Cartographier le canton de Neuchâtel sur OpenStreetMap

Cartographier le canton de neuchâtel

J'avais déjà parlé il y a quelques temps de la carte collaborative libre: OpenStreetMap.

Les avantages d'une carte libre

L'idée est d'utiliser la collaboration d'un grand nombre de personnes pour créer une carte du monde libre de droits. L'avantage d'une telle approche, c'est que la carte est libre. Chacun est en droit de l'utiliser et de la modifier comme il en a envie. (contrairement aux cartes officielles swisstopo ou aux cartes google, etc...)

Le fait que la carte d'OpenStreetMap est souvent faite par les habitants même du lieu cartographié, il en résulte que la carte OpenStreetMap contient souvent des données plus précises et surtout plus à jour que les autres cartes.

A titre d'exemple, je reprend toujours mon quartier où, sur les cartes de swisstopo ou de googlemaps on veut me faire traverser un pont qui n'existe plus ! En effet, ce pont a été remplacé il y a 2 ans par deux giratoires. Les cartes de google et de swisstopo ne sont pas à jour.

On en arrive à des incohérences très rigolotes. Cette semaine, google street view est sorti pour la suisse et à cet endroit, il est possible de voler en image au dessus d'un giratoire en empruntant un pont fantome !


Agrandir le plan
Agrandir le plan


A propos de google street view, il est également possible de me voir sur ma trottinette dans les rues de Neuchâtel. (faut se retourner, je suis derrière la voiture)

Tout ça pour montrer que les cartes swisstopo et google ne sont pas à jour, alors que celle d'OpenStreetMap est à jour vu que je m'en occupe. (avec d'autres) Il suffit de le vérifier en regardant le carrefour devant chez moi sur la carte d'OpenStreetMap. (Par contre le projet libre OpenStreetView n'est de loin pas capable de rivaliser avec google street view )

La mise à jour de données par les utilisateurs intéresse swisstopo

Ce principe de mise en commun des forces, de participation pour la construction de données communes a maintenant fait ses preuves, (avec des exemples comme wikipedia). La collaboration c'est la base même de toutes les applications dite web2.0.

Donc dans le domaine de la cartographie, les acteurs principaux en place se posent des questions: Comment utiliser toute cette main d'oeuvre à disposition pour mettre à jour nos propres données ?

Du côté de la suisse et de son organe officiel responsable de la mensuration et cartographie du territoire, c'est à dire: swisstopo. On se pose réellement la question. Cette semaine swisstopo organise dans ses locaux même un atelier sur le thème Crowd Sourcing for Updating National Databases. (Programme en pdf)

Dans le programme de cet atelier, on trouve une conférence à propos de OpenAddresses.ch. Ce projet a pour but de créer une base de donnée de la géolocalisation de toutes les adresses postales suisse. Il compte sur la bonne volonté des gens pour peupler la base de donnée. Cependant, il y aussi des cantons qui ont fourni leurs propre bases de données.

Un tel projet permet de pouvoir faire ce que l'on appelle du geocoding. Entrer une adresse postale et l'afficher sur une carte. Chose qui parait simple, mais qui sans données accessibles ne l'est pas !

Dans le programme de cet atelier je ne vois nul part mention d'OpenStreetMap ? Le projet ferait il trop peur ? Swisstopo doit sentir la concurrence! C'est le moment de ne plus voir OpenStreetMap comme un concurrent, mais comme une aide. Il faut mettre en commun les données. Swisstopo est tout de même un appareil d'Etat, donc swisstopo n'a pas grand chose à perdre à libérer ses données. Tout ce que swisstopo risque, c'est de pouvoir récupérer des données mises à jour plus rapidement !

Des bases de données s'ouvrent à OpenStreetMap

Début juin 2009 a eu lieu, à l'EPFL, la conférence Geoperspectives 09. Lors ce cette conférence, OpenStreetMap a été largement évoqué.

Cerise sur le gâteau, l'Etat de Neuchâtel a profité de la conférence pour annoncer l'ouverture pour OpenStreetMap d'un serveur Web Map Service donnant accès aux photos aériennes du canton réalisées il y a 3 ans.

Les détails techniques de l'accès à ce service WMS neuchâtelois sont décrits sur le wiki d'OpenStreetMap.

C'est une révolution pour les gens qui comme moi cartographie le canton de Neuchâtel sur OpenStreetMap. Tout est plus simple et la précision est plus grande.

Avant ce jour, le seul moyen libre et efficace à disposition pour prendre des mesures était de prendre des traces GPS. Ceci fonctionne très bien pour cartographier des routes mais c'est beaucoup plus aléatoire pour cartographier des objets comme des maisons !

