Action Earth hour en 2011 à Neuchâtel

A l'occasion de l'action Earth Hour, la ville de Neuchâtel a éteint l'éclairage de la Collégiale, du Palais DuPeyrou, du Château et de l’Hôtel de Ville entre 20h30 et 21h30 samedi 26 mars 2011.

Cette action vise à montrer qu'il est possible de réaliser des économies d'énergie, simplement en éteignant l'éclairage de nos monuments.

On peut se poser la question: est-il réellement nécessaire d'éclairer nos vieilles pierres la nuit ?

Est-ce que la façade de mon immeuble est éclairée la nuit ?
(bon c'est vrai.. c'est une construction qui n'as pas l'esthétique des flèches de la collégiale !)

Voici une petite vue depuis une des webcams de la ville au moment où l'éclairage a été éteint.

webcam_collégiale de neuchâtel allumée.jpgwebcam_collégiale de neuchâtel éteinte.jpg


Une autre vue plus globale sur Neuchâtel depuis la tour de l'OFS.

neuchatel_n201103262020.jpgneuchatel_n201103262030.jpg

Il faut se concentrer pour remarquer la différence ! Mais il y en a une ! La collégiale se trouve au 3/4 de l'image depuis la gauche pour ceux qui auraient de la peine à la repérer.

Comment se passer d'énergie nucléaire ?

En cette période où le nucléaire n'a plus tellement la cote suite aux quelques soucis de la centrale nucléaire de Fukushima, de nombreuses personnes tentent de trouver des solutions pour réduire la consommation d'énergie et ainsi se passer d'énergie nucléaire.

De nouveaux modèles de lampes-boule, bafflés, sont apparus dans les années 2000, avec une efficacité énergétique très améliorée et un moindre impact en termes de halo lumineux

Réduire l'éclairage urbain est une piste de solution. L'impact est souvent plus grand que l'on peut se l'imaginer.

Pour avoir un petit exemple, prenons celui qui n'est pas des moindre: Paris ! ... la ville lumière.

Entre 2001 et 2009, maire de Paris, Bertrand Delanoë, a mené une politique pour réduire la consommation de l'éclairage public. C'est une réduction de 8% de la consommation d'électricité qui a été réalisée, et ceci en éclairant toujours autant les nombreux monuments parisiens.

Il y a donc moyen de faire mieux en choisissant de ne plus éclairer les monuments et les vitrines. C'est ce que veulent font, parfois de force, les gens du Clan du Néon et des Pêcheurs d'énergie. Qui n'hésitent pas à couper l'éclairage des vitrines grâce à l'interrupteur de sécurité... A voir en vidéo....

Après amélioration de son efficacité énergétique, l'éclairage de la cathédrale Notre Dame de Paris est passé d'une puissance de 54.000 watts à 9.000 watts.

Par comparaison, le concept de la société à 2000 watts nous dit que si l'on répartissait équitablement et durablement les ressources énergétiques de la planète, chacun ne devrait pas consommer plus de 2000 watts de puissance instantanée. (ce n'est pas une quantité d'énergie.. c'est plutôt un débit.. la taille du tuyau qui englouti l'énergie)

Actuellement, le suisse moyen consomme (en suisse, donc on ne compte pas l'énergie grise de nos objets fabriqué en chine !) quelque chose comme 6000 watts. Trois fois trop !

Ainsi c'est comme si chaque suisse représentait 6 spots de 1000 Watts allumés en permanence toute leur vie.

Les beautés de la voûte céleste

Réduire l'éclairage urbain, ça a du bon. ça permet de pouvoir à nouveau observer les beautés de la voûte céleste peuplée de milliards d'étoiles !

C'est ce que redécouvrent ces derniers jours, suite aux coupures de courant, les habitants de Tokyo, qui pour la première fois depuis des décennies (ou la première fois tout court ) voient les étoiles !

En 1994, suite à un tremblement de terre, d'importantes coupures de courant on eu lieu à Los Angeles. Ce qui a également permis à de nombreux habitants de (re) découvrir le spectacle des étoiles dans le ciel.

