vignette solaire pour 2010

Voilà on est en 2010, c'est une nouvelle année qui commence, il est temps de passer à la caisse pour renouveler sa vignette pour aller sur les autoroutes de l'information !

Les automobilistes suisses sont habitués à payer chaque année une vignette pour avoir le droit d'utiliser le réseau autoroutier.

Les utilisateurs des autoroutes de l'information, devraient prendre, eux aussi, l'habitude d'acheter, chaque année, leur vignette solaire.

Qu'est ce donc ?

La vignette solaire, est une idée qui a été trouvée pour sponsoriser la production d'énergie solaire.

Il est proposé à tout possesseur d'un ordinateur portable (les autres aussi ont le droit) d'acheter une vignette à CHF 50.- qui correspond au cout, en énergie solaire, d'une année d'utilisation d'un ordinateur portable. (50kwh)

Ces vignettes peuvent être commandées sur le site web: http://www.vignettesolaire.ch

Ainsi, en achetant une vignette solaire, je sais que l'énergie que consomme mon ordinateur est au moins produite quelques part en énergie solaire. En utilisant mon ordinateur portable, je ne vais donc pas faire augmenter la demande en énergie et favoriser ainsi la construction de nouvelles centrales nucléaires ou favoriser la prolongation de leur durée de vie.

En achetant une vignette solaire je sponsorise un projet de création d'énergie propre et d'énergie produite par des panneaux solaire installés par des jeunes.

Production d'énergie en suisse

En suisse, nous avons la chance d'avoir une majorité de notre électricité qui est produite de manière renouvelable. Ceci par ce que nous avons beaucoup d'usines hydroélectriques. La production hydroélectrique représente 58,4 % de la production d'électricité en suisse contre  40,7 % pour le nucléaire, et seulement 0,9 % pour les autres sources de production d'électricité. La production d'énergie solaire est donc ridiculement petite. Il faut que ça change !

Libéralisation de la production d'électricité

les rapaces du marché de l électricité.jpgEn suisse le contexte du marché de l'électricité a beaucoup changé ces derniers temps et il va encore beaucoup changer.

Le 22 septembre 2002, la loi sur le marché de l’électricité (LME) était rejetée par 52,5% du peuple suisse. Cette loi proposait une libéralisation du marché de l'électricité. Le peuple n'en a pas voulu. Cependant, quelques gros consommateurs d'électricité voulant faire quelques économies (d'argent pas d'énergie !) ont invoqué la loi contre les cartels devant le tribunal fédéral pour libéralisé le marché. Ils ont gagné !

Cette victoire au tribunal fédéral a de facto libéralisé le marché de l'électricité, obligeant le parlement à faire une loi. Cette fois-ci. En tenant compte du débat de 2002. La loi a été conçue pour ne libéraliser que la production d'énergie et non son transport. Ainsi il est possible de garantir que les réseaux seront bien entretenus. Ce qui était une des plus grande crainte lors de la votation de 2002.

De plus un petit su-sucre a été offert pour faire passer la nouvelle loi: un fond pour sponsoriser les énergies renouvelables.

C'est ainsi que cette nouvelle loi sur l'approvisionnement en électricité (LApEI) a été accepté sans référendum.

Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2009. Libéralisant le marché de la production d'électricité pour les consommateur de plus de 100'000kWh.

Cinq ans plus tard, donc le 1er janvier 2014 le marché sera aussi libéralisé pour tout le monde.

Conséquences de la libéralisation

Beaucoup de gens ont vu dans cette libéralisation un moyen d'augmenter la concurrence et donc un moyen de faire baisser les prix. Mais c'est totalement faux !

Ce qui c'est passé, c'est une augmentation de 25% des prix ! (très variable suivant les régions..)

La concurrence sur la production de l'électricité ne peut pas fonctionner.

