Entre mille autres sujets, le sujet de la construction des pyramides de Gizeh m'intéresse.
J'ai déjà entendu beaucoup de théories plus ou moins farfelues sur la construction des pyramides. J'ai été moi-même voir sur place.
Et là, j'ai envie de faire un petit article par ce que cette théorie là, me semble plus intéressante que d'autres. Cette théorie de construction me semble plus complète, plus réaliste, plus plausible.. même si en fait.. Je doute qu'on sache un jour le fin mot de l'histoire...
Il s'agit de la théorie de construction proposée par Jean-Pierre Petit... (Bon, voilà, maintenant que le nom de l'auteur de cette théorie de construction des pyramides est lâchée.. Je dois avoir déjà perdu la moitié des lecteurs qui ont des à priori... et j'ai croché une poignée de fan inconditionnel de ce physicien touche à tout...)
La Bande Dessinée qui explique la construction des pyramides de Gizeh
A son habitude Jean-Pierre Petit est un très bon vulgarisateur, il nous explique sa théorie sur les pyramides dans une bande dessinée très bien faite. (En général il est plus connu pour son modèle cosmologique Janus..)
Donc c'est pratique dans cet article je n'aurai pas grand choses à dire de plus. Juste mon avis et pourquoi je trouve que cette théorie est plus pertinente que d'autres.
Une machinerie de levier pour tirer les blocs des pyramides
Le point essentiel don J.-P Petit parle dans sa théorie de construction des pyramides, c'est une machinerie avec des leviers, un peu dans le genre de la forme d'un pied de biche.
Il y a deux leviers et des cordes qui les actionnent depuis en bas. Les cordes servent à tirer des blocs qui grimpent sur la pyramide le long d'une rampe en spirale.
Là il faut une image et même une vidéo pour expliquer tout ça car les mots ne suffisent pas à expliquer précisément le mécanisme.
« Voici comment on construisit cette pyramide, par le système des gradins successifs que l'on appelle tantôt krossai (corbeaux), tantôt bomides (plates-formes). On la construisit d'abord sous cette forme, puis on hissa les pierres de complément à l'aide de machines faites de courtes pièces de bois : on montait la pierre du sol jusqu'à la première plate-forme ; là, on la plaçait dans une autre machine installée sur le premier gradin, et on la tirait sur jusqu'au deuxième gradin, où une troisième machine la prenaitsource. »
Ce texte d'Hérodote est compatible avec la machine de Jean-Pierre Petit.
Jean-Pierre Petit a eu l'occasion de présenter ce modèle de levier à la cité des sciences pour une maquette où les gosses pouvaient déplacer des blocs de centaines de Kg.
C'est là que Jean-Pierre Petit a été attaqué par un autre Jean-Pierre... le fameux Jean-Pierre Adam que l'on voit dans le film, la Révélation des Pyramide.
Et comme on le verra ci-dessous, il semble bien qu'on a même retrouvé un bout du fameux levier !
Le noeud auto-bloquant une technique lowtech toujours utilisée
Ce qui m'a le plus intéressé dans cette théorie de construction des pyramides de Gizeh c'est le noeud auto-bloquant.
C'est un mécanisme autant très sophistiqué, très efficace et super simple à faire. De nos jours on utiliserait des pinces hydrauliques commandées par électronique. Donc on a de la peine à imaginer un moyen simple.
La théorie de halage des blocs de Jean-Pierre Petit utilise le même principe que pour remonter un puits en spéléo. C'est l'alternance en appui sur un noeud ou l'autre qui permet d'avancer.
Il faut juste quelqu'un sur le bloc qui va s'assurer que le noeud coulisse bien au bon moment.
Le point crucial dans ce système c'est la sorte de "poulie de renvoi" qui permet de faire glisser la corde, mais sans l'user.
Il se trouve que cette pièce existe bel et bien. Elle a été découverte en 1932 à Gizeh à côté de la pyramide de Khent-Kaoues qui est une pyramide satellite de celle dite de Chéops.
Il me reste donc à vérifier et à retrouver la source de la découverte de cet objet "poulie de renvoi" en basalte. Si quelqu'un trouve la référence.. c'est bienvenu ! 🙂
Les paris restent ouverts ! ... à quoi sert cet objet ?
Une rampe en pierre qui s'enroule autour de la pyramide
Evidemment que pour hisser les pierres jusqu'en haut de l'édifice, il nous faut une pente pas trop raide (il semble que le maximum est 7% pour faire voyager des traineaux) et de la place.
Cette idée est peut être bonne pour la base de la pyramide, qui représente quand même une masse énorme de matériaux. Mais très rapidement on voit que ça n'a aucun sens. La rampe devient vite trop grosses. Il faut une masse plus grande de la pyramide elle même !! .. et il faut que la rampe tienne avec une pente très élevée sur les côtés ! C'est pas très réaliste !
La rampe de la théorie de construction des pyramides mise en avant par Jean-Pierre Petit est plus simple, avec une pente acceptable et économe en matériaux.
Il s'agit d'une rampe qui fait le tour de la pyramide en spirale. C'est une rampe en pierre. Solide, mais amovible. Elle est posée sur des corbeaux intégré à la pyramide.
Cette théorie de construction de pyramide a aussi un avantage, c'est qu'elle propose d'utiliser des blocs standards. Mais de plusieurs types.
La base de la pyramide est donc un octogone ! ... Mais on ne voit pas cet forme sur ces blocs triangulaires souvent présentés comme du parement.
La théorie de construction des pyramides de Gizeh selon Jean-Pierre Petit nous permet donc un éclairage nouveau sur la nature de ces blocs.
La piste est intéressante.
Comment les bâtisseurs des pyramides de Gizeh ont-ils assurés la précision de leur construction ?
Les pyramides de Gizeh sont connues pour leur orientation précise aux quatre points cardinaux. On ne va pas ici parler de la méthode de détermination du Nord géographique (et pas magnétique qui pourrait se lire à la boussole.. ce serait trop facile !)
On va parler ici de la méthode de mesure pour s'assurer que la pyramide au cours de sa construction est toujours bien alignée.
Jean-Pierre Petit nous parle d'un puits central dans lequel depuis le sommet on accès à une marque au sol. Cette mesure permet de vérifier qu'on ne dérive pas en hauteur. Mais c'est aussi le lieu pour placer une table d'orientation rotative avec des fils à plomb qui permettent de vérifier l'alignement des arrêtes.
Du coup, il y a un puits qui traverse la pyramide de haut en bas ! Est-ce qu'on l'a trouvé ? Est-ce que c'est possible, il ne risque pas de traverser un chambre ? .. et bien non !
Les chambres qui sont dans les pyramides de Gizeh sont toutes décalées de l'axe centrale !
Les seules chambres alignées sont souterraines. Ça montre bien qu'il y avait peut être l'envie de centrer la chambre. Mais avec le puits c'était pas possible. A méditer...
Cette idée de puits pose une autre question, comment aller vérifier que le plomb est bien sur la marque au sol ?
Le plus simple est d'avoir une personne qui le vérifie. Mais alors elle doit être dans le fond du puits. Quand ça devient plus haut que 100m, c'est pas très pratique !!
Est-ce qu'il y a quelques part un accès au fond du puits depuis la base ? Jean-Pierre petit semble le suggérer... encore un truc à vérifier.
Construction anti-sismique des monuments égyptiens
Tout le début de la BD, Jean-Pierre Petit nous rappelle que les constructions égyptiennes, (tout comme les constructions mégalithiques d'amérique du sud) sont très bien conçues pour résister aux tremblements de terre.
Pour réaliser ce genre de construction, il faut des structures qui sont discontinues, des linteaux qui ont déjà une fente, ainsi il ne se brisent pas.
