«La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.»
En philosophie, le mot culture désigne ce qui est différent de la nature.
De mon côté, j'aime bien dire que le propre de l'humain, c'est de (se) raconter des histoires. Ainsi la culture c'est quand l'humain façonne son environnement selon ses croyances, selon les histoires auxquelles il croit.
Affichage culturel. En ville, la culture, c'est des spectacles et des concerts
Le concept derrière le mot nature correspond à un idéal de l'état d'origine.
L'humain a tellement façonné le monde, qu'actuellement il veut aussi protéger la nature, créer des réserves naturelles, enfermer le sauvage pour le contrôler !
La nature s'oppose à la culture, tout comme le sauvage s'oppose à la civilisation.
La nature, des choses, c'est son essence, avant façonnage humain. Le droit naturel, c'est le droit qui est là avant le droit positif, avant que l'humain ne s'octroie des droits pour son bon plaisir, pour structurer la société selon sa vision du monde.
Le yogourt nature, c'est le yogourt dans son essence, avant qu'on lui ajoute des goûts artificiels.
La culture remplace la nature
Je suis souvent sidéré en visitant les quartiers de villa, comme la nature est sacrifiée.... c'est triste.
... et au nom de quelle culture ?? ou in-culture !
Un jardin de pierres... J'ose pas imaginer la chaleur de l'été
Il ne reste de la nature qu'un nom sur une plaque. Ça me fait penser à la pratique de l'arc de triomphe romain. Il ne subsiste de l'ennemi que le récit du vainqueur !
Ainsi les noms de rue marquent en général, les noms d'une nature qui n'existe plus.
La rue du Verger a été construite en rasant le verger !
Je n'ai vu aucun noyers à la rue des Noyers...
Le chemin de la prairie est devenu une route.
La route des blés est devenue une place de jeu.
J'ai pas vu de vigne sur le champ de la vigne...
J'ai vu aucun cerisiers à l'impasse des cerisiers...
Je n'ai même pas vu de rosiers au chemin des rosiers. Pourtant le rosier n'est pas vraiment une marque d'un site nature, mais plutôt d'un jardin bien travaillé.
Quand les haies diversifiées disparaissent, c'est aussi les oiseaux qui disparaissent. 🙁
D'une manière générale, je me méfie quand un nom est alambiqué pour lui associer ce qui lui manque en vraiment.
Voici quelques exemples:
le camembert "le rustique" est tout ce qu'il y a de plus industriel
la République Démocratique du Congo.... à méditer.
la France..., un mot qui signifie "libre".... à méditer aussi !
Jardin de pierre - culture du désert
J'observe de plus en plus de "jardin" fait de cailloux. Le but semble être un "jardin zen", mais en fait je soupçonne que le but caché est surtout de n'avoir aucun entretient à faire.
A quoi sert le tuyau d'arrosage ? à arroser les cailloux ?
Un talus de caillasse, c'est sûr que ça demande pas trop d'entretiens... quoique!
Un temps on laissait des plates-bandes herbeuses au bord des chemins. Maintenant on les caillasses pour être certain de ne pas avoir de boue ! (mais du coup, plus d'insecte non plus.... donc plus de pollinisation, donc plus de fruits et légumes....)
Au bout de ce tas de caillasse que vois-je, de l'herbe. Aaahh enfin... ah ben non, c'est de la fausse herbe !!
Un tapis vert posé entre deux plates-bandes de cailloux ! Mais heu !!
Ces dernières années. J'observe une mode pour l'emprisonnement de cailloux dans de la ferraille !!
C'est quoi le but ? Comment créer un mur en pierre à moindre coût.
Je trouve ça vraiment moche. Je sais bien, des goûts et des couleurs... mais quand même comment on peut en arriver là ?
Je me disais que c'est une question de coût. La pierre de taille, c'est beaucoup plus cher. Mais quand je vois ce genre d'exemple, avec un grillage qui porte des boites aux lettres. J'ai comme l'impression qu'il y a une volonté esthétique là derrière !
On a vraiment pas tous la même vision du monde, la même culture !
Avec le même point de départ, je constate qu'il est possible d'avoir deux versions différentes. Personnellement je préfère cultiver des tomates que du gravier !
Ilots de chaleur - une nouvelle culture
Quand je vois les grands projets culturels de ces dernières années, c'est la même culture que celle des villas avec pseudo jardin zen: la culture de l'ilot de chaleur.
Voici Plateform10, le grand centre culturel de Lausanne. Ce lieu réuni les grands musées culturels de la ville.
Lors de l'inauguration en juin 2022, les visiteurs on appelé l'esplanade "la plancha", tellement la chaleur ambiante était insupportable.
Alors que la ville de Lausanne aime se donner des airs de "ville écologique" ce genre de projet est totalement à l'opposé. Ainsi une motion a été déposée pour végétaliser le lieu.... mais est-ce que l'on peut raisonnablement faire vivre autre chose qu'un cactus sur un lieu si désertique ?
Comment les arbres vont-ils survivre avec une telle chaleur ?
A Neuchâtel, l'esplanade du stade de la Maladière n'a pas grand chose a envier au quartier des arts de Lausanne.
La photo exagère un peu la perspective, mais l'état d'esprit est là. La culture sportive, c'est du béton, et du gazon artificiel posée sur un hypermarché !
C'est bien le canton de Neuchâtel s'est doté un plan climat avec comme mesure d'adaptation "localiser et lutter contre les ilots de chaleurs"..... Je vais pouvoir dénoncer ce genre de construction ! (les utilisateurs les plus réguliers étant les pompiers qui utilisent en gros 1/4 de la surface pour étendre leur tuyaux à côté des camions pour les ranger.)
Ceci me questionne toujours sur l'influence que peut avoir une telle urbanisation galopante. (la moitié de la population mondiale vie en ville) sur la mesure des température.
Comment comparer la mesure de température d'un seul thermomètre qui se trouve en zone herbeuse et hop, quelques décennies plus tard en pleine zone urbaine. Tu m'étonnes qu'on mesure un réchauffement du climat !
Je ne sais pas dans quelle mesure cette idées est pertinente. Mais il est certain qu'il y a des cas qui existe vraiment de station météo dont la mesure est totalement faussée à cause de l'urbanisation. En voici un:
Station USHCN à Sandpoint, ID, montrant l'emplacement d'origine dans une zone herbeuse, à l'Agricultural Experiment Station, et ensuite, où le MMTS a été placé dans le parking de l'aéroport de Sandpoint. La station d'expérimentation agricole a été fermée et, pour assurer la continuité des relevés de température, le NWS a déplacé le MMTS dans les bureaux de Granite Aviation, qui fournit des relevés quotidiens. Le nouvel emplacement est situé à quelques mètres seulement des radiateurs d'automobiles et est entièrement entouré d'asphalte en raison du parking et du tarmac de l'aéroport. C'est un excellent exemple de la préférence du NWS pour la continuité de l'enregistrement plutôt que pour la qualité de l'enregistrement. Source : Google Earth et Jim Lynch.
