On entend le fracas de l'arbre qui tombe, mais pas le bruit de la forêt qui pousse.
J'ai vraiment de plus en plus cette impression ces temps.
Donc au lieu de me focaliser sur ce qui ne va pas, j'ai imaginé un futur (en)Viable.
J'ai imaginé le StHolon.
C'est un système éco-nomique.
Le préfixe éco est le même que celui dans éco-logie. Il vient du grec οἶκος, oîkos qui signifie maison, maisonnée, environnement.
Le suffixe -nomie vient du grec νόμος, nómos qui signifie la loi, la règle.
Un système économique c'est donc les règles de la maison(née). C'est un système de gouvernance, un système de décision.
Dans la Grèce antique, un Oikos est une maisonnée, un ensemble de biens et d'humains – esclaves compris – rattachés à un lieu d'habitation et de production et dirigé par un chef de famille.
En 362 avant J.-C, l'auteur grec Xénophon publie son livre L’Économique « L'art et la manière de bien gérer un grand domaine agricole » (15 000 hectares). C'est un peu la description de son utopie. Ainsi je fais de même ici.
On retrouve ce genre d'unité de base de la production et gestion de ressources à toutes les époques. Les sumériens ont les É, les minoens le palais de Cnossos, les grecs les Oikos, les romains la domus en milieu urbain et les Latifundium en campagne, puis les abbayes du moyen âge prennent le relai.
Le StHolon est donc une unité locale qui a pour but de subvenir aux besoins de ses membres. Ceci en s'inspirant des lois de la nature !
J'ai déjà rédigé en début 2020, juste avant la pandémie, tout un article qui décrit la vision et la raison d'être du StHolon.... On peut la résumer: "En S'inspirant des lois de la nature", donc pour favoriser la Vie.
Aujourd'hui, le but de cet article est d'être plus concret pour favoriser la création de StHolon.
Voici également juste la partie "méthode de décision" en vidéo....
Origine du mot StHolon
Le mot "StHolon" est une composition du mot "Stolon" et du mot "Holon".
Un stolon est une tige d'une plante qui va "coloniser" un nouveau territoire voisin. Les fraisiers lancent beaucoup de stolons autour d'eux pour créer de nouveaux fraisiers.
Le mot "Holon" vient du du grec ὅλον Holos qui signifie "tout".
Un Holon est un élément qui est un tout, mais aussi une partie d'un tout.
Un Holon est un concept fractal. Une hiérarchie de holons est appellée une Holarchie.
Au delà de tout ces mots barbares et incompréhensibles, en fait c'est tout simple. L'Humain est une Holarchie composée de Holons à de nombreux étages.
Chaque atome est un tout. Assemblés, ils forment des molécules, puis des brins d'ADN, des cellules, des organes, des Humains, des sociétés Humaines, etc...
J'utilise ici le mot Holon pour désigner un "groupe". (et des sous-groupes)
Le StHolon se suffit donc à lui même, mais il est également en lien avec tout un réseau plus grand que lui d'autres StHolons alignés sur la même raison d'être.
Définition des besoins fondamentaux
Pour subvenir aux besoins fondamentaux des Humains, encore faut-il les connaitre. Ici je me base donc sur le modèle des 14 besoins fondamentaux selon Virginia Henderson.
Voici donc ces besoins dans l'ordre du plus fondamental au moins fondamental:
- Respirer
- Boire et manger
- Éliminer (pipi, caca !)
- Se mouvoir et maintenir une bonne posture
- Dormir, se reposer
- Se vêtir et se dévêtir. (l'habit étant aussi une forme d'identité)
- Maintenir sa température corporelle (les habits + le chauffage)
- Être propre et protéger ses téguments (cheveux, poil, peau, ongles, etc..)
- Éviter les dangers (physique et psychique)
- Communiquer avec ses semblables
- Agir selon ses croyances et ses valeurs
- S'occuper en vue de se réaliser
- Se récréer
- Apprendre
A chaque besoin correspond une structure pour y répondre. J'ai imaginé des noms originaux:
- HoSTel → Habitat communautaire. (Presque l'anagramme de StHolon le "on" est remplacé par un "e") L'Histoire nous montre que la Maison Longue est présente un peu dans toutes les cultures. C'est une grande maison avec des communs et un espace pour chaque famille.
- Hangar → pour stocker les biens et ressources de la communauté (Habits et VéHicules, et....)
