La planification c'est comme réaliser le projet, mais de manière souple, qui peut se remodeler à tout instant sans gros effort, sans être bloqué par le poids des contraintes réelles.
Ainsi, entre la planification et la réalisation. Il y a peut-être aussi un grand écart. La planification donne des pistes pour avancer, mais ce n'est pas un cadre précis.
Le principe c'est comme le pilotage dynamique d'un vélo. On ne prévoit pas tout à l'avance par de savants calculs d'angle pour avoir une trajectoire parfaite quand on lance le vélo. Non, car au premier obstacle non prévu, un nid de poule, un chat qui traverse la route, une pluie qui arrive.... c'est la catastrophe, le plan tombe.
Le principe du pilotage du vélo c'est de s'élancer dans la bonne direction, celle de la raison d'être. Puis de corriger la trajectoire à chaque interaction, à chaque nouvelle info qui se présente.
L'étape de planification va donc servir à définir les grands principes de ce que l'on veut. Comment réagir dans le cadre des possibles. C'est donner tous les outils nécessaires aux personnes qui vont réaliser le projet pour prendre les bonnes décisions.
Pour revenir au vélo, c'est planifier, c'est vérifier que le vélo est en ordre. Disposer d'un peu de matériel pour s'orienter comme une carte de la région. Ça peut aider à prendre des raccourcis ou éviter des détours.
C'est vérifier la météo pour savoir si l'on peut trainer en route ou si l'on doit arriver avant un orage.
Schéma fonctionnel
Un écosystème, c'est un ensemble complexe de relations. On va décrire ici un schéma de toutes les fonctions que l'on désire voir dans notre écosystème. C'est à l'image du schéma électronique d'un appareil.
Dans le cadre d'un site web, c'est par exemple les différents systèmes en interrelation pour apporter des fonctions. Sur wordpress, se sont souvent les plugins qui amènent des fonctions. Donc on a par exemples la lettre de nouvelles qui mange des articles, qui gère une liste d'adresse et qui doit être envoyée régulièrement. Il y a la page facebook qui doit être affichée sur le site, qui doit être mise à jour. Il y a la "machine à créer du contenu", donc une équipe de rédacteurs qui vont alimenter le site. Il y a une "machine à améliorer le référencement du site", etc...
Dans une schéma fonctionnel on pense en terme de machine. (même si ce sont des humains derrière, et que les humains ne sont pas des machines !)
Dans mon exemple d'une organisation qui veut cultiver et rendre disponibles des légumes bio, elle doit avoir une "machine à cultiver les légumes" et "une machine à livrer les légumes", voir une "machine à vendre les légumes". Certains me diront que ce sont des départements, des secteurs, des dicastère, etc....
Implémentation et design
On va transposer ici le schéma fonctionnel sur le "terrain" concret de notre projet. C'est à l'image du schéma électronique que l'on réalise avec de véritables composants électroniques qui ont une place bien précise sur le "terrain" du circuit imprimé, sur la carte mère d'un ordinateur.
C'est ici que l'on va placer les différentes fonctions dans différentes zones de fréquentation qui sont utilisées en permaculture. (Zone de 0 à 5, de la maison à la zone sauvage.)
Dans le domaine d'un écosystème web, on va définir quels sont les zones vers lesquelles ont est prêt à passer du temps pour faire le captage de trafic pour son site. Par exemple:
0 : Mon site web, j'y suis tout le temps
1: Facebook, j'y vais tous les jours
2: Twitter j'y vais une fois par semaine
3: J'écris une lettre de nouvelle par e-mail chaque mois.
4: Je mets un post sur pinterest 1 fois tous les 3 mois à propos de mon site.
5: C'est le web sauvage. Il m'arrive parfois d'aller mettre un commentaire par-ci par là avec un lien vers mon site...
C'est également à cette étape que l'on va réfléchir aux grandes lignes esthétiques que l'on veut voir émerger.
Par exemple, pour choisir un design de site web, c'est déjà sélectionner une liste de sites existants dont on apprécie l'esthétique.
Les programmeurs informatiques ont pour habitude de dire "Pour le client, l'interface EST le produit". C'est pour se souvenir qu'un client qui commande une application web complexe ne verra jamais le système de gestion des droits. Mais par contre le bouton doit être vert et pas bleu..... arrondi et pas carré.. aligné à gauche et pas à droit... En fait l'essentiel des soucis des programmeurs vient souvent du design et pas du tout du code ! Il faut en être conscient !
Nous sommes tous différents, nous avons tous des goûts et des couleurs préférées différentes. Le choix d'un design est souvent très très difficile dans un groupe. Et même seul ! En effet, j'ai plusieurs styles graphiques différents que j'aime bien. Mais un seul doit être appliqué. Comment choisir ?
Ça reste une des grandes question qui m'habite en terme de gestion répartie et distribuée d'une organisation. Le choix d'un design unique global et cohérent qui s'applique à un site web, une charte graphique de documents, des flyers et peut être d'autres matériels (logo sur véhicule, etc.) est une décision globale qui peut entrer en conflit avec l'autonomie des différents groupes qui gèrent seuls les différents secteurs concernés.
Est-ce qu'il faut imposer une charte graphique à tous, ou laisser chaque sous-groupe faire à sa sauce ?
Comme dit plus haut, une charte graphique, c'est souvent des goûts et des couleurs, donc forcément elle ne plaira pas à tout le monde !
J'ai vu une organisation mettre 2 ans à faire un dépliant en épuisant au moins 4 équipes successives de personnes motivées à faire un joli dépliant. Mais avec du contenus qui n'était pas forcément pertinent pour tous, un design qui ne plaisait pas à tous. avec des professionnels et des amateurs qui n'avaient pas le même avis sur les "bonnes pratiques" en terme de communication, bref pas simple. Ceci pendant que l'équipe chargée de distribuer les dépliants attendait pendant des mois le dépliant parfait.... elle aurait eu largement le temps de distribuer beaucoup de dépliants imparfaits mais au moins existant !
(Au bout d'un moment, il y a même eu une initiative personnelle d'un membre de l'équipe de distribution qui a payé de sa poche des cartes de visites pour au moins avoir de quoi distribuer !)
Conclusion, je me dis qu'il est certainement bien de tenter de définir les grandes lignes de l'ambiance voulue par une charte graphique. Mais pas forcément de définir trop de détails, afin de laisser une marge de manoeuvre aux groupes chargé du travail plus proche du terrain.
Stratégie et plan d'action dans le temps
Avec une organisation en rôle, malgré une raison d'être commune, il est courant que les rôles partent dans toutes les directions. Il y a peut-être des rôles qui avancent très bien et vite, mais dont l'action n’est globalement pas du tout prioritaire.
La stratégie est utile avant de faire les rôles pour concentrer les ressources sur l'essentiel. Ou du moins pour avoir conscience de ce qu'est l'essentiel.
Dans la plupart des actions. La règle de Pareto s'applique. Il est possible de réaliser 80% d'une action en 20% du temps. Puis c'est 80% du temps qui va être passé à résoudre des petits problèmes, à peaufiner. Ainsi pour avancer. Autant se concentrer sur l'essentiel.
Ici on va reprendre les grands objectifs du rêve et leur donner des priorités.
Chaque personne a 5 votes (gommettes vertes en groupe) et les attribue comme elle veut pour donner du poids à ce qui est important pour elle.
Puis chaque personne a aussi 5 votes (gommettes rouges en groupe)et les attribue à ce qui lui fait peur, là où elle sent que des problèmes vont surgir.
Avec le comptage global, on aura une vision sur ce qui est important à faire en premier et ce qui risque de nous poser des soucis.
À partir de ça on réalise un plan temporel de l'ordre dans lequel il semble mieux de faire les actions.
Création des rôles
Ici on va paralléliser le travail. On va créer de nombreux rôles unitaires avec des raisons d'être précises qui vont se charger de mener à bien la mise en place du projet.
Ceci même si la personne est seule à gérer le projet. C'est toujours intéressant pour décomposer le travail en petites tâches accessibles et réalistes.
Puis, les porteurs du projet. Des personnes bien réelles vont donner de l'énergie aux rôles. Un rôle peut être assuré par une ou plusieurs personnes.
Le rôle doit être vu comme un outil pour pouvoir y associer des tâches. Ainsi on sait que la tâche ne va pas tomber dans un trou noir, mais qu'elle sera traitée.
Le rôle ne doit pas être vu comme une chasse gardée. Il est là surtout pour s'assurer que les choses soient faites et structurer l'organisation. Mais il n'est pas là pour mettre une barrière et empêcher les gens qui ne sont pas associés au rôle d'agir dans les tâches attribuées au rôle. C'est une différence subtile, mais qu'il vaut la peine d'expliciter.
Les décisions se prennent par sollicitation d'avis. C'est-à-dire que chaque personne qui prend une décision DOIT solliciter l'avis d'autres personnes, pas de tous. (Surtout pas même ! c'est un travers courant !) Mais des personnes qui sont concernées par la décision et par des spécialistes du domaine. Puis la personne est souveraine dans sa décision.
Ce mode de fonctionnement permet d'agir en prenant la température chez les autres pour savoir si c'est une bonne ou une mauvaise idée, et surtout permet d'améliorer la décision en tenant compte de la réalité du terrain et des bonnes pratiques. Le fait de solliciter l'avis d'autres personnes renforce les liens entre les gens et le savoir partagé.
Ainsi une personne qui veut agir dans un rôle qui ne lui est pas attitré peut le faire, mais elle doit évidemment demander l'avis de la personne qui gère le rôle.
Si une personne prend les avis des autres, mais qu'ils sont tous opposés à la décision. Elle va probablement avoir la sagesse de ne pas aller contre eux. Elle peut le faire. Mais alors, elle risque de voir des résistances et des propositions opposées apparaitre. Ce mode de fonctionnement permet de voir émerger des solutions qui ne sont pas forcément les meilleures dans l'absolu, mais des solutions qui sont fonctionnelles et acceptées largement, ainsi ça devient quand même la meilleure solution du moment.
La création des rôles nous donnera une sorte d'organigramme de l'organisation. Le but est de créer de la clarté sur le fonctionnement de l'organisation. Ainsi toute personne sait à quel rôle s'adresse pour telle ou tel renseignement ou requête. Il est plus facile de voir si une tâche n'est pas attribuée et qu'elle risque de ne pas se faire. Ça permet également de définir la frontière entre deux rôles de manière plus claire en décrivant au besoin des tâches précises.
Ça permet d'éviter les quiproquos courants: ah, mais je pensais que c'est toi qui faisais ça.... ah non.. Moi je pensais au contraire que c'était toi !
Ainsi pour chaque rôle, on peut y associer des tâches pour clarifier les interactions avec les autres.
Mais attention de ne pas perdre du temps à décrire des rôles dans le détail et des tâches trop précisément. Le but est la clarté. Mais trop d'information tue l'information. Pensez toujours au pilotage dynamique. On fait un premier pas. Pas besoin d'être parfait, juste d'être perfectible. On ne fait que ce qui est un besoin précis. Le but est d'avancer pas de planifier ! Si on tente décrire le fonctionnement parfait d'une organisation, on risque juste de se taper dessus et de ne jamais avancer !
Ainsi, il faut juste créer les rôles qui sont évidents, qui aident. Si un doute subsiste. C'est que le rôle n'est pas nécessaire.
Si une tâche n'est attribuée spontanément à aucun rôle, on décide en réunion, par consentement de savoir à quel rôle l'attribuer ou alors on crée un nouveau rôle.
La meilleure manière de créer les rôles d'une organisation est d'en définir un minimum et à chaque fois qu'un nouveau besoin concret se fait sentir, on créera un rôle au besoin. C'est mieux que d'avoir trop de rôles qui n'avancent jamais.
Les personnes qui donnent de l'énergie aux rôles peuvent avoir plusieurs statuts:
Responsable (étymologiquement qui fournit des réponses)
Apprenti
Ressources
La personne responsable est en charge du rôle. C'est elle la personne de contact (qui donne des réponses en cas de besoins). La responsable est une personne motivée et compétente pour ce rôle. L'apprenti est peut-être motivé, mais n'a pas les compétences. Il est là pour apprendre ou pour seconder un responsable. Ce statut permet d'intégrer plus facilement les gens qui ont peur de prendre des initiatives, ou qui ont juste envie de donner un coup de main. Puis il a y a la personne ressources. Cette personne n'a pas la motivation pour donner de l'énergie au rôle. Mais elle a les compétences. Elle est d'accord de donner un coup de main de temps en temps pour débloquer des situations et donner son expertise.
L'attribution des rôles aux personnes est une chose subtile. Il faut savoir doser entre les motivations intrinsèques, les compétences, les ressources et les besoins de l'organisation. Il faut surtout expérimenter. Il n'y a pas de solution idéale. On peut toujours changer en cours de route de rôle. C'est même mieux pour élargir ses compétences et sa compréhension de l'écosystème dans son entier.
Choix d'indicateurs
Les rôles sont fortement incités à choisir et mettre à jour des indicateurs afin de voir l'avancement de leurs tâches. Si les indicateurs sont publiés, ça permet aux autres rôles de se synchroniser.