Il faut préciser que le principal gaz à effet de serre, n'est pas du tout le CO2 dont on parle beaucoup, ni le méthane. Mais c'est tout simplement: la vapeur d'eau !!!
Mais la question que je me pose. C'est quand on urbanise, on crée comme à Lausanne une "plantcha", une surface tellement chaude qu'on vaporise en permanence toute eau qui passe par là.
Donc il est faux de penser qu'une molécule d'eau ne reste que 10 jours dans l'atmosphère. Dès qu'elle redescend, elle est immédiatement renvoyée dans l'atmosphère !
Hormis les problèmes de chaleur. Il y a aussi les problèmes d'inondation. Quand la culture du contrôle veut tout canaliser. On envoie l'eau le plus vite possible le plus loin possible. C'est totalement aberrant. La nature utilise chaque goutte d'eau plusieurs fois.
Ainsi il est nécessaire de supprimer du goudron et de rendre des zones perméables pour stocker de l'eau localement. Voici un exemple de communes qui enlève du goudron.
"La Permaculture est une approche systémique qui permet de créer des écosystèmes viables en s'inspirant des lois de la nature".
La permaculture s'inspire des lois de la nature. La permaculture est donc une culture (comme son nom l'indique) inspirée de la nature !
La syntropie
Pour aller au delà de la permaculture, j'ai découvert dernièrement le concept de syntropie. C'est un mot qui a un sens tout à fait similaire au mot "néguentropie" qui me guide depuis longtemps.
La syntropie c'est imiter la nature. C'est aller dans le sens de l'ordre du vivant et non du nivellement par le chaos de l'entropie.
Après une catastrophe, la nature reprend toujours ces droits.
Peut importe la culture en place, si elle disparait c'est la nature qui revient au galop !
La force de la nature est énorme. Mieux vaut aller dans son sens que contre elle.
Malgré le bétonnage, le goudronnage, le vivant trouve toujours un chemin
Pour faire bref, le principe de la syntropie, c'est d'utiliser à fond la seule vraie richesse énergétique dont nous disposons: la photosynthèse. Tout ce qui est vert est un panneau solaire.
En syntropie on densifie. On capte au maximum la lumière solaire. On fait grandir tout ce qu'on peut au maximum. Mais ça ne veut pas dire qu'on garde tout.
Une partie des plantes est destinée à la perturbation. Quand on a une telle abondance de végétaux, on reproduit l'action naturelle que les animaux peuvent avoir, on coupe, on tranche, on broie, on sabre. C'est ainsi que naturellement on a de la biomasse qui tombe au sol et crée un composte, une couche d'humus qui boost encore plus la pousse des autre végétaux.
De plus, l'information circule entre les plantes que le prédateur est là et qu'il faut pousser, ne pas se reposer.
En 1984 il a acquis un domaine quasi désertique. En 2015 il avait déjà une forêt luxuriante. Actuellement c'est son domaine qui modifie le climat de la région !
Comment a-t-il fait ? Il a investi l’espace en surplantant et en taillant. Son exploitation comprend 30% de travaux dédiés à la taille ! C’est comme cela qu’on devient un grand mammifère perturbateur.
Son but était d’accélérer les processus naturels de stratification de la végétation et de carbone dans le sol et il a réussi à diviser le temps par 10 !
Il y a un dicton en syntropie qui dit:
Si tu penses que tu plantes trop serré, alors plante deux fois plus serré !
J'ai appliqué ce principe sur une mini surface de jardin de moins de ~2m2
Dans cette mini jungle, j'ai:
3 plants de courgettes
5 tournesols
3 maïs
3 plants de patates
12 plants de tomates
une salade
2 plants de choux de bruxelles
des haricots à rames
des trèfles qui couvrent le sol et que je "broute" régulièrement
Jusqu'ici tout va bien, tout pousse à merveille. J'ai jamais eu autant de courgettes.
Le but est d'exploiter la hauteur. C'est du jardin en 3D. Il faut parfois jouer des coudes et sabrer pour favoriser une plante ou une autre pour avoir de la lumière.
Conclusion
Imagine un instant remplacer toutes ces bordures de caillasses par de la verdure ?
Il est temps de passe à une culture de la nature. Plus besoin d'opposer ces concepts. Appliquons le wuwei, surfons sur la vague du vivant.
Plantons des vignes, des pergolas au dessus du goudrons des cours d'écoles !
On entend le fracas de l'arbre qui tombe, mais pas le bruit de la forêt qui pousse.
J'ai vraiment de plus en plus cette impression ces temps.
Donc au lieu de me focaliser sur ce qui ne va pas, j'ai imaginé un futur (en)Viable.
J'ai imaginé le StHolon.
C'est un système éco-nomique.
Le préfixe éco est le même que celui dans éco-logie. Il vient du grec οἶκος, oîkos qui signifie maison, maisonnée, environnement.
Le suffixe -nomie vient du grec νόμος, nómos qui signifie la loi, la règle.
Un système économique c'est donc les règles de la maison(née). C'est un système de gouvernance, un système de décision.
Dans la Grèce antique, un Oikos est une maisonnée, un ensemble de biens et d'humains – esclaves compris – rattachés à un lieu d'habitation et de production et dirigé par un chef de famille.
En 362 avant J.-C, l'auteur grec Xénophon publie son livre L’Économique « L'art et la manière de bien gérer un grand domaine agricole » (15 000 hectares). C'est un peu la description de son utopie. Ainsi je fais de même ici.
On retrouve ce genre d'unité de base de la production et gestion de ressources à toutes les époques. Les sumériens ont les É, les minoens le palais de Cnossos, les grecs les Oikos, les romains la domus en milieu urbain et les Latifundium en campagne, puis les abbayes du moyen âge prennent le relai.
Le StHolon est donc une unité locale qui a pour but de subvenir aux besoins de ses membres. Ceci en s'inspirant des lois de la nature !
Aujourd'hui, le but de cet article est d'être plus concret pour favoriser la création de StHolon.
Voici également juste la partie "méthode de décision" en vidéo....
Origine du mot StHolon
Le mot "StHolon" est une composition du mot "Stolon" et du mot "Holon".
Un stolon est une tige d'une plante qui va "coloniser" un nouveau territoire voisin. Les fraisiers lancent beaucoup de stolons autour d'eux pour créer de nouveaux fraisiers.
Stolons de fraisiers qui colonisent un sol peu fertile. Les fraisiers vont se développer, couvrir le sol et le rendre fertile à la longue.
Le mot "Holon" vient du du grec ὅλον Holos qui signifie "tout". Un Holon est un élément qui est un tout, mais aussi une partie d'un tout.
Un Holon est un concept fractal. Une hiérarchie de holons est appellée une Holarchie.
Au delà de tout ces mots barbares et incompréhensibles, en fait c'est tout simple. L'Humain est une Holarchie composée de Holons à de nombreux étages.