- HelioSTat → pour capter l'énergie solaire, thermique et photovoltaique et la stocker..
- HydroSTat → pour capter de l'énergie hydraulique.
- Hospice→ pour soigner en médecine Holistique et enseigner l'Hygiène de vie.
- pHarmacie → pour créer et distribuer des remèdes qui maintiennent en santé.
- Halle→ On a toujours besoin d'une grande salle, pour se rencontrer, échanger et organiser la vie du StHolon, mais aussi rendre la justice.
- Hamam ou tHermes → pour prendre des doucHes
- Hackerspace - HaCoeurSpace → pour l'expression des bidouilleurs
- Hépicerie participative → pour distribuer les ressources du Hangar.
- MaraicHage → pour fournir les légumes distribués à l'Hépicerie.
- HumuSière → pour créer la base de la vie du sol, l'Humus. Ce complexe argilo Humique. Il s'agit ici de gérer les décHets organiques en circuit court. Soit les déchets de compost, mais aussi les toilettes sècHes qui ont un énorme potentiel en azote et phosphore.
- cHamps→ les autres cultures que le maraicHage ne fait pas... donc les cHamps de céréales, etc... La production de foin et de paille. (aussi pour l'Habitats)
- ForeST-Jardin → un verger, une forêt jardin qui mise sur les arbres pour tout ce qu'ils nous apportent. (couplé à une cHampignonnière.)
- Havre de paix → lieu silencieux de méditation et ressourcement.
- pHare → université Holistique où se rencontrent les SyntHéticiens. C'est aussi là que les Holons d'apprentissage (classe) s'échangent des savoirs et créent des savoirs à disposition pour le reste de la communauté dans la BibliotHèque. (à l'image de la pédagogique de Ivan Illich)
- BibliotHèque → Lieu pour garder les savoirs et les lires.
- Home → un tiers-lieu... pour toute sortes d'activités non définies, salle de réunion, de discussion, accessible, avec une atmospHère cHaleureuse. (tiers-lieu = café, co-working, coiffeuse, laverie-automatique..)
C'est aussi le lieu où se rencontrent les générations. Les enfants sont gardés dans le Home (à l'image d'une crèche), tout comme les Ainés. (C'est mieux que de parquer les vieux dans les mouroirs que sont les EMS et les epHad). Le Home est situé directement à côté de l'HoSTel, le lieu d'Habitat. Ainsi chaque personne peut facilement se rendre de chez soi à jusqu'au Home. Le Home a une structure totalement modulaire afin de s'adapter à tout type de besoin. - cHaSTel → un système de défense et de protection est nécessaire à tout organisme pour maintenir son intégrité. (Tout lieu paisible et résilient peut facilement être déstabilisé par l'arrivée de personnes extérieures comme on le voit dans l'épisode 4 de la série "Effondrement") L'idée du cHaSTel (cHâteau en vieux français) est également fractale. Chaque Humain est sensé savoir se défendre, pHysiquement et verbalement. On est proche du concept d'art martiaux et de citoyen soldat à la Suisse.
- biSTro et reSTo → des lieux pour boire manger hors de chez soi.
- etc...
Devenir un StHolon par étapes
Je lance l'invitation à chacun de créer un StHolon. Mais on ne va pas tout faire du jour au lendemain, ainsi je propose des étapes.
On va considérer qu'un StHolon qui couvre 10 besoins est un StHolon à 100%. Les besoins sur fond bleu sont très dur à garantir. Le StHolon assure la survie, ensuite c'est à l'individu de prendre en main sa Vie.
Il y a 3 grandes étapes pour démarrer un StHolon:
- l'étape individuelle ⚬
- l'étape en lien avec une autre personne ⚯
- l'étape de création d'une communauté ஃ
⚬ Étape individuelle
La première étape consiste à se constituer une base de données locale d'information: une BibliotHèque.
Nous sommes à l'ère de l'information, tout est accessible en un clic, mais est-ce que ça le sera toujours ?
Il y a plein de raisons de penser que non, effondrement local, censure, contrôle de l'information, etc.. L'histoire nous montre une multitude de destruction de bibliothèques.
L'information, le savoir et le savoir faire sont nécessaires pour assurer le fonctionnement d'un StHolon.
Ainsi la première étape consiste à assurer un réseau de résilience en cas de soucis. Stocker l'information et la diffuser aux autres StHolons.
