Pour ceux qui connaissent Holacracy. il y a là un mélange entre une réunion de gouvernance et une réunion de triage.
Mais l'idée a ici été de rendre les choses plus naturelles, plus humaines, avec moins de jargon, avec une structure simple qui va à l'essentiel et donc permet d'être prise en main par n'importe qui sans faire (trop) de formation à la gouvernance partagée - organique avant !!
Structure d'une séance
1. Tour de météo personnelle 🤪😎🙁
(Je suis en pleine forme, j'ai mal dormi, je suis fatigué, etc....)
2. Infos pratiques sur la séance.
Heure de fin ? 🕰(21h21)
Rôles structurels: [1er lien] 🤴 [maitre de cérémonie] 🧝🏻♂️, double [maitre scribe] 🧙🏻♀️🧙🏻♀️, [maitre du temps] ⏳
(ce dernier est tournant et doit être désigné au début de chaque séance)
3. Retour des rôles 🎭
Etat: ce qui a été fait par le [rôle] depuis la dernière séance
Prochain pas: mes besoins actuels et ce qui est en cours ou en projet.
4. Gestion des Tensions 🌩
par le processus de Gestion Par Consentement.
Possible de noter à l'avance dans le Pad un mot clé 🔑 pour annoncer la tension et mettre à côté le nom de la personne qui a cette tension. Préciser aussi le contexte: "Gouvernance", "Opérationnel", "Stratégie".👩🏻 (Une tension = différence entre ce qui devrait être et ce qui est.)
5. Points des participants
Ce point permet de dire ce qui n'a pas pu être dit dans le cadre des tensions et des retours des rôles. Les puristes (en holacracy notamment) diront que ce point ne sert à rien.. mais d'expérience pour les débutants ça permet d'avoir un lieu genre divers qui permet de traiter ce qui ne peut être traité ailleurs... mais alors attention il faut que ce soit très cadré.
Il y a clairement des points qui ne devraient pas sortir à ce point là, mais avant:
Les propositions sont souvent des tensions donc ça doit être traité au point 3...
Les infos sont généralement liées à des rôles donc traitée au point 4...
Donc en gros il ne reste pas grand chose. Mais il peut rester des remerciements 🙏 Ça aide à créer du lien à combler le besoin de reconnaissance que certains ont, à faire d'un groupe un bon endroit où vivre.
6. Tour de clôture
Bilan de la séance
Météo personnelle 🌦
7. Après séance🍻
C'est souvent un moment où ceux et celles qui veulent peuvent profiter de se voir d'échanger. De passer un moment ensemble sans que ce soit lié à un "travail".
connais tu Frédéric Lordon ? que penses tu de ce qu'il dit ?
à propos, puisque Lordon aborde le sujet, voici à mon avis les 2 meilleures vidéos (ex-aequo) sur le sujet du revenu universel :
je pense que tu n'apprendras rien dans la 1ère, mais je suis curieux de savoir ce que tu penses de la 2ème 🙂
et à cette occasion je suis retombé sur une vieille vidéo qui à mon avis n'a pas vieilli 😉
Je fais quoi avec une telle demande ?
Là comme tu peux le voir c'est des petites question anodines, avec quelques liens vers des vidéos... plus où moins longues... donc si je veux répondre il faut déjà que je regarde 4h de vidéo... que je comprennent bien. Que je me fasse un avis, puis que je l'écrive, que je structure tout ça.. et que je réponde par e-mail.....
Tout ça.. gracieusement !! .. c'est beau le courrier des lecteurs !
.. et ce n'était que la première partie de ce e-mail !!! Le même lecteur m'a aussi posé une autres question.. tu penses quoi de.... sans plus d'explication... et rebelote... 4h de vidéo en plus... etc.. etc....
Donc pour rentabiliser un peu, j'ai décider de publier ma réflexion. Ainsi c'est pas perdu pour tout le monde.
Ma réponse à ce gentil lecteur
Est-ce que je connais Frédéric Lordon et ses propos ?
J'ai déjà entendu quelques propos de Frédéric Lordon. Usul avait fait un bon résumé de ses propos dans cette vidéo...
Lordon explique tout en terme compliqué pour des choses simples.
Par exemple dans ses bouquins il parle de "l'angle alpha".
C'est la différence entre son aspiration personnelle est l'aspiration de son patron.
Lordon a la même vision du monde que Spinoza. Il est structuraliste.
Il pense que ce sont les structures externes, le cadre qui conditionne les humains.
Le cadre le plus courant pour un travailleur, c'est l'entreprise, et l'entrepris est cadrée par l'économie en général.
Il dit que le capitalisme est une structure. Que cette structure agit par affect et désir.
Lordon cherche à changer ce cadre pour changer la condition humaine. Il est du même avis que les marxistes. Il parle souvent de l'aliénation des travailleurs.
Il adopte l'idéal marxiste "le salut du travailleur passe par le propriété des moyens de production en mains des travailleurs".
L'avis de Lordon sur l'Holacratie
A propos d'holacratie. Il dit que ça ne marche que par beau temps. "Allez voir quand les actionnaires n'en veulent plus".
Et là je ne peux que le rejoindre. C'est pour cette raison que Frédéric Laloux, dans son bouquin réinventing Organization appuie bien sur les conditions nécessaires pour fonctionner avec holacratie, sollicitation d'avis, auto-organisation, etc....