En effet, l'électricité, avant de suivre les lois de l'Etat, suit les lois de la physique! L'électricité est un flux d'électron qui emprunte toujours le chemin le plus court !  Ceci signifie que l'on consomme toujours l'électricité qui a été produite le plus près de chez soi.

Ainsi, avec cette nouvelle loi (LApEI), on est libre d'acheter à n'importe quel producteur de l'énergie. Mais on consomme toujours l'énergie produite localement ! Beaucoup de gens ne comprennent pas ce paradoxe, et ça ce comprend !

Sur ma facture il est écrit que mon électricité provient d'énergie hydroélectrique produite dans les pays nordiques   Mais en réalité je consomme de l'électricité provenant d'usines hydroélectriques des gorges de l'Areuse à quelques kilomètres de chez moi ou de l'électricité de la centrale nucléaire de Mühleberg.

Ainsi, ce que l'on a mis en place lors de la libéralisation de la production d'électricité en suisse, ce n'est pas une modification de notre réseau électrique. C'est une modification au niveau de la facturation de la production électrique.

Il y a donc un producteur chez qui on va acheter une certaine quantité d'énergie et il y le producteur local qui va nous la fournir. Entre temps il y tout un réseau de transport de cette énergie dont le financement est assuré par le droit de timbre. une taxe qui permet de financer l'entretient du réseau électrique (certaines communes taxent encore, en plus, un droit de passage). Pour calculer tous ces flux d'énergie qui passent, mais pas forcément par où il sont payés, il y a une nouvelle société, swissgrid qui a été crée pour s'occuper de gérer le transport d'électricité en suisse.

L'augmentation des prix de l'électricité avec la libéralisation s'explique probablement par le financement de cette nouvelle société swissgrid et par le calcul à la hausse du droit de timbre par les transporteurs d'énergie.

Financement des énergies renouvelables

éolienne en bout de champ.jpgQu'est devenu le su-sucre ? Que devient le financement de la production d'énergies renouvelables à prix coutant ? Les gens intéressés à recevoir une partie de 320 millions attribués pour que l'on reprenne à prix coutant l'énergie renouvelable qu'ils produisent était tenus de s'annoncer dès le 1er mai 2008 à swissgrid. Le 2 mai à 14h on comptait déjà 3750 demandes chez swissgrid alors que le 1er mai était un jour férié vu que c'était le jeudi de l'ascension!

Swissgrid a très vite été débordé par les demandes. Le tri a été fait, les petites installations ont été très vite rejetées. Puis les fonds d'encouragement pour le courant vert sont arrivés au bout. Ceux qui ont fait leur demande trop tard sont sur liste d'attente !

Pour tenter de débloquer la situation, en août 2009, le parlement a décidé de maintenir pour 2010 une taxe de 0.45ct par kWh pour reconstituer un fond pour financer les gens sur la liste d'attente des rétributions à prix coutant.

C'est une bonne nouvelle pour les grosses installations, surtout dans la géothermie et dans l'hydroélectrique. Mais ça ne résout pas le problème des petites installations. De tous les particuliers qui ont investi pour installer des panneaux solaires sur leur toit.

L'énergie solaire a été passablement délaissée par cette loterie au subventionnement.

La situation est encore pire qu'avant la libéralisation. Il y a un certain flou juridique autour du statut des gens qui ont été rejetés du subventionnement. Les distributeurs d'électricité sont quand même tenus de reprendre l'électricité qu'ils produisent mais à quel prix?

Jusqu'à présent il y avait pas mal de systèmes qui faisaient juste tourner le compteur électrique dans l'autre sens. Ainsi c'était un moyen simple de décompter l'électricité produite au même prix que celle qui est consommée. Avec la libéralisation quel est le prix? Souvent on applique le même principe vu que la libéralisation n'est pas encore effective pour les petits consommateurs d'énergie. Mais que ce passera-t-il en 2014? Est ce que l'on pourra se faire payer au prix du producteur d'énergie que l'on aura choisi ?

