On continue dans la série de comparaisons Avant-Maintenant avec pour la première fois une photo hors de la ville de Neuchâtel. Nous nous rendons à Colombier à la rue du vieux-moulin.
La première photo a été prise vers 1900 par Victor Attinger et la seconde en 2009 par moi-même.
On observe sur cette photo que la maison à droite se donne des airs de vieille maison avec sa tourelle, mais en fait, c'est une maison qui est plus récente que ses voisines d'en face !
Il est aussi très intéressant de voir la différence entre les véhicules d'il y a un siècle et ceux de maintenant !
Le 3 mars 2011, je suis passé dans l'émission Passerelles sur la télévision régionale canal alpha.
Cette émission d'une vingtaine de minutes avait pour sujet du jour la décroissance.
Les déchets, c'est bon pour la croissance
Dans cette émission, j'apparais à la déchetterie de Neuchâtel. C'est l'endroit privilégié pour voir le fonctionnement de notre société de consommation.
Le dogme de notre société de consommation, c'est la croissance économique. Il faut toujours vendre plus. Pour vendre plus, il faut renouveller le plus souvent possible les objets vendus.
On limite donc la durée de vie des objets. Que ce soit intentionnel par programmation d'appareils ou juste en choisissant les composants les moins chers et les plus fragiles. C'est de l'obsolescence programmée.
Par l'évolution technologique et les modes publicitaires, on force les gens à se séparer d'appareils qui fonctionnent pour en acheter des nouveaux jugés meilleurs !
C'est clairement ce que l'on voit dans ce reportage. Monsieur Verguet, le chef de la voirie, nous dit que 2010 a été l'année où l'on a vu une explosion du nombre de télévisions arriver à la déchetterie. On a multiplié par 3 le nombre !
Ceci en grande partie à cause de la publicité qui a été faite autour du mondial de foot 2010, où l'on nous incitait, pour l'occasion, à changer notre téléviseur cathodique, par un téléviseur à écran plat !
On observe ici que la publicité a une influence réelle !
Le but de notre société est de transformer le plus vite possible des ressources naturelles utilisables en déchets inutilisables !
La décroissance: sortir d'un système économique basé sur la croissance
Le but de la décroissance, et du Réseau d'Objecteur de Croissance dont je fais partie, est de sortir de ce système économique basé sur la croissance, et donc sur la consommation effrénée. Le monde a des limites. Une croissance infinie dans un monde fini est absurde !
Une des idées pour sortir de ce principe est d'augmenter la durée de vie des objets, de partager des objets que l'on utilise que rarement. De donner une seconde vie aux objets que l'on ne veux plus.
Un des slogans de la décroissance, est: Moins de biens, plus de liens !
Le matérialisme à outrance de notre société ne nous apporte pas plus de bonheur. Certes, le confort matériel rend plus heureux, au début.. mais tout à une limite. Les liens humains rendent plus heureux sur le long terme.
Quand on demande à quelqu'un ce qui est le plus important dans sa vie, les réponses les plus fréquentes sont la famille et les amis ! .... des liens humains !
Ce n'est pas le nouveau téléviseur à écran plat...
La déchetterie, c'est pour les déchets, pas pour les objets qui fonctionnent encore !
Quand on reste un moment à observer le balais des voitures qui entrent à la déchetterie et se vident de tonnes de matériel encore utilisable, ça fait mal au coeur !
On a envie de récupérer plein de chose.
Mais la consigne de la déchetterie est stricte:
Tout ce qui entre à la déchetterie est un déchet et doit y rester !
Cette consigne a été décrétée suite à des phénomènes de mafia qui ont commencés à s'organiser pour récupérer ce qui vient à la déchetterie.
Certaines personnes devenaient agressives si d'autres personnes n'appartenant pas à la mafia locale se mettaient à récupérer, elles aussi, des objets.
C'est pour éviter la mise en place de ces mafias que l'on a interdit de récupérer quoi que ce soit.
De plus, c'est aussi pour des questions de responsabilité. Si un appareil arrive à la déchetterie, c'est peut être aussi par ce qu'il est défectueux !
Si une personne le récupère un appareil défectueux et que la semaine suivante, cet appareil déclenche un incendie... ce n'est pas top !
Donc le mot d'ordre: A la déchetterie on n'amène que les déchets !
Et il y a encore beaucoup à faire pour mettre en place des lieux d'échange locaux d'objets dont on a plus envie mais qui peuvent encore servir.
La consommation collaborative
Les chosent commencent à changer, c'est bien. Mais il faut encore pousser un peu.
Il faut changer les règles de notre économie individualiste pour retrouver des valeurs de collaboration, de coopération, de partage, de gratuité, de biens communs, de vie en communauté, de limitation de la démesure: use de tout, n'abuse de rien !
C'est sous le vocable de consommation collaborative que cette nouvelle forme d'économie est en train d'émerger.
On commence à comprendre que l'avenir est à l'échange de droits d'usage et non pas d'objets matériels !
Parlons aujourd'hui de mon impression sur les tendances qui se profilent dans le domaine de la mobilité.
L'abonnement mobilité
Plus j'y réfléchi, plus je pense que l'avenir de la mobilité passe certainement par des "abonnements mobilité".
Un pack qui comprend la possibilité d'utiliser les transports publics, et/ou différentes sortes de véhicules, du vélo au véhicule utilitaire en passant par la petite voiture électrique et la grosse voiture familiale.
Ainsi, en tout temps il est possible d'utiliser le véhicule qui correspond à ses besoins.
Pourquoi avoir toute l'année un véhicule qui n'est adapté que 2 semaines par année ?
Dans le modèle actuel, les gens achètent une grosse voiture familiale qui a une autonomie de 1000km juste pour être certain d'avoir le véhicule qu'il faut pour les 2 semaines annuelles de vacances à l'étranger en famille.
Alors que finalement la petite voiture électrique 2 places avec une autonomie de 200 kmcorrespond aux besoins quotidiens des 5km à faire pour aller au travail ou au centre commercial du coin !
Cette idée n'est pas réservée au seul domaine des transports. C'est une tendance de fond qui commence à émerger dans tous les domaines de l'économie.
Ceci s'explique par un retour (via l'habitude des nouveaux outils de collaboration sur internet) des valeurs de partage, de collaboration de coopération, de biens communs. Ces valeurs se présentent comme des alternatives à l'individualisme prôné par le capitalisme.
Cela correspond tout à fait au slogan des objecteurs de croissance: Moins de biens plus de liens.
Pour ne pas trop dévier du domaine des transports je vais revenir pus tard sur le concept de consommation collaborative, mais pour ceux qui veulent déjà approfondir le sujet, je propos de suivre le site web consocollaborative.com qui tente de référencer toutes les actions qui existent déjà dans ce sens.