Chaque atome est un tout. Assemblés, ils forment des molécules, puis des brins d'ADN, des cellules, des organes, des Humains, des sociétés Humaines, etc...
J'utilise ici le mot Holon pour désigner un "groupe". (et des sous-groupes)
Le StHolon se suffit donc à lui même, mais il est également en lien avec tout un réseau plus grand que lui d'autres StHolons alignés sur la même raison d'être.
Voici donc ces besoins dans l'ordre du plus fondamental au moins fondamental:
Respirer
Boire et manger
Éliminer (pipi, caca !)
Se mouvoir et maintenir une bonne posture
Dormir, se reposer
Se vêtir et se dévêtir. (l'habit étant aussi une forme d'identité)
Maintenir sa température corporelle (les habits + le chauffage)
Être propre et protéger ses téguments (cheveux, poil, peau, ongles, etc..)
Éviter les dangers (physique et psychique)
Communiquer avec ses semblables
Agir selon ses croyances et ses valeurs
S'occuper en vue de se réaliser
Se récréer
Apprendre
A chaque besoin correspond une structure pour y répondre. J'ai imaginé des noms originaux:
HoSTel → Habitat communautaire. (Presque l'anagramme de StHolon le "on" est remplacé par un "e") L'Histoire nous montre que la Maison Longue est présente un peu dans toutes les cultures. C'est une grande maison avec des communs et un espace pour chaque famille.
Hangar → pour stocker les biens et ressources de la communauté (Habits et VéHicules, et....)
HelioSTat → pour capter l'énergie solaire, thermique et photovoltaique et la stocker..
HydroSTat → pour capter de l'énergie hydraulique.
Hospice→ pour soigner en médecine Holistique et enseigner l'Hygiène de vie.
pHarmacie → pour créer et distribuer des remèdes qui maintiennent en santé.
Halle→ On a toujours besoin d'une grande salle, pour se rencontrer, échanger et organiser la vie du StHolon, mais aussi rendre la justice.
Hamam ou tHermes → pour prendre des doucHes
Hackerspace - HaCoeurSpace → pour l'expression des bidouilleurs
Hépicerie participative → pour distribuer les ressources du Hangar.
MaraicHage → pour fournir les légumes distribués à l'Hépicerie.
HumuSière → pour créer la base de la vie du sol, l'Humus. Ce complexe argilo Humique. Il s'agit ici de gérer les décHets organiques en circuit court. Soit les déchets de compost, mais aussi les toilettes sècHes qui ont un énorme potentiel en azote et phosphore.
cHamps→ les autres cultures que le maraicHage ne fait pas... donc les cHamps de céréales, etc... La production de foin et de paille. (aussi pour l'Habitats)
ForeST-Jardin → un verger, une forêt jardin qui mise sur les arbres pour tout ce qu'ils nous apportent. (couplé à une cHampignonnière.)
Havre de paix → lieu silencieux de méditation et ressourcement.
pHare → université Holistique où se rencontrent les SyntHéticiens. C'est aussi là que les Holons d'apprentissage (classe) s'échangent des savoirs et créent des savoirs à disposition pour le reste de la communauté dans la BibliotHèque. (à l'image de la pédagogique de Ivan Illich)
BibliotHèque → Lieu pour garder les savoirs et les lires.
Home → un tiers-lieu... pour toute sortes d'activités non définies, salle de réunion, de discussion, accessible, avec une atmospHère cHaleureuse. (tiers-lieu =café, co-working, coiffeuse, laverie-automatique..) C'est aussi le lieu où se rencontrent les générations. Les enfants sont gardés dans le Home (à l'image d'une crèche), tout comme les Ainés. (C'est mieux que de parquer les vieux dans les mouroirs que sont les EMS et les epHad). Le Home est situé directement à côté de l'HoSTel, le lieu d'Habitat. Ainsi chaque personne peut facilement se rendre de chez soi à jusqu'au Home. Le Home a une structure totalement modulaire afin de s'adapter à tout type de besoin.
cHaSTel → un système de défense et de protection est nécessaire à tout organisme pour maintenir son intégrité. (Tout lieu paisible et résilient peut facilement être déstabilisé par l'arrivée de personnes extérieures comme on le voit dans l'épisode 4 de la série "Effondrement") L'idée du cHaSTel (cHâteau en vieux français) est également fractale. Chaque Humain est sensé savoir se défendre, pHysiquement et verbalement. On est proche du concept d'art martiaux et de citoyen soldat à la Suisse.
biSTro et reSTo → des lieux pour boire manger hors de chez soi.
etc...
Devenir un StHolon par étapes
Je lance l'invitation à chacun de créer un StHolon. Mais on ne va pas tout faire du jour au lendemain, ainsi je propose des étapes.
On va considérer qu'un StHolon qui couvre 10 besoins est un StHolon à 100%. Les besoins sur fond bleu sont très dur à garantir. Le StHolon assure la survie, ensuite c'est à l'individu de prendre en main sa Vie.
Il y a 3 grandes étapes pour démarrer un StHolon:
l'étape individuelle ⚬
l'étape en lien avec une autre personne ⚯
l'étape de création d'une communauté ஃ
⚬ Étape individuelle
La première étape consiste à se constituer une base de données locale d'information: une BibliotHèque.
Nous sommes à l'ère de l'information, tout est accessible en un clic, mais est-ce que ça le sera toujours ?
L'information, le savoir et le savoir faire sont nécessaires pour assurer le fonctionnement d'un StHolon.
Ainsi la première étape consiste à assurer un réseau de résilience en cas de soucis. Stocker l'information et la diffuser aux autres StHolons.
Concrètement, tu peux commencer par enregistrer en local les pages wikipedia que tu visites.
Une page html est un format bien lisible sur le long terme. (voir la plus vieille page web du monde posée là en 1992) Le souci c'est le support mémoire. Peut être qu'imprimer des pages fondamental permet une conservation sur un plus long temps. Ça peut être utile en cas de coupure d'électricité. Mais pas d'alarmisme non plus.
Pour éviter la censure, éviter de ne stocker une page web qu'à un seul endroit, il y a aussi l'archivage des pages web. Le service archive.org le fait massivement.
La brique Internet pour héberger soi même ses services web.. ce que les GAFAM te fournissent en général.. mail, réseau sociaux, calendrier, hébergment.....
shaarli, un outil pour enregistrer ses url web favorites. Ainsi plus besoin de moteur de recherche pour les retrouver. Perso j'ai 14 000 liens enregistrés dans mon shaarli.. sur mon hébergement et aussi en sauvegarde locale dans un fichier. J'ai ainsi sous la main mes liens et mes notes ou résumés des liens et articles que je visites.
Les outils libres des colibris pour collaborer sans subir la prédation de ses données personnelles. (pad, visio conf, wiki, sondage, chat, post-it, cartes, etc..)
L'association FramaSoft a fait un gros boulot pour dégoogliser internet en fournissant des alternatives libres à plein de services..
