Dans cet article on va aller voir la véritable origine de l'impôt.
J'aime bien aller explorer le pourquoi des choses, l'intention qui est derrière les choses. Quelle est donc l'intention derrière l'impôt ? A quoi ça sert les impôts ?
Quand je pose la question, en générale, j'ai plein de réponses, mais rarement la bonne !
Quel est le rôle de l'impôt ?
Donc le principe de l'impôt, c'est que chaque personne doit donner à l'Etat une certaine quantité de monnaie. C'est obligatoire. Si une personne ne paie pas ses impôts elle encourt une sanction.
Lors de soirées Jeu de la Monnaie, je pose cette question, à quoi sert l'impôt ?
Voici les réponses que j'ai:
à financer des infrastructure en commun
à payer les fonctionnaires
à financer les écoles et les hôpitaux
à financer l'armée
à assurer une certaine redistribution sociale des richesses
à payer les services sociaux
etc...
Toutes ces réponses ne sont pas fausses, mais c'est très rare qu'on me donne la réponse que j'attends !
Toutes ces réponses sont le reflet de ce que la plupart des gens pensent être le rôle de l'Etat. J'en ai déjà parlé dans mon article sur le contractualisme.
La véritable intention derrière l'impôt, c'est imposer...
Le nom impôt est clair pourtant, ça sert à imposer... mais imposer quoi ?
Voici donc la réponse que j'attends:
L'intention derrière l'impôt, c'est d'imposer l'utilisation d'une certaine monnaie.
Une croyance courante c'est que les humains ont besoin de monnaie pour s'organiser dans une économie. (étymologiquement: règles de la maison !)
Mais en fait les humains s'organisent très bien tout seuls avec du don et des reconnaissances de dette mutuelles.
Mais voilà que vers -700 à -600 suivant les endroits, une forme de monnaie a été inventée comme outils de domination. Comme outil pour une caste pour vivre sur le dos des autres. Cette forme de monnaie ne fonctionne que si on l'impose.... avec l'impôt !
Invention de la monnaie métallique et de l'impôt
Vers -700 à -600 simultanément en Chine, en Inde et en Lydie (Grèce antique) des "chef de gang" ont innovés et inventé une technique très efficace pour vivre sur le dos des autres.
C'est l'invention de la monnaie métallique, des pièces de monnaie.
Historiquement, il y avait des chefs de gang, des seigneurs (saigneurs !) locaux qui s'arrangeaient dans un système mafieux pour vivre sur le dos des autres:
Tu me donne une partie de ta récolte et je te massacre pas..... et mieux encore je te protège des autres gangs qui veulent te piquer ta récolte...
Vivre de razzia et racket c'est pas très efficace. Ça donne une mauvaise image et très souvent ça conduit à tuer les gens sur le dos des quels on aimerait vivre. Pas terrible.
C'est ainsi que la monnaie est un meilleur système. Prenons un exemple tout à fait historique.
Le roi Crésus, allait (faire) chercher de l'électrum, un alliage d'or et d'argent, dans la rivière Pactole. Avec cet électrum il fabriquait des pièces de monnaie.
Ces pièces d'or vont lui permettre d'acheter la récolte des paysans. Voilà donc l'innovation majeure, acheter au lieu de piller....
Mais est-ce très différent ?
Non pas vraiment, car ces pièces de monnaie ne coûtent pas grand chose à Crésus. Juste le coût d'extraction de l'électrum et de frappe des pièces.
La différence entre la valeur nominale attribuée à une pièce et son coût de fabrication est appeléele seigneuriage.
C'est en bref, le pouvoir d'achat "gratuit" qui revient de droit au seigneur qui a le monopole d'émission de la monnaie.
Donc c'est pas très différent d'aller voler aux paysans leur récolte ou de l'acheter avec de la monnaie qu'on a eu gratuitement... pour le seigneur, ça ne coûte rien ! C'est gratuit !
Une économie de marché est-elle possible sans impôts ?
Donc notre ami Crésus se dit qu'il va être gentil, au lieu de réquisitionner chez ses sujets ce qu'il lui faut, il va acheter.
Mais il va acheter à qui ?
Est-ce qu'il y a un marché ? Est-ce qu'il y a des gens qui vendent ?
Et bien non... si tout le monde est autonome, que tout le monde vit de sa récolte et complète ses propres récoltes par des dons entre les habitants. Pourquoi avoir envie/besoin de vendre au seigneur ?
Tout le monde s'en fiche !
Donc Crésus l'a dans l'os. Pas de marché.. rien à acheter !
Il faut donc créer un marché ! Comment on fait ?
Et bien il faut mettre en place un impôt !
Exemple du premier achat de récolte de blé
On va démontrer tout ça en racontant la petite histoire du premier achat de l'Histoire.
C'est l'histoire du soldat qui va acheter une récolte de blé à un paysan pour le compte de son seigneur:
« L’année dernière on a tué ton frère pour lui prendre sa récolte. Cette année tu as de la chance on a changé le système. On ne va pas te tuer, on va juste t’acheter ta récolte ! »
Mais le paysan à qui on fait cette proposition n’est pas d’accord. La rondelle de métal qu’on lui propose ne se mange pas ! Alors que se récolte oui. Il refuse donc de se faire acheter sa récolte.
C’est là qu’intervient l’impôt. Voici ce que répond au paysan le soldat chargé d’acheter la récolte:
« Tu veux pas te faire payer ? C’est dommage, car c’est ton seul moyen d’avoir de quoi payer l’impôt ! Oui oui.. En fait mon chef, le Seigneur dans son château, à la fin de l’année il va demander qu’on lui rende un certain nombre de rondelles. Si tu peux pas lui payer cet impôt, là on te met en prison. T’as le choix ! »
Le paysan, accepte... sans en réaliser totalement les implications futures...
Voici donc l’origine de l’impôt. En effet, sans ce mécanisme, il y a des gens qui pourraient sortir du système. Décider qu’ils n’ont pas besoin de monnaie pour vivre.
Mais avec l'impôt, le seigneur impose l'utilisation de SA monnaie, qu'il peut obtenir quasi gratuitement.
L'économie de marché est une conséquence de la monnaie et de l'impôt
Notre ami paysan, premier vendeur de l'histoire est content. Il a réussi à se débarrasser des soldats sans avoir du verser une seule goutte de sang. Il a perdu une partie de sa récolte. Mais c'est pas grave. Il a reçu de l'or en échange...
Il garde ses pièces, d'or, déjà par ce qu'il ne sait pas quoi en faire. Mais surtout car il a compris qu'on allait lui en demander à la fin de l'année... combien ?? Bonne question...
Il apprendra que le seigneur va lui en demander bien plus que ce qu'il a reçu en échange de la vente de son blé.
Ainsi le paysan, si il ne veut pas finir en prison ou pire.... va devoir s'arranger pour trouver encore quelques pièces d'or.
Ça tombe bien, notre ami paysan n'est pas le seul à avoir reçu des pièces d'or. En effet le seigneur à aussi été faire des emplettes dans chez d'autres paysans, et même chez quelques rares artisans, notamment un forgeron pour acheter quelques épées. ⚔️ 🗡
(ouais, le seigneur local a besoin d'équiper quelques soldats pour être certain de contraindre les paysans à payer l'impôt !)
Ainsi le forgeron a pas mal de boulot, il va gagner plein d'argent et d'or en vendant des épées. Mais du coup il n'a plus le temps de s'occuper de son jardin et de faire à manger pour lui.
Heureusement notre amis forgeron dispose de plein de monnaie et peut acheter ce dont il a besoin pour vivre (de la nourriture !) chez d'autres paysans.
Ainsi notre amis paysan 1er vendeur de l'histoire va vendre un peu de blé au forgeron. Tout le monde est content. Le forgeron a de quoi manger et le paysan de quoi payer son impôt.
Le seigneur est aussi très heureux. Car ainsi il obtient gratuitement à manger et de quoi équiper son armée. C'était pas si simple de voler des armes, car les forgerons expérimentés qui font de bonnes armes c'est plutôt rare et c'est dommage de les tuer. Avec la monnaie il est beaucoup plus heureux !!
Vu que maintenant dans le village tout le monde vend des choses. Il est décidé d'organiser officiellement une place de marché. Les gens qui ont des choses à vendre peuvent venir tous les samedi matin sur la grand place pour exposer leur produits. C'est nettement plus efficace pour mettre en relation des vendeurs et des acheteurs.
Voilà, l'économie de marché est née.
La monnaie un outil au service de l'expansion territoriale et technique
Le seigneur ayant vu que la place du marché se rempli bien il a décidé de mettre une taxe sur l'occupation d'un emplacement. Taxe payable uniquement dans sa monnaie. Génial une nouvelle forme d'impôt !
Du coup, pour encaisser les taxes et faire pression sur ceux qui rechignent à payer. Le seigneur (toujours plus saigneur...) a besoin de quelques soldats de plus dans son armée.
Il va donc pouvoir engager quelques soldats de plus grâce à son pouvoir de seigneuriage.
Progrès technique et concurrence : la spécialisation
Les nouveaux soldats du seigneur devront être équipés d'armes. Ce qui va donner encore du boulot au forgeron du village.
Notre ami forgeron occupe déjà tout son temps à fabriquer des épées, mais aussi des armures. Ainsi il cherche et trouve des techniques pour gagner du temps et améliorer son efficacité.
Il va aussi engager un apprenti pour l'aider et lui apprendre le métier.
Son voisin d'en face, même si il n'est pas forgeron chevronné, se dit qu'il y a du fric à se faire, donc il se met aussi à son compte comme forgeron....
La concurrence dans un marché libre est inventée.
Plus tard des corporations, avec des maitres, des compagnons et des apprentis se formerons pour contrôler et réguler le marché. Des écoles seront crées, la corporation deviendra une personne morale.... mais tout ceci est une musique d'avenir...
Tout comme le fait que le forgeron va fabriquer des épées, puis d'autres armes, et on va passer de l'arme blanche à la poudre à canon, puis des armes à feux aux fusées 🚀... (pour les missiles...)
Ainsi ici, le forgeron 🔨 est le premier employé de l'industrie de l'armement... et l'astronaute 👩🚀 en est toujours un... la conquête de la lune 🌔 s'est faite par des militaires...
Je te laisse méditer sur l'intention derrière le progrès technique..... ... besoin de fric... et financement de l'industrie de la mort.... 💀
Besoin de croissance infinie.....
Armée professionnelle
Revenons à notre seigneur qui est très content d'avoir plusieurs marchands d'armes à disposition pour équiper son armée.
Historiquement, ce n'était pas simple d'avoir une armée. Il n'y avait que des "nobles", le chef de gang, sa famille et quelques compagnons (étymologie du titre de noblesse "comte") qui avaient le temps de s'entrainer au maniement des armes.
Donc ça donne une armée, forte, mais très très petite en nombre.
Il y avait aussi parfois des armées composées de paysans. Donc en grand nombre, mais sans vraies armes, et sans entrainement.
L'invention de la monnaie, permet de payer de gens pour ne devenir que soldat: des mercenaires.
Les soldats deviennent les premiers salariés de l'histoire.
... et quand on a une grande armée, il se passe quoi ?
Expansion territoriale, naissance des empires
Quand un seigneur dispose d'une grande armée, il est vite tenté d'aller imposer sa monnaie sur un territoire un peu plus grand.
Avant la monnaie, c'était dur, notamment pour les raisons évoquées ci-dessus, l'armée était trop petite ou trop mal entrainée.
Mais aussi car les systèmes économique utilisés, des reconnaissances de dettes mutuelles, impliquaient d'être intégré dans un tissus social.
Or, le soldat en territoire ennemi qui massacre tout le monde n'est pas très bien intégré dans un tissus social.
De plus, plus la conquête avance, plus faire venir de la nourriture depuis le château du seigneur est de plus en plus compliqué. Ainsi les anciennes conquêtes étaient limitée en distance. Mais la possibilité d'acheter la nourriture sur place, permet une expansion territoriale énorme.
Le processus devient simple:
conquérir un territoire avec une armée professionnelle
mettre en place l'obligation de payer un impôt
acheter tout ce dont tu as besoin avec des pièces de monnaie
Ainsi on obtient de nouvelles ressources qui vont étendre le territoire du seigneur.
La notion d'empire est inventée.
Un des exemples les plus emblématique est celui d'Alexandre le grand. Un prince Macédonien qui a passé sa courte vie à conquérir des territoires et les soumettre à l'impôts de son empire.
Les premières pièces de monnaie trouvée en Suisse étaient des pièces de monnaie à l'effigie de Philippe II de Macédoine. Le père d'Alexandre le Grand.
Minage et esclavage
Le pouvoir de seigneuriage a permis à notre petit seigneur d'acheter quasi gratuitement tout ce qu'il lui faut pour vivre et pour financer son arméeet ainsi devenir empereur.
Marchand d'arme est devenu la profession la plus lucrative dans un empire en expansion.
Mais qui dit expansion des achats, dit aussi expansion des paiements et donc des pièces d'or et d'argent !
D'où vient tout ce métal précieux utilisé pour faire des pièces de monnaie ?
Et bien la rivière Pactole dont nous avons parlé plus haut disposait de ressource en alliage électrum facile à obtenir.
Mais avec le temps, c'est devenu toujours plus dur. Le pouvoir de seigneuriage est devenu plus faible. Et si en plus il faut payer des gens pour aller cherche de l'or et de l'argent, ça diminue le pouvoir de seigneuriage.
Ainsi la solution trouvée pour assurer une grande création monétaire et un grand seigneuriage, c'est l'esclavage.
En effet, que faire de tous les gens qui ne paient pas les impôts ?
La prison ça coûte cher. La mort c'est pas très efficace. Ainsi l'esclavage pour aller chercher des métaux précieux, c'est nettement mieux.
Après l'orpaillage dans les rivières, c'est l'industrie minière qui a débutée.
Donc on ajoute au processus de conquête, une phase de prélèvement de quelques esclaves qu'on va mettre avec les gens qui n'ont pas réussi à payer leurs impôts.
L'expansion d'un empire dépend donc directement de sa capacité à produire de la monnaie.
Une autre source de métal possible était aussi toutes les statues et idoles religieuses qui se trouvaient dans les temples. Beaucoup ont été recyclées en pièces de monnaie.
Les empires ayant une monnaie basée sur le bronze et le fer (en Chine) ont eu plus de facilité à s'étendre que les empires avec une monnaie basée sur l'or et l'argent (Grèce).
Sources historiques sur l'histoire des impôts
Cette jolie histoire est sympathique. Mais est-ce qu'on a la preuve que ça s'est passé ainsi. J'ai jamais entendu ça dans mes bouquins d'histoire, ni dans mes bouquins d'économie !!
En effet, l'histoire de la monnaie est très méconnue. Et pourtant elle influence toujours nos vies.
Voici quelques extraits de ce livre et les références vers les sources historiques pour appuyer cette version méconnue de l'histoire.
L'impôt permet aux états (et leur souverain) de supplanter les systèmes économiques précédents
« Au fil de l’histoire, la raison la plus fréquente de s’endetter a toujours été la nécessité de réunir les sommes nécessaires pour payer l’impôt. »
« En décrétant que seules leurs propres pièces seraient acceptables pour régler les redevances, les amendes et les impôts, les Etats ont réussi à submerger les innombrables monnaies sociales qui existaient sur leur territoires et à instaurer une sort de marché national unifié. » D.Graeber
Chapitre 9: l’âge axial (p277 de Dette 5000 ans d’histoire)
Les souverains de l'antiquité se sont beaucoup intéressés aux liens entre monnaie, armée, esclaves et impôts
Aux quatre coins du monde la caste des gens qui avaient envie de vivre sur le dos des autres ont beaucoup étudié la monnaie et comment la mettre en place à leur profit.