Avoir des indicateurs est aussi très utile pour célébrer l'avancement fait.
Vérification avant le grand saut
Dans le processus de planification, il est bon d'avoir toujours en tête, les valeurs et les principes qui nous guident vers la vision à long terme via la raison d'être de l'écosystème.
Mais comme on oublie facilement, il est temps de vérifier une dernière fois avant de passer à la réalisation concrète que tout est bien aligné et fait en conformité avec les principes et valeurs explicités.
Vérifier que le projet s'inscrit dans les 12 principes de la permaculture. (Les valeurs et principes qui nous guident et nous aident à faire des choix)
Vérifier que le projet peut bien s'inscrire dans la durée. Que sa pérennité soit assurée. (Notamment avec les zones de fréquentation, mais aussi que les rôles soient bien attribués. Qu'il y a de la relève assurée pour donner de l'énergie aux rôles)
Vérifier que le projet est vraiment viable.
.. si c'est pas le cas... on recommence ! 😛
Action
C'est le moment tant attendu de la réalisation concrète. En fait, c'est souvent facile. Si tout le reste est fait bien mis en place, ça coule de source.
Il est bon de se laisser guider de laisser-aller les choses où elles veulent. Suivre le wu wei, le non agir du tao, soit surfer sur la vague et ne pas lutter contre la nature.
Il ne sert à rien d'être parfait du premier coup. Mais il faut être perfectible. Accepter les suggestions et le retour de la vie.
Célébration
C'est le moment qu'on a tendance à trop oublier. Alors on le met ici. Mais il peut aller à la fin de chaque étape. Il faut célébrer les petites victoires, les avancées du projet.
Parfois ça fait du bien de voir tout le chemin accompli pour se donner la force d'aller plus loin. Mais c'est aussi un temps d'arrêt pour tirer les enseignements de ce que l'on a vécu que ça s’est bien ou mal passé.
C'est le moment de voir comment le projet nous a fait grandir.
C'est le moment de remercier tous les acteurs.
Tous les membres de l'équipe se mettent dans les différents modes de pensées proposés et donnent leur avis. On récolte ainsi de nombreuses informations sur le projet.
Rouge → Intuition, envie, émotions.
Blanc → les faits, les chiffres concrets.
Jaune → les points positifs. Les ressources déjà acquises.
Noir → les points négatifs. L'avocat du diable. Les facteurs limitants.
Bleu → la synthèse de tout ça. Pour préparer la raison d'être globale.
Comment gérer les conflits?
Dans toute organisations, il y a des conflits. C'est normal. A mon avis, il vaut mieux les exprimer que de garder des rancoeurs et laisser pourrir une situation.
J'ai eu toute une discussion, à propos de la pertinence d'avoir un processus de gestion de conflit dans une organisation. Il est ressorti à un moment que si l'on utilise Holacracy correctement. Chaque rôle fait ce qu'il veut dans son cadre et aucun conflit n'arrive. Si il y a un conflit c'est que le cadre est mal défini. On devrait redéfinir les rôles. Ça peut se tenir. Mais de mon expérience, Holacracy ne résout pas tout non plus. Surtout si les dirigeants de l'organisation n'ont pas une vision du monde qui permet l'utilisation de cet méthode d'organisation.
Ainsi, dans le doute, pour éviter de laisser pourrir une situation, je me dis que même en holacracy, il est bon d'avoir une méthode de gestion de conflit.
Principe de base:
Un conflit entre 2 parties est toujours résolu par les deux parties. Elles sont souveraines.
Processus
En cas de conflit entre deux parties on commence un processus de gestion de conflit à huit-clos entre les parties.
Si ça ne marche pas. On intègre un jury de pairs tiré au sort qui peut écouter et donner son avis. Mais pas décider.
Si ça ne marche pas, on ajoute encore un jury consultatif de spécialistes de la problématique.
Si ça ne marche pas, on porte l'affaire devant les 2 conseils qui donnent leur avis. Mais c'est toujours les 2 parties qui décident.
La compréhension mutuelle est la base pour résoudre un conflit. L'histoire montre que la sanction ne fonctionne pas pour résoudre un conflit. (et même ça relance même le conflit... Il y a qu'a voir le traité de Versailles, les réparations de guerre imposées aux allemands après la première guerre mondiale qui a été le ferment de la seconde...)
Mode de décision
Pour tout ce qui est du cadre: consentement
Pour tout ce qui est de l'opérationnel: sollicitation d'avis
Accueil des nouveaux
Il faut aussi avoir un processus pour accueillir les nouveaux.à
C'est souvent négligé, mais c'est très important. Car commencer par une séance dans laquelle on ne comprends rien, dans laquelle on se sent exclu, dans laquelle on ne se sent pas accueilli... c'est le meilleur moyen de ne jamais revenir....
Dans l'autre sens, les gens qui viennent à une séances de travail, n'ont pas envie de passer la moitié de leur temps à expliquer ce qu'ils font à des nouveaux.
Il faut trouver le juste équilibre. La séance s'accueil est intéressante. Elle peut se faire juste avant l'autre, à un autre moment, en groupe seul, etc.. tous les cas sont différents !
Fédéric Laloux dans sont livre Reinventing Organisations parle de plusieurs entreprises qui ont des processus d'accueil parfois très complet.
Il y a par exemple le cas d'un nouveau collaborateur qui arrive dans l'entreprise. Il a été recruté plus ou moins en fonction de compétence particulière, mais ensuite, il va passer plusieurs mois à tester tous les postes de l'entreprise. Ceci afin de bien comprendre le fonctionnement global. D'avoir une vision d'ensemble et de créer des liens avec tout le monde. Ainsi pas de division, pas de classe, mais des amis partout. Et enfin, il arrive fréquemment qu'au bout du tour, la personne choisisse de s'engager dans un tout autre poste que ce pour quoi elle était venue !! En effet, il se peut que pendant le tour, la personne a trouvé un lieu où l'on a encore plus besoin de ses compétences. L'essentiel dans une organisation Opale n'est pas de correspondre à l'organigramme, mais surtout d'apporter de la valeur à l'organisation et sa raison d'être.
Conclusion: créer du lien, créer du nous
Voici donc une méthode que je propose qui est l'agrégation de nombreux petits outils et principe. Je ne dis pas que cette méthode est la meilleure et la plus adaptée partout. Une recette magique. C'est une proposition à adapter à chaque cas.
J'ai expérimenté de nombreuses chose. Parfois avec la même méthodes, mais pas les mêmes personnes ça marche ou pas... ainsi j'en viens quand même à penser que la méthode ne fait pas tout. Les personnes et leur vision du monde sont aussi importantes.
Je pense que pour appliquer une gouvernance de type Opale, agile, etc... il faut déjà que les personnes soient capables de confiance envers les uns et les autres et de lâcher prises. Il faut accepter que l'on ne peut pas tout faire pour les personnes qui s'intéressent à tout. Il faut laisser faire l'intelligence collective et même si l'on aurait fait autrement, laisser faire les autres. Seul on avance plus vite, ensemble on va plus loin.
Puis, il faut aussi des personnes qui sont capables d'avoir de l'initiative. Une telle organisation ne correspond pas aux "petits soldats" qui attendent qu'on leur disent quoi faire.
Lors de mon stage à l'université du Nous j'avais demandé, mais à quoi ça sert tout ces processus parfois très longs alors que parfois on peut régler les chose rapidement naturellement.. (particulièrement le processus d'élection sans candidat) ?
La réponse a été: ça sert à créer du Nous....
D'où le nom de l'université du Nous...
L'important est donc de créer du Nous, créer du liens, comprendre l'autre et son avis, ses motivations, sa vision du monde. Ainsi on peut collaborer plus facilement.
Là tout s'éclaircit dans mon esprit, c'est certainement pour ça que les groupes dans lesquels ça s'est le mieux passé pour moi pour collaborer sont les groupes scouts. J'ai fait beaucoup de projets scouts divers et variés, petits ou grand. Mais c'est là que le vécus communs nous soude le mieux.
J'ai remarqué que j'ai un lien nettement plus intense et durable avec des gens que je n'ai vu qu'un seul week-end scout pendant lequel nous avons fait un bivouac sous la pluie, qu'avec des gens dans un groupement politique que j'ai vue pendant 10 ans plusieurs fois par mois !!!
Ma conclusion personnelle est donc qu'il faut créer du nous, du liens pour créer la confiance dans un groupe. Que cette confiance peut se créer par des activités extra-ordinaires. Il ne faut pas hésiter à faire vivre des choses ensemble à l'équipe, et ne pas faire que les séances formelles. (c'est pour ça aussi que les meilleures projets politique se construisent à l'apéro et pas dans les grandes salles des parlements... ça c'est juste une salle d'enregistrement, ce que les gens qui ne l'on jamais vécu ont de la peine comprendre.)
Il y a des entreprises qui cherchent à faire quelques jours par années de team-building... mais c'est tellement artificiel que ça ne prend pas. Fait déjà juste des repas ensembles, discutez.
Dans les années 1950-1960, le professeur de psychologie Clare Graves a tenté de classer et comparer les valeurs de base des humains. En 1970 il a publié un article qui décrit huit groupes dans lesquels ont peut réunir les humains qui ont des valeurs communes.
Graves a remarqué que tout au long de sa vie, un humain évolue, change de vision du monde et de valeurs. Donc, au cours d'une vie, un humain évolue et change de groupe. Mais il ne change pas n'importe comment de groupe de valeur. Il y a un ordre à suivre.
Ainsi Clare Graves montre que les humains évoluent, ils changent de valeurs, ils passent par des étapes dans un ordre précis qu'il a placées sur une spirale. C'est ce que ses successeurs ont appelé la spirale dynamique intégrale.
Graves a également fait un rapprochement entre l'évolution d'un individu à différents âges sur les étapes de la spirale, et l'évolution de sociétés humaines entières.
Les civilisations humaines suivent la même évolution sur la spirale que les individus.
On peut donc observer un individu tout seul sous l'angle de la spirale dynamique, mais aussi un groupe d'individus, une organisation, une entreprise.
Puis, on peut observer une société dans son entier.
Mais il faut bien faire attention de toujours avoir en tête que la spirale dynamique est un modèle et pas la réalité. Il est important de ne pas juger une personne ou une organisation en disant "c'est une personne rouge...", "c'est une organisation verte". La réalité est plus complexe que ça. Une personne peut avoir des comportements ancrés à une étape et d'autres comportements à une autre étape !
La spirale n'est pas une typologie ou un test psychologique qui révèle votre type de personnalité. Nous ne sommes pas à une étape, nous avons un étape !
La progression se fait en holon, nous intégrons chaque étape supplémentairesans enlever les anciennes. Au fil des expériences nous adoptons la vision du monde la plus adaptée. Si le monde se complexifie, nous adoptons une vision du monde capable d'appréhender cette réalité plus complexe.
On peut seulement affirmer: "ce processus, dans cette organisation, est typique de l'étape orange" ou "ce trait de caractère de cette personne est typique de valeurs ancrées à l'étape bleue".
Pour compléter cet article, j'ai également enregistré cette vidéo:
Mon interprétation de la spirale dynamique
Voici maintenant ce que je comprends de la spirale dynamique. Voici une description en plusieurs exemples et illustrations de comment j'explique le concept de spirale dynamique à d'autres personnes.
Chaque étape alterne entre: exprimer le soi et sacrifier le soi.
Un changement d'étape se fait souvent quand il y a plusieurs contradictions dans nos croyances profondes. Alors on se questionne sur notre vision du monde, c'est la crise et c'est l'opportunité d'un changement de vision du monde.
Voici une vue globale de la spirale dynamique, avec les quelques étapes et à chaque fois une description de l'essentiel:
Survie (Beige)
La première étape de la spirale concerne la survie. Pour un humain, c'est le moment où il est un nouveau né totalement dépendant de sa mère pour tout.
Il n'y a actuellement, aucune société humaine basée sur ces valeurs. Il y a 100 000 ans les premiers groupes de chasseurs vivaient ainsi. Ils avaient pour devise: la survie avant tout!
La notion de temps n'existe pas vraiment à cette étape.
C'est une étape de découverte de son environnement. C'est le moment où l'on subit surtout son environnement avant de s'y habituer, d'y trouver une routine, des habitudes.
Il est possible de revenir à des réflexes ancrés à cette étape lorsque l'on change d'environnement et que l'on se trouve déboussolé. Notamment en voyage à l'étranger quand il faut changer toutes ses habitudes, parler une langue différente, manger d'autres aliments, trouver un lieu ou dormir, des toilettes, bref se préoccuper de ses besoins fondamentaux dans un nouvel environnement. C'est stressant et fatiguant pour beaucoup de monde.
C'est aussi le cas potentiellement lors d'un déménagement.
Avec la crise Covid de 2020, on a vu des peurs paniques de manque réapparaitre. Tout le monde se souvient des razzias sur le papier de toilette !