La condition première est d'avoir un propriétaire qui a une vision du monde dans laquelle il est normal de fonctionner ainsi. Si ce n'est pas le cas, il dit que ça en vaut pas la peine de tenter de réformer la structure.
Il décrit très bien le cas de AES. Pendant 30 ans la société a très très bien fonctionné par sollicitation d'avis. Les deux directeurs fondateurs avaient tout construit ainsi.
Puis le conseil d'administration était en majorité acquis, mais avec des résistances....
Puis avec le scandale d'Enron au début des années 2000, toutes les entreprises du domaine énergétique on vu leur cotation boursière chuter.... AES compris, même si ça n'avait rien à voir !!!
Cette chute a fait très peur au conseil d'administration qui s'est renforcé en membres très sceptiques sur la sollicitation d'avis (alors que ça n'avait rien à voir !) ..... et là le conseil d'administration a pris le pouvoir et décidé de réformer l'entreprise.
Les deux fondateurs sont partis. Ils n'ont pas accepté de travailler dans un cadre "plus classique".
Donc en effet, là on voit qu'il est totalement nécessaire que ce genre de fonctionnement viennent des gens qui ont le pouvoir. "Les propriétaires des moyens de productions".
Dans le bouquin de Laloux: C'est le cas de FAVI en France qui appartient a une famille qui semble ouverte à ces pratiques. C'est le cas de Morning star qui appartient entièrement à son fondateur etc....
Personnellement, comme je le mentionne souvent, j'aime beaucoup le modèle de la spirale dynamique. Je trouve qu'il y a différentes visions du monde qui existent et de chacune de celle-ci découle une manière de s'organiser.
Je viens de compléter cet article par des vidéos. La seconde en fin d'article décrit très bien les organisations issues des différentes vision du monde:
Visions du mondes les plus courantes de nos jour
Voici les visions du monde les plus courantes de nos jours:
Vision du monde: bleue (ou ambre selon Laloux)
C'est la vision du monde "conformiste". Il faut faire selon les lois, les règles, le livre pour accéder à un idéal...
→ les organisations issues de cette vision du monde sont des administrations.
Il y a des grades, des classes. Actuellement il reste les administrations publiques et leur classes de salaires. Les fonctionnaires, l'armée, l'église catholique et certaines écoles.
Vision du monde orange
La vision "rationnelle". La plus adaptée au capitalisme, à la raison, à la science. Tout est rationnel, l'émotionnel, l'humain n'a pas sa place.
Tout fonctionne comme une mécanique. Tout est basé sur des objectifs à atteindre peu importe les moyens. (alors que dans la vision bleue, il y a un règlement qui décrit "comment faire")
"L'entreprise" est issue de la vision du monde orange.
Vision du monde verte
La vision du monde égalitaire.
C'est la vision du monde des ONG et associations, des gens qui sont pour abolir toute hiérarchie.
Vision du monde jaune
La vision du monde systémique. Ce sont des réseaux. Les gens à cette vision du monde comprennent le fonctionnement du monde en systèmes et sont souvent dans une vision du monde pessimiste qui voit les effondrements partout... effondrement écologique, effondrement financier....
Vision du monde turquoise/opale:
C'est la vision du monde holistique. Ce sont les gens issus de cette vision du monde qui sont vraiment capables de comprendre un fonctionnement avec des systèmes comme la sollicitation d'avis et/ou l'holacratie.
C'est à cette vision du monde que l'on tente de trouver ce qui est juste pour soi, pour les autres et pour le monde.
Les organisations issues de cette vision du monde ont une raison d'être et les individus qui composent ses organisations alignent leur propre raison d'être sur celle de l'organisation: l'angle alpha de Lordon est donc nul !
Ici l'organisation n'a pas comme raison d'être uniquement la survie comme c'est le cas de l'entreprise issue de la vision du monde orange.
C'est à cette vision du monde que la notion de revenu de base inconditionnel devient naturel.
Les organisations opales que Laloux a observées ont toutes un fonctionnement au niveau de la rémunération qui n'est pas tout à fait courant dans le monde des entreprises.
Il me semble que Lordon a une vision du monde qui doit être de type "verte". Il est pour l'égalité.
En tout cas ce sont les gens avec des valeurs ancrées dans cette vision du monde qui ont menés les luttes sociales.
Donc il s'inscrit vraiment là dedans. De mon observation les gens qui sont dans cette vision du monde n'aime pas trop le revenu de base / revenu universel.
Ils trouvent que ça ne résout pas la lutte de classe. Que c'est un compromis inacceptable. (C'est ce que j'ai vu personnellement, mais je n'ai pas vu ce discours chez Lordon)
Du coup comme ils n'aiment pas le revenu de base, ils sont plutôt pour le salaire à vie. (Théorisé par Bernard Friot)
Le salaire à vie selon Frédéric Lordon
Quand j'entend Lordon parler du salaire à vie, il utilise l'argumentaire du revenu de base. Il ne dit pas pareil que Friot.
Lordon dit même qu'il pousse peut être un peu plus loin le concept quand il dit que le salaire à vie reconnait le fait d'exister... et que ça implique forcément le faire de produire, car toute personne est productrice..
Friot lui, dit bien qu'il ne reconnait pas l'être. Mais la production!!