« Il suffit de jeter un coup d’œil au traité de Kautilya, l’Arthasastra, au « cercle de souveraineté » sassanide ou au Discours sur le sel et le fer chinois pour constater que la plupart des monarques antiques passaient beaucoup de temps à réfléchir sur la relation entre mines, soldats, impôts et denrées alimentaires.
Presque tous ont conclu que créer des marchés n’était pas seulement commode pour nourrir les soldats, mais utile à bien d’autres fins : les gouvernants n’auraient plus à réquisitionner directement chez leurs sujets tout ce qu’il leur fallait, ou à trouver comment le produire sur les domaines ou dans les ateliers royaux. »
Extrait de: David Graeber. « Dette : 5000 ans d’histoire (Les Liens Qui Libèrent) (French Edition). » iBooks. p107…. mais p64 de mon édition papier»
Exemple de mise en place de l'impôt colonial à Madagascar pour soumettre les habitants de l'île
Un exemple de mise en « esclavage civilisé par le marché » avec la colonisation de Madagascar par les français.
« Mais le plus frappant a été le vocabulaire dont il s’est servi pour décrire cette capitation. Il l’a appelée l’« impôt moralisateur ». Autrement dit, cette fiscalité visait – pour adopter le langage de l’époque – à inculquer aux indigènes la valeur du travail. »
« On pourrait ne voir dans l’ensemble du projet qu’un mécanisme cynique pour soutirer à la paysannerie une main-d’œuvre bon marché, et c’était bien le but […]»
La suite de cette phrase que j’ai tronquée explique que le second but, c’est de créer de nouvelles habitudes de « luxe » qui rendrait dépendante Madagascar pendant longtemps de la France…
Extrait de: David Graeber. « Dette : 5000 ans d’histoire (Les Liens Qui Libèrent) (French Edition). » iBooks. p107 »
Histoire de la monnaie en vidéo: l'invention de la monnaie métallique et de l'impôt
La monnaie métallique n'est qu'un des nombreux épisodes de l'histoire de la monnaie, si tu veux en savoir plus je peux encore t'en raconter beaucoup. Mais sur un autre article, et même en vidéo:
Voici l'épisode 4 de ma série sur l'histoire de la monnaie. C'est l'épisode dans lequel j'y évoque l'origine de la monnaie métallique et de l'impôt:
Rôle de l'impôt de nos jours
Ainsi maintenant tu connais l'histoire. Tu connais l'origine de l'impôt. Tu sais que l'impôt n'est qu'un outil pour imposer l'utilisation d'une monnaie dont personne ne veut.
Depuis l'époque de l'invention de la monnaie métallique, 2700 ans se sont écoulés. La situation à un peu évolué, mais pas tant que ça !
Bref résumé de 2700 ans d'histoire
Grâce à l'utilisation de monnaie et de l'impôt des petits seigneurs locaux sont devenus de grands empereurs.
La monnaie s'est répandue partout. Le monde entier à été converti à l'utilisation de monnaie centralisée. Les moyens de règlements de dette et de comptabilité mutuelle ont été éradiqués, tellement la pression à "gagner sa vie" avec de la monnaie imposée est forte.
En vendant à tous les camps les marchands d'armes sont devenus plus riches que les seigneurs qui les engagent.
Les seigneurs ruinés se sont endettés auprès de riches marchants (d'armes...) pour continuer à faire la guerre.
Les créanciers des seigneurs ont acceptés de différer quasi à l'infini le remboursement de la dette, en échange du monopole donné par l'Etat de titriser la dette sous forme de billet de banque => la notion de banque centrale est née.
Les marchands sont devenus plus forts que les Etats. Grâce à la dette infinie, ils peuvent créer des quantités infinies de billets de banques.
La technique s'améliore toujours pour être plus efficace que la concurrence et ainsi obtenir plus facilement de la monnaie.
Un grand saut technique est franchi lors de la révolution industrielle qui permet d'exploiter l'énergie fossile plutôt que la force musculaire des esclaves.
Les infrastructures de la révolution industrielle coûtant très cher, (aciéries, train, navires, usines, etc...) les banques commerciales ont été inventées pour fournir tout de suite, un crédit en monnaie scripturale à rembourser plus tard.
Les banques commerciales ont pris le dessus de la création monétaire.
Les Etats ne font plus rien avec leur seigneuriage. (si il en reste un ! ... En suisse c'est le cas. L'Etat émet les pièces de monnaie, mais en France c'est la banque centrale qui le fait. L'Etat n'a donc plus rien !)
Les Etats ont conservé la notion d'impôt. Mais le circuit ne leur profitent plus.
Les Etats se financent via l'impôt, mais aussi via le crédit bancaire.
Les banques commerciales sont les grandes gagnantes.
L'Etat a augmenté ses dépenses et ne les finances plus par la création monétaire !
De nos jours la situation est beaucoup plus complexe. L'Etat a augmenté son train de vie, surtout depuis qu'il sert à autre chose que financer une armée.
L'impôt est utilisé pour financer le train de vie de l'Etat. (Armée, fonctionnaire, écoles, hôpitaux, subvention à l'économie, services sociaux, protection de l'environnement, etc..)
L'Etat impose toujours l'utilisation d'une monnaie en particulier, mais les citoyens ne peuvent plus payer les impôts avec la monnaie de l'Etat !
(Bon, techniquement, il est toujours possible de faire un versement en pièces de monnaie à un guichet de poste. Mais ensuite l'Etat va récupérer de la monnaie scripturale, soit des substituts monétaires sur un compte en banque...)
Conclusion, l'Etat a augmenté ses dépenses et ne les finances plus par la création monétaire.
Ainsi on comprend pourquoi personne ne répond juste à ma question "à quoi sert l'impôt". Tout le monde a l'habitude de la situation actuelle. Peu de gens connaissent l'intention de base de l'impôt.
Cependant cette fonction d'imposer l'utilisation d'une forme de monnaie existe toujours.
Les différentes formes d'impôts de nos jours
Si l'on considère qu'un impôt est ce qui impose l'utilisation d'une forme de monnaie, alors quelles sont les impôts existants de nos jours ?
Si je prend mon cas en Suisse. J'ai trouvé les impôts suivant:
impôt sur le revenu (communal, cantonal, et fédéral)
impôt sur la fortune (communal, cantonal et fédéral)
TVA (à chaque achat on paye l'utilisation de la monnaie !!L'acheteur pourrait acheter dans une autres monnaie, mais le vendeur lui doit payer la TVA dans la monnaie officielle)
impôt anticipé (prélèvement à la source de 35% des gains en capitaux sur les compte bancaires pour inciter les gens à déclarer leur compte aux autorités fiscales)
Assurance maladie (Cette assurance est obligatoire et les assurances n'acceptent pas, à priori qu'on les paie en autre monnaie que le CHF )
Assurance ménage (éventuellement Responsabilité Civile car c'est très fortement conseillé)
Taxe déchet suivant les lieux...
Taxe foncière suivant les lieux (les cantons de ZH, SZ, GL, ZG, SO, BL et AG ne pratiquent pas)
Valeur locative, même un propriétaire paye en impôt la valeur estimée d'un revenu si il avait loué son immeuble !!
les diverses taxes incitatives.... (Alcool, tabac, carburant, chauffage, autoroute, chien, etc..) Il suffit de suivre l'incitation.. on est moins libre d'un côté.. mais de l'autre oui !
(la taxe d'habitation française, n'existe pas sous cette forme en suisse)
(La taxe professionnelle française n'existe pas en suisse)
Ce qui m'étonne c'est qu'il n'y a pratiquement eu aucun débat sur le sujet ! Le parlement était à l'unanimité pour ces impôts ! L'immense majorité des partis étaient pour.
Aucun débat public n'a eu lieu ! C'est quand même incroyable !
Ceci alors qu'à longueur d'année les partis de droites comme le PLR tapent sur les impôts trop élevés...
... et les partis de gauche comme le POP tapent sur la TVA, cet impôt injuste qui frappent tout le monde de la même manière que l'on soit riche ou pauvre.
Mais là, POP et PLR ont recommandé de reconduire ces impôts !! Incroyable!
Mais il faut préciser quand même que le même jour il y avait un autre sujet de votation qui a fait grand bruit. Probablement une des votations qui a fait le plus de débat ces dernières années.
Evidemment, les journalistes (surtout ceux dont le jobs dépend directement du résultat de la votation) ont beaucoup plus parlé de cette votation et organisé de nombreux débats.
Alors que fondamentalement, si l'on regarde les montants en jeu. La décision à propos de la redevance radio-TV est beaucoup moins importante.
Bref, le même jour, le 4 mars 2018, les Suisses on voté avec une très large majorité pour la continuité de 3 formes d'impôts différentes qui vont les piéger encore longtemps dans un système monétaire précis.
... et 3 mois plus tard, les mêmes ont refusé l'initiative monnaie pleine qui proposait de crée de la monnaie sans dette et de donner la possibilité de la distribuer aux personnes directement.
Ainsi la majorité des Suisse, probablement par ignorance, plébiscitent un système monétaire qui leur est majoritairement défavorable !
L'impôt empêche les systèmes économiques alternatifs
Il y a des nombreuses personnes qui aimeraient changer de système économique.
Chaque fois c'est le même discours, il faut investir massivement pour inciter les gens à utiliser les Monnaies Locales Complémentaires, et ça ne marche pas....
J'ai organisé à chaque fois une partie du Jeu de la Monnaie. Donc il n'y a que des fans des Monnaies Locales Complémentaires, des gens qui se battent pour les faire utiliser.
Je veux pas des tes cacahuètes 🥜, une monnaie de singe 🐵 J'ai un crédit à rembourser et des impôts à payer dans une autres monnaie. C'est déjà assez dur comme ça...
Voilà on a tout résumé.
Ainsi pour faire fonctionner une économie autrement. Il ne suffit pas de proposer des monnaies alternatives (Ça me fait penser aux inconditionnels de la monnaie libre Ğ1 qui pensent que tout va se résoudre en utilisant cette monnaie !)
Il faut également réduire, voir supprimer sa dépendance à des monnaies prédatrices qui permettent à une caste de vivre sur le dos des autres en profitant de leur pouvoir de seigneuriage.
Ceci peut se faire, soit en échappant le plus possible aux impôts, soit en permettant de payer des impôts dans des monnaies moins prédatrices.
Les créateurs de Monnaies Locales Complémentaires devraient penser à ça.
Conclusions
On a donc vu dans cet article, que l'intention première de l'impôt, c'est d'imposer une forme de monnaie dont personne ne veut sauf le seigneur (saigneur) qui en a le monopole d'émission et qui profite de son pouvoir de seigneuriage pour vivre sur le dos des autres.
On a vu que ce système monnaie métallique + impôts génère la création d'une économie de marché, ainsi que la concurrence entre les personnes pour gagner plus d'argent et ainsi tenter de se libérer au maximum de l'impôt.
Une autre conséquence d'avoir à "gagner sa vie" sous la forme de "gagner de la monnaie" pour payer les impôts, c'est que l'on favorise le progrès technique, la recherche de l'efficacité par le progrès technique.
On peut se poser la question de savoir si notre civilisation serait autant "avancée" sur le plan technique si on avait eu un autre type de monnaie ?
Encore une autre conséquence de ce système monétaire de type jeton-valeur métallique et non de reconnaissance de dettes mutuelle dans une communauté de confiance, c'est le fait qu'il est très efficace pour favoriser la création d'une armée efficace. Ceci d'autant plus que la course à la technique et l'économie de marché avec des acteurs en concurrence va d'autant plus favoriser la création de nouvelles armes plus efficaces.
Il n'est donc pas étonnant de voir que le moment de l'invention du système monnaie métallique + impôt est le moment de l'émergence de grands empires basé sur l'expansion guerrière.
C'est pour cette raison que le peuple vote quasi systématiquement contre ses intérêts dans les votations sur ce genre de sujets.
J'espère ainsi contribuer la moindre à une meilleure compréhension du sujet des impôts et de la monnaie et faire émerger un système qui me semble plus juste et qui ne nécessite pas d'impôt ! ... même pour réaliser les tâches que l'on attribue généralement à l'Etat..
Si tu veux en savoir plus c'est par ici... Il s'agit du kong, une nouvelle monnaie de singe... 🐵 C'est du low-tech basé sur des carnets où l'on pratique une comptabilité, on sécurise le tout avec des signatures croisées comme pour un contrat.
Et chaque mois, chaque personne reçoit son revenu de base. Pas besoin de banquier, ni de saigneur, pour faire la monnaie....
Dans les années 1950-1960, le professeur de psychologie Clare Graves a tenté de classer et comparer les valeurs de base des humains. En 1970 il a publié un article qui décrit huit groupes dans lesquels ont peut réunir les humains qui ont des valeurs communes.
Graves a remarqué que tout au long de sa vie, un humain évolue, change de vision du monde et de valeurs. Donc, au cours d'une vie, un humain évolue et change de groupe. Mais il ne change pas n'importe comment de groupe de valeur. Il y a un ordre à suivre.
Ainsi Clare Graves montre que les humains évoluent, ils changent de valeurs, ils passent par des étapes dans un ordre précis qu'il a placées sur une spirale. C'est ce que ses successeurs ont appelé la spirale dynamique intégrale.
Graves a également fait un rapprochement entre l'évolution d'un individu à différents âges sur les étapes de la spirale, et l'évolution de sociétés humaines entières.
Les civilisations humaines suivent la même évolution sur la spirale que les individus.
On peut donc observer un individu tout seul sous l'angle de la spirale dynamique, mais aussi un groupe d'individus, une organisation, une entreprise.
Puis, on peut observer une société dans son entier.
Mais il faut bien faire attention de toujours avoir en tête que la spirale dynamique est un modèle et pas la réalité. Il est important de ne pas juger une personne ou une organisation en disant "c'est une personne rouge...", "c'est une organisation verte". La réalité est plus complexe que ça. Une personne peut avoir des comportements ancrés à une étape et d'autres comportements à une autre étape !
La spirale n'est pas une typologie ou un test psychologique qui révèle votre type de personnalité. Nous ne sommes pas à une étape, nous avons un étape !
La progression se fait en holon, nous intégrons chaque étape supplémentairesans enlever les anciennes. Au fil des expériences nous adoptons la vision du monde la plus adaptée. Si le monde se complexifie, nous adoptons une vision du monde capable d'appréhender cette réalité plus complexe.
On peut seulement affirmer: "ce processus, dans cette organisation, est typique de l'étape orange" ou "ce trait de caractère de cette personne est typique de valeurs ancrées à l'étape bleue".
Pour compléter cet article, j'ai également enregistré cette vidéo:
Mon interprétation de la spirale dynamique
Voici maintenant ce que je comprends de la spirale dynamique. Voici une description en plusieurs exemples et illustrations de comment j'explique le concept de spirale dynamique à d'autres personnes.
Chaque étape alterne entre: exprimer le soi et sacrifier le soi.