Mais certains n'ont pas compris ce que c'était. L'observatoire de Los Angeles a reçu de nombreux appels signalant "d'étranges lumières dans le ciel....", est ce que les extra-terrestres arrivent ??

Dans quelle société étrange vivons nous !!?!?

Finalement, est-ce que nous préférons:

  • hypothéquer notre futur par la menace d'un accident nucléaire pour pouvoir éclairer le passé glorieux de nos ancêtres qui nous ont laissé des belles pierres ?
  • admirer les vieilles pierres de nos ancêtres le jour et profiter de la beauté de la voûte céleste la nuit ?

Les économies d'énergie ne sont qu'un choix politique.... il suffit de faire le bon !

Penser global agir local, la consommation collaborative comme système économique

vieille-tv.pngDepuis que j'ai fait une petite visite à la déchetterie, (que l'on peut voir dans l'émission passerelles sur canal alpha...) j'ai vu la réalité de l'ampleur des dégâts de notre société de consommation.

Ce que j'ai appris dans cette déchetterie m'a beaucoup marqué. Par exemple, le fait que le nombre de télévisions amenées à la déchetterie en 2010 a triplé juste par ce que la publicité nous disait que la coupe du monde de foot était l'occasion rêvée pour change son téléviseur cathodique en téléviseur à écran plat !

On jette ainsi de nombreux appareils qui fonctionnent encore.

S'adapter à la société ou adapter la société à soi-même ?

J'ai beaucoup de peine à me convaincre que le but de mon existence doit être de consommer pour être heureux !

.. de transformer le plus vite possible des ressources naturelles utilisables en déchets inutilisables.

Etant conscient de cette réalité, j'ai plusieurs options:

  • Je peux me morfondre dans mon coin en me disant que je ne suis qu'un marginal inadapté à la société dans laquelle je vis.
  • Je peux me dire que c'est moche, mais que c'est le système qui veut ça. Que finalement je n'en suis pas totalement responsable. Je ferme les yeux et tout continue.
  • Je peux agir pour changer cette situation.

yves_guillou_brain.pngComme je tente parfois de me culturer un peu le cerveau. J'ai eu l'occasion d'entendre et de retenir quelque jolies phrases de grands penseurs.

Jiddu Krishnamurti disait: Ce n’est pas un gage de bonne santé que d’être bien intégré dans une société profondément malade.

J'en conclu, que même si je suis un marginal dans cette société. Ce n'est pas une mauvaise chose !

Un compatriote de Krishnamurti, un certain Gandhi disait:
Sois le changement que tu veux voir dans le monde.

Ainsi, j'ai décidé que le fonctionnement de notre société de consommation ne me convient pas, et qu'il faut que ça change !

recyclage.png

Donc que faire ?

Augmenter la durée de vie des objets est une solution qui me parait intéressante.

Le plus simple pour commencer, c'est de se dire qu'il ne faut pas que tout ces téléviseurs en bon état et autres objets ne finissent bêtement à la déchetterie par ce que l'on ne sais pas où les mettre ailleurs.

On doit bien trouver un moyen simple pour mettre en relation des gens qui veulent se séparer d'objets, avec des gens qui veulent en acquérir pour pas cher ?

idee.pngC'est là que tout s'éclaircit dans mon esprit !

(réplique  du film Oscar avec Louis de Funès)

Il existe déjà un moyen populaire d'augmenter la durée de vie des objets en leur offrant une nouvelle vie ailleurs. C'est ce que proposent les sites de vente aux enchères comme ricardo.ch !

Ricardo, tout comme e-bay sont de véritables cavernes d'Ali-baba où l'on trouve tout ce qui n'est plus dans le commerce. La distribution est totalement repensée par rapport à un circuit économique classique. On utilise une économie entre particuliers.

En creusant un peu plus, je découvre, ou redécouvre que cette idée d'un système économique direct entre particuliers est en fait une tendance déjà bien présente, et grandissante.

Pour continuer dans mon jeu de citation, je dirai que l'on entend bien le fracas de l'arbre qui tombe, mais pas le murmure de la forêt qui pousse !