Jean-Pierre Petit a une théorie intéressante sur l'assemblage des blocs. Ils n'ont pas besoin d'être taillés, parfaitement bien à la base. C'est au moment où on les assemblent qu'on va user les blocs qui vont aller se joindre avec une "scie".
En fait c'est juste une lame de cuivre qui ne coupe pas grand choses, mais qui va emmener un abrasif.
Ceci nous amènes à la construction de l'intérieur des pyramides.
Jean-Pierre Petit nous indique une technique qui est faite par étape, il y a des blocs qui délimitent des espaces et dans cet espaces on fait du remplissage avec du tout venant. Ce qu'on appelle du libage: faire des murs extérieurs jolis, et des murs intérieurs avec du remplissage en vrac.
C'est aussi la théorie du noyau central, au vue de la seule partie qui reste de la pyramide de Meidum. Le reste s'étant effondré.
Les petites pierre en vrac, c'est plus simple, plus facile à transporter. Mais ça a aussi un net avantage anti-sismique. Secoue un tas de sable et il va garder sa forme pyramidale de tas de sable !
... mais.. mais attention,il ne faut pas que ces pierres en vrac puissent se compresser !
Sinon ça fait comme quand je mets un planton dans un pot. La terre a l'air bien là en suffisance, puis j'arrose... et pouf le volume diminue... tout se tasse...
Jean-Pierre Petit propose de lier ce libage avec du plâtre afin de solidifier le tout.
Personnellement ça me fait encore une fois penser aux géopolymères ! Avec un liant géopolymère ont stabilise tout, et même on créer carrément des vrais blocs de pierre.
Il y a déjà plusieurs études scientifique qui montrent que les géopolymères, des pierres moulées ont été très probablement utilisées pour construire les pyramides de Gizeh:
Je ne sais pas ce qu'en pense Jean-Pierre Petit. Mais moi je trouve intéressant de combiner ces techniques !
Tout ça permet de construire une pyramide rapidement.
Croyances et faux calculs autour du temps de construction et de la fonction des pyramides
Combien de blocs pour cette pyramide ?
Ça m'a toujours surpris qu'on évalue le nombre de blocs que continent la grande pyramide de Gizeh. (en général autour de 2 millions) Comment savoir ? On n'arrive même pas détecter les cavités vides dans la pyramide. Comment dire si on a affaire à des blocs ou du libage ?
Après on voit des calculs qui sont fait sur cette base dans le film la révélation des pyramides.... on abouti à 2 min 30 par bloc pour le tailler et le poser, ceci pour réussir à finir la pyramide dans les 20 ans de règne de Chéops...
Avec ce genre de combats inutiles on en oublie l'essentiel. Il est évident qu'une parallélisation du travail est nécessaire. Mais jusqu'à quel point c'est valable ? On peut pas simplement mettre 100 000 esclaves pour tirer un bloc comme de nombreux dessins le montrent....
Il en faut de la place sur les rampes pour 100 000 personnes !! ... et si on a un levier qui démultiplie la force plus besoin d'autant de monde.
Si on utilise des petits blocs de pierre et plus des gros, tout est plus facile!
L'histoire se réécrit sans cesse selon les croyances actuelles
Plus ça avance, l'histoire est réécrite avec le filtre des valeurs des personnes actuelles. Donc les esclaves c'est fini. Maintenant ce sont des ouvriers qualifiés.
La construction en 20 ans ? Il y a des gens qui doutent, car pourquoi les pyramides seraient des tombeaux ?
Comme dit plus haut Snéfrou a fait construire 3 pyramides ! C'était pour 3 cérémonies du Ka ?
On a jamais retrouvé de corps dans aucune des pyramides !
Il y a certes des "sarcophages". Mot grec qui signifie "mangeur de chair". Mais en égyptien on les appelle des "Neb ankh", paniers de vie. Ce qui n'est pas tout à fait pareil.
Peut être que la fonction des pyramides et leur coffres était tout autre !
Jean-Pierre Petit le pense aussi. Il dit dans la BD que c'était probablement un lieu d'initiation.
Personnellement, en étant dans la chambre haute de la grande pyramide de Gizeh, j'ai été surpris par le son, par l'effet de résonance.
En étudiant les dimensions, c'est normal ! Tout est en résonance, on retrouve les rapports musicaux de la gamme de ptolémée dans les rapports entre les murs. On retrouve également une géométrie basées sur un double carré qui ouvre sur toutes les combinaisons possibles avec le nombre d'or.
Vu qu'on en parlait ci-dessus, Jean-Pierre Petit s'est aussi intéressé à la coudée royale égyptienne.
La coudée royale égyptienne, est une unité de mesure de longueur. On dit égyptienne, mais en fait c'est la même quecelle des bâtisseurs de cathédrale qu'on retrouve dans la quine des bâtisseurs.
Nous sommes habitués à une subdivision des unités de mesures dans un système décimal. Il y a chaque fois une rapport 10 entre les étages...
Puis on a nommé ces divisions d'unité de mesure en rapport avec des parties de notre corps qui sont également liées à des proportions liées au nombre d'or. La coudée, le pied, l'empan, la paume, la palme, etc...
Beaucoup ont cru que la coudée et/ou le pied était la mesure du pied d'un roi.... alors qu'en fait.. l'origine était toute autre... (et a été dévoyée aussi)
Bref, il y a beaucoup à dire sur la coudées royales égyptienne. Jean-Pierre Petit en étudié une autre partie. Il a étudié le fonctionnement de coudée qu'on a retrouvé matérialisée sur des barres de pierre ou de bois.
Ou plutôt l'utilisation de deux "baguettes" qui représente la coudée l'une contre l'autre, ceci afin de former le même principe que sur les verniers des pieds à coulisse. On a ainsi un instrument de mesure qui est très précis !
Sur ces coudées, il y a aussi des indications pour remplir les clepsydres et compter le temps. A savoir que les heures ont des durées variables chez les égyptiens anciens ! Histoire de s'accorder sur les saisons....
Jean-Pierre Petit et les co-auteurs de ce document suggèrent que les règles retrouvées ne sont pas assez précises pour être utilisables avec les indications qu'elles contiennent. Elles ne seraient que des objets décoratifs !!! ... ce qu'attestent les textes dessus qui disent que c'est un cadeau en remerciement, etc..
Par contre les indications scientifiques sont valables et montrent qu'il devait y avoir d'autres instruments plus utilisables.
Bref... encore plus mystérieux cette coudée... On a pas fini d'en savoir plus.
Petit bonus... la coudée royale se dit "mH nswt" en égyptien......
Conclusions
Il me semble que cette théorie ouvre à quelques idées intéressantes.
Notamment, moi ce qui m'a beaucoup plus, c'est le système des noeuds autobloquants et des leviers. On a là une machine simple et efficace. Moi il me semble que c'est tout à fait plausible, surtout qu'une pièce, la poulie de renvoi, a été retrouvée en 1932 !
Là il y a quelques chose d'intéressant !
Sinon pour les gens qui se demandent où est ce que Jean-Pierre Petit est allé cherché toutes ces idées.... et bien il l'a avoué récemment.... Le héros de sa BD se retrouve dans une vie antérieur en égypte.... .... et bien c'est exactement ce qui est arrivé à Jean-Pierre Petit lors d'un voyage en égypte... il a simplement vu tout ça et il a pris des notes !
Bon, et bien comme d'habitude, garde l'esprit ouvert ! Tout est possible ! 519 7148
Bon voilà... on a résolu un des plus grands mystères de tout les temps !!
Ouais... c'est vrai, après un sacré gros titre accrocheur ... et une telle affirmation.. ça fait un peu trop pour être pris au sérieux.