Un changement d'étape se fait souvent quand il y a plusieurs contradictions dans nos croyances profondes. Alors on se questionne sur notre vision du monde, c'est la crise et c'est l'opportunité d'un changement de vision du monde.
Voici une vue globale de la spirale dynamique, avec les quelques étapes et à chaque fois une description de l'essentiel:
Survie (Beige)
La première étape de la spirale concerne la survie. Pour un humain, c'est le moment où il est un nouveau né totalement dépendant de sa mère pour tout.
Il n'y a actuellement, aucune société humaine basée sur ces valeurs. Il y a 100 000 ans les premiers groupes de chasseurs vivaient ainsi. Ils avaient pour devise: la survie avant tout!
La notion de temps n'existe pas vraiment à cette étape.
C'est une étape de découverte de son environnement. C'est le moment où l'on subit surtout son environnement avant de s'y habituer, d'y trouver une routine, des habitudes.
Il est possible de revenir à des réflexes ancrés à cette étape lorsque l'on change d'environnement et que l'on se trouve déboussolé. Notamment en voyage à l'étranger quand il faut changer toutes ses habitudes, parler une langue différente, manger d'autres aliments, trouver un lieu ou dormir, des toilettes, bref se préoccuper de ses besoins fondamentaux dans un nouvel environnement. C'est stressant et fatiguant pour beaucoup de monde.
C'est aussi le cas potentiellement lors d'un déménagement.
Avec la crise Covid de 2020, on a vu des peurs paniques de manque réapparaitre. Tout le monde se souvient des razzias sur le papier de toilette !
Ainsi, même si nous sommes avons tous des valeurs ancrés à des étapes plus loin sur la spirale, nous avons tous en nous cette étape beige et suivant les événements et les circonstances, elle peut refaire surface.
Animisme et tradition tribale (violet)
La seconde étape de la spirale est apparue il y 50 000 ans avec l'instinct tribal. La tribu est le nid chaleureux a préserver. La devise adaptée à cette étape est: "Contente les esprits, soumets-toi aux anciens et à la tradition".
Après avoir lutté au jour le jour pour survivre à l'étape beige, l'étape violette apporte une certaine stabilité. L'environnement commence à être connu. On fait confiance à ceux qui ont survécu le plus longtemps et on les imite. Si l'ancêtre a survécu avec son habitude, il faut faire pareil.
Il y a certainement une corrélation logique entre une cause et un effet à la base d'une habitude ou d'un rituel. Il y a quelques chose qui a marché et que l'on conserve, mais ça ne garanti par la rationalité de la pratique. La rationalité est une notion qui émerge beaucoup plus loin, à l'étape orange de la spirale.
Ainsi l'étape violette est aussi caractérisée comme l'étape de la magie. En tant qu'enfant c'est l'étape où l'on croit au Père Noël qui amène les cadeaux, au lapin de Pâques qui cache des œufs dans le jardin. Comme la tradition revient chaque année et que ça marche selon le récit. C'est que c'est vrai.
Je me souviens quand j'étais enfant, j'avais assisté à un spectacle de magie. Il y a une femme qui était en lévitation. La seule chose qui semblait la suivre partout s'était le faisceau de lumière du projecteur. J'en avais conclu que c'est la lumière qui permet de faire léviter les gens.
L'essentiel de nos comportements et croyances sont basés sur le même genre d'observations de corrélations. En première approche ça fonctionne très bien, quand ça ne marche plus très bien on élargit le modèle. Ok, un chien c'est un animal à 4 pattes. Miaou.. je suis un chat !... ah... ok, donc j'affine mon modèle, un chien c'est un animal à 4 pattes qui fait ouaf. (ou du moins qui ne fait pas miaou).
Le corpus de croyances est transmis à sa descendance pour lui faciliter sa survie.
Un enfant est soumis à ses parents qui décident pour lui.
Les gens vivent au présent en reproduisant le passé.
Ils ne font pas de stock, donc il ne comptent pas. Ils vivent sous l'équateur et il y a tout le temps des ressources pour vivre. Leur réalité n'a pas besoin d'une vision du monde plus complexe.
Les organisations violettes
Ce sont des clans, des tribus, des familles.
Chaque famille a ses traditions, ses rituels. Ce sont donc les ancêtres qui dirigent. Soit par ce qu'ils ont mis en place ces traditions... mais aussi et surtout car on consulte toujours les esprits des ancêtres morts. Par exemple via des chamanes.
On consulte aussi les esprits de la nature. Tout est vivant.
De nos jours il existe encore des zones tribales dans lesquelles le clan est l'organisation sociale principale. Mais en dehors de ces zones, la notion de famille est aussi importante. Notamment au moment clé où un membre de la famille revient avec nouvelle compagne ou un nouveau compagnon....
Là on a tout un rituel familial, très souvent inconscient qui va évaluer la pièce rapportée dans la famille. "Est-ce qu'elle est du même niveau social que nous ?", "Quelles sont ses valeurs ?"
Le conformisme par mimétisme est la règle. Si une foule arrive en contresens de soi en criant et de façon agitée, j'ai tout intérêt à faire pareil, même si je ne sais pas pourquoi. C'est la force de la tribu.
Peut être qu'il y a un danger à l'autre bout de la rue et que j'ai tout intérêt à m'en éloigner avant même de savoir ce que ça peut être. C'est le cas avec un l'arrivée d'une vague ravageuse d'un tsunami.
Cette vision du monde est très ancrée en nous. C'est ce que l'expérience de Asch nous confirme. Trois quart des gens sont prêts à au moins une fois affirmer qu'une barre est plus courte que ce qu'ils voient réellement, juste par ce que la majorité ou l'unanimité du groupe le dit. Pour survivre il faut se conformer à l'avis du groupe. Que cet avis soit vrai ou non.
La tribu protège. L'individu seul n'est rien.
La tribu, le clan, est le premier système économique (éco-nomie = règles de la maison-née.) C'est l'Oikos grecque ou la Domus romaine. Une maisonnée avec un grand domaine agricole. Le pater familias dirige la famille – au sens large – donc son épouse, ses enfants, leurs esclaves. Tout le monde œuvre à la production pour cette communauté.
Ainsi les ressources appartiennent à la communauté. Il faut distinguer les notions actuelles de propriété et de possessions. Chacun peut posséder des outils personnels, mais ils sont la propriété de la communauté (qu'elle soit égalitaire ou dirigée par une hiérarchie)
Partout sur la planète, la famille est la cellule de base de l'organisation sociale. Bien que les structures familiales sont très différentes suivant les régions. Il y a la famille romaine qui inclus les esclaves, la famille nucléaire de type anglo-saxonne dans laquelle les enfants quittent très vite la maison, notamment pour des études, souvent en internat et la famille communautaire dans laquelle plusieurs générations vivent sous le même toit.
Mais partout c'est la famille, les parents qui transmettent leur valeurs à leurs enfants.
L'empire barbare (rouge)
La troisième étape marque un désir de s'exprimer. De choisir seul, même si les ancêtres ne sont pas d'accord.
Pour rappel, sur la spirale, les étapes sont caractérisées par une alternance entre l'envie d'exprimer son soi et l'envie de suivre des règles extérieures.
La 3ème étape est apparue il y a 10 000 ans. C'est l'étape des empires sanguinaires. Les gens qui ont des valeurs ancrées à cette étape ne se préoccupent pas des droits humains. Il font comme ils veulent. Ce sont des conquérants, des Jules César, des Alexandre Le Grand, Gengis khan, et Attila..
Ce sont des personnes qui ont un sens de l'honneur très développé. Parfois il vaut mieux mourir que d'être déshonoré !
Ainsi les menaces de mort et la violence sont inefficaces contre ces personnes. Elles n'ont pas peur de la mort et de la violence.
A l'échelle individuelle, c'est la "phase du non" que nous traversons vers 2 ans. C'est le moment où l'enfant découvre son pouvoir personnel. Il peut dire non et ne s'en prive pas pour tester son pouvoir.
Les organisations rouge
De nos jours, les rares organisations à fonctionner sur ce modèle sont les organisations de type gang de rue. C'est le chef qui décide de tout à son propre profit. Mais il doit toujours être sur ses gardes qu'un autre ne lui pique pas sa place.
Le gang peut tout de même être à la tête d'en empire.
Bannon prenait trop de place et faisait de l'ombre au chef. Certains journalistes avaient même commencé à l'appeler "President Bannon". Trump a du réaffirmer qui est le vrai chef du gang. Il a viré son conseiller !
Au niveau de la conscience du temps, la notion de futur commence à émerger. Le chef exprime ses désirs, ses pulsions. Mais ne voit pas à long terme.
Encore une fois c'est Donald Trump qui illustre très bien cette vision du monde. Surtout lors de sa rencontre avec Kim Jong-un. Les diplomates sont totalement déroutés par les réponses de Trump, il n'en fait qu'à sa tête, il ne conscientise pas les conséquences de ce qu'il dit. Notamment quand il annule les exercices militaires entre la Corée du Sud et le USA pour faire plaisir au dictateur de Corée du Nord et lorsqu'il propose à ce dernier de le ramener chez lui avec AirForce One !
Le bilan de cette rencontre n'est pas mauvais. C'est peut être justement car la vision du monde des deux chefs de gang est la même. Contre toutes attentes, ils se sont bien entendus.
La diplomatie habituellement utilisée, basée sur une vision du monde ancrée à d'autres étapes de la spirale dynamique, est probablement trop éloignée de la vision du monde du chef de gang à la tête de la Corée du Nord.
Avec une vision du monde similaire, on se comprends mieux.
La devise de l'étape rouge de la spirale dynamique est: "Sois ce que tu es. Fais ce que tu veux, comme tu veux."
A l'étape rouge, la rémunération (le partage du butin) se fait selon les envies du chef, à la tête du client.
Le dogme religieux du LIVRE - étape conformiste (bleu)
La quatrième étape est celle qui a pacifié l'Europe envahie par les barbares. La pacification ne s'est pas faite en étant plus fort que les barbares et en en tuant encore plus... Ils n'ont pas peur de la mort et de la violence. Le truc a été de faire changer les valeurs fondamentales de ces gens.
Les barbares se sont convertis au christianisme, et l'histoire de l'Europe a radicalement changée. La violence a cessée, car le christianisme impose des règles de vie pour mériter le paradis.
La devise de cette étape est: "La vie a un sens, il y a des règles à suivre pour atteindre un but ultime".
C'est la vision du monde des grandes religions monothéistes. Mais cette étape peut aussi s'appliquer aux régimes totalitaires du 20ème siècle (Nazi et communistes) qui étaient prêts à tout dans l'espérance de créer un monde idéal.
Une grande partie des sociétés humaines vit encore selon cette vision du monde. C'est donc ici la première étape qui te concerne peut être ?
J'observe que l'écologie devient plus en plus la nouvelle idéologie de type bleue, en promettant un nouveau paradis et en mettant en place une inquisition. On y reviendra en détail plus tard ci-dessous pour nuancer tout ça.
Lis bien les prochaines étapes, ce sont celles qui concernent la majorité des gens qui liront ce texte. C'est ainsi que la majorité des gens appréhendent le monde en Europe.
Les organisations bleues
Ce sont des "administrations".
Observons le point de vue des organisations humaines qui sont nées de cette vision du monde.
Les organisations qui fonctionnent sur ce principe aiment souvent les uniformes. Il y a souvent des règlements qui décrivent le fonctionnement de l'organisation. C'est la religion du LIVRE, avec ses fondamentalistes. Que le livre soit rouge, vert ou bleu, c'est ce qui est écrit dans LE livre qui fait foi.
Les gens sont fréquemment associés à des classes, à une hiérarchie. C'est d'ailleurs selon ces classes que le salaires des membres de telles organisations sont définis.
Par rapport à l'étape précédente on gagne en stabilité. On suit les règles au lieu de l'avis du jour du chef. Il y a une hiérarchie claire qui ne va pas changer du jour au lendemain. Cette hiérarchie se traduit par des uniformes.
On trouve dans ce genre d'organisation, l'église catholique, l'armée, les fonctionnaires et les écoles. (bien que suivant où les fonctionnaires et les écoles sont déjà en partie à l'étape suivante... sauf pour les classes de salaire)
Le temps passé, présent et futur est intégré. On comprend la notion de causalité newtonienne. On peut mettre en place des processus stables basées sur le passé pour produire un futur.
C'est par exemple ce qu'ont fait les grandes administrations coloniales pour diriger la culture d'épices à l'autre bout du monde et organiser le transport jusqu'au consommateur. Les différentes compagnies des Indes sont les premières organisations commerciales à échelle mondiale. A cette échelle, il est nécessaire d'avoir une planification sur un temps long.
La compagnie est dirigée de façon très hiérarchique. Les vaisseaux sont dirigés par un corps d'officier de marine hiérarchisé et sélectionné parmi les mêmes familles. (et récompensés par des titres de noblesse). Le règlement défini clairement toute la hiérarchie et tous les comportements. (quoi faire et comment le faire). La compagnie détient sa propre armée pour encadrer les esclaves cultivateurs.
Le capitalisme et le rationalisme (orange)
Cette étape est intéressante car elle est bien présente de nos jours. C'est l'étape qui arrive après s'être lassé d'une vérité ultime qui ne vient pas.
Après la soumission aux règles décrites dans LE livre lors de l'étape bleue, l'expression de soi reprend le dessus. L'intérêt personnel prime, ici et maintenant, pas dans un hypothétique futur idéal.
La liberté individuelle est par conséquent une valeur importante.
Cette étape se différencie de l'empire barbare car tout n'est pas permis. On agit selon les règles d'un jeu. Mais on influence aussi les règles. On bannit généralement la violence physique. (du moins en apparence)
C'est l'étape où l'on transforme ses ennemis en adversaires. C'est l'étape où la démocratie remplace l'état féodal.
Au lieu de faire une bataille sanguinaire, on compte les soldats de chaque camp et on désigne vainqueur le camp qui a le plus grand nombre de soldats. On appelle ceci: le vote !
La devise des gens qui vivent selon les valeurs de cette étape est: "Profite des opportunités que le monde peut t'offrir, joue le jeu et gagne le !"
C'est l'étape dans laquelle se trouvent les sociétés capitalistes actuelles.
C'est l'étape à laquelle se trouvent les passionnés du commerce international, les requins de la finance et tout ceux qui les ont comme modèles.
S'il t'arrive de te dire: "C'est une bonne opportunité, ce n'est pas moral, mais si je ne le fait pas moi, ce sera un autre qui le fera." Il y a de grandes chances qu'une bonne partie de tes valeurs profondes soient ancrées à cette étape de la spirale dynamique.
Est-ce ton cas ? Si tu réponds oui... sache que ce n'est pas ainsi que pensent tout le monde. Ça t'aidera à comprendre tes interlocuteurs.
L'étape orange s'est construite en opposition au dogme religieux bleu. Ainsi les gens avec des valeurs ancrées à l'étape orange sont fortement athées, opposé à tout ce qui ressemble à des croyances irrationnelles.
Dans la vision du monde orange, tout doit être rationnel. La réalité doit être objective.
Ainsi c'est l'étape à laquelle s'est développée la science et la méthode scientifique.
La corrélation de l'étape violette ne suffit plus comme explication. Corrélation n'est pas causalité.