Il est très attaché au mot production. → Je vois là des projections d'une pensée de Lordon sur le modèle de Friot...
Friot ne pense pas comme Lordon.Tout comme Usul a aussi fait des projections du modèle de Friot qui ne sont pas exactement ce qu'en dit Friot !
Je m'étais basé sur la vidéo de Usul... et c'était avant que j'aille à une conférence de Friot à Genève, ce qui m'a permis d'éclaircir pas mal de choses...
En fait le projet est beaucoup plus flou et Friot beaucoup moins polarisé et fermé que je ne le pensais !!!
C'est Usul qui a en tête un modèle précis de salaire à vie, mais qui n'existe que chez lui !!!
Comme quoi... il faut se méfier de tout média qui oriente forcément un peu les choses en fonction de ce qu'il a compris et de ce qu'il a envie de transmettre. Aucune source n'est neutre et j'aime bien comprendre l'intention derrière la source pour savoir le message qu'elle tente de véhiculer.
Pour revenir aux propos de Lordon....
Pourquoi utiliser le mot "production"dans une société qui est majoritairement faite de services ?
Est-ce que le mot production s'applique aussi aux soins ? .. "je produis un soin ?" , "Je produit un service à la clientèle" ?
J'ai l'impression que ces gens sont bloqués dans une vision du monde du 19ème siècle !!
Qu'est-ce que le structuralisme ?
Lordon est un structuraliste. Il parle de structuralisme.
Mais c'est quoi le structuralisme ? Regardons ça...
On expérimente 4 systèmes économiques différents avec 4 jeux.
Donc ça c'est une expérience qui pose à priori que le cadre influence le comportement des individus. C'est du structuralisme. Ça va dans le sens de Lordon.Ça marche relativement bien. On voit des bonnes différences selon le cadre.
Par contre dans le premier jeu. Le cadre est inexistant. Et là on voit mieux les comportements des individus.
Et il y a plusieurs comportements différents. Personnellement, je suis persuadé que le cadre influence les choses. Mais je me refuse à croire que SEUL le cadre est responsable. L'individu est également responsable.
Lordon ose dire que nous n'avons aucun libre arbitre dans ce cadre. Moi je ne suis pas d'accord. Il y a une double influence.
Nous avons toujours le choix. Même quand on est bien cadré. Même si c'est pas facile. Même si il y a une pression sociale énorme.
Il y a très souvent un petit capitaliste en nous. C'est très intéressant de prendre un militant anti-capitaliste et de le mettre dans un autre cadre. Comment il se comporte ? Est-ce que le petit capitaliste en lui émerge ?
Frédéric Bosqué qui est impliqué dans de nombreux projets alternatifs, a raconté une anecdote que j'avais trouvée intéressante.
Dans une coopérative qui voulait court-circuiter les supermarchés capitalistes, il y avait une madame chargée de l'approvisionnement auprès de producteurs, des paysans.
Elle tenait mordicus à négocier le prix des patates au centime près. Elle tenait à faire baisser les prix au maximum. Au mépris même de l'agriculteur qui cultivait les patates.
Frédéric Bosqué à dit qu'il avait du lui signaler "le petit capitaliste en elle" qui finalement ne fait que reproduire le même comportement qu'elle dénonçait chez les autres !
Donc selon moi, les structures de la société ne sont que le reflet de nos propres structures individuelles.
Les structures extérieures sont le reflet de nos peurs et nos aspirations.
Si des individus sont mus par la peur de survivre, par la peur du manque, ils vont créer une entreprise qui va tenter de résoudre leur peur, soit assurer la survie en maximisant les profits pour ne manquer de rien.
Puis entrer en concurrence avec les autres pour accumuler plus que les autres.
Mais si on résout individuellement notre peur de survivre. Si on va vers la confiance en l'abondance. La confiance que la vie nous apportera tout ce don on a besoin. Plus besoin de la concurrence, plus besoin d'accumuler à l'infini... On peut créer des organisations pour une raison d'être précise autre que faire du profit.
Le revenu de base est selon moi un outil de transition pour aider tout le monde à avoir confiance en l'abondance. Ne pas être figé dans la peur du manque. Car il faut bien que tout le monde soit dans la confiance.
Car sinon le groupe des peureux risque de créer une organisation prédatrice chez les autres. Est-ce qu'il seront suffisamment forts pour rester dans la confiance en la vie ? Il doit y avoir une question de masse critique là dedans !
Mon avis sur la vidéo: "La Justice sociale au XXIe siècle, table ronde autour de Philippe Van Parijs"
C'était un bon débat de fond avec une bonne partie des archétypes classiques du sujet:
Anne Cathrine Menetrey qui nous dit que le revenu de base va permettre de sortir d'un système de croissance économique... (c'est par cette vision du monde que je m'y suis intéressé.. mais actuellement ce n'est plus la mienne)
On peut aussi faire le discours inverse... le revenu de base permet d'assurer que les consommateurs aient assez d'argent pour consommer... et donc assurer la croissance du PIB !!
Myret Zaki fait une tête incroyable quand elle découvre que son voisin, Guy Mettant se dit libéral... pour une économie de marché... etc.... et que tout d'un coup il dit qu'il est aussi favorable au revenu de base ! BAM... ça semble la surprendre ! :p
Marco Salvi se fait huer !!! ... mais ça se comprend il est franchement pas très bon dans ses arguments !!