Mais je pense sincèrement que l'on a là une piste très intéressante... qui potentiellement résout le mystère du transport des blocs de beaucoup de constructions mégalithiques en Egypte, mais aussi en Amérique du sud.
De plus, on résout par la même le mystère de la taille de pierres super dures impossible à travailler avec des outils d'il y a quelques millénaires. (Dans le genre.. tailler de l'andésite avec un burin de cuivre..)
Alors voilà.... L'explication c'est que les pierres n'ont pas été taillées, mais moulées !
Donc si la pierre est créée sur place. On a pas besoin de la transporter !
Donc si la pierre est moulée, on a pas besoin de la tailler... même si la roche est très dure. C'est juste le moule qui doit être travaillé. (ce qui en fait est un nouveau mystère à résoudre.... )
Comment mouler des pierres ?
Alors il y a depuis longtemps plein de gens qui en voyant un mur Inca ou en voyant certains blocs mégalithiques se disent "on dirait qu'il a été moulé !" C'est notamment la présence de bosses en bas des blocs et aussi le fait que les jointures (en 3D) sont très très bien faites qui fait penser que la façon la plus simple de bâtir de tels murs, c'est le moulage.
Mais là .. ça coince.. comment on fait ? Une pierre, c'est pas comme un métal qu'on fait fondre (ou comme du chocolat qu'on moule en lapin de pâques).... il ne suffit pas de chauffer une pierre pour la rendre liquide et elle va se reconstituer toute belle.... non... les processus de création de pierre ne permettent pas vraiment ça....
bon.. et bien voilà.. c'est une piste chauffer la pierre pour la faire fondre.... mais en fait c'est pas du tout de ça don je veux parler !!!
Ouais, si on cherche depuis longtemps et si la majorité des géologues sont persuadés que c'est pas possible de mouler des pierres, et bien c'est par ce qu'on ne pense pas tout de suite à la méthode d'agrégation des pierres sous forme de géopolymères !
Les géopolymères
Géo-polymères, géo comme la Terre et polymère comme les longues chaines de molécules qui composent nos matières plastiques... bien que là il n'y a pas du tout de carbone.
C'est en fait le prof français Joseph Davidovits, un chimiste qui a été amené dans les années 1970 à travailler sur les ciments anciens. De là il a découvert passablement de choses sur la création de pierres agglomérées.
Donc c'est beaucoup de calcaire friable (95%) qui est mélangé avec un liant (5%)... et hop on a un bloc solide. Si on moule des pierres. On a plus besoin de transporter des blocs énormes. Juste des petits tas de pâtes de géopolymère.
Voici l'explication plausible de la construction des pyramides de Gizeh avec des blocs géopolymères, ré-agglomérées, moulés, ceci en vidéo:
On commence à faire le ciment en mélangeant le carbonate de soude, (le natron égyptien) et la chaux dans 500l d'eau.
On ajoute ensuite le kaolin, étape nécessaire ici, mais pas en égypte, vu que le kaolin est déjà inclus dans le calcaire de Gizeh.
On mélange avec un outil en bois.
On plonge 1 tonne de gravats de calcaire dans le bassin !
..et on le mélange avec le ciment
Quelques jours plus tard, l'eau s'est évaporée du bassin. (il reste ~20% du poids en eau quand même)
Il faut sortir le calcaire désagrégé pour faire les blocs.
Examinons le mélange:
95% d'agrégat calcaire
5% de colle géologique
entre 12 et 17% d'eau lui donne la consistance de sable humide.
on presse le mélange dans la main et il garde sa forme.
→ le mélange pourra durcir.
Verser le mélange dans le moule.
Bien tasser.
Avec une météo chaude ça va bien.
4h plus tard démoulage.
3 mois plus tard les pierres seront totalement sèches.
Les gros blocs bien humides ont donné un fini lisse. Les petits blocs (quand même 1 tonne !) un fini plus rugueux.
Bon... et bien moi ça me donne envie de tester.... peut être pas (encore) pour une grande pyramide.. mais une mini de quelques centimètres et aux mêmes proportions que la grande pyramide de Gizeh, ça me dirait bien !
Les textes hiéroglyphes parlent des pierres moulées et ré-agglomérées
Au delà de recherches techniques et d'expérimentations et d'utilisation très concrète de géopolymères dans le génie civil de nos jours. Le prof Davidovits a aussi voulu partager sa théorie avec des égyptologues. Il a participé à ses premiers congrès d'égyptologie vers 1981-82 ... ça n'a pas très bien passé....
Il a compris que les égyptologues aiment bien quand il y a un texte qui prouve les essais techniques. Le travail d'ingénieur n'est pour eux pas convainquant.
Il s'est donc attelé à prouver ses théories par les textes hiéroglyphiques.
"Je sais faire des pigments, des produits qui fondent sans que le feu les brûle, et en outre insolubles à l'eau. Personne n'en aura connaissance, excepté moi seul et mon fils aîné, le dieu ayant ordonné qu'il pratique en initié, car j'ai remarqué sa compétence en tant que chef des travaux dans toutes les matières précieuses, depuis l'argent et l'or jusqu'à l'ivoire et l'ébène."
C'est le soucis de traduire des textes que l'on ne comprends pas forcément. Comme je le remarque souvent "On ne voit que ce que l'on croit", donc un traducteur est influencé par ses croyances quand il traduit.
Comme la plupart des traducteurs de hiéroglyphes sont plutôt des "littéraires" que des techniciens, les textes techniques sont certainement plus durs à traduire. C'est pour cette raison de Davidovits a refait sa propre traduction de la stèle d'Irtysen.
La stèle de la famine
La stèle de la famine sur l'ile de Séhèl prés d'Assouan parle aussi d'une pierre "ari-kat" qui semble être le mot pour cette pierre ré-agglomérée.
En effet, il est important de préciser que ce n'est pas parce que je met en avant ici les pierres moulées de type géopolymère qu'il n'y a pas eu de pierre de taille !
Il semble que cette carrière a été très utilisée pendant les périodes du moyen et nouvel empire, mais très peu durant l'ancien empire, soit la période faste de construction des pyramides. (Alors que le site est connu depuis la préhistoire.)
Personnellement, j'ai eu l'impression de voir au moins 3 civilisations différentes lors de ma visite de l'égypte.
Il y a les temples du sud de l'Egypte en calcaire couverts de hiéroglyphes, les mégalithes de Gizeh avec les pyramides et le temple de la vallée en granite sans aucun hiéroglyphe, et un mélange de tout ça à Saqqarah.... sans compter les magnifiques couleur des tombes des différentes vallées des rois, reines, artisans..)
Donc ça ne m'étonnerait pas que les géopolymères n'ait été utilisés que dans les temps anciens.
Revenons du côté d'Assouan et ses carrières de granite dans lesquelles ont trouve la stèle de la famine.
...et c'est là qu'on voit qu'il y a très très peu de monde qui sait lire les hiéroglyphes et quand on pense avoir trouvé un sens... pourquoi en chercher un autre ? Le boulot est fait ! Pour résumer cette idée, j'aime bien la citation "L'impression de savoir est le pire obstacle à la connaissance".
Le téléphone arabe d'Hérodote... c'est pas tes oignions !
Cette histoire d'oignons, d'ail et de radis est intéressante.
On a gravé sur la pyramide, en caractères égyptiens, combien on a dépensé pour les ouvriers en raiforts, en oignons et en aulx.
Ce texte a souvent fait sourire (plus que la partie où il dit que Cheops a prostitué sa fille pour payer sa pyramide !!). Quand on voit ces grandes et mystérieuses pyramides, on aimerait bien savoir d'autres choses que le nombre d'oignons mangés... surtout qu'on a même pas retrouvé l'inscription !
Joseph Davidovits a une théorie à ce propos suite à l'interprétation du texte de la stèle de la famine qui contient est une liste de minéraux.