⚯ Étape en lien avec une autre personne
L'humain est un être profondément social. Il ne peut pas rester seul dans son coin.
Ainsi après avoir stocké de l'information, il faut la partager. Il est temps de la mettre à disposition d'autres personnes.
De plus, un peu plus engageant, il est temps, dans la mesure du possible de garantir l'accueil d'autres personnes de la communauté.
On peut imaginer proposer des repas en commun tous les vendredi soir. On peut imaginer accueillir les voyageurs de passage à l'image de warmshowers.org qui relie les membres de la communauté des cyclistes en accueillant les voyageurs et en se faisant accueillir. (c'est du couchsurfing pour cycliste)
Ainsi par de petites choses, on créer un réseau global de personnes qui agissent comme une communauté qui fonctionne dans le système économique du "don dans une communauté de confiance".
Idéalement il faudrait une liste/carte qui présente les gens prêt à se rencontrer... faut penser global et agir local... peut être qu'un jour qq'un mettra en place une carte ? ... ou créera un canal de discussion ? ... Il est aussi possible de se greffer sur d'autres projets existants.
Une fois que l'on connait et reconnait d'autres personnes dans le réseau, par des affinités, des intérêts communs et des envies communes. Il est possible de se lancer dans la créations de grandes communautés.
C'est par exemple l'étape de l'Hépicerie. Avec 200 familles on peut créer une épicerie participative très efficace qui produit elle même ses légumes, qui les distribue et distribue également aussi les produits d'autres producteurs.
La coopérative solaire (HelioStat) va permettre d'assurer de créer localement la quantité d'énergie qui est consommée.
Il est possible de créer un HackerSpace, des fablabs, un repair café, soit des ateliers de création et réparation d'objets, de matériel, mais aussi un lien de partage de savoir et de savoir faire.
bougetoncoq.fr t'aide à créer une épicerie participative en France...
Coopérative de partage de véhicule... comme avec Mobility je suis propriétaire de 3000 véhicules et je prends celui qui j'ai besoin quand j'en ai besoin. Quand j'ai du matos à transporter je prend un gros véhicule..
Le FabLab me permet de mutualiser toute sorte de machines pour le bricolage... Mais aussi d'obtenir du savoir faire.
Le FabLab sans le côté imprimante 3D ça donne aussi un bon espace de bricolage et de réparation d'objets pour exprimer sa créativité à l'image de sens-egaux.ch
Philosophie - Gouvernance
Quand des Humains créent des groupes, très souvent on retombe sur ce que certains appellent le PFH... le P.... Facteur Humain.
Il peut vite y avoir des problèmes de gouvernance et de prise de décision.
Selon Tuckman, la constitution/dissolution d'un groupe se fait en 5 étapes:
Formation, constitution du groupe. (on suit l'ancien, le fondateur)
Tension, confrontation. (On crée des clans par affinité ou pas)
Normalisation, développement de la confiance. (création de règles)
Production, différentiation, exécution. (le boulot selon l'objectif)
Dissolution, transformation. (un fork, un nouveau groupe extrait la connaissance acquise et va plus loin...)
Ainsi j'ai proposé la création d'un stHolon de façon simple, en 3 étapes. D'abord juste l'action individuelle. Là pas de soucis de groupe. Puis on pousse un peu plus loin en étant 2 ou un petit groupe. Et enfin on se lance dans les grandes communautés.
Tant que le StHolon se greffe sur des structures et organisations existantes, il est mieux de suivre leur fonctionnement actuel.
Mais si on imagine la théorie, l'utopie où tout est à créer, un peu comme Xénophon qui refait le monde dans L’Économique en parlant de chose aussi diverses que du leadership du chef, de la politique familiale, de la gouvernance, de la taille des arbres fruitiers, de la construction des bateaux, etc....
... et bien si on joue à cet exercice, il me faut aussi décrire ici, comment on s'organise, comme on se gouverne, comment on collabore, comment on prend une décision.
Or, ceci est très compliqué. Car c'est très souvent dépendant de la vision du monde des humains.
Personnellement j'aime bien le modèle de la spirale dynamique pour expliquer la source des valeurs et de la vision du monde des Humains.
Personnellement j'ai enVie de créer le StHolon pour le monde de demain, donc on va pousser un peu le fonctionnement vers un fonctionnement encore peu présent, mais qui émerge. Ça peut peut-être inspirer.
J'ai enVie de baser ce StHolon sur des valeurs ancrées àl'étape jaune de la spirale dynamique. C'est l'étape systémique, l'étape des Hackers, des permaculteurs qui créent à côté leur mode de vie, sans conflits, sans casser et s'opposer à ce qui existe, mais en cessant de l'alimenter et en passant à autre chose qui est jugé meilleur. Puis en se mettant en réseau pour collaborer, sans hiérarchie figée, mais avec une hiérarchie de circonstance.
A cela j'ajoute encore un petit ingrédient qui lui est plutôt ancré à l'étape suivante, l'étape turquoise. Soit l'alignement de ce réseau sur quelques chose de plus grand que soi, quelque chose qui nous transcende. Donc au lieu d'avoir un réseau d'individualité sans aucun sens, on obtient une holarchie. A l'image des cellules du corps Humain, on a des cellules individuelles (holon) alignées sur le bon fonctionnement global du corps humain.
Concrètement ça donne quoi ?
un cadre global, une philosophie sur laquelle tout le monde est aligné
une méthode de décision individuelle
Cadre global - philosophie
Il est important que chaque individu, chaque "membre" adhère au cadre global. C'est là un garde fou qui permet de recadrer l'individu. C'est la membrane qui marque la différence entre un membre et un non membre.
Il est toujours possible de ne pas adhérer et rester hors du groupe. (contrairement à un état qui contrôle ce qui se passe sur son territoire et comme il n'y a pratiquement pas de territoire qui n'est contrôlé par un état, il est dur de choisir les règles auxquelles on adhère. Il ne reste pratiquement que l'option des eaux internationales.)
Voici donc quelques règles qui me semblent être un bon cadre, une bonne philosophie:
Garde confiance en la Vie.
Comporte toi avec les autres comme tu voudrais qu'ils se comportent avec toi.
Use de tout, n'abuse de rien.
Voilà, c'est assez simple comme constitution !
C'est simple, mais on peut décliner ces règles à l'infini. Il y a une douzaine d'années j'avais défini 7 règles qui me plaisent. Là j'ai simplifié. Mais on peut les reconstituer à partir des 3 ci-dessus.
Pour être plus clair, voici une explication de l'esprit de ces règles.
La première nous incite à voir le verre à moitié plein, à garder confiance, oui, je suis vulnérable, la vie n'est pas toujours facile, mais pour marcher nous sommes obligé de nous déséquilibrer en permanence, une jambe après l'autre et ça marche pas trop mal !
En mode religieux, c'est, la Foi, faire confiance à Dieu, à être guidé par la divinité, par l'univers. Chez les grecs de l'antiquité, malgré leur nombreux dieux anthropomorphes, il y a un ordre divin qui est en place, c'est exprimé par un mot: le cosmos (κόσμος), c'est la nature, l'univers, les lois immuables de la Vie.