Concrètement, tu peux commencer par enregistrer en local les pages wikipedia que tu visites.
Une page html est un format bien lisible sur le long terme. (voir la plus vieille page web du monde posée là en 1992) Le souci c'est le support mémoire. Peut être qu'imprimer des pages fondamental permet une conservation sur un plus long temps. Ça peut être utile en cas de coupure d'électricité. Mais pas d'alarmisme non plus.
Pour éviter la censure, éviter de ne stocker une page web qu'à un seul endroit, il y a aussi l'archivage des pages web. Le service archive.org le fait massivement.
Le web a été conçu comme un outil décentralisé. Malheureusement, avec les réseaux sociaux tout est très centralisé. Donc il est aussi temps de faire de l'hébergement de site web chez soi, sur une petite machine alimentée par un panneau solaire. On a l'exemple du lowtech magazine.
- La brique Internet pour héberger soi même ses services web.. ce que les GAFAM te fournissent en général.. mail, réseau sociaux, calendrier, hébergment.....
- Les CHATONs, des hébergeurs avec une éthique pour décentraliser le web....
- shaarli, un outil pour enregistrer ses url web favorites. Ainsi plus besoin de moteur de recherche pour les retrouver. Perso j'ai 14 000 liens enregistrés dans mon shaarli.. sur mon hébergement et aussi en sauvegarde locale dans un fichier. J'ai ainsi sous la main mes liens et mes notes ou résumés des liens et articles que je visites.
- Les outils libres des colibris pour collaborer sans subir la prédation de ses données personnelles. (pad, visio conf, wiki, sondage, chat, post-it, cartes, etc..)
- L'association FramaSoft a fait un gros boulot pour dégoogliser internet en fournissant des alternatives libres à plein de services..
⚯ Étape en lien avec une autre personne
L'humain est un être profondément social. Il ne peut pas rester seul dans son coin.
Ainsi après avoir stocké de l'information, il faut la partager. Il est temps de la mettre à disposition d'autres personnes.
De plus, un peu plus engageant, il est temps, dans la mesure du possible de garantir l'accueil d'autres personnes de la communauté.
On peut imaginer proposer des repas en commun tous les vendredi soir. On peut imaginer accueillir les voyageurs de passage à l'image de warmshowers.org qui relie les membres de la communauté des cyclistes en accueillant les voyageurs et en se faisant accueillir. (c'est du couchsurfing pour cycliste)
Ainsi par de petites choses, on créer un réseau global de personnes qui agissent comme une communauté qui fonctionne dans le système économique du "don dans une communauté de confiance".
Idéalement il faudrait une liste/carte qui présente les gens prêt à se rencontrer... faut penser global et agir local... peut être qu'un jour qq'un mettra en place une carte ? ... ou créera un canal de discussion ? ... Il est aussi possible de se greffer sur d'autres projets existants.
Le réseau solaris a déjà plein de groupes locaux un peu partout....
Pour créer une cellule solaris locale, il suffit de créer un groupe telegram et de se rencontrer...
ஃ Étape de création de communautés
Une fois que l'on connait et reconnait d'autres personnes dans le réseau, par des affinités, des intérêts communs et des envies communes. Il est possible de se lancer dans la créations de grandes communautés.
C'est par exemple l'étape de l'Hépicerie. Avec 200 familles on peut créer une épicerie participative très efficace qui produit elle même ses légumes, qui les distribue et distribue également aussi les produits d'autres producteurs.
La coopérative solaire (HelioStat) va permettre d'assurer de créer localement la quantité d'énergie qui est consommée.
Il est possible de créer un HackerSpace, des fablabs, un repair café, soit des ateliers de création et réparation d'objets, de matériel, mais aussi un lien de partage de savoir et de savoir faire.
- bougetoncoq.fr t'aide à créer une épicerie participative en France...
- Les Artisans du commun t'aide à créer une épicerie participative en Suisse...
- créer son épicerie participative... Systeme B partage ses pratiques...
- Mon article à propos de la création d'épicerie participative...
- Epicerio, un logiciel, application web de gestion d'épicerie participative...
- CoopSol une super coopérative solaire photovoltaique...
- Autoconstruction et entraide avec d'autres personnes pour la pose de panneau solaires.
- Coopérative de partage de véhicule... comme avec Mobility je suis propriétaire de 3000 véhicules et je prends celui qui j'ai besoin quand j'en ai besoin. Quand j'ai du matos à transporter je prend un gros véhicule..