Il se trouve que certains métaux et minéraux ont des fortes odeurs. C'est un des moyens utilisés pour les reconnaitre facilement. Par exemple les arsenates ont une odeur d'ail ! (La prochaine fois qu'on tente de t'empoisonner à l'arsenic, tu peux tester si s'en est bien en le mettant sur des charbons ardents, si ça sent l'ail.. c'est bien de l'arsenic)
Je me souviens que lors de mon apprentissage d'électronicien on jouait avec la soudure à l'étain-plomb... Quand on pliait l'étain ça avait une petite odeur d'ail...
Ainsi les termes d'oignons, ail et radis n'ont rien à voir avec les légumes, mais plutôt avec des minéraux employés à la construction de la pyramide.
Donc pour moi cette hypothèse me parait plausible. Hérodote a juste mal compris son guide/traducteur qui lui parlait de la "pierre ail", la "pierre radis" et la "pierre oignon"...
C'est vrai qu'il n'est pas toujours simple de se comprendre dans des termes techniques d'une langue à l'autre quand on est touriste. Donc quand le guide donne un nom de pierre en égyptien, Hérodote ne comprend pas le mot, il fait quoi ? ... Il lui dit: "C'est la pierre qui sent l'ail...."... Plausible.
Il est aussi possible que les égyptiens eux mêmes appelaient ces pierres directement "pierre oignons", "pierre ail", etc....
Lors de la première traduction de ce texte, le terme de "comme la fabrication du pain" a semblé hors sujet au traducteur qui l'a interprété autrement (solide comme le ciel !!!). Encore un effet d'une pratique de l'humain qui a l'habitude de "ne voir que ce qu'il croit..".
Le fait que ces statues soient moulées résout l'épineux problème de leur transport... Car oui, ce sont des monoblocs de ~20 mètres de haut à la base et ~1300 tonnes !
De nombreux indices indiquent qu'en Egypte les pierres moulées sont courantes
Donc pour résumer, en Egypte, il semble bien que le calcaire ré-aggloméré ait été utilisé:
l'expérience montre que ça marche et c'est devenu un processus industriel utilisé de nos jours.
les textes hiérogylphiques parlent de pierre ré-agglomérées.
finalement il semble normal dans un peuple habitué à faire des briques de terre crue moulées, de continuer à mouler d'autres sortes de pierre. Le dieu Khnoum, le dieu potier est le créateur du monde selon un des mythes créateurs éygptien.
Les pierres moulées d'Amérique du Sud
En ce qui concerne l'Amérique du sud. Davidovits s'y est intéressé aussi.
A Tiahuanaco, il y a des dalles mégalithiques rouge estimées à 130 et 180 tonnes. C'est une sorte de pierre sédimentaire rouge.
The modern Peruvians are very fond of speculating as to the method which the Incas employed to make their stone fit so perfectly. One of the favorite stories is the Incas knew of a plant whose juices rendered the surface of a block so soft the marvellous fitting was accomplished by rubbing the stones together for a few moments with this magical plant juice!
Discussion and speculation will undoubtedly continue indefinitely, yet one can come to at least two conclusions: the Incas had an unlimited amount of labor at their disposal, and the time was no object.
Bref, Hiram bingham n'est pas convaincu par ce que les péruviens modernes lui racontent. Il conclu que les Incas avaient beaucoup de temps et de main d'oeuvre. Que c'est nettement plus plausible.
Par contre chacun peut faire l'expérience de mettre du jus de citron sur de la craie, elle se dissout ! Donc oui, une plante peut attaquer une pierre...
Donc peut être que les pierres ne sont pas toutes moulées, mais certaines subissent quand mêmes des traitements de surface chimique ? Piste intéressante à affiner.
Il parait qu'il y a aussi le Colonnel. P.H. Fawcett qui raconte une histoire de pierre qui se dissout dans son livre: Exploration Fawcett, London: Century, 1988 (1953), pp. 75-7. Ainsi qu'une histoire avec un oiseaux capable de faire des trous en utilisant de la sève qui liquéfie la roche. Il y a aussi l'histoire du Prêtre catholique Jorge A. Lira qui a prétendu en 1983 après 14 ans d'essai, d'avoir retrouvé la plante des Incas qui fait ramollir la roche. Cette plante s'est la "jotcha". Mais le prêtre considère qu'il a échoué, car si il a rendu liquide une pierre, il n'a pas réussi à la rendre à nouveau solide...
Donc en effet, il se pourrait bien qu'il y ai une manière de faire un acide à base de plante, mais on ne sait pas comment le bloc se durcit ensuite ?!
De manière plus sérieuse, le prof. Davidovits s'est associé avec une université péruvienne pour étudier la fabrication de ciment et géopolymère à partir de plantes. Un papier est en cours de relecture par les pairs... On verra ce que ça donne.
L'acide comme base d'un type de géopolymère en roche volcanique
En fait d'un autre point de vue, la production d'acide est importante. Car c'est là une explication pour un second type de géopolymère. Pour le calcaire on a vu qu'il existe des géopolymères dont le liant et fait à base de matière alcaline. Pour les roches volcaniques comme l'andésite, il y a une méthode basée sur un liant à base d'acide.
Les blocs en forme de H de Puma Punku
Juste à côté de Tiahuanaco il y a Puma Punku avec ces fameux blocs en forme de H avec de trous qui semblent impossibles à tailler. Dans le papier d'octobre 2018, il y est fait mention de matière organique qui se trouve dans l'andésite. Ce qui semble impossible pour une roche volcanique naturelle. Donc là on est quasi certain que les fameux blocs en H de Puma Punku sont moulés !
On a donc des indices écrits, des expériences réalisées et des analyses de pierres qui montrent qu'il y a des géopolymères de roches calcaires et volcaniques.
Par contre pour le granite, j'ai rien trouvé. Davidovits dit que pour le granite des pyramides il pourrait très bien avoir été taillé, car relativement au reste du bâtiment il y en a peu. (bon, c'est tout le parement de la pyramide de Mykerinos qui est en granite et les différents temples de la vallée de chaque pyramide... pour moi c'est pas si peu.. et ils sont énorme, ce que ma photo ne montre pas bien !!)
Voici une vidéo qui nous montre la pyramide de Mykerinos avec son parement de granite. Il y a quelques réflexions intéressantes, des avis pour ou contre les géoplymères en granite... la question reste ouverte...
C'est vrai que l'obélisque inachevé à Assouan est taillé dans une carrière et pas moulé ! Ça semble clair quand on le voit.
Par contre les colosses de Memnon, comme dit plus haut, d'après le texte qui parle d'une boite et de pétrissage comme le pain, sont probablement moulés.
Les colosses de Memnon sont fait en quartzite. On est pas loin du granite. Ce plaide en faveur d'une possibilité de mouler le granite !?
Cette maladie du granite a fait fondre les statues, et chose étonnante, Kervran mentionne que la composition de la roche a changée par des transmutations d'atomes en d'autres atomes !
Comme à mon habitude je garde l'esprit ouvert. Mais il faudra que j'évalue si tout ça est plausible. Ça voudrait dire que l'on peut, grâce à des bactéries, (ou des plantes comme dans la légende sud américaine) changer la roche dure en roche tendre et la mouler. Puis par un processus similaire changer à nouveau la nature de la roche pour la rendre solide!
Revenons sur cette idée de la pierre ramollie par une plante
Cette publication est très intéressante. Elle reprend les légendes racontées ci-dessus à propos de la plante qui faire ramollir, mais aussi d'un "mortier en or"...
On verra que tout ça a du sens.