Etrange tout ça !

D'autres pistes de financement de l'énergie solaire

Toujours est il que les gens qui ont installé des panneaux photovoltaïques sur leur toits par ce qu'on leur promettait de les payer au prix coutant ont l'impression de s'être fait arnaquer !

Certains cherchent d'autre sources de financement. La vignette solaire en est une.

L'hébergement de site web sur un serveur web alimenté en énergie par des panneaux photovoltaïque en est une autre. C'est ce que fait la société Horus.

Perspectives d'avenir

panneau solaire à la cabane rambert.jpgL'avenir est à la production d'énergie locale. Il faut toujours  avoir en tête que l'électricité emprunte toujours le chemin le plus court! Donc l'installation de production qui aura le moins de perte de transport sera toujours la plus proche.

Une production locale permet également de maintenir des compétences locales et des emplois locaux.

L'énergie va devenir un secteur de plus en plus stratégique. Produire sa propre énergie, c'est garantir la sécurité de son avenir.

L'énergie solaire est inépuisable, elle est présente partout. Les panneaux solaire sont fait en silicium, c'est l'élément le plus courant sur la croute terrestre après l'oxygène. (le sable est principalement composé de silicium)

L'énergie solaire est donc la source d'énergie la plus durable et la plus propre que l'on puisse utiliser.

Obélix et le capitalisme

Obélix et le capitalisme

couverture BD Obélix et compagnie.jpgAyant un peu de temps, j'en ai profité pour relire quelques BD et notamment les aventures d'Astrérix. Je suis agréablement tombé sur l'album Obélix et compagnie, que j'ai re-découvert sous un angle totalement différent de la dernière fois que je l'ai lu. J'y ai découvert une histoire qui est une critique du capitalisme.

Pour ceux qui n'aurait pas lu (horreur!) ou relu cette BD dernièrement, voici un résumé de l'histoire.

La domination par la décadence

Après de multiples défaites, César tente toujours de trouver un moyen de conquérir enfin ce petit village gaulois d'Armorique qui résiste encore et toujours à l'envahisseur.

Cette fois, il est conseillé par Caius Saugrenus un petit jeune qui sort de l'NEA, La Nouvelle Ecole d'Affranchis... Ce personnage a une ressemblance troublante avec Jacques Chirac, qui était, à l'époque de la sortie de cet album (1976), premier ministre de la France....

Caius Saugrenus déclare que si les gaulois n'ont rien d'autre à faire que de se battre, il faut les occuper. Il faut les tenter par l'appât du gain et l'or pour les transformer en décadents !

César constatant l'état décadent de tous ses riches conseillers est emballé par l'idée et donne des crédits illimités à Caius Saugrenus pour réaliser son projet.

L'appât du gain, l'envie de reconnaissance

saugrenus vante les mérites de l argent.jpgLe plan de Saugrenus est simple, il propose à Obélix de lui acheter ses menhirs en échange de beaucoup de sesterces. Le prix double à chaque livraison. Pour qu'Obélix accepte, il lui dit: Mais oui ! C'est intéressant d'avoir de l'argent. Tu peux acheter des tas de choses à manger... Tu seras l'homme le plus riche de ton village et donc le plus important.

Obélix accepte.

Le travail, organisation sociale

Obélix va donc passer tout son temps à tailler des menhirs pour tenter de combler la demande de Caius Saugrenus.  Il passe tellement de temps dans sa carrière de menhir qu'il n'a plus le temps de faire autre chose. Comme il le dit lui même à Astérix qui lui proposer d'aller à la chasse: J'ai du travail! J'ai un menhir à faire ! Je n'ai pas le temps de rigoler, moi!

Obélix n'a donc plus le temps de chasser. Ce qui pose tout de même un problème. Lui qui aime tellement manger du sanglier il n'en a pas !

Mais comme Obélix est riche de plein de sesterces, il paye Analgésix, un autre villageois pour aller chasser à sa place.