Ainsi, même si nous avons tous des valeurs ancrés à des étapes plus loin sur la spirale, nous avons tous en nous cette étape beige et suivant les événements et les circonstances, elle peut refaire surface.
Animisme et tradition tribale (violet)
La seconde étape de la spirale est apparue il y 50 000 ans avec l'instinct tribal. La tribu est le nid chaleureux a préserver. La devise adaptée à cette étape est: "Contente les esprits, soumets-toi aux anciens et à la tradition".
Après avoir lutté au jour le jour pour survivre à l'étape beige, l'étape violette apporte une certaine stabilité. L'environnement commence à être connu. On fait confiance à ceux qui ont survécu le plus longtemps et on les imite. Si l'ancêtre a survécu avec son habitude, il faut faire pareil.
Il y a certainement une corrélation logique entre une cause et un effet à la base d'une habitude ou d'un rituel. Il y a quelques chose qui a marché et que l'on conserve, mais ça ne garanti par la rationalité de la pratique. La rationalité est une notion qui émerge beaucoup plus loin, à l'étape orange de la spirale.
Ainsi l'étape violette est aussi caractérisée comme l'étape de la magie. En tant qu'enfant c'est l'étape où l'on croit au Père Noël qui amène les cadeaux, au lapin de Pâques qui cache des œufs dans le jardin. Comme la tradition revient chaque année et que ça marche selon le récit. C'est que c'est vrai.
Je me souviens quand j'étais enfant, j'avais assisté à un spectacle de magie. Il y a une femme qui était en lévitation. La seule chose qui semblait la suivre partout s'était le faisceau de lumière du projecteur. J'en avais conclu que c'est la lumière qui permet de faire léviter les gens.
L'essentiel de nos comportements et croyances sont basés sur le même genre d'observations de corrélations. En première approche ça fonctionne très bien, quand ça ne marche plus très bien on élargit le modèle. Ok, un chien c'est un animal à 4 pattes. Miaou.. je suis un chat !... ah... ok, donc j'affine mon modèle, un chien c'est un animal à 4 pattes qui fait ouaf. (ou du moins qui ne fait pas miaou).
Le corpus de croyances est transmis à sa descendance pour lui faciliter sa survie.
Un enfant est soumis à ses parents qui décident pour lui.
Les gens vivent au présent en reproduisant le passé.
Ils ne font pas de stock, donc il ne comptent pas. Ils vivent sous l'équateur et il y a tout le temps des ressources pour vivre. Leur réalité n'a pas besoin d'une vision du monde plus complexe.
Les organisations violettes
Ce sont des clans, des tribus, des familles.
Chaque famille a ses traditions, ses rituels. Ce sont donc les ancêtres qui dirigent. Soit par ce qu'ils ont mis en place ces traditions... mais aussi et surtout car on consulte toujours les esprits des ancêtres morts. Par exemple via des chamanes.
On consulte aussi les esprits de la nature. Tout est vivant.
De nos jours il existe encore des zones tribales dans lesquelles le clan est l'organisation sociale principale. Mais en dehors de ces zones, la notion de famille est aussi importante. Notamment au moment clé où un membre de la famille revient avec nouvelle compagne ou un nouveau compagnon....
Là on a tout un rituel familial, très souvent inconscient qui va évaluer la pièce rapportée dans la famille. "Est-ce qu'elle est du même niveau social que nous ?", "Quelles sont ses valeurs ?"
Le conformisme par mimétisme est la règle. Si une foule arrive en contresens de soi en criant et de façon agitée, j'ai tout intérêt à faire pareil, même si je ne sais pas pourquoi. C'est la force de la tribu.
Peut être qu'il y a un danger à l'autre bout de la rue et que j'ai tout intérêt à m'en éloigner avant même de savoir ce que ça peut être. C'est le cas avec un l'arrivée d'une vague ravageuse d'un tsunami.
Cette vision du monde est très ancrée en nous. C'est ce que l'expérience de Asch nous confirme. Trois quart des gens sont prêts à au moins une fois affirmer qu'une barre est plus courte que ce qu'ils voient réellement, juste par ce que la majorité ou l'unanimité du groupe le dit. Pour survivre il faut se conformer à l'avis du groupe. Que cet avis soit vrai ou non.
La tribu protège. L'individu seul n'est rien.
La tribu, le clan, est le premier système économique (éco-nomie = règles de la maison-née.) C'est l'Oikos grecque ou la Domus romaine. Une maisonnée avec un grand domaine agricole. Le pater familias dirige la famille – au sens large – donc son épouse, ses enfants, leurs esclaves. Tout le monde œuvre à la production pour cette communauté.
Ainsi les ressources appartiennent à la communauté. Il faut distinguer les notions actuelles de propriété et de possessions. Chacun peut posséder des outils personnels, mais ils sont la propriété de la communauté (qu'elle soit égalitaire ou dirigée par une hiérarchie)
Partout sur la planète, la famille est la cellule de base de l'organisation sociale. Bien que les structures familiales sont très différentes suivant les régions. Il y a la famille romaine qui inclus les esclaves, la famille nucléaire de type anglo-saxonne dans laquelle les enfants quittent très vite la maison, notamment pour des études, souvent en internat et la famille communautaire dans laquelle plusieurs générations vivent sous le même toit.
Mais partout c'est la famille, les parents qui transmettent leurs valeurs à leurs enfants.
L'empire barbare (rouge)
La troisième étape marque un désir de s'exprimer. De choisir seul, même si les ancêtres ne sont pas d'accord.
Pour rappel, sur la spirale, les étapes sont caractérisées par une alternance entre l'envie d'exprimer son soi et l'envie de suivre des règles extérieures.
La 3ème étape est apparue il y a 10 000 ans. C'est l'étape des empires sanguinaires. Les gens qui ont des valeurs ancrées à cette étape ne se préoccupent pas des droits humains. Il font comme ils veulent. Ce sont des conquérants, des Jules César, des Alexandre Le Grand, Gengis khan, et Attila..
Ce sont des personnes qui ont un sens de l'honneur très développé. Parfois il vaut mieux mourir que d'être déshonoré !
Ainsi les menaces de mort et la violence sont inefficaces contre ces personnes. Elles n'ont pas peur de la mort et de la violence.
A l'échelle individuelle, c'est la "phase du non" que nous traversons vers 2 ans. C'est le moment où l'enfant découvre son pouvoir personnel. Il peut dire non et ne s'en prive pas pour tester son pouvoir.
Les organisations rouge
De nos jours, les rares organisations à fonctionner sur ce modèle sont les organisations de type gang de rue. C'est le chef qui décide de tout à son propre profit. Mais il doit toujours être sur ses gardes qu'un autre ne lui pique pas sa place.
Le gang peut tout de même être à la tête d'en empire.
Bannon prenait trop de place et faisait de l'ombre au chef. Certains journalistes avaient même commencé à l'appeler "President Bannon". Trump a du réaffirmer qui est le vrai chef du gang. Il a viré son conseiller !
Au niveau de la conscience du temps, la notion de futur commence à émerger. Le chef exprime ses désirs, ses pulsions. Mais ne voit pas à long terme.
Encore une fois c'est Donald Trump qui illustre très bien cette vision du monde. Surtout lors de sa rencontre avec Kim Jong-un. Les diplomates sont totalement déroutés par les réponses de Trump, il n'en fait qu'à sa tête, il ne conscientise pas les conséquences de ce qu'il dit. Notamment quand il annule les exercices militaires entre la Corée du Sud et le USA pour faire plaisir au dictateur de Corée du Nord et lorsqu'il propose à ce dernier de le ramener chez lui avec AirForce One !
Le bilan de cette rencontre n'est pas mauvais. C'est peut être justement car la vision du monde des deux chefs de gang est la même. Contre toutes attentes, ils se sont bien entendus.
La diplomatie habituellement utilisée, basée sur une vision du monde ancrée à d'autres étapes de la spirale dynamique, est probablement trop éloignée de la vision du monde du chef de gang à la tête de la Corée du Nord.
Avec une vision du monde similaire, on se comprends mieux.
La devise de l'étape rouge de la spirale dynamique est: "Sois ce que tu es. Fais ce que tu veux, comme tu veux."
A l'étape rouge, la rémunération (le partage du butin) se fait selon les envies du chef, à la tête du client.
Le dogme religieux du LIVRE - étape conformiste (bleu)
La quatrième étape est celle qui a pacifié l'Europe envahie par les barbares. La pacification ne s'est pas faite en étant plus fort que les barbares et en en tuant encore plus... Ils n'ont pas peur de la mort et de la violence. Le truc a été de faire changer les valeurs fondamentales de ces gens.
Les barbares se sont convertis au christianisme, et l'histoire de l'Europe a radicalement changée. La violence a cessée, car le christianisme impose des règles de vie pour mériter le paradis.
La devise de cette étape est: "La vie a un sens, il y a des règles à suivre pour atteindre un but ultime".
C'est la vision du monde des grandes religions monothéistes. Mais cette étape peut aussi s'appliquer aux régimes totalitaires du 20ème siècle (Nazi et communistes) qui étaient prêts à tout dans l'espérance de créer un monde idéal.
Une grande partie des sociétés humaines vit encore selon cette vision du monde. C'est donc ici la première étape qui te concerne peut être ?
J'observe que l'écologie devient de plus en plus la nouvelle idéologie de type bleue, en promettant un nouveau paradis et en mettant en place une inquisition. On y reviendra en détail plus tard ci-dessous pour nuancer tout ça.
Lis bien les prochaines étapes, ce sont celles qui concernent la majorité des gens qui liront ce texte. C'est ainsi que la majorité des gens appréhendent le monde en Europe.
Les organisations bleues
Ce sont des "administrations".
Observons le point de vue des organisations humaines qui sont nées de cette vision du monde.
Les organisations qui fonctionnent sur ce principe aiment souvent les uniformes. Il y a souvent des règlements qui décrivent le fonctionnement de l'organisation. C'est la religion du LIVRE, avec ses fondamentalistes. Que le livre soit rouge, vert ou bleu, c'est ce qui est écrit dans LE livre qui fait foi.
Les gens sont fréquemment associés à des classes, à une hiérarchie. C'est d'ailleurs selon ces classes que le salaires des membres de telles organisations sont définis.
Par rapport à l'étape précédente on gagne en stabilité. On suit les règles au lieu de l'avis du jour du chef. Il y a une hiérarchie claire qui ne va pas changer du jour au lendemain. Cette hiérarchie se traduit par des uniformes.
On trouve dans ce genre d'organisation, l'église catholique, l'armée, les fonctionnaires et les écoles. (bien que suivant où les fonctionnaires et les écoles sont déjà en partie à l'étape suivante... sauf pour les classes de salaire)
Le temps passé, présent et futur est intégré. On comprend la notion de causalité newtonienne. On peut mettre en place des processus stables basées sur le passé pour produire un futur.
C'est par exemple ce qu'ont fait les grandes administrations coloniales pour diriger la culture d'épices à l'autre bout du monde et organiser le transport jusqu'au consommateur. Les différentes compagnies des Indes sont les premières organisations commerciales à échelle mondiale. A cette échelle, il est nécessaire d'avoir une planification sur un temps long.
La compagnie est dirigée de façon très hiérarchique. Les vaisseaux sont dirigés par un corps d'officier de marine hiérarchisé et sélectionné parmi les mêmes familles. (et récompensés par des titres de noblesse). Le règlement défini clairement toute la hiérarchie et tous les comportements. (quoi faire et comment le faire). La compagnie détient sa propre armée pour encadrer les esclaves cultivateurs.
Le capitalisme et le rationalisme (orange)
Cette étape est intéressante car elle est bien présente de nos jours. C'est l'étape qui arrive après s'être lassé d'une vérité ultime qui ne vient pas.
Après la soumission aux règles décrites dans LE livre lors de l'étape bleue, l'expression de soi reprend le dessus. L'intérêt personnel prime, ici et maintenant, pas dans un hypothétique futur idéal.
La liberté individuelle est par conséquent une valeur importante.
Cette étape se différencie de l'empire barbare car tout n'est pas permis. On agit selon les règles d'un jeu. Mais on influence aussi les règles. On bannit généralement la violence physique. (du moins en apparence)
C'est l'étape où l'on transforme ses ennemis en adversaires. C'est l'étape où la démocratie remplace l'état féodal.
Au lieu de faire une bataille sanguinaire, on compte les soldats de chaque camp et on désigne vainqueur le camp qui a le plus grand nombre de soldats. On appelle ceci: le vote !
La devise des gens qui vivent selon les valeurs de cette étape est: "Profite des opportunités que le monde peut t'offrir, joue le jeu et gagne le !"
C'est l'étape dans laquelle se trouvent les sociétés capitalistes actuelles.
C'est l'étape à laquelle se trouvent les passionnés du commerce international, les requins de la finance et tout ceux qui les ont comme modèles.
S'il t'arrive de te dire: "C'est une bonne opportunité, ce n'est pas moral, mais si je ne le fait pas moi, ce sera un autre qui le fera." Il y a de grandes chances qu'une bonne partie de tes valeurs profondes soient ancrées à cette étape de la spirale dynamique.