En quechua, la langue locale, on parle de "llàncac allpa" pour désigner une boue rougâtre qui serait une boue acide très puissante au point de ronger la roche, même très dure. (llàncac signifie "collant, pas agréable à toucher" si c'est acide on comprend ! ... et allpa c'est la terre (mère))
L'auteur de cette publication montre qu'il est tout à fait plausible que les Incas utilisaient de l'acide sulfurique pour ronger la roche.
L'acide ainsi généré a un PH de 0.5. Ce qui est 10 0000 fois plus acide que l'acide humique qu'on trouve dans l'humus et dont il est avéré, qu'à la longue, cet acide est capable de transformer les roches silicieuses en argile kaolin, ceci via un état de gel de silicevisqueux. (Le granite est une roche à base de silice)
On retrouve ici les observations de Kervran sur la dégradation du granite de l'église de Sizun dont j'ai parlé ci-dessus. Mais ici on parle plutôt de processus chimique et pas de transmutation atomique.
Ainsi on voit qu'il est possible de ramollir des pierres dures comme le granite. Et on peut encore augmenter l'efficacité du processus en y ajoutant de l'acide oxalique qu'on trouve dans les plantes. D'où la légende qui parle de plante qui ramolli les pierres.
De plus, l'effet de la pression d'un bloc sur l'autre change les conditions naturelles de le réaction chimique. On est sous haute pression ce qui améliore encore l'efficacité. La pyrite en poudre fine est également connue pour s'auto-enflammer, c'est d'ailleurs l'origine du nom "pyrite", pierre à feu, car elle fait vite des étincelles quand elle subit un choc. Donc sous la pression des blocs, elle peut chauffer le mélange à des températures entre 90°C et 300°C.
On renforce encore un milieu tout à fait étonnant, chaleur, haute pression et milieux acide qui a tendance à favoriser la création de gel de silice. On obtient ainsi une sorte de vitrification. Ce qui est observé sur les murs Incas.
Habituellement on imagine toujours devoir utiliser des hautes températures pour réaliser une vitrification. Mais là on voit que la température est relativement basse. Ce qui brouille les pistes. Mais il existe de nombreux murs vitrifiés un peu partout. Peut être qu'on en saura plus en changeant notre vision des choses.
L'auteur conclu qu'il y a un champ énorme de recherche à faire autour de toute la science de la silice. Notamment autour des diatomées, ces algues unicellulaires présentes dans tous les milieux aquatiques et qui ont un squelette en silice fait à température ambiante et dans un milieu très sale, alors que les processeurs de nos ordinateurs, aussi en silice, sont faits en salle blanche !
Quand on entre de nos jours dans une boutique de tailleur de pierre, on nous propose surtout des vases en albâtre, c'est la pierre la plus facile à travailler: 2 sur l'échelle de Mohs. A partir d'un bloc d'albâtre (que l'on voit sur le tapis), il faut 6 semaines de boulot pour arriver à faire un vase. La technique est la même que sur les "petits dessins des égyptologues" sauf que les outils sont en métal.
J'ai demandé si ils font des statues en granite ? Ils m'ont répondu que non. C'est trop dur. Ça coûterait trop cher. Il ne font que du simili-granité moulé !!! Ils font des statues en granite reconstitué à partir de gravier de granite qui est lié par une résine !
Donc c'est marrant, l'idée de mouler les statues perdure. Mais faudrait juste retrouver comment faire un géopolymère avec du granite pour que ce soit parfait !
L'avis du tailleur de pierre et bâtisseur de cathédrale Jean-Louis Boistel
Dans le film BAM-Les bâtisseurs de l'ancien monde, on voit Jean-Louis Boistel s'exprimer. C'est un tailleur de pierre, à l'ancienne. Il a fait des études de "bâtisseur de cathédrale".. si si, ça existe encore ! Il dit que ça prend 10 ans !
Dans les bonus de BAM, il y a quasi 1h30 d'interview de Jean-Louis Boistel.
Dans cet interview on lui pose des questions sur les techniques de construction de divers murs un peu partout dans le monde. C'est souvent sur la base de photos qu'on lui apporte.
Voici un bref résumé de ce qu'il dit à propos des murs cyclopéen en granite.
Selon lui, on peut tailler du granite sans trop de soucis. Mais pas avec du matos de castorama... avec des bons outils qui proviennent d'un excellent forgeron. (il dit même qu'il a connu un forgerons magicien qui lui a fait des outils qui n'ont pas eu besoin d'être reforgé en 30 ans d'utilisation !)
Il privilégie donc les outils forgés à la main. En fer... et pas au tungstène.... !! Très intéressant qu'il dise que c'est possible. Car souvent on nous le présente comme "impossible".
Par contre il trouve que c'est impossible de faire ce que l'on voit en égypte sur du granite avec des cailloux comme outils ! (la réponse standard des égyptologues quand à la taille des obélisques.)
Jean-Louis Boistel pense que les sculptures en granite Egyptiennes sont certainement faites avec des outils en fer forgé. Il en discute avec des amis égyptologues tailleurs de pierre qui semblent d'accord avec lui.
Si il y avait des outils en fer, alors pourquoi est-ce que l'on ne retrouve pas ces burins ? Il évoque le fait que les métaux sont rares et systématiquement reforgés, ou transformés en clou... donc plus c'est ancien.. moins on retrouvera de trace d'outil.
Jean-Louis Boistel évoque aussi quelques techniques de bâtisseurs de cathédrales pour déplacer des gros blocs. Il dit que ces techniques sont en voie de disparition tellement on abuse de l'utilisation des machines. Il suppose que peut être dans le passé il y avait encore d'autres techniques qui ont disparues ?
A propos d'un des coffres du Serapeum de Saqqarah: Il faut beaucoup beaucoup beaucoup de temps, les bons outils sont nécessaire, mais ça ne suffit pas. "En voyant ça on pense machine...".
"Ce qui est quand même un peu curieux, c'est qu'on voit un négatif d'autres éléments qui viennent s'emboiter dedans ou qui sont derrière..... Un peu comme si tout ça s'était de l'agglomérat coulé sur une structure porteuse en autre pierre..... Voyez les joints, les espèces de traces que l'on a qui correspondent peut être à chaque carré. Un peu comme ce que l'on obtient quand on fait des découpes machine sur des blocs de pierre.... aujourd'hui."
... et bien je crois que l'hypothèse des géopolymères pour le site de Tiahunaco se confirme.
Par contre pour le granite, il semble bien que ça se taille, mais avec au moins du fer forgé. Intéressant.
Vases et objets en pierre moulée géopolymères
En ce qui concerne la vaisselle, Davidovits a aussi beaucoup parlé des vases qui ont été retrouvés à Saqqarah. Ils sont souvent en gneiss et en diorite des roches pas spécialement facile à tailler. (7 ou 8 pour la diorite sur l'échelle de Mohs, sachant que le plus dur c'est le diamant avec 10. Le fer est à 4 ou 5, le calcaire à 3 et le gneiss vers 6 ou 7)
Le dessin montre des espèces de vessies qui sont utilisées pour verser un liquide sur les poteries en fabrication. Ça expliquerait qu'il y a des produits chimiques utilisés pour le façonnage des poteries.
Il existe aussi des objets étonnants comme ce "plat" pré-dynastique, donc tout ce qu'il y a de plus vieux ! Il est fait en grauwacke (5 à 6 sur l'échelle de Mohs). Mais on dirait qu'il a été plié comme de l'argile....
La première impression de ce genre d'objet c'est quoi ? taillé ? moulé ? façonné mou et durci ? Comme la pâte fimo ?
Voici une étude statistiques des différents matériaux, des différents types de pierres utilisées pour réaliser des vases tout au long de l'histoire égyptienne.
On observe ici que c'est vers -3000 à -2700, lors de la période pré-dynastique et des toutes premières dynasties que la diversités des types de pierres utilisées est la plus grande.