(Il est à préciser, que le protestantisme est particulier, car il s'est construit en opposition à l'église catholique de type hiérarchique bleu, mais sans évacuer l'irrationnel. Le protestantisme a évacué un intermédiaire, le clergé, pour proposer de lire directement LE livre soi-même. Ceci grâce à l'invention de l'imprimerie qui a diffusé des Bibles. Cette transformation a tout de même lancé le germe de la cohabitation scientifique avec le monde spirituel. De plus la vision protestante a transformé le monde économique en ayant fait sauté le verrou de l'interdiction de faire du crédit à intérêt. Le capitalisme est né à ce moment là.)
L'enseignement de Siddhartha Gautama – le bouddha – s'inscrit également dans la vision du monde orange de la spirale dynamique. Après avoir travaillé sur lui même seul, il est devenu le bouddha. Il a atteint l'éveil, la libération de toutes les souffrances. Il a passé le reste de sa vie a enseigner sa technique. (la méditation vipassana)
Gautama prônait le travail personnel et non la dévotion. Il ne suffit pas de croire pour atteindre l'éveil, il faut travailler, pratiquer la technique. C'est rationnel. L'expérience est le fondement de la sagesse, pas la croyance. C'est la méthode scientifique en - 2500.
Il est possible d'atteindre l'éveil dans cette vie et non pas dans un hypothétique au delà.
Je comprends ainsi pourquoi le bouddhisme a une cote de popularité grandissante dans les sociétés occidentales. Le terreau y est fertile, les valeurs sont en adéquation, ces valeurs sont basées sur la même vision du monde orange.
Le bouddhisme est une spiritualité pour scientifiques rationnels !
Ainsi on peut constater que la rationalité de l'étape orange n'est pas forcément opposée à la spiritualité. On voit aussi que la jouissance ici et maintenant et non dans un hypothétique au-delà, ne conduit pas forcément à une consommation matérielle immodérée. Le bouddha enseigne le détachement et l'absence de désir en regard de l'impermanence. Ainsi le moteur de la publicité, le désir, est contrôlé.
L'enseignement du Bouddha est une philosophie sans dieu mais non attachée au matérialisme.
Cependant, en quelques siècles, l'enseignement du bouddha est devenu le bouddhisme. Le folklore et la dévotion ont pris le dessus, la technique a disparue de l'Inde. (avant d'y revenir il y a une cinquantaine d'années avec les cours Vipassana de S. N. Goenka).
On peut se questionner pourquoi cette disparition. Une piste plausible est la nature même de l'étape orange de la spirale dynamique. C'est une étape élitiste. Beaucoup suivent la méthode, peu deviennent des éveillés. De plus la technique prône l'équanimité face aux désirs. Donc même le désir de l'éveil doit être réprimé. Si tu n'es pas éveillé, c'est que tu désires trop l'éveil et/ou que tu ne travaille pas assez.
C'est inhumain, mécanique. Ainsi la frustration engendrée peut provoquer un changement de vision du monde. Soit un retour aux anciennes croyances, soit un passage à l'étape verte de la spirale dynamique qui donne de l'importance à l'humain et pas à l'objectif.
Du côté matérialisme, la dérive est de comprendre le non attachement dans le sens d'un gaspillage matériel, le tout jetable et de prôner la déco Ikea impersonnelle agrémentée d'un tableau Zen – une secte bouddhiste – représentant trois galets empilés et une fleur de lotus.
Les organisations orange
Ces sont des entreprises.
En ce qui concerne les organisations issues de la vision du monde de cette étape. Elles rejettent la hiérarchie rigide de l'étape précédente. Mais pas n'importe quelle hiérarchie, la hiérarchie de type "noblesse" qui est arbitraire. Ce rejet de la noblesse se fait au profit d'une hiérarchie du mérite, de la compétence.
Au niveau de la conscience du temps, c'est surtout le futur qui compte.
L'objectif prime, peu importe les moyens. La morale, la notion de bien et de mal de l'étape précédente (bleue) est atténuée. Tout est bon tant que le résultat est là.
On passe d'une méthode de gestion: ordre/vérification à prévisions/vérification . Le "comment faire" est de la responsabilité de l'exécutant. La notion de responsabilité augmente donc par rapport à l'étape précédente. Son corollaire, la liberté prend de l'importance.
La rémunération ne dépend plus d'une classe issue d'un règlement, mais plutôt du mérite, de la capacité à remplir les objectifs.
Le futur est important, ainsi pour la motivation en plus du bâton, on ajoute la carotte. Ce sont les stock options, les promotions, les primes à l'objectif.
Le futur est une chance. L'organisation orange est la championne de l'innovation, elle introduit la recherche et développement. L'esprit scientifique se développe. On explorer le monde et sa mécanique pour en tirer profit. Tout devient rationnel. Ce qui n'est pas rationnel n'a plus d'importance...
Ou pire... n'a pas le droit d'exister! Car les 6 premières étapes de la spirale, les étapes du 1er tour, sont totalement exclusives. "Si tu n'as pas la même vision du monde que moi, tu es dans l'erreur".
Les casseurs de hiérarchie pour l'harmonie de la communauté.
L'étape verte de la spirale dynamique arrive dès le moment où l'on réalise que notre profit personnel, le fait de gagner pour soi en écrasant les autres ne nous rend pas plus heureux.
C'est le moment où l'intérêt de la communauté prend le dessus. (conformément à la respiration entre chaque étape de soumission aux règles ou d'expression personnelle)
L'étape verte de la spirale est l'étape dans laquelle on a pour valeur l'intérêt général, même s'il va parfois à l'encontre de son intérêt personnel.
C'est le moment où l'on prône des valeurs d'égalité. Que l'on milite pour que la voix de chacun et chacune soit prise en compte.
Les personnes avec des valeurs ancrées à l'étape verte abolissent l’esclavage, créent les mouvements féministes et sociaux, militent pour la démocratie égalitaire, la séparation de l’Etat et l’église, et plus récemment pour la reconnaissance des droits des animaux.
L'étape verte est la première étape qui refuse toute forme de hiérarchie. Tout le monde doit être sur un pied d'égalité dans la communauté. La personne avec des valeurs ancrées à l'étape verte va militer contre le racisme, le sexisme et le spécisme. (et d'une manière globale de convergence desluttes, contre le capitalisme)
Plus de classes sociales, plus de différence de traitement en lien avec le sexe de la personne. Les humains ne sont pas au sommet de la création, ce sont des animaux comme les autres et à ce titre le mouvement anti-spéciste se développe et avec lui le véganisme. Ce mode de vie refuse de consommer tout produit d'origine animale autant dans la nourriture que dans le domaine des cosmétiques et des vêtements.
Cette recherche de remise en cause de toute forme de hiérarchie provoque parfois des comportements égalitaires qui vont très loin. J'ai rencontré une personne qui refuse d'écrire des MAJUSCULES par soucis d'égalité entre les lettres !
La devise adaptée à cette étape est: "Trouve la paix intérieur en cherchant la dimension humanitaire de la communauté ".
Si tu t'engages dans l'humanitaire et/ou que tu soutiens des ONG. Tes valeurs de base sont probablement ancrées dans cette étape de la spirale.
Aux USA, on voit que les valeurs majoritaires, sont plutôt ancrées aux étapes bleue, et orange. Et dans de nombreuses parties du monde, il y a encore des zones tribales très ancrées, ce qui fait un mode global, très rouge, bleu, orange !
Il reste encore deux étapes qui commencent à émerger dans la population humaine.
A l'aide d'un test de personnalité fait sur une cinquantaine de personnes qui me lisent, j'observe qu'une proportion plus grande que la normale de gens ont des valeurs ancrées dans les étapes suivantes de la spirale dynamique.
Les organisations vertes
Ces sont des ONG, des associations.
Les organisations issues de l'étape verte sont souvent là en réaction à un fonctionnement orange trop inhumain.
Contrairement au stade orange, à l'étape verte, l'important n'est pas le but, mais le chemin. Le relationnel et les émotions comptent. Il y a une recherche de sens à son travail.
L'organisation verte rejette toute forme de hiérarchie. L'avis de toutes et tous compte. Vu que cette expression est souvent utilisée, le néologisme "toustes" a été créé par les personnes qui ont cette vision du monde afin de raccourcir leur langage. L'écriture inclusive est en plein développement, mais pas encore fixée, elle a pour intention de n'exclure personne en s'exprimant.
Dans l'organisation verte on décide si possible au consensus ou au vote en assemblée générale. On crée des coopératives ou ce n'est pas le capital qui décide, mais où chaque personne détient l'entreprise à part égale. Une personne = une voix.
De plus, dans une organisation verte tout le monde a le même salaire.
L'organisation verte est militante. Elle a une culture et des idées fortes. Quand elle a une charte et ce n'est pas pour faire joli, c'est l'expression de sa culture profonde.
A noter que la charte est un reliquat DU livre de référence de l'étape bleue, mais à la différence que l'on ne va pas lire le texte à la façon fondamentaliste. A l'étape verte, on va tenter de retrouver "l'esprit de la loi": qu'est ce que les gens qui ont écrit ce texte ont voulu transmettre comme message ?
Le besoin de l'organisation verte de toujours avoir besoin de demander l'avis de tout le monde et de décider au consensus est un frein majeur à la prise de décision. C'est souvent par rejet de ce mode d'organisation qu'une transformation s'opère pour passer à l'étape suivante.
La vision systémique du monde (jaune)
Pour moi l'étape jaune a été l'étape de "La conscience de son empreinte écologique".
Cette étape jaune est particulière sur la spirale. Graves avait remarqué qu'une fois arrivé à cette étape, les valeurs exprimées ont des similitudes avec les valeurs de la première étape. C'est ainsi que Graves a décidé de placer les étapes sur une spirale et non pas sur une simple ligne.
Cette étape réintroduit une notion de survie et de découverte de son environnement. Mais l'approche est différente que pour la première étape. C'est une approche de survie globale à l'échelle planétaire en diminuant son impact personnel sur l'environnement.
Cette étape est apparue dans les années 1960, lors de la conquête spatiale. C'est en observant notre planète terre depuis l'espace que beaucoup d'astronautes ont succombé à ce que l'on appelle l'Overview effect: une prise de conscience de la fragilité de notre planète perdue dans l'immensité de l'univers.
Pour la première fois des humains pouvaient voir de leur propre yeux la planète entière d'un seul coup d'œil.
Les premières photos de la terre rapportées par la mission Apollo 8 en 1968 ont diffusé à large échelle cette prise de conscience de la fragilité de la vie. De nombreux mouvements écologistes sont nés à cette période.
La logique de fin du monde, qui est de plus en plus présente à notre époque (crise financière, écologique, sociale, politique, économique, énergétique, de la santé, pandémie, pénurie, inflation, etc..) a des racines chez les individus dont les valeurs sont ancrées à cette étape de la spirale.
Une personne qui a des valeurs ancrées à cette étape a une vision systémique du monde. Elle sait observer les systèmes complexes de la mécanique de la nature. Elle sait que tout est lié. Là où certains ne voient que chaos, elle voit l'ordre des constructions fractales.
Cette vision du monde jaune sous forme de systèmes complexes permet aux personnes arrivées jusque-là de comprendre la vision de monde de chaque étape précédente, de se mettre à la place d'une personne qui a des valeurs ancrées dans une autre des étapes de la spirale dynamique.
C'est souvent les personnes qui sont arrivées à cette étape qui prennent conscience de la spirale dynamique. Les personnes des étapes précédentes ont plus de peine à la comprendre.
A ce stade, le temps s'accélère. On remarque qu'il a fallu des millénaires pour que des sociétés passent les premières étapes. Maintenant les changements se font de plus en plus vite. Ce changement rapide a pour conséquence que la société n'est pas homogène. Il y a un éclatement des valeurs. On trouve 4-5 groupes de valeurs différents dans une même société !
Il semble que l'on trouve seulement 10% de la population mondiale dans cette étape. La devise adaptée à cette étape est: "Exprimer le soi, mais jamais aux dépens des autres, pour que toute vie puisse continuer de manière naturelle et fonctionnelle."
Je reconnais assez rapidement une personne qui a une vision du monde ancrée à cette étape, en général elle utilise beaucoup le mot "systémique".
Ce sont par exemple les permaculteurs ou les hackeurs. (J'explique pourquoi un peu plus loin...)
Les organisations jaune
Ces sont des réseaux. (Suite à de nombreuses discussions sur le sujet, il y a aussi des avis qui disent que la sociocratie et ses cercles arrivent à cette vision du monde. Mais l'avis n'est pas partagé par tous. Car la sociocratie est aussi souvent bien ancrée dans un fonctionnement vert, et les cercles en holons sont plutôt turquoise! En moyenne c'est jaune !... donc le débat reste ouvert. )
Si l'étape verte a focalisé les revendications sur les droits humains. L'étape jaune me semble aller dans le même sens mais en focalisant sur l'écologie, les liens entre l'humain et l'environnement.
Le stade jaune est le premier tour de la spirale. C'est le premier stade qui a conscience qu'il existe des visions du monde qui sont différentes et souvent opposées.
Le passage au stade jaune est l'entrée dans une conscience de second niveau.
La conscience de premier niveau considère que sa vision du monde est la seule qui soit vraie et que ceux qui n’y adhèrent pas se trompent dangereusement. C'est une conscience exclusive qui demande d'adhérer ou non à cette vision du monde, et donc aussi par conséquent à une organisation, à un groupe issu de cette vision du monde.
La conscience de second niveau ne peut plus enfermer les gens qui pensent de la même manière dans une même organisation et organiser un affrontement. Elle prend de la hauteur. Elle essaye de voir les choses globalement, de manière systémique.
Cependant, tout comme les organisations des l'étape verte, les organisations de l'étape jaune sont surtout là en réaction aux étapes précédentes.
Ce sont des organisations très fortes pour dénoncer les dysfonctionnement des organisations des étapes précédentes. Mais ne sont pas des organisations très fortes pour construire du neuf.
Comme il est possible de trouver des personnes avec des visions du monde à différentes étapes en même temps dans notre société. Il est possible que les organisations en réseaux de type jaune regroupent des gens qui ont des valeurs ancrées à d'autres étapes. Je pense particulièrement à l'étape verte.
Je pense qu'il y a de nombreuses personnes qui après avoir milité pour les droits sociaux, prennent conscience de l'écologie. Ils passent à une vision du monde jaune. Mais continuent de fonctionner en type associatif avec les structures de type vertes.
Pour aller au delà de ce pessimisme et de cette logique de fin du monde, il y a les gens qui s'intéressent au mode de vie des sociétés plus primitives qui vivent en harmonie avec la nature. Puis, il y a l'écopsychologie qui tente de renouer avec la nature dans la joie. Notamment avec des expériences pratiques et en groupe plutôt que de manière intellectuelle.
Voici une émission de la TV belge qui présente l'écopsychologie, on y entend le mot "systémique" propre au vocabulaire jaune, mais aussi le mot "holistique", qui est très caractéristique de l'étape suivante de la spirale dynamique. Ainsi je pense que l'écopsychologie une passerelle qui permet de passer de la vision jaune du monde à la vision turquoise.
Attention aux confusions les mouvements écologistes ne sont pas jaune, mais plutôt bleu ou vert !
Ici j'associe l'étape jaune à la première qui prends vraiment conscience de l'écologie, soit étymologiquement, "la science de l'environnement."