On parle souvent de notre société de consommation et de tous les problèmes climatiques qu'elle provoque, mais rarement du système qui émergera sur les cendres de cette société.

Cooperation_by_Merlin2525.pngEn fouillant l'idée,  j'ai découvert toute une nouvelle forme de système économique qui émerge. Ce système économique change de valeurs fondamentales.

Il n'est plus strictement un système capitaliste basé sur les valeurs d'individualisme et de concurrence. Le système responsable de la société de consommation qui nous fait consommer, individuellement, plus et plus souvent que son voisin, juste pour le rendre jaloux !

Ce nouveau système économique remet au goût du jour des valeurs de partage, de collaboration et de coopération.

Pour bien montrer que c'est une phase de transition entre deux systèmes, pour prendre un peu des valeurs de l'ancien monde et un peu des valeurs du nouveau, c'est sous le terme de consommation collaborative que l'on découvre ce nouveau système économique.

La consommation collaborative est déjà partout

Rfc1394_Blue_Sofa.pngEntrons dans le vif du sujet par des exemples. Si j'ai prévu un petit voyage à l'autre bout du monde, il est toujours plus sympa de loger chez l'habitant que dans une chambre d'hôtel froide et impersonnelle.

Il est possible depuis longtemps de s'inviter pour une nuit sur le canapé de quelqu'un... C'est ce que l'on appelle le couchsurfing. De nombreuses personnes s'organisent ainsi grâce au site web couchsurfing.org pour trouver ou offrir un hébergement.

Pour les gens qui n'ont pas trop envie de dormir sur un lit de fortune, mais qui veulent un meilleur confort.. (et donc aussi risquer de payer), il y a le site airbnb.com qui permet de trouver des locations pas chères, à la nuit, aux 4 coins du monde.

Voilà, on a de quoi se loger. Maintenant, il faut trouver de quoi se nourrir.

casserole.pngVoici donc le concept du site super-marmite.com qui propose de partager des repas. Il y a des gens qui proposent un repas chez eux et d'autres qui viennent manger. Puis, on partage les frais et tout le monde est gagnant et content.

Pour préparer à manger, il est utile d'avoir à disposition des ingrédients! La distribution de nourriture s'organise aussi de manière collaborative.

aubergine.pnglaruchequiditoui.fr est un concept qui propose de grouper des consommateurs et des producteurs de nourriture (bref des agriculteurs), d'une même région pour organiser une nouvelle forme, plus directe de distribution alimentaire. On est dans ce que l'on appelle, l'agriculture contractuelle de proximité.

Toujours dans la nourriture, on a le site lepotiron.fr (malheureusement disponible uniquement en France), qui propose aux particuliers de redistribuer les surplus de leur propre jardin.

En Suisse, il y a jarditroc.ch, une association genevoise qui a pour but de faire un troc de plantes de son jardin. Le troc aura lieu cette année le 16 avril 2011.

wedding-shoes.pngPour en revenir à la manière de donner une seconde vie à nos objets, j'observe, de plus en plus souvent, sur Facebook des amies qui revendent leur habits à leur amies. Une simple photo du vêtement concerné est envoyée, puis c'est tout un marchandage digne des souks de Fès, qui s'établit dans les commentaires en dessous.

wedding-suit.pngParfois l'idée prend de l'ampleur et il y a carrément des comptes Facebook qui sont dédiés au vide dressing.
(Neuchâtel, Yverdon, Lausanne)

La force de cette idée réside dans le fait que c'est dans son réseau d'ami que l'on revend ses objets. Ainsi la confiance est maximale et comme les amis sont des gens que l'on voit régulièrement en chair et en os, il est facile de faire l'échange. Pas besoin de local de stockage.