Au file du temps, Caius Saugrenus augmente toujours plus la demande, ce qui pousse Obélix a engager plusieurs tailleurs de menhirs et plusieurs chasseurs pour nourrir les tailleurs.

Obélix a trop de travail.jpg

La concurrence isole

Puis Caius Saugrenus affine sa stratégie. Il suggère à Obélix qu'étant devenu un riche chef d'entreprise, il ne porte pas des habits dignes de son rang. Obélix va donc refaire sa garde robe et montrer ainsi à tous le village son nouveau statut.

Le statut de nouveau riche d'Obélix va engendrer beaucoup de jalousie dans le village et pousser de nombreux hommes du village à se lancer dans la taille de menhir pour gagner plein de sesterces.

La concurrence ainsi générée isole les uns des autres les anciens amis. Le plan de Saugrenus fonctionne à merveille. Les gaulois ne sont plus unis et ils n'ont plus le temps de penser à se battre.

La surproduction mène au marketing

Le plan de Saugrenus fonctionne à merveille, mais très vite il est submergé de menhir. César n'est pas très content.

Saugrenus lui propose alors de vendre les menhirs. César lui rétorque Qui voudra des ces menhirs ? Ils ne servent à rien !

Caius Saugrenus décide alors de lancer une campagne de marketing ! Il faut provoquer le besoin chez le consommateur.

campagne de marketing pour les menhir.jpg

Il explique que les gens achète:

  • Ce qui est utile
  • Ce qui est confortable
  • Ce qui est amusant
  • Ce qui rend jaloux les voisins

C'est ce dernier créneau qui nous intéresse!

Une grande campagne de pub est donc lancée. Les murs de Rome sont placardés d'affiches, des publicités pro menhir sont faites durant les jeux du cirque.

Puis les produits dérivés arrivent. Des toges, des cadrans solaires, des bijoux, le kit marteau burin pour faire son menhir soi même.

Le menhir, à la base objet inutile, devient un objet convoité de tous dans le monde romain.

campagne d affichage pour les menhirs.jpg

Règlementation du commerce et protectionnisme

Voyant le succès du menhir d'armorique, les romains eux aussi se lancent dans le taille et la vente de menhirs. Ce qui commence à causer de grave problème à Jules César. Il tente le protectionnisme. Il doit lutter contre la baisse des prix du menhir romain qui l'empêche de liquider ses menhirs gaulois acheté à prix d'or !  Mais là il est confronté aux manifestations des travailleurs romains qui bloquent la via Apia !

La crise

Pour limiter la casse, César décide de tout arrêter. Il renvoie Caius Saugrenus en Armorique pour annoncer aux gaulois que Rome ne veut plus de menhir. En chemin sur la route on aperçois un cimetière de menhir !

La crise est là chez les gaulois. Plus aucun menhir ne se vend. Il sont prêt à se faire la guerre entre eux. Mais sur les sages paroles d'Astérix ils vont plutôt taper sur les romains: Tout est arrivé à cause d'eux, finalement !

La vie du village reprend son cours, l'album se termine par le traditionnel banquet et Rome est au bord de la faillite suite à une dévaluation du sesterce due à la crise !

Analyse

Je trouve que cette histoire illustre très bien l'absurdité du système capitaliste.

Motivation, besoin de reconnaissance

Tout d'abord, comment débute l'histoire ? Comment Obélix se fait il avoir par Saugrenus pour se lancer dans le capitalisme ?

Il se lance dans le capitalisme par ce que Saugrenus lui dit: Mais oui ! C'est intéressant d'avoir de l'argent. Tu peux acheter des tas de choses à manger... Tu seras l'homme le plus riche de ton village et donc le plus important.

Obélix avait déjà suffisamment de choses à manger. Il n'a donc pas besoin d'argent. Mais le fait de lier homme le plus riche avec homme le plus important est un argument qui a fait mouche.