Dans ce tableau on observe clairement que plus le temps avance, moins il y a de diversité dans les choix de pierre. On peut se dire que c'est un choix esthétique, mais on peut aussi se dire que c'est à cause de capacité technique. Je me dis que là il existait à une époque une capacité à utiliser tout type de roche pour faire des vases. Puis ensuite cette connaissance s'est perdue et l'on a été capable de n'utiliser plus que les roches facile à travailler. (et de nos jours les magasins de pierres vendent surtout des vases en albâtre. Donc le plus tendre.)
Il faut que je prenne une fois du temps pour mettre l'échelle de dureté de Mohs en parallèle avec les types de pierres de ce tableau, histoire de voir si il y a une corrélation... et si quelqu'un veut le faire.. c'est bienvenu 🙂
Il me semble que les géopolymères expliquent beaucoup de choses. Il me semble qu'en utilisant le principe du rasoir d'ockham, en privilégiant la méthode la plus simple, on devrait se rendre compte que les pierres moulées, les pierres molles sont la méthode la plus simple pour réaliser les nombreux vases et objets qui ont été découverts notamment à Saqqarah. (J'en ai vu plein au musée de Saqqarah)
Les murs cyclopéens de Sacsayhuaman sont-ils moulés ?
En extrapolant l'utilisation des géopolymères en Egypte, je m'interroge aussi sur leur utilisation dans les constructions du Pérou.
A Sacsayhuaman, il y a des énormes murs cyclopéens. Il sont en fait en calcaire. Même si la couleur est étonnante, et même si la page wikipedia parlait d'andésite jusqu'à ce que je corrige l'info!! (bon c'est pas encore très clair, car il y a plein de références à un bouquin de 1980 qui dit que les fondations sont en calcaire et les murs en andésite, mais là pas de données techniques. Est-ce juste. CarLa page 75 de cette étude récente nous montre bien que la roche est composée de 70% de CaO... la base du calcaire. Pour de l'andésite on aurait eu moins de 10% de CaO) (Et au Machu Picchu, les blocs sont pour la plupart en granite ! mais avec le même style!)
La jointure des blocs est parfaite. Même en 3d ! Les blocs sont parfois énormes. Il me semble pour moi logique que le moulage est probablement la solution la plus simple.
Comme on voit qu'en Egypte et en Bolivie il y a des pierres calcaire moulées. C'est peut être aussi le cas au Pérou ?
On remarque souvent sur le bas des blocs des bosses, des protubérances. Il semble aberrant de tailler des blocs avec de telles bosses au vue du boulot supplémentaire que ça demande ?
L'hypothèse courante, c'est que ces bossent servent à porter les blocs. Beaucoup rétorquent que c'est pas très pratique d'avoir la bosse en bas, elle devrait être plus haute que le centre de gravité pour avoir une véritable efficacité. De plus il y a des bosses sur des énormes blocs, ce qui semble logique pour aider à les porter, mais aussi sur des tout petits blocs pour lesquels l'utilité est moindre par rapport au boulot de taille !
Je me dis que c'est aussi peut être un point d'appui pour un levier. Là ça a du sens d'être en bas ?
Si on prend l'hypothèse du moulage. On peut imaginer que les bosses soient en fait l'équivalent de la petite tige d'arrivée de la matière qui reste sur les moulages en plastique par injection ? Mais là ça n'est pas très logique d'avoir la bosse en bas !
Peut être qu'il s'agit d'une ouverture de sous-tirage de la pierre molle, liquide, ce qui permet de s'assurer que tout le moule soit bien rempli ?
Chose étonnante, on retrouve aussi ce genre de bosses sur les blocs en granite de la pyramide de Mykerinos ! Le géopolymère granite existe quand même ??
Revenons au Pérou.
Il y a 2 ans le gouvernement péruvien a demandé une étude des cavités souterraines de Sacsayhuaman à des géologues russes.
Au passage ils ont étudié la composition des pierres et ont découvert que la composition est identique dans les murs et les carrières avoisinantes, hormis un détail: les murs semblent débarrassés des fossiles et résidus organiques que l'on observe pourtant dans la carrière !
Ce détail semble plaider pour une ré-aglomération des pierres. Sinon par quel moyen la pierre aurait-elle été débarrassée de ses impuretés ? En taillant la pierre ça me semble impossible.
Voici le compte rendu de cette étude en vidéo en anglais:
Ce rapport conclus que la "pâte de chaux" est probablement la méthode la plus plausible de construction des murs cyclopéens de Sacsayhuaman. Pour en savoir plus, la conclusion est discutée sur ce forum en anglais....
Avant de conclure.. petite question....
"Comment on fait cette inclusion de pierre dans une pierre avec l'hypothèse de pierre taillée ?"
C'est un détail d'un mur à Raqch'i au Pérou. La pierre semble être de l'andésite selon des sources indiquées sur wikipedia.
Alors c'est peut être pas une inclusion. C'est peut être juste un défaut naturel ? L'andésite est une roche volcanique. Peut être que c'est une bulle déjà présente avant la taille du bloc ?
Je ne sais pas. Mais je trouvais intéressant de partager cette image pour faire réfléchir... On me la partagée sur facebook, il y a d'autres photos du même lieu. (Bon, je précise que je n'adhère pas forcément à cette source.. J'avais juste envie de photos de ce lieu... après, je crois que la conversation autour c'est de prouver qu'il y a eu un cataclysme qui a détruit ce lieu... J'en sais rien.. c'est pas mon propos ici...)
On voit aussi des espèces des patch, d'enduit par dessus ou directement de la pierre entre les blocs ? Ce mur mérite d'être observé d'un peu plus près... Je verrai si je trouve d'autres infos.
Si c'est moulé, pourquoi faire des blocs tous différents ?
Je rajoute ce paragraphe après quelques réactions que j'ai eu suite à la lecture de cet article.
J'ai plusieurs personnes qui m'on dit que c'est pas logique de mouler des pierres à chaque fois dans un moule différent ! C'est vrai que vu comme ça, ça parait pas très logique. Mais en fait il y a plusieurs réponses à ça.
Déjà les cas sont tous très différents. On va déjà aller voir du côté de l'Egypte, puis nous irons en Amérique du sud.
Dans les constructions de la seconde dynastie, on trouve des murs en brique de terre crue moulées, comme dans le temple funéraire de Khâsekhemoui. Les briques ne sont pas toutes de la même taille. On trouve là 5 tailles différentes. Donc croire que forcément si on utilise des la pierres moulée, les blocs sont de la même taille est faux.
D'après Davidovits, c'est Imothep qui aurait inventé la pierre calcaire ré-agglomérée. Au début, avec la "pyramide" à degré de Djoser, les blocs ont été moulés à priori, puis placés sur la pyramide. Cette technique impose d'avoir des blocs transportables. Donc il ne sont pas grands. Il font en moyenne 60kg pour pouvoir être porté à 2 personnes.
Puis la technique à changée. Le moulage s'est fait directement sur place. Comme on le voit dans la vidéo d'animation ci-dessus. Il est plus simple de couler directement la pierre sur place. Les joints sont ainsi parfait ! (C'est bien le grand mystère !)
Pour une pyramide, comme on le voit dans l'animation , il y a plein de moule en parallèle, puis c'est l'espace entre les blocs moulés qui est rempli. Plus besoin de faire un moule en bois. Ceci va nous aider à comprendre mon hypothèse pour les murs de Sacsayhuaman.
En Amérique du sud.
A Sacsayhuaman, les blocs sont de taille différents. Il y a des gros, très gros et des petits. De plus ils sont bombé. Je me dis que probablement quelques gros blocs sont moulés avec un moule fait d'une manière ou d'une autre. (argile maintenue par des feuilles, des planches, des tissus, des cordes, etc...)