Est-ce ton cas ? Si tu réponds oui... sache que ce n'est pas ainsi que pensent tout le monde. Ça t'aidera à comprendre tes interlocuteurs.
L'étape orange s'est construite en opposition au dogme religieux bleu. Ainsi les gens avec des valeurs ancrées à l'étape orange sont fortement athées, opposé à tout ce qui ressemble à des croyances irrationnelles.
Dans la vision du monde orange, tout doit être rationnel. La réalité doit être objective.
Ainsi c'est l'étape à laquelle s'est développée la science et la méthode scientifique.
La corrélation de l'étape violette ne suffit plus comme explication. Corrélation n'est pas causalité.
(Il est à préciser, que le protestantisme est particulier, car il s'est construit en opposition à l'église catholique de type hiérarchique bleu, mais sans évacuer l'irrationnel. Le protestantisme a évacué un intermédiaire, le clergé, pour proposer de lire directement LE livre soi-même. Ceci grâce à l'invention de l'imprimerie qui a diffusé des Bibles. Cette transformation a tout de même lancé le germe de la cohabitation scientifique avec le monde spirituel. De plus la vision protestante a transformé le monde économique en ayant fait sauté le verrou de l'interdiction de faire du crédit à intérêt. Le capitalisme est né à ce moment là.)
L'enseignement de Siddhartha Gautama – le bouddha – s'inscrit également dans la vision du monde orange de la spirale dynamique. Après avoir travaillé sur lui même seul, il est devenu le bouddha. Il a atteint l'éveil, la libération de toutes les souffrances. Il a passé le reste de sa vie a enseigner sa technique. (la méditation vipassana)
Gautama prônait le travail personnel et non la dévotion. Il ne suffit pas de croire pour atteindre l'éveil, il faut travailler, pratiquer la technique. C'est rationnel. L'expérience est le fondement de la sagesse, pas la croyance. C'est la méthode scientifique en - 2500.
Il est possible d'atteindre l'éveil dans cette vie et non pas dans un hypothétique au delà.
Je comprends ainsi pourquoi le bouddhisme a une cote de popularité grandissante dans les sociétés occidentales. Le terreau y est fertile, les valeurs sont en adéquation, ces valeurs sont basées sur la même vision du monde orange.
Le bouddhisme est une spiritualité pour scientifiques rationnels !
Ainsi on peut constater que la rationalité de l'étape orange n'est pas forcément opposée à la spiritualité. On voit aussi que la jouissance ici et maintenant et non dans un hypothétique au-delà, ne conduit pas forcément à une consommation matérielle immodérée. Le bouddha enseigne le détachement et l'absence de désir en regard de l'impermanence. Ainsi le moteur de la publicité, le désir, est contrôlé.
L'enseignement du Bouddha est une philosophie sans dieu mais non attachée au matérialisme.
Cependant, en quelques siècles, l'enseignement du bouddha est devenu le bouddhisme. Le folklore et la dévotion ont pris le dessus, la technique a disparue de l'Inde. (avant d'y revenir il y a une cinquantaine d'années avec les cours Vipassana de S. N. Goenka).
On peut se questionner pourquoi cette disparition. Une piste plausible est la nature même de l'étape orange de la spirale dynamique. C'est une étape élitiste. Beaucoup suivent la méthode, peu deviennent des éveillés. De plus la technique prône l'équanimité face aux désirs. Donc même le désir de l'éveil doit être réprimé. Si tu n'es pas éveillé, c'est que tu désires trop l'éveil et/ou que tu ne travaille pas assez.
C'est inhumain, mécanique. Ainsi la frustration engendrée peut provoquer un changement de vision du monde. Soit un retour aux anciennes croyances, soit un passage à l'étape verte de la spirale dynamique qui donne de l'importance à l'humain et pas à l'objectif.
Du côté matérialisme, la dérive est de comprendre le non attachement dans le sens d'un gaspillage matériel, le tout jetable et de prôner la déco Ikea impersonnelle agrémentée d'un tableau Zen – une secte bouddhiste – représentant trois galets empilés et une fleur de lotus.
Les organisations orange
Ces sont des entreprises.
En ce qui concerne les organisations issues de la vision du monde de cette étape. Elles rejettent la hiérarchie rigide de l'étape précédente. Mais pas n'importe quelle hiérarchie, la hiérarchie de type "noblesse" qui est arbitraire. Ce rejet de la noblesse se fait au profit d'une hiérarchie du mérite, de la compétence.
Au niveau de la conscience du temps, c'est surtout le futur qui compte.
L'objectif prime, peu importe les moyens. La morale, la notion de bien et de mal de l'étape précédente (bleue) est atténuée. Tout est bon tant que le résultat est là.
On passe d'une méthode de gestion: ordre/vérification à prévisions/vérification . Le "comment faire" est de la responsabilité de l'exécutant. La notion de responsabilité augmente donc par rapport à l'étape précédente. Son corollaire, la liberté prend de l'importance.
La rémunération ne dépend plus d'une classe issue d'un règlement, mais plutôt du mérite, de la capacité à remplir les objectifs.
Le futur est important, ainsi pour la motivation en plus du bâton, on ajoute la carotte. Ce sont les stock options, les promotions, les primes à l'objectif.
Le futur est une chance. L'organisation orange est la championne de l'innovation, elle introduit la recherche et développement. L'esprit scientifique se développe. On explorer le monde et sa mécanique pour en tirer profit. Tout devient rationnel. Ce qui n'est pas rationnel n'a plus d'importance...
Ou pire... n'a pas le droit d'exister! Car les 6 premières étapes de la spirale, les étapes du 1er tour, sont totalement exclusives. "Si tu n'as pas la même vision du monde que moi, tu es dans l'erreur".
Les casseurs de hiérarchie pour l'harmonie de la communauté.
L'étape verte de la spirale dynamique arrive dès le moment où l'on réalise que notre profit personnel, le fait de gagner pour soi en écrasant les autres ne nous rend pas plus heureux.
C'est le moment où l'intérêt de la communauté prend le dessus. (conformément à la respiration entre chaque étape de soumission aux règles ou d'expression personnelle)
L'étape verte de la spirale est l'étape dans laquelle on a pour valeur l'intérêt général, même s'il va parfois à l'encontre de son intérêt personnel.
C'est le moment où l'on prône des valeurs d'égalité. Que l'on milite pour que la voix de chacun et chacune soit prise en compte.
Les personnes avec des valeurs ancrées à l'étape verte abolissent l’esclavage, créent les mouvements féministes et sociaux, militent pour la démocratie égalitaire, la séparation de l’Etat et l’église, et plus récemment pour la reconnaissance des droits des animaux.
L'étape verte est la première étape qui refuse toute forme de hiérarchie. Tout le monde doit être sur un pied d'égalité dans la communauté. La personne avec des valeurs ancrées à l'étape verte va militer contre le racisme, le sexisme et le spécisme. (et d'une manière globale de convergence desluttes, contre le capitalisme)
Plus de classes sociales, plus de différence de traitement en lien avec le sexe de la personne. Les humains ne sont pas au sommet de la création, ce sont des animaux comme les autres et à ce titre le mouvement anti-spéciste se développe et avec lui le véganisme. Ce mode de vie refuse de consommer tout produit d'origine animale autant dans la nourriture que dans le domaine des cosmétiques et des vêtements.
Cette recherche de remise en cause de toute forme de hiérarchie provoque parfois des comportements égalitaires qui vont très loin. J'ai rencontré une personne qui refuse d'écrire des MAJUSCULES par soucis d'égalité entre les lettres !
La devise adaptée à cette étape est: "Trouve la paix intérieur en cherchant la dimension humanitaire de la communauté ".
Si tu t'engages dans l'humanitaire et/ou que tu soutiens des ONG. Tes valeurs de base sont probablement ancrées dans cette étape de la spirale.
Aux USA, on voit que les valeurs majoritaires, sont plutôt ancrées aux étapes bleue, et orange. Et dans de nombreuses parties du monde, il y a encore des zones tribales très ancrées, ce qui fait un mode global, très rouge, bleu, orange !
Il reste encore deux étapes qui commencent à émerger dans la population humaine.
A l'aide d'un test de personnalité fait sur une cinquantaine de personnes qui me lisent, j'observe qu'une proportion plus grande que la normale de gens ont des valeurs ancrées dans les étapes suivantes de la spirale dynamique.
Les organisations vertes
Ces sont des ONG, des associations.
Les organisations issues de l'étape verte sont souvent là en réaction à un fonctionnement orange trop inhumain.
Contrairement au stade orange, à l'étape verte, l'important n'est pas le but, mais le chemin. Le relationnel et les émotions comptent. Il y a une recherche de sens à son travail.
L'organisation verte rejette toute forme de hiérarchie. L'avis de toutes et tous compte. Vu que cette expression est souvent utilisée, le néologisme "toustes" a été créé par les personnes qui ont cette vision du monde afin de raccourcir leur langage. L'écriture inclusive est en plein développement, mais pas encore fixée, elle a pour intention de n'exclure personne en s'exprimant.
Dans l'organisation verte on décide si possible au consensus ou au vote en assemblée générale. On crée des coopératives ou ce n'est pas le capital qui décide, mais où chaque personne détient l'entreprise à part égale. Une personne = une voix.
De plus, dans une organisation verte tout le monde a le même salaire.
L'organisation verte est militante. Elle a une culture et des idées fortes. Quand elle a une charte et ce n'est pas pour faire joli, c'est l'expression de sa culture profonde.
A noter que la charte est un reliquat DU livre de référence de l'étape bleue, mais à la différence que l'on ne va pas lire le texte à la façon fondamentaliste. A l'étape verte, on va tenter de retrouver "l'esprit de la loi": qu'est ce que les gens qui ont écrit ce texte ont voulu transmettre comme message ?
Le besoin de l'organisation verte de toujours avoir besoin de demander l'avis de tout le monde et de décider au consensus est un frein majeur à la prise de décision. C'est souvent par rejet de ce mode d'organisation qu'une transformation s'opère pour passer à l'étape suivante.
La vision systémique du monde (jaune)
Pour moi l'étape jaune a été l'étape de "La conscience de son empreinte écologique".
Cette étape jaune est particulière sur la spirale. Graves avait remarqué qu'une fois arrivé à cette étape, les valeurs exprimées ont des similitudes avec les valeurs de la première étape. C'est ainsi que Graves a décidé de placer les étapes sur une spirale et non pas sur une simple ligne.
Cette étape réintroduit une notion de survie et de découverte de son environnement. Mais l'approche est différente que pour la première étape. C'est une approche de survie globale à l'échelle planétaire en diminuant son impact personnel sur l'environnement.
Cette étape est apparue dans les années 1960, lors de la conquête spatiale. C'est en observant notre planète terre depuis l'espace que beaucoup d'astronautes ont succombé à ce que l'on appelle l'Overview effect: une prise de conscience de la fragilité de notre planète perdue dans l'immensité de l'univers.
Pour la première fois des humains pouvaient voir de leur propre yeux la planète entière d'un seul coup d'œil.
Les premières photos de la terre rapportées par la mission Apollo 8 en 1968 ont diffusé à large échelle cette prise de conscience de la fragilité de la vie. De nombreux mouvements écologistes sont nés à cette période.
La logique de fin du monde, qui est de plus en plus présente à notre époque (crise financière, écologique, sociale, politique, économique, énergétique, de la santé, pandémie, pénurie, inflation, etc..) a des racines chez les individus dont les valeurs sont ancrées à cette étape de la spirale.
Une personne qui a des valeurs ancrées à cette étape a une vision systémique du monde. Elle sait observer les systèmes complexes de la mécanique de la nature. Elle sait que tout est lié. Là où certains ne voient que chaos, elle voit l'ordre des constructions fractales.
Cette vision du monde jaune sous forme de systèmes complexes permet aux personnes arrivées jusque-là de comprendre la vision de monde de chaque étape précédente, de se mettre à la place d'une personne qui a des valeurs ancrées dans une autre des étapes de la spirale dynamique.
C'est souvent les personnes qui sont arrivées à cette étape qui prennent conscience de la spirale dynamique. Les personnes des étapes précédentes ont plus de peine à la comprendre.
A ce stade, le temps s'accélère. On remarque qu'il a fallu des millénaires pour que des sociétés passent les premières étapes. Maintenant les changements se font de plus en plus vite. Ce changement rapide a pour conséquence que la société n'est pas homogène. Il y a un éclatement des valeurs. On trouve 4-5 groupes de valeurs différents dans une même société !
Il semble que l'on trouve seulement 10% de la population mondiale dans cette étape. La devise adaptée à cette étape est: "Exprimer le soi, mais jamais aux dépens des autres, pour que toute vie puisse continuer de manière naturelle et fonctionnelle."
Je reconnais assez rapidement une personne qui a une vision du monde ancrée à cette étape, en général elle utilise beaucoup le mot "systémique".
Ce sont par exemple les permaculteurs ou les hackeurs. (J'explique pourquoi un peu plus loin...)