Dans la spiritualité de l'égypte antique on a aussi une foule de dieux et déesses, mais tout comme dans l'hindouisme ou la religion grecque, en fait ce sont plutôt des représentations des multiples formes que prend la divinité.
Le mot égyptien pour "dieu" c'est nṯr, on ne connait que les consonnes. Ainsi étonnamment on peut écrire nature, et c'est pas faux ! La divinité des égyptiens c'est la nature sous toutes ses formes.
On est dans cet esprit là, hors des religions, mais dans une forme de spiritualité qui reconnait la magie de la Vie, qui nous incite à rester ouvert aux différentes manifestation de la nature.
La seconde c'estla règle d'or. C'est une règle qu'on trouve sous une forme ou une autre dans toutes les grandes religions, dans les philosophies et chez les athées humanistes. Cette règle peut même se démontrer en mathématique dans le domaine de la théorie des jeux.
C'est constater que nous sommes tous reliés. Que tout est lié. Qu'une action a pour effet une réaction. Il y a un principe de réciprocité qui est souvent la meilleure stratégie a adopter pour bien vivre dans un groupe. Si l'on veut être bien traité par les autres, il faut bien traiter les autres. Si je ne veux pas qu'on me fasse du mal, il ne faut pas faire du mal aux autres.
En terme religieux, on pourrait dire que c'est l'amour de son prochain.
Il y a juste un soucis avec cette règle, c'est de définir "l'autre". C'est qui le prochain ? L'histoire nous montre toutes sortes de dérives. On a le droit de massacrer les infidèles, les étrangers, les animaux, les moins que rien, les choses, car ils ne sont pas des semblables, ce ne sont pas des "autres" qui entre dans la définition.
Là c'est le drame. Alors on va ajouter encore une règle.
La troisième règle, c'est la règle de la mesure, de l'équilibre. C'est le principe de proportionnalité. C'est d'ailleurs l'art 5 de la constitution Suisse. C'est le principe qui vise à atténuer les extrêmes. C'est la voie du milieu du Bouddha. C'est l'équilibre entre le yin et le yang.
Dans la Grèce antique, il n'y avait pas de notion de péché, de bien ou mal absolu comme dans le christianisme, la faute la plus grande était l'hybris, la démesure.
Il n'y a pas d'interdits, mais des comportements démesurés. C'est la dose qui fait le poison comme disait Paracelse.
Donc il faut savoir s'arrêter. Il n'est pas nécessaire de définir préalablement tous les cas possibles de ce qu'est l'autre, au risque de se faire piéger par des exceptions. C'est la philosophie du premier pas. On ne cherche pas à être parfait, mais à aller efficacement dans la bonne direction en ajustant sur le moment. Ressentir et s'adapter plutôt que prédire et contrôler.
Ainsi au moment opportun il est possible de définir si j'ai intérêt à me comporter avec l'autre comme je voudrais qu'il se comporte avec moi, ou si je tombe dans un non sens.
Dans la même veine, la mesure, c'est adapter nos actes à la bonne échelle, aller vers la simplicité, éviter d'inventer un gros machin pour effectuer une petite tâche. Ça va dans le sens du principe de subsidiarité, soit le fait que tout ce qui peut être fait le plus directement par les gens concerné doit être fait à cette échelle. Ainsi on favorise la décentralisation, on résout localement les problèmes locaux. Si l'échelle locale ne suffit plus on adapte à plus large, mais pas l'inverse. (attention car il y a deux formes de subsidiarité, ascendante et descendante. Ici on parle de la version Suisse, pas celle de l'UE !)
Cette notion d'équilibre permet également d'introduire la notion de pardon. Dans l'ancien testament, il est question de la loi du Talion, oeil pour oeil, dent pour dent. Dans le nouveau testament, Jésus apporte le pardon. Ça permet de retourner à l'équilibre et de redémarrer une relation, de sortir d'une vendetta sans fin. J'ai déjà expliqué l'efficacité du pardon via la théorie des jeux dans une vidéo. Le pardon permet de ne pas se faire avoir par les erreurs de communication.
La notion d'équilibre n'est pas simple. C'est une responsabilisation de la personne qui décide. C'est elle l'autorité. C'est à elle d'apprendre à se connaitre, de connaitre ses propre limites. Le Gnothi seauton Socratique – connais-toi toi-même.
C'est une invitation à élargir sa conscience pour mesurer en permanence les implications de ses actes.
Et là, on retombe sur la règles précédente, tout est liée, pour éviter du karma, il faut se comporter avec les autres comme on voudrait qu'ils se comportent avec soi.
Donc voilà un aperçu de ce que l'on peut tirer des ces 3 règles de base qui ne paraissent pas compliquées, mais qui peuvent mener à des développement important.
Il est temps maintenant de parler de la méthode de décision.
Méthode de décision individuelle
Une fois qu'un cadre global a été posé. L'individu doit rester dans ce cadre. Comme il a accepté ce cadre en intégrant l'organisation, toute personne a le droit de recadrer un comportement qui lui semble sortir du cadre.
Dans le cadre global, la personne est considérée comme souveraine. Donc lorsqu'il y a une décision à prendre. C'est la personne elle même qui la prend de sa propre autorité.
Cependant, elle doit se poser 3 questions.
Qu'est-ce qui est juste:
⚬ pour soi ?
⚯ pour les autres ?
ஃ pour la Vie ?
C'est la synthèse des réponses à ces questions qui permet de faire le bon choix, de décider de la façon la plus juste.
Tout comme les règles du cadre global ci-dessus, ce n'est pas une méthode mathématique qui sort la réponse d'une moulinette.
Cette méthode de décision est une invitation à grandir en conscience. Et une invitation à accepter et utiliser son pouvoir personnel pour choisir en conscience. C'est devenir soi-même une autorité, prendre ce rôle et ne pas le déléguer à des représentants sur qui on peut gueuler quand on est pas content !
Précisons le sens de ces questions.
Qu'est ce qui est juste pour soi ? C'est apprendre à se connaitre soi-même, à connaitre ses désirs profonds, connaitre ce que l'on veut faire DE sa vie et non pas DANS la vie.
Quelle est la meilleure version de moi même que je me sens appelé à devenir ? Que choisir pour aller vers cette version de moi ?
Qu'est ce qui est juste pour les autres ?
Mon intérêt compte, mais je suis dans un contexte qui implique d'autres personnes. Qu'est-ce qu'elles en pensent ? Comment sont-elles impactées par mes actes et décisions ?
C'est toujours difficile de se mettre concrètement à la place de l'autre. Ainsi il n'est pas interdit de poser la question directement aux personnes impliquées.
Ceci rejoint le principe de la sollicitation d'avis souvent utilisé dans certaines formes de gouvernance partagée. Il y a des règles d'un cadre global qui m'oblige à chacune de mes décisions de solliciter un avis à au moins 3 autres personnes.