Puis ces gros blocs servent de base pour les suivants qui sont juste posés les uns contre les autres. Je pense que la pâte doit être humide, mais pas trop. Ainsi elle tient en place, elle est contrainte par les blocs déjà en place. Mais il est possible de la lisse, de lui donner une forme comme de la glaise. Puis elle va durcir.
Le fait que les blocs soient bombés s'expliquent, pour moi, par le fait que la viscosité de la pâte permet que le bloc se bombe, mais bouge plus au centre du bloc que sur les jointures où les frottements sont plus important.
Bref, c'est comme quand tu poses des boules de pâte à pain l'une à côté de l'autre. C'est d'ailleurs bien l'analogie boulangère qui est utilisée pour les colosses de Memnon !
Ainsi avec une telle construction, il n'y a pas à proprement parler de moule. Donc il est logique d'avoir plusieurs taille différentes.
Une technique anti-sismique
De plus, le fait d'utiliser des blocs de plusieurs tailles différentes est une bonne méthode anti-sismique. Est-ce que c'est fait par hasard ou en toute connaissance de cause ? C'est encore une autre question!
Dans les murs du temples de la vallée à Gizeh et au Machu Picchu, il y a des motifs répété dans les pierres. Il semble donc bien que ce soit voulu.
Mes conclusions sur l'hypothèse des pierres moulées pour les pyramides de Gizeh et les murs Incas
Voici donc l'état actuel de mon enquête sur le sujet.
Ainsi pas besoin d'extra-terrestre et de lévitation pour déplacer des pierres gigantesques. Mais peut être tout simplement une techniques low-tech, naturelle, écologique qui permet facilement de créer ce qui nous parait impossible de nos jours, par ce que notre civilisation est passé longtemps à côté de cette technique.
Mais en fait, quand on y pense. Si on devait refaire ce genre de monument de nos jours, on ne les feraient pas non plus en pierre de taille, mais en béton moulé !
.... ou plutôt, on peut espérer, en géopolymère. Car ainsi on évite beaucoup de défaut du béton et on utilise beaucoup moins d'énergie à sa fabrication !
Pour moi il est clair que l'hypothèse des géopolymères de types alcalin pour construire des blocs de calcaire, des blocs de roches sédimentaires comme la roche rouge de Tiahuanaco et Puma Punku, est une très bonne hypothèse. C'est même certainement le plus plausible. Même si sur un même site il y a plusieurs techniques de construction différentes ce qui brouille les pistes.
Comme le prof. Davidovits le montre il y a aussi d'autres sortes de géopolymères, comme le type à catalyseur acide qui permet de fabriquer des géopolymères à base de roche volcanique. Je pense que là on est dans quelques chose qui vient de passer du plausible au certain. Au vue de la publication faites en octobre 2018.
En ce qui concerne le granite. Il ne semble pas exister de recette de géopolymères. Par contre on observe autant en Egypte qu'au Macchu Picchu, il y a un style qui ressemble beaucoup à ce qui est fait dans d'autres roches réalisées par des techniques de géopolymère. Donc il me semble intéressant de creuser cette piste.
En complément il y aussi cette histoire d'acide sulfurique issu de l'oxydation de pyrite par des bactéries, le tout permettant de faire un traitement de surface des blocs qui se transforment superficiellement en gel de silice visqueux. Tout à fait plausible pour ajuster les blocs de granite taillés.
Garde l'esprit ouvert !
Et on termine cet article avec une magnifique statue en Grauwacke du Pharaon Mykerinos avec les déesses Hathor et Bat..... moulé ou taillé ? Je te laisse méditer là dessus .... 😛
Pour aller plus loin...
... Pour prendre la pilule rouge et entrer dans le terrier du lapin blanc.... ... Je te donne rendez vous sur le wiki du CRAC... le Centre de Recherche sur les Anciennes Civilisations...... C'est un bloc note qui vise à faire la synthèse de nombreuses, observations dérangeantes, d'hypothèses et de théories pour explorer les mystères du monde.....
Complément de janvier 2023
Le béton romain s'auto-cicatrise
L'actualité évolue, et je trouve intéressant d'ajouter ce complément à cet article.
Les romains utilisaient un béton auto-cicatrisant. Ceci en utilisant de la chaux vive dans le mélange (et pas de la chaux éteinte comme maintenant)
Quand une fissure se fait, une réaction chimique va la cicatriser en recréant des cristaux.
Les bétons romains antiques ont survécu à des millénaires, mais la compréhension mécaniste de leur durabilité reste une énigme.
Ici, nous utilisons une approche de cartographie élémentaire et chimique corrélative multi-échelle pour étudier les clastes de chaux reliques, un composant minéral omniprésent et visible associé aux anciens mortiers romains.
Ensemble, ces analyses fournissent de nouvelles informations sur les méthodologies de préparation des mortiers et prouvent que les Romains utilisaient le mélange à chaud, en utilisant de la chaux vive en conjonction avec, ou à la place de, la chaux éteinte, pour créer un environnement où les clastes de chaux de grande surface sont retenus dans la matrice du mortier.
Inspirés par ces résultats, nous proposons que ces inclusions macroscopiques puissent servir de sources critiques de calcium réactif pour le remplissage à long terme des pores et des fissures ou la réactivité post-pozzolanique dans les constructions cimentaires. Le développement et les essais ultérieurs de mélanges cimentaires modernes contenant des clastes de chaux démontrent leur potentiel d'auto-guérison, ouvrant ainsi la voie au développement de formulations de béton plus durables, plus résilientes et plus soutenables.
A noter qu'en 2006, l'institut géopolymer cité plus haut en parlait déjà...
Complément de juillet 2024
Une nouvelle conférence sur l'évolution de l'état des lieux des géopolymères. Ça avance beaucoup.
Géopolymères à base d'acide alumoxique
La conférence présente les dernières avancées dans la science des géopolymères, en se concentrant sur leur structure à différentes échelles. Les géopolymères sont des polymères minéraux avec deux systèmes principaux : les polysialates alcalins (à base de sodium ou potassium) et les géopolymères à base d'acide alumoxique (à base d'acide phosphorique ou organique) .
Le mécanisme de géopolymérisation des polysialates alcalins comprend six étapes : alcalinisation, dépolymérisation des silicates, formation de gel d'oligosialates, polycondensation, réticulation et solidification. Ces étapes correspondent à quatre niveaux de structure :
Structure primaire : composition atomique et structure chimique des monomères obtenus lors de l'alcalinisation et la dépolymérisation.
Structure secondaire : formation d'oligomères hexagonaux par réaction chimique des monomères.
Structure tertiaire : production de rubans tridimensionnels par réaction entre les oligomères hexagonaux.
Structure quaternaire : réseau 3D global formé par l'interaction entre plusieurs structures tertiaires.
Des études microscopiques ont révélé que la matrice géopolymère est constituée de nanoparticules de 10 à 20 nm appelées "micelles géopolymères".
La conférence présente également des recherches sur des métakaolins à haute résistance, composés d'un mélange naturel de métakaolinite et de métahalloysite, permettant d'obtenir des géopolymères imprimés en 3D avec des résistances à la flexion de 25-30 MPa et à la compression de 180 MPa .
Concernant les géopolymères à base d'acide alumoxique, le mécanisme de géopolymérisation diffère. Avec l'acide phosphorique par exemple, le métakaolin se décompose en unités SiO2 et en unités alumoxy, formant deux réseaux géopolymériques distincts. Le réseau d'aluminium-phosphate adopte une structure quaternaire similaire au quartz, expliquant sa stabilité .
Des avancées récentes ont permis de développer des géopolymères à base d'acides organiques, ouvrant la voie à la réplication d'artefacts anciens comme les vases en pierre dure de l'Égypte antique .