- Le FabLab me permet de mutualiser toute sorte de machines pour le bricolage... Mais aussi d'obtenir du savoir faire.
- Le FabLab sans le côté imprimante 3D ça donne aussi un bon espace de bricolage et de réparation d'objets pour exprimer sa créativité à l'image de sens-egaux.ch
Philosophie - Gouvernance
Quand des Humains créent des groupes, très souvent on retombe sur ce que certains appellent le PFH... le P.... Facteur Humain.
Il peut vite y avoir des problèmes de gouvernance et de prise de décision.
Selon Tuckman, la constitution/dissolution d'un groupe se fait en 5 étapes:
- Formation, constitution du groupe. (on suit l'ancien, le fondateur)
- Tension, confrontation. (On crée des clans par affinité ou pas)
- Normalisation, développement de la confiance. (création de règles)
- Production, différentiation, exécution. (le boulot selon l'objectif)
- Dissolution, transformation. (un fork, un nouveau groupe extrait la connaissance acquise et va plus loin...)
Voici mon article qui décrit en détail ces étapes du processus de création d'un groupe...
Ainsi j'ai proposé la création d'un stHolon de façon simple, en 3 étapes. D'abord juste l'action individuelle. Là pas de soucis de groupe. Puis on pousse un peu plus loin en étant 2 ou un petit groupe. Et enfin on se lance dans les grandes communautés.
Tant que le StHolon se greffe sur des structures et organisations existantes, il est mieux de suivre leur fonctionnement actuel.
Mais si on imagine la théorie, l'utopie où tout est à créer, un peu comme Xénophon qui refait le monde dans L’Économique en parlant de chose aussi diverses que du leadership du chef, de la politique familiale, de la gouvernance, de la taille des arbres fruitiers, de la construction des bateaux, etc....
... et bien si on joue à cet exercice, il me faut aussi décrire ici, comment on s'organise, comme on se gouverne, comment on collabore, comment on prend une décision.
Or, ceci est très compliqué. Car c'est très souvent dépendant de la vision du monde des humains.
Personnellement j'aime bien le modèle de la spirale dynamique pour expliquer la source des valeurs et de la vision du monde des Humains.
Personnellement j'ai enVie de créer le StHolon pour le monde de demain, donc on va pousser un peu le fonctionnement vers un fonctionnement encore peu présent, mais qui émerge. Ça peut peut-être inspirer.
J'ai enVie de baser ce StHolon sur des valeurs ancrées à l'étape jaune de la spirale dynamique. C'est l'étape systémique, l'étape des Hackers, des permaculteurs qui créent à côté leur mode de vie, sans conflits, sans casser et s'opposer à ce qui existe, mais en cessant de l'alimenter et en passant à autre chose qui est jugé meilleur. Puis en se mettant en réseau pour collaborer, sans hiérarchie figée, mais avec une hiérarchie de circonstance.
A cela j'ajoute encore un petit ingrédient qui lui est plutôt ancré à l'étape suivante, l'étape turquoise. Soit l'alignement de ce réseau sur quelques chose de plus grand que soi, quelque chose qui nous transcende. Donc au lieu d'avoir un réseau d'individualité sans aucun sens, on obtient une holarchie. A l'image des cellules du corps Humain, on a des cellules individuelles (holon) alignées sur le bon fonctionnement global du corps humain.
Concrètement ça donne quoi ?
- un cadre global, une philosophie sur laquelle tout le monde est aligné
- une méthode de décision individuelle
Cadre global - philosophie
Il est important que chaque individu, chaque "membre" adhère au cadre global. C'est là un garde fou qui permet de recadrer l'individu. C'est la membrane qui marque la différence entre un membre et un non membre.
Il est toujours possible de ne pas adhérer et rester hors du groupe. (contrairement à un état qui contrôle ce qui se passe sur son territoire et comme il n'y a pratiquement pas de territoire qui n'est contrôlé par un état, il est dur de choisir les règles auxquelles on adhère. Il ne reste pratiquement que l'option des eaux internationales.)
Voici donc quelques règles qui me semblent être un bon cadre, une bonne philosophie:
- Garde confiance en la Vie.
- Comporte toi avec les autres comme tu voudrais qu'ils se comportent avec toi.
- Use de tout, n'abuse de rien.
Voilà, c'est assez simple comme constitution !