On remarque donc ici, que c'est le besoin de reconnaissance qui a motivé Obélix. Ceci est vrai pour Obélix, mais c'est également vrai pour la plupart d'entre nous.

Le besoin de reconnaissance est un des moteurs de notre existence.

Ici Saugrenus associe la possession de sesterces à cette reconnaissance. Mais l'argent n'est pas l'unique moyen d'avoir la reconnaissance de ses pairs. C'est là le piège qui nous est tendu.

Le travail prend du temps

Un autre point qu'il me semble important de signaler, c'est que travailler ça prend du temps. Obélix remarque rapidement que pour gagner de l'argent, il doit travailler plus. Si il travaille plus, il ne peut plus aller chercher à manger tout seul. Il engage donc des chasseurs. C'est finalement toute la société qui est organisée autour de ce travail de cette production dans l'unique but de gagner de l'argent.

C'est le principe de base de l'invention de la monnaie métallique: rendre la monnaie indispensable (en l'imposant par l'impôt) et ainsi permettre à celui qui crée la monnaie de vivre sur le dos des autres...    Les gens sont obligé des se spécialiser pour être plus efficace. C'est l'invention de l'économie de marché.

Le travail ça prend du temps. Beaucoup de gens se plaignent de n'avoir jamais le temps de faire telle ou telle chose par ce qu'il faut toujours travailler plus... C'est une réalité. Nous sommes enfermé dans une spirale infernale qui nous bouffe notre temps.

Petit exemple actuel d'une famille qui a plusieurs enfants. Monsieur travaille pour subvenir aux besoins de sa famille, madame s'occupe des enfants.

Puis les enfants deviennent grands, ils ont plus de besoins qui coutent cher. Madame recommence à travailler pour gagner plus d'argent. Mais comme elle n'est pas à la maison, elle engage une babysitter pour s'occuper des enfants quand elle n'est pas là.

Puis pour payer la babysitter elle change de travail pour un travail un peu plus loin mais qui paye mieux. Mais voilà que comme son travail est plus loin elle doit maintenant acheter une voiture. Puis le revenu des deux conjoints a augmenté, ils changent de catégorie de revenus et payent plus d'impôts !

Pour se serrer la ceinture, on décide de réduire les couts de nourriture. On achète de la nourriture bon marché de moins bonne qualité.

Bilan: Madame travaille plus, elle voit moins ses enfants, elle paye plus d'impôt, elle passe du temps dans les embouteillages à polluer, elle a moins d'argent qu'avant et donc tout le monde mange sur le pouce des aliments de moins bonne qualité !

Il faudra me dire à quoi ça sert de travailler plus pour gagner plus d'argent !?!

Il me semble que la véritable seule richesse que l'on a, c'est du temps. Alors ne gâchons pas notre temps pour faire tourner un système stupide. Utilisons notre temps pour des activités qui nous intéresse.

la concurrence

Un bon filons, ça attire tout le monde! Obélix n'est pas longtemps tout seul à tailler des menhirs. Très vite, d'autres veulent aussi obtenir le niveau social d'Obélix et donc se lancent dans la taille de menhir.

Cette concurrence transforme vite l'ambiance paisible du village en une ambiance tendue. Les valeurs de camaraderie et de rigolade sont remplacées par des valeurs de rendement, vitesse et profit. La jalousie règne.

Un des sacro-saints principes du libéralisme c'est la concurrence. Mais est ce que la concurrence est vraiment un bon principe ?

Je ne suis pas certain que l'idée de vouloir à tout prix une concurrence dans le domaine de la téléphonie mobile ai été une réussite. Ainsi avec 3 opérateurs ont a 3 fois plus d'antennes de téléphonie pour la même couverture !