Une personne qui a viscéralement intégré l'écologie, est donc consciente des systèmes nécessaires à faire exister son environnement. (ex: si j'utilise une tronçonneuse à essence, j'ai besoin d'un système industriel de raffinerie, mais aussi de transport du pétrole, et de sécurisation du transport, ce qui dit aussi armée.. et politique pour soumettre des peuples qui vivent sur des puits de pétrole... etc... Donc une scie à main pour 2 troncs.. c'est peut être mieux pour la paix dans le monde ? )
Hors depuis la conceptualisation de cet article, l'écologie est devenue un sujet beaucoup plus important dans la société dans laquelle je suis, et de nombreuses personnes qui se revendiquent de l'écologie ne fonctionnent absolument pas à l'étape jaune.
Depuis le phénomène Greta, ça s'est accentué... Je vois une récupération d'organisations de type "verte" : étape "égalitaire" de la spirale, (pas le parti "les verts"), qui n'ont fait que de changer de combat, mais fonctionnent de la même manière. Par exemple, on fait des manifs "tous ensemble". Ce "ensemble égalitaire" qui est la caractéristique d'une organisation avec des valeurs de l'étape verte de la spirale dynamique.
Puis l'idéologie mise en place devient religieuse, il y a des chartes et des manifestes qui sont écrits et qui deviennent des dogmes.
Il y a un idéal à atteindre (la société écologiste) et pour atteindre ce paradis, il faut vivre selon les principes de la charte, on va culpabiliser les gens et instaurer une inquisition pour dénoncer ceux qui agissent mal !! (bouhhh tu émets du CO2....... il faut interdire le plastique... taxer les avions...)
C'est là que les mauvaises langues parlent de "Khmers verts". (en référence au système communiste radical des Khmers rouge)
Finalement, comme au temps de l'église catholique, cette idéologie bleue est récupérée par des petits malins à la vision du monde orange qui vont crée le marché des indulgences.... On parle de nos jours du marché carbone comme d'un système d'indulgence climatique.....
Oui, l'étape orange fait aussi de l'écologie, de manière péjorative on dit que c'est du "green-washing". C'est juste un argument publicitaire, mais pas une valeur ancrée.
Pour trouver le "vrai" écologiste qui a une vision du monde ancrée à l'étape jaune, je pense plutôt aux permaculteurs. (là aussi tout le monde le devient.. pfff.. c'est pas par ce que tu fais 2 buttes dans ton jardin qui tu fais de la permaculture !)
La permaculture est une philosophie, une vraie vision du monde, avant d'être des techniques de jardinage.
« La Permaculture est une approche systémique qui permet de créer des écosystèmes viables en s’inspirant des lois de la nature ».
Le permaculteur qui met en place des écosystèmes viables en s’inspirant des lois de la nature est dans une vision du monde jaune. Il ne va pas militer en culpabilisant les autres. Il fait ses expériences dans son coin. Il construit son monde... et élargit sa conscience sur ses pratiques et leurs conséquences sur le monde. Un monde où tout est lié.
Le Hackers est aussi un personnage ayant des valeurs ancrées à l'étape jaune.
Pour sortir un peu du champ de l'écologie, je vois aussi à l'étape jaune les Hackers.
Non ce ne sont pas des "pirates informatiques". La culture des hackers est beaucoup plus vaste et intéressante.
La meilleure traduction française du mot "hacker" est "bidouilleur".
"Un hacker est une personne qui se délecte de la compréhension approfondie du fonctionnement interne d'un système, en particulier des ordinateurs et réseaux informatiques."
Ce terme est plus ancien que l'Internet, il est apparu dans la communauté des radio-amateurs.
On est ici aussi dans une vision systémique. On est aussi dans une forme d'écologie, soit l'étude d'un environnement. Mais cet environnement n'est pas naturel, mais créé par des techniques humaines. Il est néanmoins totalement indispensable à la vie quotidienne à notre époque.
Le monde "virtuel" de l'Internet a été créé par des hackersavecdes valeurs de type jaune.
Je parlais plus haut des organisations jaune qui sont des réseaux. L'Internet c'est le réseau des réseaux.
Le Hacker, est une personne consciente des systèmes nécessaires à faire exister son environnement.
C'est pour cette raison que les Hackers sont les inventeurs et fervent défenseurs du logiciel libre, du droit à la bidouille du soft, mais aussi du matériel qui fait "tourner" un ordinateur et fait "tourner" Internet.
Comme le permaculteur, le hackeur a conscience de l'impact systémique de ces comportements. (Si j'utilise Windows, j'enrichis un système commercial, un code fermé qui va me restreindre et par la même, le monde entier, aux seules possibilités qui auront été définies par le milliardaire qui possède le système. Si j'utilise Linux, je peux en tout temps modifier l'outil pour le faire correspondre à mes besoins..)
Tout comme le permaculteur, le hacker geek barbus ne milite pas CONTRE un système avec des banderoles et des slogans en étant "tous ensemble". Il est souvent seul à développer un nouveau monde, à côté...
Quand ce monde a du succès, comme le web, qui repose sur l'Internet. Ce nouveau monde est pris d'assaut par les autres visions du monde.
L'Internet conçu comme un réseau décentralisé (mesh), où tout le monde relaye le trafic de tout le monde, se centralise de plus en plus chez quelques opérateurs de téléphonie mobile qui se mettent à censurer l'accès réseau. (voir: neutralité du net)
Le web, conçu comme un monde où chacun peut ajouter un site sans demander la permission à personne, se retrouve centralisé dans une poignée de système détenu par la logique commerciale orange des GAFAM.
Non le web, ce n'est pas que Google, Facebook, Youtube et Amazon....
Par dessus cette couche, les Etats ancrés à l'étape bleue et leur lois sont dépassés et tentent de reprendre du pouvoir avec de la censure, taxes, et diabolisation de l'information issue du net.. "Fake news... Fake news...", loi du cookie, RGPD, identité numérique, etc..
Cette étape est la dernière qui a été découverte. Graves, à son époque, n'a rencontré que 6 personnes dans le monde entier avec des valeurs de ce type. Donc moins que ce que j'en connais !
Ainsi, ce n'est pas sur la base de 6 personnes qu'il a pu décrire précisément ce qu'est cette étape. Il y a beaucoup de conjectures. Il y a une suite logique dans les étapes qui permet d'imaginer les valeurs portées par cette étape. mais évidement rien de précis.
Les successeurs de Graves ont tenté de décrire plus précisément cette étape. Voici la devise de cette étape selon le livre écrit par les Chabreuil:
Sacrifier si nécessaire le soi et celui des autres pour le bien de toute vie présente et à venir
Le monde est un seul grand organisme dont tous les éléments sont interdépendants.
La connexion à toute chose est le propre d’un être responsable.
Restaurer l’harmonie globale nécessite d’intervenir à tous les niveaux d’existence.
En 50 ans, le monde a beaucoup évolué et cette étape est en train de s'installer. Personnellement, je pense connaitre maintenant de manière beaucoup plus précise cette étape turquoise. Le ré-enchantement du monde me semble un bon titre d'étape.
J'ai lu le livre des Chabreuil sur la spirale dynamique en été 2012, j'ai adoré, ça a été une révélation pour moi. Je pense que si ça résonnait autant c'est que j'avais, à cette époque, des valeurs ancrées au moins dans l'étape jaune. J'avais déjà commencé à entrevoir et à décrire ce que je pensais être l'étape turquoise.
Cinq ans plus tard, en 2017, je vois que je ne m'étais pas trompé, mais que mes descriptions n'étaient pas très précises. J'ai donc complété ce texte. Maintenant je vois, je comprends et je vis bien d'autres valeurs et modes de fonctionnement qui me semblent être ancrés dans l'étape turquoise de la spirale dynamique.
Rétrospectivement, je vois qu'en 2012, j'avais des valeurs ancrées dans l'étape jaune, et encore pas mal de valeurs de l'étape verte. Actuellement, je sens que j'ai changé. J'ai abandonné les valeurs et fonctionnement typiques de l'étape verte et j'ai adopté la vision du monde et bon nombre de fonctionnement de l'étape turquoise.
C'est avec 5 ans de recul, et pas mal de travail sur moi, que je peux attester que le modèle de la spirale dynamique est un bon modèle. Mais qu'il reste un modèle. On ne change pas du jour au lendemain toutes ses valeurs et ses fonctionnements. Même si je me souviens de certains déclics "Tout s'éclaircit dans mon esprit..." qui ont chamboulés ma vision du monde.
C'est surtout dès le moment où j'ai pu intégrer dans une même vision des grands paradoxes de ma vie que j'ai pu progresser en direction de l'étape turquoise.
Et je pense que c'est une des caractéristiques fondamentales de l'étape turquoise que de pouvoir intégrer des paradoxes. Sortir de la dualité.
Tout est question de point de vue. Un cylindre est un cercle ET un carré.. Il suffit d'élargir sa conscience pour en prendre conscience !
La sagesse, c'est aborder une expérience par divers angles de vues.
Il y a un tel décalage entre cette vision du monde turquoise et les précédentes que son intégration va heurter pas mal de sensibilités. Surtout chez les gens "rationnels" dont les valeurs sont ancrées à l'étape orange. En effet, ces derniers ont tendance à occulter tout ce qui n'est pas rationnel, même les émotions humaines. (ce qui en réaction à fait émerger l'étape verte!)
La rationalité est le fait de notre cerveau gauche. Cependant notre cerveau a deux lobes. A l'étape turquoise on intègre aussi le cerveau droit. Celui de l'irrationnel, des intuitions. (et mieux encore... nous avons en fait 3 cerveaux !.. celui de la tête et ses deux lobes, mais aussi celui du coeur, et celui des tripes... avec plus de neurones que dans le cerveau d'un chien .... par rien !)
L'étape turquoise est aussi appelée étape Intégrale ou authentique dans d'autres théories comme chez Ken Wilber et Jenny Wade.
Les personnes avec des valeurs ancrées à l'étape turquoise ont donc une vision plus large, une conscience plus élargie du monde. Elles cessent de voir des opposés s'affronter. Elles ont une vision du monde parfois dite intégrale.
Cette vision du monde permet de se dé-identifier du petit moi humain, de l'égo. (sans le supprimer) Le "moi" devient quelque chose de plus grand. Le vocabulaire change mais on peut parler d'âme qui complète le corps et l'égo.
Le fait de se dé-identifier de l'égo permet de le voir de l'extérieur et de ne plus être soumis à ses pulsions. Ça permet également de découvrir ses peurs et ses ambitions.
Ne plus laisser l'ego contrôler sa vie permet à des parties, plus profondes et plus sages de soi-même de s'exprimer. A la place d'une existence basée sur la peur et la pénurie, les personnes avec des valeurs ancrées à l'étape turquoise passent à une existence basée sur la confiance et l'abondance.
Quand l'abondance et la confiance sont là. Il est possible de lâcher le contrôle sur les autres et sur les événements. Il est possible d'oser prendre la vie comme elle vient pour faire des expériences et grandir.
Aux étapes du premier cycle de la spirale dynamique, avec une conscience de premier niveau, chacun cherche à convaincre que sa vision du monde est la bonne, LA vraie. (Ou alors à l'étape verte, une des valeurs fondamentales veut que tous les avis se valent. La tolérance des personnes ancrées à cette étape les piège souvent à devoir tolérer les intolérants !)
Au stade turquoise chacun a sa vérité, et ne cherche pas à l'imposer. Chacun écoute vraiment l'autre. Ce n'est pas juste une captation d'informations pour tenter de convaincre. C'est le non jugement.
Chaque personne a sa vérité et tente de l'expérimenter, de la déployer. Chaque personne tente de devenir ce que son intuition l'appelle à devenir, c'est à dire soi-même.
Chaque personne apprend à développer et honorer ses dons et la vocation qui nous est donnée, et d'être au service du monde et de l'humanité.
C'est une vision du monde très différente de la vision orange qui veut modeler le futur et qui prétend que tout le monde peut devenir ce qu'il veut avec un peu de volonté et un mental d'acier ! (par exemple, la ferme détermination est une des vertus dans l'enseignement du Bouddha.)
La vision du monde turquoise résout de le paradoxe de devenir soi-même (ce qui peut paraitre égoïste) et d'en même temps être au service du monde.
En effet, lorsque l'on cherche à être le plus fidèle à soi-même, on découvre que l'on est juste l'expression de quelque chose de beaucoup plus vaste que soi !
Pour rappel, les étapes de la spirale dynamique alternent entre expression de soi marquée, et soumission de soi à un ordre plus grand. Ainsi, en effet, l'étape turquoise est une étape de soumission à quelque chose de plus vaste que soi !
Beaucoup de personnes dont les valeurs sont ancrées à l'étape turquoise de la spirale dynamique se laissent donc guider par ce plus vaste que soi, par l'univers conscient. (ou tout autre nom, je le rappelle chacun a sa propre vérité)
En discutant de cet article, les concepts philipin de "Kapwa" et sud africain de "ubuntu" ont émergés. Il s'agit dans les deux cas d'exprimer que tout est lié, la non-séparation, que l'on est soi car l'autre est aussi lui-même, mais que nous formons ensemble un tout. Robert (qui a vécu aux Philipines) me disait que Kapwa "C'est marcher dans une foule très dense sans que jamais les corps ne s'entrechoquent (essayez dans le métro parisien!)"
Desmond Tutu a décrit le concept d'ubuntu ainsi: Quelqu'un d'ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, car il a conscience « d'appartenir à quelque chose de plus grand».
On retrouve cette notion des service à quelque chose de plus grand que soi propre à l'étape turquoise de la spirale dynamique.
Mais attention, les notions de Kapwa et d'Ubuntu ont été développée, à l'étape violette, la seconde étape de la spirale dynamique. Ainsi le concept est transposable en version turquoise, vue que nous sommes également sur la seconde étape, mais du second tour. Cependant, il s'agit d'une transposition et pas d'un copier-coller. Le concept n'est pas tout à fait pareil vu qu'entre temps les personnes avec une vision du monde turquoise ont intégré les autres étapes!
L'intuition peut se développer et s'entrainer en restant attentif à ses émotions. Certain-e-s vont plus loin en étant attentifs aux signes, aux synchronicités, aux rêves et aux états de conscience modifiés. Certain-e-s ont même des guides, des consciences qui les accompagnent en tout temps et les aides à faire des choix !
Une telle vision du monde conduit à reprendre contact avec la nature en toute humilité, non pas comme un devoir moral, mais juste par une prise de conscience de faire un avec elle.
Comme pour l'étape précédente. Nous sommes sur le second tour de la spirale dynamique. Cette étape a donc des similitudes avec la seconde étape de la spirale dynamique:l'étape animisteviolette.
Le monde se ré-enchante. C'est à dire qu'aussi étrange que cela puisse paraitre. Les esprits de la nature font à nouveaux partie de la vision du monde des personnes à cette étape.
La devise de l'étape turquoise est: "Faire l'expérience spirituelle du caractère complet de l'existence."
Le mot "spirituel" a de nombreux sens et connotations. Mais l'essentiel que j'y vois c'est de retrouver un sens à l'existence.
Le monde n'est pas là pour rien. Nous ne sommes pas là pour rien. Le hasard n'existe pas. Tout a un sens. C'est ce sens qui a été évacué à l'étape orange, qui avait envie d'émerger à l'étape verte, et qui revient pleinement en l'étape turquoise.