Il représente les arguments standards face à cette idée: tout le monde va arrêter de travailler... la solution c'est plutôt faire grandir le gâteau pour mieux le redistribuer.
Il a même sorti les arguments que c'est anti-féministe car on remet les femmes à la maison... ça c'est une question qui a fait de grand débat au sein du parti socialiste !
En trame de fond, on voit quand même que le théoricien belge Philippe Van Parijs n'est pas sur la même longueur d'onde que les partisans suisses. Lui il est à fond pour une solution progressive, avec un revenu de base dont le montant est faible et peu grandir. Alors que les partisans suisse sont plutôt pour un revenu d'existence. Un revenu suffisant pour vivre sinon c'est pas du tout pareil.
Mon avis sur la vidéo: "Bernard Friot/Baptiste Mylondo : salaire à vie et revenu de base"
Friot est vraiment un militant anti-capitaliste. Donc il veut éliminer tout apport de capital et sa rémunération. → là je peux le rejoindre. Mais je me questionne quand même sur "comment avoir les moyens de ses ambitions" si on a pas de capital ??
Le crowdfunding me semble une solution de plus en plus présente et efficace. Surtout pour les objets, car ça permet de faire une étude de marché via le crowdfunding avant même de devoir débourser quoi que ce soit en production. (contrairement au crédit bancaire où l'on peut se retrouver avec des dettes sans avoir pu vendre son produit..) Je développe tout ceci dans mon article sur ce que j'appelle l'artisanat industrielle... (ou pourquoi Marx s'est trompé..)
Friot a un idéal d'une société qui fonctionne comme une administration de fonctionnaire à la française:
→ Là j'ai de la peine. Moi je ne suis pas du tout dans cette vision du monde. Moi ça me hérisse les poils quand on me propose un tel idéal !!
Friot défend le travail salarié plutôt qu'indépendant. Car c'est plus rentable !!
→ c'est pas une aliénation de faire un boulot que pour le fric ??
→ moi j'adhère pas !Là l'angle alpha de Lordon ne se réduit pas !!
Friot: la reconnaissance doit passer par la production, sinon nous acceptons qu'il y a une sous humanité qui ne correspond pas à une validation sociale de sa production !!! → Mylondo n'aime pas du tout cette affirmation et je le comprends.
Avec le revenu de base, revenu universel, on reconnait l'existence de la personne. Et ça suffit. C'est encore plus claire avec le terme "revenu d'existence".
Mylondo dit: "revenu suffisant". Là Friot tourne autour du pot. Il ne veut reconnaitre que la production, et se sent obligé de reconnaitre l'existence par le fait que "tout le monde produit".... Je ne comprends pas trop pourquoi il veut absolument placer le mot production !! ?
Quand il explique pourquoi "salaire" et pas "revenu", il utilise les mêmes arguments que j'aurai utilisé pour définir le contraire !!!
Il dit que "salaire" reconnait que tout le monde produit !
Pour moi "Revenu" décrit que justement une part de monnaie nous revient.... naturellement.
Pour moi salaire ça vient du mot "sel". Etymologiquement, c'est issu des soldats romains qui étaient payés avec du sel. Pour moi salaire reconnait qu'il y a forcément une contrepartie dans le cadre d'un emploi.
Dans le terme "revenu de base inconditionnel", j'aime bien le inconditionnel, car justement il n'y a pas de contrepartie. Ainsi là on est clairement en opposition avec le mot salaire.
Quand on évoque le fait de supprimer la monnaie: Friot refuse de supprimer la monnaie pour diluer le pouvoir.
Si on supprime la monnaie et les classes de salaire on fait resurgir les pouvoir par la fenêtre."il n'y a pas de société sans lutte de classe, car il n'y a pas de société sans pouvoir"
Donc là je vois que Friot doit avoir des valeurs ancrées à plusieurs étapes (ce qui est tout à fait normal).
Je me pose aussi toujours la question: Comment on définit la qualification pour savoir quelle classe de salaire on a droit ?
Là je pense qu'il y a de sacré leviers de pouvoir qui peuvent être mis en place. Donc ça m'étonne un peu d'une personne qui a peur du pouvoir qui revient par la fenêtre !
A propos du salaire à vie, il y a quand même toujours une question qui me tardaude.... et Mylondo l'a évoquée.
Si l'on ne rémunère pas le capital et que les salaires sont fixés en fonction des classes de salaires, donc une entreprise n'a pas d'autres charges que la matière première. Comment elle fixe les prix ?
Qu'est-ce qui incite les "entreprises" à vendre leur production plutôt que tout simplement la donner ?
Conclusions...
Je suis bien gentil quand même d'écrire tout ça pour une seule personne.... donc voilà. Maintenant c'est partagé avec les masses.
La réflexion était très intéressante. Je trouve que c'est stimulant de voir l'avis d'autres personnes de se mettre dans leur mode de pensée (via la spirale dynamique) et d'essayer de voir le monde comme eux.
Bien... j'ai toujours l'autre partie du mail à répondre... j'ai un tas de note de lecture... mais rien de texte écrit. Ça fait des mois de ça.... Je ne sais pas si un jour je finirai...