En dehors des habits, pour les objets en général, le site goodscommons.org permet de donner une seconde vie à ses objets. A mon avis, il y a encore trop peu de solutions pour les objets. J'ai quelques idées à ce propos que j'aimerai bien creuser.

voiture_verte.pngPour se déplacer, il existe aussi de nombreux systèmes basés sur la consommation collaborative. Il y a le système bien connu en suisse qu'est mobility.ch

Mobility est une coopérative possédant tous ses véhicules, ses coopérateurs et usagers empruntent le véhicule qu'ils ont besoin au moment où il en ont besoin.

Rfc1394_Vehicles_-_Silhouette.pngIl existe d'autres manières de partager des véhicules, par exemple, le site français livop.fr permet de partager des véhicules entre particuliers déjà propriétaires de voiture. Ainsi il peuvent partager leur véhicule pendant qu'il ne l'utilise pas. (en moyenne 90% du temps ! ... il y a du potentiel !)

Si l'on ne veut pas partager toute sa voiture, il y a moyen de juste partager une place dans voiture, pour un trajet, c'est ce que l'on fait avec le covoiturage qui s'organise autour du site: e-covoiturage.ch

Comme je l'ai déjà exprimé dernièrement sur ce blog, à mon avis, l'avenir de la mobilité va passer par des abonnements à des pack mobilité dans lesquels chaque abonné peut utiliser le moyen de transport le plus adapté du moment:

De la possibilité d'utiliser les transports publics, et/ou différentes sortes de véhicules, du vélo au véhicule utilitaire en passant par la petite voiture électrique et la grosse voiture familiale.

Ensuite, si l'on a envie de partager, mais que l'on ne sait pas trop quoi partager, sur le site easyswap.org il y a possibilité d'échanger des services ou des objets entre personnes de suisse romande et France voisine.

Le petit dernier arrivé dans le domaine des locations entre praticulier est tryngo.com/fr

Penser global, agir local

penser global agir local.jpgLe point commun de tous ces services est de concrétiser le slogan: penser global, agir local. On conçoit un site web qui est globalement accessible et qui permet de s'organiser de manière locale. Plusieurs communauté peuvent utiliser le même outils en parallèle.

C'est souvent une manière d'optimiser et de partager des ressources que tout le monde a, mais qu'il est difficile de partager sans infrastructure complexe pour le faire. Le web apporte cette infrastructure. Mais, c'est souvent le local qui a de la peine à se mettre en place.

Les clubs de partage d'objets ( par exemple, le club ichtus qui partage du matériel nautique)  et les bibliothèques ne sont pas nouveaux. Ce qui est nouveau, c'est vraiment ces outils web globaux qui permettent de mettre en lien des gens et de gérer son organisation locale.

La consommation collaborative, c'est le retour du concept de bien commun. Anne-Catherine Menétrey dans un article paru dernièrement dans Le Temps, disait que l'on va vers une économie de fonctionnalité ou de contribution.

Vers une économie où l'on échange non plus des objets, mais des droits d'usage de ces objets.

Est-ce que ça va vraiment marcher ?

Est-ce que cette tendance n'est qu'une affabulation de ma part vu que de toute façon les événements majeurs de l'avenir ne sont pas prédictibles ?

iphone.pngÀ mon avis la tendance au partage et à la collaboration n'est pas qu'une simple mode passagère. La consommation collaborative est la convergence d'habitudes déjà existantes et d'une technologie qui devient mure pour gérer une nouvelle manière de s'organiser. C'est ce mariage qui est nouveau, pas les deux parties.

Je pense que ça va marcher, car le concept est basé sur des valeurs humaines et pas seulement sur la technologie.

La technologie est un amplificateur d'habitudes latentes. La technologie n'invente jamais directement de nouveaux comportements, elle amplifie ce qui existe déjà.

Depuis la nuit des temps, les ados, dans les salles de classe bavardent pendant les cours. Mais tout au plus, avant l'ère du téléphone mobile, c'était des messages sur des bouts de papier qui faisaient le tour de la classe. Maintenant les messages sur Facebook font le tour du monde !

Un système économique est un système collaboratif

organize.pngCroyant encore que l'humain est un animal social qui aime collaborer et partager avec ses semblables. Je pense que la consommation collaborative a de l'avenir.