C'est un bon moyen de prendre la température, d'avoir un autre point de vue, d'enrichir mon idée, de responsabiliser et valoriser l'autre en lui demandant son avis.
Mais attention la sollicitation d'avis, n'est pas un vote. C'est juste des avis qui viennent en retour. L'individu reste souverain et maitre de sa décision.
Donc pour savoir ce qui est juste pour les autres, il est possible de récolter des avis. Ça fait de la matière objective à évaluer pour prendre la décision.
Est-ce que c'est juste pour la Vie ?
La troisième question rejoint la notion de transcendance, de ce qui est plus grand que moi, de comment je veux laisser le monde. Quelle sont mes valeurs ? Ai-je une éthique ? Centrée sur moi même uniquement ou sur une dimension plus large ?
Est-ce que ma décision fait du bien au monde ?
Comme plus haut, l'évaluation peut être simple ou très complète. C'est ici que je profite de présenter la méthode des 6 chapeaux qui peut aider à ne rien oublier.
Chaque chapeau représente un mode de pensée. On passe successivement dans les différents mode de pensée pour évaluer la situation sous tous les angles.
Chapeau blanc → les faits, les chiffres, le rationnel pur.
Chapeau rouge → les émotions, les sentiments les intuitions, le côté irrationnel.
Chapeau noir → la critique négative, l'avocat du diable, ne voit que ce qui ne va pas et pour mal se passer.
Chapeau jaune → la critique positive, le verre à moitié plein, les points positifs, l'optimisme.
Chapeau vert → la créativité, la recherche de solution alternatives.
Chapeau bleu → le bleu du ciel englobe tout. Le chapeau bleu, c'est la synthèse. C'est le facilitateur qui oriente le groupe d'un mode de pensée à un autre.
Après ces évaluations à différents niveaux. Il est temps de choisir. Le choix se fait de façon individuelle et doit rester dans le cadre global.
Il est donc temps d'appliquer l'équilibre, la mesure entre les différents points. Il est temps de considérer que tout est lié. J'ai le droit de ne pas ternir compte de l'avis des autres, mais je dois accepter que si je nie l'autre, lui aussi peut me nier. La décision que j'applique peut susciter une décision inverse par le même mécanisme. Je suis donc obligé d'avoir conscience de cet équilibre.
Qu'est-ce que je me sens guidé à faire ? La dimension irrationnelle existe bien aussi dans cette évaluation. Elle peut aussi faire partie du choix.
Une fois la synthèse effectuée, je peux choisir en plein conscience.
Tout est en perpétuel mouvement, tout change tout le temps. Donc il est recommandé de refaire ses choix régulièrement.
Symbole du StHolon
Afin d'identifier le StHolon et ses membres, voici une idée de symbole: la pomme de pin.
La pomme de pin symbolise la graine qui va diffuser son potentiel. C'est une graine, mais c'est aussi une forme d'oeuf. Donc c'est doublement un potentiel qui va éclore.
La forme même de la pomme de pin, inclus une structure en spirale et même un nombre de spirales qui dépend de la suite de Fibonacci.
La spirale est la composition d'un cycle et d'une direction évolutive.
C'est exactement ainsi que fonctionne le StHolon, il avance par itération, il tourne en rond en pointant dans la même direction.
C'est une forme pure et simple que l'on peut styliser, tout comme on peut véritablement utiliser une pomme de pin comme symbole.
La Grande bibliotHèque
La première étape du StHolon, c'est la grande bibliotHèque de chacun...
Donc moi aussi je vais partager mes meilleures ressources dans ma grandes bibliotHèque. Déjà ce blog est une blibliothèque qui compte de nos jours ~ 700 articles..... y'a déjà de quoi explorer. Il y a de tout !
Donc je vais créer une page de bibliotHèque, histoire de s'y retrouver un peu mieux...
Mais déjà la base, c'est la forêt.... les arbres... donc à lire en premier, qu'est-ce qu'un arbre...
Le monde de la grande distribution est en pleine mutation. Après 60 ans de domination du modèle des supermarchés, il est fort probable que ceux-ci disparaissent tout bientôt. Nous allons voir pourquoi.
C'est lorsqu'un seigneur impose sa monnaie via l'impôt, que ses sujets doivent s'organiser pour gagner de la monnaie. Auparavant la monnaie n'est pas nécessaire pour vivre. Le don dans une communauté de confiance suffit à assurer l'abondance.
Quand la monnaie devient nécessaire pour vivre, chaque personne va chercher à vendre des biens et des services. Elle doit donc signifier à la communauté ce qui est disponible. Ce qui est sur le marché.
La place de marché est donc ainsi créée.
Tous les producteurs se réunissent au même endroit, en même temps pour présenter leur offre.
Le marché répond à un besoin d'efficacité. De plus les producteurs se spécialisent. Ils augmentent ainsi leur efficacité. Tout est fait pour ramener le plus de monnaie possible. La technique se développe et se met au service des moyens de production pour augmenter les rendements.
Puis, la caste des commerçants émerge. Le commerçant n'est pas le producteur, il est un intermédiaire entre le producteur et l'acheteur final, le consommateur. C'est encore une fois une manière d'augmenter l'efficacité à capter de la monnaie sur le marché pour la rendre au seigneur.
Naissance du marketing
L'énorme avantage de l'économie de marché, c'est de fournir tout ce qui imaginable, de combler tous les besoins.
Quand un besoin semble comblé, il suffit de susciter un nouveau désir, et hop.... un nouveau besoin apparait.
Tout le monde a besoin d'un menhir dans son salon ! Surtout par ce que les voisins en ont déjà un !
Afin de vendre toujours plus. Le marketing crée l'hyper-segmentation du marché. Il existe une sorte de shampoing pour chaque type de personne, les hommes, les femmes, les enfants, les cheveux longs, les cheveux courts, les cheveux lisses ou bouclés, les cheveux bruns, blond ou bleus....
Le marché de la place du village se transforme en marché couvert, en épicerie, en supérette, puis en super-marché et en hyper-marché. C'est la naissance des grandes surfaces. Car il en faut de la surface pour présenter toute les variations d'un même produit.
Naissance du supermarché
Après des tâtonnement, c'est surtout dans les années 1960 que les supermarchés poussent comme des champignons.
Le principe est simple. Il y a tout au même endroit, en libre service.
Le public est habitué à se fournir dans plusieurs établissements. Pour le formage, c'est chez le fromager, pour le pain, c'est à la boulangerie, pour le poisson chez le poissonnier, les légumes sur la place du marché, et plein d'autres denrées, parfois dites: coloniales, s'achètent à l'épicerie.
Pour faire ses courses, il est nécessaire de faire le tour du quartier dans des commerces de proximités.
Le supermarché chamboule tout. Comme les surfaces dans les villes sont déjà occupées. Le super, puis l'hypermarché se construit à l'extérieur des villes. (dans une grosse boite de conserve sans fenêtre qui jouxte un énorme parking) Il est nécessaire de s'y rendre non plus à pied, mais en voiture. (si possible avec un grand coffre).