En effet, la précision garantie d'un GPS est de l'ordre de 30m, et il existe pas mal de maisons plus petites! De plus, faire le tour de la maison d'un inconnu dans son jardin, n'est pas forcément toujours très apprécié !

Avec la mise à disposition d'images aériennes (orthophotos) le cartographe amateur dispose de données semblables à celles qui sont utilisées par les cartographes de swisstopo.

Le boulot devient le même: dessiner la vue aérienne! Non seulement les routes qui était facile à faire avec un GPS, mais également les maisons, les lits de rivières exacts, les zones de forêt et de champs etc..

Depuis le début de l'année, l'Etat de Neuchâtel, n'est pas le seul à fournir des données cartographiques, l'Etat de genève, l'EPFL, le cadastre français ou l'association CampToCamp (itinéraires et refuges de montagne), ont ouvert tout ou une partie de leurs bases de donnée d'informations géographiques.

Ainsi OpenStreetMap se retrouve avec de plus en plus d'information libre qui est utilisable directement. Le travail est de plus en plus facile et donc de plus en plus accessible à tous le monde. Donc pour toi aussi cher lecteur !

Cartographier le canton de Neuchâtel à partir des photos aériennes

Vu qu'il est facile de cartographier le canton de Neuchâtel à partir des photos aériennes et bien voici la marche à suivre pour bien débuter.

Voici les quelques étapes nécessaires à la création d'une carte à partir des orthophotos neuchâteloises:

  1. télécharger JOSM, le programme de cartographie OpenStreetMap. (Guide du débutant)
  2. installer le plugin WMS pour que josm puisse afficher des images provenant d'un serveur WMS comme fond de carte.
  3. configurer le plugin WMS avec l'adresse du WMS de l'Etat de Neuchâtel: http://sitn.ne.ch/ogc-sitn-open/wms?version=1.1.1&request=GetMap&styles=&format=image/jpeg&layers=ortho&
  4. créer un compte utilisateur sur OpenStreetMap
  5. ouvrir josm sur le lieu à cartographier (Ouvrir une trace gpx est le plus simple. Voici un fichier trace gpx d'un tour dans Boudry)
  6. mettre à jour en local les données déjà présentes sur OpenStreetMap pour éviter d'ajouter des objets déjà existants
  7. cartographier tout ce qui manque en suivant les conventions et les tags. Voir la liste des tags compris par OSM.
  8. envoyer dans la base de donnée global d'OpenStreetMap les nouvelles données créées.
  9. Voilà c'est fait! la carte OSM est plus complète .. il ne reste plus qu'à aller en terra incognita et recommencer depuis le point 6

Ensuite, pour voir sur la carte disponible sur le site web d'OpenStreetMap, le dur labeur accompli, il faut encore attendre un moment. Le temps d'attente peut être de quelques minutes à une semaine !

édition carte openstreetmap josm wms neuch.jpgEn effet, ce que l'on regarde est une image. Il faut donc que cette image soit créée quelque part à partir des données vectorielles de la base de donnée.

Cette opération prend pas mal de temps. Donc elle n'est pas faite tout le temps. Elle est faite une fois par semaine complètement ou toute les heures pour les petites différences si la page est visitée !

Pour cartographier avec comme source de donnée des traces GPS c'est quasi la même chose, hormis que l'on a pas besoin du plugin wms, mais que l'on a besoin de faire des traces avec un GPS.

Ce qui peut être un parcours du combatant pour arriver à faire cohabiter le GPS, l'ordinateur et josm!   A ce propos voici le récit d'une journaliste qui a tenté (et réussi) l'expérience.

Maintenant le plus simple c'est de se lancer, de tester et de jouer.....  (oui c'est amusant !)

Pour toute question, problème, soucis, angoisse, le wiki d'OpenStreetMap est là avec certainement une foule de réponses.

C'est parti pour ce jeu passionnant !

Fleur des alpes

Mais quelle est cette étrange fleur ??

planète illhorn.jpg

Il s'agit tout simplement des Alpes sous un angle insolite !

C'est une photo réalisée avec la technique dite des planètes qui consiste à transformer un panorama 360° en une planète par une transformation de coordonnées cartésiennes en coordonnées polaires.

Le panorama de base a été pris au sommet de l'Illhorn, un sommet au dessus de Chandolin au Valais.

La grande tache brune que l'on observe au millieu de cette étrange fleur n'est rien d'autre que la vallée du rhône. A l'extrémité gauche de cette vallée, les plus observateurs auront bien entendu reconnu les Dents du midi.