C'est simple, mais on peut décliner ces règles à l'infini. Il y a une douzaine d'années j'avais défini 7 règles qui me plaisent. Là j'ai simplifié. Mais on peut les reconstituer à partir des 3 ci-dessus.
Pour être plus clair, voici une explication de l'esprit de ces règles.
La première nous incite à voir le verre à moitié plein, à garder confiance, oui, je suis vulnérable, la vie n'est pas toujours facile, mais pour marcher nous sommes obligé de nous déséquilibrer en permanence, une jambe après l'autre et ça marche pas trop mal !
En mode religieux, c'est, la Foi, faire confiance à Dieu, à être guidé par la divinité, par l'univers. Chez les grecs de l'antiquité, malgré leur nombreux dieux anthropomorphes, il y a un ordre divin qui est en place, c'est exprimé par un mot: le cosmos (κόσμος), c'est la nature, l'univers, les lois immuables de la Vie.
Dans la spiritualité de l'égypte antique on a aussi une foule de dieux et déesses, mais tout comme dans l'hindouisme ou la religion grecque, en fait ce sont plutôt des représentations des multiples formes que prend la divinité.
Le mot égyptien pour "dieu" c'est nṯr, on ne connait que les consonnes. Ainsi étonnamment on peut écrire nature, et c'est pas faux !
La divinité des égyptiens c'est la nature sous toutes ses formes.
On est dans cet esprit là, hors des religions, mais dans une forme de spiritualité qui reconnait la magie de la Vie, qui nous incite à rester ouvert aux différentes manifestation de la nature.
La seconde c'est la règle d'or. C'est une règle qu'on trouve sous une forme ou une autre dans toutes les grandes religions, dans les philosophies et chez les athées humanistes. Cette règle peut même se démontrer en mathématique dans le domaine de la théorie des jeux.
C'est constater que nous sommes tous reliés. Que tout est lié. Qu'une action a pour effet une réaction. Il y a un principe de réciprocité qui est souvent la meilleure stratégie a adopter pour bien vivre dans un groupe. Si l'on veut être bien traité par les autres, il faut bien traiter les autres. Si je ne veux pas qu'on me fasse du mal, il ne faut pas faire du mal aux autres.
En terme religieux, on pourrait dire que c'est l'amour de son prochain.
Il y a juste un soucis avec cette règle, c'est de définir "l'autre". C'est qui le prochain ?
L'histoire nous montre toutes sortes de dérives. On a le droit de massacrer les infidèles, les étrangers, les animaux, les moins que rien, les choses, car ils ne sont pas des semblables, ce ne sont pas des "autres" qui entre dans la définition.
Là c'est le drame. Alors on va ajouter encore une règle.
Non, on ne va pas s'amuser à définir ce qui est l'autre. Car à ce moment là on peut vite se faire avoir dans des joutes infinies pour trouver une définition en prenant compte toutes les exceptions et paradoxes. Pour illustrer mes propos, voici le récit d'une joute de plusieurs années sur twitter pour se mettre d'accord sur la définition d'un "garçon" (donc des questions de genre, de passing, de biologie, de conventions sociales, de catégorie, etc... ) ça s'est fini par la suppression du tweet !
La troisième règle, c'est la règle de la mesure, de l'équilibre. C'est le principe de proportionnalité. C'est d'ailleurs l'art 5 de la constitution Suisse. C'est le principe qui vise à atténuer les extrêmes. C'est la voie du milieu du Bouddha. C'est l'équilibre entre le yin et le yang.
Dans la Grèce antique, il n'y avait pas de notion de péché, de bien ou mal absolu comme dans le christianisme, la faute la plus grande était l'hybris, la démesure.
Il n'y a pas d'interdits, mais des comportements démesurés. C'est la dose qui fait le poison comme disait Paracelse.
Donc il faut savoir s'arrêter. Il n'est pas nécessaire de définir préalablement tous les cas possibles de ce qu'est l'autre, au risque de se faire piéger par des exceptions. C'est la philosophie du premier pas. On ne cherche pas à être parfait, mais à aller efficacement dans la bonne direction en ajustant sur le moment. Ressentir et s'adapter plutôt que prédire et contrôler.
Ainsi au moment opportun il est possible de définir si j'ai intérêt à me comporter avec l'autre comme je voudrais qu'il se comporte avec moi, ou si je tombe dans un non sens.