En conclusion, cette conférence souligne l'importance de comprendre la structure multi-échelle des géopolymères pour développer des matériaux aux propriétés uniques, comme une excellente résistance aux chocs thermiques et au vide, les rendant idéaux pour des applications spatiales et extraterrestres .
Quand on parle de polymères, en général, c'est pour fabriquer du plastique... et bien dans le domaine des géopolymères, on fabrique des pierres !
En effet, au lieu de d'utiliser du pétrole pour construire des grosses molécules (le polymère), on va utiliser des matrières minérales comme la silice (du sable) ou l'alumine (oxyde d'aluminium).
Ainsi, on obtient des matériaux très très solides et résistant.
Cette science des géopolymères est très récente elle a à peine plus de 30 ans et s'applique plutôt depuis une vingtaine d'année. C'est le professeurs Joseph Davidovits qui a inventé ce terme et développé cette science.
Un "béton" écologique
Les géopolymères commencent à sortir des applications très spécialisées pour devenir des matériaux plus standards, notamment dans la construction. En effet, il est possible de remplacer le béton par des géopolymères, une opération qui économise beaucoup d'énergie grise.
La science des géopolymères est très récente, mais voilà qu'elle permet de résoudre de vieilles énigmes. Comme celle de la fabrication des Buccheros étrusques.Des vase noirs fabriqués 500 à 600 ans avant J.-C.
La fabrication de ces vases est restée un mystère pendant longtemps. Les archéologues ont expliqués la couleurs noires par une cuisson de ces poteries dans un four avec une atmosphère particulièrement chargée en carbone.
Mais cette théorie ne tient pas, car les fours devrait être très performants pour monter à haute température tout en maintenant cette atmosphère particulière. Ça semble très peu probable. Les essais qui ont été fait pour prouver que cette technique marche n'a été pratiquée que jusqu'à des température inférieur à 500°C... et du coup on obtient en effet, une belle poterie noire, mais elle ne tient pas l'eau !
Alors comment expliquer qu'un grand nombre de ces poteries ont pu résister 2500 ans enfouies dans le sol ?
Ce n'est qu'avec la théorie des géopolymères que Joseph Davidovits a pu expliquer la fabrication des Buccheros avec des cuissons à moins de 500°C. Il s'agit simplement d'un mélange d'argile et d'une solution basique composée de chaux et de certains sels que l'on trouve naturellement dans tous le pourtour de la méditerranée.
Tellement durs, plus dur que du métal, quela technique de fabrication par forage ne fonctionne pas pour les vases de ce type. D'autant plus que ces vases sont lisses, et ont des formes qui interdisent de les forer. (comment faire passe l'outil par l'étroit goulot ?)
Avec la connaissance des géopolymères, je me dis que l'on tient une piste intéressante: tous les objets en pierre ne sont pas taillés, il est possible de les mouler !
"Je sais faire des pigments, des produits qui fondent sans que le feu les brûle, et en outre insolubles à l'eau. Personne n'en aura connaissance, excepté moi seul et mon fils aîné, le dieu ayant ordonné qu'il pratique en initié, car j'ai remarqué sa compétence en tant que chef des travaux dans toutes les matières précieuses, depuis l'argent et l'or jusqu'à l'ivoire et l'ébène."
Ainsi on peut imaginer que la fonte et le moulage de pierre puissent être connu à cette époque.
Les pyramides d'égypte ont été moulées
Si l'on devait de nos jours construire une grande pyramide dans le genre de celle de Chéops, comment est-ce que l'on s'y prendrait ?
Il est fort probable qu'on la construise avec des blocs de béton.
Pour un architecte au fait de l'existence des géopolymères, il est fort probable, qu'il décide de remplacer le béton par un géopolymère.
Vue que la technique des géopolymères semble connue dans l'égypte antique au vu de ce qui est écrit sur la stèle d'Irysen, est-il possible que les pyramides d'Egypte soient faites de géopolymères ?
Le professeurs Davidovits travaille sur cette hypothèse depuis longtemps. Il s'est même amusé à piéger des archéologues avec des géopolymères en leur demandant de donner l'âge de pierre qu'il venait de mouler.
On imagine bien le dialogue: "Cette pierre a été taillée il y a 4000 ans .... et bien non... je l'ai moulée il y a une semaine dans mon labo !"
Il semble bien en effet, qu'il n'est pas possible de dater une pierre. Il est possible de dater son errosion, ce qui se trouve autour (les coraux pour les pierres sous marines), les matières organiques avec du carbon 14, les pierres en fonction de la couche sédimentaire dans laquelle on les trouve. Mais la pierre toute seule elle même.... pas possible !
L'idée utilisée dans cette étude consiste à se dire que si la pierre a été moulée sur place directement, les moments magnétiques sont identiques dans toute la pierre et orienté nord sud. Si la pierre a été taillée et donc déplacée et tournée, les moments magnétiques des composants de la pierre sont aléatoires.
L'étude arrive à la conclusion qu'il y a des blocs qui ont été taillés (à la base de la pyramide de Kephren en tout cas) et des blocs qui ont été moulés.
Effectivement on imagine qu'il est beaucoup plus simple de transporter des gravats, des petits matériaux et de mouler les blocs sur place que de manipuler des blocs énormes !
Le film "La révélation de Pyramides" (dont voici mes notes) qui pose beaucoup de questions pertinentes sur la construction des pyramides mentionne aussi la création des "fondations" des pyramides. Du socle sur lequel elles sont posées. Une constructions très complexe à elle toute seule vu que le socle doit être hyperplat !
Si on imagine que le socle a été moulé, c'est tout de suite plus facile pour faire un sol plat !
Ce film évoque qu'aux 4 coins du monde, il y a des artefacts qui ont été construit avec des pierres énormes et très bien ajustées. L'hypothèse du moulage des pierres expliques pas mal de choses.
Il y a de nombreuses pierres qui semble être taillées avec une logique qui compliquerait le travail (des bosses!). Mais en prenant l'hypothèse du moulage tout devient évident !
Chose que je ne comprends pas, c'est que les auteurs du film "La révélation des pyramides" ne parlent pas de géopolymères, bien que sur une radio ils ont évoqué le fait d'avoir rencontré Joseph Davidovits et connaissent ces théories. Alors pourquoi ne pas avoir intégré ceci dans le film ? Ce n'est pas assez sensationnel ? L'hypothèse est trop réaliste ?
(Edit... octobre 2015.. Dans le film Gizeh 2005 les Jacques Grimault explique qu'il n'affirme que ce qu'il a pu vérifier lui même. Comme il lui manque toujours une autorisation pour tester une pierre de la grande pyramide, il n'a pas pu tester lui même et donc ne montre rien dans le film. Mais cette hypothèse est plus qu'une hypothèse, c'est une des 8 techniques de constructions qu'il a repéré pour la grande pyramide.)
Voilà c'était donc un petit aperçu de nouvelles techniques (ou anciennes) dont on ne parle pas assez à mon avis !
Un petit film qui expose la même hypothèse de bloc moulés
Juste après avoir écrit ce texte, je découvre sur youtube ce petit film, qui présente cette théorie de construction des pyramides à l'aide de géopolymères moulés. On y parle aussi de la stèle de Irtysen alors que j'avais trouvé l'info tout ailleurs et que j'avais recoupé les idées. Donc c'est parfait je ne suis pas le seul à avoir fait le rapprochement. Ce qui conforte la théorie.
Dans le film il est aussi mentionné une autre stèle qui indique la recette de pour la création de géopolymère.
Pour terminer, je me dis qu'il est normal que l'idée de mouler des pierres émerge dans un pays où l'on construit depuis toujours des maisons avec des briques moulées avec de la boue séchée !