Cet idéal de partage et de collaboration n'est pas qu'un idéal, mais également la stratégie la plus efficace pour survivre dans un système économique.

Il ne faut pas oublier qu'un système économique est un système collaboratif. C'est un système qui est sensé combler les besoins de chacun. (ce que l'on oublie parfois et qui a pour conséquence que l'économie tourne en circuit fermé en détruisant des humains!)

Dans un système capitaliste, les règles de bases sont la concurrence et le profit individuel. Ce sont des règles égoistes. Adam Smith a expliqué que c'est grâce à cet égoïsme que le système capitaliste fonctionne. C'est ce qui permet d'obliger les gens à se spécialiser dans ce qu'ils savent le mieux faire et à collaborer.

Depuis le 18ème siècle de nombreuses études ont été faites dans le domaine de la théorie des jeux et des systèmes collaboratifs.

En 2003, Robert Axelrod et Ross A. Hammond ont montré que dans un système collaboratif la meilleure stratégie est l'ethnocentrisme.

Pour le prouver, ils ont conçu une simulation comportant des individus de plusieurs couleurs qui ont des caractères choisis aléatoirement:netlogo-ethnocentrisme.png

  • altruiste, qui coopère avec tout le monde
  • égoïste, qui ne coopère avec personne
  • ethnocentriste, qui ne coopère qu'avec ceux de la même couleur
  • extraverti, qui ne coopère qu'avec ceux de couleurs différentes

Les simulations montrent qu'à tous les coups, ce sont les ethnocentristes qui gagnent.

La conclusion que j'en tire, c'est que pour gagner dans un système collaboratif, et donc aussi dans un système économique, il ne faut ni être totalement altruiste (les idéalistes), ni totalement égoïste (les valeurs capitalistes pures).

La meilleures stratégie est de partager avec ses semblables, avec ceux qui partagent aussi avec nous. Il faut créer un bien commun qui n'est accessible qu'en y contribuant.

ivak_Bear_Trap.pngDans un domaine un peu différent, c'est cette stratégie virale qui est appliqué par la licence GPL très utilisée dans les logiciels libres. Tu as accès à tout le code qui est déjà écrit pour autant que tu donne aussi le tiens !

Le piège de tout système collaboratif est de trouver le juste équilibre qui fait que personne ne soit perçu comme un profiteur du système.

Les systèmes de consommation collaborative qui vont être mis en place doivent faire attention à ce piège, mais sinon, je suis confiant, la tendance va se renforcer.

collaboration.pngOn va de plus en plus vers des systèmes de gestion et de distribution entre pairs, (p2p) entre particuliers sans plus passer par des intermédiaires. Ceci souvent à l'intérieur de communautés de confiance.

Les commerçants et distributeurs traditionnels devront certainement se remettre en question si tout un commerce entre particuliers se développe.

Pour conclure, je dirais que la consommation collaborative me plait, car j'ai l'impression qu'elle s'inscrit bien dans une économie décroissante: une économie qui ne repose pas sur le dogme de la croissance économique.

La consommation collaborative permet de concrétiser le slogan: Moins de bien, plus de liens...

grey_orange_men_cloud.png

Emission Passerelles du 3 mars 2011 à propos de la décroissance

Le 3 mars 2011, je suis passé dans l'émission Passerelles sur la télévision régionale canal alpha.

Cette émission d'une vingtaine de minutes avait pour sujet du jour la décroissance.

 

Les déchets, c'est bon pour la croissance

trions les déchêts pour éviter les vecteurs de maladies ile de Gorée.jpgDans cette émission, j'apparais à la déchetterie de Neuchâtel. C'est l'endroit privilégié pour voir le fonctionnement de notre société de consommation.

Le dogme de notre société de consommation, c'est la croissance économique. Il faut toujours vendre plus. Pour vendre plus, il faut renouveller le plus souvent possible les objets vendus.

On limite donc la durée de vie des objets. Que ce soit intentionnel par programmation d'appareils ou juste en choisissant les composants les moins chers et les plus fragiles. C'est de l'obsolescence programmée.