Donc voilà quand tu m'écris un mail... pourquoi je ne répond pas tout de suite ! 😛
Le système de vote électronique fait par l'entreprise espagnole Scytl et promu en Suisse par la poste contient au moins 2 failles sérieuses de conception !
Cette erreur de conception du système de vote de SCYTL permet de créer de fausses preuves de vote ! On peut donc réaliser l'équivalent électronique d'un bourrage d'urne. Ajouter des votes sorti de nulle part !
Il semble que cette erreur est présente depuis 2017 !! Rien n'a été fait pour corriger cette erreur ? Pourquoi ?
Cette seconde faille agit au niveau du chiffrage d'un vote. La méthode est sensée ne laisser aucune connaissance sur la clé de déchiffrage. Ce qui permet de garantir l'anonymat de votant. Mais voilà que cet algorithme laisse une trace de la clé.
Donc il est possible d'imaginer qu'une personne puisse cibler des votes en particuliers et les rendre inactifs en les mettant dans un état "impossible".
Cette attaque laisse une trace, mais fait son effet quand même. Il est possible de faire disparaitre des votes. Que faire si c'est détecté ? tout revoter ? Ce serait la meilleure solution... mais ça montre que le système actuel de Scytl ne fonctionne pas.
Plusieurs voix s'élèvent contre le vote électronique
Alors que le débat était très silencieux ces dernières années, que les opposants au vote électronique étaient surtout des personnes issues du parti pirate, j'observe que ces derniers temps le débat prend de l'ampleur.
L'Etat de Genève abandonne sa plateforme de vote électronique
Fin 2018 l'Etat de Genève annonce la fin de sa plateforme de vote électronique. Il ne restera donc plus que le système de la poste développé par l'entreprise espagnole Scytl. Cette perspective de monopole du vote électronique par une entreprise privée étrangère doit y être pour pas mal dans le réveil des conscience.
Il semble d'ailleurs que Scytl a fait quelques magouilles dans l'attribution d'un fond de 1.5 millions d'euro donné par le gouvernement espagnol pour développer des collaborations avec d'autres universités espagnoles. Cet argent aurait été utilisé exclusivement pour réaliser un prototype pour convaincre le canton de Neuchâtel !
Par exemple, il semble que Scytl a eu des expériences désastreuses il y a 10 ans avec des machines à voter en Equateur. Que la Norvège a utilisé son système de vote électronique, puis découvert une faille et cessé de l'utiliser. Dans sa communication Scytl dit que la Norvège est heureuse de son système...
Bref... Scytl est une entreprise commerciale.Elle a été financée par plusieurs fonds d'investissement pour 120 millions de $ .... Elle va chercher à rentabiliser son commerce, elle n'a pas envie de montrer le coeur de son activité... ce qui est contraire aux fondements de la sécurité informatique et très discutable pour une fonction aussi stratégique que le vote, dans autant de pays !
La Suisse étant un potentiellement un bon marché l'entreprise fait certainement des concessions !
Il y a un vrai manque de transparence ! Pas bon pour le vote !
De plus Scytl ne semble pas répondre quand on pose des questions à propos d'attaque par dénis de services: DDOS. (le concept est simple, c'est envoyer tellement de requêtes au serveur qu'il fini par être inutilisable. C'est souvent utilisé par les pirates pour rendre inutilisable un service qu'on arrive pas pirater.)
Le gouvernement du canton voulait proposer le vote électronique comme moyen officiel de vote dans la loi sur les droits politique. Ça ne sera pas le cas.
Les raisons évoquées pour refuser le vote électroniques sont, les failles de sécurité, les coûts et le fait que l'analyse du vote électronique est transmise à des experts qui ne sont pas élus. On perd un fondement démocratique.
Glaris
Le canton de Glaris a testé le vote électronique depuis 2015. La Landesgemeinde de 2017 a fourni un cadre légal pour aller plus loin. L'idée était de permettre aux citoyens d'utiliser le vote électronique pour les élections fédérales de 2019.
Au vue de tout ce qui précède, on voit que le vote électronique a du plomb dans l'aile.... Il est possible que le peuple se prononce en votation sur le sujet ! (et il faudra décider par vote électronique ? A Genève ça a été fait, il était possible de voter par vote électronique pour savoir si l'on veut du vote électronique !! :p )
Les grands principes du vote électronique
Il y a des grands principes qui sont valables dans le monde de la sécurité informatique et dans le monde du chiffrage des données. (souvent appelé cryptage)
Ainsi le vote électronique doit remplir un certain nombres de critères pour être considéré comme bien conçu. C'est pour ça que la mise en place du vote électronique avance gentiment depuis une quinzaine d'année.
Il y un cadre légal qui n'autorise qu'une portion de la population a participer au vote électronique
La vérifiabilité individuelle
La vérifiabilité individuelle, est la capacité personnelle à pouvoir vérifier que tout le processus de vote s'est passé de manière correcte pour un individu et que son avis sera bien pris en compte.
C'est l'équivalent de voir son bulletin de vote dans l'urne, et avoir l'assurance qu'il sera bien comptabilisé tel quel.
Cette vérification se pratique avec une comparaison de code qui sont fourni sur le papier reçu par la poste et sur le code reçu en fin de processus informatique.
Pourquoi des codes transmis sur papier ? c'est pas le but du vote électronique de se débarrasser du papier ?