La spiritualité revient en force, mais hors des religions. Il y a qu'à voir les rayons des librairies pour comprendre que le sujet de la spiritualité intéresse. Voici un petite expérience de visualisation qui a été faite en 2008 basées 753 000 livres vendus sur Amazon. Déjà à l'époque le rayon spiritualité (et religion) était très grand. (entre les "bleus" et les "turquoises")
De nos jours, les thérapies alternatives ont la cote, les chamanes sont des plus en plus nombreux et de plus en plus de salons "bien être" ouvrent.
C'est ici encore un paradoxe qui est intégré. La vision turquoise va au delà de l'opposition entre médecine occidentale et médecine orientale. La médecine occidentale est est très bonne pour remettre sur pieds une personne, parfois même décédée! (le nombre de NDE augmente !) Mais elle se trouve parfois très ennuyée avec des maladies chroniques. Alors que la médecine orientale est capable de traiter des petits déséquilibres qui à la longue deviennent des maladies.
La personne va vivre le plus possible dans le présent, jouir du moment présent. Pas besoin de ressasser le passé, ni de se faire du soucis pour le futur. C'est l'expression du lâcher prise et de la confiance qui habite les personnes ayant des valeurs turquoises.
Les organisations turquoises
Les organisations avec des valeurs ancrées à l'étape turquoise de la spirale dynamique sont des communautés de co-créateurs fonctionnant sur le modèle d'un organisme vivant.
Dans cet article, j'utilise le formalisme de la spirale dynamique pour décrire les étapes. Il en existe d'autres. Notamment Wilber dans sa théorie intégrale a aussi utilisé des couleurs. Certaines concordent et d'autres non.
Pour moi, une organisation turquoise est une organisation Opale. (Tout le monde n'est pas d'accord là dessus. Laloux décrit dans son livre que l'organisation Opale est pour lui au stade "Teal" de Wilber. J'observe que le stade "Teal" est généralement associé à l'étape jaune de la spirale dynamique. La douzaine d'organisations Opale décrites par Laloux sont très différentes. Il dit lui même que certaines ne sont que partiellement opale et d'autres à 100%. Là je me dis qu'il y a de la nuance. Ça me permet de parler de mon expérience de la spirale dynamique qui a bien les étapes jaune et turquoises claires. Mais pour les organisations, c'est plus flou dans mon expérience. Donc l'Opale est peut être à cheval entre jaune et turquoise. Mais je trouve plus juste de la mettre en turquoise ! C'est un choix personnel. )
L'opale est une pierre qui a des reflets de toutes les couleurs, ce qui illustre très bien le fait qu'une telle organisation, basée sur une conscience de niveau deux a intégré, sans les opposer, toutes les étapes précédentes.
Les organisations Opale sont des organisations dont le but est de fournir un cadre sécurisant à ses membres pour qu'ils puissent réaliser le potentiel de ce vers quoi ils se sentent appelé à devenir.
L'organisation opale n'est pas là pour rien. Elle n'est pas là pour assurer sa survie comme l'est une entreprise orange. L'organisation opale a une raison d'être. C'est cette raison d'être qui guide l'entier de l'organisation et ses membres. L'organisation Opale est au service de cette mission. Du coup, elle n'hésite pas à offrir de l'aide et des informations, à ce qu'une vision du monde orange verrait comme des concurrents.
Ainsi Buurtzorg explique ses méthodes à ses "concurrents", ça peut ainsi les aider à mener encore mieux leur raison d'être.
A un niveau du "holon" en dessous, les membres d'une organisation Opale, sont également amenés à avoir eux aussi une "raison d'être". On va les encourager à se découvrir eux-mêmes et à trouver ce qu'ils pensent avoir à apporter au monde, à l'organisation. L'organisation opale ne va pas les assigner à une place précise, mais tenter de soutenir la personne pour qu'elle deviennent elle-même, à sa juste place. Donc d'un point de vue rationnel, la personne sera là où elle aura la meilleure motivation intrinsèque et donc le meilleur rendement pour toute l'organisation.
En effet, paradoxalement, en étant humaine, intuitive, en ayant des valeurs fortes, en lâchant prise, en supprimant les budgets prévisionnels et le contrôle de ses employés chers aux entreprise orange, l'organisation opale arrive à être plus efficace !
En effet, à l'étape orange, le rationnel est roi. Ainsi on évacue tout ce qui est irrationnel. Ceci est justifié pour mieux coller à la réalité. Mais éliminer ainsi les intuitions, c'est ironiquement supprimer les impressions irrationnelles qui signalent que quelque chose cloche et que l'on va droit dans le mur !
Le fait de vouloir contrôler le futur dérive souvent à choisir des objectifs irréalistes. Ce qui entraine que les employés des entreprises orange trichent sur leur capacité, se cachent derrières des masques pour éviter de montrer leur plein potentiel et leur vérité. Ainsi ils se montrent plus faibles pour éviter qu'on leur donne des objectifs trop élevés, ou alors craquent car l'objectif n'est pas réaliste et/ou inhumain.
Les rapports sur le terrain servant à prendre des décisions sont faux, car tout le monde se protège contre tout le monde. La confiance n'est pas là et donc le lâcher prise non plus.
Dans une organisation opale, on utilise le pilotage dynamique. Il est à l'image du "pilotage" d'un vélo. On ne prévoit pas à l'avance la trajectoire exacte, on se lance, et on corrige en permanence la direction. La direction étant la raison d'être de l'organisation.
Les membres d'une organisation opale sont eux-mêmes, à leur place. Ils ont moins peur d'échouer que de ne pas tenter.
Graves disait "Ils ont de l'ambition, mais ne sont pas ambitieux".
Les gens avec des valeurs ancrées à l'étape turquoise sont authentiques et vrais. Ils sont moins attachés au résultat, à l'objectif prévu. Ils sont ainsi capables de mieux accepter les vérités parfois déplaisantes de la réalité, et de corriger le tir. En cela, même avec des moyens irrationnels, ils collent mieux à la réalité que ce que les organisations orange tentent de faire avec le rationalisme.
Voici un exemple concret de méthode adaptée à l'étape turquoise: La méthode des 6 chapeaux est une méthode d'évaluation qui permet d'observer une situation dans les 6 modes de pensées des humains. On réintègre ainsi, avec cette méthode, la vision des émotions et des intuitions. Les 6 modes sont: le factuel, l'intuition, le positif, le négatif, le créatif, la synthèse.
Le fait d'utiliser une méthode qui place tout le monde dans un même mode de pensée explicite, dans un rôle, permet de protéger le moi profond de la personne. On sait quand elle s'exprime elle parle dans le mode de pensée du rôle. Elle ne va pas se censurer car on risquerait d'associer ce qu'elle dit à sa personne et que ça risque de déplaire. L'organisation opale protège le moi profond, la vérité de chaque personne.
Quand une personne est elle même et à sa place dans une organisation elle est bien. Elle ne cherche plus à "concilier sa vie privée et sa professionnelle". Une telle expression montre juste qu'il existe des vies professionnelles qui n'ont plus rien de vivant!
Dans un monde fractal, on trouve un petit peu de tout dans tout, ainsi la vie est partout.
On peut se poser la question de la pertinence d'une "prévoyance" professionnelle dans une vision du monde turquoise ? Le terme même de prévoyance est issu directement du mode de pensée orange qui veut gérer le futur par "prévision/vérification".
L'organisation Opale a un mode de rémunération qui est un mélange de plusieurs principes. Elle pratique souvent quelque chose qui ressemble à un revenu de base inconditionnel qui fourni la base pour vivre. Puis cette rémunération se complète avec des primes suivant le mérite ou les besoins plus particuliers de la personne.
Tout comme la méthode de rémunération est un mélange de plusieurs principes. La méthode de décision de l'étape turquoise est aussi un mélange.
Petit, rappel, en mode rouge, c'est le chef impulsif qui décide selon son avantage personnel, en mode bleu, c'est le règlement qui décide, en mode vert, c'est une grande assemblée qui prend en compte l'avis de tous, en mode jaune c'est une décision individuelle qui tente de prendre en compte l'impact que la décision peut avoir sur l'environnement.
En mode turquoise/Opale le mode décision intègre le paradoxe de concilier une décision qui convient à la personne de manière individuelle, ainsi qu'au monde dans lequel elle s'intègre.
Par exemple, pour prendre une décision, une personne va se poser les questions:
Est-ce que cette décision me semble juste ?
Suis-je fidèle à moi même ?
Cette décision est-elle cohérente avec ce que je me sens appelé à devenir?
Est-ce que je fais du bien au monde ?
C'est en choisissant d'abord une solution avec laquelle chaque personne puisse être en accord (donc pas besoin de chercher à faire plaisir à d'autres), que l'on peut lâcher prise, ne plus avoir d'objectif, mais laisser vivre la vie qui veut s'exprimer au travers de soi.
Ensuite, pour les prises de décision collective, la sollicitation d'avis et le consentement sont fréquemment utilisées dans les organisations opales.
La sollicitation d'avis, permet à toute personne de prendre une décision seule. Mais en ayant préalablement du consulter d'autres personnes (pas toutes!) concernées par la décision, et/ou spécialiste du domaine. C'est ainsi que l'on construit un réseau de confiance, de valorisation de ses pairs, mais aussi de responsabilité individuelle. C'est ainsi que chaque personne lors de chaque décision élargi sa conscience sur le sujet.
Le consentement peut s'expliquer par la définition du consensus. Un consensus c'est "tout le monde dit oui". (un truc de l'étape verte !). Le consentement, c'est "personne ne dit non". Dans le consentement on cherche à trouver une solution pragmatique, ce n'est pas la meilleures, ce n'est pas la préférée de tous. Certains s'en fichent même complètement. On cherche une solution qui est acceptable, pour laquelle personne ne va s'opposer avec des raisons valables. Les objections doivent être testées.
L'organisation turquoise/opale est donc un bel organisme vivant.
Le fonctionnement des organisations qui découlent des différentes visions du monde de la spirale dynamique
J'ai également fait un vidéo pour expliquer comment évolue le fonctionnement des organisations issues des différentes visions du monde.
Il y a deux critères intéressants à observer pour connaitre la vision du monde d'une organisation:
comment sont prises les décisions
comment se pratique la rémunération
Etape suivante ?
A priori, la spirale dynamique n'a pas de fin. Mais pour le moment, ce modèle ne comporte pas d'étape supplémentaire. Il y a dans d'autres modèles, notamment chez Ken Wilber, des tentatives d'aller au delà. (étape corail)
Personnellement je suis très impressionné que Clare Graves ai réussi il y a 50 ans d'aller si loin dans la description des étapes de la spirale dynamique.
En ce qui concerne l'étape turquoise, j'y ai mis beaucoup de mon point, de vue de mes expériences. Là il y a très peu de choses issues de Graves. J'y ai aussi mis pas mal de comportements dans les organisations opale qui ont été observées par Frédéric Laloux.
Donc, pour cette étape en particulier c'est un essai, merci de m'indiquer dans les commentaires ci-dessous, si je suis totalement à côté de la plaque ou si ça te parle ? Si c'est un point de vue cohérent. Si l'expérience confirme mes propos. Merci.
... et pour aller encore plus loin.. j'ai quelques idées.
Je vois qu'arrivé au ré-enchantement du monde. Il y a plusieurs comportements:
Il y a des gens qui se découvrent de nouveaux pouvoirs magiques. Il veulent les acquérir. C'est la logique du sorcier qui veut agir pour lui. => expression de soi pour soi
Il y a les gens qui disent tout le temps: "il n'y a pas de hasard" c'était écrit... si il a eu cette maladie c'est que son âme avait envie de vivre cette expérience => soumission à plus grand que soi
Voici comment on peut observer son comportement par rapport aux livres en utilisant la spirale dynamique.
Spirale et livres
c'est MON livre.... à MOI.. je le VEUX.. à l'image des ruées en librairie à la sortie d'Harry Potter.... => étape rouge
LE livre sacré ! Le fondamentaliste DU livre. LA Bible. (qui veut juste dire bibliothèque) Celui qui sait lire a un statut social et puis encore plus si il a une bibliothèque entière ! Le status social grimpe. Le livre est un objet d'art, précieux. Je ne me rabaisserai à pas au livres de poches, audio, ou virtuel sur liseuse... => étape Bleue
Ma liseuse c'est génial, je peux emporter ma bibliothèque partout ! Le progrès c'est génial, la TECHNIQUE a résolu mon problème. Je peux tout avoir.... sans problème de place. => étape orange
L'accès à la connaissance est un DROIT même pour les plus pauvres. Je vais à la bibliothèque publique chaque semaine, je mutualise les livres, ainsi TOUT LE MONDE a accès à la lecture et je suis bénévole pour apprendre à lire aux migrants. => étape verte
Je n'ai pas un rapport aux livres qui privilégie une forme ou une autre. Je lis tout autant des blog, des ePub sur ma liseuse, je collectionne quelques beaux livres autant pour leur contenu de référence que pour la beauté de l'objet de leur reliure. J'achète des livres de poche ou grand format tout autant que je les emprunte à la bibliothèque. Je m'adapte pour avoir le format le plus adapté du moment. J'échange mes livres dans des réseaux de partages de livres. => étape jaune
Je publie ma liste d'envie de lecture et parfois j'ai je reçois droit le livre que j'attendais par la poste. Une personne me l'envoie. Je croise un ami et il me donne un livre que j'attendais Quand je vais à une boite à troc, je trouve toujours un livre passionnant qui me correspond. Quand je vais à la déchetterie, je reviens avec un cabas de livre à dévorer. Quand j'ai lu un livre, je le remet en circulation dans un espace d'échange, ou je le donne à un ami. L'univers conspire à me partager la bonne lecture au bon moment. => étape turquoise
La synthèse ci-dessus est inspirée de cette vidéo:
Spirale et évolution du net
Voici aussi un exemple de l'application de la spirale dynamique pour observer l'évolution des services Internet/web.
L'Internet est issus d'Arpanet, un réseau maillé dans le but de résister à une attaque nucléaire. => étape beige survie
L'Internet fait son entrée chez les particuliers, il y a des forums qui se développent autour de plein de sujets, chacun peu retrouver sa tribu, son clan via la toile. Des communautés virtuelles se créent. Des messageries instantanées IRC, ICQ, AIM mettent en lien de tribus. Des sujets de niche peuvent enfin avoir une masse critique de personnes rassembler des membres en communauté, ce qui était impossible physiquement. Le métier de "webmaster" apparait. C'est un "sachant", un maitre qui sait créer une page web, qui sait naviguer dans ce nouveau monde. Il devient une référence pour les autres, c'est le chef de clan. => étape violette
L'Internet se répand, le web se développe partout à l'image des grands empire, sans législations, tout est possible. C'est la loi de la jungle, le plus fort s'impose pour prendre la place. Le piratage de musique se généralise via Napster par exemple. La guerre des navigateurs web fait rage. Microsoft use de concurrence déloyale pour imposer son navigateur web Internet explorer et tue Netscape pour dominer ce nouvel espace. Les premiers shop en ligne se développent ouvert 24h/24, mais gare aux arnaques => rouge
Le volume d'information devient gigantesque et ingérable. Google émerge avec un principe d'organisation efficace pour retrouver l'info. Ils s'impose comme LA référence. Il devient LA porte d'entrée du web. La netiquette s'impose pour réguler les comportement sur web, les forums se dotent de modération. Les caractères MAJUSCULEs sont mal vus car considérés comme agressifs. Le web commence à prendre de l'ampleur et les états tentent de légiférer, notamment à propos du piratage du droit d'auteur. La protection de la vie privée devient un sujet. Les politiciens imposent la loi du cookie. Les fake news deviennent un sujet, une nouvelle inquisition se met en place avec des censeurs au nom de LA vérité, seul une hiérarchie d'experts à le droit à la parole.... (covid, guerre, zététique... ) => étape bleue
Un shop en ligne ouvert 24h/24h c'est pratique pour contourner la loi sur les heures d'ouverture. Un entrepôt physique dans un lieu bon marché, c'est moins cher qu'une boutique sur une avenue passante de centre ville. Au lieu de vendre uniquement les best seller pour optimiser l'espace, le shop en ligne joue sur la longue traine, il vent TOUT et pas cher. Amazon devient ainsi LA place de marché mondiale. Ses liens affiliés sont autant de rabatteurs qui touchent des commissions dès qu'on mène un client sur ce marché. Quand l'état interdit les frais de livraison gratuit, Amazon met des frais à 1 centime. La loi se contourne mais se respecte, c'est ainsi que la confiance se gagne auprès d'un large public. Paypal obtient une licence bancaire. Les investisseurs se ruent sur les entreprises de la tech au nom en double oo ... puis la bulle éclate ! C'est le jeu, les meilleurs survivent et rachète les autres en faillite pour étendre leur marché. Netflix et spotifiy applique le principe de la licence unique que les états n'ont pas voulus trop occupé à vouloir réguler l'Internet par l'interdiction et la riposte graduée à la manière d'un pays physique. Dans ce vide des petites entreprises ont acquise un catalogue de films et musique en toute légalité (bleue) et l'on offert à leur clients pour un modeste abonnement ce qui les a transformé en mastodon => étape orange.