Les organisations jaune
Ces sont des réseaux. (Suite à de nombreuses discussions sur le sujet, il y a aussi des avis qui disent que la sociocratie et ses cercles arrivent à cette vision du monde. Mais l'avis n'est pas partagé par tous. Car la sociocratie est aussi souvent bien ancrée dans un fonctionnement vert, et les cercles en holons sont plutôt turquoise! En moyenne c'est jaune !... donc le débat reste ouvert. )
Si l'étape verte a focalisé les revendications sur les droits humains. L'étape jaune me semble aller dans le même sens mais en focalisant sur l'écologie, les liens entre l'humain et l'environnement.
Le stade jaune est le premier tour de la spirale. C'est le premier stade qui a conscience qu'il existe des visions du monde qui sont différentes et souvent opposées.
Le passage au stade jaune est l'entrée dans une conscience de second niveau.
La conscience de premier niveau considère que sa vision du monde est la seule qui soit vraie et que ceux qui n’y adhèrent pas se trompent dangereusement. C'est une conscience exclusive qui demande d'adhérer ou non à cette vision du monde, et donc aussi par conséquent à une organisation, à un groupe issu de cette vision du monde.
La conscience de second niveau ne peut plus enfermer les gens qui pensent de la même manière dans une même organisation et organiser un affrontement. Elle prend de la hauteur. Elle essaye de voir les choses globalement, de manière systémique.
Cependant, tout comme les organisations des l'étape verte, les organisations de l'étape jaune sont surtout là en réaction aux étapes précédentes.
Ce sont des organisations très fortes pour dénoncer les dysfonctionnement des organisations des étapes précédentes. Mais ne sont pas des organisations très fortes pour construire du neuf.
Comme il est possible de trouver des personnes avec des visions du monde à différentes étapes en même temps dans notre société. Il est possible que les organisations en réseaux de type jaune regroupent des gens qui ont des valeurs ancrées à d'autres étapes. Je pense particulièrement à l'étape verte.
Je pense qu'il y a de nombreuses personnes qui après avoir milité pour les droits sociaux, prennent conscience de l'écologie. Ils passent à une vision du monde jaune. Mais continuent de fonctionner en type associatif avec les structures de type vertes.
Pour aller au delà de ce pessimisme et de cette logique de fin du monde, il y a les gens qui s'intéressent au mode de vie des sociétés plus primitives qui vivent en harmonie avec la nature. Puis, il y a l'écopsychologie qui tente de renouer avec la nature dans la joie. Notamment avec des expériences pratiques et en groupe plutôt que de manière intellectuelle.
Voici une émission de la TV belge qui présente l'écopsychologie, on y entend le mot "systémique" propre au vocabulaire jaune, mais aussi le mot "holistique", qui est très caractéristique de l'étape suivante de la spirale dynamique. Ainsi je pense que l'écopsychologie une passerelle qui permet de passer de la vision jaune du monde à la vision turquoise.
Attention aux confusions les mouvements écologistes ne sont pas jaune, mais plutôt bleu ou vert !
Ici j'associe l'étape jaune à la première qui prends vraiment conscience de l'écologie, soit étymologiquement, "la science de l'environnement."
Une personne qui a viscéralement intégré l'écologie, est donc consciente des systèmes nécessaires à faire exister son environnement. (ex: si j'utilise une tronçonneuse à essence, j'ai besoin d'un système industriel de raffinerie, mais aussi de transport du pétrole, et de sécurisation du transport, ce qui dit aussi armée.. et politique pour soumettre des peuples qui vivent sur des puits de pétrole... etc... Donc une scie à main pour 2 troncs.. c'est peut être mieux pour la paix dans le monde ? )
Hors depuis la conceptualisation de cet article, l'écologie est devenue un sujet beaucoup plus important dans la société dans laquelle je suis, et de nombreuses personnes qui se revendiquent de l'écologie ne fonctionnent absolument pas à l'étape jaune.
Depuis le phénomène Greta, ça s'est accentué... Je vois une récupération d'organisations de type "verte" : étape "égalitaire" de la spirale, (pas le parti "les verts"), qui n'ont fait que de changer de combat, mais fonctionnent de la même manière. Par exemple, on fait des manifs "tous ensemble". Ce "ensemble égalitaire" qui est la caractéristique d'une organisation avec des valeurs de l'étape verte de la spirale dynamique.
Puis l'idéologie mise en place devient religieuse, il y a des chartes et des manifestes qui sont écrits et qui deviennent des dogmes.
Il y a un idéal à atteindre (la société écologiste) et pour atteindre ce paradis, il faut vivre selon les principes de la charte, on va culpabiliser les gens et instaurer une inquisition pour dénoncer ceux qui agissent mal !! (bouhhh tu émets du CO2....... il faut interdire le plastique... taxer les avions...)
C'est là que les mauvaises langues parlent de "Khmers verts". (en référence au système communiste radical des Khmers rouge)
Finalement, comme au temps de l'église catholique, cette idéologie bleue est récupérée par des petits malins à la vision du monde orange qui vont crée le marché des indulgences.... On parle de nos jours du marché carbone comme d'un système d'indulgence climatique.....
Oui, l'étape orange fait aussi de l'écologie, de manière péjorative on dit que c'est du "green-washing". C'est juste un argument publicitaire, mais pas une valeur ancrée.
Pour trouver le "vrai" écologiste qui a une vision du monde ancrée à l'étape jaune, je pense plutôt aux permaculteurs. (là aussi tout le monde le devient.. pfff.. c'est pas par ce que tu fais 2 buttes dans ton jardin qui tu fais de la permaculture !)
La permaculture est une philosophie, une vraie vision du monde, avant d'être des techniques de jardinage.
« La Permaculture est une approche systémique qui permet de créer des écosystèmes viables en s’inspirant des lois de la nature ».
Le permaculteur qui met en place des écosystèmes viables en s’inspirant des lois de la nature est dans une vision du monde jaune. Il ne va pas militer en culpabilisant les autres. Il fait ses expériences dans son coin. Il construit son monde... et élargit sa conscience sur ses pratiques et leurs conséquences sur le monde. Un monde où tout est lié.
Le Hackers est aussi un personnage ayant des valeurs ancrées à l'étape jaune.
Pour sortir un peu du champ de l'écologie, je vois aussi à l'étape jaune les Hackers.
Non ce ne sont pas des "pirates informatiques". La culture des hackers est beaucoup plus vaste et intéressante.
La meilleure traduction française du mot "hacker" est "bidouilleur".
"Un hacker est une personne qui se délecte de la compréhension approfondie du fonctionnement interne d'un système, en particulier des ordinateurs et réseaux informatiques."
Ce terme est plus ancien que l'Internet, il est apparu dans la communauté des radio-amateurs.
On est ici aussi dans une vision systémique. On est aussi dans une forme d'écologie, soit l'étude d'un environnement. Mais cet environnement n'est pas naturel, mais créé par des techniques humaines. Il est néanmoins totalement indispensable à la vie quotidienne à notre époque.
Le monde "virtuel" de l'Internet a été créé par des hackersavecdes valeurs de type jaune.
Je parlais plus haut des organisations jaune qui sont des réseaux. L'Internet c'est le réseau des réseaux.
Le Hacker, est une personne consciente des systèmes nécessaires à faire exister son environnement.
C'est pour cette raison que les Hackers sont les inventeurs et fervent défenseurs du logiciel libre, du droit à la bidouille du soft, mais aussi du matériel qui fait "tourner" un ordinateur et fait "tourner" Internet.
Comme le permaculteur, le hackeur a conscience de l'impact systémique de ces comportements. (Si j'utilise Windows, j'enrichis un système commercial, un code fermé qui va me restreindre et par la même, le monde entier, aux seules possibilités qui auront été définies par le milliardaire qui possède le système. Si j'utilise Linux, je peux en tout temps modifier l'outil pour le faire correspondre à mes besoins..)
Tout comme le permaculteur, le hacker geek barbus ne milite pas CONTRE un système avec des banderoles et des slogans en étant "tous ensemble". Il est souvent seul à développer un nouveau monde, à côté...
Quand ce monde a du succès, comme le web, qui repose sur l'Internet. Ce nouveau monde est pris d'assaut par les autres visions du monde.
L'Internet conçu comme un réseau décentralisé (mesh), où tout le monde relaye le trafic de tout le monde, se centralise de plus en plus chez quelques opérateurs de téléphonie mobile qui se mettent à censurer l'accès réseau. (voir: neutralité du net)
Le web, conçu comme un monde où chacun peut ajouter un site sans demander la permission à personne, se retrouve centralisé dans une poignée de système détenu par la logique commerciale orange des GAFAM.
Non le web, ce n'est pas que Google, Facebook, Youtube et Amazon....
Par dessus cette couche, les Etats ancrés à l'étape bleue et leur lois sont dépassés et tentent de reprendre du pouvoir avec de la censure, taxes, et diabolisation de l'information issue du net.. "Fake news... Fake news...", loi du cookie, RGPD, identité numérique, etc..
Cette étape est la dernière qui a été découverte. Graves, à son époque, n'a rencontré que 6 personnes dans le monde entier avec des valeurs de ce type. Donc moins que ce que j'en connais !
Ainsi, ce n'est pas sur la base de 6 personnes qu'il a pu décrire précisément ce qu'est cette étape. Il y a beaucoup de conjectures. Il y a une suite logique dans les étapes qui permet d'imaginer les valeurs portées par cette étape. mais évidement rien de précis.
Les successeurs de Graves ont tenté de décrire plus précisément cette étape. Voici la devise de cette étape selon le livre écrit par les Chabreuil:
Sacrifier si nécessaire le soi et celui des autres pour le bien de toute vie présente et à venir
Le monde est un seul grand organisme dont tous les éléments sont interdépendants.
La connexion à toute chose est le propre d’un être responsable.
Restaurer l’harmonie globale nécessite d’intervenir à tous les niveaux d’existence.
En 50 ans, le monde a beaucoup évolué et cette étape est en train de s'installer. Personnellement, je pense connaitre maintenant de manière beaucoup plus précise cette étape turquoise. Le ré-enchantement du monde me semble un bon titre d'étape.
J'ai lu le livre des Chabreuil sur la spirale dynamique en été 2012, j'ai adoré, ça a été une révélation pour moi. Je pense que si ça résonnait autant c'est que j'avais, à cette époque, des valeurs ancrées au moins dans l'étape jaune. J'avais déjà commencé à entrevoir et à décrire ce que je pensais être l'étape turquoise.
Cinq ans plus tard, en 2017, je vois que je ne m'étais pas trompé, mais que mes descriptions n'étaient pas très précises. J'ai donc complété ce texte. Maintenant je vois, je comprends et je vis bien d'autres valeurs et modes de fonctionnement qui me semblent être ancrés dans l'étape turquoise de la spirale dynamique.
Rétrospectivement, je vois qu'en 2012, j'avais des valeurs ancrées dans l'étape jaune, et encore pas mal de valeurs de l'étape verte. Actuellement, je sens que j'ai changé. J'ai abandonné les valeurs et fonctionnement typiques de l'étape verte et j'ai adopté la vision du monde et bon nombre de fonctionnement de l'étape turquoise.
C'est avec 5 ans de recul, et pas mal de travail sur moi, que je peux attester que le modèle de la spirale dynamique est un bon modèle. Mais qu'il reste un modèle. On ne change pas du jour au lendemain toutes ses valeurs et ses fonctionnements. Même si je me souviens de certains déclics "Tout s'éclaircit dans mon esprit..." qui ont chamboulés ma vision du monde.
C'est surtout dès le moment où j'ai pu intégrer dans une même vision des grands paradoxes de ma vie que j'ai pu progresser en direction de l'étape turquoise.
Et je pense que c'est une des caractéristiques fondamentales de l'étape turquoise que de pouvoir intégrer des paradoxes. Sortir de la dualité.
Tout est question de point de vue. Un cylindre est un cercle ET un carré.. Il suffit d'élargir sa conscience pour en prendre conscience !
La sagesse, c'est aborder une expérience par divers angles de vues.
Il y a un tel décalage entre cette vision du monde turquoise et les précédentes que son intégration va heurter pas mal de sensibilités. Surtout chez les gens "rationnels" dont les valeurs sont ancrées à l'étape orange. En effet, ces derniers ont tendance à occulter tout ce qui n'est pas rationnel, même les émotions humaines. (ce qui en réaction à fait émerger l'étape verte!)
La rationalité est le fait de notre cerveau gauche. Cependant notre cerveau a deux lobes. A l'étape turquoise on intègre aussi le cerveau droit. Celui de l'irrationnel, des intuitions. (et mieux encore... nous avons en fait 3 cerveaux !.. celui de la tête et ses deux lobes, mais aussi celui du coeur, et celui des tripes... avec plus de neurones que dans le cerveau d'un chien .... par rien !)
L'étape turquoise est aussi appelée étape Intégrale ou authentique dans d'autres théories comme chez Ken Wilber et Jenny Wade.
Les personnes avec des valeurs ancrées à l'étape turquoise ont donc une vision plus large, une conscience plus élargie du monde. Elles cessent de voir des opposés s'affronter. Elles ont une vision du monde parfois dite intégrale.