Bonne question... ici, l'idée c'est d'avoir un canal de communication différent. Ainsi on ne peut que très difficilement se faire passer pour quelqu'un d'autre !
Mais il est vrai que pour les gens étant en voyage, ça complique nettement le principe du vote !!! On pourrait certainement imaginer envoyer ces codes par SMS ? Le SMS étant souvent considéré comme un canal passablement sûr.
Le but est actuellement de tendre à la vérifiabilité complète d'une urne. C'est à dire que l'on peut vérifier que tous les bulletins de vote sont bien dans l'urne et qu'ils n'ont pas été modifiés ! (donc que les bulletins soient les mêmes, sans modification... et aussi pas de bulletins sortis de nulle part !!)
On procède ainsi de façon mathématique à cette vérifiabilité complète.
La faille de sécurité qui a été découverte dans le système de la poste/scytl est justement un problème de conception lié à la vérifiabilité complète.
Voici un petit exemple de bourrage d'urne en Russie, (à Lioubertsi) la madame en bleu ne savait peut être pas qu'il y avait une caméra dans le bureau de vote !!? (urne transparente et caméra pour assurer la transparence du processus .... une condition de base de tout système... on y reviendra ci-dessous)
Ainsi les essais de vote électronique se poursuivent en Suisse, sur la base légale actuelle, comme depuis 2003, et donc avec une autorisation seulement partielle de la population, par paliers et pour 10 cantons. Ceci sans avoir de système qui garanti une vérifiabilité complète.
La chancellerie fédérale nous explique les base du vote électronique, notamment la "vérifiabilité individuelle" et la "vérifiabilité complète".
La publication du code source
Une des règles fondamentales en sécurité informatique et en chiffrage de contenu est que la sécurité repose sur des clés secrètes et non sur un mécanisme secret.
Ainsi le code source, le mécanisme d'un système de vote doit être connu de tous. Il doit être transparent (comme les urnes... ah c'est pas le cas en suisse ? pourquoi ?).
Donc quand on parle de mécanisme informatique, il s'agit du code source de l'application.
Car avant il faut faire une demande d'accès, fournir sa profession et les motifs de sa demande d'accès. Ainsi que son identifiant de compte gitlab. Il est précisé que c'est destiné aux chercheurs.
Dans les conditions d'accès je lis: " ACCORD D’ACCÈS AU CODE SOURCE DE LA SOLUTION DE VOTE ÉLECTRONIQUE L’accès au dépôt est limité à la durée du programme. Les accès au dépôt seront consignés. "
=> ça veut dire quoi "limité à la durée du programme" ? la campagne de hacking ? ou autre chose ?
Personnellement je déplore que très très souvent, les systèmes de votes électronique sont totalement opaques ! Ce sont souvent des machines à vote dont on te dis justement que leur sécurité dépend du fait que seule une entreprise a le droit de voir le code !!!!
C'est une totale contradiction par rapport aux règles fondamentales de la sécurité informatique. Si t vois un tel système. Il est fort probable que ce soit pour tricher qu'il est utilisé !! C'est pas pour le bien des citoyens.
Dans le même genre on peut se poser la question de pourquoi c'est toujours l'armée française qui transportes les urnes par hélicoptères dans les anciennes colonies française africaines ? Comment garantir que leur contenu n'est pas modifié en vol ?
Exemple de piratage du système de vote électronique genevois (2013)
Voici une conférence très intéressante de Sébastien Andrivet qui nous explique, en 2013, comment il s'est documenté sur le système de vote créé par l'Etat de Genève, comment il a monté chez lui une réplique de ce système de vote et comment il a trouvé le moyen de pirater ce système.
Il a réussi à bidouiller le système (Hacker en anglais) pour changer le vote de l'utilisateur à son insu !
Le principe utilise le fait que ce système de e-voting Genevois présentait la possibilité de changer de vote ! (contrairement à la version standard de glisser un bulletin dans une urne)
C'est ainsi la moitié du travail, fait pour hacker le système et changer le vote de l'utilisateur à son insu !
Sébatient Andrivet prétend qu'il a procédé ainsi car c'est le plus simple, mais qu'il y avait aussi des failles permettant également de changer le vote sans avoir à utiliser cette fonction permettant de changer son vote !
Mais... pourtant il y a eu des rapports et des audit qui montre que le système est sûr !!!??? En effet, mais en regardant bien, ces audits se sont concentrés sur le système de serveur interne à l'Etat. Mais en aucun cas au maillon réputé le plus faible... le matériel de l'utilisateur !
En effet, c'est bien souvent le navigateur web d'un utilisateur qui n'est pas à jour et c'est l'utilisateur final qui n'a pas forcément les compétences pour détecter une attaque.
Si on le fait utiliser un code qui n'est pas le bon. L'utilisateur ne va probablement rien voir. Et c'est la technique qu'a utilisée Sébastien Andrivet.
On parle ici d'une erreur de conception de l'application. Une erreur de design, d'architecture. Ce n'est pas banal, c'est difficile à corriger car il faut changer le fonctionnement, le principe même de l'application.
C'est pas juste une erreur de Cross-Site scripting (exécution d'un script issu d'un autre site) ou de buffer overflow du à l'emploi d'un mauvais type de variable ou la non vérification de la forme des données reçues. Soucis rapidement corrigé.