C'est nul d'utiliser la puissance du web pour de vils intérêt commerciaux. Utilisons ce pouvoir technique pour le bien de la communauté. Le développement technique permet de créer des applications web, des wiki. TOUT le MONDE peut écrire à destination des masses. C'est la première fois dans l'histoire de l'humanité, auparavant c'était le privilège de l'élite et des journalistes. Le wiki permet à tout le monde de contribuer à l'écriture d'un site web, d'une encyclopédie, ceci sans être expert reconnu. Wikipedia prend le dessus sur les projets commerciaux Nupedia dont elle est issue et de Knol le projet de google qui n'a jamais pris. Le problème du droit d'auteur s'ouvre via des projets comme creatives commons qui permet de créer un commun d'information. L'open Source communautaire explose et fonde les bases du web. Le web 2.0 permet à tout le monde d'ouvrir un blog et de partager sa vie anodine (ou pas) à destination d'un large public. Facebook reprend le principe le simplifie et permet de créer un blog à destination de ses amis ou plus. Les groupes facebook remplacent les forums, les pages facbook remplacent le profil myspace, messenger remplace les anciennes messageries. L'aspect communautaire explose, ceci couplé à l'invention du smartphone qui met Internet et tout ses amis dans a poche en tout temps. Les photos inondent le web, instagram fait le même boulot que Kodak qq années plus tôt, mais avec 13 employés au lieu de 200 000. Facebook intègre le côté normatif de bleu avec ses normes de censure et de "charte de la communauté", tout en se plaçant comme intermédiaire indispensable entre ses utilisateurs pour capter et monétiser leur interactions en bon modèle commercial orange. Sur le même principe AirBnB permet à tout le monde de louer son espace (au profit de l'intermédiaire captaliste). Le télétravail et les outils collaboratifs se développent et remplacent au point de remplacer les réunions physiques. La visio conférence a tué le Concorde, l'avion supersonique n'est pas aussi rapide que la fibre optique. Zoom, l'app de visio conférence a une capitalisation boursière équivalente à celles des 15 plus grosses compagnies aériennes réunies ! => étape verte
Le web a transformé nos vie. Il est temps de prendre la mesure de ces transformation, d'observer de façon systémique les conséquences de nos actes. La centralisation des communautés dans les outils de facebook a permis le scandal cambridge analytica qui par des pub ultra ciblées à permis de faire pencher la balance dans l'élection de Donald Trump. Les révélation de Edward Snowden ont montrés que les USA espionnent le monde entier via des canaux Internet qui sont très souvent localisé sur le sol US. Les mécanismes d'attention des réseaux sociaux transforment la chimie cérébrale des accros de la notification. Entre les GAFAM et les BATX les plus grosses entreprises US et chinoise captent le temps de cerveau de milliards d'humain pas pour leur bien. Il est temps de maitriser son environnement informatique. D'utiliser mastodon plutôt que Twitter ou Facebook, jitsi plutôt que Zoom, peertube plutôt que youtube... duckduck go plutôt que google, framasoft dégooglise l'Internet, son propre nextcloud plutôt que google drive ou dropbox... quelle alternative pour Amazon, AirBNb ou Uber ? Le hacker (bidouilleur) qui a une vision systémique du monde crée son propre monde. C'est là qu'émerge le bitcoin, une cryptomonnaie décentralisée. Une nouvelle bulle émerge. Les techniques murissent. => Jaune
Les crypto permettent de faire émerger de nouvelles façon de s'organiser, la DAO est une organisation décentralisée. Une vraie communauté au services de ses propres membres, une communauté commerciale, mais non vampirisée par une entité captaliste qui se place en intermédiaire des échange. La régulation existe, mais ce n'est pas du conformisme bleu, le cadre est co-créé puis ancré dans du code qui ne peut être détourné par une seule entité afin d'asseoir son pouvoir ou sa vision du monde. La DAO s'aligne sur une raiso d'être. L'individu en fait librement partie ou non. Un individu peut être membre de plusieurs DAO. Holochain vise à créer un nouvel espace où chacun peut vendre de l'espace de stockage et/ou de la puissance de calcul à d'autres. Chacun est maitre de ses données personnelles et les partages en toute conscience à des app qu'il utilise sur le réseau. => étape turquoise
Cette cogitation est inspirée par la vidéo ci-dessous... et finalement il me semble que j'ai été bien plus loin !
Pas mal ce blog... C'est le moment que je le découvre!! ;o)
Pour ce qui est des panneaux solaires, quelques points restent à soulever:
1. Obtenir du silicium à partir du sable demande pas mal d'énergie... Ce d'autant qu'il doit être en configuration particulière (amorphe il me semble... On parle évidemment de cellules photovoltaïques)
2. Si un panneau solaire a été fabriqué en Chine sans aucune loi protégeant la nature, et qu'il a fallu le transporter jusqu'à nous, le bilan n'est de loin pas équilibré. Et je ne parle ici que d'écologie, parce que socialement parlant, je ne suis pas sûr qu'on puisse être fier d'acheter un panneau solaire qui a coûté la santé d'un pauvre gamin qui ne gagne même pas de quoi manger en travaillant à l'usine...
3. Dans l'énergie solaire, on peut compter le vent (hé oui...) donc les éoliennes... Cherchez l'erreur quand des associations écologistes empêchent leur construction pour des raisons de beauté du paysage ou de migrations d'oiseaux (c'est vrai que du coup, on continue avec les centrales nucléaires ou à charbon, et on enterre les déchets loin de la vue de tous, déchets actifs encore pour quelques millions d'années)
4. Avant de vouloir créer de plus en plus d'énergie, il serait bon de d'en ECONOMISER. En isolant les bâtiments, en légiférant et rendant obligatoire le préchauffage solaire de l'eau dans les bâtiments à construire, en chauffant sa maison à 19° ou 20 ° en hiver (ben oui, en hiver on s'habille, comme à l'époque... les shorts et T-shirts, c'est pour l'été!) Et pourquoi prendre l'avion pour aller à Paris? Le train c'est bien aussi et ça consomme moins... On peut aussi trier ses déchets, ce qui rend le coût énergétique moins lourd, ne plus utiliser les sacs en plastiques gratuits pour transporter ses achats mais prendre des sacs solides avec soi et les réutiliser, consommer des produits locaux et non pas ceux qui viennent du bout du monde (des asperges du Pérou au milieu de l'hiver... A quoi ça rime?!?)
A mon avis le problème, c'est tout simplement que la majorité de la population s'est habituée à un confort bien trop élevé, du fait que notre société s'est développée rapidement grâce au pétrole et qu'elle le place au centre de ses intérêts, enrichissant au passage des dirigeants peu scrupuleux des droits humains et de l'écologie...
La réponse de Martouf
En effet, c'est le moment que tu découvres ce blog ! Mais mieux vaut tard que jamais. En tout cas merci de ton passage et de tes commentaires. (auxquels je vais répondre... et apporter quelques précisions)
1. En ce qui concerne les panneaux solaire. Effectivement, actuellement on ne fabrique pas de panneaux solaire à partir de sable. C'est trop compliqué. Pour avoir du silicium, on utiliser des cailloux de silice (SiO2) que l'on réduit par carboréduction. Donc en gros c'est une soupe de silice dans laquelle on ajoute du carbone on chauffe le tout à l'arc électrique et hop voilà... SiO2 + C → Si + CO2. On a un cristal de silicium auquel on donne une forme de prisme cylindrique ou carré et on découpe des tranches de 200 microns d'épaisseur que l'on aligne pour avoir une grande surface. Puis on intègre des câbles en cuivre.. et voilà on a un panneau solaire.
Effectivement chauffer la soupe.. ça bouffe pas mal d'énergie. Mais globalement un panneau solaire produit plus d'énergie qu'il n'en consomme pour sa fabrication. Pour la suisse, on compte qu'il faut 2,74 années pour que le panneau solaire rembourse l'énergie qu'il a utilisé pour sa fabrication. Sur une durée de vie moyenne estimée à 30 ans. C'est toujours un bon investissement énergétique.
Ces dernières années, la demande en silicium a nettement augmenté. Les prix n'ont donc pas baissé autant que prévu. Il y a une sorte de pénurie de silicium produit à partir des techniques industrielles actuelles. (souvent de la récupération de déchet de l'industrie des semi-conducteurs)
C'est assez paradoxal de dire qu'il y a pénurie de silicium alors que le quart de notre planète est faite en silicium. C'est pour ça que je disais que fondamentalement c'est la technique la plus durable pour capter de l'énergie. Le soleil sera encore là quelques milliards d'années et il y aura toujours assez de silicium pour les besoins humain. Même si il faut changer de techniques industrielle de fabrication.
Ce constat n'est pas du tout le même avec les autres sources d'énergie. Le pétrole est une denrée rare. Les métaux sont rares. Le combustible nucléaire est rare. C'est tout l'opposé de l'énergie solaire.
Mais les filières industrielles actuelles et par conséquent le jeu économique font que ces formes d'énergies rares sont celles que l'on utilise le plus couramment.
Dans le domaine de l'énergie, il faut que l'on réforme totalement notre manière de penser. Actuellement on aime avoir un système centralisé. Un gouvernement fait construire quelques énormes centrales nucléaires et voilà. Le problème énergétique est résolu. Ceci est tout faux. Il faut répartir les sources d'énergies. L'avantage du solaire, c'est qu'il est partout. Il n'y a pas de perte pour le transport. Et vu que les métaux c'est rare. On ne pourra jamais créer un réseau de distribution d'énergie à partir de sources centralisée. Il n'y a pas assez de cuivre sur cette planète pour raccorder tout le monde à un réseau.
Tout comme il n'y a pas assez de fleuves sur cette planète pour refroidir le grand nombre de réacteur nucléaire qu'il faudrait pour couvrir les besoins énergétiques des humains uniquement avec du nucléaire.
L'avenir est à la décentralisation des centrales électriques. Ceci permet également de responsabiliser les gens à ce qu'ils consomment comme énergie. La plupart des gens regardent les prix de l'essence à la pompe. Mais personne ne connait le montant de sa facture d'électricité !
Il reste tout de même un problème de taille avec le solaire. C'est que parfois, il fait nuit ! .. il faut donc stocker de l'énergie. Les batteries, c'est pas toujours terrible. Il y a aussi plein de métaux !
Une des possibilité c'est de stocker l'énergie sous forme d'hydrogène. Une autre est de pomper de l'eau dans des barrages en altitude.
2. Pour le coup de la production du panneau en chine dans de mauvaises conditions sociales et écologique. Là c'est pareil pour tout. Je ne crois pas que c'est propre au panneaux solaires. Pour toutes les autres formes d'énergie c'est semblable. Si il fallait compter toutes les guerres qu'ont engendré la prospection de pétrole, de minerai en tous genres et particulièrement d'uranium. Je crois que le bilan social d'un ouvrier chinois exploité pour construire des panneaux solaire n'est pas pire que pour une autre forme d'énergie !
Nous sommes à l'heure de la mondialisation donc effectivement c'est une aberration énergétique de faire voyager autant nos ressources, mais c'est comme ça pour tout. Donc pour moi l'avantage du panneau solaire reste. Puis, c'est un choix propre à l'acheteur de vouloir un panneau qui vient de loin où non !
Effectivement, actuellement le plus grand producteur de panneau solaire est chinois; le second état-unien. Par contre le plus grand producteur de silicium est Norvégien et le second allemand. Donc ça va être dur de ne pas trouver un panneau solaire qui n'a pas voyagé !
3. En effet, on peut dire que l'éolien est une énergie solaire. D'ailleurs si on pousse plus loin, on peut dire que seule l'énergie nucléaire n'est pas solaire. En effet, le pétrole à la base s'était des végétaux qui poussait à l'énergie solaire. L'hydroélectrique c'est aussi exploiter l'eau qui descend des montagnes, mais qui est remontée par évaporation due au soleil. Tout est solaire. Même le géothermique est en partie solaire. L'activité volcanique est en partie due à la révolution de la terre autour du soleil.
C'est vrai que parfois il est assez amusant de voir les mêmes qui s'opposent à une éolienne et à une centrale nucléaire... c'est pas toujours très pragmatique comme raisonnement. Mais c'est quand même humainement compréhensible.
C'est à voir au cas par cas. Bon, avec mon raisonnement de répartition des sources énergétiques, il faut bien que parfois on accepte de mettre une éolienne dans son jardin. C'est toujours mieux que des déchets nucléaires ! (on a encore aucun lieu en suisse après 50 ans d'exploitation !)
4. Là je te rejoins tout à fait. Il faut économiser l'énergie. C'est clairement dans le bâtiment que l'on pourra économiser le plus rapidement et le plus efficacement une grande quantité d'énergie. Il me semble que le chauffage représente presque 30% de l'énergie consommée en suisse.
Des projets très concrets comme le projet holistic montrent qu'il est possible de réduire de manière très efficace la consommation énergétique d'un quartier entier. A Neuchâtel, c'est ainsi 23% de consommation d'énergie en moins pour le quartier qui fait partie du projet.
Je me réjoui de revoir la nouvelle mouture revue et corrigée de la loi neuchâteloise sur l'énergie. J'espère qu'elle permettra de réaliser partout des économies d'énergie de l'ordre de ce que l'on voit avec le projet holistic !
Il reste juste le poids de l'histoire. C'est plus facile de faire des bâtiments neufs avec une bonne efficacité énergétique que de bidouiller des vieux bâtiments.
Actuellement on est capable de faire des immeubles qui n'ont pas ou presque pas de chauffage. Ceci en utilisant des baies vitrées.. (solaire passif) ou des systèmes comme c'est le cas dans le bâtiment de l'OFS, où il y a une énorme cuve d'eau qui est chauffée surtout l'été avec des panneaux solaire thermique. Cette masse d'eau chaude permet, par inertie thermique de tempérer le bâtiment tout au long de l'année. C'est ainsi quasi 50% d'énergie en mois qui est nécessaire l'hiver pour chauffer le bâtiment !