Cette vision du monde permet de se dé-identifier du petit moi humain, de l'égo. (sans le supprimer) Le "moi" devient quelque chose de plus grand. Le vocabulaire change mais on peut parler d'âme qui complète le corps et l'égo.
Le fait de se dé-identifier de l'égo permet de le voir de l'extérieur et de ne plus être soumis à ses pulsions. Ça permet également de découvrir ses peurs et ses ambitions.
Ne plus laisser l'ego contrôler sa vie permet à des parties, plus profondes et plus sages de soi-même de s'exprimer. A la place d'une existence basée sur la peur et la pénurie, les personnes avec des valeurs ancrées à l'étape turquoise passent à une existence basée sur la confiance et l'abondance.
Quand l'abondance et la confiance sont là. Il est possible de lâcher le contrôle sur les autres et sur les événements. Il est possible d'oser prendre la vie comme elle vient pour faire des expériences et grandir.
Aux étapes du premier cycle de la spirale dynamique, avec une conscience de premier niveau, chacun cherche à convaincre que sa vision du monde est la bonne, LA vraie. (Ou alors à l'étape verte, une des valeurs fondamentales veut que tous les avis se valent. La tolérance des personnes ancrées à cette étape les piège souvent à devoir tolérer les intolérants !)
Au stade turquoise chacun a sa vérité, et ne cherche pas à l'imposer. Chacun écoute vraiment l'autre. Ce n'est pas juste une captation d'informations pour tenter de convaincre. C'est le non jugement.
Chaque personne a sa vérité et tente de l'expérimenter, de la déployer. Chaque personne tente de devenir ce que son intuition l'appelle à devenir, c'est à dire soi-même.
Chaque personne apprend à développer et honorer ses dons et la vocation qui nous est donnée, et d'être au service du monde et de l'humanité.
C'est une vision du monde très différente de la vision orange qui veut modeler le futur et qui prétend que tout le monde peut devenir ce qu'il veut avec un peu de volonté et un mental d'acier ! (par exemple, la ferme détermination est une des vertus dans l'enseignement du Bouddha.)
La vision du monde turquoise résout de le paradoxe de devenir soi-même (ce qui peut paraitre égoïste) et d'en même temps être au service du monde.
En effet, lorsque l'on cherche à être le plus fidèle à soi-même, on découvre que l'on est juste l'expression de quelque chose de beaucoup plus vaste que soi !
Pour rappel, les étapes de la spirale dynamique alternent entre expression de soi marquée, et soumission de soi à un ordre plus grand. Ainsi, en effet, l'étape turquoise est une étape de soumission à quelque chose de plus vaste que soi !
Beaucoup de personnes dont les valeurs sont ancrées à l'étape turquoise de la spirale dynamique se laissent donc guider par ce plus vaste que soi, par l'univers conscient. (ou tout autre nom, je le rappelle chacun a sa propre vérité)
En discutant de cet article, les concepts philipin de "Kapwa" et sud africain de "ubuntu" ont émergés. Il s'agit dans les deux cas d'exprimer que tout est lié, la non-séparation, que l'on est soi car l'autre est aussi lui-même, mais que nous formons ensemble un tout. Robert (qui a vécu aux Philipines) me disait que Kapwa "C'est marcher dans une foule très dense sans que jamais les corps ne s'entrechoquent (essayez dans le métro parisien!)"
Desmond Tutu a décrit le concept d'ubuntu ainsi: Quelqu'un d'ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, car il a conscience « d'appartenir à quelque chose de plus grand».
On retrouve cette notion de service à quelque chose de plus grand que soi propre à l'étape turquoise de la spirale dynamique.
Mais attention, les notions de Kapwa et d'Ubuntu ont été développée, à l'étape violette, la seconde étape de la spirale dynamique. Ainsi le concept est transposable en version turquoise, vue que nous sommes également sur la seconde étape, mais du second tour. Cependant, il s'agit d'une transposition et pas d'un copier-coller. Le concept n'est pas tout à fait pareil vu qu'entre temps les personnes avec une vision du monde turquoise ont intégré les autres étapes!
L'intuition peut se développer et s'entrainer en restant attentif à ses émotions. Certain-e-s vont plus loin en étant attentifs aux signes, aux synchronicités, aux rêves et aux états de conscience modifiés. Certain-e-s ont même des guides, des consciences qui les accompagnent en tout temps et les aides à faire des choix !
Une telle vision du monde conduit à reprendre contact avec la nature en toute humilité, non pas comme un devoir moral, mais juste par une prise de conscience de faire un avec elle.
Comme pour l'étape précédente. Nous sommes sur le second tour de la spirale dynamique. Cette étape a donc des similitudes avec la seconde étape de la spirale dynamique:l'étape animisteviolette.
Le monde se ré-enchante. C'est à dire qu'aussi étrange que cela puisse paraitre. Les esprits de la nature font à nouveaux partie de la vision du monde des personnes à cette étape.
La devise de l'étape turquoise est: "Faire l'expérience spirituelle du caractère complet de l'existence."
Le mot "spirituel" a de nombreux sens et connotations. Mais l'essentiel que j'y vois c'est de retrouver un sens à l'existence.
Le monde n'est pas là pour rien. Nous ne sommes pas là pour rien. Le hasard n'existe pas. Tout a un sens. C'est ce sens qui a été évacué à l'étape orange, qui avait envie d'émerger à l'étape verte, et qui revient pleinement en l'étape turquoise.
La spiritualité revient en force, mais hors des religions. Il y a qu'à voir les rayons des librairies pour comprendre que le sujet de la spiritualité intéresse. Voici un petite expérience de visualisation qui a été faite en 2008 basées 753 000 livres vendus sur Amazon. Déjà à l'époque le rayon spiritualité (et religion) était très grand. (entre les "bleus" et les "turquoises")
De nos jours, les thérapies alternatives ont la cote, les chamanes sont des plus en plus nombreux et de plus en plus de salons "bien être" ouvrent.
C'est ici encore un paradoxe qui est intégré. La vision turquoise va au delà de l'opposition entre médecine occidentale et médecine orientale. La médecine occidentale est est très bonne pour remettre sur pieds une personne, parfois même décédée! (le nombre de NDE augmente !) Mais elle se trouve parfois très ennuyée avec des maladies chroniques. Alors que la médecine orientale est capable de traiter des petits déséquilibres qui à la longue deviennent des maladies.
La personne va vivre le plus possible dans le présent, jouir du moment présent. Pas besoin de ressasser le passé, ni de se faire du soucis pour le futur. C'est l'expression du lâcher prise et de la confiance qui habite les personnes ayant des valeurs turquoises.
Les organisations turquoises
Les organisations avec des valeurs ancrées à l'étape turquoise de la spirale dynamique sont des communautés de co-créateurs fonctionnant sur le modèle d'un organisme vivant.
Dans cet article, j'utilise le formalisme de la spirale dynamique pour décrire les étapes. Il en existe d'autres. Notamment Wilber dans sa théorie intégrale a aussi utilisé des couleurs. Certaines concordent et d'autres non.
Pour moi, une organisation turquoise est une organisation Opale. (Tout le monde n'est pas d'accord là dessus. Laloux décrit dans son livre que l'organisation Opale est pour lui au stade "Teal" de Wilber. J'observe que le stade "Teal" est généralement associé à l'étape jaune de la spirale dynamique. La douzaine d'organisations Opale décrites par Laloux sont très différentes. Il dit lui même que certaines ne sont que partiellement opale et d'autres à 100%. Là je me dis qu'il y a de la nuance. Ça me permet de parler de mon expérience de la spirale dynamique qui a bien les étapes jaune et turquoises claires. Mais pour les organisations, c'est plus flou dans mon expérience. Donc l'Opale est peut être à cheval entre jaune et turquoise. Mais je trouve plus juste de la mettre en turquoise ! C'est un choix personnel. )
L'opale est une pierre qui a des reflets de toutes les couleurs, ce qui illustre très bien le fait qu'une telle organisation, basée sur une conscience de niveau deux a intégré, sans les opposer, toutes les étapes précédentes.
Les organisations Opale sont des organisations dont le but est de fournir un cadre sécurisant à ses membres pour qu'ils puissent réaliser le potentiel de ce vers quoi ils se sentent appelé à devenir.
L'organisation opale n'est pas là pour rien. Elle n'est pas là pour assurer sa survie comme l'est une entreprise orange. L'organisation opale a une raison d'être. C'est cette raison d'être qui guide l'entier de l'organisation et ses membres. L'organisation Opale est au service de cette mission. Du coup, elle n'hésite pas à offrir de l'aide et des informations, à ce qu'une vision du monde orange verrait comme des concurrents.
Ainsi Buurtzorg explique ses méthodes à ses "concurrents", ça peut ainsi les aider à mener encore mieux leur raison d'être.
A un niveau du "holon" en dessous, les membres d'une organisation Opale, sont également amenés à avoir eux aussi une "raison d'être". On va les encourager à se découvrir eux-mêmes et à trouver ce qu'ils pensent avoir à apporter au monde, à l'organisation. L'organisation opale ne va pas les assigner à une place précise, mais tenter de soutenir la personne pour qu'elle deviennent elle-même, à sa juste place. Donc d'un point de vue rationnel, la personne sera là où elle aura la meilleure motivation intrinsèque et donc le meilleur rendement pour toute l'organisation.
En effet, paradoxalement, en étant humaine, intuitive, en ayant des valeurs fortes, en lâchant prise, en supprimant les budgets prévisionnels et le contrôle de ses employés chers aux entreprise orange, l'organisation opale arrive à être plus efficace !
En effet, à l'étape orange, le rationnel est roi. Ainsi on évacue tout ce qui est irrationnel. Ceci est justifié pour mieux coller à la réalité. Mais éliminer ainsi les intuitions, c'est ironiquement supprimer les impressions irrationnelles qui signalent que quelque chose cloche et que l'on va droit dans le mur !
Le fait de vouloir contrôler le futur dérive souvent à choisir des objectifs irréalistes. Ce qui entraine que les employés des entreprises orange trichent sur leur capacité, se cachent derrières des masques pour éviter de montrer leur plein potentiel et leur vérité. Ainsi ils se montrent plus faibles pour éviter qu'on leur donne des objectifs trop élevés, ou alors craquent car l'objectif n'est pas réaliste et/ou inhumain.
Les rapports sur le terrain servant à prendre des décisions sont faux, car tout le monde se protège contre tout le monde. La confiance n'est pas là et donc le lâcher prise non plus.
Dans une organisation opale, on utilise le pilotage dynamique. Il est à l'image du "pilotage" d'un vélo. On ne prévoit pas à l'avance la trajectoire exacte, on se lance, et on corrige en permanence la direction. La direction étant la raison d'être de l'organisation.
Les membres d'une organisation opale sont eux-mêmes, à leur place. Ils ont moins peur d'échouer que de ne pas tenter.
Graves disait "Ils ont de l'ambition, mais ne sont pas ambitieux".
Les gens avec des valeurs ancrées à l'étape turquoise sont authentiques et vrais. Ils sont moins attachés au résultat, à l'objectif prévu. Ils sont ainsi capables de mieux accepter les vérités parfois déplaisantes de la réalité, et de corriger le tir. En cela, même avec des moyens irrationnels, ils collent mieux à la réalité que ce que les organisations orange tentent de faire avec le rationalisme.
Voici un exemple concret de méthode adaptée à l'étape turquoise: La méthode des 6 chapeaux est une méthode d'évaluation qui permet d'observer une situation dans les 6 modes de pensées des humains. On réintègre ainsi, avec cette méthode, la vision des émotions et des intuitions. Les 6 modes sont: le factuel, l'intuition, le positif, le négatif, le créatif, la synthèse.
Le fait d'utiliser une méthode qui place tout le monde dans un même mode de pensée explicite, dans un rôle, permet de protéger le moi profond de la personne. On sait quand elle s'exprime elle parle dans le mode de pensée du rôle. Elle ne va pas se censurer car on risquerait d'associer ce qu'elle dit à sa personne et que ça risque de déplaire. L'organisation opale protège le moi profond, la vérité de chaque personne.
Quand une personne est elle même et à sa place dans une organisation elle est bien. Elle ne cherche plus à "concilier sa vie privée et sa professionnelle". Une telle expression montre juste qu'il existe des vies professionnelles qui n'ont plus rien de vivant!
Dans un monde fractal, on trouve un petit peu de tout dans tout, ainsi la vie est partout.
On peut se poser la question de la pertinence d'une "prévoyance" professionnelle dans une vision du monde turquoise ? Le terme même de prévoyance est issu directement du mode de pensée orange qui veut gérer le futur par "prévision/vérification".
L'organisation Opale a un mode de rémunération qui est un mélange de plusieurs principes. Elle pratique souvent quelque chose qui ressemble à un revenu de base inconditionnel qui fourni la base pour vivre. Puis cette rémunération se complète avec des primes suivant le mérite ou les besoins plus particuliers de la personne.
Tout comme la méthode de rémunération est un mélange de plusieurs principes. La méthode de décision de l'étape turquoise est aussi un mélange.