Parmi ces centaines des sommets visibles, le plus célèbre est probablement le Cervin. Pour le repérer, il faut trouver un sommet en forme de pointe carrée qui vise juste un petit peu plus à droite que le coin en bas à gauche de la photo. Le Cervin se situe presque à côté de la majestueuse Dent blanche.

Pour les gens intéressés par la technique des planètes, voici quelques panoramas et planètes réalisés par Aduco pour une de ses expositions photos. Ainsi que la planète du groupe scout Durandal, des photos toujours réalisées par Aduco.

La muraille de chine est elle visible depuis la lune

La muraille de chine est elle visible depuis la lune ??

Il y a plein de légendes urbaines à ce sujet... Mais objectivement qu'en est il vraiment ?

grande muraille de chine à 1km.jpg

Là j'ai de gros doutes... la lune c'est loin... et personellement je n'ai jamais vu les véhicules abandonnés par les missions apollo !

De manière plus objective, nous allons vérifier si cette affirmation est possible. Après une brève recherche d'information de base, on peut trouver que le pouvoir séparateur de l'oeil humain (angle minimal entre 2 objets que l'on peut distinguer) est de l'ordre d'un 60ème de degré.

De plus, la largeur moyenne de la muraille est de 5 à 7 mètres. De là on fait un calcul. Si je me place à une distance D de la muraille. Je peux voir tout autour de moi l'équivalent d'un cercle. La largeur de la muraille, L, va être une petite fraction de la circonférence, C de ce cercle.

Si je place ce cercle sur la limite du pouvoir séparateur de l'oeil, l'angle A, je peux faire un lien entre les angles et les distances. Je trouve donc que: le rapport de la largeur de la muraille et le grand cercle est égal au rapport entre le pouvoir séparateur de l'oeil et le tour complet du cercle.

L/C = A/360°

grande muraille de chine à 11km.jpg

La circonférence C de mon cercle se calcule comme étant 2Pi * le rayon du cercle qui n'est autre que ma distance D recherchée. Après un peu d'algèbre, je trouve donc une valeur pour ma distance maximale D.

D= 60*360*L/2Pi = 20 600 m (pour une largeur de 6m)

Il est donc possible de voir la muraille de chine jusqu'à un distance maximale d'une vingtaine de kilomètres!

La lune étant à environ 380 000 km... il est n'est pas possible de voir la muraille depuis là !

Il n'est donc non plus, pas possible de voir la muraille depuis la station orbitale ISS qui se trouve à 380km.

Malgré cette brillante démonstration mathématique, le débat n'est pas encore clos. En effet, le premier taïkonaute Yang Liwei à son retour sur terre à dit: "Vu de l'espace la terre est belle, mais je n'ai pas vu notre grande muraille !".

grande muraille de chine à 22km.jpg

Cette affirmation à relancé le débat pour que 2 ans plus tard (en 2005) un astronaute d'origine chinoise, Leroy Chiao, habitant pendant 6 mois de la station ISS affirme que lui a repéré la grande muraille ! Après un bref calcul, j'arrive à dire qu'à 380km de la terre, il ne devrait être capable de voir des objets de moins de 110m !

Pour en avoir le coeur net, je suis allé me mettre à la place d'un habitant de l'espace à 380km au dessus de la chine (j'ai triché, google Earth est plus rapide qu'un soyouz pour se mettre en orbite!)

Là, je dois dire, que je suis assez perplexe, j'ai beau afficher quelques points d'information qui m'indiquent où se trouve la muraille, je ne la voit pas ! Par contre, on distingue les contours de Beijing grâce, notamment, à ses autoroutes multipistes !

Ensuite, en diminuant l'altitude, j'observe de nombreuses lignes tortueuses qui pourraient autant être des fonds de vallées, des cours d'eau, des routes, la muraille de chine ou encore le tout combiné ! Tout se ressemble!

Objectivement, ce n'est que vers 40km d'altitude que j'ai réussi à distinguer des parties de muraille, mais après vérification, surtout par ce que ces parties sont bien plus large que 7m. En effet, il semble y avoir une route à côté et des talus de roche claire, ce qui augmente la visibilité. Comme pour confirmer mon calcul, c'est aux environ de 20km que j'arrive à voir un mince filet blanc qui est vraiment la muraille !

vue de la chine à 370km d'altitude.jpgLa grande muraille de chine a beau être la construction humaine la plus longue du monde. (Ce qui est très remarquable) Elle n'est pas assez large pour qu'on la voit depuis l'espace !

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