Dans la même veine, la mesure, c'est adapter nos actes à la bonne échelle, aller vers la simplicité, éviter d'inventer un gros machin pour effectuer une petite tâche. Ça va dans le sens du principe de subsidiarité, soit le fait que tout ce qui peut être fait le plus directement par les gens concerné doit être fait à cette échelle. Ainsi on favorise la décentralisation, on résout localement les problèmes locaux. Si l'échelle locale ne suffit plus on adapte à plus large, mais pas l'inverse. (attention car il y a deux formes de subsidiarité, ascendante et descendante. Ici on parle de la version Suisse, pas celle de l'UE !)
Cette notion d'équilibre permet également d'introduire la notion de pardon. Dans l'ancien testament, il est question de la loi du Talion, oeil pour oeil, dent pour dent. Dans le nouveau testament, Jésus apporte le pardon. Ça permet de retourner à l'équilibre et de redémarrer une relation, de sortir d'une vendetta sans fin. J'ai déjà expliqué l'efficacité du pardon via la théorie des jeux dans une vidéo. Le pardon permet de ne pas se faire avoir par les erreurs de communication.
La notion d'équilibre n'est pas simple. C'est une responsabilisation de la personne qui décide. C'est elle l'autorité. C'est à elle d'apprendre à se connaitre, de connaitre ses propre limites. Le Gnothi seauton Socratique – connais-toi toi-même.
C'est une invitation à élargir sa conscience pour mesurer en permanence les implications de ses actes.
Et là, on retombe sur la règles précédente, tout est liée, pour éviter du karma, il faut se comporter avec les autres comme on voudrait qu'ils se comportent avec soi.
Donc voilà un aperçu de ce que l'on peut tirer des ces 3 règles de base qui ne paraissent pas compliquées, mais qui peuvent mener à des développement important.
Il est temps maintenant de parler de la méthode de décision.
Méthode de décision individuelle
Une fois qu'un cadre global a été posé. L'individu doit rester dans ce cadre. Comme il a accepté ce cadre en intégrant l'organisation, toute personne a le droit de recadrer un comportement qui lui semble sortir du cadre.
Dans le cadre global, la personne est considérée comme souveraine. Donc lorsqu'il y a une décision à prendre. C'est la personne elle même qui la prend de sa propre autorité.
Cependant, elle doit se poser 3 questions.
Qu'est-ce qui est juste:
- ⚬ pour soi ?
- ⚯ pour les autres ?
- ஃ pour la Vie ?
C'est la synthèse des réponses à ces questions qui permet de faire le bon choix, de décider de la façon la plus juste.
Tout comme les règles du cadre global ci-dessus, ce n'est pas une méthode mathématique qui sort la réponse d'une moulinette.
Cette méthode de décision est une invitation à grandir en conscience. Et une invitation à accepter et utiliser son pouvoir personnel pour choisir en conscience. C'est devenir soi-même une autorité, prendre ce rôle et ne pas le déléguer à des représentants sur qui on peut gueuler quand on est pas content !
Précisons le sens de ces questions.
Qu'est ce qui est juste pour soi ? C'est apprendre à se connaitre soi-même, à connaitre ses désirs profonds, connaitre ce que l'on veut faire DE sa vie et non pas DANS la vie.
Quelle est la meilleure version de moi même que je me sens appelé à devenir ? Que choisir pour aller vers cette version de moi ?
Qu'est ce qui est juste pour les autres ?
Mon intérêt compte, mais je suis dans un contexte qui implique d'autres personnes. Qu'est-ce qu'elles en pensent ? Comment sont-elles impactées par mes actes et décisions ?
C'est toujours difficile de se mettre concrètement à la place de l'autre. Ainsi il n'est pas interdit de poser la question directement aux personnes impliquées.
Ceci rejoint le principe de la sollicitation d'avis souvent utilisé dans certaines formes de gouvernance partagée. Il y a des règles d'un cadre global qui m'oblige à chacune de mes décisions de solliciter un avis à au moins 3 autres personnes.
C'est un bon moyen de prendre la température, d'avoir un autre point de vue, d'enrichir mon idée, de responsabiliser et valoriser l'autre en lui demandant son avis.
Mais attention la sollicitation d'avis, n'est pas un vote. C'est juste des avis qui viennent en retour. L'individu reste souverain et maitre de sa décision.
Donc pour savoir ce qui est juste pour les autres, il est possible de récolter des avis. Ça fait de la matière objective à évaluer pour prendre la décision.