Petit, rappel, en mode rouge, c'est le chef impulsif qui décide selon son avantage personnel, en mode bleu, c'est le règlement qui décide, en mode vert, c'est une grande assemblée qui prend en compte l'avis de tous, en mode jaune c'est une décision individuelle qui tente de prendre en compte l'impact que la décision peut avoir sur l'environnement.
En mode turquoise/Opale le mode décision intègre le paradoxe de concilier une décision qui convient à la personne de manière individuelle, ainsi qu'au monde dans lequel elle s'intègre.
Par exemple, pour prendre une décision, une personne va se poser les questions:
Est-ce que cette décision me semble juste ?
Suis-je fidèle à moi même ?
Cette décision est-elle cohérente avec ce que je me sens appelé à devenir?
Est-ce que je fais du bien au monde ?
C'est en choisissant d'abord une solution avec laquelle chaque personne puisse être en accord (donc pas besoin de chercher à faire plaisir à d'autres), que l'on peut lâcher prise, ne plus avoir d'objectif, mais laisser vivre la vie qui veut s'exprimer au travers de soi.
Ensuite, pour les prises de décision collective, la sollicitation d'avis et le consentement sont fréquemment utilisées dans les organisations opales.
La sollicitation d'avis, permet à toute personne de prendre une décision seule. Mais en ayant préalablement du consulter d'autres personnes (pas toutes!) concernées par la décision, et/ou spécialiste du domaine. C'est ainsi que l'on construit un réseau de confiance, de valorisation de ses pairs, mais aussi de responsabilité individuelle. C'est ainsi que chaque personne lors de chaque décision élargi sa conscience sur le sujet.
Le consentement peut s'expliquer par la définition du consensus. Un consensus c'est "tout le monde dit oui". (un truc de l'étape verte !). Le consentement, c'est "personne ne dit non". Dans le consentement on cherche à trouver une solution pragmatique, ce n'est pas la meilleures, ce n'est pas la préférée de tous. Certains s'en fichent même complètement. On cherche une solution qui est acceptable, pour laquelle personne ne va s'opposer avec des raisons valables. Les objections doivent être testées.
L'organisation turquoise/opale est donc un bel organisme vivant.
Le fonctionnement des organisations qui découlent des différentes visions du monde de la spirale dynamique
J'ai également fait un vidéo pour expliquer comment évolue le fonctionnement des organisations issues des différentes visions du monde.
Il y a deux critères intéressants à observer pour connaitre la vision du monde d'une organisation:
comment sont prises les décisions
comment se pratique la rémunération
Etape suivante ?
A priori, la spirale dynamique n'a pas de fin. Mais pour le moment, ce modèle ne comporte pas d'étape supplémentaire. Il y a dans d'autres modèles, notamment chez Ken Wilber, des tentatives d'aller au delà. (étape corail)
Personnellement je suis très impressionné que Clare Graves ai réussi il y a 50 ans d'aller si loin dans la description des étapes de la spirale dynamique.
En ce qui concerne l'étape turquoise, j'y ai mis beaucoup de mon point, de vue de mes expériences. Là il y a très peu de choses issues de Graves. J'y ai aussi mis pas mal de comportements dans les organisations opale qui ont été observées par Frédéric Laloux.
Donc, pour cette étape en particulier c'est un essai, merci de m'indiquer dans les commentaires ci-dessous, si je suis totalement à côté de la plaque ou si ça te parle ? Si c'est un point de vue cohérent. Si l'expérience confirme mes propos. Merci.
... et pour aller encore plus loin.. j'ai quelques idées.
Je vois qu'arrivé au ré-enchantement du monde. Il y a plusieurs comportements:
Il y a des gens qui se découvrent de nouveaux pouvoirs magiques. Il veulent les acquérir. C'est la logique du sorcier qui veut agir pour lui. => expression de soi pour soi
Il y a les gens qui disent tout le temps: "il n'y a pas de hasard" c'était écrit... si il a eu cette maladie c'est que son âme avait envie de vivre cette expérience => soumission à plus grand que soi
Voici comment on peut observer son comportement par rapport aux livres en utilisant la spirale dynamique.
Spirale et livres
c'est MON livre.... à MOI.. je le VEUX.. à l'image des ruées en librairie à la sortie d'Harry Potter.... => étape rouge
LE livre sacré ! Le fondamentaliste DU livre. LA Bible. (qui veut juste dire bibliothèque) Celui qui sait lire a un statut social et puis encore plus si il a une bibliothèque entière ! Le status social grimpe. Le livre est un objet d'art, précieux. Je ne me rabaisserai à pas au livres de poches, audio, ou virtuel sur liseuse... => étape Bleue
Ma liseuse c'est génial, je peux emporter ma bibliothèque partout ! Le progrès c'est génial, la TECHNIQUE a résolu mon problème. Je peux tout avoir.... sans problème de place. => étape orange
L'accès à la connaissance est un DROIT même pour les plus pauvres. Je vais à la bibliothèque publique chaque semaine, je mutualise les livres, ainsi TOUT LE MONDE a accès à la lecture et je suis bénévole pour apprendre à lire aux migrants. => étape verte
Je n'ai pas un rapport aux livres qui privilégie une forme ou une autre. Je lis tout autant des blog, des ePub sur ma liseuse, je collectionne quelques beaux livres autant pour leur contenu de référence que pour la beauté de l'objet de leur reliure. J'achète des livres de poche ou grand format tout autant que je les emprunte à la bibliothèque. Je m'adapte pour avoir le format le plus adapté du moment. J'échange mes livres dans des réseaux de partages de livres. => étape jaune
Je publie ma liste d'envie de lecture et parfois j'ai je reçois droit le livre que j'attendais par la poste. Une personne me l'envoie. Je croise un ami et il me donne un livre que j'attendais Quand je vais à une boite à troc, je trouve toujours un livre passionnant qui me correspond. Quand je vais à la déchetterie, je reviens avec un cabas de livre à dévorer. Quand j'ai lu un livre, je le remet en circulation dans un espace d'échange, ou je le donne à un ami. L'univers conspire à me partager la bonne lecture au bon moment. => étape turquoise
La synthèse ci-dessus est inspirée de cette vidéo:
Spirale et évolution du net
Voici aussi un exemple de l'application de la spirale dynamique pour observer l'évolution des services Internet/web.
L'Internet est issus d'Arpanet, un réseau maillé dans le but de résister à une attaque nucléaire. => étape beige survie
L'Internet fait son entrée chez les particuliers, il y a des forums qui se développent autour de plein de sujets, chacun peu retrouver sa tribu, son clan via la toile. Des communautés virtuelles se créent. Des messageries instantanées IRC, ICQ, AIM mettent en lien de tribus. Des sujets de niche peuvent enfin avoir une masse critique de personnes rassembler des membres en communauté, ce qui était impossible physiquement. Le métier de "webmaster" apparait. C'est un "sachant", un maitre qui sait créer une page web, qui sait naviguer dans ce nouveau monde. Il devient une référence pour les autres, c'est le chef de clan. => étape violette
L'Internet se répand, le web se développe partout à l'image des grands empire, sans législations, tout est possible. C'est la loi de la jungle, le plus fort s'impose pour prendre la place. Le piratage de musique se généralise via Napster par exemple. La guerre des navigateurs web fait rage. Microsoft use de concurrence déloyale pour imposer son navigateur web Internet explorer et tue Netscape pour dominer ce nouvel espace. Les premiers shop en ligne se développent ouvert 24h/24, mais gare aux arnaques => rouge
Le volume d'information devient gigantesque et ingérable. Google émerge avec un principe d'organisation efficace pour retrouver l'info. Ils s'impose comme LA référence. Il devient LA porte d'entrée du web. La netiquette s'impose pour réguler les comportement sur web, les forums se dotent de modération. Les caractères MAJUSCULEs sont mal vus car considérés comme agressifs. Le web commence à prendre de l'ampleur et les états tentent de légiférer, notamment à propos du piratage du droit d'auteur. La protection de la vie privée devient un sujet. Les politiciens imposent la loi du cookie. Les fake news deviennent un sujet, une nouvelle inquisition se met en place avec des censeurs au nom de LA vérité, seul une hiérarchie d'experts à le droit à la parole.... (covid, guerre, zététique... ) => étape bleue
Un shop en ligne ouvert 24h/24h c'est pratique pour contourner la loi sur les heures d'ouverture. Un entrepôt physique dans un lieu bon marché, c'est moins cher qu'une boutique sur une avenue passante de centre ville. Au lieu de vendre uniquement les best seller pour optimiser l'espace, le shop en ligne joue sur la longue traine, il vent TOUT et pas cher. Amazon devient ainsi LA place de marché mondiale. Ses liens affiliés sont autant de rabatteurs qui touchent des commissions dès qu'on mène un client sur ce marché. Quand l'état interdit les frais de livraison gratuit, Amazon met des frais à 1 centime. La loi se contourne mais se respecte, c'est ainsi que la confiance se gagne auprès d'un large public. Paypal obtient une licence bancaire. Les investisseurs se ruent sur les entreprises de la tech au nom en double oo ... puis la bulle éclate ! C'est le jeu, les meilleurs survivent et rachète les autres en faillite pour étendre leur marché. Netflix et spotifiy applique le principe de la licence unique que les états n'ont pas voulus trop occupé à vouloir réguler l'Internet par l'interdiction et la riposte graduée à la manière d'un pays physique. Dans ce vide des petites entreprises ont acquise un catalogue de films et musique en toute légalité (bleue) et l'on offert à leur clients pour un modeste abonnement ce qui les a transformé en mastodon => étape orange.
C'est nul d'utiliser la puissance du web pour de vils intérêt commerciaux. Utilisons ce pouvoir technique pour le bien de la communauté. Le développement technique permet de créer des applications web, des wiki. TOUT le MONDE peut écrire à destination des masses. C'est la première fois dans l'histoire de l'humanité, auparavant c'était le privilège de l'élite et des journalistes. Le wiki permet à tout le monde de contribuer à l'écriture d'un site web, d'une encyclopédie, ceci sans être expert reconnu. Wikipedia prend le dessus sur les projets commerciaux Nupedia dont elle est issue et de Knol le projet de google qui n'a jamais pris. Le problème du droit d'auteur s'ouvre via des projets comme creatives commons qui permet de créer un commun d'information. L'open Source communautaire explose et fonde les bases du web. Le web 2.0 permet à tout le monde d'ouvrir un blog et de partager sa vie anodine (ou pas) à destination d'un large public. Facebook reprend le principe le simplifie et permet de créer un blog à destination de ses amis ou plus. Les groupes facebook remplacent les forums, les pages facbook remplacent le profil myspace, messenger remplace les anciennes messageries. L'aspect communautaire explose, ceci couplé à l'invention du smartphone qui met Internet et tout ses amis dans a poche en tout temps. Les photos inondent le web, instagram fait le même boulot que Kodak qq années plus tôt, mais avec 13 employés au lieu de 200 000. Facebook intègre le côté normatif de bleu avec ses normes de censure et de "charte de la communauté", tout en se plaçant comme intermédiaire indispensable entre ses utilisateurs pour capter et monétiser leur interactions en bon modèle commercial orange. Sur le même principe AirBnB permet à tout le monde de louer son espace (au profit de l'intermédiaire captaliste). Le télétravail et les outils collaboratifs se développent et remplacent au point de remplacer les réunions physiques. La visio conférence a tué le Concorde, l'avion supersonique n'est pas aussi rapide que la fibre optique. Zoom, l'app de visio conférence a une capitalisation boursière équivalente à celles des 15 plus grosses compagnies aériennes réunies ! => étape verte
Le web a transformé nos vie. Il est temps de prendre la mesure de ces transformation, d'observer de façon systémique les conséquences de nos actes. La centralisation des communautés dans les outils de facebook a permis le scandal cambridge analytica qui par des pub ultra ciblées à permis de faire pencher la balance dans l'élection de Donald Trump. Les révélation de Edward Snowden ont montrés que les USA espionnent le monde entier via des canaux Internet qui sont très souvent localisé sur le sol US. Les mécanismes d'attention des réseaux sociaux transforment la chimie cérébrale des accros de la notification. Entre les GAFAM et les BATX les plus grosses entreprises US et chinoise captent le temps de cerveau de milliards d'humain pas pour leur bien. Il est temps de maitriser son environnement informatique. D'utiliser mastodon plutôt que Twitter ou Facebook, jitsi plutôt que Zoom, peertube plutôt que youtube... duckduck go plutôt que google, framasoft dégooglise l'Internet, son propre nextcloud plutôt que google drive ou dropbox... quelle alternative pour Amazon, AirBNb ou Uber ? Le hacker (bidouilleur) qui a une vision systémique du monde crée son propre monde. C'est là qu'émerge le bitcoin, une cryptomonnaie décentralisée. Une nouvelle bulle émerge. Les techniques murissent. => Jaune
Les crypto permettent de faire émerger de nouvelles façon de s'organiser, la DAO est une organisation décentralisée. Une vraie communauté au services de ses propres membres, une communauté commerciale, mais non vampirisée par une entité captaliste qui se place en intermédiaire des échange. La régulation existe, mais ce n'est pas du conformisme bleu, le cadre est co-créé puis ancré dans du code qui ne peut être détourné par une seule entité afin d'asseoir son pouvoir ou sa vision du monde. La DAO s'aligne sur une raiso d'être. L'individu en fait librement partie ou non. Un individu peut être membre de plusieurs DAO. Holochain vise à créer un nouvel espace où chacun peut vendre de l'espace de stockage et/ou de la puissance de calcul à d'autres. Chacun est maitre de ses données personnelles et les partages en toute conscience à des app qu'il utilise sur le réseau. => étape turquoise
Cette cogitation est inspirée par la vidéo ci-dessous... et finalement il me semble que j'ai été bien plus loin !