La concurrence est bien souvent inutile. En Suède, au lieu de se concurrencer, les fournisseurs d'accès internet se sont mis à collaborer. Ils ont construit ensemble un superbe réseau de fibre optique pour accéder à chaque maison. Ainsi même les iles les plus reculées du reste du monde ont une excellente connexion réseau.

Avec la collaboration tout le monde est gagnant. Cessons de se concurrencer, apprenons à collaborer. Ensemble nous sommes plus fort.

le marketing

Une fois Jules César envahi par les menhir, il faut trouver quoi faire avec cet objet inutile ! Comment faire pour vendre de l'inutile, il faut faire une campagne de marketing.

Comme le dit Caius Saugrenus: Il faut provoquer le besoin chez le consommateur.

Ainsi le système capitaliste doit pousser le plus loin possible son absurdité de base. Comme il faut pouvoir vendre à tout prix. Il faut que les gens achètent à tout prix, que l'objet qu'on leur vend soit utile ou non.

Pour ça, on s'appuie sur la psychologie humaine. Le capitalisme se répand grâce à la jalousie, à l'envie et au besoin de reconnaissance des autres. (cette fois-ci plus en fonction de sa richesse en argent, mais de sa richesse en objet)

Les voisins ont un menhir si l'on ne veut pas passer pour un con, il nous faut un menhir. C'est la mode!

C'est ainsi qu'une foule de produit dérivés débarquent sur le marché. Puis toute une foule de services complémentaires, la publicité, les outils de communication et de transport. On industrialise la production de nourriture, vu qu'il y a moins de monde disponible pour s'occuper des champs, il faut améliorer le rendement.

Toute la société vit sur cette absurdité de vouloir absolument un menhir !

Dans cette album des aventures d'Astérix c'est le menhir qui est le héros de l'histoire. Mais dans notre réalité, on peut trouver beaucoup d'exemples d'objets inutiles qui font tourner le système et qui génèrent avec eux tout un système de services et besoins qui tourne autour.

Pour ne prendre qu'un exemple, l'horlogerie en est un bon. Nous n'avons pas vraiment besoin de savoir l'heure qu'il est. Mais la montre est aussi un objet de luxe qui montre sa position sociale. Ainsi tout le monde en a une. Toute une industrie de l'horlogerie se crée. Il faut des moyens de communication et de transport pour acheminer les montres. Pour synchroniser tous ces moyens de transports, de communication et de production, il faut des horaires, et donc il faut des montres ! Le système s'auto-alimente.

Les ressources naturelles

Il y a un point qui n'est pas traité dans cette BD, c'est le problème des ressources naturelles. Comment Obélix et ses voisins ont  ils pu inonder le marché romain de menhirs en les taillant tous dans les deux trois rochers qui jouxtent leur village ?!?

Cette gigantesque construction sociale qu'a conçue le capitalisme repose sur la production de biens. Pour produire ces biens, on exploite des ressources naturelles. Notre terre elle-même. Mais ce que l'on a tendance a oublier, c'est que ces ressources ne sont pas infinies. Elles sont limitées.

Le système capitaliste est une véritable machine à transformer des ressources naturelles en déchets. Des ressources inutilisables. Le PIB est la mesure de la vitesse à laquelle tourne cette machine.

Dans la bande dessinée, on voit, au bord d'une route, un cimetière de menhirs. C'est bel et bien une décharge.

C'est ça la finalité du capitalisme. Le système s'arrêtera de lui même lorsque toutes les ressources naturelles auront été transformées en déchets. Mais là, le système ne sera pas le seul à disparaitre !

cimetière de menhirs.jpg

Conclusions

Conclusions est ce que nous avons toujours envie de favoriser un système qui nous bouffe notre temps? qui remplace des valeurs de solidarités et de collaboration par des valeurs d'individualisme et de concurrence ? qui nous pousse a transformer nos ressources naturelles en déchets ?

Est ce que c'est vraiment ça que nous voulons ?

Moi pas. Alors sortons du capitalisme !