Est-ce que c'est juste pour la Vie ?
La troisième question rejoint la notion de transcendance, de ce qui est plus grand que moi, de comment je veux laisser le monde. Quelle sont mes valeurs ? Ai-je une éthique ? Centrée sur moi même uniquement ou sur une dimension plus large ?
Est-ce que ma décision fait du bien au monde ?
Comme plus haut, l'évaluation peut être simple ou très complète. C'est ici que je profite de présenter la méthode des 6 chapeaux qui peut aider à ne rien oublier.
La méthode des 6 chapeaux est une méthode d'évaluation d'une situation.
Chaque chapeau représente un mode de pensée. On passe successivement dans les différents mode de pensée pour évaluer la situation sous tous les angles.
- Chapeau blanc → les faits, les chiffres, le rationnel pur.
- Chapeau rouge → les émotions, les sentiments les intuitions, le côté irrationnel.
- Chapeau noir → la critique négative, l'avocat du diable, ne voit que ce qui ne va pas et pour mal se passer.
- Chapeau jaune → la critique positive, le verre à moitié plein, les points positifs, l'optimisme.
- Chapeau vert → la créativité, la recherche de solution alternatives.
- Chapeau bleu → le bleu du ciel englobe tout. Le chapeau bleu, c'est la synthèse. C'est le facilitateur qui oriente le groupe d'un mode de pensée à un autre.
Après ces évaluations à différents niveaux. Il est temps de choisir. Le choix se fait de façon individuelle et doit rester dans le cadre global.
Il est donc temps d'appliquer l'équilibre, la mesure entre les différents points.
Il est temps de considérer que tout est lié. J'ai le droit de ne pas ternir compte de l'avis des autres, mais je dois accepter que si je nie l'autre, lui aussi peut me nier. La décision que j'applique peut susciter une décision inverse par le même mécanisme. Je suis donc obligé d'avoir conscience de cet équilibre.
Qu'est-ce que je me sens guidé à faire ? La dimension irrationnelle existe bien aussi dans cette évaluation. Elle peut aussi faire partie du choix.
Une fois la synthèse effectuée, je peux choisir en plein conscience.
Tout est en perpétuel mouvement, tout change tout le temps. Donc il est recommandé de refaire ses choix régulièrement.
Symbole du StHolon
Afin d'identifier le StHolon et ses membres, voici une idée de symbole: la pomme de pin.
La pomme de pin symbolise la graine qui va diffuser son potentiel. C'est une graine, mais c'est aussi une forme d'oeuf. Donc c'est doublement un potentiel qui va éclore.
La forme même de la pomme de pin, inclus une structure en spirale et même un nombre de spirales qui dépend de la suite de Fibonacci.
La spirale est la composition d'un cycle et d'une direction évolutive.
C'est exactement ainsi que fonctionne le StHolon, il avance par itération, il tourne en rond en pointant dans la même direction.
C'est une forme pure et simple que l'on peut styliser, tout comme on peut véritablement utiliser une pomme de pin comme symbole.
La Grande bibliotHèque
La première étape du StHolon, c'est la grande bibliotHèque de chacun...
Donc moi aussi je vais partager mes meilleures ressources dans ma grandes bibliotHèque. Déjà ce blog est une blibliothèque qui compte de nos jours ~ 700 articles..... y'a déjà de quoi explorer. Il y a de tout !
Donc je vais créer une page de bibliotHèque, histoire de s'y retrouver un peu mieux...
Mais déjà la base, c'est la forêt.... les arbres... donc à lire en premier, qu'est-ce qu'un arbre...
Voici mon résumé du livre de Ernst Zürcher: "Arbres entre visible et invisible"...
... les arbres sont au coeur du cycle de l'eau.. ou plutôt des 7 cycles de l'eau.... Vidéo de Hervé Covès a voir ici....
La base de la vie, c'est l'eau... alors cultivons l'eau !
La forêt attire l'eau... c'est la pompe biotique. Gentiment la science s'y intéresse...
.... tout comme la science s'intéresse à la nature de l'eau.. il serait temps ! ... Enfin, surtout le 4ème état de l'eau, soit l'eau cristaux liquide, c'est grâce à Gerald Pollack qu'on en sait un peu plus... (son livre "le 4ème état de l'eau...")
Voici déjà de quoi en savoir plus sur les bases de la Vie !