Pour le mode, de vie, c'est certain qu'il y est pour beaucoup. Les gens voyage toujours plus, et le secteur des transports représente plus du tiers de l'énergie consommée en suisse. Il n'y a pas seulement les gens qui voyagent.. mais aussi les marchandises.
C'est comme avec le système bancaire, notre société vit à crédit. Elle vit à crédit sur l'environnement. Donc, économiquement prendre l'avion, c'est comme prendre le bus... alors qu'énergétiquement c'est pas du tout pareil.
Globalement, le transport n'est pas assez cher pour ce que c'est ! On ferai mieux de garder le pétrole pour faire des choses beaucoup plus intelligentes que de le bruler. Il ne faut pas oublier que la base de notre agriculture avec engrais est à base de pétrole, que nos médicaments sont à base de pétrole, que nos habits sont à base de pétrole, que nos objets de plus en plus en plastique sont à base de pétrole... mais on préfère le bruler pour se chauffer, pour voyager ou faire voyager des marchandises.
Il va être très difficile de se défaire de notre dépendance au pétrole et aux gens qui contrôle le robinet. (Qui sont ,comme tu le fais remarquer, pas toujours des anges ! )
C'est tout le problème de la centralisation des sources d'énergie.
Donc favorisons ce qui permet la décentralisation. L'énergie solaire est pour moi un pas vers la décentralisation.
Par contre quelques points me travaillent, surtout dans les analyses et les commentaires... Et une question me turlupine: quel système serait alors le meilleur?
S'il est vrai que le capitalisme aveugle est un drame, il reste que l'être humain réagit de manière tout à fait naturelle:
Qui parmi nous ne regarde pas pour acheter au prix le plus bas? Qui accepte de garder un poste moins bien rémunéré pour une charge de travail et compétence équivalentes? Chacun cherche à gagner le plus possible... Après, je ne dis pas que tout le monde le fait pour écraser l'autre...
Et si Obélix peut se permettre d'arrêter de faire des menhirs et que tout redevient magnifique à la fin, c'est bien parce que dans la BD, la vie est belle... On ne tombe pas malade, et au pire, Panoramix peut tout soigner et qu'il le fait gratuitement (d'ailleurs on se demande quand il va chasser pour manger lui)! Par chance, il y a des sangliers à profusion pour nourrir tout le monde, et tout le village s'accommode bien au fait que seuls Astérix et Obélix soient les aventuriers qui partent voir le monde...
Aucun d'entre vous n'a-t-il rêvé d'aller voyager en écoutant les récits/regardant les photos d'amis revenant de voyage?
Alors du coup on y va aussi, et en prenant un billet d'avion le meilleur marché possible, sans trop regarder si ça pollue ou si la compagnie paie bien tous ses employés...
Mais il est évident que le débat reste ouvert et que seule la communication permettra de trouver un système plus juste... Si bien sûr on peut s'entendre sans préjugés stériles...
Ma réponse
Effectivement comme tu le dis, dans la BD, la vie est belle. C'est une fiction, donc voilà, il y a de quoi faire tout et n'importe quoi sans soucis de cohérence.
Comme je l'ai déjà dit plus haut, comment est ce que petit village dessiné avec trois cailloux dans un coin à pu avoir une telle production de menhir ? .. elle vient d'où toute cette caillasse ?
Ce que je voulais relever dans cette petite analyse (qui vaut ce qu'elle vaut) c'est que le système capitaliste est un système qui isole, qui classe les gens qui les mets en concurrence, et qui bouffe notre temps.
Alors d'accord, la nature humaine est tout de même le moteur de ce système. Ici je dis que c'est le besoin de reconnaissance de ses pairs qui a lancé Obélix dans le capitalisme. Saugrenus le romain lui a dit qu'avoir de l'argent c'est avoir de la reconnaissance. C'est là dessus que je ne suis pas d'accord. Il existe de nombreux moyens d'obtenir la reconnaissance de ses pairs. La quantité d'argent n'est pas le seul moyen d'être reconnu.
A mon avis c'est là que se joue le point clé de l'histoire. Ensuite il y a d'autres phénomènes qui découlent de là et qui amplifient le système. Nous avons toute l'histoire du marketing: comment vendre ce qui est inutile? Là encore le moteur du système c'est l'humain. On se base sur le désir mimétique présent chez tout les humains pour faire acheter ce que le voisin a déjà. Ceci renforce encore la reconnaissance de ses pairs. Je suis comme toi tu dois m'aimer.
C'est pareil pour l'exemple que tu donnes avec le voyage. Je vais en vacance au même endroit que toi. Le désire mimétique est toujours là.
Le désire mimétique c'est imparable. J'ai déjà souvent fait l'expérience. Quand tu te balades avec un groupe sur une plage de sable. Tu commences à faire un château, à entasser du sable. Tu peux être certain que tout de suite tu as plein de gens qui viennent mettre du sable sur ton tas pour faire la même chose. Avec les empilements de pierre c'est pareil. Tu commences à empiler des cailloux et tout le monde rapplique pour poser des cailloux sur les tiens. C'est pas dur à comprendre comment se forment les fourmilières.
Le capitalisme est une construction humaine, donc forcément ce système utilise des méthodes humaines. Mais toujours est-il que le but du marketing c'est toujours de vendre des objets inutiles. Quelque chose de vraiment utile n'a pas besoin de marketing pour que des gens s'y intéresse !
Le système capitaliste repose sur le système monétaire. Ce dernier fonctionne d'une manière qui me parait de plus en plus étrange: l'argent est créé ex nihilo par les banquiers en accordant des prêts bancaires. Le poids du banquier dans ce système est trop grand. C'est le banquier qui décide si ton projet mérite où non de vivre, et ceci en fonction de critères qui sont uniquement lié au système déjà en place.
Prenons un exemple. Je crée un gadget inutile (genre les figurines des Happy meal au Mac do) qui doit être fabriqué pour trois fois rien en chine en exploitant des gens. Je vais donc voir mon banquier je lui dit que j'ai besoin d'une masse d'argent pour payer tout le monde. Je lui donne mon estimation du bénéfice qu'il y a à faire.
Comme mon projet est financièrement bénéficiaire. Mon banquier me crée l'argent dont j'ai besoin. Je vais donc mettre en place tout un système qui va exploiter des gens à l'autre bout du monde pour transformer des ressources naturelles en déchets.
Comme j'ai engagé des gens très fort en marketing en usant de toutes les astuces de la psychologie humaine, j'ai vendu tous mes gadgets inutiles. Je vais pouvoir rendre à la banque l'argent créé pour l'occasion. Mais en même temps, je vais devoir en rendre plus que ce qui avait été créer pour moi, car il y des intérêts sur mon prêt !
Comme l'immense majorité de l'argent est créée avec le système de prêt bancaire. Si on généralise le problème, il y a toujours plus d'argent que l'on doit rendre à la banque que d'argent qui est créé ! L'argent que je dois rendre je vais le chercher sur le marché, et comme l'argent sur le marché vient aussi de prêts.. gentiment j'assèche la masse monétaire du marché.
Et après on s'étonne de voir que les collectivités publiques sont toujours plus endettées ! Forcément cette différence entre l'argent créé et l'argent ramené à la banque fini bien quelque part. Comme souvent on privatise les bénéfices et on étatise les dettes. C'est logique que ce soit les collectivités publiques qui soit endettées. (ça ne veut pas dire que les collectivités publiques sont mois bien gérée que les entreprises)
Cet exemple montre bien que finalement ce système capitaliste favorise les gens qui utilisent le système. Je peux proposer les projets les plus aberrants (au niveau social ou écologique), tant qu'il sont dans une logique de profit financier ça passe.
On mesure souvent le PIB pour mesurer les bienfaits de l'économie. Mais ce critère est parfois totalement aberrant. Brûler du pétrole dans sa voiture à l'arrêt dans un embouteillage augmente le PIB. De même que les accidents de la route augmentent le PIB. Payer des enseignants pour instruire la population n'augmente pas le PIB. Pire, c'est une perte !
En terme de bienfaits, moi je ne vois pas les choses de la même manière! Il ne me semble pas que le PIB est une bonne mesure des bienfaits !
En ce qui concerne la croissance c'est pareil. C'est un drame quand la croissance de 3% une année passe à 2% l'année d'après.... mais il faut se rendre compte que ce n'est en tout cas pas une diminution en absolu. C'est une croissance annuelle, elle est basée sur le total de l'année d'avant. Donc les 2% de l'année courante n'est en absolu pas plus petit que le 3% de l'année d'avant.
Là on parle de progression de la progression. On parle d'exponentielle. Je ne sais pas si il y a grand monde qui se représente vraiment que c'est énorme en absolu. Notre système économique transforme de plus en plus vite des quantités toujours plus grandes de ressources naturelles en déchet. Ceci même quand la croissance ne semble pas augmenter.
Venons en au coeur de ta question: Si le capitalisme c'est pas top, quel système est meilleur ?
Je crois que si quelqu'un avait une réponse toute cuite à fournir on l'aurait déjà appliqué ? Il y a de nombreux économistes qui se penchent sur la question depuis des siècles.
Ou alors je me trompe complètement, et les économistes sont des gens qui cherchent juste à trouver le moyen de s'en tirer eux mêmes dans le système en place ! Finalement... je me demande si ce n'est pas plutôt là le plus proche de la réalité.
Le problème c'est qu'il y a une telle inertie du système qu'il est difficile d'en sortir.
Un autre problème, comme tu le mentionnes toi même, c'est les préjugés. De tous les côtés de l'échiquier politique il y a des dogmes et les économistes ont des dogmes. Quand il faut faire venir travailler tout ces gens là ensemble pour trouver une solution ce n'est pas pratique.
En terme d'économie, il y a un bouquin que j'ai bien aimé qui démonte un peu tous les dogmes des économistes. Il s'agit du manuel d'anti-économie.
Ce livre fait l'historique de quelques courants économique qui cherchent à trouver le saint graal: d'où vient la valeur ? Certains pensent que plus une chose est rare, plus elle est a de valeur. D'autres pensent que la valeur dépend d'un temps de travail. Certains économistes comme Marx sont allés très loin dans leur théorie en lançant des luttes de classe. Mais globalement, ils ont tous une part de vérité et se sont tous planté:
La valeur n'existe pas ! C'est très personnel la valeur des choses, certains verront une grande valeur dans un objet et d'autres pas... il ne faut pas ériger toute une théorie et un dogme autour de la valeur.
Pour revenir dans la concret: quel système est meilleur que le capitalisme ?
Je pense que dans notre système monétaire actuel, le banquier a trop de pouvoir. Lui seul décide de la viabilité d'un projet et selon des critères financiers uniquement.
Je pense qu'il est temps de démocratiser la création monétaire. Il est temps de redonner création de la monnaie à une communauté. De laisser la communauté décider de ce qu'elle veut favoriser comme projet et ne plus laisser les banquiers uniquement décider.
Ainsi on pourra également faire entrer en ligne de compte d'autres critères que le critère financier. Des critères sociaux et environnementaux par exemple. La question à résoudre est de déterminer quels sont les projets utiles pour la communauté et quels sont les projets qui ne le sont pas. C'est terriblement difficile a estimer. On n'est pas à l'abri des dérives. Mais je pense que redonner du pouvoir à la communauté est mieux que de laisser le banquier comme seul juge.
De plus, il faut supprimer totalement les intérêts que l'on mets sur les prêts bancaires. Ceci dans le but d'éviter cet endettement que l'on fini par reporter sur les collectivités publiques.
Ensuite, il y a une chose fondamentale à comprendre. Il faut séparer les notions de capitalisme et d'économie de marché.
Le capitalisme est un système économique qui ne vit que pour lui même en exploitant tout ce qu'il trouve.
L'économie de marché est un système de répartition des ressources rares.
Moi je me bat contre le capitalisme, mais pas forcément contre l'économie de marché. Parfois c'est un système adapté, parfois non.
Dans notre monde, il y a des ressources rares et des ressources abondantes. Une économie de marché est tout à fait adaptée à la répartition des ressources rares. C'est le système monétaire qui est l'outil d'échange dans l'économie de marché. Il y a une négociation selon une offre et une demande qui se fait pour calculer une valeur entre deux agents économique et donc un prix d'échange.
Si une ressource est abondante, calculer un prix devient plus difficile, l'offre est infinie, le prix est nul. L'économie de marché ne peut pas gérer des ressources abondantes.
Certaines personnes sont tellement habituées à l'économie de marché qu'elles veulent l'appliquer partout et même sur les ressources abondantes. C'est tout le conflit que l'on a actuellement dans la vente de livres, de musique, de films et de toutes ces productions qui autrefois étaient rares, car liée a un support matériel et actuellement copiable à l'infini donc abondante.
C'est ainsi que l'on voit des systèmes de DRM qui débarquent pour rendre unique les fichiers. Pour faire comme avant retomber dans l'économie de marché.
Dans la conception d'un nouveau système économique, c'est quelques chose à prendre en compte. Il y a des ressources rares et des ressources abondantes. Le système d'économie de marché ne fonctionne pas partout. Mais tous les créateurs, que ce soit de ressources rares ou de ressource abondantes doivent pouvoir vivre.
Tout le monde mange et jusqu'à présent la nourriture ne se copie pas. Par contre le code génétiques des semences oui. Dans les derniers siècles les progrès de l'agriculture permettent de passer de moins en moins de temps à se préoccuper de trouver de quoi manger. La nourriture devient de plus en plus abondante. (au point que dans le monde occidental il y a de plus en plus de problème d'obésité)
Il devrait pouvoir être de plus en plus possible de combler facilement les besoins de bases pour vivre. On peut donc imaginer un système dans lequel chacun reçoit inconditionnellement un revenu de vie. Ce revenu permet à une personne de combler les besoins de bases pour vivre. Si elle veut gagner plus elle peut travailler plus.
Ce système permettrai de faire vivre des gens qui font un travail de création d'information qui est difficilement rémunérable en vendant de la rareté.
C'est une idée comme ça. Je ne sais pas si c'est vraiment viable ou non. Il faudrait creuser.
On peut aussi imaginer que la communauté ayant retrouvé son pouvoir régalien décide de créer une masse monétaire pour payer des gens qui produirait du contenu informationnel. (des groupes de musique par exemple)
Il y a de nombreuses idées a explorer et a étudier.
Ce que je propose à la fin de mon analyse sur cette BD, c'est de prendre le temps de s'arrêter un moment de courir et d'observer ce que l'on est en train de faire, de réfléchir sur notre manière de vivre, de refaire ses choix de vie, même si l'on refait les mêmes. Il est intéressant parfois de trouver un sens à ce que l'on fait et de ne pas foncer tête baissée juste pour foncer...
Il est intéressant de définir quelle sont ses propres valeurs et si l'on vit en adéquation avec.
Gandhi disait qu'il faut être le changement que l'on veut voir. Il faut se changer soi même si l'on veut changer la société.
Avant de se changer soi même. Il faut se connaitre soi même. C'est bien là l'inscription que l'on trouvait déjà sur le fronton du temple de Delphes il y a près de 2500 ans.
Donc en conclusion je dirais que pour savoir quel est le meilleur système économique, il faut déjà savoir ce que l'on veut, quelles sont ses propres valeurs et donc qui l'on est.