Le supermarché se caractérise par des produits en libre service. Fini le comptoir du boucher ou de l'épicerie. Fini les files d'attentes pour dicter sa liste de course.
Au supermarché, on rempli soit même son caddie dans des allées de produits en libre service. Puis on passe à la caisse.
Tout est donc présenté sous forme de produits standardisé. Le formage est déjà emballé sous forme de morceaux de différentes tailles: l'emballage familial, l'emballage individuel, l'emballage de dégustation, etc.
En France, c'est Leclerc qui est le fer de lance du modèle du supermarché. En Suisse, c'est Migros qui révolutionne le commerce de détail.
Mi-Gros signifie que l'on est à cheval entre le commerce de détail et le commerce en gros, ce qui offre le promesse de prix plus bas.
Durant les 30 glorieuses, le modèle du supermarché fait des émules, il attire les foules dans le rituel familiale de la visite au centre commercial, avec un pic le samedi.
Pendant ce temps les épiceries de quartier disparaissent, comme de nombreux commerces de proximité. Surtout en raison des prix cassés qu'offre les supermarchés, ainsi que le côté pratique de tout avoir au même endroit, sous le même toit. On peu acheter toute sa nourriture de la semaine, ses vêtements, du vin, des livres et des appareils électroménager dans le même magasin. Un gain de temps certain !
Le déclin des mammouths et autres mastodontes
C'est connu, les dinosaures ont disparus, trop grands, trop patauds, ils n'ont pas su s'adapter au changement.
Une des constantes du capitalisme, c'est de grandir le plus possible. L'économie de marché permet d'acheter de tout, et donc aussi d'autres commerces.
Les petits deviennent donc toujours plus gros et toujours moins nombreux. Le capitalisme de connivence favorise les monopoles.
Et c'est en général quand il ne reste plus qu'un seul joueur que la partie de Monopoly s'arrête.
C'est là que la biodiversité pousse à l'émergence d'autres modèles qui rendent obsolète les mastodontes du passé.
On entend le fracas de l'arbre qui tombe, mais pas le bruit de la forêt qui pousse.
Le modèle de l'hypermarché est en train d'imploser sous son propre poids, mais personne ne le voit.
Quelle est donc cette forêt qui pousse ?
Hypermarchés, la chute de l'empire
C'est le titre d'un documentaire Arte. Ce documentaire nous montre les coulisses de la négociation entre les mastodontes de la grande distribution comme Carrefour, et des producteurs.
Le but étant de briser les jambes des producteurs. Une fois au sol, on commence à négocier. Sympa !
Ce chantage n'a qu'un seul but, baisser les prix au maximum, afin d'attirer les clients.
Mais là on touche une limite. Ce documentaire nous montre que malgré les offres spéciales pour attirer le chaland. Le public boude de plus en plus les hypermarchés hors des villes, au profit du commerce de proximité – sous la même enseigne – à taille plus humaine et au centre ville.
Les hypermarchés sont devenu des charges pour les grands groupes comme Carrefour. Trop gros, trop de surface, donc trop cher. Trop loin, trop de temps perdu à déambuler dans la grande surface pour juste acheter un produit.
La cause du déclin: le commerce en ligne qui a pris le dessus pour le non-alimentaire. Les vêtements, l'électroménager, les chaussures, voilà sur quoi un hypermarché fait sa marge. Alors que l'alimentaire pas cher, c'est juste pour attirer le consommateur en quête du prix le plus bas.
Mais quand le commerce en ligne vol le marché, et les marges de l'hypermarché. Le mastodonte implose. Il attire des clients, mais ne tourne pas. Il baisse encore ses prix, détruit ses fournisseurs, mais ne change toujours pas la situation.
C'est alors que Carrefour a imaginé un circuit diabolique pour subventionner ses hypermarché: la vache à lait des franchisés.
85% des enseignes Carrefour sont en fait des franchisés. Des commerçants autonomes qui veulent profiter de la marque et des procédures de fonctionnement éprouvées pour bien faire tourner leur commerce.
Le soucis, c'est que la franchise impose également une centrale d'achat. Les prix pratiqués par cette centrale sont prohibitifs. C'est ainsi que Carrefour taxe les magasins qui vont bien – plutôt à taille humaine et au centre ville – pour renflouer les hypermarchés virtuellement morts.
Ce cannibalisme n'est pas durable. Il suffit d'un coup dur, d'un grain de sable qui grippe la machine et tout risque de s'effondrer.
Covid, confinement, télétravail, inflation, augmentation du prix de l'énergie, du carburant, pénuries...
Le grain de sable est là..... Non ?
Marges pratiquées dans le commerce de détail
La source de revenu d'un commerce provient de ses marges.
C'est essentiellement la différence entre le prix d'achat au fournisseur et le prix de vente au client.
Le revenu d'un commerçant, c'est ça.
Avec ce revenu il paie ses charges, essentiellement les salaires, les loyers, le coûts de l'énergie, les frais divers.
Techniquement il y a tout un jargon, on parle de marge brute, de marge commerciale, de marge nette, de marge bénéficiaire brute....
Mais malgré le jargon, le principe reste toujours le même, ce que je gagne - ce que je dois... après on peut le voir en % en absolu, avec le prix en TVA ou non. On peut calculer la marge pour un seul produit ou pour l'ensemble à partir du chiffre d'affaire....
Si j'ai bien compris dans la grande distribution la marge brute et la marge commerciale c'est la même chose !
Marge = prix de vente HT - coût d'achat HT.
En France, il y a chaque année un rapport parlementaire qui décrit les marges des commerces de détail.
En Suisse, nous n'avons pas ce genre d'information. C'est tenu secret ! .... mais parfois il y a des fuites !... quand des données sont piratées, on y reviendra plus tard....
Marges nécessaires pour tourner
Quelles marges faut-il pour qu'un commerce puisse raisonnablement vendre ses produits et faire un peu de bénéfices ?
Dans le documentaire Arte: Hypermarchés, la chute de l’empire, on apprend qu'en 1963, lors de l'ouverture du premier hypermarché de Carrefour, le chiffre d’affaires attendu par la direction pour 1970 était de 1 milliard de francs pour une marge brute de 15 % et des frais généraux de 10%.
Selon des chiffres avancés par la Neue Zürcher Zeitung (NZZ), une chaîne de magasins bien gérée devrait se satisfaire d'une marge brute globale de 25% de son chiffre d'affaires pour couvrir ses frais (personnel, loyers, administration, publicité, amortissement des machines et autres).
Marges constatées par des études sur les grands distributeurs
Selon une étude relayée en 2017 par la Schweiz am Sonntag, Coop et Migros sont les commerçants de détail qui dégagent les plus grandes marges brutes d'Europe.