Par l'évolution technologique et les modes publicitaires, on force les gens à se séparer d'appareils qui fonctionnent pour en acheter des nouveaux jugés meilleurs !

C'est clairement ce que l'on voit dans ce reportage. Monsieur Verguet, le chef de la voirie, nous dit que 2010 a été l'année où l'on a vu une explosion du nombre de télévisions arriver à la déchetterie. On a multiplié par 3 le nombre !

Ceci en grande partie à cause de la publicité qui a été faite autour du mondial de foot 2010, où l'on nous incitait, pour l'occasion, à changer notre téléviseur cathodique, par un téléviseur à écran plat !

On observe ici que la publicité a une influence réelle !

Pour en savoir plus sur la publicité, le moteur du consumérisme, voir le document que j'ai écrit à ce propos.

Le but de notre société est de transformer le plus vite possible des ressources naturelles utilisables en déchets inutilisables !

La décroissance: sortir d'un système économique basé sur la croissance

Le but de la décroissance, et du Réseau d'Objecteur de Croissance dont je fais partie, est de sortir de ce système économique basé sur la croissance, et donc sur la consommation effrénée. Le monde a des limites. Une croissance infinie dans un monde fini est absurde !

Une des idées pour sortir de ce principe est d'augmenter la durée de vie des objets, de partager des objets que l'on utilise que rarement. De donner une seconde vie aux objets que l'on ne veux plus.

Un des slogans de la décroissance, est: Moins de biens, plus de liens !

Le matérialisme à outrance de notre société ne nous apporte pas plus de bonheur. Certes, le confort matériel rend plus heureux, au début.. mais tout à une limite. Les liens humains rendent plus heureux sur le long terme.

Quand on demande à quelqu'un ce qui est le plus important dans sa vie, les réponses les plus fréquentes sont la famille et les amis ! .... des liens humains !

Ce n'est pas le nouveau téléviseur à écran plat...

La déchetterie, c'est pour les déchets, pas pour les objets qui fonctionnent encore !

télévision cartoon.pngQuand on reste un moment à observer le balais des voitures qui  entrent à la déchetterie et se vident de tonnes de matériel encore utilisable, ça fait mal au coeur !

On a envie de récupérer plein de chose.

Mais la consigne de la déchetterie est stricte:

Tout ce qui entre à la déchetterie est un déchet et doit y rester !

Cette consigne a été décrétée suite à des phénomènes de mafia qui ont commencés à s'organiser pour récupérer ce qui vient à la déchetterie.

Certaines personnes devenaient agressives si d'autres personnes n'appartenant pas à la mafia locale se mettaient à récupérer, elles aussi, des objets.

C'est pour éviter la mise en place de ces mafias que l'on a interdit de récupérer quoi que ce soit.

De plus, c'est aussi pour des questions de responsabilité. Si un appareil arrive à la déchetterie, c'est peut être aussi par ce qu'il est défectueux !

Si une personne le récupère un appareil défectueux et que la semaine suivante, cet appareil déclenche un incendie... ce n'est pas top !

Donc le mot d'ordre: A la déchetterie on n'amène que les déchets !

Pour tous les objets qui fonctionnent encore, il y a des magasins de seconde main, il y a des organismes comme le CSP, il y a la vente aux enchères sur e-bay ou ricardo.ch, il y a les vides dressing sur facebook, les ressourceries se développent...

Et il y a encore beaucoup à faire pour mettre en place des lieux d'échange locaux d'objets dont on a plus envie mais qui peuvent encore servir.

La consommation collaborative

gens.pngLes chosent commencent à changer, c'est bien. Mais il faut encore pousser un peu.

Il faut changer les règles de notre économie individualiste pour retrouver des valeurs de collaboration, de coopération, de partage, de gratuité, de biens communs, de vie en communauté, de limitation de la démesure: use de tout, n'abuse de rien !

C'est sous le vocable de consommation collaborative que cette nouvelle forme d'économie est en train d'émerger.

On commence à comprendre que l'avenir est à l'échange de droits d'usage et non pas d'objets matériels !

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