Quand c'est le principe de base qui ne fonctionne pas que faire ?
C'est exactement le même problème de design auquel est confronté le système de Scytl qui fait grand bruit ces jours. Si l'erreur n'a pas été corrigée depuis 2017, c'est que sa correction implique le changement du fonctionnement de l'application !!
Un système de vote à base de Blockchain
Au milieu de tous ces remous autour du vote électronique. Il y a aussi la notion de Blockchain qui sort des les discussions. Cette approche n'avait pas été pensée au début des travaux sur les systèmes de vote électronique, vu que la notion de blockchain est arrivée plus tard.
La blockchain est une base de données gérée de manière décentralisée.Chaque noeud d'un réseau dispose d'une copie de la Blockchain. Ainsi pour mettre à jour cette base de données, il faut suivre un protocole.
Très souvent c'est la preuve par le travail qui est utilisée. C'est à dire qu'on suppose que la majorité des noeuds du réseaux sont gentils. Ils investissent de l'énergie pour garantir que la base de données est fiable.
Un pirate qui veut modifier la base de données doit recalculer la chaine sur un bon nombre de transactions, ainsi il doit investir exponentiellement plus d'énergie que les autres participants. Ce qui est physiquement impossible sur une blockchain comme celle du bitcoin qui est arrivée au limites physiques des calculateurs. Ainsi la base de données est inviolable.
Une information qui y est inscrite ne pourra pas être modifiée. C'est ainsi un principe qui peut être fiable pour gérer une urne électronique.
C'est sur ce principe que le canton de Zoug, (Surnommé parfois Crypto Valley) a testé une solution de vote électronique basé sur une blockchain. (avec 72 votants ! Le risque est pas gros.) C'était une démonstration faites en présence d'invités venus de Corée du Sud.
Oui, mais.... Le soucis que je vois avec une blockchain, c'est comment garantir le secret du vote ? Si chaque ajout dans la blockchain est tracé, alors le vote n'est pas secret. Avec le bitcoin pour avoir de l'anonymat on change d'adresse à chaque transaction. Il doit y avoir des moyens, mais c'est pas si simple !
La sécurité du vote électronique n'est pas toujours critique là où on l'imagine....
D'une manière générale, en tant qu'ingénieur en télécom et conscient de la sécurité informatique, je suis très sceptique sur le vote électronique.
Finalement pas tant à cause de la technique. Il n'y a pas de solution fiable à 100%, il y a toujours un risque de fraude. Mais c'est pareil avec les systèmes sur papier. Et finalement comment se prémunir de la propagande électorale ? Ne serait-ce pas plus dangereux que la technique de vote elle même ?
Donc en une vingtaine d'années de développement, j'ai bon espoir que les systèmes de vote électronique soient d'un niveau acceptables, tout comme les systèmes bancaires le sont devenus. Tout en sachant qu'un système parfait n'existe pas.
Cependant.....
Personnellement, je suis donc sceptique du vote électroniques surtout à cause de la centralisation du système.La corruption est plus simple avec UN système de vote au lieu d'un par commune...
Dans le canton de Neuchâtel par exemple, il y a une commission de 6 personnes à huis-clos qui dépouille le vote électronique de tout le canton. (4 députés, une juriste et la chancelière) C'est peu de monde à corrompre.... peu importe le système informatique utilisé ! Le risque est ailleurs !
Le vote électronique ne va pas tout d'un coup rendre plus intéressant de donner son avis sur un scrutin... ou de choisir entre la peste ou le choléra à une élection !
Je pense que bien au contraire, si l'on reviens à la Landesgemeinde, à la grande manifestation publique qui réuni toutes la population d'un lieu le même jour au même endroit, comme ça se pratique encore rarement en Appenzell et à Glaris, et bien là on aura une augmentation de la participation.
Permettre de voter depuis son canapé c'est d'une certaine manière désacraliser le vote, lui enlever le fait de faire partie d'une communauté et donc d'avoir un droit de décision dans cette communauté.
En quoi si je ne participe pas à la communauté je me sens concerné par les décision qu'elle prend ?
Le taux de participation à une votation est une question d'éducation civique, de vision du monde, de temps pris pour cette activité et non pas d'un moyen technique !
Si tout tes potes vont à la grande fêtes qu'est la Landesgemeinde personne ne va organiser en même temps une autre activité ce jour là. Personne ne va organise un week-end loin de là un jour de Landesgemeinde.
J'ai déjà observé quand j'étais gosse et au début de ma vie civique, quand le vote par correspondance n'existait pas que les dimanche matins de votation on allait boire l'apéro avec les gens qu'on croisait au bureau de vote. C'était un plaisir d'aller voter et ça créait du lien.
De nos jours, c'est plutôt le stress de devoir amener l'enveloppe de vote dans les délais... même si on a quasi 3 semaines pour ça !
Bref, une démocratie vivante ne se résout pas à coup de lien internet, mais plutôt avec du vrai lien social !
Un système informatique est forcément opaque et non intuitif
Nous vivons dans le monde réel (qu'est ce que LA réalité ? 😛 ), le monde de la matière. Nous avons des sens qui sont habitués à une certaine représentation du monde, avec des objets. Nous n'avons pas les capacités de bien se représenter les outils informatiques.