Suivent le groupe allemand Rewe (25,5%) et les chaînes de magasins françaises Auchan (23,5%) et Carrefour (20,9%). Les marges les plus basses sont britanniques, avec Tesco (5,2%) et Morrisons (3,8%).
Dans le dossier de la FRC, il est cité une mention dans la NZZ d'une mise à jour pour 2021 des chiffres concernant Migros et Coop:
Les marges au niveau du groupe Migros s’élevaient à 39% l’an dernier (2021) et celles de Coop à 32%. Une différence entre ces deux acteurs qui peut s’expliquer par la part importante de produits distributeur qui lui sont propres et fabriqués par des sociétés que Migros détient.
Sondages de marges dans une supermarché Carrefour
Dans le documentaire Arte: Hypermarchés, la chute de l’empire, il y a un sondage qui est effectuée sur quelques produits afin de connaitre la marge:
4,85% sur les Frosties
2,88% sur le coca-cola
16% sur le café noir pack de 500g
10,8% sur le Nutella
40% sur le pack de 6 tomates en barquette
30% sur un concombre
25% sur un fromage
Le documentaire nous mentionne que pour ne pas perdre d'argent, ce magasin doit avoir une marge globale de 20%. (ce qui correspond avec les chiffres vu plus haut pour Carrefour)
On constate que la majorité des produits ont une marge qui est inférieure à 20%. On peut donc dire qu'ils sont vendus à perte. L'idée c'est d'être un prix d'appel pour faire venir les clients. Ce derniers sont ensuite inciter à acheter des produits avec une plus grande marge. Ici, les tomates, le concombre et le fromages.
Mais la principale source de revenu du supermarché, ce n'est pas la nourriture. C'est plutôt les vêtements. Un secteur avec des fortes marges.
.... mais la concurrence du commerce en ligne est rude... et l'alimentaire ne permet pas de compenser.
Un piratage révèle les marges sur les produits laitiers
Les marges brutes de Coop atteignent les 57% et celles de Migros 46%
A partir des données des LRG, nous avons analysé 77 produits vendus sur les étals des grandes enseignes. Résultat: les marges brutes atteignent en moyenne 57% chez Coop, 46% chez Migros, 35% chez Aligro et 34% chez Manor.
Pour parvenir à ces pourcentages, nous avons comparé le prix auquel les distributeurs achètent les produits aux LRG aux prix de vente dans leurs magasins. Cette démarche a été possible parce que les données concernent les prix actuels, tels que négociés entre mars et avril notamment. Les détaillants commercialisant moins de dix produits, comme Denner ou Volg, ont été exclus de l'échantillon.
La comparaison des marges est limitée par le fait que le panier de produits n'est pas identique entre les détaillants. Il s'agit de marges brutes, qui mesurent la différence entre le prix d'achat et le prix de vente sans tenir compte des coûts. Selon les experts consultés, ce critère reste le plus pertinent pour comparer les distributeurs.
Le même produit n'est pas obtenu au même prix par différents distributeurs, puis la marge n'est pas forcément la même et donc le prix de vente est souvent différents. Voici quelques exemples de produits fabriqués ou revendus par les laiteries réunies.
Les flans TamTam au chocolat sont achetés moins cher par Migros que par Coop, mais le prix est presque similaire, mais ainsi la marge est respectivement de 58% et 39%.
Ci-dessus on évoque le fait que le producteur est écrasé. Surtout avec le cas du lait qui ne permet pas de vivre en le vendant.
Mais c'est pareil pour le maraichage. Il y a de nombreuses exploitations (le mot est juste parfait) qui est emploient des saisonniers étrangers pour diminuer les coûts de la main d'oeuvre.
Quand au consommateur, il a un pouvoir énorme. C'est lui qui "vote" à chaque achat sur ce qu'il veut voir exister ou non comme système économique.
Coluche résumait ceci avec cette phrase:
Quand on pense… Qu'il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que ça se vende pas !
Mais en fait, les désirs des consommateurs sont tellement éclatés, le consommateur est tellement individualisé, qu'en fait il ne représente pas un réel pouvoir de décision.
Plus haut nous avons parlé de marketing. La segmentation du marché fait que toutes sortes de catégories de consommateurs vont venir dans le même supermarché, mais consommer un segment marketing différent.
Les gammes, classic, MBudget et fine food reflètent bien ce phénomène. Donc il y a des gens qui seront préoccupé par leur budget et d'autres par la qualité des produits. Puis encore certains par des labels fairtrade et/ou des produits bio.
Donc le consommateur n'est jamais fédéré sous une même bannière. Il a des intérêts parfois opposés. Le distributeur sait s'adapter pour répondre aux besoins de chacun.
Finalement le consommateur ne fait qu'acheter ce qu'on lui propose. Il n'a pas trop le choix. Il a un choix factice entre les différentes gammes de produits. Mais ne décide pas réellement.
Ceci est un peu paradoxal dans le cas de Migros et Coop, qui sont des coopératives appartenant aux clients !!
Donc qui détient le pouvoir ?
Le pouvoir est chez le distributeur.
Le distributeur est l'acteur qui a accès à tout le monde. Il peut faire pression sur le producteur pour référencer son produit et lui garantir un volume de vente.
Le client ne voit que le distributeur pour se fournir. Ce serait trop long et fastidieux de se fournir chez chacun des producteurs.
Migros et Coop représentent à eux deux 70% du marché de la distribution en Suisse. Voir même 80% si l'on tient compte du fait que Migros est actionnaire majoritaire (70%) de Denner.
Migros et Coop étant des coopératives, les bénéfices ne peuvent aller dans la poche d'actionnaires. Ainsi les deux géants oranges sont obligés de réinvestir les bénéfices en interne, souvent pour bouffer les concurrents et agrandir encore le duopole.
Migros et Coop sont en concurrence entre eux et se copient largement l'un l'autre.
Le pouvoir est chez le distributeur. On a le même schéma qu'avec Google qui est l'intermédiaire entre les créateurs de contenus et les internautes à la recherches d'un contenu.
Google à su se placer en intermédiaire, autant pour la recherche générale. Son moteur de recherche est au top depuis deux décennies. C'est long dans l'histoire du web. De plus Google a su consolider sa place en investissant le terrain de la vidéo, avec Youtube.
On retrouve également le même schéma, avec Apple qui se place comme intermédiaire distributeur d'applications pour iPhone. Apple est l'intermédiaire entre le producteur qui cherche à se faire connaitre le consommateur qui cherche une solution. Et au passage Apple prélève sa marge.... 30% !
Encore une fois Google s'est inspiré du principe en fournissant un système d'exploitation pour smartphone: Android. Puis en devant le fournisseur officiel d'applications.
Donc si tu veux le pouvoir, devient distributeur.
Reprendre du pouvoir dans la distribution alimentaire
On l'a évoqué ci-dessus, le monde de la grande distribution ne respecte pas les producteurs. Le consommateur a un pouvoir limité.
Donc que faire pour agir selon ses valeurs ? Si l'on veut respecter les producteurs ?