Pour plus d'infos sur les méfaits du capitalisme je recommande le livre Pour sauver la planète, sortez du capitalisme. De Hervé Kempf.

Que faire pour sortir du capitalisme ?

Il suffit déjà de regarder tous les objets autour de soi et de se demander si l'on en a vraiment besoin. Si par hasard je ne suis pas entouré de menhirs inutiles ?

Parti pirate suisse

Parti pirate suisse

Depuis l'été 2009, le paysage politique suisse comporte un nouveau parti: Le parti pirate !

D'où tombe ce parti ?

drapeau pirate.jpgHisoriquement, le premier parti pirate est le parti suédois. Il a été fondé en 2006 et depuis, il y a des partis pirates qui se créent dans le monde entier. Le Parti pirate international, rassemble une trentaine de partis nationaux.

Depuis quelques années déjà, il existe quelques réseaux de gens en suisse qui sont sensibles aux idées du parti pirate.

Fin 2007, quelques personnes ont tenté de se bouger pour lancer une référendum contre la modification de la loi sur le droit d'auteur et les droits voisins du 5 octobre 2007.

Cette modification de loi a introduit en suisse une protection juridique pour les DRM. (qui sont des logiciels conçu pour protéger une loi...). Malgré une bonne volonté et de bons arguments, seul 803 signatures sur les 50 000 nécessaire ont été récoltées.

Cet échec a montré qu'il n'existait aucune organisation en suisse pour défendre une société de l'information libre et ouverte contre la tendance d'une certaine industrie à vouloir durcir le contrôle et le droit d'auteur sur l'échange d'information.

En avril 2009, le parti pirate suédois profite de l'attention médiatique portée au procès de The Pirate Bay. Le nombre d'adhérants au parti se multiplie pour atteindre les 30 000 membres.

En juin 2009, le parti pirate suédois a obtenu un peu plus de 7% de voix aux élections européennes de 2009, en suède. C'est ainsi que le parti pirate obtient son premier représentant au parlement européen.

C'est cet événement qui va motiver de nombreuses personnes à créer des partis pirates dans de nombreux pays, dont la Suisse.

C'est ainsi qu'après quelques semaines de discussions sur son forum, le parti pirate suisse est né le 12 juillet 2009. (le jour de mon anniversaire !)

Actuellement, cinq mois plus tard, le parti pirate suisse compte 600 membres dans toute la suisse.

Que veux le parti pirate ?

Le parti pirate est formé en grande partie de gens qui travaillent dans le domaine de l'informatique et des technologies de l'information. Ils sont aux premières loges pour observer ce que les médias appellent la révolution numérique.

En effet, ces dernières années, c'est bel et bien une véritable révolution de fond qui est en train de se passer. Notre société est entrée dans l'ère de l'information. Comme dans toute révolution. Il y a de bonnes et de mauvaises choses qui arrivent. Il y a une période d'instabilité. Il y a des manières de faire qui changent. Il y a des moments clés et des choix de société à faire.

Le parti pirate est là pour s'assurer que la transformation de notre société pour entrer dans l'ère de l'information se fasse dans l'intérêt de tous.

Les axes principaux du parti pirate sont:

  • la réforme du droit d'auteur
  • la suppression des brevets
  • le renforcement de la protection de la vie privée

Ces dernières années les technologies de l'information ont beaucoup évolué et la société avec. Le droit actuel dans le domaine de l'information n'est plus adapté à la technologie et à la société actuelle. De nouveaux problèmes sont apparus ces dernières années. Il y a deux manières de les résoudres:

  1. on bride la technologie pour tenter de faire "comme avant".
  2. on réforme le droit pour l'adapter à la technologie et la société actuelle.