Ça reste toujours une boite noire (ou plutôt une boite jaune dans le cas du système de vote électronique de la poste !! 😉 ). Même si des mathématiciens ont posé des concepts mathématiques et que des informaticiens les ont utilisés pour créer des algorithme permettant de créer une foule d'applications. L'informatique reste toujours une sorte de magie abstraite !
Même avec des concepts de vérifiabilité individuelle et complète. Ce n'est en rien pareil de comparer des codes dont on ne sait pas d'où il sortent et de voir son bulletin arriver une urne transparente scellée au milieu de scrutateurs humain de différents bords politiques.
Quand une foule d'une landesgemeinde vote à main levée. C'est difficile de tricher !... Par contre il y a le biais de la pression sociale vu que le secret de vote n'existe pas.
Publier le code source d'un système de vote électronique c'est très bien. Mais qu'est-ce qui me garanti que c'est bien le code source que j'ai vu qui est utilisé et pas un autre le jour de la votation ? Pas si simple à vérifier !!!
Encore une fois nous n'avons pas de capacité intuitive pour vérifier facilement ce genre de système de vote électronique !
J'ai également entendu une histoire racontée par une personne du parti pirate à propos du système de vote genevois. Je ne sais pas si cette histoire est véridique mais elle me parait tellement plausible qu'il faut en tenir compte.
Il semble que lors d'un scrutin, la commission de dépouillement observe le fonctionnaire chargé de dépouiller l'urne électronique, il ouvre un fichier. Le résultat s'affiche. Tout le monde repart.
Puis le fonctionnaire remarque qu'il s'est trompé de fichier !!! C'est le vote du scrutin précédent !!!
Il rappelle tout le monde et on recommence, en ouvrant un autre fichier informatique !!!
Est-ce que la commission de dépouillement sert à quelque chose ? Rien ne ressemble plus à un fichier informatique qu'un autre fichier informatique !!
Pour moi ce genre de récit est inquiétant !! C'est pas la démocratie Suisse vivante que j'ai envie de voir !
Conclusions: oui, mais non...
Ainsi j'observe de près le développement du vote électronique. Je l'ai testé personnellement depuis les tout début. Je n'y suis pas fondamentalement opposé. Mais n'y suis pas très favorable.
Je vois que techniquement il y a des améliorations. Je vois que juridiquement la Suisse a conçu un cadre légal qui est meilleur que dans bien des endroits dans le monde. On dirait que la démocratie semi-directe Suisse est toujours en avance.
Mais malgré tout. Le vote électronique ne me fait pas du tout rêver.
Pourquoi pas pour ce cas précis. Même si c'est techniquement difficile, car les Suisses de l'étranger sont affiliés à une commune en particulier. Ainsi ils dépendent de nombreux cantons et communes avec des législations différentes et forcément c'est décentralisés. On devrait alors centraliser les votes des Suisse de l'étranger ?
Je trouve que le vote électronique est une solution tout à fait acceptable pour les expatriés. Mais j'ai vraiment tendance à me méfier de la généralisation d'un système de vote électronique qui par essence n'est pas intuitif.
Je suis nettement plus pour créer du lien social, un sentiment de communauté qui décide de son avenir et ainsi inclus le droit de vote dans cette vision. Là je pense que le moyen technique n'a aucune raison de se faire par un vote électronique.
Je suis pour une totale décentralisation du vote, qu'il soit électronique ou non. C'est là pour moi le risque majeur du vote électronique. C'est qu'on en profite pour faire une seule urne pour plusieurs cantons !!!
Une seule commission est trop vite corruptible par rapport à 2255 communes qui ont chacune leur commission !
Pour terminer j'aimerai aussi prendre de l'altitude, pourquoi est-ce que le vote serait le bon moyen de décider ?
Personnellement, plus ça avance, moins j'arrive à voter, car justement c'est ce principe que je trouve injuste.
En fait on a rien changé depuis l'époque à laquelle deux armées se battaient sur un champ de bataille. Très souvent les plus nombreux gagnaient.
On a fini par supprimer la violence physique, on ne fait plus que compter les soldats de chaque côté. Le camp qui a le plus de monde gagne et l'autre n'a qu'à se taire.
Est-ce un bon moyen de décider ? L'avantage de la bataille, c'est qu'à la fin, il n'y avait plus de minorité d'un avis différent. On était tous du même camp!
En ce qui concerne les élections. J'aime bien le principe del'élection par jugement majoritaire qui évite les stratégies de vote utile et d'avoir un élu qui ne représente que 20% de la population. On peut nuancer les seconds choix.
Il y a aussi l'élection sans candidat, qui permet d'éviter le classique: Pourquoi donner le pouvoir à ceux qui le demandent ? Finalement en Suisse on a souvent une variante de l'élection sans candidat pour les élections aux exécutifs. C'est le cas de l'élection au conseil fédéral, mais aussi par exemple au conseil d'Etat vaudois. Une personne qui n'est pas candidate peut être élue !
De plus, je m'intéresse aussi beaucoup àla notion de tirage au sort en politique. Si on veut des représentants de la population, la meilleure manière d'avoir une bonne représentation statistique c'est de tirer au sort !
Je pense que ce genre de mode de décision et d'élection avancent bien et ils vont finir par se répandre dans la gouvernance d'Etat.