Mode d'apprentissage selon la spirale dynamique
Beige : Apprend par habituation et accoutumance. Réagit dans l'instant et enregistre dans la mémoire pour la prochaine fois.
Violet : Apprend par réflexe conditionné (conditionnement pavlovien). Associe un état intérieur de type réflexe à un stimulus extérieur.
Rouge : Apprend par activation du circuit dopaminergique de la récompense et technique de renforcement positif (Skinner).
Bleu : Apprend par la punition et la peur du châtiment. Fonctionne avec un niveau d'adrénaline élevé.
Orange : Apprend par lui-même, par challenge avec récompenses et punitions. Les modalités d'apprentissage doivent être sous son contrôle.
Vert : Apprend par l'exemple, l'immersion, l'observation et l'adaptation. Reproduit ce qui se fait de bien dans le groupe de référence.
Jaune : Apprend par lui-même en autodidacte, en toute autonomie et interdépendance, motivé intrinsèquement.
Turquoise : Apprend par la vie, ses dichotomies et sa dualité, en toute autonomie, interdépendance et conscience.
L'économie est fondamentalement une science humaine. Cependant on trouve beaucoup de membre de cette science qui tentent de nous faire croire que l'économie est une science dure comme le sont les maths ou la physique.
Il y a plusieurs principes de manipulations qui sont utilisés pour arriver à ce but. (Les économistes aiment bien les cravates.... allez comparer les habits des gens dans une fac de science économique et juste à côté dans une fac d'ethnologie.... Il n'y a pas photo.. et pourtant dans tous les cas on étudie les comportements humains !)
Voici en introduction une vidéo dans laquelle Bernard Maris (massacré avec ses potes de Charlie Hebdo), qui est lui même économiste, nous explique que l'économie tente de paraitre une science plus dur qu'elle ne l'est et que dans ses fondements, il y a deux oublis majeurs.... le temps et la monnaie.
... mais pas l'économie. Nobel n'a jamais parlé de récompenser des économistes.
C'est une manipulation d'une caste qui veut faire passer sa branche comme plus importante que ce qu'elle est qui a inventé le Prix de la banque de Suède en science économique en la mémoire d'Alfred Nobel. .... nom tellement long que forcément on l'abrège en Prix Nobel d'économie.. . ce qui est faux et incite à penser qu'il est lié aux autres !
Un formalisme mathématique pour masquer des failles de raisonnement
La science économique utilise beaucoup les mathématique pour formaliser ses théories. L'effet, est que toute théorie devient tout de suite moins discutable quand le raisonnement est mathématique.
C'est pas une théorie, c'est prouvé mathématiquement.....
Oui la la logique mathématique c'est bien, ça marche, mais faut il encore que le postulat exprimé mathématiquement soit juste ! .. et ça beaucoup l'oublient.
Voici une petite histoire qui illustre bien mes propos:
Forts de leurs croyances en ce modèle, MM. Merton et Scholes ont créé la société Long Term capital Management. Même le nom de cette société transpire de confiance absolue dans leur technique de prédiction de l’avenir. (c'est mathématique, ça ne peut pas foirer !)
La toute puissance des mathématiques pour prédire l’avenir, et en laquelle croyaient beaucoup d’économistes, s’effondre. Ce ne sont pas les mathématiques qu’il faut blâmer, mais le fait que ces gens ont construit un modèle mathématique correct sur des hypothèses fausses !
Une déconnexion de la réalité humaine
Il y a un concept qui est très connu, c'est le concept d'homo-économicus. C'est un modèle simplifié du comportement humain dans l'économie. L'humain est sensé être rationnel !! (Si l'humain était vraiment rationnel ça se saurait !)
Est-ce que ce modèle est juste ? L'humain ne pense qu'à son profit personnel ?
Dans un cadre de compétition, où tout le monde est ennemi, ça marche.... mais dans un cadre de coopération, dans un couple ou dans une famille, on s'entraide. On pense au groupe pas qu'à soi.
C'est pour cette raison que les petites épiceries qui vendent de tout et n'importe quoi sont généralement tenues par des étrangers. Car c'est le seul moyen de faire des affaires. Si chaque client est un pote, alors chaque client vient demander un rabais.... "Vu que c'est moi, tu me fais un prix !"
L'homo économicus n'est qu'une simplification grossière qui ne marche pas dans tous les cas. C'est quelque chose qui dépend beaucoup de la vision du monde de l'humain en question. Et il existe beaucoup de visions du monde différentes....
L'économie ne peut pas tourner indéfiniment comme un mouvement perpétuel. Il explique ça dans son livre "la décroissance". C'est un des fondements théorique du mouvement décroissant.
C'est dans la vidéo ci-dessus ce qui peut être en lien avec les propos de Bernard Maris qui dit que les théories économiques majoritaires ne tiennent pas compte du temps.
Voici une petite citation d'un autre économiste qui résume bien l'absurdité de vouloir comme objectif économique majeur, la croissance (exponentielle) du PIB.
(oui exponentielle, même si on la déguise avec de taux de croissance en % car notre cerveau ne comprend pas les exponentielles)
« Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »
La monnaie a été évacuée des modèles économiques majoritaires
En général, les économistes ne tiennent pas compte de la monnaie. Ils disent que c'estun voile sur les échanges. Que la monnaie est neutre. La monnaie est juste un moyen de simplifier l'échange de biens et services en fractionnant la valeur qu'elle représente.
Ils disent que l'économie, c'est un grand système de troc.... la monnaie c'est juste de l'huile pour que ça tourne plus facilement.
Ainsi si on veut s'intéresser à la monnaie, il ne faut pas aller voir un économiste, mais un anthropologue. David Graeber, un anthropologue a écrit ce qui est probablement le meilleur livre sur l'histoire de la monnaie. Le livre s'appelle: Dette 5000 ans d'histoire. .....dont voici mon résumé.
Personnellement, j'organise des Jeux de la monnaie, un jeu passionnant pour comprendre l'origine de la monnaie, voir par l'expérience que le troc ne fonctionne pas, découvrir que la monnaie n'est pas neutre du tout. Que le cadre de la monnaie, et surtout de la manière dont est créée la monnaie a une influence énorme sur le système économique en vigueur.
"Pire encore, la plupart des modèles oublient de conceptualiser le rôle du crédit et de la monnaie, en omettant de faire apparaître les banquiers dans leurs calculs ! L’auteur, qui se définit comme « post-keynésien », utilise ses constats et ses découvertes pour déplorer la mainmise de la pensée néoclassique dans le débat universitaire, mais aussi et surtout politique depuis le début des années 1980."
Pour bien comprendre les combats idéologiques entre économistes, je recommande la lecture de la BD Economix - La première histoire de l'économie en BD. C'est de cette BD que sont extraites les quelques illustrations de cet article.
Cette BD est un condensé de nombreux bouquins d'économie rébarbatifs pour en faire un contenu accessible, et même parfois très drôle. Ainsi après avoir lu cette BD, tu pourras prétendre être un expert en économie. (car ça suffit certainement pour comprendre l'économie mieux 90% de la population !)
On peut encore dire que les économistes n'ont pas vu la crise des subprimes car il n'avait pas les outils pour la voir. (sauf quelques rares comme Steve Keen qui observait l'effet de la création de dettes de ce style dans ces modèles)
Pour bien comprendre le mécanisme de la crise des subprimes, il y a le film, The Big Short qui montre bien tous les mécanismes et l'aveuglement des économistes. Mais avant de regarder ce film, je recommande de regarder cette petite vidéo de la chaine Heu?reka qui nous donne les clés de lecture du film et des explications sur le jargon technique. Vraiment bien fait !
Puis pour aller plus loins, la chaine Heu?reka propose 3 épisodes pour bien comprendre les mécanismes et ce qu'il s'est passé dans la crise des subprimes:
Alors voilà, une fois que tu as suivi et compris ce parcours "origine des subprimes", là tu peux mettre sur ton CV que tu as le "Prix Nobel d'économie". Oui, si t'as compris ça, alors tu as compris plus de choses en économie que 99% de la population et même que de nombreux économistes ! (oui, oui.. tu peux mettre "Prix Nobel d'économie" vu que celui-ci n'existe pas, il n'est pas protégé !)
Etymologie du mot "économie"
Il est peut être bon de remonter à la source des mots et de comprendre ce que signifie le mot "économie".
On peut résumé le sens du mot économie à « lois de la maison »:
Donc l'économie est l'ensemble des règles qui régissent notre maison, notre environnement, notre habitant.
Le préfix éco est le même que dans le mot écologie qui est l'étude de notre environnement, habitat.
Ainsi, l'économie désigne les règles du jeu.
Mais la grande question est: qui fait les règles ? Est-ce qu'il est possible de jouer à un autre jeu ?
Le cours métrage "Jeu de société" présente très bien une fable de l'économie actuelle sous forme d'un jeu de plateau bien connu.... et il pose bien la question de savoir si l'on a le droit de changer les règles du jeu...
Les experts en économie, des politiciens déguisés
Si l'économie est bien l'ensemble des règles du jeu. Et bien qui décide des règles ?
Normalement, la théorie nous dit que c'est la politique qui décide des règles du jeu, que nous sommes en démocratie et donc que les règles du jeu sont choisies par le débat politique qui est formalisé dans des lois selon toute une série de processus.
En réalité, si l'on étudie un peu comment se fabriquent l'opinion publique, puis les lois, on remarque que la logique économique est souvent invoquée pour justifier les choix. (C'est pas moi qui le veut... c'est mathématique !!! Mais ça tombe bien les math prouvent ce que je veux !)
Ils assènent des vérités en invoquant la science économique car leur science est juste et infaillible. C'est de la logique du bon sens, c'est mathématique !
Et qu'en plus la proposition est bonne pour l'humanité vu qu'il y a des "prix Nobel" d'économie.... ce n'est pas n'importe quoi c'est une méthode reconnue.
Ainsi la politique (un ramassis d'opinions utopiques) est souvent soumise aux "lois naturelles" de la science économique.
Finalement, le boulot d'un parlement se limite de plus en plus à juste allouer les ressources de l'Etat en votant un budget et des comptes. Mais de moins en moins à vraiment décider des règles du jeu, de l'économie. (je rappelle encore une fois que le mot économie signifie bien "règles de la maison")
Il y a de nombreux économistes qui pensent et font croire que notre système actuel est un état naturel des choses.
Par exemple, l'économiste et conseiller politique (!!!) Alain Minc a déclaré:
Voilà le genre de déclaration qui montrent que bon nombre d'économistes ne sont que des politiciens déguisés qui assènent des opinions sous le couvert de la science économique. (c'est pas moi qui le dit, c'est pas une opinion, c'est mathématique !!!)
Ce genre d'économiste, ne sont que des chiens de garde d'un système. Ils protègent les règles du jeu qui les favorisent, ainsi que leur amis.
J'ai envie de conclure cet article de manière positive.
L’arme la plus puissante dans les mains de l’oppresseur est l’esprit de l’opprimé. Steve Biko
Après avoir lu (et compris) cet article, la manipulation opérée par les économistes pour faire de leur science quelques chose de plus fiable et sérieux qu'elle n'est devrait ne plus fonctionner.
L'économie est une simple science humaine.
La théorie des jeux permet de comprendre que le cadre souvent dit "naturel" n'est qu'une construction humaine. C'est un équilibre "naturel", mais dans un cadre donné construit. (ne pas confondre le cadre et l'effet du cadre)
Il n'y a pas de pensée TINA, il est possible de repenser le cadre, de sortir du cadre. D'inventer de nouvelles règles du jeu.
Tout est possible !
Si les économistes n'osent pas toucher à la monnaie, c'est peut être que justement c'est là qu'il y a des choses intéressantes à creuser, à comprendre. C'est là qu'il y a à innover pour inventer un nouveau cadre.
En tout cas le jeu de la monnaie, nous montre que le cadre n'est pas anodin, et le 4ème jeu qui propose l'utilisation d'un Système Monétaire Equilibré nous montre une piste intéressante pour repenser le cadre économique de notre société.
Alors, la prochaine fois que tu vois un agent Smith qui vient défendre la matrice... réfléchis au lieu de le croire sur parole ! Eprouve le.... imagine ce qu'il n'est pas capable d'imaginer. Lui n'est qu'un programme.... toi tu as une âme....