La première solution est celle qui est prônée par les industries qui vivent de leur position dominante dans le système en vigueur. Cette solution conduit à rendre unique du contenu qui peut se copier à l'infini en enfermant ce contenu dans des DRM. (Documentation sur les méfaits des DRM) Cette solution conduit à la création de lois liberticides comme la loi HADOPI en france. Cette solution conduit à la criminalisation d'une part grandissante de la société  qui apprécie la simplicité et l'efficacité de nouveaux modes d'échange d'information. Cette solution conduit à brider l'innovation.

La seconde solution est celle qui est prônée par le parti pirate. Il faut réformer le droit d'auteur.

Pour mieux comprendre, voici un exemple qui montre que parfois il vaut mieux adapter le droit à la technologie que le contraire.

Au début de l'aviation aux USA, le droit de propriété terrien posait problème. En effet, une propriété comprenait le sol, le sous-sous, mais aussi le ciel au dessus. Avec l'arrivée des avions on a vu de nombreuses "violation de propriété privée". Ce n'est pas pour autant que maintenant les avions ont été interdit ou que les pilotes négocient un droit de passage tous les 50m sur les 10 000km de voyage !

Non.. la solution n'a pas été de brider la technologie, la solution a été de changer le droit ! Aux USA, une propriété n'inclut plus le ciel ! C'est un rééquilibrage du droit pour le bien commun.

C'est par ce que la tendance actuelle adoptée par plusieurs gouvernements semble être à l'acceptation de la première solution, celle du bridage de l'information et de la technologie que le parti pirate se forme. Il entend être un contrepoids aux lobbyisme et au lavage de cerveau d'une certaine industrie qui tente de maintenir son fonctionnement et ses privilèges.

Le parti pirate est donc un mouvement qui vise a informer la population des vrais enjeux de l'ère de l'information pour le bien communs de tous, dans un état de droit équilibrés.

Programme du parti pirate suisse

Durant l'été 2009, une fois le parti créé, c'est un programme politique qui a été écrit, discuté et finalement adopté fin août.

Le programme politique du parti pirate suisse est disponible sur le wiki du parti.

Au moment des débats pour la création de ce programme, j'avais écrit une proposition de programme afin de clarifier quelques idées. Pour ne pas alonger ce billet, je laisserai ceux que ça intéresse aller lire cette proposition. Elle comporte de nombreux exemples et réflexions à propos des changements que  la révolution numérique apporte.

Pour résumer

Le parti pirate est constitué de citoyens qui défendent, le droit à l'autodétermination informationnelle, l'accès libre à la connaissance ainsi qu'à la culture, tout comme la préservation de la sphère privée des individus.

Les membres du parti pirate pensent que ce sont autant de fondements de la société d'information qui nous attend. Ce ne sont que sur de telles bases que peut croître un régime démocratique socialement juste et librement consenti.

Le parti pirate est un parti que l'on ne peut pas positionner sur l'échiquier politique gauche droite traditionnel.

Si au début le parti pirate semble être une parti de geeks informaticiens, cette vision des choses risque vite de sortir du monde de l'informatique.

En effet, la société dans laquelle nous vivons étant de plus en plus une société d'information. Les questions qui touchent à l'information sont de plus en plus fréquentes en politique.

Hors, l'informatique, les domaines les plus directement touchés sont ceux qui sont en relation avec les biens culturels comme la musique, les livres, le cinéma. Puis on peu transposer les mêmes problèmes dans le domaines de la biologie avec les OGM et la brevetabilité du vivant. Puis on dérive très vite sur l'industrie pharmaceutique.

Ensuite, on peut parler d'économie en repensant totalement la manière de favoriser économiquement l'innovation et la création de bien culturels.

Et enfin, on peut parler d'éducation en garatissant que l'apprentissage par la copie et l'étude du fonctionnement de mécanismes soit toujours possible comme jusqu'à maintenant.

Le parti pirate peut donc apporter de nombreuses contributions dans des domaines aussi fondamentaux que la culture, l'agriculture, la santé, l'économie, et l'éducation.

Quelques lectures intéressantes

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